Chapitre I — Dion, clef de voûte
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Le Sud s’était effondré, laissant aux factions victorieuses la plupart de ses villes en l’état de ruines. Aux premières loges de la montée puis de l’apaisement des tensions, Dion demeurait là, détruite et délaissée de tous. Brûlée, saccagée, humiliée, son avenir semblait ne s’écrire que dans l'indigence. Jamais une cité n’avait essuyé tant d’offenses. Son destin basculerait sous peu.
Un préambule inédit
Le soleil était bas sur l'horizon. Le Chevalier leva son regard sur le sommet de la colline : le feu de l'astre avait embrasé la pierre, la parant d'une teinte chaude et orangée. Il crut entendre encore le crépitement du feu. L'effondrement des poutres. Adalbert s'approcha des ruines. Il n'y avait plus rien. Dion offrait un accueil à son image : dévasté. Le cœur du jeune homme se serra. Il sentit alors la chaleur que dégageait l'incendie. Rien n’avait été oublié. Et chacune de ces pierres étaient là pour inscrire ce souvenir dans la rétine des passants.
Il s'assit sur la base de ce qui avait été une colonne. Elle avait soutenu la structure. Il regarda en l'air, essayant de se souvenir des voûtes. Des sculptures. Des ornements. A terre demeuraient quelques substrats d'une fresque latérale ; Einhasad irradiante de lumière. Un pan de mur s'élevait à son opposé, il était troué, laissant entrer les faisceaux ardents du couchant. Adalbert pensa à tous les Temples qu'il avait connu. Dion n'était pas pourvue d’une église majestueuse comme celle d'Aden. Elle était plutôt semblable aux basiliques de Gludio ou d'Althéna ; mais il régnait à l'intérieur la même atmosphère mystique et secrète que dans celle de Rune. Oui, c'était cela la particularité du Temple de Dion, il était habité par une réelle foi. Ses murs renvoyaient en écho les lointaines prières chuchotées ; elles demandaient grâce, santé, bonheur, espoir.
En un rapide mouvement, le chevalier se redressa, se dirigeant jusqu'à la dépendance qui avait abrité le dispensaire. On entendit les suppliques mais aussi les remerciements de ceux qui avaient survécu. L’homme posa sa main sur le vestige d'un mur, le contact avec la pierre froide lui arracha un soupir. Il se souvint combien le sol était encombré juste après ce terrible affront, l'odeur insupportable des cadavres en putréfaction. Son pied écarta bientôt quelques cailloux, découvrant les arabesques défoncées du dallage. C'était un peu comme d’appréhender un endroit après cent milles ans d'abandon. Il revint près de la nef, escaladant les restants de marches. Seul, un socle témoignait de la présence, désormais révolue, d’une statue. C'est en le considérant que ses yeux s'arrondirent sous l'effet de la surprise. L'un des cratères dans le sol était si profond que l'on pouvait voir la terre sous les fondations de l’édifice religieux ; mais là, au milieu de cette masse terreuse, une jeune pousse se tenait, baignée dans le halo du soleil. Elle avait réussi à pousser parmi ces ruines. Cette destruction avait permis sa naissance. Le Chevalier corrigea sa tenue, emplissant ses poumons d'un nouvel air.
Celui de la renaissance.
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L’Eglise Einhasadienne s’était trouvée être le dernier pilier parant la chute du Royaume de l’Ouest. Elle avait su assurer la continuité de la régence sur la cité, maintenant en même temps la sécurité dionnaise ; mais celle-ci s’était révélée bien trop précaire. Aujourd’hui, le lieu de culte détruit figurait parmi les nombreux symboles représentant la défaillance continuelle de Dion. Une nouvelle aurore devait se lever, prête à balayer impitoyablement le vestige de ces funestes engeances. La cité s’affranchirait de son statut martyre.
Elle saurait saisir son destin et enfin s’affirmer.
Depuis presque deux mois, le Chevalier de Montault, noble des terres avoisinantes, parcourait le continent, en quête de bienfaiteurs qui se piqueraient du cas dionnais ; parmi lesquelles apparaissaient dorénavant Swann, le brigadier Warog de Gludin, la prêtresse Enaelle ou d’autres encore. La Caisse Heinnoise d’Assistance Financière s’intéressait, elle aussi, au lot de cette cité, semblant se dresser, peu à peu, face à son infortune. L’institution confia rapidement au chevalier ainsi qu'au gouvernement de Dion l’argent nécessaire pour réhabiliter la ville, et ce en l’échange de contreparties futures. Plusieurs centaines de millions furent injectées à l’économie branlante du territoire. Le commerce reprit en hâte, les exploitations proches de Floran, seules terres productives, se ressaisirent, voyant différents individus investir. Cependant, la grande et majeure partie des sols alentours restaient dévastés, infertiles et entièrement inutilisables. Dion demeurerait, à jamais, marquée du sceau de Sybille. Elle n’égalerait ni l’ancienne splendeur d’Aden ni la puissance de Goddard.
La ville se contenterait de se rebâtir, d’exister, c’est tout ce qui importait.
« T’es sûr que ça va ? » lança Warog, tirant Adalbert hors de sa méditation. « Oui, ne t’en fais pas. Je réfléchissais.» Sans rien ajouter, ils se dirigèrent tous deux vers les campements militaires fraîchement dressés. Les deux hommes devaient procéder à l’inspection des maigres effectifs participant à la défense de Dion. Le visage de chaque soldat reflétait leur notoire inexpérience. Même l’institution « Armée » avait été négligée. Tout semblait être à refaire. Formation, matériel, équipement, discipline. Adalbert n’y arriverait pas seul, il en prenait lentement conscience. Pas plus pour diriger l’armée que pour réorganiser Dion. L’union s’imposait. Il fallait simplement choisir judicieusement ceux qui la composeraient. L’elfe, le baron, la prêtresse et le brigadier Warog partageaient ses valeurs ; en apparence du moins. Tous regrettaient amèrement la disparition du Sud, du monde libre ainsi que l’avènement d’une ère opaque. Mais la géopolitique se mouvait doucement. Le Nord périclitait, laissant la vertu et d’autres idéaux sortir de l’ombre.
« Oh, Adalbert ? Tu rêves ou quoi ? » Arraché une nouvelle fois à ses songes, le jeune homme se ressaisit. Posant son regard sur les soldats du bataillon ; alignés devant leurs tentes. Il fit signe aux capitaines de sortir des rangs. Ceux-ci s’exécutèrent sans attendre. « Quelque élément à signaler ? » « Aucun, sinon la diminution de nos stocks alimentaires. » « Ils arriveront demain, ne vous en préoccupez plus. » Après avoir attentivement inspecté la tenue de tous les fantassins, le Chevalier confia à Warog le soin de poursuivre sa tâche.
Chapitre II — Le nid d’aigle
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Le printemps touchait à sa fin sur Ether ; mais pas celui qui officiait en Dion. Au contraire, de nouvelles pousses apparaissaient chaque jour dans la cité. Un commerce ouvrait par ici, une masure se construisait par là. Bientôt c’était des faubourgs entiers qui se réhabilitaient. L’activité enflait, et ce en dépit de l’attaque Mahum. Dion attirait toujours plus d’individus en son sein ; un peu trop, peut-être. Le Chevalier se rendait dans une ruelle, afin d’assurer la reconstruction de quelque édifice, lorsqu’il aperçut les nombreuses affiches qui recouvraient la ville. Il s’approcha pour lire le mot, signé par une institution connue : la Caisse Heinnoise d’Assistance Financière. L’expression du jeune homme se changea, perdant son sourire habituel.
Il lut.
Citoyens, Citoyennes
Ce message s'adresse à tous les hommes et femmes valides. La Caisse recrute les individus qui, sous statut de mercenaires, accepteront de prendre ponctuellement les armes lors d'une expédition contre les Ol'Mahums vivant sur le territoire de Dion. Ils rendront les armes une fois l'entreprise accomplie.
Cette force sera lancée en riposte à l'assaut ayant coûté son existence au temple de Dion. En cela, celle-ci sera dirigée vers les camps Ol'Mahums les plus proches afin de nettoyer un premier cercle autour de la ville.
Le salaire sera de 100.000 adenas chacun, 500.000 pour ceux qui auront été jugés comme officiers.
Ô courage, ô bravoure,
C’en était trop. Sa main, irascible et impulsive, se saisit de l’affiche, la déchirant derechef. La Caisse s’accordait de plus en plus de liberté sur le territoire. L’institution était à l’origine de l’essor dionnais et finançait toujours sa relance ; mais elle ne devait pas pour autant s’en considérer comme la dirigeante. Désormais, l’autorité militaire revenait au Chevalier et lui seul pouvait prendre ce genre de délicate et sensible décision. Par ces phrases, elle confirmait sa graduelle soif d’empire. Maarten, l’adjoint à la présidence, avait profité de l’effacement de son maître, Beregond, pour asseoir son pouvoir dans l'organisation. Refoulé du territoire par Warog, il revenait à la charge par l’intermédiaire de la CHAF.
« Un assaut ? Nos hommes ne sont pas prêts, et le recrutement n’est pas achevé. Quelle stupide idée. » pensa-t-il. Quoiqu’il en soit, il fallait agir, limiter du mieux possible l’étau organisé par la Caisse elle-même. Celle-ci n’était pas l’unique entité ambitieuse sévissant à Dion. Le baron paraissait irréprochable, mais son passé forçait à la méfiance. D’autres intriguaient aussi : ces nobles, récemment arrivés et amis de la démente Chancelière.
Il convenait de rester prudent. Dion n’offrirait qu’un seul trône.
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L’aurore s’était levée, éblouissant Dion d’un halo criard, presque aveuglant. La ville en paraissait comme assommée, prise d’une singulière torpeur. Seul, un petit groupe se hasardait en son sein. Trois Humains et une Elfe s’avancèrent jusqu'à la forge et les rares passants pouvaient sentir la détermination émanant de ceux-ci. Animés par l'intime conviction que le Conseil avait suffisamment démontré sa piètre qualité en temps de crise, ils se présentèrent au porte-parole, maître Aloysius, avec calme.
Pour tout être extérieur, il semblerait que la conversation se soit écoulée aussi facilement qu'un ruisseau. Chacun parlait à son tour. Mais pour les protagonistes, il n'en était rien. Ils purent, en effet, découvrir avec effroi combien le malheur tourmentait les esprits jusqu'à les rendre méfiants envers une main tendue ; aussi il ne fut pas facile de convaincre le Nain que les protagonistes de l'essor dionnais n'étaient présents ici que pour avancer de concert, leur fournir un soutien, une aide. Le groupe saurait gérer les temps de crise, épauler la ville, terminer ce qu'Angueran Archibald et le Bouclier d'Azur avaient entamé. Il s'engagea une étrange danse entre les individus, chacun voulant découvrir les pensées de l'autre sans en dévoiler une seule des siennes ; et alors qu'Aloysius en appelait au respect de son altérité, tout retomba. Il fut décidé qu'un pacte prêterait au jeune homme et ses comparses le pouvoir militaire ; tandis que les affaires internes concerneraient uniquement le Conseil — Conseil qui accorderait une place au Chevalier désormais.
Warog quitta d'abord les lieux, suivi par Adalbert puis Swann ainsi que Velik. En regardant le ciel désormais dégagé, il lui sembla que son esprit concordait avec cette image : il commençait à y voir clair et la Lumière pourrait enfin entrer dans l'existence de ces gens, dans la vie de Dion. Mu par cet espoir de renouveau, il entreprit de faire le tour de la cité, remarquant les places propices pour disposer ses prochaines recrues. Il ne tergiverserait plus avec la sécurité des siens. Désormais, tout affront serait puni. Et chaque peine rendue.
Chapitre III — Question de point d'vue
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Vélik Bashère, Autorité & Méfiance
Le Baron arpentait les mornes plaines de Dion, s'imprégnant du calme présent. De-ci et de-là pointaient quelques pousses végétales, signe d'un avenir sous le joug de la renaissance. Il se pencha sur l'une d'elles, l'examinant de son physique comme de sa magie. Corrompue, à l'instar des autres. La vie promettait de réapparaître à Dion, annonçant un renouveau sous l'étoile de la corruption. Que faisait il réellement sur ces terres, dans cette ville, aidant à sa considération aux yeux de la politique continentale ?
Sa conscience, dans ses moments de lucidité, énonçait une série de causes au sens creux. Affronter les annonciateurs d'un pas divin foulant Ether. Protéger un peuple victime des primitifs arpentant son territoire. Défendre des principes intègres à une morale.
Sottises. Ces actes ne sont qu'un sacrifice pour celle qui l'obsède en tout temps et toutes pensées. La marche continuait, et lui cogitait toujours autant. Dion grandirait imprégnée de corruption. Il en serait un engrais aux propriétés mixtes. Mal ou Bien manichéen, quelle importance ? Il finit par s'arrêter devant une étendue noircie non pas par la corruption, mais morte sous les flammes - ses flammes. Il leva la tête et observa les arbres putréfiés devant lui, lieu significatif. Xas, c'était certainement pour cela qu'il hantait Dion au même titre que ce souvenir. L'inconscience avait parlé. Une fois encore: Kyrine.
Ce devait être elle. Cette garce.
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Swann, Passé & Honneur
Elle respirait à plein poumons, ses pas se confondant avec le bruit continu du cadavre qu'elle trainait derrière elle. L'avenir s'était bien moqué d'elle en lui confiant une chose alors à son image ; et aujourd'hui la dévastation figurée par cette cité lui faisait âprement regretter d'avoir refoulé aussi longtemps sa colère. Son cœur était noir, empli de haine et de mépris. Mais elle allait transformer cela en un sentiment plus noble, et cette cité serait son œuvre, fût-ce sa dernière. Elle allait épauler le Chevalier, la Sœur et le Brigadier ; pousser ces Humains au-delà de leurs limites afin qu'ils voient de leurs yeux que l'Espoir pouvait agir. Afin qu'il contemple d'eux-mêmes lorsque la parole devient acte et ainsi prouver à la face du monde que rien n'était jamais terminé ; comme on le lui avait appris dans le Monastère, dans le Temple d'Eva. Oui, c'était cela qu'elle allait faire de cette affreuse noirceur ; elle allait la laisser éclater en un feu incandescent pour mieux la noyer.
Comme elle les noierait tous. Elle laissa tomber le cadavre avec rage au milieu des ruines du Temple. Les crins de la bête restaient collés à ses mains poisseuses. Conneries. Empoignant le tronc du cadavre d'une main, et la gueule de l'autre ; elle tordit le cou dans un effroyable craquement avant de trancher dedans. Comme dans du beurre. Gelé. Se redressant, elle souleva la tête féline par la crinière. Sa mâchoire était figée dans un hurlement douloureux, ses moustaches prolongées par la glace. Elle mit en place la tête sur une pique qu'elle avait planté au milieu des décombres, avant de contempler son œuvre avec une satisfaction non dissimulée. Après avoir porté la touche finale, elle reprit les restes de l'animal et quitta les lieux.
Oh. Ils avaient perdu d'avance.
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Warog, Espoir & Fidélité
Voilà bientôt un an que je sillonne le continent. J’y suis arrivé perdu, sans aucun dessein, sinon celui de me protéger des conflits qui sévissent en Arda, mon île natale.
En mère accueillante, Gludin m’ouvrit ses bras puis m’accorda sa confiance, m’honorant du titre de Brigadier. Des semaines durant, je participai du mieux possible à sa défense, lui rendant ce qu’elle m’avait si généreusement offert. Néanmoins, le hasard ordonna ma rencontre avec le Chevalier de Montault. Progressivement, nous devînmes amis, préparant les ébauches d’un projet commun.
Aujourd’hui, nos plans se concrétisent et l’armée dionnaise m’a salué du poste de Lieutenant Général. Je ne peux malheureusement pas me préoccuper du sort des deux cités, lesquelles n’en seraient que moins bien défendues. Aussi, je me suis vu contraint de délaisser celle qui avait pourtant bercé mes pas. Non pas par ingratitude, mais par nécessité. Dion a besoin d’effectifs nombreux et disciplinés, tandis que Gludin en est désormais pourvue. Mon savoir et ma formation doivent être partagés et ce, afin de préparer nos nouvelles recrues. Avant de le rencontrer, je n'avais nullement foi en l'avenir, celui-ci s'étant montré toujours plus sombre ; mais les mots du Chevalier ont soulevé en mon cœur l'espérance d'une nouvelle ère. Dion se reconstruit. Cependant elle n'est qu'un symbole matérialisant la renaissance, l'espoir et la vertu réanimés.
J’ai pleinement confiance en l’instigateur de cette réaffirmation dionnaise. Par de nombreux faits, il m’a montré sa capacité à gérer les crises majeures. Son éducation, reçue à Aden du temps de son éclat, assure la sincérité du personnage. Je le suivrai en n'importe quelle circonstance, pourvu que ses aspirations restent les mêmes.
Mon camarade, mon ami, mon frère.
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Enaelle, Errance & Dévotion
Crispant et décrispant ses poings armés de l'acier des gantelets, l'épée au coté, Enaelle fixait le lent déblaiement du temple offensé. C'était l'un des derniers dédié aux trois Déesses de Lumière, à ne pas avoir été souillé d'une façon ou d'une autre avant l'attaque Mahum. Désormais, il gisait éventré, ses hautes colonnes ouvrant sur un ciel torturé dont la lumière passait à peine au travers de la voûte effondrée. Elle n'avait pas été là, pour le défendre, pour se battre. Encore une fois... Sentiment de rage, mêlé à la tristesse.
Mais cela ne serait plus.Jusqu'à ce que cette cité renaisse, et que l'Ordre du bouclier et de l'épée se redresse pour protéger, soigner et bénir, traquer et combattre, elle resterait ici. Elle soignerait d'une main, et brandirait sa lame de l'autre. Nul besoin de reconnaissance pour être paladine. Nul besoin de l'assentiment de qui que ce soit. Elle l'avait enfin compris et s'abandonnait à la flamme de colère froide et d'espoir en elle. La laissant la dévorer toute entière, nourrie par son amour naissant qu'elle découvrait.
Pour elle-même, pour eux, pour Dion, et tous ceux qui ne pouvaient se battre et se défendre seuls. Ici tout d'abord, pour se reconstruire, réunir les dernières lames des paladins, faire renaître ce petit temple. Puis Aden ensuite, et tout le reste alors, pour que la balance se ré-équilibre et que ce qui restait de lumière ne sois point étouffé totalement...
Pour eux deux, pour elle-même, et pour tous ceux de bien tombés avant elle...
Il était temps de se reconstruire, et de rendre les coups.
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Guilhabert, Respect & Intégrité
Un côté peut prendre l'avantage sur l'autre et engendrer une nouvelle ère, à son image ; obscure ou illuminée. Jusqu'à ce que revienne l’Ère qui lui a donné naissance et que le combat recommence lorsque le parti vaincu aura récupéré sa force temporairement perdue, voulant ainsi redonner au monde son reflet d’antan. Ceci est le projet d'ambitieux intrépides des lumineux de l'Astrée, afin de former les combattants de la Sainte Lumière qui, par leur force et leurs valeurs, permettra de garder illuminé notre temps, menant toujours le même combat contre un ennemi toujours plus puissant.
Il ne faut pas oublier que les idées de l'Ombre sont très tentantes. Elles vous proposent toujours plus de gloire et de puissance ; choses que vous obtiendrez peut-être en les suivant, mais surtout, grâce à la la peur et à la crainte que vous inspirerez. C'est un moyen certes rapide pour se donner de l'importance, mais ce qui compte, c'est la façon dont les gens se souviendront de vous après votre existence, et ce que vous avez apporté au monde. Seules les personnes fortes ont le courage de construire, de bâtir sur les ruines de l'infamie, alors que les autres détruisent. Nourriture essentielle des esprits et des cœurs, grâce à la lumière, nous recherchons la cause de tous ces malheurs qui se sont abattus sur les gens qui avaient prônés le bien. Peut-être était-ce une punition pour nos pêchés afin que nous tournions nos cœurs imbus d'égoïsme.
Soucieux d'en implorer leur miséricorde, il faudra influencer les foules perdues dans la grande déroute qui fit tomber le seul et unique Royaume encore empreint de la sagesse des anciens. Regardez les, ouvrez les yeux. Tous ces riches et démons dans les excès et les extravagances, s'adonnant à la perversion ; accablant jours après jours le peuple de leurs rapines. La vengeance n'a pas lieue d'être car le châtiment des Dieux se fera bientôt. Les pluies de sang sont une réponse aux injures et misères que nous subissons, même si nous sommes encore dans l'ombre mais agissons, sans que vous vous en rendiez compte. Tous ceux qui voulaient accabler, pourchasser et faire périr les détenteurs de la vraie Foi recevront bientôt le poids de la misère et des tristesses de toute sorte. Il faudra vous préparer, car chaque jour les flammes de l'exaspération s'attiseront davantage envers votre haine, seule chose qui vous caractérise et la défiance qui est mienne désormais.
« Ainsi mon exil lui même n'était-il qu'une route, la route du retour dans cette si belle région. Et maintenant que cette route m'a ramené à Dion, maintenant que cette route a un nom..., et qu'elle existe, là-bas, édifiée, bordée de larmes , de tant de souffrances et de rires, emplie de centaines d'êtres aussi nombreux que les légions d'irremplaçables qui n'avaient d'autre nom sur leurs lèvres en vivant et en mourant que celui de Dion. »
Tu ne reculeras jamais devant l'ennemi.