[BG Nain] Jodian Annise

[Eriengaal]

Nom : Annise
Prénom : Jodian
Titre : Archéologue
Age : 59 ans
Sexe : Mâle
Race : Nain


Métier : Archéologue, chercheur.
Compétences : il sait fouiner là où il faut pour découvrir des vestiges rares de temps obscurs. Goût certain pour les énigmes et autres rébus.

Martiales : Sa meilleure arme, c'est son savoir. Compétences standard un marteau en main. Une certaine capacité à envoyer des patates de forain en cas de nécessité.
Magie : intérêt certain pour ce savoir dont il n'a que des bribes.
Social : C'est un nain séduisant, jamais avare d'un bon mot, il adore partager son savoir, et espère toujours trouver un interlocuteur intéressant.

Alignement : Loyal bon.
Langues parlées : Commun, nain, des notions de langues anciennes, il saura traduire grossièrement un texte ancien dans les autres langues avec un dictionnaire mais ne les comprendra pas instantanément si parlées en sa présence.

Description physique: L'œil rieur bleu-vert, les cheveux châtains clairs, une barbe de plusieurs jours ornant son sourire charmeur, Jodian est indubitablement un beau nain. Habituellement vêtu d'une armure de cuir, il saura parfaitement trouver une tenue de circonstances s'il doit fréquenter les spheres plus hautes de la société. Sa tenue habituelle inclut un bola suspendu d'un côté de sa boucle de ceinture et des haches de lancer de l'autre.

Description mentale: Jodian est un passionné d'histoire. Le savoir englouti par le temps lui paraît comme autant de découvertes qui l'attendent. Il peut être impétueux, voire aura tendance à se mettre dans les problèmes, mais son assurance lui permet bien souvent de se sortir des situations difficiles.

Situation financière : C'est un érudit issu d'une famille assez riche. Il dispose de plus d'appuis financiers pour ses recherches, notamment de la part d'une école de magie.
Comportement social : Chaleureux et bienveillant, il peut devenir agressif envers ceux qui menacent ses proches.
Type d’éducation reçue : Érudit. Gratin du panier dans son domaine.
Influence : Connu dans le monde de la recherche historique.
Pensée politique : l’histoire lui a appris que les régimes se font et se défont, et leurs vestiges est son fond de commerce.
Croyances : Sa foi en Maphr est inébranlable. Il a toutefois un intérêt et un respect pour toutes les fois du fait même de son activité.

Relations extérieures :

Elfes : Admiratif de leur culture, de leurs arts, et de leur importance dans l'histoire.
Humains : Ils sont, pour lui, le plus souvent le détonateur de l'histoire. Leurs intrigues et leur développement ont fait l'Histoire.
Kamaels : Il rêve de voir Gevurah, ses êtres sont un mystère qu'il rêve de percer.
Nains : il respecte les siens, mais regrette leur tendance à rester cloîtrés entre eux, culturellement. La discrétion du clergé de Maphr l'attriste un peu également.
Orcs : une culture fascinante, restée plus primaire sur certains points que d'autres comme en témoignent l'existence de tribus sauvages, mais pleine de secrets à révéler.
Sombres : grande curiosité. Leur culture du secret l'intrigue et il s'est juré de voir un jour Shel Oloth.

[Eriengaal]

Les ruines se dressaient devant Jodian. Deux arcs brisés majestueux trônaient au sommet de l’édifice, lui-même constitué d’un autre arc brisé gigantesque, typique de l’architecture elfique des anciens temps, soutenu par deux colonnes massives au milieu desquelles un arc en plein cintre, plus humble, laissait entrevoir l’entrée des vestiges de ce lieu si chargé d'histoire. L’ouvrage avait souffert des affres du temps, comme en témoignaient les salles effondrées de chaque côté du bâtiment principal, creusé à même la montagne, tandis que la façade, elle, avait été probablement ajoutée dans un second temps, dans un marbre désormais usé et sali par les millénaires. Les colonnes écroulées qui autrefois devaient soutenir les entrées des bâtiments adjacents avaient creusé de leur poids le sol là où elles s’étaient allongées.  L’entrée charriait un air chaud et pesant, qui contrastait avec la fraîcheur qui s’était abattue sur l’île aux murmures depuis plusieurs jours déjà. « Rien de naturel, ni de rassurant », se dit Jodian en son for intérieur. Il se tourna vers le mercenaire qui s’était présenté à lui, une heure plus tôt, à Althéna. Modérément grand, légèrement grisonnant aux tempes, d’une carrure moyenne pour un homme de guerre, l’homme lui avait paru courtois, voire légèrement obséquieux, très loin de l’image que lui avait laissée les dernières épées louées que l’archéologue avait eu à employer.  
- « Vous sentez cela ? », demanda le nain, d’un air grave. L’humain huma l’air chaud et secoua la tête.
- « La chaleur. Provenant d’un temple millénaire en ruines. Ça n’augure pas d’une visite touristique. J’aurais besoin que vous soyez vigilant, quitte à faire du zèle. » 
L’homme en armure opina du chef, le visage grave, puis se tourna vers l’entrée des vestiges, et ouvrit la voie.  À l’intérieur, une colonne avait cédé sous le poids des années, barrant le passage en diagonale, et Lorenz, le mercenaire, dut se baisser pour éviter l’obstacle sous lequel Jodian passa sans encombre autre que devoir incliner la tête sur le côté. Un escalier de grès s'enfonçait dans une noirceur opaque que seuls trahissait par les faibles soubresauts des flammes dansant au bout de leur torche. Lorenz dégaina son épée longue, plaça son bouclier devant lui, puis entama prudemment la descente des marches de l'ancienne école de magie. En bas des escaliers, un hall, jonché de squelettes, qui transpercé par des flèches, qui le crâne ouvert par une hache, ouvrait sur un couloir étroit et obscur d'une trentaine de mètres, éclairé tout du long par des oupilles espacées d'une dizaine de mètres, sans doute par une sorte de feu magique, et se terminant par un mur de marbre gravé. Sur le mur de gauche, deux couloirs situés à une dizaine de mètres l'un de l'autre ouvraient sur d'autres parties du labyrinthe, et un troisième, entre les deux, sur le mur de droite. 

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Jodian ouvrit son journal et tourna quelques pages pour arriver sur le croquis sommaire d'un plan, toutefois annoté à maints endroits de gribouillis indéchiffrables pour le mercenaire. Le nain observa son plan, leva le nez vers le mur de marbre, ses yeux glissèrent successivement sur les trois couloirs, puis retournèrent sur le croquis.
- « Il me faut observer ce mur », dit l'archéologue, désignant de son journal le fond du couloir d’un blanc pur détonant avec l’endroit. Lorenz approuva, laissa sa main empoigner plus fermement le manche de son épée, et s'avança prudemment dans le couloir, suivi de près par le nain dans son armure de cuir. Les traces des combats anciens étaient partout, mais d'autres corps, plus récents, témoignaient de la dangerosité de l'endroit. Jodian se pencha sur un corps.
- « Un humain. Le corps doit être là depuis une dizaine d'années, à en juger par son attirail... »
Le squelette, encore recouvert par endroit de peau séchée, gisait appuyé contre une large colonne en pierre. Une vieille flaque de sang séchée lui faisait office de tapis, et lui était assis, le bras toujours appuyé contre son épée, la tête supportée par le gorgerin de son armure de fer. Celle-ci montrait un impact de coup au niveau de l'estomac. Nul doute que le malheureux avait du lentement expirer, dans l'espoir que quelque sauveur vînt panser ses plaies. Jodian désigna le bouclier de Lorenz du menton :
- « Vous êtes bon avec ça ? »
- « Un des meilleurs, professeur. »
- « Gardez-le bien en poigne, ne vous éloignez pas, et faites attention à vos tripes. Les coups ont l'air d'avoir été portés bas. »
Lorenz continuait à avancer. Son armure, bien que dénuée de fioritures, semblait robuste. Le plastron, de taille moyenne, était manifestement solide, composé de plaques en écaille. La braconnière dénotait un peu, épaisse et couvrant particulièrement les hanches et l'entrejambe. Une croix d'Einhasad pouvait être vue sur chacune des genouillères, ne laissant aucun doute sur l'importance de la foi pour l'homme d’armes. Ses spallières, quant à elle, formaient autour de ses épaules deux sphères quasi parfaites, laissant une liberté de mouvement certaine à leur porteur. Sa posture était celle d'un homme habitué aux affres de la mêlée, et à en juger par sa manière de tenir son pavois, il y avait fort à parier que le bouclier était pour lui tout autant un moyen de se défendre que d'attaquer. Les deux hommes passèrent le premier couloir. Le mercenaire pivota, égide en avant, faisant face à l'ouverture, s'assura que nul danger ne les menace, interrogea Jodian du regard, puis repris sa marche en avant et s'orienta vers le mur de droite, qu'il longea jusqu'à l'ouverture suivante. A l'angle du couloir sur la gauche se trouvaient les ossements séculaires d'une des nombreuses victimes qu'avaient fait ce lieu au fil du temps, mais à en juger par la forme du crâne, et l'état avancé de délabrement du tissu de ce qui avait du, autrefois, être une tunique, Jodian se figura qu'il s'était agi d'un elfe, et probablement d'un des premiers pensionnaires du bâtiment, possiblement un de ceux qui avaient enseigné la magie aux humains, voilà des millénaires, en des temps si lointains qu'il était pour ainsi dire impossible de les dater avec un semblant de précision. C'est alors que Jodian distingua le grincement feutré, semblable à celui des dents de certains dans leur sommeil, comme Lorenz atteignait la deuxième ouverture du couloir, bouclier en avant. Le mercenaire eut juste le temps de placer sa jambe droite en appui derrière lui et de relever légèrement son bouclier que la lame d'acier s'abattit, rebondissant à l'impact sur le rempart de l'homme d'arme. Celui-ci recula d'un pas, prestement, laissant apparaître devant les yeux de Jodian l'assaillant, un squelette, sans doute humain, dénué de chair mais pourvu aux jointures de quelques ligaments qui grinçaient à chaque mouvement de l'abomination. Sans être mage lui-même, Jodian avait lu assez de livres sur le sujet pour savoir qu'une magie obscure était ici à l'oeuvre. Après son mouvement de recul, Lorenz avança de tout son poids vers son opposant, bouclier en avant, son visage montrant une fureur certaine qui n'avait pas transparu jusque-là à l'archéologue. Celui-ci resta interdit, spectateur de la scène. Le bouclier heurta le corps sans vie dans un bruit de craquement d'os funeste, et l'assaillant tomba sur le dos, pour seulement voir l'épée longue fondre sur lui. Jodian vit la lame d'acier traverser le couloir, une main squelettique toujours accrochée à son pommeau, puis la botte de son garde du corps s'abattit sur le crâne, le brisant tel un puzzle, et ramenant le corps au statut inanimé qu'il n'aurait jamais du quitter. Lorenz vérifia l'état de son adversaire, planta son épée à terre et adressa une prière à Einhasad, la remerciant pour l'issue favorable de ce combat. Jodian en resta interdit :
- « Vous êtes un homme de foi ? », demanda-t-il au vainqueur de l'affrontement.
- « Je suis un paladin de la déesse, oui. Elle m'a accordé sa grâce contre cette ignominie, je lui témoigne ma gratitude. »
- « Je m'avoue plus surpris par le fait-même que vos services aient été à louer. »
- « Je n'aurais pas accepté n'importe quelle mission. Ce n'est pas forcément dans mes habitudes, mais la nécessité m'a poussé à prêter mon épée à une cause autre que Ma Déesse. »
Les yeux de Jodian se posèrent sur le crâne morcelé au sol.
- « Bien content de vous avoir avec moi, en tout cas, et encore davantage maintenant que nous savons à quoi nous avons à faire. »

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Les deux hommes reprirent leur marche en avant, et arrivèrent dans une salle carrée d'une trentaine de pieds côté, qui abritait le grand mur de marbre. Six colonnes massives, munies pour la plupart de flambeaux brûlant d'un feu magique, soutenaient un plafond fait de voûtes en arc, fissuré par endroit, au dessus duquel se trouvait sans doute la pierre de la montagne dans laquelle avait été creusé cet édifice. Le mur de marbre, quant à lui, n'occupait pas toute la surface du pan en face de Jodian. Entouré de deux pilastres de grès, le mur qui avait attiré l'oeil du chercheur tranchait avec les deux murs de l'autre côté des pilastres, constitués d'un matériau vraisemblablement moins noble. Au cœur de ces derniers, dans de petites alcôves, des vasques attendaient, semble-t-il, des oboles depuis plusieurs centaines d'années. Le visiteur s'approcha du mur blanc, en observa les côtés, s'intéressa particulièrement à la jointure qui le liait de chaque côté aux pilastres, puis il se recula, pour faire face au fond de la pièce dans toute sa grandeur. Haut d'une vingtaine de pieds, le matériau était d'albâtre, parfaitement lisse malgré les années et les combats, à l'exception de lettres d'or d'un demi-pied gravées en son sommet, en langue elfique, toutes sur une même ligne, au dessus desquelles une moulure représentait un être ailé affrontant des flots furieux, et d'un cercle parfait plus sombre légèrement creusé dans le marbre, à hauteur d'homme, très exactement au milieu du rempart. Jodian fit signe à Lorenz de couvrir leurs arrières, et sortit à nouveau son journal, qu'il ouvrit d'abord sur le plan que le paladin imaginait être celui de ces ruines, même s'il ne pouvait se figurer ni où, ni comment l'archéologue aurait pu trouver une carte d'un tel endroit, puis son client tourna hâtivement les pages pour s'arrêter et se concentrer sur les glyphes couverts de dorures. Cela dura quelques minutes, l'érudit mâchonnant quelques mots comme pour lui, ses yeux multipliant les allers et retours entre son calepin et l'inscription. Un silence pesant avait désormais gagné les ruines, seulement troublé par le cliquetis de ce que Jodian imagina être d'autres squelettes victimes de sortilèges, tel que celui que le paladin avait réduit au silence un peu plus tôt. Le visage du nain se laissa finalement gagner par un sourire satisfait. Il se retourna vers son acolyte, un sourire carnassier aux lèvres, et déclama :
- « ‘Ennamar aul anharad Tel' tho nha.’ »
Intrigué, le paladin chercha des yeux un éventuel danger venant de l’arrière, puis il baissa légèrement sa garde et s’approcha de son client.
- « Et… que cela signifie-t-il ? »
Un petit rire s’étouffa dans la gorge de Jodian :
- « Je n’en ai pas la moindre idée !! »

[Eriengaal]

Il se détourna de l’humain, puis sortit de son escarcelle un nouvel ouvrage, visiblement ancien, dont il tourna les pages en piétinant de droite à gauche et de gauche à droite, son regard passant cette fois-ci plus lentement de l’inscription dorée au livre qu’il tenait entre ses mains. Lorenz se plaça à gauche du pan de marbre, dos au mur, de manière à pouvoir surveiller tout à la fois leurs arrières et les agissements de l’archéologue. Celui-ci semblait absorbé par sa tâche, fasciné par l’inscription qu’il tentait vraisemblablement de déchiffrer. Il lui fallut plusieurs minutes, pour finalement tourner la tête d’un air dubitatif vers l’humain :
- « ‘Seul dans le véritable cuir se trouve la vérité’. Je ne suis pas certain de ce que cela signifie… »
Il hésita un instant s’approcha du cercle parfait légèrement plus sombre au centre du mur, et y apposant sa main gantée de cuir. Il ne se passa rien, et Jodian recula d'un pas, l’air desabusé. Lorenz plissa le front :
- « Je ne comprends pas non plus. Il faut être une sacrée peau de vache pour préparer des énigmes qui n’ont ni queue ni tête dans ce genre. »
Les yeux de Jodian s’illuminèrent :
- « Lorenz, mon ami, vous êtes un génie. »
Le nain se rapprocha de la marque, retira son gant de cuir, et apposa cette fois-ci sa peau à la place où il avait appuyé une minute plus tôt. Un chuintement sourd commença à se faire entendre, à la grande joie de Jodian. Fasciné à son tour, Lorenz vint se placer derrière le nain, essayant de distinguer par où se faisait l’ouverture de ce qui manifestement semblait désormais être une porte. L’archéologue faisait de même, les yeux rivés sur le marbre qui semblait pourtant ne pas bouger. Lorenz remarqua alors que les vasques anciennes disposées de part et d’autre du marbre s'inclinaient peu à peu vers la porte. Le nain, tout à son marbre, ne s’en rendit pas compte, et attendait toujours, fébrile, un mouvement du mur devant lui. Lorsqu’elles eurent tout à fait fini de s’incliner, un cliquetis se produisit. La lourde main gantée d’acier de l’humain se saisit du nain par l’arrière, et la tira sèchement tandis que lui-même se jetait au sol dans le même mouvement, envoyant l’un et l’autre valser par terre, tandis que deux gerbes d’éclairs se croisaient là où se trouvait Jodian un instant plus tôt, pour aller mourir contre les murs latéraux. Le nain resta un instant interdit, au sol, yeux et bouche grand ouverts, tandis que le chuintement des vasques revenant à leurs positions initiales se faisait entendre. Lorenz, alourdi par le poids de son armure, peina un peu à se relever, puis se retourna vers son client :
- « Professeur, vous n’êtes pas blessé ? »
Le nain ne sembla l’entendre et vociféra comme pour lui-même :
- « Quel imbécile ! Seule dans la véritable peau se trouve la vérité ! Véritable ! »
Il se rassit, tourna la tête à droite et à gauche, puis sortit de sa besace un mortier et un pilon, qu’il posa par terre, avant de s’adresser à Lorenz :
- « Mon bon ami, vous souvenez du squelette au pied de la seconde porte, là où nous avons été attaqués ? Pourriez-vous me ramener le crâne ? »
Lorenz resta interdit. Le chercheur se voulut rassurant :
- « Ne vous inquiétez pas, il ne s'agit nullement de magie noire ou de ce genre de choses, juste de contourner un petit subterfuge laissé par les derniers habitants de cet endroit. »
Le paladin sembla hésiter, mais obtempéra finalement. Jodian se saisit de l'offrande, la plaça sur le sol, et brisa le crâne blanc du talon, sous le regard sévère de son complice. Il prit les morceaux d’os ainsi récoltés, les plaça dans le mortier et les pila en une fine poudre blanche. Il épousseta son pilon, qu’il rangea dans sa besace, et en sortit une outre, qu’il pressa à sa bouche, avant de la tendre à Lorenz, qui accepta et fit de même. La nain cracha alors l’eau de sa bouche sur ses mains, les frotta entre elles, puis les plongea dans la poudre d’os précédemment obtenue, avant de se redresser et de se présenter à nouveau devant la porte. La paladin vint se placer derrière lui, les yeux rivés sur les vasques. Le regard espiègle de Jodian suivit sa main, recouverte de cette pâte d’os blanchâtre, approchant peu à peu ce cercle magique qui semblait à présent la serrure de la porte de marbre. Il sentit son cœur s’emballer, comme il posait son membre contre le mur sous le regard inquiet du mercenaire. Un halo de lumière verte apparut alors sous la paume, puis deux points, plus brillants mais de la même couleur, plus vives, se mirent à briller de chaque côté de la main, sur le rebord du cercle. Les points se murent le long de la serrure, l’entourant d’un filin vert éclatant, puis ils dessinèrent, peu à peu, l’encadrement d’une porte dans le grechetto. La scène s’immobilisa un instant, puis une voix éthérée se fit entendre en provenance de la porte :
« Tho… »
Un chuintement sourd se fit alors entendre, et le marbre se fendit en deux pour laisser passer les deux visiteurs…