[bgelfe] Ayen

[Nolwaen]

Nom : Inconnu
Prénom : Ayen
Sexe : Féminin
Age : entre 100 et 120 ans
Race : Elfique

Spoiler:

Compétences :
Combat : Ne semble connaître aucun art du combat autre que par la magie.
Magie : magie de l’eau principalement, et d’autres éléments comme la foudre, sortilèges qu’elle redécouvre peu à peu.

Métamorphoses : Aucune.

Alignement : Neutre strict

Langues parlées : Elfique et Commun.

Description physique :

Elfe de petite taille, 1m55 pieds-nus et 1m60 en talons, pour 33 kg.
Ses longs cheveux blonds dorés sont épais et lui retombent en cascade jusqu’aux fesses.
Ses yeux bleus en amandes sont perçants, elle donne souvent l’impression de vous scruter.
Sa petite bouche fine, son petit nez retroussé et sa peau claire et veloutée, lui donnent un air de poupée, mais elle peut avoir aussi une mine sérieuse, triste, compatissante, enjouée ou espiègle selon les circonstances.
Son parfum est doux, ambré et subtil.
Ses habits ressemblent à ceux des fées, sa prestance aussi, on croirait presque qu’elle a des ailes cachées dans le dos. D’ailleurs le pendentif qu’elle porte au bout d’une chaine en or, lui ressemble étrangement, représentant une jolie petite fée, gracieuse, un bijou de qualité finement sculpté.

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Caractère :

Amnésique, elle se cherche sans se connaître vraiment. Elle découvre très vite qu’elle est curieuse et qu’elle aime l’humour, mais aussi qu’elle peut être parfois susceptible. Cependant elle sait bien jouer la comédie et cacher ses sentiments ou ses émotions quand elle le juge nécessaire.

Spoiler:

Comportement social : A la fois méfiante et agréable, n’ayant aucune base pour juger les uns ou les autres.

Popularité et/ou influence : Aucune pour l’instant. Personne ne la connaît ou ne la reconnaît, partout ou elle va pour la première fois.

Pensée politique et croyances : Aucune pour l’instant, découvrant le monde qui l’entoure. On lui apprend en premier l’existence d’Eva et d’Einhasad et brièvement leur histoire.


Relations extérieures :
Elfes : Selon leur attitude envers elle, elle se sentira proche de sa race ou pas.
Humains : Intriguée, elle les observe, cherchant les différences avec les gens de sa race.
Kamaels : N’en a jamais vu.
Nains : Amusée par leurs centres d’intérêts, mais parfois agacée quand ils sont très durs en négociations. Elle sera amicale avec eux mais restera prudente.
Orques : Impressionnée par leur imposante corpulence, elle les craint mais ne le montrera pas. Elle ne cherchera pas à s’en approcher.
Sombres : Elle n’est pas du tout en confiance en leur présence, elle ne sait pas pourquoi mais c’est envers eux qu’elle sera la plus méfiante.

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[Nolwaen]

- Non, je ne veux pas que notre petite Ayen aille à la Tour des Mages !

- Mais elle y apprendra le bon usage de la magie et…

- Elle est trop petite… et c’est trop dangereux pour elle.

Ayen s’était blottie dans les jupes de sa mère qui vociférait contre son mari et ses invités, un elfe mage accompagné de deux paladins en armure lourde arborant une croix rouge sang ornée de flammes. A cinq ans à peine, Ayen ne comprenait pas bien ce qu’il se passait, mais elle dévorait des yeux les intrus si majestueusement vêtus. Ce qui l’intriguait le plus, c’était la pierre précieuse qui irradiait une sourde lumière au sommet du bâton du mage. Celui-ci reprit :

- Votre enfant manifeste des prédispositions pour la magie et elle doit être formée au…

- Non, je veux qu’elle reste ici !

- Vous savez bien que ce n’est pas possible. Tout enfant qui…

- Non, laissez-nous tranquille !

- C’est la loi ! prononça d’une voix menaçante l’un des chevaliers en dégainant son épée.

La mère de Ayen s’interposa en faisant un rempart de son corps. Le mage posa une main sur le bras du paladin qui se retourna vers lui, irrité. Mais le mage s’empressa d’ajouter :

- Voyons, restons calme. Je suis sûr qu’on peut s’entendre… Madame, je comprends bien que vous ne voulez pas vous séparer de votre petite fille…

- Non !

- Et vous, Monsieur ?

- Je veux ce qu’il y a de mieux pour elle, murmura son père.

- Bien ! Vous savez, la magie est autant un don qu’une malédiction… Les démons de l’Immatériel sont attirés par le pouvoir des mages et se servent d’eux pour s’insinuer dans notre monde…

Le mage marqua une pause pour s’assurer que tout le monde comprenait bien la situation.

- Si elle n’est pas formée aux arcanes du pouvoir, elle succombera tôt ou tard face à un démon et elle deviendra une Abomination. Les Paladins ici présents seront contraints de la pourchasser et de l’exterminer. Est-ce ce que vous voulez pour votre petite fille ?

- Non…...mais pourquoi Ayen ? Pleura sa mère.

- Voyons ma chérie, nous la reverrons lorsqu’elle aura finit sa formation…repris son père.

Les chevaliers se détendirent mais surveillèrent attentivement les préparatifs du voyage tandis que le mage élaborait une potion pour calmer la mère de Ayen. Lorsque tout fut enfin prêt, Ayen embrassa ses parents et suivi le mage toujours escorté, pour ne pas dire surveillé, des deux paladins.

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- L’Immatériel est la source de toute magie mais il est sous l’emprise des démons. Certains ne font que l’effleurer d’un simple rêve, mais vous… vous pouvez vous y mouvoir, y rechercher pouvoir… ou succomber face aux démons !

Ayen buvait littéralement les paroles du mage instructeur. Cela faisait plusieurs années qu’elle suivait l’enseignement du cercle des mages. Elle connaissait maintenant le terrible danger de la magie. La source du pouvoir provenait d’une dimension éthérée, parallèle au monde réel, appelée l’Immatériel. Seuls quelques élus, ou maudits selon le point de vue, étaient sensibles à l’Immatériel : leur âme pouvait se détacher de leur corps pour pénétrer dans l’Immatériel et y capter le pouvoir de la magie.
Mais il y avait le revers de la médaille : les démons ! Enfermés dans l’Immatériel, ils ne désiraient qu’une chose, s’emparer de l’âme d’un mage pour entrer dans le monde réel et asservir l’humanité. Les annales de l’empire Kalassyde regorgeaient d’histoires de mages qui avaient abusé de l’Immatériel et étaient tombés sous la coupe des démons. Ils étaient devenus des Abominations, êtres à l’apparence humaine maléfique dotés d’un pouvoir immense et œuvrant pour la destruction ou la conquête du monde réel.

- La magie doit servir l’homme et non l’asservir ! Ainsi parlait la prophétesse Aldirah en jetant à bas l’empire Kalassyde, gouverné par des mages qui avaient conduit le monde à sa perte…

Ayen comprenait maintenant pourquoi la magie était sévèrement contrôlée par les Paladins de l’Aurore. Au plus fort de la malfaisance de l’empire Kalassyde, les paladins, conduits par la prophétesse Aldirah, avaient vaincus les puissants mages et ramené l’équilibre dans le royaume. Depuis ces évènements, les Paladins de l’Aurore avaient interdit l’usage de la magie dans le royaume. Seule la tour du Cercle des Mages isolée sur un récif en pleine mer, avait échappé à cette règle.
Derrière les hauts murs de la tour-forteresse, les mages pratiquaient la magie et formaient leurs apprentis sous l’œil vigilant des paladins qui surveillaient leurs faits et gestes à l’affut du moindre signe de corruption. Dans tout le royaume, dès qu’on décelait chez un enfant des prédispositions pour la magie, il devait impérativement être amené à la tour des mages, ou tué ! Les paladins étaient inflexibles sur cette règle, car ils avaient combattu des Abominations et ils n’étaient jamais sûrs de l’emporter…
Ayen n’avait que peu de souvenirs de la séparation de sa famille. La vie enrichissante dans la tour des mages avaient remplie sa mémoire. La plupart des élèves considérait la tour comme une prison, au mieux, une cage dorée. Mais Ayen s’y sentait bien, comme dans un refuge. Ce qu’elle appréciait le plus, c’était l’immense source de savoir des bibliothèques de la tour, et savoir que certaines bibliothèques lui étaient interdites ! Il lui tardait de gravir les échelons du Cercle des Mages pour y avoir accès…

- Combattre est l’affaire d’un guerrier ! Les véritables dangers de l’Immatériel sont ailleurs : les préjugés, la confiance mal placée, l’orgueil… voilà autant d’ennemis mortels.

Ces mots ramenèrent Ayen à la dure réalité. Bientôt, elle allait devoir subir son ultime épreuve d’élève, la Confrontation : elle devrait affronter dans l’Immatériel un démon. Si elle échouait, son corps resté dans le monde réel serait abattu sans pitié par les paladins pour éviter qu’un démon s’en empare et qu’elle ne devienne ainsi une Abomination.
Bien que de nombreux élèves fussent morts dans cette épreuve, elle se sentait prête. Elle surpassait largement les autres élèves et elle savait qu’il ne fallait pas avoir une trop grande confiance en soi. Oui, il lui tardait vraiment de passer son épreuve pour gravir les échelons du Cercle des Mages…

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- Quel affreux spectacle. On a beau y être préparé, c’est vraiment effrayant de s’y trouver pour de bon ! pensait Ayen.

Quelques minutes plus tôt, Ayen avait accompli le rite qui avait projeté son âme dans l’Immatériel. Maintenant, elle errait dans un monde monochrome aux contours flous dont les sentiers changeants l’avaient rapidement désorientée. L’écho de sons lointains entrecoupés de quelques plaintes lugubres amplifiait son malaise. Elle avançait maintenant, tentant de se repérer dans ce labyrinthe nébuleux, mais peine perdue !

- Encore une mortelle jetée dans les flammes, je vois ! susurra une voix profondément grave.

Surprise, Ayen se retourna brusquement pour apercevoir un démon tout de flammes ! Le démon, deux fois plus grand qu’elle, s’approcha :

- Vous autres mages avez conçu une épreuve de lâches ! Il aurait mieux valu vous affronter l’arme au poing pour juger de votre valeur, plutôt que de vous mesurer sans armes à un démon…

L’effet de surprise passé, Ayen mesura aussitôt la perversion des propos du démon : il lui proposerait une arme dans l’Immatériel, certes très utile pour combattre d’autres démons. Mais si elle acceptait, elle reniait son propre pouvoir pour placer sa confiance dans une arme produite par ce démon et ce serait un très mauvais début dans l’Immatériel ! Elle eut une brève pensée pour tous les pauvres élèves terrorisés qui durent accepter le pacte.

- Je n’ai de meilleur acier que ma propre volonté ! répondit-elle avec autorité.

- Je vois que tu as les atouts pour réussir ton épreuve, petite elfe. Mais d’autres démons viendront ! Sauras-tu leur résister ?

La fin de la phrase resta en écho dans l’air tandis que le démon de feu disparaissait. Malgré sa peur, Ayen était heureuse d’avoir remporté la première manche, non sans craindre les prochaines confrontations…
Elle poursuivit son chemin au hasard dans l’Immatériel et accéda à une grande esplanade qui tantôt ressemblait à une clairière, tantôt ressemblait à la place du marché d’une grande ville. Des esprits d’humains et d’animaux s’y mouvaient sans lui prêter la moindre attention. Tout à coup, une souris s’arrêta face à elle et lui parla !

- C’est dangereux de rester à découvert. Enfin, d’un autre côté, se cacher ne sert pas à grand-chose dans l’Immatériel !

- Ce n’est pas dangereux pour un démon, de prendre la forme d’une souris ? ironisa Ayen.

- Non, je ne suis pas un démon, je suis un apprenti, comme vous. Je… j’ai… certainement échoué. Quand je suis arrivé ici, je me suis senti petit et… insignifiant. Alors je me suis caché… j’ai appris à survivre…

- Tu te caches ! Depuis combien de temps ?

- Je… je n’en sais rien. J’ai l’impression d’être ici depuis toujours. Les ombres sont éternelles ici… on peut s’y cacher. Mais… si on y reste trop longtemps, elles s’insinuent en vous…

- Tu ne cherches pas à sortir de l’Immatériel ? demanda Ayen, toujours un peu méfiante.

- Non… Enfin… Je ne sais pas… Mon corps physique n’existe plus depuis longtemps. Je suis prisonnier ici… Mais ceux qui restent trop longtemps ici commencent à s’évaporer… à s’étioler jusqu’à n’être plus qu’un vague souvenir…

- C’est pire que la mort !

- Je ne sais pas… qu’est-ce qui est pire ? La mort ? L’oubli ? Je… je ne veux plus parler de çà ! Trouvons plutôt un moyen de vous sortir de là !

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Ayen décida de suivre la petite souris qui se faufila à travers les ombres de la grande place et s’engagea dans une ruelle qui se changea aussitôt en sentier forestier puis en tunnel souterrain. Le tunnel déboucha sur une vaste grotte d’où émanait une inquiétante oppression.

Une vois caverneuse rugit :
- C’est donc toi la petite elfe qu’on pourchasse ! Bientôt je verrai le monde des vivants par tes yeux, créature ! Ton corps et ton âme m’appartiendront.

Tandis que ces terribles mots résonnaient encore, un immense démon de cristal se matérialisa devant elle. Curieusement, il se tourna vers la petite souris, terrorisée.

- Tu m’apportes un nouveau cadeau, Souris ? Une autre friandise ? Comme convenu ?

- Non, je ne vous apporte rien du tout… je ne veux plus vous aider, démon !

- Ah, Souris… Comment comptes-tu te cacher dans l’Immatériel sans mon aide ? Tu ne veux plus marchander ta survie ? Tu veux mourir ?

Réalisant son erreur, Ayen se maudit d’avoir suivi la souris. Mais, profitant de l’inattention du démon qui prenait plaisir à tourmenter la souris, elle concocta son sort de Fracassement. Elle ignorait si les lois de la physique pouvaient s’appliquer dans l’Immatériel mais elle espérait tout de même briser le cristal dont semblait être fait le démon. Lorsque le démon s’en aperçut, il était trop tard. Des fissures apparurent sur l’ensemble de son corps qui se brisa bientôt en mille morceaux.

- Vous… vous avez réussi ! Je n’arrive pas à le croire ! jubila la souris en reprenant sa forme d’apprenti mage.

- Tu m’as amené dans la gueule du loup… reprocha Ayen à l’apprenti d’un ton sec.

- Je n’avais pas le choix. C’était ça où… les tourments éternels… et… quand je vous ai vu, la première fois, j’ai vraiment espéré que vous parveniez à le vaincre…

- Tu as trahis beaucoup d’autres apprentis ?

- Je… je ne sais plus… Tous n’étaient pas aussi prometteurs que vous… Je… j’ai oublié leurs noms… J’ai oublié jusqu’à mon propre nom… Je suis dans l’Immatériel depuis trop longtemps…

- Je comprends… Et maintenant ?

- Vous avez vaincu votre propre démon. Votre épreuve est terminée ! Vous allez devenir une grande magicienne…

- Si j’arrive à sortir d’ici…

- Je pense que ça ne devrait pas poser de problème pour une apprentie de votre calibre ! Et peut-être y a-t-il un peu d’espoir pour un être aussi chétif et oublié que moi… si vous acceptez de m’aider bien sûr !

- Comment ça ?

- Il existe peut-être un moyen pour moi de quitter cet endroit, de regagner le monde réel. Mais pour y entrer, j’ai besoin de votre aide…

Un déclic se fit dans l’esprit de Ayen. Elle avait vaincu un peu trop facilement le démon de feu et le démon de cristal. Ce n’était qu’un leurre destiné à la mettre en confiance !

- Je commence à croire que ma vraie épreuve, c’est toi !

- Que… comment… je veux juste retourner chez moi… Qu’est-ce qui pourrait inquiéter une grande magicienne comme vous ?

Ayen ne répondit pas mais elle dévisageait le pseudo apprenti d’un air soupçonneux.

- Bon d’accord, vous m’avez dévoilé, je ne suis pas plus apprenti mage que souris… Vous êtes intelligente… Dans l’Immatériel les choses sont rarement ce qu’elles paraissent être ! Je n’ai pas réussi à vous corrompre… Vous pouvez poursuivre votre chemin, vous rejoindrez bientôt votre monde…

Le pseudo apprenti se désintégra lentement, tandis que Ayen continuait son chemin, heureuse d’avoir réussi son épreuve. Comme faisant écho à son état d’esprit, le sentier qu’elle empruntait conservait des allures champêtres.
Tout à coup, à quelques dizaines de mètres devant elle, un vortex semblable à une petite tornade se déplaçait aléatoirement. Ayen s’approcha du phénomène, pensant qu’il s’agissait du chemin du retour vers le monde réel…

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Le Paladin de l’Aurore s’avança vers le corps inanimé de l’elfe.

- Ça fait quinze heures que l’apprentie est dans l’Immatériel… Vous pensez vraiment qu’elle réussira son épreuve ? Il y a eut tellement d’échecs ces derniers temps !

- Des échecs ? Si vous ne leur en laissez pas le temps, c’est sûr, c’est un échec ! gronda l'archimage.

- Insinueriez vous que nous sommes des assassins ? invectiva le chevalier d’un air supérieur.

- Ayen est notre meilleure élève, reprit plus doucement l’archimage pour calmer le présomptueux paladin. Elle réussira, j’en suis sûr ... reprit plus doucement l’archimage pour calmer le présomptueux paladin.

- Hum, je vous garantie que si… mais… qu’est-ce que…?

Mystérieusement, le corps de l’elfe apprentie avait disparu en un clin d’œil. Les paladins n’avaient jamais vu chose pareille. En général, lorsque l’apprenti échouait, un démon prenait possession du corps inanimé et attaquait immédiatement. Ou bien le corps ne reprenait jamais vie et il fallait bien se décider à détruire le corps qui pouvait toujours servir de réceptacle à un démon. Mais jamais un corps d’apprenti ne s’était volatilisé !

- Est-ce une Abomination ? demanda l’un des chevaliers.

- Je ne pense pas que ce soit une Abomination, le démon aurait plutôt cherché à entrer dans son corps pour nous vaincre…

- Mais où est-elle passée ?

- Je ne sais pas… Je crains qu’elle ne soit plus ni dans notre monde, ni dans l’Immatériel…

- Mais comment est-ce possible ?

- Peut-être un portail inter-dimensionnel… un vortex…

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Lorsqu’elle avait pénétré dans le vortex, inexplicablement son âme avait rejoint son corps, mais elle n’était pas dans la grande salle de la tour des mages, elle était toujours prisonnière du vortex. Ce n’était pas normal. Quelque chose de puissant et d’étranger à l’Immatériel était à l’œuvre car elle ne ressentait pas la malveillance des démons dans ce vortex.
Après un laps de temps qui lui parut infini, une énergie fulgurante la traversa, puis, en quelques secondes, le vortex disparut. Elle atterrit lourdement sur le sol entre deux magnifiques arbres blancs parsemés de fleurs roses. Hébétée par le choc, elle mit quelques secondes à se relever.

- Où suis-je ?

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Elle se réveilla ou se retrouva sur le sol entre deux arbres fleuris, prêt d’une ville inconnue.
Elle eu l’impression de sortir d’un long sommeil et avait un peu le vertige.
Elle essaya de rassembler ses souvenirs, mais s’aperçut avec horreur qu’elle avait tout oublié…
Pour lutter contre l’affolement qui la gagnait, elle décida d’explorer les lieux. Elle se dirigea vers la ville espérant y retrouver son identité.
Mais personne ne put l’aider, personne ne la reconnaissait et elle ne reconnaissait personne.
Elle se dit pour se rassurer que c’était une farce, ou un jeu, mais ou étaient les règles du jeu ?
En la voyant affolée, apeurée tel un enfant en milieu hostile, on lui conseilla d’aller à Cefedellen, village elfique, pour y découvrir de possibles réponses, et on lui montra comment se rendre de ville en ville par le moyen des passeuses. Les registres de naissances n'apportaient aucune réponse. Partout le même cauchemar…
Combien de temps cela allait-il durer ?
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[Nolwaen]

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Marka, le 20 tombeglace, an 52.

Un sage de Cefedellen m’a conseillé d’écrire, écrire, tout ce que je voyais ou ressentais. Il dit que cela peut m’aider à trouver les clés pour ouvrir les portes de mon esprit, et laisser passer les souvenirs. Et il m’a offert ce magnifique carnet, donc je vais suivre son conseil, au cas où.

J’ai passé plusieurs jours dans la bibliothèque, parcourant les registres de naissances. Les elfes expérimentés me donnent entre cent et cent vingt ans. Je n’ai trouvé aucun élément susceptible de me correspondre. De toute façon si j’étais d’ici, quelqu’un me connaitrait, quelqu’un m’aurait déjà vu au moins une fois, mais ce n’est pas le cas, personne.

[Nolwaen]

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25 Tombeglace de l'an 52

Je n’ai encore rien trouvé me concernant.

J’ai rencontré des gens, des sombres, des humains et quelques elfes mais peu.

D’abord Lulubia, une sombre un peu pâle vu les autres membres de sa race, une beauté glaciale, comme une poupée de porcelaine. Mais elle m’a semblée gentille et elle m’a payé quelques nuits à l’auberge de Heine, quand elle a su que je dormais dehors. J’ai été très surprise en apprenant que des femmes pouvaient aimer des femmes et vivre avec, en couple. Est-ce que j’ignorais que cela existait avant ? ou bien est-ce que ça n’existait pas où je me trouvais ?

Un elfe étrange, qui semble aveugle, m’a donné de l’argent pour au moins un mois d’auberge. J’ai oublié de lui demandé son nom.

Nylann, un humain, grand et fin, mais assez musclé, de beaux yeux verts arrosés de dégradés de couleurs chaudes. Au début il m’a parlé normalement mais ensuite quand il a rencontré un autre humain Aldo et Lulubia, ils ont parlé de choses dégoutantes, leur paroles étaient extrêmement vulgaires, j’en ai vomit. Je me suis enfuit à l’auberge mais ils y sont allés malheureusement, me forçant à rester avec eux à leur table. J’ai refusé de boire et de jouer aux dés je n’avais qu’un hâte c’était de sortir. Ils ont recommencé leur langage exécrable et j’ai réussi à m’enfuir.

Beregond et Warog, deux humains, au début la discussion était normale, puis j’en suis venue à parler des autres et de leur langage ordurier. Beregond a voulu savoir ce qu’ils avaient dit plus précisément, j’ai refusé de répéter de telles horreurs. Il a exigé que je le dise, sur un ton de roi du monde envers son esclave. Son aspect grand noble riche et fier, avec ses trois gardes, ne m’impressionne pas et ne me fera jamais céder, malgré ses menaces.
Warog qui était avec lui a prit ma défense. Un jeune humain discret, sobre et élégant.
Il n’a pas hésité à lui tenir tête et un garde de Beregond a sorti son épée, ce qu’a fait également Warog. Je me suis interposée, je ne voulais pas que ça dégénère à cause de moi. Le garde m’a poussée violemment et je suis tombée du haut du dôme.
Résultat, une entorse, mais au moins ça a mit fin au conflit. Un garde de la milice Heinoise a demandé des explications et ensuite Warog m’a transporté à la maison des soins avec son loup.

Conclusion, mauvaise journée.

[Nolwaen]

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Le 3 Blancheterre, an 52

Hier soir j’ai failli mourir, de froid.

Devant la passeuse, j’avais rencontré Lulubia et Aldo, qui se chamaillaient comme d’habitude. Puis la compagne de Lulubia est arrivée, Alessia, elle se moquait de moi tout en me lançant des regards noirs, haineux même. Une autre humaine est arrivée, Sham, grande, assez jeune, la peau tannée, cheveux mi-longs. Elle à l’air d’une guerrière car elle est musclée et j’ai vu plusieurs armes sur elle. Elle a commencé par dire que je suis minuscule. Quand même elle exagère, il y a bien des plus petites que moi, autre que les naines. Enfin elle s’est rattrapée en disant que j’étais toute mignonne. Quelqu’un a proposé d’aller à la taverne, Alessia a accepté à condition que l’elfe, donc moi, ne vienne pas.
Je lui ai demandé si elle détestait les elfes, elle m’a dit « oui ça pu, c’est plat et c’est pas intéressant ». Je suis désolée mais je sent bon ! Le reste c’est affaire de gout il me semble.

(*elle pouffe de rire en écrivant*)

J’ai décidé tout à coup que j’avais envie d’y aller, alors elle est partie en ronchonnant.
Lulubia n’a pas voulu venir non plus, elle est restée sur les marches du temple, l’air presque triste, elle était différente mais elle ne voulait pas en parler donc j’ai rejoint les autres à la taverne.

Sham et Aldo on voulu faire un bras-de-fer, ils m’ont montré comment faire le départ. Je dois dire que ça m’a amusée. Un jeune humain est arrivé, Maarten. Il a voulu parier sur leurs bras-de-fer, moi j’ai dit que je n’avais pas d’argent pour parier, ils m’ont parlé de mes cheveux, puis de mon pendentif. C’est à ce moment précis que j’ai ressenti que j’y tenais, mais pourquoi ? d’où vient-il ?
Ensuite Nylann est arrivé, sur le coup j’étais déçue de le voir, j’ai toujours peur qu’il dise ses insanités et qu’il me fasse vomir encore. Et puis les autres s’amusent toujours à le suivre.
Enfin ils ont commencé à parier un baiser de Nylann, sur le coup ça m’a beaucoup amusée, surtout que Aldo a perdu son bras-de-fer… mais finalement j’ai perdu mon sourire, ma réaction m’a surprise mais j’étais un peu dégoutée en fait, et voyant que Aldo avait détesté cela, j’ai eu un peu pitié de lui, quand tout le monde était hilare.
Ils ont continué leurs bras-de-fer mais je n’ai pas bien suivi car un chevalier Aldebert je ne sais plus quoi est venu me trouvé de la part de Beregond. Soi-disant qu’il voulait se racheter, ce qui m'a grandement étonnée, mais visiblement c’est plus pour sa « réputation » que par regret. J’irai peut-être voir ce qu’il en est et voir ce qu’il peut m’offrir en compensation, autant profiter de mon avantage.
Bref j’ai cru comprendre que Aldo avait encore perdu et qu’il avait un gage, celui d’aller se baigner dans l’eau glacée. J’ai suivi tout ce petit monde à Shuttgart, Sham m’a dit de la coller de prêt et de ne rien dire, étrange mais bon j’ai obtempéré.

Un fleuve gelé par endroits, des températures extérieures atrocement glaciales, à coté de Shuttgart. Finalement presque tout le monde s’est déshabillé pour le rejoindre dans l’eau, sauf Maarten et moi. Mais je ne sais pas qui il est, si il est stupide ou quoi, il m’a poussée dans l’eau glacée toute habillée. Je ne me souviens pas bien de la suite, à part que Sham m’a déshabillée, et enroulée dans sa cape en me frottant. Mon esprit et mon corps étaient tellement engourdis que je n’ai même pas réalisé que tout le monde me voyait nue, quelle honte !
Nous nous sommes retrouvés chez Nylann, enfin…
Sham a continué de frotter tout mon corps pour me réchauffer et on m’a apporté des habits de naine, comme si j’étais une naine ! Ils aiment bien se moquer, j’avais l’air ridicule dans ses habits flottants et trop courts.
Naëlle est arrivée, prétextant que je faisais partie des esclaves de son maître et que je m’étais enfuie, et qu’elle devait me ramener. Je tairai la suite de cet évènement, au cas où quelqu’un lirait ce carnet.

Finalement, dans la nuit, les autres sont partis et je suis restée avec Nylann, on a dû s’endormir sur son canapé, mais au moins il faisait chaud.

[Nolwaen]

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Le 6 Blancheterre, an 52

Je me suis rendue à la CHAF pour voir Beregond, puisque d’après le chevalier de l’autre jour, il veut « se faire pardonner ». J’ai pensé que je pourrais profiter de mon avantage, puisque j’avais besoin de travail c’était l’occasion.
Et j’ai bien fait, il a proposé de me dédommager, j’ai demandé un travail intéressant. Après une petite négociation il m’a proposé quelque chose d’intéressant.
J’aurai un contrat bientôt.
Heureusement sinon je n’aurais pas pu rester à l’auberge bien longtemps. Les plantes pour l’alchimiste, cela ne suffit pas.
Sinon je commence à découvrir mes compétences en magie. Surtout l'eau, je connais des sorts je ne sais comment ils me reviennent. Je les développe petit à petit, je ressent l'énergie dans les éléments qui m'entoure, j'arrive à la capter et à la transformer en eau ou en éclairs. Cela me permet de me défendre, pour le moment seules des créatures sauvages m'ont attaquée.


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[Nolwaen]

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Le 16 Blancheterre, an 52

Lunalath est très étrange. Je n’arrive pas à discerner ce qu’il veut vraiment. L’autre jour il a commencé par me dire qu’il était surpris de me voir à Heine, souvent avec eux, c’est-à-dire Nylann, Lulubia, Aldo, enfin le petit groupe habituel. Nous n’avions parlé qu’une fois et déjà il croit me connaître et croit que je ne suis pas faite pour trainer avec eux, qu’ils sont de mauvaises fréquentations et que ça le décevait.

Par curiosité j’ai voulu qu’il me dise ce qu’il leur reproche. Avec lui aucune réponse n’est claire mais il m’a confié qu’il avait été proche, c'est-à-dire amant, d’une telle et d’une telle.
Je lui ai donc répondu qu’il était comme les autres à ce niveau là. Il en a profité pour me faire des avances, jouant le vexé sur ce que je venais de dire, que c’était un moyen rapide pour moi d’avoir des informations. Vu que je refusais en me moquant un peu, il m’a dit « je te mâterai sale gamine » alors je l’ai pris au mot, jouant la gamine qui dit « oui papy » avec un grand sourire. Et puis il m’a dit qu’à ce jeu là, je perdrai, je l’ai mis au défit. Après quelques provocations, par exemple en se collant contre moi, je lui ai fait comprendre qu’il devait choisir entre continuer le jeu et passer pour un papy pervers et moi une sale gamine, ou bien arrêter là. Il a abandonné le jeu directement, comprenant qu’il avait tout à y perdre.

Il a donc proposé deux choix, celle d’avant la plus rapide, ou bien la plus longue c'est-à-dire chercher à le connaître et à lui faire confiance, et ainsi avoir des renseignements plus tard.

Comme si j’avais besoin de lui, comme si j’étais une espionne qui couche pour avoir des informations.

Je ne me connais pas encore très bien, mais je suis sûre de ce que je ne suis pas.

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[Nolwaen]

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10 fongivre de l’an 52

J’ai pris conscience d’une chose, je ne préciserai pas par écrit mais je sens que je vais en souffrir encore davantage bientôt.
J’ai l’impression que tout le monde se sert de moi, et je déteste ça. Lunalath qui voudrait me donner des informations sur les gens mais non sans quelque chose en contrepartie. Aldo, qui me parle et s’intéresse à moi uniquement quand il veut en savoir plus sur « elle ». Naelle, bien que je commence à lui faire confiance, elle m’a utilisé au départ alors est-ce qu’elle continue encore ? Mais c’est la seule qui me montre une certaine amitié et qui semble sincère. Des sombres veulent me tuer et elle m'a offert son aide et sa protection. Après tout même si c'est par interêt, elle me protègera.

Par moment je me sens mal, je me sens seule, sans personne, sans repères et sans amis…

[Nolwaen]

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Le 20 fongivre de l’an 52


Plusieurs choses étranges. Je viens de relire les pages d’avant, et j’ai écrit des choses sur un certain Lunalath, mais je n’en ai aucun souvenir.

Encore ma mémoire qui me joue des tours ?

Ce qui est bizarre c’est que c’est la seule chose que j’ai oublié visiblement.
Je me souviens de tout et même de plus que ce que j’ai écrit précédemment, de beaucoup plus, de tas de détails, de mots, de gestes, de sensations… ou bien inversement.

Je vais devoir me cacher si Beregond refuse ma demande. Je n’ai pas tout compris à vrai dire à ce qui se passe, mais ce qui est sûr c’est que j’aurai vraiment du mal à éviter Heine. J’aime cette ville, j’ignore pourquoi, l’eau est une des raisons principales bien sûr j’en ai besoin, mais il n’y a pas que cela.

Sinon il semblerait que je me sois trompée sur certaines personnes, même si je cherche dans toutes ces dernières semaines, je ne vois pas le moindre signe qui me contredise mais ce soir pourtant ça été le cas. Je ne préciserai pas encore par écrit, je ne veux pas que certains aient des ennuis si ce carnet tombe entre de mauvaises mains.

[Nolwaen]

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28 Fongivre de l’an 52


Je n’en reviens toujours pas. Quelle proposition incroyable !
Sur le coup je n’y ai pas cru, Enna ne pouvait pas être sérieuse, c’était impossible.
Et puis si finalement, elle s’en voulait trop de ma souffrance. Il faut dire que j'ai beaucoup pleuré, et elle se sentait responsable.
Pourquoi avait-elle tant d’affection pour moi ? Je n’ai presque rien fait pour elle après tout.
Mais là elle m’a montré qu’elle ne me mentait plus et qu’elle ne se servait plus de moi, au contraire. Ce qu’elle m’a proposé là c’est une immense preuve d’amitié, une chose que je n’aurais pas cru imaginable.

D’ailleurs je n’aurais jamais cru être le genre de personne à accepter cela, mais comment refuser ? Même si c’est dingue, elle me donne une petite chance, une chance de retrouver le sourire, le vrai, car celui que je montrais aux gens était souvent forcé ces derniers temps.

Et puis ces deux petits moments, hier soir et ce soir, deux instants de délice. Un peu de douceur et surtout de respect et de franchise, qu’est-ce que ça fait du bien, quand on est entouré de tant de perversités, de faussetés, de violence, de manipulations, de complots...

Je retrouve un peu goût à la vie. Est-ce que j’ai déjà connu cela avant ? Je ne sais pas, mais mon intuition me dit que non.

Bien sûr, je dois garder les pieds sur terre, il ne faut pas trop que je rêve ou que je me fasse d’illusions, mais j’avoue que là ce soir j’ai du mal.

[Nolwaen]

Le 10 d’Astrée de l’an 52

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Une horde de Ol’Mahums attaqua Dion. Un incendie ravagea le temple de Dion.
Tout brûla, dont toutes les affaires d’Ayen ainsi que son carnet.
Elle décida de ne pas en créer un nouveau, de ne plus écrire, le moral assez bas pour plusieurs raisons.

[Nolwaen]

Elle ouvrit lentement la porte de l’armoire de sa chambre, les yeux et les joues encore rougis par les larmes d’une nuit entière. Elle commençait à rassembler ses affaires, le peut qu’il lui restait puisque tout le reste était parti en fumée à Dion avec le temple.

Tous ses gestes étaient lents et ses déplacements se faisaient au ralenti, l’esprit un peu engourdi, comme si c’était un rêve, un mauvais rêve.

Elle avait une idée en tête : partir… partir très loin... comme un petit animal blessé qui va se terrer pour lécher sa plaie, à l’abri, cachée de tous, ou en mourir... peut importe mais les laisser tranquilles. Au moins une seule personne souffrirait au lieu de trois. Ena serait un peu triste au début mais elle oublierait vite et pourrait être heureuse au bout de quelques temps.

Pourquoi insister ? Pourquoi forcer les choses ? Pourquoi le forcer à faire semblant ? non c’était pire que tout, elle préférait mourir que de le voir faire semblant et se servir d’elle.
Elle lui avait déjà fait part de ses doutes et il l’avait rassurée, mais là il avait montré la réalité des choses qui était tout autre.

Son amour-propre en avait prit un sacré coup, surtout en voyant les regards de pitié ou d’amusement des uns et des autres, après cette « déclaration » en public. Certains avaient tout compris et elle pouvait lire leur pensée dans leurs yeux : « la pauvre Ayen ! ». Elle se sentit ridicule au point de vouloir disparaître comme elle était apparue.

[Nolwaen]

Ayen était retourné sur la plage, s’était assise au même endroit, encore envoutée par la naissance d’une étincelle, la découverte d’une nouvelle sensation, quel mystère…
Elle l’imaginait encore contre elle, repensait à la douceur de ses mots et de ses baisers.
Elle revoyait son torse nu, là où elle avait posé sa main, sur un cœur qu’elle avait senti battre sans retenue. Et puis quelques mots précis, une émotion, un bonheur, un amour qui grandissait à chacune de leurs rencontres…

Et pourtant …

Il lui fallait apprendre à dominer cette peur et ce dégoût, ces images qui s’étaient infiltrées dans son esprit comme une blessure passée, des horreurs qui ont du mal à s’effacer…
Pourquoi leurs paroles l’avait-elle autant marquée ou choquée ? Nylann qui en était la principale cause pourrait-il renverser la situation ou fallait-il l’éviter pour ne pas l’aggraver ?
Elle aurait vraiment voulu trouver un remède pour surmonter sa peur, car le désir était en elle, mais le chemin pour y arriver lui paraissait long.

Et pourtant …

La chaleur, la douceur et la compréhension d’Aldo l’aidait grandement. Elle était touchée par sa réelle personnalité, ses regards, ses gestes, ses mots, les étreintes de ses bras puissants et pourtant si tendres et attentionnés, ses confidences…
Tout cela lui procurait une immense joie.

Et pourtant …

Son être tout entier le réclamait et s’en délectait, mais elle s’était enfuie quelques jours plus tôt… Une peur qui la paralysait, peur de l’inconnu, peur d’elle-même aussi, peur de tout gâcher. Il fallait prendre le temps, sans se presser, en douceur…

Et pourtant …

Elle se sentait heureuse, encore étonnée que leur trio fonctionne à merveille. Son amitié était aussi forte que son amour. Ena l’avait rassurée, elle savait toujours trouver les mots justes. Elle n’avait pas plus d’expérience sur ce point, mais elle avait beaucoup plus de connaissances dans de nombreux domaines, et elle sut être positive. Comme ils le disaient, elles étaient complémentaires, tant physiquement que mentalement, si différentes et pourtant si proches, avec cependant quelques points communs.
Ayen l’admirait aussi pour son combat contre le mal, son implication dans les affaires du monde, sa détermination et son esprit paladin. Il fallait qu’elle se trouve un objectif similaire, pour se sentir moins inutile à ce monde troublé.

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Après avoir fait tourbillonner toutes ces pensées paradoxales dans sa tête, elle se dévêtit et se baigna un long moment, c’était quand même plus agréable que de nager toute habillée. Puis elle s’allongea sur une branche de Palmier et finit par s’endormir, un sourire au coin des lèvres, bercée par le doux clapotis des vagues.

.

[Nolwaen]

Elle fut réveillée par un rayon de soleil qui inondait sa chambre. Fixant le plafond blanc, elle se souvint qu’elle n’avait pas rêvé et un doux sourire vint éclairer son visage. Une sensation de bonheur intense l’envahissait. Tout semblait bien tourner pour elle.

Celui pour qui son cœur s’emballait souvent lui avait avoué ses sentiments… trois petits mots qui l’avait surprise, qu’elle n’attendait pas aussi tôt sortir de sa bouche. Même si son attitude le démontrait, c’était un homme qui dévoilait rarement ses émotions et encore moins ses sentiments ... trois petits mots qui l’avait émue jusqu’aux larmes. Et puis elle avait trouvé comment réussir, grâce à une petite phrase d’Aldo, elle n’avait plus peur… son amour pour lui grandissait à chacune de leurs rencontres. Malgré l’incident avec l’orc à Heine, elle se sentait en sécurité.

Elle avait également découvert un de ses dons, le dessin. Cette elfe Elvane, qui jouait du luth les avaient attirés et de fil en aiguille dans la discussion, elle tendit à Ayen un carnet, une plume et une fiole de liquide bleu. Ce fut une révélation pour elle.
Par les courbes ou les creux, par la pureté des lignes ou par de petites touches successives, par le jeu des ombres et des lumières, Comme par miracle sa plume s'animait sur le carnet pour laisser apparaitre quelques formes inespérées, l’elfe, le luth, l’arbre… le dessin vivait. Les compliments des gens autour d’elle la transportaient de joie. Hors mis la magie, elle avait trouvé une de ses compétences.

Seule ombre à son tableau, Ena… elle avait encore disparu… chaque fois un peu plus longtemps. Ayen était inquiète, il fallait qu’elle revienne, il fallait qu’elles parlent.

[Nolwaen]

Elle s’était précipitée à Heine, vers l’auberge d’où une épaisse fumée pouvait se voir par-dessus les toits de la ville. En approchant elle voyait des gens fuir le lieu, désordonnés, affolés. Dans la confusion, une épaisse fumée remplit la rue, obscurcissant sa vision.

Certains hommes normalement solides comme le roc étaient indécis et troublés par ce spectacle, une expression d’incompréhension dans leur regard, dont Aldo qui passa sa main sur son visage, essayant de rester calme. Elle s’approcha pour le rejoindre, tous s’activaient pour éteindre le feu, mais ils semblaient attendre quelque chose. La chaleur était accablante.

Elle vit un être sortir de l’auberge, on le nomma « docteur Picare ». Tout de noir vêtu, cet homme haut et mince ne laissant aucune parcelle de peau découverte, son chapeau haut-de-forme, ajouté à son masque pourvu d'un long bec courbé, sa canne, et le timbre de sa voix mécanique, tout cela le rendait pour le moins étrange.
Il répondit aux interrogations « non il n’y a plus aucun être en vie à l’intérieur, tous sont morts » au grand désarroi de tous ceux qui attendaient impatiemment des nouvelles.

Ayen déjà épuisée par l’évènement précédent pour l’arbre mère, ne put que s’asseoir sur les marches et attendre. Elle eut de la peine pour Karl, l’aubergiste, qui lui avait proposé un petit travail de serveuse.

Le docteur dit aussi qu'ils n'étaient pas morts par le feu, mais qu’ils avaient tous de profondes entailles sur le corps, causées par des lames. Il s'agissait donc d'un acte volontaire et assassin.
C’était la stupéfaction. Elle tourna la tête vers Aldo, leurs regards se rencontrèrent et elle comprit qu’il pensait comme elle. Le petit incident à Aden plus tôt dans la journée et les mêmes fauteurs de troubles à l’arbre mère, qui s’étaient fait refouler et qui certainement n’avaient pas l’humilité pour en rester là. La coïncidence était trop grande pour que ça en soit une.

Au fur et à mesure que les gens quittaient le lieu, ils se demandèrent où aller, toutes leurs affaires étaient parties en fumée dans cette auberge. Néanmoins Ayen était soulagée, il lui restait le principal, lui.

Puis elle fut surprise de voir l’humain du quatuor débarquer. Bien qu’il prétende venir apporter son aide, elle avait plutôt l’impression qu’il venait constater le résultat de leur crime, et des dégâts, et de s’en délecter.

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Le lendemain Ayen retourna du coté de l’auberge. Les rues et les habitations environnantes étaient poussiéreuses et avaient l’air aussi abattues que les gens. Quelques employés balayaient encore les restes des débris et de détritus. Tous les cadavres avaient été évacués. L’enquête était commencée, l’Edile devait gérer ce gâchis, aidée par le docteur Picare et d’autres.

[Nolwaen]

Les jours lui paraissaient longs, le temps interminable…
Pourtant les cours de magies étaient passionnants et elle progressait bien, surtout au niveau des sortilèges liés à l’eau et à la glace. Elle savait maintenant que le corps des êtres vivants dans leur majorité est composé d’une quantité important de liquide, et qu’elle pouvait à volonté tuer quelqu’un en gelant ou ébouillantant ces liquides.
Elle apprenait aussi à maitriser les émotions selon les circonstances, afin de ne pas utiliser cette magie à tord et à travers.

Elle travaillait aussi une faiblesse constatée par ses maîtres de magie, le manque de confiance en soi, peut-être dû à son amnésie ou peut-être pas. Mais en y réfléchissant elle admettait que c’était bien la réalité. Toujours à remarquer les agissements d’Aldo envers Enaelle en les comparant avec elle, toujours à se sentir inférieure, moins intéressante, moins belle, moins désirée… c’était bien cela, un manque de confiance en soi. Il fallait changer ça car elle risquerait de se gâcher la vie et de la leur gâcher à eux, et c’était bien la dernière chose au monde qu’elle leur souhaitait.

Elle profita aussi de l’occasion pour questionner ses maîtres de magie, ou faire des recherches dans les bibliothèques de la tour. Deux questions lui tenaient à cœur, deux choses liées à son aimé, et ce qu’elle découvrit la remplit de joie et d’enthousiasme. Il existait des solutions pour qu’il puisse vivre plus longtemps. Il y avait aussi une chance, pour qu’elle puisse lui donner une descendance rapidement. Les conséquences ou les risques n’étaient pas énormes et elle ne voulait pas en tenir compte. Elle était un peu excessive dans ses sentiments, et son amour était si fort qu’elle aurait fait n’importe quel sacrifice.

Ils lui manquaient tous les deux, terriblement… elle se faisait violence pour ne pas céder à la tentation de filer les rejoindre, le rejoindre, toujours taraudée par le but premier de son absence… elle était aussi tentée de désobéir au règlement : interdiction d’écrire à ses proches pour les informer du lieu où elle était et de ce qu’elle y faisait. Personne ne devait venir troubler son apprentissage. C’était très difficile, même à la fin de journées exténuantes, elle ne s’endormait jamais sans verser une larme pour eux.
Quelquefois quand il lui restait encore quelques forces, elle prenait son matériel de dessin, et de mémoire elle reproduisait leur visage ou leur corps, ou bien celui de sa chère jument ou de certains lieux…

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[dessiné par Ombrelongue irl, bravo ma Thylachoute et merci <3]

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Mais la plupart du temps elle s’endormait assez vite et ce soir-là quelque chose d’inhabituel se produit…

Ayen entrait dans une salle de classe impressionnante. La pièce était formée en demi-cercle, le plafond était très haut. Les fenêtres étaient nombreuses mais étroites et en faisaient le tour. Un grand tableau noir trônait au fond et plusieurs petits tableaux verts sur les cotés de la salle. Un grand bureau, magnifiquement sculpté dans du bois sombre était posé entre deux tableaux.
Derrière ce bureau, un mage instructeur, sous une cape noire. Ce sorcier au physique plutôt grassouillet était calme et patient mais sévère.
Ayen entendait sa voix grave et ses paroles lentes. Il mentionnait l’existence « d’abominations », des esprits maléfiques, méchants, machiavéliques et fourbes, qui cherchaient à prendre l’âme de chaque personne afin de s’infiltrer dans leur corps. Et les élèves étaient les premiers visés puisque plus vulnérables.

Ayen se réveilla en sursaut, le souffle coupé. Réalisant qu’elle venait de faire un mauvais rêve, elle poussa un long soupir.
Elle resta un bon moment les yeux ouverts, à fixer le mur devant elle, persuadée que ce n’était pas un rêve cette fois-ci, mais un bout de souvenir de son passé…

[Nolwaen]

Elle se précipitait vers une montagne, sous un ciel gorgé de nuages rouges, elle courrait à toutes jambes, elle y était presque, son cœur s’emballait, elle n’avait jamais couru si vite. Puis elle entendit un bruit sourd venant de l’intérieur de la grotte, une angoisse folle la submergeait, elle n’avait pas le temps, il était trop tard, elle n’avait pas pu arriver assez tôt.
Un cri : « Sors ! vite ! Rejoins les autres ! » Elle n’entendait que cette voix qui hurlait « PLUS VITE ALDO !!! »
Le fracas de l’effondrement de la montagne frappa dans sa tête, le son amplifié par sa propre peur… Elle se figea un instant. Elle ne sentait plus son cœur battre dans sa poitrine et son teint devint livide.
Elle continua néanmoins sa course jusqu'à l’entrée de la grotte. Un nuage compact de poussière blanche vint l’envelopper et la stopper dans son élan. Elle parvenait difficilement à respirer, ses yeux brulaient par la poussière et par la peur et le désespoir.
Puis… le silence… un silence qui lui perçait la peau, la chair, le cœur…

Elle se réveilla en sursaut et en sueur, son cœur battait la chamade. Elle était allongée contre lui, il dormait. Elle poussa alors un gros soupir de soulagement. Elle frotta ses joues encore rougies par les larmes et sa peau qui tirait à cause du sel. Puis elle repensa aux évènements de ces trois derniers jours. Reprise de douleur, tristesse, et déceptions elle chercha Enaelle du regard, qui avait déjà quittée la chambre. Elle savait la rassurer, lui parler, la faire parler aussi, mais le pourrait-elle encore ? Après tout ça ?
Elle resta contre lui immobile un bon moment, l’écoutant respirer, contente qu’il soit en vie mais troublée par des sentiments contradictoires. Elle l’aimait plus que tout mais elle lui en voulait encore.

[Nolwaen]

Elle qui était plutôt oisive en général, avait fort à faire ces derniers temps.

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Elle œuvrait dans la bibliothèque de Cefedellen depuis plusieurs semaines. Il y régnait un climat de calme et de concentration. C'était un refuge des plus studieux pour les elfes.
Les murs tapissés d'étagères supportaient un nombre impressionnant de beaux livres, portant sur des thèmes différents et de divers types : documents, romans, encyclopédies, histoire du monde, histoire des elfes, culte d’Eva ...
De petites tables sculptées étaient disposées au centre de la pièce. Autour se trouvaient des fauteuils bleus confortables.
Ayen dénicha un vieux grimoire de cuir brun, roussi par les ans. Elle dégagea le gros livre et le porta jusqu’à la table. Elle tourna solennellement les pages usées à la recherche d’un rite particulier…
Lorsqu’elle trouva enfin le chapitre recherché, le soleil avait déjà commencé de se lever dans le ciel. Réalisant qu’elle y avait passé la nuit, et que Aldo et Enaelle devaient sûrement s’inquiéter, elle décida de rentrer immédiatement à Dion et de revenir à son grimoire plus tard. Et puis elle avait autre chose à chercher en rapport avec Aldo.

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Elle passait aussi du temps près de Dion, dans la petite écurie de fortune construite par Aldo. Elle parlait longuement à sa jument, l’appelant par le nom qu’elle lui avait donné Mirill, et caressant son encolure, son front, ses ganaches et son museau dont elle appréciait la douceur au touché comme du velours. Elle attendait impatiemment le jour où Aldo allait lui apprendre à monter. Elle parlait aussi à Eltros, tâchant de l’apprivoiser en douceur, subtilement, petit à petit. Elle commençait à en voir les effets positifs en constatant qu’il tolérait maintenant sa présence. Il fallait de la patience ou de la ténacité, mais pour ça elle n’en manquait pas. Elle aimait de plus en plus ces animaux là.

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En plus de tout cela elle avait commencé à suivre des cours avec Enaelle. Sa sœur lui apprenait la dague car elle voulait pouvoir se défendre le jour où la magie serait inefficace ou bloquée pour une raison ou une autre.


Les maîtres mots étaient la souplesse, la rapidité sans forcer, la posture, la rotation du bassin, le pivot des pieds, l’esquive…
Enaelle était un bon maître d’armes, elle prenait le temps d’expliquer, de montrer, d’observer, de corriger, de faire recommencer l’exercice des dizaines de fois si il le fallait.
« Reste toujours sur la pointe des pieds et garde les en «T » jusqu’à ce que ça devienne instinctif. »
Pour la souplesse et la rapidité, Ayen n’avait aucun problème étant une elfe, jeune et pleine de vie.
Enaelle lui apprenait à travailler les postures, les bras légèrement en avant, les épaules souples, tel un lutteur de foire, puis les déplacements et les esquives.
Elle montra comment faire dévier la lame de l’adversaire pour la faire glisser sur sa propre dague afin qu’il frappe dans le vide. Elle insistait sur le fait de pivoter sur son point d’appui et de son bassin. Il ne fallait pas chercher à bloquer complètement un coup, car sa lame se briserait, mais à le dévier. Puis elle mima aussitôt un large mouvement de taillade à hauteur de la gorge de l’adversaire, pour l’égorger.
« Ne bloques pas les coups avec force mais amortis les avec tes muscles, gardes les poignets souples, fléchis, amortis, puis TAILLADES ! »
Ayen faisant tourner sa dague avec de petits moulinets souples du poignet, s’appliquant à suivre les recommandations du mieux possible.
« Ces mouvements doivent devenir un réflexe. Tu ne les apprendras pas en un jour mais avec une centaine… un millier de coups donnés. »

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Elle avait du pain sur la planche mais tout ceci lui plaisait. Elle commençait à se sentir vraiment bien dans ce monde « inconnu », elle commençait à en faire un « chez elle », surtout depuis leur acquisition de Floran et leurs projets en commun.

Spoiler:

[MAJ sub Plainswalker]

[Nolwaen]

Elle était là, debout, devant la fenêtre de sa maison de Floran, elle balaya la pièce du regard, s’arrêtant sur certains endroits précis, en souriant doucement. Puis elle ouvrit le rideau pour regarder dehors, et aperçut un arc en ciel… sublime… ses yeux s’illuminèrent… c’était le reflet de sa vie actuelle.

Comme un arc en ciel il était entré dans leur vie, un petit bout de lumière qui remplissait déjà leur cœur de joie.

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Elle savait que son ventre allait grossir, que ses seins allaient s’alourdir, qu’elle aurait de grandes fatigues, peut-être des vertiges et des vomissements, qu’il faudrait de la patience… mais rien ne la rendait plus heureuse que le regard émerveillé que celui qu’elle aimait portait sur elle. Il était fou de joie, son cœur explosait de mille feux, ses yeux pétillaient de bonheur.

Elle imaginait ce petit être dans son ventre arrondi, une parcelle d’Aldo et d’elle, le fruit de leur amour. Il était comme un lien surnaturel, l’alliance d’un amour transmis à l’infini.
Elle l’aimait déjà cet enfant, elle imaginait déjà son premier sourire, ses premiers gazouillis, son premier rire, ses premiers mots, ses premiers pas…
Ce petit feu en elle la rendait radieuse. Elle savait que ce petit ange comblerait son papa. Il serait parfait cet enfant comme son papa est parfait.

Elle remerciait Eva… de lui avoir accordé ce miracle de la vie, sans tarder, selon leur souhait.
Ils attendraient ensembles que le miracle s’accomplisse complètement.