[BgHumain] Aethel Glover

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Kal
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[BgHumain] Aethel Glover

Message par Kal » lun. 1 avril 2013 à 16h01

Nom : Glover
Prénom : Aethel
Age : 19 ans
Sexe : Homme
Race : Humain

Métier : Vagabond
Compétences :
  • Combat : Basiques / Moyennes. Il se bat à l'épée longue et au bouclier.
    Magie : Aucune
Alignement : Neutre bon
Langues parlées : Gracian, commun

Description physique :
Aethel est un jeune homme de grande taille, roux, aux grands yeux bleus à moitié cachés sous une abondante tignasse rousse. Sa mâchoire carrée est mangée par un début de barbe qui, à mesure qu'elle se prolonge vers le nez, tient plus du duvet que d'une broussaille virile. Il semble à mi chemin entre l'adolescence à l'âge adulte : les épaules larges, mais la silhouette dégingandée, il peut se montrer parfaitement délicat et compétent lorsqu'il s'agit de traire une vache ou de s'occuper des animaux mais, une fois à l'intérieur, semble parfois ne pas savoir quoi faire de ses bras.

Il porte des vêtements simples, des pièces d'armure dépareillées ou de seconde main, rien de spécialement voyant et surtout rien de coûteux. Il trainent souvent avec un bébé bison qu'il utilise comme bête de bat, pour transporter ses affaires.

Caractère : Droit, honnête et déterminé, Aethel manque parfois du... sens de la mesure. Il souhaite bien faire, aider les autres et faire régner la Justice. Le problème est que Aethel, malgré toute sa bonne volonté, suit surtout cet idéal par mimétisme : très impressionné par le chevalier Lhadhaniel lors de l'emprisonnement de celui ci, il fit de ses valeurs affichées les siennes, sans forcément les comprendre. En réalité, c'est un jeune homme qui se cherche, avec un bon fond, mais qui n'a pas conscience du fait que la voie des chevaliers n'est peut être pas faite pour lui...

Situation financière : Pauvre

Comportement social : Aethel sait lire, connait les politesses d'usage, mais il se sent aussi maladroit que timide face aux gens qu'il considère très supérieurs. Un noble, un chevalier célèbre ou même un elfe le transformera d'un regard en petite créature bégayante et soumise. Non qu'il soit foncièrement lâche, mais dans sa tête, on ne respecte jamais assez ces gens là...

Type d’éducation reçue : Son père était chevalier et sa mère, fille d'un assez riche marchand. Aethel reçu donc d'excellentes bases en matière de nombres et de lettres, mais arrivé à l'adolescence, son éducation commença sérieusement à prendre l'eau. Son père abusant du jeu et de la boisson, il ne donna qu'un piètre image de la chevalerie à son fils, et ne lui transmit aucune des valeurs associées ; quant à sa mère, elle n'avait aucun talent pour l'enseignement et, résignée, ne crut pas bon de lui apprendre le peu qu'elle avait pu retenir de sa famille d'origine.

Pensée politique : La justice, c'est bien ! Il faut protéger les faibles, la veuve et l'orphelin, faire triompher le Bien et casser la figure du Mal.

Croyances :
  • Einhasad : La grande déesse protectrice de la lumière et du Bien, celle que devraient prier tous les mortels en premier.
    Gran Kain et Shilen : Ceux qui les prient sont mauvais et doivent être détruits, ainsi que leur culte.
    Eva, Sahya, Pa’agrio, Maphr : Des dieux bénéfiques et secondaires, qui méritent qu'on les honore auprès d'Einhasad
Relations extérieures :
  • Elfes : Des créatures rares et magnifiques avec lesquelles Aethel a eu peu d'occasions de parler. Il se montre généralement très intimidé par eux et évite de leur parler.
    Kamaels : Des quoi ? Aethel n'a jamais eu l'occasion d'en rencontrer un... et il n'est pas sûr qu'ils existent.
    Nains : C'est petit, ça aime l'or, ça fait de chouettes armes et armures, ça aime beaucoup l'or, c'est avare et ça aime beaucoup trop l'or pour être honnête.
    Orques : Il parait qu'ils mangent les enfants.
    Sombres : Ils paraient qu'elles violent des gens et ensuite les mangent. Ou les sacrifient. Et ensuite les ramènent à la vie et les prennent comme amants.

Résumé des RP :
Spoiler:
  • 29 mars 2013, ADEN : Aethel rencontre pour la première fois le chevalier Lhadhaniel, alors en pleine discussion avec le chevalier Syriac, la reine Nolwaen et le général Zaraki. Il demande à Lhadhaniel de le prendre comme écuyer. Après une discussion avec Nolwaen et Zaraki, une tentative d'assassinat a lieu sur une sombre, Naga. Lhadhaniel confie à Aethel un ouvrage, le Précis de Chevalerie, et acceptera de reparler d'une initiation comme écuyer si Aethel le lit et s'entretient avec le chevalier Syriac.
  • 31 mars 2013, GIRAN : Aethel retrouve Syriac à Aden, où ils sont approchés par le chevalier Ganath, un envoyé du Synode, qui souhaite l'encourager dans sa voie de chevalier suite à son intervention lors de l'assassinat de Naga. Ils se rendent à Giran et Ganath lui offre un parchemin contenant des explications sur une botte secrète de paladin. Suite à cela, Syriac et Aethel discutent du sens de la chevalerie ; Syriac évalue les capacités d'Aethel, puis lui souhaite bonne chance pour devenir chevalier.
  • 3 avril 2013, ADEN et DION : Aethel assiste de loin à une altercation entre le ministre Beregond et des elfes, autour de Nolwen et Lunalath. Il se rend ensuite à Dion avec Lhadhaniel, qui accepte officiellement de le prendre comme écuyer et lui confie la mission de poursuivre leur cible lors de la tentative de capture à venir, concernant la tentative d'assassinat sur Naga.
  • 4 avril 2013, DION et ADEN : Lhadhaniel, Mesnar, Nolwaen, Aethel et Sildeis tente de capturer le commanditaire de l'assassin Syndal à Dion. Ils prennent sur le fait le Comte Humbard et son épouse, mais ne parviennent pas à les retenir. Aethel et Nolwaen les suivent jusqu'à Giran, mais quittent la ville avant d'être arrêtés par la garde. De retour à Aden, Lhadhaniel lui demande d'enquêter sur 3 ecclésiastiques, Darchis, Eon et Demarle. Aethel décide de mettre en contact avec le chevalier Ganath à propos du comte.
  • 8 avril 2013, GIRAN : Aethel retrouve Lhadhaniel à Giran et lui annonce que son enquête concernant Eon est tombée à l'eau avec la découverte du cadavre de celui ci. Il accepte de s'introduire dans la cathédrale de Giran en passant par les toits, un plan que Lhadhaniel prépare dans le cadre de son enquête avec le Synode.
  • Avril 2013, GIRAN : Aethel rencontre le chevalier Ganath, à qui il demande de l'aide pour inculper le comte d'Humbard dans la tentative de meurtre contre Naga et Warog. Il se rend compte au cours de la conversation que Ganath ne peut pas agir, faute de preuves, et que l'enquête tournera court. Il retrouve ensuite Lhadhaniel qui s'efforce de poursuivre Jedah, l'élève d'un nécromancien, mais le mage parvient à échapper à Lhadhaniel.
  • Avril 2013 : Voir BG subclass : nécromancien.
  • Avril 2013, ADEN, GIRAN : Lhadhaniel emmène Aethel s'entrainer au Colisée d'Aden, sous l'oeil de Sildeis. Ils y sont rejoints par Tanist d'Oran et Hallisstrad ainsi que la reine Nolwaen, dont la présence dérange rapidement Aethel. Il est repéré par Jedah, venu assister aux combats, qui lui fait passer un message pour le rencontrer. Aethel le retrouve à Giran. Jedah semble étrangement informé sur les évènements "étranges" qui se produisent autour d'Aethel, mais Aethel refuse de l'écouter, et finit par se mettre en colère lorsqu'il commence à suspecter Jedah de vouloir nuire à Lhadhaniel.
  • Avril 2013, OREN : Aethel rend visite à Sildeis afin de lui poser des questions sur les évènements de Gludio [voir BG subclass] et la magie qui aurait pu les causer.
  • 29 avril 2013, GIRAN, ADEN : Lhadhaniel organise un diner à Giran, auquel assistent Nolwaen, Anarion et Sildeis. Le chevalier insiste pour qu'Aethel participe aux joutes continentales et au concours de poésie de Cefedellen, ce que Aethel refuse. Lhadhaniel quitte rapidement la table pour discuter avec Belishar, alors que Nolwaen, qui déteste Sildeis, quitte précipitamment la table. Aethel la raccompagne à la passeuse et tente de la persuader que Sildeis est sincèrement gentille.

    Peu après son retour à la taverne, le mage Jedah apparait. La situation dégénère rapidement entre Jedah et Lhadhaniel, qui le défie en duel. Jedah accepte. S'il perd, il répondra à cinq questions de Lhadhaniel. Sinon, Aethel devra le suivre pendant deux jours. Lhadhaniel refuse et propose de remplacer Aethel, malgré les protestations de l'écuyer. Aethel demande à Sildeis de promettre que si Lhadhaniel perd, elle le neutralisera le temps qu'Aethel prenne sa place. Lhadhaniel perd le duel et Aethel, contre son gré, "rachète" sa dette auprès de Jedah, qui déclare qu'Aethel devra le suivre plus tard ; ulcéré, Lhadhaniel tente de le suivre, puis se rend chez Hardin pour retrouver Jedah. Le général Zaraki débarque alors au colisée, mais il refuse de dire à Aethel où vit Hardin.

    De retour à Aden, Aethel recroise Jedah, qui refuse de l'emmener. En colère, Aethel insulte publiquement Sildeis pour avoir trahi sa promesse concernant Lhadhaniel, puis quitte la ville avec le chevalier Syriac, à qui il avoue qu'il est probablement capable d'utiliser de la magie noire et a tué cinq hommes, sans se souvenir comment.
Source de l'image :
http://camibee.deviantart.com/art/Robb-Stark-276182395
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Re: [BgHumain] Aethel Glover

Message par Kal » lun. 1 avril 2013 à 18h05

Aethel est né dans un village de Gracia, comme il en existe des milliers d’autres, d’un père chevalier et d’une mère fille de marchands.

Son père, Wigstan Glover, avait juré fidélité à la Comtesse d’Havoise à l’époque où il était encore jeune et, disait-on, beau et fringuant ; dans les souvenirs d’Aethel, toutefois, le chevalier avait toujours été bedonnant, le regard vitreux et les joues proprement rasées uniquement lorsqu’il se rendait à la cour du comte Talorgan d’Havoise. Elle lui avait confié l’administration d’un village et l’homme s’y était enterré ; lorsqu’elle était morte et que son fils lui avait succédé, le nouveau comte n’avait pas cru bon de le faire remplacer.
Aethel se souvient surtout de cette époque. La comtesse était morte peu de temps après le mariage de son père et quelques mois avant sa naissance. On racontait aussi que sa mère, Briane Glover était été belle, à ce moment-là, dotée d’une magnifique chevelure blonde et d’une gorge à faire pâlir des elfes. Elle aussi n’avait pas laissé cette image dans l’esprit de son fils. Elevée dans une laine qu’on jugeait luxueuse dans la région, elle n’avait jamais souffert de la faim. Son caractère, profondément bovin, lui accordait un bonheur simple : tant qu’elle pouvait mâcher les fruits de la terre issus du travail de ses paysans et regarder passer les caravanes des puissants, tout lui allait. Elle fut une mère douce, aimante comme toutes les mères doivent l’être, un peu niaise parfois et prompte à gifler, comme toutes les femmes honnêtes doivent l’être pour que leurs enfants ne deviennent pas de sombres délinquants.

Puis vint la déchéance de Wigstan, et comme Briane Glover avait la réactivité d’une bonne vieille brebis, ça aussi, elle le regarda passer sans rien faire. A mesure que le temps passait, elle devint insipide, fantomatique, et finit par mourir dans la quasi indifférence générale.

Aethel était né pour être chevalier ; il grandit pour découvrir que c’était impossible. Lorsque son père lui apprit à monter à cheval, lorsqu’il avait six ans, il lui dit également qu’un beau jour, le comte le prendrait parmi ses écuyers ; Wigstan avait alors un début de bedaine et des épaules de bûcheron. Lorsqu’il commença sérieusement à lui apprendre l’usage de l’épée, à huit ans, sa côte de maille le serait au ventre. A dix ans, lorsqu’Aethel voyagea pour la première fois à la cour du Duc pour une affaire de meurtre au village, Wigstan avait dû faire élargir la côte. L’enfant fut durement marqué par les regards méprisants des chevaliers du Duc à mesure que la journée passait et que son père, de plus en plus imbibé de vin, parsemait sa barbe et son tabard de sauce en engloutissant goulûment la nourriture offerte par le suzerain. A douze ans, il entendit Wigstan déclarer que la côte ne lui allait plus et Briane, d’une voix lente et sans timbre, qu’il n’y avait pas de quoi payer le forgeron pour la faire encore élargir ; non que cela soit nécessaire : l’épée du chevalier vieillissant ne quittait plus le fourreau, même pour entrainer son fils. La côte de maille fut mise de côté, puis vendue quelques mois plus tard, lorsque le besoin d’argent se fit plus pressant.

A quatorze ans, Aethel aurait dû devenir écuyer du comte Talorgan, auprès des autres fils de ses chevaliers. Mais Wigstan se présenta devant le suzerain, dans ses riches vêtements dépassés dont les épaules menaçaient de craquer ; son fils à ses côtés se sentait honteux, trop conscient des regards. Il aurait voulu s’indigner, ou au moins être surpris, mais il ne fut que déchiré par le rire caverneux de Talorgan et de la meute de courtisans à ses côtés.
« Ton fils, mon écuyer ? Et dis-moi, Wigstan, qu’as-tu donc fait ces dernières années pour mériter cet honneur ? »
Ils rentrèrent au village penauds, et Wigstan alla boire ; le lendemain il vendit son épée pour boire encore. Un autre chevalier fut nommé. Briane, blanchissante, passa de femme de chef de village à paysanne courbée. Et Aethel laissa ses rêves de chevalier se perdre dans le vent.

Briane mourut lorsqu’il avait quatorze ans. Il en ressentit une profonde tristesse mais aucune surprise, tant elle était frêle sur la fin. Il lui sembla presque qu’elle était morte d’ennui plutôt que d’autre chose. Wigstan continua à dilapider les deniers de la famille, en bière, vin et cartes ; incapable d’assurer seul l’entretien de la ferme comme de payer les dettes de son père, Aethel vendit progressivement toutes les bêtes et les terres qui avaient pu composer la dote de sa mère, puis s’abaissa au pire du pire : aller demander la charité du comte, afin de travailler pour lui ; ça plutôt que de devenir journalier. Au moins Talorgan ne le reconnut-il pas, ce qui épargna au jeune homme de nouvelles moqueries.

Il fut intégré à la garde du château, au poste le plus bas. Laver des bottes, récurer des pots, laver le linge et apporter à manger à la lie qui encombrait les geôles n’était pas l’image qu’Aethel s’était fait de sa vie ; mais au moins était-il nourrit, logé, avec une petite solde qui passait intégralement dans les fonds de bouteilles de Wigstan. Il sembla à Aethel qu’il devenait de plus en plus comme sa mère. Une bête de troupeau fonctionnant jour après jour, sans but, sans passion, jusqu’à ce qu’elle s’éteigne, couchée dans un coin.
Jusqu’à ce qu’Aethel rencontre le chevalier Lhadhaniel.

Rencontrer était un trop grand mot. Le chevalier apparut un jour au château. Sale, convalescent de quelques blessures graves, il avait été débarqué ici depuis un hôpital de campagne. Depuis le début de la guerre ce genre de prisonniers affluait dans les prisons dont Talorgan avait reçu la charge par l'Empereur, au point que le comte avait trouvé des méthodes toutes personnelles pour alléger sa charge. Mais les autres étaient des soldats, hommes de troupes ou mêmes suivants, parasites d’armées, pilleurs de cadavres, marchands de faux talismans ou mercenaires. Ils allaient et venaient, édentés, tous semblables, laids, puant. Certain mourraient de blessures qui ne vieillissaient pas, de désespoir, d’ennui, en se battant les uns avec les autres ou dans les petits jeux personnels du comte. Aethel les oubliait bien vite. Il n’était même pas sûr, à vrai dire, qu’il les différenciait correctement les uns des autres.
Pas Lhadhaniel.

Aethel n’aurait pas sût dire quand on lui avait dit que celui-là (aussi sale, blessé et puant que les autres) était un chevalier. Peut-être l’avait-il entendu de la part d’autres gardes, ou du comte en passant ; Talorgan se félicitait de la beauté de la prise, et se promettait d’en « prendre grand soin » lorsqu’il se serait suffisamment remis, comme il parlait de ses chiennes de chasse favorites. Comble d’ironie, le comte buvait de plus en plus, et l’alcool ne lui réussissait pas plus qu’à Wigstan ; mais là où Wigstan se contentait de sombrer, Talorgan avait l’alcool assez cruel pour vouloir faire couler d’autres âmes avec lui. Avec le temps, il avait commencé à se montrer même plus sélectif, au point de ne rechercher pour sa prison favorite d'Atareus que les meilleurs combattants. Toujours est-il que pour Aethel, le prisonnier devint spécial, son favori dans ce chenil de déchets. Il guettait ses paroles à mesure qu’il se remettait, cherchait en lui quelque chose qui aurait pu le différencier des autres, en sachant très bien qu’il n’y en aurait pas. Comme son père, les chevaliers étaient des hommes orgueilleux qui n’avaient rien de plus que les autres ordures de la terre. Un jour ou l’autre Lhadhaniel s’effondrerait, comme les autres, chouinerait à genoux ou crèverait dans un immonde bruit de pet, comme tous les hommes lorsque les muscles de leur abdomen se relâchent brutalement. Aethel attendait ce moment avec impatience ; ce moment qui lui prouverait que son père n’était pas plus pathétique que les autres chevaliers et que son rêve perdu avait été sans valeur.

Mais Lhadhaniel ne céda pas.

Mois après mois, le chevalier ne sombra pas comme Aethel s’y attendait. Il se remit de ses blessures et continua à lutter en sourdine pour des idéaux qui, pourtant, n’auraient dû avoir aucun sens dans sa situation. Bien malgré lui, Aethel commença à l’admirer, à espérer qu’il s’en sorte ; bien malgré, il commença à espérer autre chose pour sa propre vie.

A espérer, de nouveau, qu’il pourrait être chevalier.

Puis Lhadhaniel mourut dans l’arène de Talorgan, et Aethel démissionna.

Il retrouva son père au village, dans une maison qui menaçait ruine. Malade du ventre, déprimé, loqueteux, le chevalier et héro de son enfance semblait plus prêt de s’écrouler que leur demeure. Il fut emporté l’hiver suivant. Aethel se demanda d’où venait la peine qu’il ressentait, après la honte que lui avait causée Wigstan, son incapacité à lui offrir un avenir, mais il pleura tout de même. Après tout, c’était son père, l’homme qui l’avait posé sur une selle lorsqu’ils avaient encore un cheval… l’homme qui lui avait mis une épée entre les doigts et lui avait promis, plein de fierté, qu’il serait chevalier un jour.

Il vendit ce qui restait de leurs biens, récupéra leur dernière bête de somme, chargea ses affaires sur son dos et quitta le village. Son but : rejoindre la terre d’origine de Lhadhaniel, dans l’espoir fou que là-bas, il pourrait trouver quelqu’un pour lui accorder sa chance.

Au cours de son voyage, il comprit rapidement que quelque chose avait échappé au comte Talorgan. A mesure qu’il se rapprochait du but de son voyage, des rumeurs de plus en plus crédibles parvenaient à ses oreilles ; des rumeurs qui ne pouvaient avoir qu’une explication : le chevalier Lhadhaniel était en vie.

Dès lors, le but d’Aethel changea. Si l’homme avait survécu, il ne suffisait plus au jeune homme de vaguement s’établir sur sa terre natale ; il souhaitait l’avoir comme mentor et devenir Chevalier à ses côtés. Il avait beau ne lui avoir jamais adressé la parole et supposer que Lhadhaniel ne le reconnaitrait même pas, il était convaincu que le destin avait voulu que le chevalier laisse une telle empreinte dans sa vie.

Le problème fut, bien sûr, que sa cible et ses camarades avançaient plus vite que lui et bénéficiaient clairement de d’avantage de fonds, ce qui rendait la poursuite malaisée. A de nombreuses reprises Aethel dû s’arrêter pour travailler et renflouer ses finances. Un peu de mercenariat, du travail journalier lors des récoltes l’occupèrent pendant deux ans alors que, à pied ou en bateau, il suivait la trace de Lhadhaniel et de Syriac. Il lui arriva de perdre complètement leur trace et de devoir repartir en arrière, perdant ainsi un temps précieux. Il lui arriva de s’arrêter et de presque s’établir dans un village ou un autre, convaincu que sa quête était vaine, jusqu’à ce qu’un évènement mineur –un homme ivre, le regard éteint d’une femme… son propre reflet dans l’eau- le pousse à tout laisser tomber, à reprendre ses affaires et à se remettre en route. Quoi qu’il arrive, il ne serait ni Wigstan, ni Briane, et ne vivrait pas une petite vie d’ennui, aussi vide de sens que d’excitation.

Sa traque le mena finalement à Aden, où les deux chevaliers s’étaient enfin arrêtés…


[Edit le 01/04/2013 à 22:20, avec quelques corrections pour rendre le tout plus conforme avec le BG de Selkirk le Rouge.]
Dernière modification par Kal le mar. 2 avril 2013 à 15h17, modifié 2 fois.

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Re: [BgHumain] Aethel Glover

Message par Kal » mer. 24 avril 2013 à 23h10

Subclass : Nécromant

Ils n’étaient pas censés être bien armés, pensa Aethel alors que son pied gauche dérapait dans la boue sanglante. Il tenta de transférer le poids sur le droit, mais ne put rétablir son équilibre avant que la masse ne s’abatte. Son bouclier absorba le choc ; sa jambe gauche s’enfonça pour de bon dans la fange. Putain de pluies rouges.

Son adversaire était plus petit que lui, mais aurait été plus large si Aethel n’avait pas été rendu plus imposant par son armure.

Des bandits à la solde d’Humbard, lui avait-on dit, que la garde de Gludio allait faire sortir. Il n’avait pas été difficile de se faire engager, même si après coup, il avait commencé à se dire que ces hommes n’avaient sans doute rien à voir avec le comte ; un coup d’épée dans le vent.

Un coup d’épée qui va me coûter la vie, oui.

L’homme n’était pas un grand combattant ; Aethel n’en était pas un non plus. Lhadhaniel ou Syriac n’auraient fait qu’une bouchée de ce type et passeraient déjà au suivant. Il commençait à regretter de s’être embarqué là-dedans sans avoir consulté l'un ou l'autre des deux chevaliers.

Concentre-toi.

La massa siffla quelques centimètres au-dessus de sa tête. Le danger passé, Aethel en profita pour planter la pointe de son épée dans le ventre de son adversaire. Après une seconde de résistance, le gambison céda et la lame s’enfonça dans ses entrailles. Le bandit écarquilla les yeux, leva son arme. Aethel tira violemment sur la garde de la sienne pour la retirer, se replier derrière son bouclier. C’était limite, pensa-t-il alors que son pavois maladroitement interposé sonnait comme un gong. Le choc remonta dans son bras, mais au moins l’écuyer était-il sain et sauf.

Son adversaire chuta dans la boue. Il saignait sans doute, mais comment distinguer le sang d’un homme dans la boue déjà rouge ? Aethel se releva, désengageant péniblement sa jambe de la terre humide.

Une soudaine douleur à l’épaule, et il tombait de nouveau, les deux genoux aspirés par le sol. Il tourna la tête et vit la hache ensanglantée, levée au-dessus de sa tête.

Je vais crever. Il leva son épée pour contrer le coup : son bras gauche, il ne le sentait plus, au point qu’Aethel se demanda s’il était encore attaché à son torse.

Le coup se perdit dans l’air. Aethel tenta de se relever. Je dois le tuer si je veux espérer… mais l’autre relevait déjà sa hache. Trop rapide. Son épée tinta et glissa de ses doigts. Je suis mort.

Mais l’homme n’attaqua pas. Il tourna la tête, comme s’il avait vu ou entendu une menace au coin de son champ de vision. Aethel n’entendait plus rien que la douleur de son épaule et le battement du sang dans ses oreilles. L’écuyer suivit le regard de l’homme.

La créature grondait. Ses muscles roulaient sous la courte fourrure noire et soyeuse et les plaques d’un métal noir et mat. Les babines de la bête découvrirent les dents. C’est con. Je ne pourrai même pas dire à Syriac que je t’ai revue

La panthère s’abaissa, puis ses pattes se tendirent. Elle bondit souplement, presque au ralenti, ou était-ce Aethel qui ne percevait plus la réalité correctement ? La hache s’éleva pour l’accueillir et glissa sans peine sur l’acier. Les crocs se refermèrent sur la gorge de l’homme. Il ne cria pas et la panthère avala son dernier gargouillis.

L’animal glissa en cercle autour d’Aethel. L’écuyer se rendit alors compte que les gardes de Gludio fuyaient. Lâches. Il les aurait bien suivi, si seulement il avait pu se lever. Le bouclier lui semblait de plomb. Il le détacha, ses doigts gourds peinant à défaire la sangle de cuir. L’objet tomba avec un splash mou et humide.

Mon épée… où est tombée cette saloperie ?


Ils avancèrent.

La bête bondit la première, sur un lancier en chemise. Cela laissa la voie libre aux autres. Mon épée… merde ! Son bras gauche pendait, inutile, et des rigoles de sang avaient nimbé l’acier de pourpre. Un bandit armé d’une épée courte dentelée avança. Connard. La bête sombre avait égorgé le lancier et se glissa vivement sous la lame d’un épéiste. Lâche.
Son nouvel adversaire bondit. Ses bottes dans la boue produisirent un infâme bruit de succion, comme un vulgaire baiser. Désarmé, Aethel lui saisit le poignet, pour le bien que ça pouvait bien lui faire. Il suffirait qu’il tire la dague à sa ceinture, et vu l’état de son bras gauche… L’écuyer planta ses ongles dans le poignet à travers le gant de cuir.

« Crève. »

Ses ongles, ses griffes percèrent le cuir, entamèrent la chaire, percèrent la peau ; le sang s’insinua sous les ongles d’Aethel, gonfla les veines de sa main. Il sentit le sang chaud remonter dans son avant-bras. Pas assez. La main gauche du bandit s’attaqua à son poignet, tenta de se défaire de lui. Aethel leva la sienne malgré la douleur de son épaule et frappa à la gorge ; ouverte, elle ne versa pas de sang. Crève. Crève. Crève. Donne-moi ta vie, ton sang pour le mien. Il le sentait remonter jusqu’à son épaule, combler ses veines vidées par sa blessure. Un frisson d’horreur agita le mourant.

Les muscles de son épaule se tissaient de nouveau. La douleur reculait et avec elle, le voile qui s’était imposé entre Aethel et le monde. Il vit que trois hommes étaient morts. La bête sombre revint à ses côtés, boitant d’une patte. Elle gronda, mais pas contre lui.

Il en restait cinq. Les cinq meilleurs.

Il tenait toujours le cadavre dans sa main gauche, encore chaud. Une impulsion lui fit ramener le corps contre le sien. « Donne, » s’entendit-il dire, un grondement du fond de la gorge qui lui rappelait celui de la panthère. Il vit le reste de vie auréoler le corps comme une brume. Il prit une grande inspiration et avala, surpris du goût délicieux de ce brouillard rougeoyant. La chaire devint froide entre ses doigts, et sa poitrine bouillonnait de puissance.

Les cinq hommes le fixaient.

« Monstre, » grinça l’un d’eux. Aethel fronça les sourcils. Ils se mirent en garde, mais ils lui semblaient bien moins assurés, subitement. « Monstre ! »

Une impulsion lui fit dire, tournant son regard vers le corps, de plus en plus lourd dans sa main gauche : « Tues-les. »
La panthère gronda comme si elle riait. Le cadavre ouvrit les yeux, des yeux vides, vitreux et morts. Puis il bougea ; lourdement, mais il bougea. Miracle. C’est moi qui ai fait ça, pensa Aethel. Au fond, il savait que ça devait être mal, mais sur le moment il était ivre, ivre de joie et d’une sorte de jouissance physique. Une part de lui adorait ça, comme le goût d’une nourriture délectable…

« Et toi aussi, » il sourit, pointa du doigt celui qui l’avait accusé. Une autre pulsion, une vague sortie de ses entrailles, pas de sa tête. Sa tête était morte, ensevelie sous le pouvoir… « tues-les. »

Le visage de l’homme se vida.

Il leva sa lame.

Et il se retourna contre ses amis.

Aethel posa la main sur la tête de la créature noire, s’attendant presque à ce qu’elle la lui arrache. Mais l’acier noir était chaud sous sa peau. Le félin inclina la tête pour accueillir sa caresse.

Il s’assit sur un muret de pierre qu’un arbre démolissait de son tronc, le dos contre l’écorce. Le félin quitta son côté pour poursuivre un fuyard. L’air sentait le sang comme au printemps, il pourrait sentir le jasmin.


Aethel ouvrit les yeux quand il commença à avoir froid. Une langue râpeuse léchait ses doigts. Il sursauta et retira sa main. Il lui fallut de longues secondes pour reconnaitre la créature, et d’autres encore avant de se rappeler qu’elle avait été à ses côtés.

Qu’est-ce qui s’est passé, ici ?

Son armure était couverte de sang séché. Le bout de ses gants de cuir avait été déchiré. Quand il bougea, son épaulière gauche, tordue et brisée, grinça et se bloqua. Il ne trouva nulle blessure en dessous.

Son épée trainait dans la boue froide, à côté de son bouclier. La panthère s’éloigna et retourna dévorer un cadavre.

« Arrête ! » Il fit de grands gestes pour l’écarter. « Dégage ! » La panthère bondit, s’écarta de quelques mètres et s’assit.

Il n’avait pas de quoi creuser une tombe, mais le muret offrait largement assez de pierres. Il se mit au travail alors que la nuit tombait. Le félin le regardait avec curiosité, comme s’il demandait ce qu’il pouvait bien faire.

« Va chasser ailleurs ! » Elle ne bougea pas. Ce sont des proies, semblait-elle dire. « Ces hommes auront une sépulture, tu ne pourras pas les manger. »

Comme s’il avait pu l’en empêcher. Mais elle ne bougeait pas, montant la garde.

« Tu avais déjà commencé, en plus. » Plusieurs gorges étaient marquées de crocs et de griffes. « Tu ne peux pas comprendre. Tu es une bête, tu n’as pas de conscience, toi. »

Elle s’extirpa de la boue et disparut entre les roseaux. Un ronron profond sortit de la gorge comme un dernier rire.
Pourtant, ça n’avait rien de drôle, n’est-ce pas ?

Aethel se remit au travail, et pensa, alors qu’il entassait des pierres tant sur ses alliés que ses ennemis : Ser Lhadhaniel serait fier de moi s’il me voyait agir ainsi.

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