L'Histoire des Elfes

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Meliäa
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L'Histoire des Elfes

Message par Meliäa » dim. 18 mars 2012 à 21h47

Spoiler:
* Type de connaissance :
— Populaire (Connu de tous, existant en livre comme transmis à l'oral.), mais uniquement chez les Elfes.

Niveau de rareté :
— Enfantin (connu de génération en génération. Même les enfants peuvent s'y intéresser.) Cependant, tous les détails ne sont pas connus sur le bout des doigts par tous les Elfes.

Bibliothèque/Lieu de provenance : Cefedellen uniquement, bien que Heine en ait un savoir transmis oralement.
~ L'Histoire des Elfes ~


[ image externe ]
I. L’éveil.

— Le Berceau de la Vie —
« Alors que les Deux Puissances Originelles se séparaient, le globe qui n’était rien et qui était tout à la fois se brisa en une myriade de fragments. Certains s’élevèrent pour former le ciel, les autres tombèrent pour former la Terre.
Entre le Ciel et la Terre, il y eut l’Eau et l’Air, et quelques morceaux de Terre s’élevèrent pour former les Continents. Mais ces terres émergées étaient stériles, et les deux Eldarin n’étaient pas satisfaits.

Einhasad et Gran Kain élevèrent leurs voix divines en un chant complémentaire, joignant à nouveau leurs forces pour réveiller Arda, l’esprit qui fut brisé en même temps que le globe. Grâce à sa force créatrice et au Chant Originel, à partir des fragments de cet Esprit Fondateur tombés sur la Terre, les animaux et les plantes s’éveillèrent à la Vie sur Eä. »

Extrait de La Genèse
telle que retranscrite par le Barde Kratherian
C’est ainsi qu’il est dit qu’Eä, le Monde, fut créé.

Au centre d’un des morceaux de terres émergées, il existe un lac, sur les bords duquel l’on raconte que les Eldarin descendaient pour y trouver le calme et le repos après leurs grands travaux de création. C’est également à cet endroit que certaines perles d’esprits d’Arda se seraient concentrées, donnant à la nature une conscience et une force magique un peu plus développées que dans le reste du continent. C’est pour cette raison qu’Einhasad éleva de hautes montagnes protectrices autour de cet endroit où la magie était presque palpable.
Dorénavant entouré par des chaînes de montagnes formant un fer à cheval protecteur, c’est la pureté de la source de ce lac, se trouvant dans les Montagnes Brumeuses, qui dit-on, les aurait toujours charmés, et ce depuis la création d’Eä.

Sur un autre de ces morceaux de Terre, les plus intelligents des Enfants d’Arda prospéraient. Mais celui où les Eldarin aimaient vagabonder restait désespérément vide de toute forme de vie intelligente, si on exceptait les animaux et les esprits élémentaux. Les Sylphes, les Dryades, les Ondines, les Salamandres et les Basilics avaient un esprit libre et arrogant : ils étaient nés d’Arda et ne révéraient qu’elle. Et bien que certains arbres soient doués de plus de conscience que les autres, atteignant des proportions gigantesques, ils ne pouvaient ni s’exprimer, ni se déplacer, en somme, ils ne pouvaient divertir les Eldarin.

Peu de temps après, les cinq premiers enfants Eldarin virent peu à peu le jour sur Eä. Ces enfants étaient porteurs d’un grand pouvoir, et on leur confia la direction des éléments. Mais l’ennui des Premiers Eldarin revint après quelques centaines de siècles et des dizaines d'autres enfants. Alors Einhasad se décida à faire de nouveau appel à Arda.


— Naissance —
« Einhasad façonna cinq formes en utilisant des fragments d’Arda dans lesquels elle insuffla son propre esprit. Ses premiers enfants usèrent de leurs propres puissances pour donner une identité à ces formes.

Shilen instilla l'esprit de l'eau dans la première forme, et, avec elle, la force tranquille de cet élément. C'est ainsi que la race des Elfes fut créée : pure, noble et sage. »

Extrait de La Genèse
telle que retranscrite par le Barde Kratherian
Shilen, première fille d’Einhasad, ne se contenta pourtant pas de l’eau. Cherchant à rendre hommage à sa divine famille, elle leur donna une sensibilité accrue au monde qui les entoure. Elle les rendit capable d’entendre et de comprendre les murmures des esprits, et de les utiliser, en l’honneur de ses frères et sa sœur. Ainsi, ses Enfants avaient des affinités avec les Trois autres Éléments en sus de l’eau. Elle leur donna l’amour de l’Art et de la Beauté, en l’honneur d’Eva. Elle leur donna la capacité de sentir la présence d’Arda, et par là-même, une plus grande sensibilité à la Magie. Elle leur donna une vision développée, pour qu’ils puissent contempler le Monde sous son véritable aspect, sous la bienveillante lumière d’Einhasad et l’obscurité de Gran Kain.

C’est sous les branches protectrices d’un des Arbres où Arda était plus présente que n’importe où, dans ce havre de verdure et de paix qu’était la berge du lac aux Iris que les Elfes ouvrirent pour la première fois leurs yeux, sous le regard bienveillant de leurs Mères.
C’est alors qu’ils virent une étendue calme et scintillante reflétant une sombre étendue piquetée de douces lueurs chatoyantes, entourée de grandes formes de vie dont les membres bruissaient doucement en une douce mélopée. À la douce lueur d’un astre céleste, ils contemplèrent l’abri qui leur avait été offert, et reconnurent tout de suite en lui leur Mère. Ses racines baignaient dans l’Eau, ses feuilles reflétaient la lumière des étoiles et de la lune, et sa force vitale était puissante et partagée par tous les êtres qui respiraient.

Des voix mélodieuses s’échappèrent alors de leurs lèvres, imitant le chant de l’eau et du vent, révélant la vraie nature de chaque chose et la sublimant d’une façon unique, et ils se mirent à louer la Lumière, l’Eau et la Vie de toute leur âme.


— De nouvelles rencontres —

Eä était grand et déjà peuplé. D’une nature curieuse et d’une intelligence vive, les Elfes s’aventurèrent bientôt au-delà des rives du lac, découvrant petit à petit le Monde tel qu’il leur avait été offert. Peuple très sensible à la magie et aux esprits parcourant Eä, ils comprirent rapidement qu’au-delà de la lumière et de l’obscurité, se trouvait une autre entité tout aussi importante, qui résidait dans chaque être.

Les Elfes, forts de cette nouvelle découverte, louèrent d’autant plus cette force créatrice – qu’ils avaient déjà personnifiée dans l’Arbre qui les avait vus naitre – au même titre que la Lumière et l’Eau. Ils la nommèrent Arda. En harmonie avec elle, ils prirent goût à parcourir les terres où elle était principalement présente, aimant la sentir à tout moment auprès d’eux. Le peuple de la Lumière, comme ils aimaient à s’appeler, s’étendit bientôt sur tout le continent, tandis que la plupart restaient sur les lieux de leur venue au Monde ; sensibles à la beauté et au calme de ce lieu, ils y établirent ce qui deviendrait avec les siècles la Cité flottante, Cefedellen. D’autres préférèrent les gigantesques forêts de l’est, et d’autre encore s’établirent près des falaises, au bord de la mer, au nord de la chaîne de montagnes qui protégeait le lac de leur naissance.

Trois grandes Familles naquirent de cette expansion. Le groupe qui avait dépassé les barrières naturelles formées par les montagnes et qui s’était établi dans les forêts qui surplombaient la mer, se nomma lui-même Teleri, les Elfes de l’eau. Le groupe le plus sensible à l’omniprésence de l’esprit d’Arda, qui était venu la rejoindre dans les grandes forêts de l’Est, fut perdu. On les nomma Twarwaith, les Sylvains. Les Elfes établis à Cefedellen depuis l’Aube de leurs Jours se nommèrent Calældar, les Elfes de Lumière.

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Re: L'Histoire des Elfes

Message par Meliäa » dim. 18 mars 2012 à 21h48

II. L’Ere des Géants.
« La race des elfes était sage et savait utiliser l’essence magique qui coulait en eux. Bien que moins sages que les Géants, ils étaient des maîtres en matière de mots et extraordinairement doués pour ressentir et utiliser la Faë qui parcourait Eä. Par conséquent, ces derniers leur laissèrent le soin de s'occuper de la Politique et de la Magie. »
Extrait de La Genèse
telle que retranscrite par le Barde Kratherian

— Les Politiciens d’Eä —

Les Elfes avaient rapidement croisé le chemin des Premiers Nés d’Arda lorsqu’ils avaient quitté le lac aux Iris, alors que ceux-ci étudiaient le Continent. Ces derniers les prirent très rapidement en respect, tant leur esprit éveillé, leur vue perçante et leur conception du monde les intéressait. Les Elfes apprirent rapidement tout ce qu’ils pouvaient de leurs nouveaux Maîtres.
En échange, ils approfondirent avec les Géants leur maîtrise de la magie, les laissant au départ examiner leurs aptitudes à ressentir l’énergie de ce monde et à y puiser la force nécessaire pour transformer leur environnement, ou créer des phénomènes insolites. Ils devinrent bientôt la seule autorité compétente concernant l’énergie tirée de l’Ether.

Les Géants s’intéressaient également à la longévité des Elfes, mais ne purent rien trouver de concluant si ce n’était que la communion que le peuple elfique avec cette énergie mystérieuse qu’ils nommaient la « Faë » y était pour quelque chose. À cause de cette existence allongée, mais aussi de la fécondité réduite de leurs femmes, les Elfes ne pouvaient se permettre de laisser des querelles s’installer dans leur peuple, au risque de le décimer rapidement. Ils devinrent rapidement maîtres dans l’art de manier les mots, avec autant de précision et d’adresse que s’il s’était s’agit d’une épée. Experts en diplomatie et d’une droiture sans pareille, les Géants les laissèrent rapidement s’occuper de la politique d’Eä.

C’est ainsi que les Elfes devinrent une race dominante d’Eä, qui s’épanouit sous leur égide. Jamais ils ne rencontrèrent de problèmes de rébellion, car les ordres des Géants faisaient loi, mais aussi car ils étaient justes, sans être tendres, à l’image de leur élément.
« Il fut dit lors des premiers temps de l’Eveil, que si l’eau peut sembler inoffensive, elle peut aussi éteindre le feu, emporter la terre et faire rouiller l’acier. Et lorsqu’elle est prise au piège, elle trouve toujours un nouveau chemin pour s’échapper.
Elle peut donner la vie et étancher la soif dans sa douceur, mais elle peut aussi détruire et tuer dans sa fureur. »

Extrait du Lai de Shilen
Enariel, Conteur de l’Ordre de la Lyre Blanche.
Les Fiers Orcs et les Nains Habiles prospérèrent dans le Nord du continent, tandis que les Elfes se contentaient de la partie Sud et des forêts denses de l’Est. Les Humains quant à eux, réduits à l’état d’esclaves de par leur inutilité, fourmillaient comme des rats sur tout le Continent Originel et Gracia, où vivaient majoritairement les Géants.

Mais l’Âge d’Or de ce monde ne dura pas éternellement et les Dieux eux-mêmes furent les responsables de la chute de leur propre Création.



— Dûr Erin, Les Jours Noirs —

Un ange apparut au peuple elfique, leur apprenant que leur Mère avait sombré dans la folie. Elle avait entretenu une relation incestueuse avec son propre père, Gran Kain, et aurait fui la colère de sa Divine Mère pour enfanter des monstres. Entendant cela, le peuple de la lumière sombra dans la confusion. Quel malheur s’était donc abattu sur eux ? Avait-on jamais entendu parler de Dieux qui puissent mentir ?

Bientôt, les Cieux s’assombrirent et se mirent à gronder. La terre tremblait. Les eaux, furieuses et libres tuaient nombre de créatures, qu’elles soient Géantes, Elfiques, Orques, Naines, Humaines, Végétales ou Animales. Tous ne purent que contempler le feu provenant du ciel et venant s’écraser sur Terre en un craquement sinistre. De nombreux incendies ravagèrent les plaines, les forêts. Le temps se dérégla, et il pouvait se mettre à neiger alors que les heures précédentes avaient été caniculaires.
Eä était parcourue par des esprits de toutes affiliations, qui tuaient ou investissaient des corps vivants sans distinction, sans que nul ne sache d’où ils provenaient. Les grands Dragons terrifiaient tous les peuples en survolant leurs terres, détruisant et brûlant chaque ange qui se mettait en travers de sa route.

Et soudain, après des années de mort, de destruction et de peur omniprésente, les Jours Noirs prirent fin. Le Ciel redevint calme et vide, et la Terre se stabilisa. Mais les Eaux ne se calmèrent pas pour autant.
« Lorsqu’on leur retira de force leur Guide, les esprits de l'eau n'eurent plus aucune raison de vivre. Ils commencèrent à errer sans but, de façon totalement chaotique. Trop d'eau s'écoulait au même endroit et formait un grand marais, tandis que, dans un autre lieu, il n'y en avait plus et un désert s'y formait. Des parties du continent sombraient soudainement dans l'océan et une nouvelle île jaillissait hors de l'eau comme venue de nulle part. Il plut nuit et jour jusqu'à ce que tout, excepté les cimes des plus hautes montagnes, fut submergé.

Sur les rares morceaux de terre non inondées qui subsistaient, toutes les créatures vivantes s'y était assemblées pour sauver leur vie. Quant aux peuples aquatiques, les Ondines se réfugièrent au fond des lacs et les Sirènes se terrèrent au fond des mers. Mais le Chaos s'était déjà insinué sur Eä. Sur le continent comme dans l'océan, toutes les créatures vivantes souffraient. »

Extrait de La Genèse
telle que retranscrite par le Barde Kratherian
Il est dit que les Géants implorèrent les Dieux au nom de toutes les créatures vivantes, pour leur demander de l’aide. Déjà trop de leurs sujets avaient passé les Portes des Abysses, nouvellement créées par la Déchue. Einhasad entendit les cris des Géants, et bientôt, les eaux se calmèrent, et une nouvelle Déesse des Eaux se présenta à eux. Les Elfes la connaissaient déjà pour être celle qui avait créé les Arts et la Musique, deux choses pour lesquelles ils avaient également montré un grand talent. C’est ainsi que tous se tournèrent vers la Jeune Eva, qui n’avait que le côté doux de son nouvel élément, venant chercher auprès d’elle la paix dont ils avaient été privés pendant tant de jours.

Dûr Erin, la période des Jours Noirs, laissa derrière elle beaucoup de cicatrices. Physiques, mais aussi mentales. Les Elfes étaient un peu perdus, mais ce n’était rien comparé aux Géants qui étaient devenus complètement fous, perdant totalement la Foi.

Eä était ravagé, certains lieux avaient disparu sous les flots tandis que d’autres étaient apparus. Le monde avait sombré dans la folie.


— Amarth, La Ruine —

Les Elfes tentèrent bien de rendre les Géants à la raison, mais ils n’étaient plus capables d’écouter. Ils continuaient à soutenir que de tels Dieux n’étaient pas dignes de leur foi, et qu’ils étaient tout à fait capables de diriger ce monde seuls, comme ils l’avaient fait depuis le début. Ils écartèrent les Elfes, qui eurent à peine le temps de comprendre quel était leur véritable projet : détruire les Dieux.

Mais ils ne purent que contempler les Géants courir à leur perte, provoquant la colère dévastatrice d’Einhasad. Une fois encore, le ciel s’assombrit et les terres tremblèrent, réduisant à néant les efforts de reconstruction déjà entrepris. De la gigantesque Cité de Perios, si belle et si Mystérieuse, ne resta que des gravats dus au souffle de l’explosion. Et lorsque tout revint à la normale, le continent où avaient vécu les Géants était en proie à de grandes catastrophes telles que des tsunamis et des tremblements de terre. Il se disloqua et fut bientôt recouvert par les flots déchainés.

Des Géants, il ne restait plus que quelques reliques et quelques édifices disséminés sur le Continent. Des rumeurs prétendaient qu’ils avaient fui à l’Est, mais on ne retrouva jamais vraiment leur trace, et le continent qui se nommerait Elmoraden oublia bientôt leur existence en sombrant dans un Chaos sans nom.

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Re: L'Histoire des Elfes

Message par Meliäa » dim. 18 mars 2012 à 21h49

III. Une nouvelle Ère.

Les premiers temps de cette nouvelle Ère furent un désastre. Sans les Géants pour les contrôler, toutes les créatures qu’ils avaient utilisées pour leurs études ou tout simplement pour leur agrément cherchèrent à se libérer. Certaines, plus intelligentes que d’autres, se contentèrent de quitter les lieux où ils se trouvaient pour se trouver un territoire bien à eux ; mais d’autres ne faisaient que détruire tout sur leur passage.

Les Nains restèrent dans leurs montagnes, accueillant à bras ouverts les quelques membres de leur peuple qui avaient travaillé avec les Géants. Un certain savoir subsisterait grâce à eux. Les Orcs tentèrent tant bien que mal de ne pas disparaitre, rongés par des querelles intestines. Les Artéias se terraient dans leurs retraites secrètes. La Race qui souffrit le plus de cette disparition fut la race Humaine. Sans leurs maîtres, ils se trouvèrent vite déboussolés. Il fallut leur trouver du travail, pour éviter toute nouvelle catastrophe. Et ce furent les Elfes qui le leur donnèrent.
Ils furent véritablement les premiers à se ressaisir, et rétablirent en quelques temps un ordre relatif, encore fragile mais prometteur, grâce à leur poigne de fer et leur sagesse incontestable. Les Humains furent employés à réparer les dégâts causés par Einhasad à la face de leur continent, supervisés par les Nains. Du moins, ceux qui étaient réparables. C’est à cette époque que furent construites la plupart des grandes cités de pierre qu’affectionnent à présent les Humains ; nées des brillants esprits des architectes et des artisans Nains, mais également nées des mains des faibles Humains.

Et le monde recommença doucement à prospérer sous l’égide des Elfes. Les troubles se calmèrent, et la paix revint. Les Elfes devinrent peu à peu de plus en plus confiants en eux-mêmes. Il devenait rare de voir un représentant de ce peuple avec une arme au côté, tant certains étaient persuadés que tous leur seraient reconnaissants de les avoir sauvés. Et ce fut cet excès de confiance qui les perdit.


— Où notre peuple apprend l’Humilité —

Les Orcs, peuple fier et guerrier, commencèrent à contester l’autorité que les Elfes avaient instaurée sur le Continent. Enfin sortis de leurs troubles internes, ils se rendaient enfin compte qu’il n’y avait pas vraiment de raison au règne des Elfes. Pourquoi pas eux, après tout ? Et d’après leurs dires, l’Ère des Elfes avait assez duré. Même s’ils maintenaient parfaitement l’ordre, même si le Continent avait retrouvé la paix, même s’il n’y avait pas d’injustices. Ils pouvaient difficilement accepter que ce continent soit dédié à l’Eau et non au Feu, que ce soient des créatures si faibles en apparence et en mental – selon eux – qui aient le Pouvoir.
« Vous n'êtes que des faiseurs de phrases qui étaient terrés dans les pieds des Maîtres quand nous nous battions pour préserver vos misérables vies, des roquets qui se croient supérieurs aux dogues parce que leurs laisses étaient plus courtes.
Regardez vos oreilles et rappelez-vous qu'elles restent effilées en souvenir de toutes celles que nous avons taillées ! »
Kakai, lors d’une rencontre diplomatique.
Les Elfes se complaisaient depuis trop longtemps dans la paix. Les Orcs n’avaient jamais oublié les temps de troubles, et leur éducation était restée la même tandis que les jeunes Elfes n’étaient plus obligés d’apprendre à combattre. Il fallut rapidement se rendre à l’évidence : si la maitrise magique des guerriers elfiques était supérieure, la force brute des Orcs et leur talent dans l’art de faire la guerre leur coûterait la vie de leur peuple s’ils ne demandaient pas d’aide. En termes d’endurance, même avec des forces égales au début du conflit, les Orcs étaient grands gagnants.
Malheureusement, les Nains souhaitaient rester neutres, en tout cas tant qu’aucun camp n’aurait pris le dessus de façon définitive. Les Artéias refusèrent catégoriquement de participer à une nouvelle destruction de ce monde qui venait à peine de se relever de ses blessures. Le conflit s’engagea, et les pertes étaient de plus en plus nombreuses. La Reine Veora désespérait. Si elle ne trouvait pas rapidement une solution, elle ignorait si son peuple pourrait se relever de cette hécatombe.
Et alors qu’elle croyait avoir perdu tout espoir, une créature à qui elle n’aurait jamais imaginé adresser la parole un jour se présenta devant elle. Une couronne faite de trois branches de bois clair entrelacée sur la tête, le chef des Humains se présenta humblement devant elle, proposant son aide. Il avait des conditions, mais la Reine se rendit compte que la Douce lui avait amené la solution à son problème, et elle accepta de partager leurs connaissances des Arcanes.

Malgré les protestations de ses conseillers, la Reine Veora ordonna la construction immédiate d’un bâtiment qui pourrait servir pour enseigner leur savoir magique à ce peuple qui leur permettrait de gagner ce conflit. Les Humains s’étaient multipliés comme de la mauvaise herbe en ces centaines d’années, à un point que personne n’aurait pu le soupçonner. Mais ce qui surprit surtout leurs professeurs elfiques, ce fut cette intelligence notoire qu’ils démontrèrent. Finalement, la créature de Gran Kain n’était pas si pitoyable que ça, et elle allait même les aider à ne pas disparaitre sous la rage des Orcs.
C’est à cette époque que l’école de magie de l’île des Murmures fut construite.

En seulement quelques mois, les Humains devinrent un véritable atout dans la manche des Elfes. Les Orcs furent finalement écrasés, submergés par le nombre incroyable des soldats humains, mais aussi leur puissance, autant en tant que guerriers qu’en tant que mages. Lors de la signature du traité de paix, les Orcs tentèrent d’ouvrir les yeux des Elfes sur leur méprise. Aveuglés par leurs préjugés sur ce peuple qui semblait être né pour servir, leur confiance aveugle et leur victoire, ils n’avaient pu déceler le mal qui couvait, ni pu voir que tout cela n’allait les mener qu’à leur Ruine.
Une nouvelle fois, leur trop grande confiance leur fit du tort.

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Re: L'Histoire des Elfes

Message par Meliäa » dim. 18 mars 2012 à 21h50

IV. L’Ère des Humains.

C'est à peu près à cette époque que s'opéra la scission entre les Elfes de Cefedellen, et ceux qui peupleraient les terres qu'on appellerait bientôt Innadril.

La vie avec les Humains devenait plus aisée à mesure que les Elfes découvraient des êtres vivement intelligents, bien que trop pressés de vivre leur courte vie — se laissant donc gagner par le moindre sentiment qui les animaient. Certains Elfes les considéraient de plus en plus comme des égaux, tandis que d'autres ne pouvaient se départir du mépris que leur inspirait ces créatures parvenues et créées pour servir. De plus en plus d'idylles inter-raciales virent le jour, ce que les Anciens virent d'un mauvais oeil ; le plus souvent, les jeunes amants furent séparés et ensuite surveillés par leurs familles, voire même encouragés dans un mariage arrangé pour éloigner tout risque de récidive.
Seul un des anciens, le Tétrarque Terestien, n'était pas de cet avis. Il avait appris à respecter les Humains pour leurs qualités surprenantes, et en appréciait plus d'un. De nombreux jeunes elfes qui pensaient comme lui se rallièrent petit à petit à sa cause, alors qu'il défendait les Éphémères face à ses confrères. Un projet vit bientôt le jour, et quelques temps plus tard, il fut mis à exécution. Toute une partie de la population de Cefedellen quitta les terres elfiques pour se diriger vers le Sud, emmenant dans son sillage beaucoup d'Humains. Ils descendirent loin au sud, rejoignant la Forêt d'Emeraude dont il ne reste aujourd'hui plus grand chose, sur les bords du lac Innadril. Avec eux, une jeune pousse de l'Arbre-Mère qu'ils replanteraient une fois installés définitivement. Le jardin d'Eva, situé non loin, leur permettait de plus une grande proximité avec leur Déesse.
Là, ils construisirent une nouvelle cité, où Elfes et Humains pourraient vivre comme un seul et unique peuple, Heine. Les mariages interraciaux n'étaient pas proscrits, ni découragés, et chacun vivait avec qui bon lui semblait. A cette époque naquirent beaucoup de demi-elfes, et le sang — ainsi que la longévité elfique — s'inscrivit dans les gènes de ceux qu'on appellerait plus tard les Belles Gens d'Innadril. L'architecture elle-même traduisit ce mélange de cultures qui reste encore aujourd'hui fort, malgré tout ce qui s'est passé ensuite.
Ils gardèrent cependant de bons rapports avec Cefedellen, l'éloignement aidant à apaiser les rancunes.


— Des humains avides —

À la suite de la guerre opposant la fière race orque à l'Alliance Humano-Elfique, la Reine Veora et le Haut-Conseil elfique réclamèrent la majorité de leurs anciennes possessions territoriales occupées par les Humains. L'armée elfique se retrouvant désorganisée et amputée de nombreux combattants, ceux-ci décidèrent de garder les terres conquises mais également toutes les richesses qui s'y trouvaient. La Reine s'entretint longuement avec le roi humain, lui rappelant que sa race devait sa nouvelle puissance à la bonté d'Eva et du peuple elfique. Mais le Roi ne voulut rien entendre. Ils avaient gagné cette guerre autant que les Elfes, et leurs maigres possessions territoriales ne pouvaient à présent suffire à les contenir tous. Leur peuple s’était trop étoffé pour qu’ils se contentent d’une si petite île.
N'ayant pu s'entendre, la Reine partit consulter le Haut-Conseil à Heine. Si ce conseil prit à la légère l'impétuosité humaine dans un premier temps, la situation évolua vivement lorsque les elfes présents sur les terres d'Aden, puis sur la plupart des territoires conquis par la race inférieure, furent peu à peu expulsés. L’École de magie fut saccagée puis abandonnée, et les quelques Elfes qui la peuplaient encore furent forcés de retourner dans leur contrée originelle. Les Elfes traditionalistes qui jamais ne s’étaient mélangés aux Humains, accueillirent leurs frères à bras ouverts, ayant déjà accepté depuis la mise en garde des Orcs l’éventualité d’une telle rébellion.
Il en fut de même pour les Orcs et les Nains, bien qu’en moindre mesure. Ces derniers se replièrent sur leurs territoires, bien décidés à ne pas laisser ces êtres défectueux s’en emparer. Les terres d’Elmore étaient froides et la plupart du temps stériles, voilà peut-être pourquoi les revendications étaient moins vindicatives – et il y eut aussi le fait que les Nains et les Orcs laissèrent les cités aux Humains du nord en échange de la paix et d’un droit de circulation illimité.
Le Haut-Conseil elfique décida alors de la formation d'une armée à Heine, une force qui se voulait dissuasive et qui avait pour finalité de raisonner le roi humain et de provoquer la récupération des terres. Près de deux semaines après cette décision, un messager apporta une sinistre nouvelle : une importante armée humaine avait quitté Aden et parcourait depuis plusieurs jours les terres menant à Cefedellen. Veora partit alors en hâte avec tous les cavaliers disponibles tandis qu'elle confiait l'armée de Heine à un cousin éloigné de la famille du Tétrarque Terestien. Traversant des terres désolées, témoignant de combats parfois intenses, Veora se lamenta devant les corps sans vie de ses frères et sœurs, et maudit ces créatures du chaos qui menaçaient son peuple.


— La première mort de l’Arbre-Mère —

Le Chaos s’était installé sur les terres d’Aden depuis la chute des Géants et ne l’avait jamais vraiment quitté. Les Prêtres et Prêtresses qui s’occupaient de l’Arbre sous la direction de la Première Gardienne mouraient d’inquiétude sans pouvoir rien faire. Les fleurs naissaient atrophiées, les feuilles étaient rongées, trouées, et la couleur dorée qu’elles prenaient au soleil avait viré à la rouille sombre. De fait de leur création à partir de l’esprit d’Arda, si présent dans cet arbre et ses quelques rejetons, chaque Elfe pouvait sentir en lui ce lien si spécial qui les reliait tous, plus ou moins précisément. Et ces Elfes qui avaient choisi la voie de la prêtrise pleuraient de douleur pour cette Mère Nature qui dépérissait.
Aucun d’eux n’avait pu trouver la raison de cette mort lente, et donc il n’y avait aucune solution. Plus les jours passaient, et plus l’arbre dépérissait. La récente guerre l’avait encore plus affaibli, le faisant mourir à une vitesse toujours plus grande. Les Ents nés des racines de l’Arbre-Mère dépérissaient eux aussi, et les rejetons de l’Arbre sacré commençaient eux aussi à montrer des signes de faiblesse. Et la Gardienne priait de toutes ses forces, à en tomber évanouie dans l’eau pure du pied de l’Arbre. Elle craignait que la guerre potentielle qui se profilait à l’horizon ne le tue définitivement, les laissant seuls et abandonnés.

Il est dit qu’un soir, Eva se présenta à elle, alors qu’elle pleurait, et lui révéla l’unique moyen de rendre la vie à leur Mère. La guerre avec les Humains avait déjà commencé, et la douleur de l’Arbre devenait de plus en plus insupportable pour tous ceux qui savaient la ressentir. La Gardienne se rendit alors dans les bois, seule, pour un voyage de plusieurs semaines. Lorsqu’elle revint, elle était accompagnée d’une arachnoïde femelle. Cette arachnoïde nommée Nerupa se chargerait après elle de protéger l’Arbre, ainsi que ses filles, et leurs filles après elles. Ses sœurs se chargeaient des autres arbres adultes, et les jeunes pousses étaient laissées au bon soin des Elfes.
Après avoir expliqué tout ceci à la Reine, au Clergé et au Conseil des Omniscients, elle eut un sourire empli de tristesse et d’espoir à la fois avant de se rendre auprès de leur Mère. C’est à son pied qu’elle sacrifia sa vie pour celle de l’Arbre sacré. Eva apparut encore une fois, pleurant silencieusement, et prit le corps de la défunte entre ses bras. Elle déposa un baiser sur son front, et la première Gardienne se transforma en millier de petites lucioles. Au matin, on pouvait observer le visage paisible et doux de la première Gardienne, représenté dans le tronc de l’Arbre-Mère. Et tous purent sentir que les forces de l’Arbre étaient revenues.

Quelques jours plus tard, les Humains étaient aux portes des terres elfiques. Et grâce au sacrifice de la Gardienne, la force de la forêt fut également renforcée à son paroxysme. Grâce à cela, de nombreux Humains furent piégés.


— Une triste résistance —

Lorsque l'armée humaine pénétra dans la forêt elfique, elle fut considérablement ralentie par tous les pièges et toutes les embuscades. Tandis que l'énergie magique résidente de la forêt dotait les magiciens et les druides elfes d'une terrible puissance, elle exerçait une pression intense sur les soldats humains, leur donnant l'impression d'une forêt vivante et dangereuse. Les Sentinelles et les Mages pouvaient alors se dissimuler sans aucun problème pour éclaircir peur à peu les rangs des guerriers Humains qui finissaient par fuir, terrifiés par cette forêt magique.
Angrod, le frère de Veora, commandait alors toutes les actions avec son épouse Emeldiz, à partir d'une forteresse elfe souterraine située au sud-ouest de Elvenär. De l'autre côté du continent, le Tétrarque Terestien lança une offensive massive sur Giran qui obligea l'armée humaine a se scinder en deux. La forteresse fut par la suite rapidement découverte et assiégée. Les Elfes résistèrent trois mois avant de succomber.
Veora arriva à Cefedellen quelques jours plus tard. En larmes après avoir appris la mort d'Angrod et de l'épouse de Terestien, lors de la défaite de l'armée elfique à Giran, elle rassembla tous les Elfes en âge de combattre restant de Cefedellen et enrôla même les Prêtres et les Prêtresses pour une ultime bataille. Pendant que les temples étaient les lieux d'intenses prières, les seigneurs elfes annoncèrent leur plan de bataille pour le lendemain.
Par la suite, Veora invita toute la population à se rassembler et prononça un long discours présentant la situation. Elle intima à chaque Elfe de croire en la protection d'Eva et en la faiblesse de la Race sans Dieu.

Ce fut quelques semaines plus tard, alors que la Guerre tournait au massacre, que la Magie elfique modifiée – fruit de longues études récupérées chez les Géants par les quelques survivants de l’époque, mais qui avait été jugée comme interdite à cause de sa puissance destructrice démesurée - fut utilisée contre les Humains en désespoir de cause sur les terres d’Ilyan, de l’autre côté des Montagnes Brumeuses. L’explosion qui en découla fut visible à des Kilomètres à la ronde, éclairant la nuit comme en plein jour avant de s’éteindre dans un immense nuage incandescent. La portion de l’armée humaine détachée dans ces contrées n’en revint jamais, mais en contrepartie, la forêt luxuriante fut presque entièrement rasée et l’Arbre Sacré qui protégeait ces terres, déjà blessé au-delà de tout recouvrement naturel, fut brûlé lui aussi. Les guerriers elfiques survivants et les anciens habitants se réfugièrent dans les montagnes, un vide se faisant sentir dans leur cœur.
La Gardienne Orfen, sœur de Nerupa, disparut sans laisser de traces après avoir longuement pleuré son protégé.


— Moril Akilea, la Sinistre Bataille - L’Oubli —

Si les elfes étaient loin d'être de grands guerriers à cette période de l'histoire, leur dernière guerre face aux Orcs leur avait permit de gagner en expérience et en assurance. La force et les stratégies de combat de la race de Pa’agrio les avait déroutés, mais il en était tout autre quant aux Humains lors de Moril Akilea.

Deux adversaires qui se connaissaient relativement bien se firent face. Les seigneurs elfes avaient choisi d'attaquer l'armée humaine à un endroit clé, bénéficiant d'une puissante essence magique. Tandis que la plupart des archers étaient camouflés et protégés du haut des arbres, les disciples d'Eva déchargeaient toute leur puissance magique sur leurs ennemis, protégés par les templiers, eux mêmes soutenues par tous les prêtres et prêtresses qui s'improvisaient combattants.
Seulement, les formations humaines étaient très nombreuses et très bien organisées. La charge de flanc des licorniers et des cavaliers elfes fut rapidement anéantie et l’époux de la Reine Veora, tombé au sol, succomba après un vaillant combat au milieu de maints ennemis. Une grande tristesse s'éleva alors au sein des rangs elfiques. Les chants qui motivaient auparavant les combattants devinrent sombres et tristes, la défaite face à des inférieurs semblait inéluctable. Les heures qui suivirent marquèrent un tournant important de la guerre, le mur elfique fut balayé et les elfes pour la plupart massacrés. Les prêtres et prêtresses et leur garde se trouvèrent finalement encerclés. En cet âge lointain les templiers représentaient la base de la puissance elfique, aussi ils résistèrent aux assauts répétés.
La grande prêtresse Isileya somma alors ses frères et sœurs de prononcer une ultime incantation. Mêlant leur énergie à celle de la forêt, une grande barrière magique se forma autour des frontières elfiques et repoussa chaque Humain qui tentait de la traverser. Après avoir saisi les corps inertes des prêtres et prêtresses, les Elfes se retirèrent rapidement. Il devint impossible pour un humain de passer les cols des Montagnes Brumeuses, de même que traverser la lisière des denses forêts qui entouraient et protégeaient les terres elfiques. Même en passant par la côte ouest, il était impossible pour un être non elfique de poser ne serait-ce qu’un doigt sur ces terres.

Moril Akilea a été la dernière bataille de la Guerre contre les Humains. Tandis que ces derniers renonçaient à prendre les terres entourant Cefedellen et celles de la péninsule d’Innadril contenant Heine, le peuple elfique oublia toutes ses terres perdues et pleura longuement les disparus. Ils disparurent peu à peu des mémoires des éphémères Humains, devenant au fil des générations une sorte de mythe ou de légende qu’on racontait aux enfants le soir avant de s’endormir.
Les Orcs subirent à peu près le même sort, et l’on invoquait leurs noms aux petits elmoriens qui ne se tenaient pas à carreaux. Les Nains, eux, passèrent dans la vie commune avec une facilité déconcertante. Pour les Humains, ils n’étaient que des vieillards ordinaires de petite taille, même si leur longévité supérieure amenait certains à se poser des questions.

L’Ère des Humains commençait.

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Re: L'Histoire des Elfes

Message par Meliäa » dim. 18 mars 2012 à 21h50

V. La Période la plus sombre de la Civilisation Elfique : la Séparation.

Si les elfes avaient du mal à concevoir pire temps que celui de la guerre contre les Humains, ils étaient loin de s'imaginer ce que leur réservait le Destin par la suite. La Nation elfique n'existait plus, Heine et Cefedellen étant séparées par les nouvelles conquêtes humaines, les échanges entre les deux villes étaient presque nuls. Le Peuple de la Reine Veora survivait tant bien que mal, tandis que celui du Tétrarque Terestien prospérait doucement à l’abri des Humains. Jamais dans leur histoire, les Elfes ne s'étaient sentis si affaiblis, humiliés et désespérés.
Le Haut-Conseil qui siégeait à Heine perdit rapidement son pouvoir sur la nation dans son entier, et devint un simple conseil pour le Tétrarque Terestien. L'incantation qui protégeait Cefedellen avait coûté la vie de la majorité des Prêtres et Prêtresses, ce qui laissa une ville profondément troublée, en sus de tout le reste. Tandis que des membres de la famille de la Reine Veora tâchaient de maintenir un système politique stable, les Elfes dits Bruns – pour leurs couleurs de peau, d’yeux et de cheveux plus foncées que celle de leurs semblables, acquises après des centaines d’années au soleil des terres d’Ilyan désormais ravagées, arides et désertes – déploraient plus vivement la défaite et le massacre de leur peuple.
« Le temps passait … Les Elfes perdirent leur confiance en eux au fur et à mesure. Ils oublièrent même leurs ambitions de règne et se contentèrent de vivre en paix dans leurs forêts, tentant de reconstruire leur civilisation, proche de l’extinction. Parmi les Elfes, certains, les Elfes Bruns, voulaient se venger de la trahison des humains qui avait engendré la perte de la majorité de leurs proches et de leur magnifique forêt.
Mais depuis leur retraite derrière les boucliers magiques, ils n’étaient plus au courant de ce qui se passait en dehors de leur forêt. Aden était désormais dirigé en majeure partie par les humains … »

Extrait des Légendes de Vae Soli
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Gran Kain, délecté par ce chaos qui ne demandait qu’à éclater, décida alors d’interférer également dans les affaires des Elfes. Il leur apparut sous la forme d’un mage humain bien connu chez les Nécromanciens comme étant l’élève du célèbre Hardin — les Dieux ne dévoilant jamais leur véritable face aux créatures mortelles peuplant ce monde. Ce mage se nommait Dasparion et vint voir les Elfes Bruns, dont le cœur était rongé par l’envie de vengeance, de batailles et de destruction. Il proposa à l’ancien Roi d’Ilyan de lui apprendre la magie noire et ses secrets. En échange, il voulait connaitre le secret de longévité des Elfes. Ainsi Dasparion, élève talentueux d’Hardin, fidèle serviteur de Gran Kain, se fit posséder par le Seigneur Noir quelques heures et obtint le secret dont il rêvait.
Non loin de la côte Ouest, une école souterraine et totalement secrète se construisit rapidement grâce à la magie des Elfes Bruns. C’est là que les quelques rebelles que Dasparion avait initié propagèrent leur enseignement à tous ceux qui désiraient les rejoindre dans leur envie de vengeance. Les disciples de la magie noire, menés par l’ancien Roi d’Ilyan, Mithraell, grandissaient en nombre et en force. Il apparut bientôt que les Elfes Bruns maitrisaient à la perfection cette magie noire, et ils se congratulèrent mutuellement, car l’heure de la vengeance était proche.

Des conflits commencèrent à éclater de façon régulière – tandis que les croyances religieuses différaient de plus en plus – avec le rejet de plus en plus important et de plus en plus fréquent des Sylvains, qui se refusaient à comprendre ce que cette vengeance à retardement avait de salvatrice. Ce ne fut que lorsqu’un imprudent fit usage de la magie apprise de Dasparion lors d’un affrontement que l’affaire éclata au grand jour.
La famille de la Reine Veora décida alors d'expulser les Bruns de la ville, le temps qu'ils se calment et reprennent leurs esprits. Ces derniers s'installèrent alors dans la forteresse elfique souterraine d'Emeldiz, qui avait servi pendant la guerre contre les Humains.
Mais les troubles continuèrent dans les villages environnants, alors que le cœur des Bruns finissait de sombrer dans les ténèbres créées par la haine et la vengeance. Des soldats furent envoyés pour contenir les renégats dans la forteresse, tandis que Mithraell était amené devant la Reine Veora. La discussion resta stérile, car les cœurs des Bruns étaient définitivement rongés par les ténèbres. S’ils oubliaient leurs désirs de vengeance et promettaient de ne jamais faire usage de cette magie maudite contre les leur, tout serait pardonné. Mais les Elfes Bruns refusèrent à l’unanimité.
Alors les Elfes Bruns furent bannis des terres de Cefedellen, pour avoir abandonné Einhasad et Eva, et être devenus les suivants de Gran Kain. Aucun des prêtres survivants n'était assez puissant pour déceler la gravité de la situation, la profondeur du mal qui rongeait la Faë des Elfes Bruns. Peut-être que s’ils l’avaient pu, une hécatombe monstrueuse aurait été évitée.


— Le massacre des Sylvains —

Rares sont les Elfes qui considèrent aujourd'hui les combats entre les Sylvains et les Bruns comme une guerre : ce fut un grand massacre qui a achevé de plonger Cefedellen dans une ère de chaos, tout en arrachant tout espoir de reconstruction de la civilisation elfique. À tel point que tous les Edhels détestent encore plus évoquer cette période que celle de la guerre contre les Humains.

Le vœu le plus cher des Elfes Bruns était de prendre leur revanche sur les Humains, en utilisant cette magie que la plupart d’entre eux ne connaissaient pas, d’après les dires de Dasparion. Mais avec le temps qui passait, la haine qu’ils dirigeaient vers les Humains se reporta en partie sur leurs frères, pour l’incompréhension dont ils avaient fait preuve, ainsi que l’exclusion qu’ils leur avaient infligée. Ils trahissaient leur Race, en ne prenant pas leur revanche sur les Humains, ils se comportaient comme des lâches, des couards. Leurs deux peuplades qui n’en faisaient qu’une au commencement des temps avaient déjà commencé à diverger avec le temps.
Leurs peaux, leurs cheveux et leurs yeux étaient plus foncés, leur accent était différent, et leur comportement était de toute évidence différent, également. Les Bruns décidèrent qu’à partir de ce jour, ils ne faisaient plus réellement partie de la Race Elfique, se convainquant qu’ils formaient une Race à part entière à eux seuls. De ce fait, attaquer leurs anciens frères devenait légèrement plus facile.
Profitant du camouflage de la nuit, ils s'infiltrèrent dans plusieurs villages autour de Cefedellen et assassinèrent sans remords chaque Sylvain qu'ils jugeaient indigne, avant que les soldats n'interviennent et ne les fasse fuir. Un certain nombre de tous petits villages furent rasés cette nuit-là. Devant l’atrocité de leurs méfaits, les Elfes réagirent avec violence. Pour faire montre d’une telle cruauté, les ténèbres devaient avoir contaminé les Elfes Bruns beaucoup plus profondément qu’ils ne l’avaient soupçonné. Succéda alors un combat qui couta très cher aux Sylvains.

Les Elfes étaient nombreux et disposaient des soldats les plus expérimentés, parmi lesquels les templiers qui s'étaient distingués par le passé. Marchant vers le refuge des Bruns, la forteresse d’Emeldiz, ils furent pris en embuscade – contre toute attente de la part des stratèges sylvestres, qui jugeaient cette action suicidaire pour des troupes si peu nombreuses. Le combat fut particulièrement sanguinaire ; les soldats Bruns protégeaient leurs "Sorciers" tandis que ces derniers décimaient les magiciens sylvestres avant de s'attaquer aux templiers eux-mêmes, puis de se retirer. Si cette embuscade fut coûteuse pour les Bruns, le nombre de victimes sylvestres étaient innombrables en comparaison.
S’ensuivit un siège de la forteresse, avec plusieurs tentatives d’y pénétrer. Le combat dura trois mois et fit des milliers de morts du côté Sylvain. Seuls trois soldats présents dès le début de l’attaque survécurent. L’on dit que les morts-vivants qui la peuplent aujourd’hui sont les dépouilles de tous les soldats sylvestres tombés là. Mais les Elfes Bruns n’en restèrent pas là, et s’attelèrent à un dernier coup d’éclat pour renverser le pouvoir Sylvain.


— La Fuite – La Malédiction —

Les effectifs sylvestres étant désormais plus qu’affaiblis, une grande bataille eut lieu non loin de Cefedellen. Les Elfes Bruns, forts et agiles, avaient su développer une accoutumance plus aiguë à la pénombre que leurs frères.
Tandis que les premières lignes sylvestres résistaient aux assauts incessants des Bruns, les archers, conscients de la nouvelle puissance des sorciers, en tuèrent de nombreux. Le peu de prêtres et de Prêtresses ne suffisait pas à contrer cette magie sombre, aussi se concentrèrent-ils à soigner les blessés et à prier pour la protection de leurs frères et sœurs. Les Elfes Bruns étaient alors commandés par un des leurs, qui semblait avoir toujours été le Roi des Elfes Bruns.
Si les deux armées rivalisaient de stratégie et d'endurance, la bataille changea de tournure au fur et à mesure des jours. D'une position au départ offensive, les Bruns durent adopter une tactique défensive. Les elfes sylvestres, ayant subi et résisté, visaient une victoire lente, sûre et sans grande perte, mais ils multiplièrent les assauts couverts par leurs archers. Les Sylvains étaient plus nombreux, mieux équipés et leurs flèches étaient dévastatrices pour les sorciers Bruns qui peinaient à présent à approcher les troupes adverses.
Gran Kain décida alors de se servir de Dasparion pour donner un avantage certain aux Bruns. Une grande tempête se forma et se transforma rapidement en un vaste orage particulièrement puissant. Les guerriers protégeant les sorciers bruns s'en écartèrent, percevant une aura terriblement puissante et maléfique. Si les lèvres de ces sorciers bougeaient rapidement, aucun son ne sortait de leur bouche. Mithraell, les bras levés vers le ciel tourmenté, semblait animé par une transe imperturbable. Tandis que l'excitation montait au sein des troupes des Elfes Bruns, une terrible angoisse naquit au sein de l'armée sylvestre.

La foudre se déchaîna sur l'armée sylvestre, créant une profonde confusion et rompant les formations des premières lignes. Les soldats bruns fondirent alors rapidement sur les archers et mages sylvestres de ces lignes, étendant la brèche qui s'était formée. La stratégie sylvestre changea du tout au tout : des cors retentirent, sommant les soldats des premières lignes à battre en retraite et à rejoindre les lignes suivantes. Seulement, le ciel continua à décharger sa puissance et toute nouvelle tentative de redonner une cohérence à l'armée était vouée à l'échec. La retraite générale qui s'en suivie avait des airs de débandade.
Tandis que l'orage se dissipait, Cefedellen fut prise d'assaut et le combat s'immisça à l'intérieur. Une bonne partie de la ville fut rapidement conquise et réduite en cendres. Le temple dédié à Eva, où s'étaient réfugiés de nombreux Sylvains, fut détruit et les Elfes Bruns se proclamèrent vainqueurs. Toute la partie terrestre de la ville fut détruite pour célébrer leur victoire. Du temple d’Eva, construit autour de l’Arbre-Mère, ne restait que deux petits appendices. De nombreux Elfes survivants, guerriers ou non, s'étaient rassemblés en hâte autour de l'Arbre Mère pour dédier leur vie à sa défense après le saccage du Temple. Veora, qui avait perdu tout espoir de victoire, envoya des messagers vers Heine, puis rassembla le plus d'Elfes possible pour une ultime offensive, censée atteindre les stratèges de l'armée des Elfes Bruns.
Les derniers des Prêtres qui avaient premièrement reçu leur magie de Shilen – les plus anciens et les plus puissants, n’étaient ceux qui avaient péri dans les guerres contre les Orcs et les Humains – menés par la Grande Prêtresse Iselya, se réunirent alors autour de l’Arbre-Mère. Ils demandèrent au soldats de ne laisser personne les interrompre sous aucun prétexte car la survie de leur peuple tout entier en dépendait. Ces quelques Prêtres et Prêtresses d’un autre âge, accompagnés de quelques jeunes qui avaient appris leur art auprès d’eux, se déployèrent en cercle autour de l’Arbre Sacré. Ils se mirent à psalmodier une étrange mélodie dont personne à part eux n’aurait pu comprendre les paroles et les rythmes si spécifiques, mais qui laissa au fond des cœurs de ceux qui écoutaient une grande tristesse et une horreur sans nom. Car ce n’était pas une magie ordinaire à laquelle ces Clercs faisaient appel. Ils appelaient directement la miséricorde de leur Déesse pour leur venir en aide à venir à bout des Elfes Bruns. Shilen la Déchue ou Eva la Douce, peu leur importait qui répondrait à leurs prières tant qu’une énergie et un pouvoir suffisants leur était accordée.

Sur le champ de bataille, le soleil se levait, répandant une lumière crue et froide sur les combats et les cadavres, entre les nuages noirs de la tempête magique. A ce moment, une lueur d’un blanc glacial quitta les Cieux pour rejoindre Eä et foudroya l’Arbre-Mère et les Clercs. La colonne de lumière s’intensifia et une vague d’énergie pure se déversa sur les terres de Cefedellen. Elle ne fit que caresser doucement la peau de ceux dont le cœur était resté pur, mais s’enroula autour des cœurs dévorés par les ténèbres et s’infiltra dans leurs yeux et leur peau. Des cris de douleur et de terreur se mirent à retentir sur tous les fronts, et les Elfes ne purent que regarder avec horreur leurs anciens frères et sœurs se tordre de douleur sous la lumière du soleil. Un grand vide se formant dans leur cœur alors que leurs opposants étaient définitivement séparés du Lien, ils ne purent que les contempler fuir dans les ombres de la forêt et des montagnes, hurlant à la mort sous la morsure du soleil.
Ayant accompli leur devoir, les derniers des Prêtres et Prêtresses de Cefedellen succombèrent alors que la colonne de lumière s’affinait jusqu’à disparaître et s’effondrèrent dans l’eau claire du pied de l’Arbre-Sacré. Les survivants des combats revinrent à Cefedellen le cœur lourd, pour avoir tant perdu dans cette guerre insensée. Les sols de leurs forêts verdoyantes et fertiles étaient souillées par le sang et les cadavres, leurs villes et leurs cités étaient en ruines, la côte ouest étaient tellement infestée de magie noire que la terre pourrissait à vue d’œil, les terres d’Ilyan n’étaient plus qu’un désert aride, et ils avaient perdu nombre des leurs, sans compter que tous leurs Clercs étaient morts, ne laissant que quelques apprentis aux connaissances incomplètes.
« À la fin de la dernière bataille, les derniers des Prêtres et Prêtresses réunirent leurs forces pour maudire les Elfes Bruns. La malédiction, sous forme d’une lumière éclatante, pénétra leurs corps et les fit se tordre de douleur sous les yeux de leurs opposants. Leurs yeux et leur peau ne pouvaient plus voir le jour sans être atrocement brûlés. La séparation d’avec l’Arbre-Mère condamna pour toujours leur cœur à rester noir, ne pouvant se complaire que dans la douleur et le vice. Ils se terrèrent au plus profond de la terre et devinrent une race ténébreuse. Ainsi les Elfes Bruns devinrent Sombres et pauvres d’âme comme leurs arbres, désormais bien différents de ceux des Elfes.
Peu d’entre ces derniers restaient encore en vie, les Sombres et leur magie puissante en ayant décimé une grande partie sans les tuer tous. Ceux qui restaient étaient désormais nommés Elfes Blancs ou Clairs pour signifier l'opposition d'avec ces meurtriers revanchards qui étaient devenus les Elfes Sombres.

La côte Ouest ayant jadis appartenu aux Elfes avait été gravement souillée par la magie ténébreuse déployée dans les rudes combats qui s’y étaient déroulés. Dans les profondeurs de la Montagne solitaire qui se dressait là, les ténèbres humides d’une ancienne carrière les avaient accueillis. Cavernes et sombres forêts étaient désormais leurs lieux de vie.
Shilen vit depuis les Abysses que certains de ses Anciens sujets avaient succombé aux Ténèbres. Elle décida alors d’accorder sa protection aux Elfes devenus Sombres et se présenta à eux dans leur nouvelle retraite.

La Mort était leur nouvelle Maitresse, le Chaos leur nouveau Maitre. Pour chaque Sombre, un arbre était décomposé et sans vie quelque part dans le Monde. Autour de leur nouvelle demeure, tout n’était que mort et destruction. »

Extrait de Lamentations des Terres Blanches
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Re: L'Histoire des Elfes

Message par Meliäa » dim. 25 mars 2012 à 22h43

VI. La longue reconstruction de la civilisation elfique.

De nouveaux messagers furent envoyés vers Heine pour la tenir informée de la fin de la guerre et de la suppression du bouclier magique. Il y eut beaucoup de discussions quant au dernier acte désespéré d’Iselya et des Clercs, et l’on déplora la perte d’un savoir qui ne se transmettait qu’oralement ; les derniers des croyants en l’ancienne Shilen avaient définitivement disparu de ce monde. Mais leur peuple, ou ce qu’il en restait, était sauvé, et il serait capable de remonter la pente, même si cela devait lui prendre des centaines de siècles.
Aucun érudit de quelque domaine ne réussit à établir une certitude quant à la source de la sombre puissance des Elfes Bruns, mais au vu des événements qui avaient suivi, ils se doutèrent que c'était l'œuvre de Gran Kain et le détestèrent dès lors plus que jamais. Les disciples d'Einhasad se firent plus nombreux par la suite, atteignant presque le nombre des disciples d’Eva, et certains Elfes furent envoyés à Heine pour y suivre les enseignements de la nouvelle Grande Prêtresse. Quant à Isileya, et ses collègues, leurs corps ne furent jamais retrouvés. Beaucoup racontent qu'après leur mortelle incantation, leur essence magique s'est libérée de leur Faë pour aider Eva à protéger à jamais le peuple elfique de l'intrusion de Races avides au sein des anciennes forêts elfiques. D’autres racontent qu’ils vivent à présent à travers les Ents, rejetons de l’Arbre-Mère ayant pris vie et défendant la forêt contre ceux qui lui voudraient du mal.

Aujourd’hui – si les guerres sont terminées depuis fort longtemps au regard d'une vie humaine – le peuple elfique s'en souvient quant à lui très bien et en garde une grande tristesse et un grand mépris. Les Elfes blancs les plus puristes ne seront probablement jamais capables de pardonner leurs anciens frères. Ils se promirent de ne jamais plus aider aveuglément des races comme ils l'ont jadis fait avec les Humains, et depuis lors, ils choisissent avec soin les informations à donner, et préfèrent privilégier l’éducation intelligente plutôt que le gavage de savoirs.
À Cefedellen, le titre de Bereth – Reine en langage commun – fut abandonné lorsque celle-ci décida de se retirer pour laisser la place à une personne plus jeune, et laissa place à des Silmë « lumière argentée » en commun ; à Heine, les titres et gouvernements différèrent régulièrement, selon la race de la personne en charge du pouvoir, une fois que le Tétrarque Terestien se soit retiré également.
Deux grands courants de pensée firent leur apparition dans le peuple Elfique – ne comprenant plus que les Elfes Blancs, évidemment – celui de Cefedellen et celui d’Innadril. L’un, plus sectaire et plus rigide, prônait la suprématie du peuple elfique et de ses savoirs, rendant la religion formelle. A Heine, la tolérance et l’ouverture d’esprit apprit aux Elfes à côtoyer toutes les races sans distinction, les appréciant pour leurs qualités respectives ; leur vision de la religion était bien plus chaleureuse et proche de la Déesse, du fait de la proximité du Jardin d’Eva.
[Pour bien comprendre la différence, prenez l’exemple des chrétiens d’europe et des communautés chrétiennes afro-américaines – gospel, etc.]

L’on pourrait croire que le peuple Elfique n’évolue jamais, mais c’est loin d’être le cas. Simplement, cette évolution est très lente, presque invisible si on ne fait que l’observer sur une courte période.


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