[BGnain] Keylla Vifargent

[Ezekiell]

Nom : Vifargent
Prénom : Keylla
Race : Naine
Sexe : Féminin
Age : 30 ans
Née à : Village nain
Alignement : Neutre bon
Divinité : Maphr
Future classe envisagée : Artisan
Subclasses envisagées : Ne sait pas encore
Situation matrimoniale : Célibataire

Description : Une "jeune" naine à l'air simple et amical. Ni belle ni laide, plutôt quelconque, de taille et de corpulence moyenne. Un physique banal, ne serait-ce ses cheveux tirant sur le rose et une frange épaisse dissimulant presque une cicatrice de brûlure au-dessus de l'œil gauche, remontant jusqu'à la racine des cheveux. Une marque plutôt impressionnante mais dont les années passées ont atténué la laideur.
Si vous parlez avec elle ou l'entendez, sa voix grave presque rocailleuse contredit sa jeunesse apparente.
Elle parle en faisant beaucoup de gestes avec ses mains, tachées de petites marques de brûlures et légèrement abîmées, comme celles de nombreux artisans, mais aussi fines, élégantes et précises que celles d'un musicien.

Traits de caractère : Amicale et spontanée, plutôt ouverte d’esprit. Cependant sa voix rocailleuse et son parler brusque, presque bourru, digne d’un vieux paysan, peuvent en dérouter certains. Elle aime la compagnie, la bonne bière, voire tout ce qui contient de l’alcool et s’est taillée une sacrée réputation dans de nombreuses tavernes à travers le monde. Grande voyageuse devant l’éternelle Maphr, elle considère que le savoir se transmet, surtout lorsqu'elle en est la bénéficiaire.
Par contre, lorsqu’il s’agit de son travail, de son ouvrage, elle se montre extrêmement consciencieuse et précise. Son travail n’est pas exceptionnel par rapport à celui de nains dont les œuvres ont traversé les siècles, mais il s’avère toujours de qualité et digne de tout ouvrage nanesque.

Déteste : Que l’on regarde par-dessus son épaule lorsqu’elle travaille et que l’on critique ses ouvrages. Elle sait que son talent n’est pas et ne sera sans doute jamais exceptionnel et fait preuve d’une certaine animosité lorsque l’on critique son travail.
Elle déteste la mauvaise bière et voir des nains en difficulté. Keylla apprécie aussi fort peu partir en chasse, dans de grands espaces dégagés sous le ciel immense, et où Maphr sait pourquoi la pluie finit toujours par tomber.

Adore : Le travail à la forge, le feu qui s’en dégage, la chaleur rassurante et la lumière hypnotique du feu, et le bruit assourdissant du marteau percutant le fer chaud. Elle adore les bons repas en compagnie de bons vivants, largement arrosées de bière. Keylla préfère et de loin se la couler douce ou travailler, ou encore voyager. Elle apprécie la chaleur, le confort, les jolies choses et passer des soirées a ripailler ou à lire au coin du feu, toujours une chope à la main.
Sinon elle apprécie toutes les races, surtout parce que chacune a ses goûts et sa morphologie propre, ce qui confère à chaque commande un enjeu et une source de connaissance et d’expérience.

Devise : « Le vaste monde est aux nains, car partout on a besoin de nos services. »
Devise : « Si Maphr m’a donné un certains talent, elle aurait pu m’en donner un peu plus. »

Culte : Croyante, elle prie Maphr régulièrement et va au temple relativement souvent. Elle voit en Maphr plus une déesse de l’artisanat, de l’art et de la terre, mais peu une déesse guerrière.

But(s) / motivation(s) : Forger, forger et forger, apprendre de tous sur le travail de forgeron et essayer de guider les nains et les protéger et peut-être prétendre un jour, dans une centaine d’année, à une certaine reconnaissance de son talent.

Localisation : Plutôt à Giran, ville du commerce et parfois ailleurs si le besoin s’en fait sentir. Désormais, elle passe beaucoup de temps à la demeure de son clan, la Mingol Throng Azul...


Histoire / origines / BG :
Keylla naquit au village des nains dans une famille de forgerons. Son père, Baldur Vifargent, travaillait comme forgeron dans son propre atelier et sa mère, la douce Tori, élevait les enfants, tenait le foyer et s’occupait des comptes de l’atelier familial. La petite Keylla était la dernière d’une petite fratrie, composée de garçons robustes et chamailleurs, seule fille entourée de frères turbulents. Elle garda de ses relations avec ses frères une manière de parler peu féminine et délicate.
Très tôt, alors qu’elle commençait à peine à vadrouiller dans la maison sur ses petites jambes, elle trouva le chemin de l’atelier de son père au fond de la cour pavée, où il travaillait chaque jour, dans une chaleur et un tintamarre accueillant. Keylla trouva dans cette atmosphère son meilleur rempart au froid des contrées enneigées du Nord. Lorsque sa mère la cherchait alors, c’est à la forge qu’elle se dirigeait, la retrouvant invariablement endormie dans un coin malgré le boucan qui y régnait.

Durant sa petite enfance, la petite Keylla, fascinée par la forge, presque hypnotisée par le feu, se brûla vilainement au dessus de l’œil gauche. Malgré la surveillance constante de son père et le soin qu’il portait à son travail, Baldur bouscula le tonneau d’eau bouillante dans laquelle il venait de plonger une lame incandescente. Un peu d’eau brûlante, juste une éclaboussure, atterrit dans l’œil gauche de la petite, qui traînait encore une fois dans les pattes de son père. Le pauvre emmena sa fillette, hurlant de douleur, chez le vieux soigneur du village, qui veilla durant des jours sur la petite Keylla, craignant que son œil ne soit perdu. Après des jours de soins, l’œil blessé se révéla moins atteint que ne le laissait supposer l’apparence de la brûlure, mais la petite demeura à jamais marquée au visage. La cicatrice, d’abord violacée et boursouflée, vraiment laide, s’atténua avec les années, devenant une marque blanchâtre et lisse, s’étirant au-dessus de l’œil jusqu'à la racine des cheveux. Dès qu’elle le pu, une fois la brûlure guérie, la mère de Keylla lui coupa les cheveux, optant pour une longue frange, afin de cacher cette marque.
Cependant cette mésaventure terrible ne fit pas s’éloigner l’enfant de la forge et elle y retourna dès sa guérison.
Vers l’âge d’à peine dix ans, son père lui fabriqua un petit marteau, une paire de tenailles et autres petits outils, glissés dans une sacoche de cuir adorablement ouvragée. Ce petit nécessaire du parfait forgeron l’accompagne encore aujourd’hui partout où elle va, symbole de sa passion et de son engagement dans son travail.

Cependant il fut évident, avant que Keylla ne soit en âge de se marier, que cela ne faisait point partie de ses projets futurs. Elle était trop indépendante, et sa passion pour le métier de forgeron passait avant tout le reste. Mais étant la dernière de sa fratrie, ses frères étaient prioritaires pour reprendre l’affaire familiale et aider leur père. Toutefois Baldur, ayant remarqué que sa fille avait un certain talent, lui apprit tout ce qu’il savait, puis il l’envoya chaque jour auprès des sages du village afin d’apprendre la langue commune. Car si il n’y avait pas de place pour elle à la forge familiale, le vaste monde lui ouvrait les bras. Et comme lui disait depuis toujours son père, le monde était au nain, car tous, elfes, sombres, orcs et humains, avaient besoin de leurs talents particuliers.

Et c’est ainsi qu’avec un maigre bagage et une vieille armure dépareillée, Keylla quitta les contrées du Nord et commença à sillonner les routes, monnayant ses services. Avalant les kilomètres et engrangeant les connaissances, faisant des rencontres plus ou moins agréables, la jeune naine apprit vite à manier son marteau autrement que pour modeler le métal incandescent, mais plutôt pour écraser les têtes de quelques monstres importuns.

[Ezekiell]

Mingol Throng Azul

Keylla posa sa chope, vide, puis sourit à la ronde… La salle de la taverne était bondée, chaleureusement illuminée de bougies, réchauffée par une grande flambée dans la cheminée immense. Les clients présents, pour la plupart des nains, s’étaient donnés rendez-vous à la Chope de Cuivre, cordialement invités par Keylla. L’humeur était bon enfant, et tous appréciaient cette soirée entre eux, comme un souvenir des longues tablées dans les terres du Nord.
Mais Keylla était bien plus heureuse qu’à l’habitude, et sous ses dehors bourrus, elle débordait de joie et d’espoir… Ses amies Khira et Thyla avaient lancé publiquement leur maisonnée, clamant haut et fort son nom : Mingol Throng Azul…
Keylla savait que beaucoup de travail les attendait, qu’il faudrait du temps pour qu’ils se fassent un nom, pour que les nains viennent frapper à leur porte en cas de besoin. Il faudrait aussi rebâtir la vieille bâtisse qu’on leur avait concédée pour une bouchée de pain à Gludio. Tout ce travail à abattre… Keylla soupira pour la forme, apostropha de loin un nain timide, donna une tape sur le postérieur d’un autre séduisant, puis carra les épaules et s’enfonça dans la foule d’invités, le cœur léger.

[Ezekiell]

Mingol Throng Azul

Le Royaume de l'Ouest était tombé. La lumière se mourrait. Pas d’éclaircie à l'horizon. Ne restait que l'espoir pour Keylla. Toujours se cacher, attendre. Laisser pousser les cheveux, cacher la cicatrice reconnaissable. Être une ombre parmi les ombres, dissimuler les élans pour le passé glorieux, taire le nom des héros morts, taire le nom des héros vivants et cachés. Vivre dans le silence, sans gloire et sans joie, mais vivre pour l'avenir. Pour l’espoir. Pour la lumière. Pour la résistance.
Ne pas toucher au petit pécule caché, vivre de rien, faire grossir le petit pécule... Boire.. faire fructifier.. Boire plus pour oublier... Préparer l'acier. Boire encore. Affuter les lames. Boire plus... Préparer les plans, les cacher, sous les lattes du parquet, pas eu d'autre idée. Et boire, assez pour les oublier, mais pas trop pour ne pas avoir les mains qui tremblent.


Keylla s'enfonçait dans les ombres de la ruelle, une cape lourdement posée sur ses épaules. Dans la noirceur d'une capuche profonde, seuls ses yeux brillaient dans la nuit, reflétant la lumière sourde d'une torche fuligineuse. Elle grimaça sous le poids de son lourd bagage, le replaça de quelques gestes lourds sur son dos, grogna de manière peu amène, puis s'élança vers une flaque de lumière.
La porte grinça méchamment lorsque la naine la poussa. Quelques regards indifférents se tournèrent vers elle, mais l’appel de la boisson étant le plus fort, ils replongèrent rapidement vers leurs chopines de bière. Émettant un énième grognement, la naine s'avança jusqu'au comptoir. Elle posa quelques marmites sur le comptoir, avec force bruit de métal entrechoqué, avisa l'aubergiste, tendit la main sans un mot. Le gros homme la paya, les lèvres pincées, hocha la tête avec satisfaction, puis lui fit un clin d’œil de connivence, que seule la naine put percevoir. Alors pour la première fois de la journée et même de la semaine, son visage s'éclaira, et ses doigts s'animèrent. Elle ferma le poing, le posa sur son cœur, et forma de ses lèvres muettes le nom tant aimé, "Mingol". L'aubergiste hocha du chef, le visage aussi ému, puis repris sa voix bourrue.

- Passe la s'maine prochaine, y'aura encore des chaudrons pour toi !

Il se détourna alors sans un mot, laissant seulement voir son large dos et les quelques cheveux épars sur son crane ridé.
La naine replongea son visage dans sa capuche, mis les quelques pièces dans sa bourse bien vide en apparence.
La nuit la happa au sortir du vieux gourbi, tandis que sa frêle silhouette, accusant le poids des années et des soucis, s'enfonçait dans le village silencieux.


La chambre, presque propre, plongée dans la pénombre n'était-ce une bougie sur le bureau usé, sentait le vieux bois huilé. Par dessous cette odeur omniprésente, un nez averti aurait peut-être réussi à percevoir celle plus métallique, froide et acérée, de l'acier frotté. Penchée au-dessus d'un carnet, toujours marmonnant, Keylla s'appliquait à former les lettres. De ses doigts raidis non loin d'une gourde déjà vide, elle repoussa l'objet sans ménagement, comme elle l'avait fait tant de fois dans son désespoir.
De son écriture tremblotante de naine soule, et vieillie par l'alcool, elle inscrivit lentement :

"Toujours rien. Pas de lumière. Pas un mot. J'attends."

[Maj déclantage de la Mingol Throng Azul. RIP]