[bghumain] Eriahlys

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Aldo
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[bghumain] Eriahlys

Message par Aldo » sam. 31 mars 2012 à 23h16

Nom : Inconnu
Prénom : Eriahlys
Surnom : Eriah
Age : 16 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine

Métier : Sans emploi
Compétences :
  • Combat : Faible maîtrise de la dague.
    Magie : Pyromancie. (Fort potentiel mais totalement immaîtrisé... peut devenir parfois dangereux pour les autres et pour elle-même.)
Alignement : Loyal neutre
Langues parlées : Commun uniquement.
Description physique : Eriahlys est un petit brin de fille. Pas très grande, et plutôt fine (1m60 pour 48kg), elle possède les courbes déjà formées et agréables d'une adolescente de cet âge, qui présagent d'autres développements. Son corps mince laisse pourtant entrevoir les muscles propres aux danseuses, et elle se déplace souvent avec souplesse.
Le plus remarquable chez Eriahlys est sans nul doute sa chevelure, opulente et épaisse, composée de boucles flamboyantes, qui lui tombe jusqu'au milieu du dos. Des yeux noirs espiègle et une bouche naturellement rosée donnent un air mutin à un visage qui porte encore un peu, malgré lui, les marques de l'enfance.
Elle ne porte pas le genre de vêtements qui la mettent en valeur, du fait de sa pauvreté. Généralement, des longues jupes de toile brune, un peu déchirées vers le bas, et des corsages clairs. Lorsqu'elle en a l'occasion, elle aime porter des couleurs vives comme du rouge ou de l'orange.
Caractère :
  • Pétillante : Eriahlys est une jeune fille vive et joyeuse. Elle est très souvent de bonne humeur et rit facilement. Volubile, elle a la parole facile et n'hésite pas à parler aux autres.
    Généreuse et serviable : du fait de son éducation, elle a appris à partager, et préférera donner son pain à des plus nécessiteux qu'elle, même si pour cela elle ne doit pas manger.
    Complexée : Malgré son corps de femme, Eriahlys conserve certains traits de caractère de l'adolescence. Bourrée de complexe, elle n'a pas confiance en elle et cela peut la desservir.
    Volontaire : Courageuse mais pas téméraire, elle n'hésitera pas à prendre les décisions qui s'impose. Il lui arrive pourtant d'avoir des peurs terribles, comme les enfants.
    Naïve : Encore jeune et inexpérimentée, elle aura tendance à voir de préférence ce qu'il y a de bon dans les gens qu'elle rencontre.
Eriahlys est un diamant brut : encore mal dégrossie, elle pourra devenir un véritable bijou si la vie la façonne correctement.

Autres : Du fait de son propre flux magique, Eriahlys n'a jamais froid, sauf lorsqu'il lui arrive de tomber malade.

Situation financière : Très pauvre, sa survie dépend parfois de la charité.
Comportement social : Classe pauvre.
Type d’éducation reçue : Education populaire minimale, à parfaire.
Popularité et/ou influence : Aucune.
Pensée politique : Aucune à ce jour puisqu'elle en ignore tout.

Croyances :
  • Einhasad : Sans réelle opinion, faible éducation religieuse.
    Gran Kain : Même chose.
    Eva : Ibidem
    Shilen : Elle en a une peur bleue : elle fait office de monstre dans le placard.
    Sahya : Inconnue.
    Pa’agrio : Fascinant mais ses Fils sont effrayants.
    Maphr :Sans opinion.
Relations extérieures :
  • Elfes :Bonnes. Elle les admire pour leur beauté et leur sagesse.
    Humains : Bonnes.
    Kamaels : Ils lui sont inconnus, elle n'en a jamais vu.
    Nains : Plutôt Bonnes.
    Orques : Elle en a une peur bleue : nul doute que s'il y en a un dans les parages, elle prendra la poudre d'escampette.
    Sombres :Elle les admire autant qu'elle les craint.
Dernière modification par Aldo le sam. 26 mai 2012 à 17h22, modifié 4 fois.

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Re: [bghumain] Eriahlys

Message par Aldo » sam. 26 mai 2012 à 17h11


Daphné regardait d'un air piteux le petit tas de cendre. Lasse, elle demanda à une petite d'ouvrir en grand la fenêtre, afin d'évacuer si possible l'odeur étouffante de bois brûlé qui venait d'envahir la pièce. Et puis, attrapant un balais, elle se mit en devoir de dégager les décombres de ce qui avait été autrefois un lit...

Eriahlys, elle, avait filé en douce. Elle songeait bien que cette fois, elle n'aurait pas simplement droit à un petit avertissement... ça sonnerait comme une sacré gifle, ou pire...
De toute façon, ce jour là, elle avait mieux à faire que d'écouter les remontrances de la gouvernante de l'orphelinat. On lui avait trouvé un potentiel travail, et Eurydice était motivée à faire ses preuves.

Un peu anxieuse, elle se présenta à la porte de la boulangerie. Un grand gaillard vint lui ouvrir, regardant son petit minois d'adolescente et ses cheveux de feu.

« T'es Eriahlys ?
- Oui m'sieur. »


Il hocha de la tête et la fit entrer. Il règnait dans la boulangerie une chaleur agréable en ce début de printemps, et une bonne odeur de pain chaud assaillit le nez de la jeune fille. Le boulanger la mena devant une large table, que jouxtait un imposant four à pain de brique rouges.

« La pâte est déjà prête, tu n'auras qu'à la rouler, la mettre au four et la retirer avec la perche que tu vois là. Rien de très compliqué, non ? »

Elle hocha vigoureusement de la tête, enthousiaste, et s'empara de la perche pour monter qu'elle avait compris. Le rude boulanger eut un sourire. Il lui ébouriffa les cheveux, répandant un peu de farine sur elle, puis reprit :

« Je dois m'absenter une petite heure, tu n'auras qu'à faire ça. Je t'expliquerais le reste plus tard. »

Elle acquiesca, et il sortit, laissant Eriahlys seule avec le four et les pains. Elle en enfourna une première série, peinant un peu à manier la longue perche pour pousser les pâtons au fond du four. Ce nouveau travail l'enthousiasmait. Enfin, elle allait peut-être pouvoir être indépendante ! Elle se voyait déjà, enrichie par ses efforts, portant de grandes et magnifiques robes comme elle en voyait parfois sur la Comtesse... et puis elle tomberait amoureuse d'un garçon, ils se marieraient et achèteraient une maison... ici, à Althéna...
Elle soupira tendrement, toute à sa rêverie, puis jeta un oeil au fond du four pour voir où en était la cuisson. A sa grande surprise, le four ne dégageait plus la même chaleur qu'avant. Ce serait-il éteint ? Elle pesta contre sa malchance, n'ayant aucune idée de la manière dont on allumait un four. Elle en fit le tour, anxieuse, cherchant l'origine et la source de la chaleur...

Ne trouvant rien, elle commença à paniquer, maudissant sa malchance. De quoi aurait-elle l'air ? Il fallait absolument qu'elle trouva un moyen de rallumer le four...
En désespoir de cause, et plissant les yeux de crainte, elle se protégea le visage et tendit son bras gauche vers l'intérieur du four.
Une légère déflagration s'en suivit et une petite boule de feu jaillit de sa paume, venant s'écraser au fond du four....


BOUM !!!

Les parois d'argile du four volèrent en éclat sous la puissance du sort, et Eriahlys évita de justesse un morceau de brique qui, projeté, manqua de lui voler en pleine figure. Lorsqu'elle se rendit compte du carnage qu'elle venait de provoquer, Eriahlys sentit toute sa force et toute sa volonté s'envoler. Elle se mit à pleurer, songeant amèrement que...

« Cette fois-ci, c'est foutu... »

Elle l'avait gémis, avant de tousser sous l'abondante fumée qui émergeait à présent des décombres du four. En désespoir de cause, elle battit en retraite, sortant de la boulangerie, crachotant et toussant.
Evidemment, elle tomba nez à nez avec le boulanger qui, ayant entendu un grand bruit et ayant aperçu de la fumée s'échapper de sa porte, accourrait au plus vite. Il la bouscula pour entrer à l'intérieur, et en ressortit peu après, fou furieux.

« J'accepte de rendre service à Daphné, je te prend en apprentissage, et le premier jour, tu ne trouves rien de mieux à faire que de détruire mon four ?!!!! »

Eriahlys avait baissé la tête, contrite, de grosses larmes de chagrin lui coulant sur les joues. Elle n'était vraiment bonne à rien, détruisant tout ce qu'elle touchait, malgré sa bonne volonté... le boulanger la congédia avec brusquerie, et elle s'en retourna à l'orphelinat.
Enfin... à vrai dire elle traîna un bon moment avant d'y retourner. Elle n'avait pas tellement envie de subir les foudres de la gouvernante, méritées sans doute, mais deux fois dans la même journée, ça faisait trop pour la jeune fille.
Pourtant, à la nuit tombée, il fallut bien rentrer.

Elle tâcha de se faire la plus discrète possible, entrant sur la pointe des pieds, ayant pris soin d'enlever ses sandales pour ne pas faire craquer le parquet, ou le moins possible. Il fallait grimper l'escalier pour monter au dortoir, et depuis trois ans qu'elle était là, elle savait quelle marche craquait et quelle autre non. Elle avait été transférée ici lors de l'ouverture de l'orphelinat, et à vrai dire, elle y était plutôt bien. Le fait qu'elle soit une vraie calamité avait empêché toute tentative d'adoption, et, balottée de famille en famille, elle se voyait souvent revenir à la case départ.

« Eriahlys.... »

Le ton de voix sévère de Daphné la figea sur place, à mi chemin entre la quatrième et la cinquième marche. Elle soupira, et, contrite, redescendit les quelques marches pour la rejoindre.
Elles passèrent toutes les deux dans un petit salon, où elles prirent un siège, Eriahlys regardant obstinément ses genoux et le bas de sa longue jupe, un peu déchiré.

« Ecoute, ma chérie... »

Eriahlys détestait quand ça commençait comme ça. Elle l'avait entendu trop de fois, de la part de parents adoptifs qui lui annonçaient qu'elle retournait à l'orphelinat, ne pouvant plus supporter les dégâts qu'elle causait.

« C'est le quatrième lit que tu détruis en trois semaines... il faut que ça cesse, tu comprends, ma petite ? »

Bien sûr qu'elle comprenait. Elle se mordit la lèvre jusqu'au sang pour ne pas pleurer. Elle ne contrôlait absolument pas le flux intense de magie qui voguait en elle, en liberté, totalement sauvage, et qui mettait parfois le feu à n'importe quoi... en l'occurrence, le plus souvent à son lit.
Ca lui arrivait la plupart du temps lors d'émotions intenses, et elle faisait assez régulièrement des cauchemars... l'orphelinat avait frôlé l'incendie plusieurs fois déjà, depuis qu'elle était là.

« Tu dois apprendre à contrôler ça... ça devient trop dangereux pour tes petits camarades. Et je sais que tu les adores. »

Eriahlys redressa la tête, et s'exclama avec véhémence :

« Bien sûr que je les adore !! Ce sont tous mes petits frères et petites soeurs ! »

Daphné la regardait avec douceur. Elle déplorait de devoir chasser cette enfant si serviable, si gentille et si présente pour les autres enfants de l'orphelinat. Mais les dégâts matériels causés étaient en passe de les ruiner et elle ne pouvait pas prendre ce risque, d'autant que cela représentait un danger pour les autres petits.

« J'ai un ami à Giran... il est mage, il pourra s'occuper de toi et t'apprendre. Tu veux bien y aller ? »

Le coeur d'Eriahlys manqua un battement et ses yeux s'emplirent de larmes. Ainsi, on la chassait encore ? Mais que pouvait-elle y faire ? Elle acquiesca doucement, silencieuse, peinée. Daphné vint la prendre dans ses bras pour tâcher de la consoler un peu.

Le lendemain, Eriahlys rassembla ses maigres affaires et quitta l'orphelinat, non sans avoir embrassé tout le monde et avoir lâché quelques larmes.

Elle n'avait pas envie d'aller voir ce mage. Pour qu'il lui dise oui d'abord, et la rejette ensuite, comme tous les autres ? Non, il était temps de commencer à se débrouiller seule.
Dernière modification par Aldo le sam. 26 mai 2012 à 17h21, modifié 4 fois.

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Re: [bghumain] Eriahlys

Message par Aldo » sam. 26 mai 2012 à 17h23

Les petites fleurs bleues ballottaient au gré du vent d'automne, qui parfois leur arrachait un pétale. L'automne était là, et ses couleurs chatoyantes aussi, qui pourtant contrastaient tant avec le bleu, immuable et persistant, des fleurs de myosotis.
Étrange contraste aussi avec les lourdes boucles d'un roux vif et soutenu de sa longue chevelure, éparpillée dans les fleurs, tandis que sa tête allongée gardait un visage aux yeux fermés et aux traits calmes. Elle dormait si bien, et l'atmosphère onirique ne pouvait que justifier ce sommeil épais, de même que le silence, seulement troublé par quelque souffle de vent.
Soudain, un roulement de tonnerre se fit entendre, brutal, bruyant, comme si des centaines de milliers de litres d'eau s'abattaient brusquement sur ce champ de myosotis, noyant et dévastant tout sur leur passage... mais Eriahlys continuait de reposer, dans un sommeil aussi profond que la mort.

« Magnifique. »

Ça n'était rien de plus qu'un bourdonnement métallique, désagréable, pratiquement étouffé par le bruit assourdissant de la cascade, qu'elle entendait encore. Mais cette voix profonde, grésillante, comme des ongles sur un tableau noir, ce bruit seul, l'éveilla.
Ses longs cils papillonnèrent, et elle ouvrit ses yeux noirs sur le ciel orageux, qui tonnait de ce vacarme de tonnerre, de cascade.

« Quel bruit splendide, tu ne trouves pas ? »

Eriahlys se redressa en position assise, constatant qu'elle était entièrement nue. Elle soupira, et gémit d'une voix plaintive.

« Carne... tu n'es qu'un pervers, tu sais ? »

Le bourdonnement métallique ricana. Eriahlys ne chercha pas à se couvrir, mais elle leva les yeux sur le ciel bas et lourd, qui formait comme un couvercle au dessus d'eux, le roulement de tempête se poursuivant, inlassablement.

« Il l'avait arrêtée pour toi. Quel gentilhomme. »

Le ton railleur du bourdonnement métallique n'échappa pas à la jeune femme, qui tourna vers lui ses yeux noirs. Elle ne distinguait presque rien, simplement une ombre, une sorte de poussière opaque, sans forme réelle, sans visage, parfois teintée d'orange, comme des braises rougeoyantes, diffuses.

« Ça faisait longtemps, ma petite Eriahlys... tu croyais que je n'allais pas finir par comprendre comment contourner le pouvoir de cet enfant ? »

Elle pinça les lèvres.

« Ce n'est plus vraiment un enfant... mais pourquoi es-tu revenu ?
- Tu le sais mieux que moi, ma chérie. »


Il ricana de nouveau, et ce son atroce manqua de déchirer les tympans de la jeune femme. Bien sûr, qu'elle savait. Mais jamais elle ne l'admettrait. La honte la déchirerait.

« Je veux que tu danses. »

Eriahlys secoua frénétiquement de la tête. L'ombre eut un long soubresaut. Un frisson la parcourut toute entière lorsqu'elle le sentit approcher. C'était glacé... elle se mit à trembler, étreignant ses épaules. Il vint murmurer à son oreille.

« Il t'as fait frémir, non...? Et tu as eu froid... »

Elle se mordit la lèvre, sentant monter dans sa gorge un sanglot qui ne pouvait pas sortir. Mais son angoisse était palpable, et l'ombre semblait s'en délecter. D'un doigt griffu, matérialisé pour l'occasion, il releva son menton avec une extrême douceur, bien qu'elle puisse sentir la pointe lui percer la peau.

« Ça aussi... n'as-tu pas tremblé ? Pourtant... »

Elle secoua la tête, tremblante, et il ricana, s'éloignant de nouveau, poussière, insaisissable.

« Maintenant, danse. »

La résistance était impossible, et elle se leva. Le vacarme au dessus d'elle ne s'interrompait pas, lui offrant une mélodie brutale et poignante, qui lui serrait le ventre. Elle étendit les bras vers ce ciel, comme le suppliant de la prendre et de l'emporter, mais il demeura aussi immobile qu'elle. Cet état ne dura pas longtemps. Bientôt, elle fut mue d'une irrésistible envie de se mouvoir, de déplier ses membres avec souplesse, de s'élancer... la première arabesque ne rencontra que le vide.
D'un ample mouvement de côté, elle tournoya sur elle-même, balayant l'air de sa main comme pour le saisir, et l'envoyer brutalement chasser l'ombre. Mais au lieu de cela, elle se cambra, battant en retraite de souples enjambées, s'effondrant bientôt pour mieux se déplier, élastique, aussi malléable que la flamme d'une bougie.

Et bientôt elle devint telle. Emportée, ses cheveux s'enflammèrent, venant lécher la peau si fine de son dos, en caresser la cambrure. Amant possessif, le feu s'empara d'elle, et bientôt la posséda toute entière. Mais elle ne s'était pas interrompue, elle en était incapable. Torche vive, elle tournoya, traînant à sa suite une gerbe de flammes. Nulle douleur, mais abandon total à ce flux puissant qu'elle avait toujours en elle, et que l'ombre excitait à la moindre occasion... incontrôlable. Terrifiant.

Cela sembla durer des heures, dans la frénésie la plus totale, dans une danse brutale et tribale, comme une lutte contre ce feu qui la dévorait sans la brûler, qui la consumait sans la toucher, réveillant le pire et le plus beau en elle. Ses larmes coulaient et s'évaporaient aussi vite, sous le regard de l'ombre.

« C-Carne... s'il te plaît...
- Je te ferais parler. »


Le feu fut absorbé brutalement, lui arrachant de nouveau la vue de son corps nu, fébrile, couvert d'une fine pellicule de sueur. Glacée pourtant. Elle s'effondra sur le sol, aussi souple qu'une poupée de chiffon, et l'ombre marcha jusqu'à elle, accompagnée de son bourdonnement métallique. Ses épaules se secouaient de sanglots, et ses longs cheveux de soie rouge dissimulaient son visage en pleurs. Il se pencha pour murmurer au creux de son oreille :

« Je montrerais à tous ce que tu es. Je te forcerais. Tu n'auras pas le choix. »

Le vacarme s'intensifia à tel point qu'elle en plaqua ses mains sur ses oreilles, le suppliant de cesser, recroquevillée sur elle-même jusqu'à vouloir disparaître dans le sol, devenir l'un de ses souples myosotis sur lesquels elle s'était effondrée.
Et l'eau que retenait le ciel fut soudain libérée, s'abattant sur elle dans une violence inouïe.

Un sursaut suivit d'un sanglot qu'elle étouffa dans ses mains jointes. La crise d'angoisse dura plusieurs longues minutes, pendant lesquelles elle s'efforça de ne pas éveiller Peluli, malgré leur proximité, étouffant ses sanglots hystériques dans ses mains fortement plaquées sur son visage, maîtrisant comme elle pouvait les violents tremblements de ses épaules.
La nuit était pourtant si calme... silencieuse, paisible. Elle pouvait entendre la respiration régulière du jeune garçon, sagement blottit contre elle. Et ce que Carne savait lui fit mal. C'était trop lourd à porter.
Longtemps après, elle se rendormit enfin... jusqu'au prochain cauchemar.