[BG Kamael] Asharim.

[Jokht]

• 
  • Nom : vyrine.
    Prénom : asharim. ( jugement, en kamaël )
    Surnom : ambassadeur - qu'une aile.
    Titre : —
    Age : cent deux années de vie.
    Sexe : masculin.
    Race : kamaël.
    
    Métier : ambassadeur kamaël & membre du conseil de heine.
    Compétences : spectral master, soulhound.

    • Combat : maîtrise poussée de l'épée et de la rapière.
      Magie : manipulation des âmes, invocation d'âmes.

    
    Métamorphoses : aucune pour le moment.
    
    Alignement : chaotique neutre.
    Guilde : ras.
    Faction : ras.
    Langues parlées : kamaël & langue commune.
    
    Autres : plus mince que les autres représentants de sa race - il parle parfois tout seul - son regard devient vitreux lorsque la fatigue l'accable - porte d'étranges petites fioles à la ceinture - son arme est attachée dans son dos par des lanières, il s'agit ni d'une épée, ni d'une rapière.
    
    

    ---

    
    
    ( description physique )

    ---

    
    
    Bien que fier représentant de Gevurah, Asharim ressort du lot par son apparence. D'une taille normale il est pourtant très mince, frôlant la maigreur. Ses cheveux sont légèrement rosés, son regard rougeoyant bien qu'empruntant une certaine opacité dès lors que la fatigue le touche. Longtemps adepte des bijoux et autres accessoires, il semble dans un autre état d'esprit à présent. Ses tenues sont plus sobres bien que dénotant d'une richesse importante. Les tissus utilisés sont nobles, le col haut et les manches parfois amples. Une unique boucle orne son oreille droite, cette dernière jonchée d'un cristal légèrement bleuté. Son cou opte, lui, pour une simple chaîne en argent à laquelle est attachée un pendentif de la forme du symbole Kamaël et de Gevurah. ( www )
    Cinq fioles émettant une lueur bleutées sont présentes à sa ceinture tandis que son arme est-elle attachée dans son dos, du côté opposé à son aile. Difficile à distinguer, cette dernière ne semble ni être une épée, ni une rapière et ce malgré que la taille soit assez similaire. Attachée par une lanière en cuir, elle dénote avec l'allure chétive de l'Ambassadeur.
    
    Spoiler:

    Ancienne description : Au premier coup d'oeil Asharim n'attire en rien l'attention comparé à son peuple. D'une taille standard aux autres ailés, il dispose d'une carrure des plus banale, paraissant plus svelte que les siens en observant avec insistance. Son allure est elle aussi un brin étonnante — bien que disposant de mimiques découlant de son éducation militaire jumelée aux standards de la noblesse, il semble opter pour un visuel changeant. Vêtements près du corps, cédant parfois pour un corset accentuant sa minceur, manches souvent amples ou cuissardes jonchées de plaques métalliques. Le kamaël s'évertue à côtoyer l'original, cherchant à se séparer tant bien que mal de son pedigree ailé.
    Adorateur de bijoux et de pierres précieuses, Asharim semble toujours en quête d'un nouveau trésor à dénicher. Pépites qu'il aime montrer aux yeux de tous, ne se privant pas de porter certaines de ses trouvailles tout en restant maîtrisé quant à la quantité à montrer. Son aspect arbore souvent une pièce de plusieurs races, tentative habile de lancer la conversation avec certains sans avoir à s'épuiser. Malgré cela, les apparences jouent la tromperie, usurpation que son regard trahit parfois. Les yeux rubis souvent hautains, observateurs ou accusateurs, il a souvent tendance à ne pas refléter cette allure qu'il cherche à cultiver.
    ( description mentale )

    ---

    
    Difficile à cerner, Asharim s'amuse à analyser autrui pour son bon plaisir. Oiseau en cage à ne côtoyer que les siens depuis longtemps, il semble comme emprunt à une vive envie de comprendre, de cerner. Adepte de la curiosité incontrôlée, il la laisse agir à sa guise, cherchant des informations partout, des plus croustillantes à la banalité la plus intense. L'ailé ne trouve pas cela insignifiant, non, le moindre grain de sable peut ensevelir le sablier. Souvent hautain, il ne parvient pas à dompter cette facette de sa personnalité inculqué par son paternel, jugeant le faible ou flagellant le naïf. La franchise est elle aussi une denrée qu'il affectionne, elle est sa camarade lors des discussions, pour le meilleur et pour le pire.
    Malgré cela, il ne s'interdit jamais d'user de manipulation pour atteindre ses fins. Le monde est peuplé d'un certain nombre d'individus faible d'esprit, en cela Asharim ne les blâme pas mais il ne s'interdira pas de profiter de cette part de faiblesse chez autrui. La gentillesse n'est qu'une idée saugrenue que les biens pensants aiment placer dans l'imaginaire collectif. Tout n'est qu'une question d'objectif, de bienfaits personnels. Au fond, c'est tout ce qu'il cherche, créer un cercle restreint autour de lui au sein duquel il pourra s'apaiser.
    
    
    Spoiler:

    Situation financière : moyenne sur les terres & aisée chez les siens.
    Comportement social : voyageur.
    Type d’éducation reçue : militaire & noblesse.
    Popularité et/ou influence : aucune pour le moment.
    Pensée politique : à définir avec le temps.
    
    Croyances : ( avis sur les Dieux )

    • Einhasad : niaiserie.
      Gran Kain : intérêt important.
      Eva : neutralité.
      Shilen : destructrice.
      Sahya : liberté.
      Pa’agrio : rage.
      Maphr : intrigue.

    
    Relations extérieures : (relations avec les autres races ; détaillez un minimum )

    • Elfes : un respect et une importante curiosité le taraude ; admiration.
      Humains : très nombreux, tous plus différents les uns que les autres ; parfois surprenants.
      Kamaels : prudence est mère de sûreté, toujours sur ses gardes ; profil bas.
      Nains : plus intelligents que les apparences ne le laissent croire ; prudent.
      Orcs : mélange de rage et de puissance ; à garder dans son camps.
      Sombres : de son avis la race la plus mystérieuse de par son passé ; à analyser.

[Jokht]

• ( le vilain petit canard )

  ---

  
  
  

  ---

  
  
  Le cuir des gants provoqua un léger son crispé tandis qu'il enlaçait de ses doigts le verre à pied qu'il tenait en main. Assit sur l'imposante chaise du bureau, il laissait appuyer son dos dans la matière moelleuse de l'assise tout en fixant un certain document. La curiosité venait rendre visite au faciès de l'ailé, son expression prônant l'intrigue au fur et à mesure qu'il avançait dans la lecture. Intéressant. Les choses semblaient aller de mal en pis en dehors de Gevurah mais nul n'avait jugé bon de le tenir au courant de ces derniers détails.
  L'atmosphère étouffante du bureau fît écho avec son état d'esprit alors qu'un soupir las se retira de ses lèvres pincées. Soudain une odeur qu'il pouvait reconnaître entre mille se propagea dans la pièce — une fragrance qu'une seule personne de sa connaissance osait mettre. Le mélange de différentes plantes de l'île des Kamaëls que cet homme semblait jalousement vouloir garder pour lui.
  
  « — et bien père, vous rentrez tôt aujourd'hui. » Asharim opta pour un ton posé, jouant l'acteur avec brio, comme si de rien n'était. Aucune raison pour lui de se repentir, de se recouvrir de culpabilité en ayant pénétré ce havre bien gardé, ce bureau au sein duquel il devait se retenir d'entrer. Et pourtant, c'était chose faite et après une telle lecture, il ne regretta en rien son passage à l'interdiction. L'arôme du parfum de son paternel embauma encore d'avantage la pièce, symbole de l'approche imminente de ce dernier qui avait préféré le mutisme jusque là. Sur le point de mettre ses pieds sur le bureau afin de braver encore d'avantage la patience de son géniteur il se voyait repoussé d'un revers de la main.
  « — sors d'ici, immédiatement. » Les mots du kamaël d'un certain âge sembla tels des couteaux tandis que son regard joua la même symphonie. C'est accompagné d'un salut militaire que Asharim se redressa non sans moquerie pour son interlocuteur en ne quittant, bien sûr, pas les lieux pour autant.
  « — pure curiosité à assouvir, comptiez-vous me parler de la situation en dehors de la cité ? » La voix était hésitante, ne sachant choisir entre le détachement ou l'agressivité. Lui qui aimait jouer l'acteur ne parvint pas à se dissimuler derrière un quelconque masque. Tout ce qui se passait ici le faisait serrer les dents.
  
  Encore une fois son père ne prononça pas un mot dans sa direction, prenant place là où il était posé il y a une poignée de secondes. Cet homme refusait donc toujours de lui offrir une chose aussi banale que de simples explications. Même mentir à l'encontre de sa progéniture n'était pas le minimum, le déni, l'ignorance, le rejet, voilà tout ce dont Asharim avait droit. Mais, non, certainement pas.
  « — si le silence est devenu votre credo permettez moi une nouvelle fois de passer outre vos règles. » Douce tension dans l'air qu'il se permit d'adopter, figeant son regard dans celui de son vis à vis sans le détacher un instant.
  « — jamais je n'ai demandé de pousser mon premier souffle, de naître d'une naissance naturelle issue de — même si vous prétendez le contraire, d'un amour entre mère et vous. Vous ne souhaitez pas ouvrir votre esprit à cette évolution à contrario de la majorité des nôtres, soit. Sachez cependant que je suis là, devant vous. C'est bête mais j'existe. » Asharim haussa les épaules puis vint récupérer son verre qu'il avait posé sur le bureau à son arrivée. Une légère gorgée puis il poursuivit.
  « — je suis d'ailleurs assez fier d'être la preuve qu'un jour dans votre vie vous avez été autre chose qu'un soldat, qu'un haut gradé Kamaël mon cher père. » A nouveau son verre frôlait ses lèvres pour achever ce qu'il restait à l'intérieur, le posant ensuite devant son paternel.
  « — quelle joie que d'avoir discuté avec vous et n'oubliez pas, un jour je vous serais utile, soyez-en sûr. » Un sourire entendu se sculpta alors sur ses lèvres.

[Jokht]

• ( perfide destin )

  ---

  
  
  

  ---

  
  
  L'agitation était à son comble dans la demeure, les soldats passaient puis se retiraient, rendant visite au paternel de Asharim. La cadence des pas se voulait importante, offrant un tempo fixe ne cessant de taper sur les nerfs du kamaël. Appuyé contre le mur du grand salon, il s'extirpa tant bien que mal de ses pensées, déposant son attention, son regard rubis en direction de celle qui lui avait donné la vie. Elle était là, dotée de sa prestance dont elle seule avait le secret. La femme était un parfait échantillon des ailés, grande, svelte à l'allure fine mais musclée. Qui croirait qu'un jour, une grossesse avait accompagné sa vie.
  Son faciès arborait une expression pensive, une inquiétude se permettant même de se dessiner sur ses traits souvent neutres. Bien plus aimante que son compagnon, elle n'en était pas moins une femme dure et exigeante à l'égard de son fils. Selon ses idéaux, sa façon de voir la vie, elle avait faussé ; pourtant, oui pourtant elle n'avait pu se résigner à interrompre d'une manière ou d'une autre la croissance de son enfant.
  
  Asharim le non désiré se tenait là, l'observant elle et son expression pensive, l'incitant à vouloir en apprendre d'avantage sur l'agitation présente dans la bâtisse. Longtemps qu'il s'était détaché de tout cela, il était un oiseau sauvage que nul ne parvenait à dompter. Pourtant, voilà qu'il se mettait à monter les escaliers afin pour rejoindre le centre névralgique de ce brouhaha. De la main il retira de son chemin les deux ou trois soldats venus faire un rapport, coupant la parole de son père sans aucune retenue.
  « — je peux savoir le pourquoi de tout ce remue-ménage ? » Tout en brisant la tension ambiante par sa nonchalance forcée, il croisa les bras, focalisant son attention sur la tête pensante.
  « — giran. Giran est tombée. » Son père emprunta un air solennel, joignant les mains, les coudes appuyés sur la table près de lui.
  « — et ? Ce n'est pas la première erreur que font les humains. » Un sourcil se hissa comme pour appuyer son interrogation. Son père était présent dans les hautes sphères de son peuple pour autant, jamais il n'avait daigné usé de ce ton pseudo abasourdi pour annoncer une nouvelle. Non, il préférait se focaliser sur les Kamaëls et leur avenir enfermé dans cette île, lui et cette façon de voir la vie d'une ancienne manière. Ce vieil homme était devenu obsolète, sa vision appauvrie et réductrice. Mais.
  « — je suis en revanche surpris que vous daignez me partager une information. » Là était toute l'intrigue de la situation, pourquoi briser le mutisme et intégrer Asharim dans ce genre d'histoire.
  « — ton frère était présent sur place et nous n'avons aucune nouvelle. » Un léger rire se fît entendre de sa part à l'écoute de la réponse de son père. Un résidus de rictus ne se retira pas de ses lèvres.
  
  Un frère, quelle ironie. Jamais ce pauvre fou n'aurait autorisé sa femme à concevoir un autre enfant, à se permettre une nouvelle fois cet acte jugé comme blasphème. Pas une seule fois il avait montré de l'intérêt à Asharim, jamais il n'avait jugé cela important malgré tout, un autre individu avait lui reçu la chance de briller, de recevoir son estime. Rhyam, lui et son grade important dans l'armée des ailés, sa carrure imposante ainsi que son talent à l'épée. L'image parfaite de l'unité Kamaël, celui qu'on obligeait à appeler frère.
  « — la mort frappe même les meilleurs, que voulez-vous. » L'homme frappa avec vigueur le bureau, faisant trembler tout ce qui était présent dessus. Asharim, resta de marbre face à cet acte, laissant la parole à son paternel, une chance.
  « — il va te falloir commencer à montrer du respect, il est en vie, il doit être en vie ! Il nous faut vite le retrouver. »
  
  Un lourd silence embauma la pièce, tous préférant baisser les yeux à l'exception des deux membres de la famille.
  « — et donc qu'attendez-vous ? Que je quitte la cité pour aller le chercher moi-même ? » La question s'échappa in extremis de sa bouche, propos ironiques qui ne se voulaient en rien sérieux bien que cette parole attisa d'une manière bien plus concrète l'esprit du vieil ailé.
  « — mais oui, quelle brillante idée ! Tu n'as pas ses qualités en revanche, tes talents en magie kamaël sont très développés, ton potentiel important. Tu es le candidat rêvé, te voilà avec la chance que tu attendais de prouver ta valeur, de te montrer utile. » Pour une fois, Asharim ne parvint à dénicher une réponse. Peut-être la tristesse de son géniteur était telle qu'il était prêt à tout. Quittant la pièce, il eut du mal à déglutir, sa salive porteuse de cette étrange mission à avaler. Lui qui rêvait de liberté, il allait bientôt devoir partir à la recherche de celui qu'il voyait déjà mort — car le destin se voulait railleur à son égard, à lui de se montrer à la hauteur de cette ironie.

[Jokht]

• ( Einherjar — maj Phantom Summoner )

  ---

  
  
  

  ---

  
  
  L'odeur de la liberté avait une bien étrange saveur ; un brin agréable au début elle possèdait un arôme doux comme le miel, attirant les ailes cherchant la célérité vers elle puis soudain elle se teintait, elle arborait une allure plus sombre, image des ténèbres. Asharim avait été trop gourmand — il souhaitait pouvoir se sentir respirer en dehors de Gevurah, arpenter des terres différentes, plus vastes et ce malgré le danger qui pouvait y résider.
  Il était partout, empoisonnant tout sur son passage ; l'Ire Céleste, des êtres capables de'engendrer des monstruosités et bien d'autres se dissimulaient dans les moindres recoins d'ombres. Tout cela le kamaël était prêt à l'affronter, à faire son possible pour survivre face à la moindre adversité pour autant, il n'avait pas pris la peine d'imaginer une dernière option à son équation. L'esprit de l'ailé avait tout traversé mais pas le manque d'estime dont il allait soudainement manquer face aux autres individus. Certains brillaient mais la majorité frappait son âme d'un violent coup d'estoc.
  
  La chambre miteuse s'habilla de la pénombre, brillant de par la lune se permettant de traverser la fenêtre ouverte, dévoilant une silhouette assise sur une chaise. Asharim était là, un brin dépité et pensif face à la situation qui se profilait face à lui dans ce monde qui lui était encore inconnu il y a quelques semaines. Il avait imaginé pendant des années, rêvé ce qu'il allait pouvoir vivre mais rien n'avait la sensation qu'il attendait. La déception le talonnait ; ceux que tous considéraient comme des héros n'avaient de l'intérieur rien d'aussi fascinant.
  Une bande de guerriers plus différents les uns que les autres ; qualité tout autant qu'un inconvénient. De sa franchise l'ailé avait parlé, il avait abordé et pourtant, il conservait ce goût de cendre en bouche. Un soupir s'échappa in extremis de ses lèvres pincées, les mains crispées. Qu'allait donc bien devenir ce monde ? Que devait-il faire ? Rejoindre ou attendre, espérer ou baisser les bras ?
  
  Son regard rougeoyant dans l'obscurité dansait en observant ce qui l'encerclait, interrompant sa course sur la pile de bouquins jonchés sur une vieille table dévorée en partie par les mites, meuble utilisé comme un bureau par le kamaël. Il avait osé étudier, se poser des questions sur ce qu'il était. Dans quel but ? Avec nonchalance il se redressa, refermant un bouton de sa chemise. Son pied se posa sur le plancher dans un léger appui, capharnaüm de grincements moins rassurants les uns que les autres. C'était peu dire, Asharim avait perdu de sa noblesse, devenant un simple voyageur ayant oublié le pourquoi il mettait les pieds en dehors de son île.
  Il n'était pas là pour s'amuser, rôder — retrouver un frère qu'il ne considérait pas comme tel, frère qu'il pensait déjà mort depuis longtemps. Son index se plaça autour de la chaîne encerclant son cou, s'enroulant dans cette dernière, symbole d'un instant de réflexion. Et si depuis le début il avait arpenté un mauvais chemin, qu'il s'était trompé sur les décisions à prendre ou les desseins à accomplir ?
  Le plus important était sa personne ; Asharim ne s'en était jamais caché. Il devait redorer son blason face à son paternel, prouver son utilité, son potentiel. Jamais il n'avait voulu sauver le monde, tendre la main, ce qu'il avait voulu depuis le début n'était tourné que vers lui et ses objectifs. Il devait convaincre les « importants », persuader son peuple, se faufiler dans les groupuscules pour sortir du lot. Que faire ? Du bout des doigts il tourna la page d'un livre qu'il n'avait pas daigné fermer, son regard devenant d'avantage écarlate. Son aile, elle, se teinta d'une magie bleutée, invoquant une âme qu'il avait attrapé il y a peu, la conservant pour une utilité bien précise.
  
  « — qui suis-je vraiment ? » se murmura-t-il, une étrange silhouette se formant à ses côtés. Il était un marionnettiste cherchant une scène pour briller. Pourquoi ? L'ailé avait bien du mal à dénicher la réponse mais il avait le temps de trouver une raison d'être. L'Ire Bestiale et autres joyeusetés pouvaient être un tremplin qu'il n'allait certainement pas manquer.
  « — n'est-ce pas ? » Il se tourna vers sa création, semblable à un esprit, résidus de l'âme qu'il avait conservé pour l'utiliser encore d'avantage.
  « — ma magie est merveilleuse. » Coquille vide prête à être esclavagée plutôt que dévorée.

[Jokht]

• ( Retour — passage Phantom Summoner en main )

  ---

  
  
  

  ---

  
  
  Il déglutit, allongé dans son lit Asharim avait bien du mal à ne pas penser à toutes ses sensations. Tout ce mal-être forgé dans sa chair, ressentis que son esprit se refusaient à abandonner. Son corps se crispait depuis des semaines, depuis qu'il était revenu de cet endroit semblable à l'enfer. Lui qui pensait la mort un châtiment, se trompait ; elle n'était qu'une libération, qu'un moyen d'échapper à la torture de l'esprit. Les mortels sont des êtres faibles, ils sont accros aux sensations, ont besoin de manger, de boire pour se sentir exister. Cela, tout cela, on lui avait retiré durant cette période qui lui avait semblé des années de souffrance.
  Il se redressa alors, à présent assis le regard dans le vide, les yeux toujours habillés de se léger voile qu'il ne parvenait pas à définir. Il voyait, il ressentait à nouveau mais tout lui semblait encore impalpable, semblable à des mirages. La moindre gorgée d'eau sonnait telle une cascade se déversant entre ses lèvres ; une bouchée avait cette saveur indescriptible, celle du meilleur repas jamais mangé, met angélique activant la moindre de ses papilles. Asharim était devenu dépendant à la vie, comme si son âme elle-même n'était toujours pas rassasiée.
  
  Le voilà debout sans même qu'il ne le réalise ; le sol craque à son mouvement mais il n'entend rien. Son esprit n'est pas détraqué et pourtant il croit la distinguer, cette pseudo voix, ce petit son balbutié à son oreille. D'un geste du revers de la main le kamaël essaie de le dissiper, la mâchoire serrée. Cette chose l'avait dévoré il y a des mois et bien qu'il soit revenu indemne, une partie de ce qu'il était est restée sur place. Un pas, puis un second, l'ailé a encore l'impression de ressentir le sable sous ses pieds et cette chaleur intense venir l'écraser avec vigueur. Il n'est qu'un serpent encerclé par le vide. Comment a-t-il survécu ? Pourquoi est-il revenu ?
  Grace à Elle. Asharim lui doit tout, sans elle il n'aurait pas réussi, l'homme aurait laissé son corps au milieu de cet endroit, n'attendant que la mort pour venir abréger sa douleur, celle de son esprit grignoté petit à petit par la noirceur de ce domaine. Soudain, ses genoux frappent par terre, la force ne le retenant plus et pourtant... Avec hâte son visage se redressa, sa conscience reprenant le dessus. Il n'était pas tombé, il avait été retenu, même ce simple geste lui avait semblé atténué par quelqu'un.
  
  « — shar'ona ? » Le prénom s'échappa de ses lèvres gercés, mordues par ses canines sous la pensée, l'angoisse. Asharim avait besoin de se concentrer, il devait réaliser d'où pouvait bien venir cette sensation. Il savait au fond de lui que son esprit était hanté par ce qu'il avait pu voir de l'autre côté, l'ailé avait conscience que cela serait doute le cas pendant très longtemps mais cela, non, il ne l'avait pas rêvé. La main tendue en face de lui, il se mît à incanter, cherchant tant bien que mal une réponse à sàon interrogation.
  Un sourire instinctif se présenta alors sur ses lèvres puis un rire. Ce résidus d'âme, il était faible mais il pu le reconnaître sans difficulté. Elle était morte près de lui, contre lui, son esprit s'était déversé proche de sa personne, elle s'était accrochée. Un soupir, ensuite, constatant la faible lueur de ce qui restait de celle qui l'avait tant aidé. Il claqua des doigts, toujours concentré ; l'âme prit une forme étrange, loin de celle qu'il avait connu, loin de Shar'ona Marros et pourtant, il la sentait au fond de cette carcasse.
  « — navré Yagger, tu ne seras pas plus qu'un souvenir, un souvenir palpable. » Murmura-t-il vers sa création, déposant tendrement sa main sur elle.

[Jokht]

• ( Ambassadeur — maj fiche personnage — avec beaucoup de retard )

  ---

  
  
  

  ---

  
  
  La silhouette se dessina lentement à la lueur de la lune tandis qu'elle descendait les marches de la bâtisse principale de Gevurah. Les pas étaient lourds, lents, comme indécis. Le kamaël passa la main sur son visage, cherchant à reprendre ses esprits. Il emprunta la première ruelle se présentant à lui, cherchant le moindre appui pour reprendre son souffle. Asharim n'était revenu depuis longtemps et pourtant, il avait dû retourner à la cité des siens pour annoncer son retour et discuter de la situation houleuse actuelle, sur le continent.
  Respiration saccadée et souffle court. Le dos contre le mur, il figea ses mains sur sa poitrine afin de calmer ses poumons en souffrance. L'ailé était encore faible, autant physiquement que mentalement. A moitié dans la pénombre que lui présentait la ruelle, il se laissa chanceler sur le côté, son corps totalement enseveli par les ombres, à l'abri de la lumière omniprésente de l'astre lunaire. Son esprit vagabondait, ne parvenait à se calmer.
  
  « — qui l'aurait cru ? » Question rhétorique, pour lui même tout en laissant son corps glisser, le fessier à présent au contact du sol. Moment de flottement, triturant ses doigts au rythme du cliquetis de l'eau d'une gouttière surchargée. Se calmer et reprendre le contrôle sur ce corps affaibli.
  Mao n'avait pas perdu de sa prestance, la première Amirale de sa froideur et de son franc parlé. Asharim aimait depuis toujours débattre, avoir la main sur la discussion et pourtant, depuis son retour du Purgatoire, il sentait son être sur un fil, ses pieds cherchant à ne pas perdre l'équilibre. Il choisissait ses mots avec plus de difficultés et c'est avec ce manque d'aisance qu'il avait dû rejoindre les appartements du Hiérarche, dans l'espoir de calmer les choses.
  
  L'ailé avait eu les mots hésitants mais il avait aussi opté pour la franchise ; contant avec sincérité ce qu'il avait vécu, ce qu'il était devenu, ce à quoi il aspirait à présent. Au fond, il voulait se sentir utile, l'homme tremblait à l'idée de redevenir vide, comme de l'autre côté. Son âme avait besoin d'être occupée, d'agir pour la meilleure cause à ses yeux ; les siens devenant la soudaine priorité pour lui, l'oiseau ne cherchant pourtant - avant sa disparition - qu'à chercher une échappatoire à cette cage dorée qui l'avait gardé enfermé durant tant d'années.
  L'étincelle de vie dans une main et la force du désespoir dans l'autre, Asharim parvint à offrir un monologue dont il n'était pas peu fier. Il avait senti au fur et à mesure de ses propos que plus son esprit fatiguait, plus il parvenait à accaparer l'attention du Hiérarche et sa plus puissante gradée. S'allier au continent, tendre la main au front et prouver la valeur de ce peuple se devant d'être considéré comme une pièce de l'échiquier - les seuls résidus de la totalité de son plaidoyer pour les siens ? Ou lui-même peut-être ?
  
  « — je ne sais pas ce que j'avais en tête, Shar'ona mais... j'ai réussi. » Un rire s'échappa de ses lèvres, de satisfaction ou bien de folie passagère, le concerné lui-même avait bien du mal à le dire, à le constater. Il ne faisait que rôder depuis trop longtemps et avait peut-être enfin déniché une raison d'être et de continuer à respirer. Il le sentait au fond de lui, l'ailé n'était plus la même personne, il était devenu un autre individu et même son corps avait besoin de bien de nouvelles choses pour espérer continuer à se mouvoir.
  La fatigue devenait presque plaisante tant la sensation forte lui avait redonné l'impression de vivre, de sentir quelque chose. Le manque l'ayant accablé durant les deux fausses années avait forgé en lui un vide qu'il devait combler pour espérer avancer. Se substanter n'était plus suffisant, il devait vibrer au rythme de prendre des risques ou de frôler la mort, à la cadence d'œuvrer pour quelque chose de concret.
  Pour l'instant, il le ferait pour Gevurah en tant qu'Ambassadeur - hors de question de cracher sur ce titre donné par Mao en personne et cette victoire.
  « — père, qui de nous a donc l'esprit trop étriqué pour notre peuple, à présent ? »