[BG Orc] Khlère

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Ashren
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[BG Orc] Khlère

Message par Ashren » mar. 12 juillet 2022 à 22h26

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Nom : Atuba
Prénom : Khlère
Surnom : La Guignarde. Je déteste ce surnom, mais il a la triste tendance à me coller à la peau. Après, je dois me rendre à l’évidence : j’ai clairement la guigne.
Age : 22 ans
Sexe : Féminin
Race : Orc

Métier : Cognarde Mercenaire et commerçante au gré des opportunités.
Compétences : Dans ma profession, il n’y a que deux compétences qui se tiennent : encaisser et maraver. Coup de chance, j’ai un certain talent pour les deux.
- Combat : Gladiatrices - Epées-doubles, masses… voire tout ce qui me tombe sous la main en fonction des situations.
- Magie : Si les Dieux m’en graciaient un jour, je serais prête à faire saigner les oreilles de tous les passants à hurler leur grandeur. Mais, il faut être réaliste : la magie m’habite tout autant que la vertu s’incarne dans les gagneuses qui font le tour des campements d’Azurs.
Métamorphoses : -

Alignement : Chaotique-neutre

Guilde : -
Faction : Anciennement de la Légion Azure, mais je n’y ai gagné qu’une volée de coups de pieds au cul pour toute solde.

Langues parlées : Commun et Orc. Enfin, je crois. Parfois je rencontre de tels dégénérés que je ne sais même plus en quelle langue je parle. Quoique si, je sais : un bon coup sur la trogne, ça c’est du langage universel.


Description physique : Je ne suis pas moche. Enfin, je crois. Enfin, avant de me faire broyer le renifloir dans des rixes, de me faire lacérer la peau à coups de lames et de griffes et de me faire fendre le crâne par ce broute-chiure de Mélick, j’avais une apparence convenable. Aujourd’hui, j’ai la tête de l’emploi. Je porte mes cheveux courts : ça limite les prises au combat. J’ai une mèche blanche dans ma frange, là où Melick, ce tricheur, m’a fendu le cuir chevelu avec une pierre. Autrement, mes cheveux sont d’un noir léger, presque cendré. J’ai quelques cicatrices sur la trogne, comme sur le reste du corps d’ailleurs, deux belles petites défenses que je me fais une fierté d’entretenir et une paire d’yeux d’un jaune opaque. Les yeux, c’est important dans les négociations et les miens font parfaitement l’affaire quand il s’agit d’intimider.
Sinon, à force de m’entraîner, de me battre et de rarement croûter convenablement, je me suis bâtie une silhouette plutôt svelte pour une représentante de mon peuple. Certaines diront un peu trop : j’ai moins de poitrine que la plupart des gamines Elfes. Mais c’est un avantage au combat ! Ça fait moins de surface à défendre et j’enfile plus facilement des armures. Quoique mes finances ne me permettent pas vraiment d’acheter et d’entretenir une armure. Je suis vêtue plutôt légèrement dernièrement. L’avantage, c’est que ça me rend plus vive. Le désavantage, c’est que le prochain coup que je me prendrai risque bien de me laisser sur le carreau.
Ah, et j'ai aussi un petit tatouage clanique, à l'effigie du Loup, quelque part dans mon dos.

Caractère : Je ne suis pas une fille facile, à vivre comme à pieuter. Pour ce dernier point, d’ailleurs, c’est plutôt moi qui entreprends plutôt que je ne suis entreprise. J’ai la mandale facile, une patience qui se mesure en secondes et une sale tendance à vouloir faire descendre de leur piédestal tous ceux qui me croient en-deçà de leur considération. Même si j’essaie de lutter contre ce trait, j’ai l’orgueil aussi vif que la plupart des Orcs. Une banalité pour un autre peut vite devenir une injure abrasive pour moi. C’est sans doute à cause de ça que je me retrouve sans cesse de la mouise. J’aurais peut-être une meilleure trogne aujourd’hui si mon égo ne m’avait pas valu mille et un gnons.

Autres : Deux vermines volantes me suivent presque partout depuis mon séjour dans les geôles de Dion. À croire que ces petites saloperies se sont attachées à moi. Elles sont devenues grasses à force de piller mon assiette. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais je n’ai jamais réussi à les éclater d’un coup de marteau : c’est qu’ils sont vifs les piafs. Je me console en me disant que s’ils faiblissent un jour ils feront un en-cas convenable.

Situation financière : Je suis une bestiole d’une rare richesse intérieure. Malheureusement, ma bourse ne reflète pas toutes mes qualités et s’évertue à être tout le temps vide. Entre mes frais de bouche et l’entretien de mes armes, je cours derrière les adenas comme un Légat derrière son égo.

Comportement social : Difficile de rester à un endroit quand on exerce ma profession, d’autant plus quand on a à peine des ronds pour se payer une nuit dans un établissement miteux. Je vagabonde au gré des contrats, mais j’avoue préférer le Sud. C’est toujours plus agréable de pioncer sous une brise doucette que de se peler les miches dans des steppes arasées à se faire cingler la trogne par le vent. Malheureusement, en ce moment je trouve surtout du travail aux alentours des lignes de front. J’évite de me mélanger avec les soldats ; les Azurs m’ont déjà causé trop d’emmerdements pour que je me risque à les côtoyer. Les autres mercenaires font une bonne compagnie, mais pas plus que le temps d’une nuit et seulement s’ils entretiennent. Je préfère être seule que mal accompagnée, et vu le chapelet de bras cassés qui ponctue l’Ouest j’ai appris à apprécier ma compagnie.

Type d’éducation reçue : Mon père m’a appris à me battre, à mains nues comme avec des armes. C’était un bon cognard ; un bon mercenaire. Il m’a appris presque tout ce que je sais ; j’ai appris à le haïr toute seule. Il m’a aussi appris à lire, écrire et compter. Des « impératifs » qu’il disait, sans quoi je risquerais de me faire enfler par mes employeurs. Il ne m’avait pas dit que même en sachant ça, je pouvais bien crever la gueule ouverte à cause des honoraires trop bas et de la raréfaction des contrats.

Popularité et/ou influence : Ah, que j’aimerais être populaire ; ça ferait peut-être venir les adenas à moi plutôt que je leur coure après. Quelques clients réguliers me connaissent. Ils savent me trouver aussi, ce qui est toujours utile pour me proposer des contrats. Des Azurs doivent se rappeler de moi aussi, mais sans doute plus en mal qu’en bien.

Pensée politique : La politique, c’est la préoccupation des rupins et des grouillots assez cons pour penser qu’on ferait autre chose que se torcher de leur avis.

Croyances : Je respecte les Dieux juste assez pour ne pas blasphémer devant leurs prêtres. Ou devant un gars assez fragile pour décider de me mettre au séchoir pour quelques mots. Mais, entre une Mère colérique, un Père qui ne sait pas la garder dans le futal et des gosses dégénérés, je ne risque pas de perdre mon temps à adresser une petite prière du soir ; ce n’est pas comme si prier allait me remplir l'estomac.

Relations extérieures :
- Elfes : Derrière leurs airs de précieux ils font d’habiles combattants. Jamais agréable de se les coltiner au combat, ils font trop attention à eux pour vraiment s’abandonner dans l’ivresse efficace d’un affrontement sanguinaire. Enfin, je les tolère tant qu’ils ne parlent pas trop. Que ce soit dans leur langue de bardes ou en commun, leur petite voix a le don pour me faire tinter les esgourdes.
- Humains : Ils sont nombreux, mais ce n’est pas le nombre qui parvient à noyer leur connerie. Ils font des combattants d’une fiabilité remarquable… quand ils se mettent à quinze contre un ou se baignent dans la tricherie.
- Kamaels : J’ai rarement vu des combattants plus fiables que ces piafs. Dommage que tant d’entre eux s’accrochent à des impératifs d’obéissance et de hiérarchie.
- Nains : Ils font de bons cognards. J’aime bien leur latter le renifloir ; c’est plié en un coup de genou : même pas besoin de se baisser. Mais, même quand on ne se latte pas ils font une bonne compagnie.
- Orcs : Les seuls cognards véritablement fiables en ce bas monde. Certains font un peu trop cas de leur honneur et des traditions, mais sinon ils font des collaborateurs efficaces.
- Sombres : Ils ne valent pas mieux que leurs cousins blancs, quoiqu’ils m’apportent la bénédiction d’avoir plus tendance à être taiseux que bavards.

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Ashren
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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Ashren » dim. 17 juillet 2022 à 19h18

Mémoires de Khlère Atuba, Cognarde de son état

Si un cognard m’avait dit un jour que je manierais la plume avec plus d’aisance qu’une lame, je me serais fait un plaisir de lui envoyer une mandale en plein dans le renifloir pour lui faire reconsidérer ses inepties. Je ne me doutais pas que l’âge m’imposerait cette réalité. Je peux encore tenir un tranchoir et j’ai l’expérience pour envoyer valdinguer la plupart des sans-bourses qui pensent atteindre la gloire en s’attaquant à une vieille Orc, mais l’âge m’a privé de ma souplesse et de mon endurance d’antan. D’antan, à vrai dire, mis à part des souvenirs il me reste ma bonne vieille hargne, cette colère que j’ai au fond de moi et que je laisse exploser à l’envi. J’ai longtemps cru qu’il me fallait la contrôler ; l’âge m’aura appris qu’il n’y a rien de mieux que de la laisser filtrer pour l’apaiser.

Enfin, je suis vieille, mais j’ai encore des souvenirs et des notes de mes jeunes années. Maintenant, à moi d’écrire ce que j’ai vécu pour laisser comme trace de mon passage sur cette terre autre chose qu’un sillage de violence. Qui sait, mes mémoires permettront peut-être à quelques cognards pour ne pas reproduire mes erreurs.

Chapitre Premier : La connerie orgueilleuse

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Le capitaine a demandé des volontaires pour mener un « assaut » vers le château d’Oren, dès demain. Rien de nouveau, sauf que cette fois-ci j’ai fait la connerie de lever la pogne. À trop m’emmerder au milieu des autres Azurs, mon instinct de survie s’est ramolli. À moins que ce soit pour me sentir vivante ? Enfin, je n’en sais rien de tout ça ; ce sont des préoccupations de philosophes, pas pour une cognarde comme moi !

On va encore se rappeler au bon souvenir des Mahums planqués derrière leurs murs. Ils crèvent la faim à ce qu’on dit. C’est peut-être mieux que de crever d’ennui. La faim j’ai connu, mais un emmerdement semblable à celui dont je dois m’accommoder depuis que j’ai intégré la Légion, ça c’est une vraie raison de calancher.

Ça fait des mois qu’on campe dans la plaine face au château, à vider plus d’outres que de carquois. On va peut-être enfin réussir à rappeler aux Mahums qu’on est là pour leur ravaler la truffe et pas seulement pour occuper une horde de couillons. Et puis, je commence à en avoir plein les esgourdes des gémissements nocturnes de ceux des soldats qui passent leurs nuits à se poignarder en pensant à la péquenaude qu’ils ont laissée au pays.

Heureusement, les volontaires semblent passer plus de temps à manier l’épée qu’à se dégorger le poireau. Malheureusement, ils sont bleus comme leurs tabards. Ce ne sont rien d’autres que des chiards d’Althéna qui s’imaginent être des combattants aguerris et imperméables à la peur simplement parce qu’ils se sont amusés avec des bèches et des râteaux pendant quelques mois « d’entraînement ». La sortie de demain va les faire redescendre sur terre, ou passer sous terre pour certains. J’espère juste qu’ils ne m’entraîneront pas avec eux. Je me fais chier, mais ce n’est pas pour autant que je compte me faire estourbir par un Mahum.

Les oriflammes du camp ne tarderaient plus à disparaître derrière nous, à mesure que nous gravissions la pente menant jusqu’au plateau sur lequel avait été construit la saloperie de château qui nous résistait depuis des mois. Ou plutôt, la saloperie de château contre lequel nos généraux, dans leurs beaux atours, leur illusion d’expérience et leur manque flagrant de tripes, refusaient de lancer un véritable assaut. Des mois que des volontaires se contentaient de prendre la température, et par température je veux bien sûr dire des tonnes de caillasse sur le coin de la tronche.

Aujourd’hui l’ennui me comptait parmi ces abrutis. Une belle journée pour une belle connerie. Le soleil était haut et le ciel avait été bien avisé de ne pas nous pisser dessus ces dernières semaines. Le plateau serait sec et nous pourrions avancer sans risquer que l’herbe se dérobât sous nos pieds ou de perdre une chausse dans de la boue fraiche.

Dix-sept suicidaires m’accompagnaient, mais pas un officier. On n’avait pas encore atteint le plateau que je devinais déjà qu’on courait au fiasco. Parmi les dix-sept, quinze péquenauds tout juste sortis de leurs champs à Althéna ; des jeunots aux joues roses qui confondaient la réalité d’une guerre avec une aventure que l’on raconte au chevet d’un chiard qui se refuserait au sommeil. Ils se rendraient bientôt compte que l’auto-persuasion ne faisait pas un guerrier. Une naine nous accompagnait également. Elle avait les bras solides mais il lui fallait faire deux foulés pour en couvrir une des nôtres. Si elle ne s’essoufflait pas avant que les réjouissances commençassent, elle prouverait peut-être son utilité. Puis, il y avait le dernier, ce salopard de Melick. Il n’en était pas à sa première sortie et il avait le mauvais goût de toujours en revenir. Cette ordure se prenait déjà pour le chef, à donner des ordres et à se mettre en queue de procession. Mais, pour l’heure, je rongeais mon frein. J’avais à l’esprit de castagner du Mahum. Melick pourrait attendre. Ou mieux : il pourrait se faire aplatir au beau milieu de la plaine et nous gracier de son absence.

Une bourrasque me fouetta le visage. Le château se révéla à mes perceptions dans tout son délabrement. Malgré la distance, j’humais l’odeur rance de la mort et de la maladie. Les Mahums crevaient lentement entre leurs murs. Le désespoir les gagnait peut-être, mais je ne me leurrais pas car il pouvait se révéler une motivation bien délétère.

Les autres volontaires me rejoignirent bientôt. Les derniers feignaient la vigueur. Je les devinais déjà exténués, les bras en feu à porter le tronc d’arbre qui nous servirait de bélier pour aujourd’hui. Comme quoi, avoir l’habitude de jouer de la bèche ne les avait pas préparé à se trimbaler une arme de siège. Mais ils tenaient bon, les bougres. Peut-être que les insultes de Melick, qui fermait la marche, les galvanisait. Ou peut-être que leur égo de jeune mâle les empêchait de lâcher prise et d’avouer que leur place légitime se trouvait encore dans les jupons de leur vieille.

Nous avançâmes sans adopter de formation pendant un temps, même si ça démangeait les petits foutraques. Sans officier pour aboyer un ordre et jouer de sa prétendue autorité, il n’y avait aucune chance pour que je tinsse le rang avant que ce fût véritablement utile. Melick non plus ne rentrerait pas dans le rang. Même si ça me striait le fondement que de l’avouer, il avait assez d’expérience pour savoir quand paresser et quand s’y mettre sérieusement. Tant que nous étions hors de portée des armes de siège des Mahums, aucun besoin de nous agglutiner et que les effluves des chiards qui allaient à leur premier combat m’assaillissent.

Des pierres ponctuant le plateau, sans doute des bouts de muraille que les Mahums avaient préféré nous envoyer sur le coin de la tronche plutôt que de rafistoler leurs défenses, nous indiquaient les points à partir desquels il fallait s’attendre à une riposte. Une bonne indication, mais loin d’être exacte : je devinais que les moribonds allaient de plus en plus galérer à porter des grosses pièces et qu’ils se contenteraient bientôt de nous caillasser à coup de grenaille.

Je m’arrêtai juste derrière un rocher assez haut pour me protéger si je m’agenouillais. Je fis craquer ma nuque, sanglai mon bouclier d’Azur bien fermement à mon avant-bras gauche et saisis ma lame de la main droite.

Allez la bleusaille, se fendit Melick en faisant des moulinets de son épée, c’est maintenant qu’on entre dans la légende.

Je me retournai en grognant, me pinçant la lèvre supérieure avec l’une de mes défenses. Il faut toujours qu’il ouvre sa grande gueule, pensai-je.

Melick devança les porteurs du bélier et vint se planter entre deux rochers. Là, il se retourna, ficha son épée dans le sol dans une parodie du conquérant qu’il se pensait être, et posa ses mains contre ses hanches.

C’est à partir d’ici qu’on va bosser pour prouver aux Mahums qu’on en a là-dedans ! fit-il en s’agrippant l’entrejambe. Enfin, pour ceux qui en ont vraiment… compléta-t-il en ricanant en laissant glisser son regard vers moi et la nabote qui venait se planquer derrière mon caillou.
Ferme-la Melick ! objectai-je. C’est pas un broute chiure dans ton genre qui va rentrer dans la légende. La seule chose que des bardes ne chanteront jamais à ton sujet, c’est…

La naine m’interrompit d’une main posée sur mon avant-bras. Je m’empourprai, retenant une gifle de partir à grande volée. D’ailleurs, je ne sais plus trop ce qui retint ma main. Peut-être le souvenir de l’avoir besognée l’un de ces soirs, mais la gnole a depuis effacé ce souvenir. Restait que j’avais perdu la joute oratoire ; pire, j’avais abandonné ! Un abandon qui alimentait la hargne déjà trop présente en moi, poussant contre mes sensations, tambourinant dans un coin de mon crâne et m’exhortant à pulvériser la sale tronche de ce connard d’humain. Mais je me retenais, sinon difficilement.

Vous voyez mes petits gars ? Rien dans le froc, tout dans la gueule ! renchérit Melick. C’est ça les grognasses. Heureusement qu’on est une belle brochette et qu’on va porter ce bélier plus loin que n’importe qui d’autre avant nous. Pas vrai les gars ?!

Une clameur bovine accueillit ses propos. Je me détournai complètement de cette bande d’abrutis. Melick leur aboyait des ordres et, lentement, les péquenauds manœuvrèrent pour adopter leur formation. Quatre hommes se tenaient au centre, l’arme au fourreau et le bouclier remisé dans leur dos, leurs mains toutes entières occupées à soutenir le poids du bélier. Six hommes gardaient les flancs de chaque côté, dont Melick qui avait enfin décidé de se mêler à sa petite troupe d’incapables, les boucliers dressés au-dessus de leurs têtes. Restaient deux places à prendre en tête de formation : une courtoisie du chef du jour qui nous réservait la pire besogne.

Allez la courtes-guiboles, lançai-je à la naine. On nous a réservé des places de choix pour nous faire caillasser la tronche.
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Lève ton bouclier ! soufflai-je à la naine entre deux salves de cailloux. Là, ce sont nos chevilles que tu protèges !

La courtes-guiboles grimaça et leva difficilement son bouclier. Je devinais aisément les tiraillements paralysant ses muscles. Pour cause : je ressentais assurément les mêmes. Cela faisait déjà dix longues minutes que nous progressions sous une pluie de pierres, les plus petites de la taille d’un poing, les plus grosses d’un mâtin. Je me doutais que les Mahums devaient avoir plus gros, plus lourd, en stock. Mais, déjà, la grenaille suffisait à nous éprouver. Chaque impact sur mon bouclier irradiait mon bras de douleur. Je ne me risquais pas à l’abaisser, mais je devinais le bouclier réduit à l’état d’une feuille de métal cabossée ; et mon bras passé du vert à l’écarlate.

Nous avancions lentement, au rythme des porteurs du bélier. Melick hurlait des ordres rendus inaudibles par les mille impacts de la roche sur l’acier protégeant nos chairs. La bleusaille n’avait pas encore déguerpi. Ils avaient des gonades finalement. Mais, pas trop grosses non plus : le bombardement Mahum masquait les sons, mais l’odeur de ce qu’ils avaient lâché au fond de leurs guêtres me parvenait sans tempérance.

Un impact m’arracha un grognement. Puis, vint l’un de ces rares silences, bientôt brisé par un ordre de Melick.

Ils rechargent leurs engins ! hurla-t-il. C’est l’occasion, on avance. Allez les gars !

Et, pendant ce rare laps de temps pendant lequel les machines de guerre Mahums se taisaient, nous avançâmes. Sauf qu’il ne fallut pas plus de dix secondes pour qu’un sifflement parvînt à nos esgourdes, annonciateur du chant des roches. Nous progressâmes donc d’à peine quelques mètres avant que notre avancée fût à nouveau ralentie par des salves incessantes de projectiles.

Je jetai un coup d’œil circulaire par-dessus mon épaule. De la sueur perlait des visages des gaillards et leurs jambes flageolaient tant de peur que de fatigue. Dans un coin, mon regard glissa sur Melick, toujours en train de beugler des ordres dont je devinais sans mal la teneur : avancer, avancer et toujours avancer. Alors, nous continuâmes à avancer.

Il y a un tronc devant, m’indiqua la naine en hurlant.

J’abaissai légèrement mon bouclier, juste le temps de repérer le terrain à travers autre chose qu’une fente laissant à peine filtrer la lumière. Comme l’avait annoncé la nabote, un tronc de dimensions similaires à notre bélier se trouvait sur notre trajectoire.

Obstacle droit devant ! hurlai-je à l’attention de l’Azur me collant au fondement. Un vieux bélier ! On contourne !

L’information se répandit dans la tortue comme une rumeur au sein d’une convention de gagneuses. Puis, l’information me revint, mais pas celle que j’attendais.

On enjambe ! m’hurla le clampin derrière moi.

Je grognai. Quelle idée de merde, songeai-je en lorgnant la courtes-guiboles, livide. Cette connerie lui arrive à la taille, on ne passera jamais.

Soudain, un de ces rares moments de silence nous assaillit, alors que nous ne nous tenions plus qu’à quelques pas du bélier abandonné. Melick hurla son ordre et les Azurs s’animèrent d’une petite foulée. Poussée par leur élan, j’avançai, tirant la naine au-dessus du tronc alors-même que je l’enjambais.

L’obstacle passé, nous allions reprendre notre formation quand un son m’alerta. Cette fois-ci, il ne s’agissait nullement d’un sifflement annonciateur de grenaille, mais du craquement d’un bois soumis à une tension telle qu’il devait approcher son point de rupture. Alors, je perçus l’ombre et je compris. Je ne levai même pas yeux : je savais ce qui arrivait et j’avais la ferme conviction que la broutille qui me servait de bouclier ne m’en protégerait pas. Je chassai la naine d’un coup de pied avant de me jeter moi-même sur le côté. L’instant d’après, un bout de muraille lourd de plusieurs tonnes s’enfonça là où nous nous tenions.

On s’arrache ! hurlai-je aux Azurs qui nous talonnaient, cependant que je gisais sur le flanc.

Mais, déjà, ce broute-fientes de Melick me contredisait.

On avance les gars ! hurla-t-il. Montrez à cette cul-vert qu’on a des couillards et une bonne tête ! Encore quelques mètres et on sera sous la portée de leurs engins de siège ! Encore quelques mètres et on sera la troupe qui se sera la plus approchée des murailles ! Allez ! On fonce !

Trop habituée à obéir, la bleusaille resserra les rangs et continua d’avancer. Je dardai sur Melick un regard noir ; lui m’ignorait royalement, tout comme la nabote d’ailleurs. Puis, ce fut elle que je cherchai du regard. Je ne la vis nulle part. Elle a dû galoper, pensais-je. Au moins une qui en a dans le cabochon.

Je roulai d’un flanc à l’autre pour prendre l’élan nécessaire pour me redresser. Ma ruade puis mon bond avaient entamé mes réserves d’énergie et je peinai à me tenir debout sur mes jambes. Puis, je me retrouvai à nouveau au sol, percutée par ce que je compris plus tard être ce bâtard de Melick prenant ses jambes à son cou.

La bleusaille avait avancé de quelques mètres avant que de nouveaux pans de muraille n’accueillissent leur progression. Désormais, tous fuyaient de manière désordonnée. Certains se faisaient cueillir par la grenaille pleuvant derechef sur la plaine.

Désorientée, l’esprit nimbé d’une brume que je ne connaissais que trop bien et qui m’indiquait que la conscience m’abandonnerait promptement, je rampai jusque derrière le pan de muraille que j’avais plus tôt esquivé pour y trouver un abri. Là, j’y trouvai la nabote. La fatigue m’avait finalement trop affectée pour que mon coup de pied fût efficace. Melick et la bleusaille fuyaient ; moi, je resterais planquée derrière mon caillou jusqu’à la tombée de la nuit où j’espérais pouvoir rejoindre discrètement le camp. Et j’y resterais avec les guiboles agitées de spasmes de la naine pour toute compagnie.

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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Ashren » dim. 17 juillet 2022 à 19h18

Chapitre 2 (en cours de rédaction)

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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Ashren » dim. 17 juillet 2022 à 19h20

Chapitre 3 (en cours de rédaction)

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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Ashren » dim. 17 juillet 2022 à 19h20

Chapitre 4 (en cours de rédaction)

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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Ashren » dim. 17 juillet 2022 à 19h21

Chapitre 5 (en cours de rédaction)

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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Ashren » dim. 17 juillet 2022 à 19h21

Chapitre 6 (en cours de rédaction)

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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Ashren » dim. 17 juillet 2022 à 19h22

Chapitre 7 (en cours de rédaction - fin du BG à la création du personnage)

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Elerinna
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Re: [BG Orc] Khlère

Message par Elerinna » dim. 28 août 2022 à 18h53

Mp envoyé le 28/08/22

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