HRP : Membre de l'inquisition avec approbation de Soïm.
La jeune femme lisait son propre journal, assise devant un feu. Une tenue soignée, contrastant un peu avec le paysage sauvage, à l’extérieur de gludin, pas trop loin des champs. Elle avait le visage en larme, mais les traits rongés par la colère. Elle relisait certains passages écrits de sa main.
« C’est lui qui m’a tout enseigné. Il m’a montré la vérité à travers le tissu de mensonge. On ne pouvait se dévoiler, nous avions besoin de rester discret. Il était mon enseignant, même qu’il était payé par mes parents. Il se chargeait de m’apprendre les langues des autres peuples, celle qui méritaient d’être apprise. Aux yeux de certains, j’étais intelligence. À ses yeux à lui, j’étais suffisamment jeune pour reconnaitre la réalité. Afin de bien me faire comprendre, il m’expliquait toujours les deux côtés. Comment notre père avait été trahit par sa femme, alors qu’il ne faisait que vivre librement, tel que nous devrions le faire. »
Tout près d’elle, un jeune homme ligoté, arborant les couleurs d’Einhassad. Lui aussi avait des larmes aux yeux, mais pas pour les mêmes raisons. Il avait les lèvres cousues ensemble, incapable de parler. Il n’arrivait qu’à laisser sortir des plaintes de douleur étouffés.
- Je t’ai empêché de parler, car il n’y a aucun mot que tu pourrais prononcer qui changerait mon avis sur toi. Tu t’es dévoué à propager leur mensonge. Tu as dénoncé une personne qui m’était chère. Tu étais son élève, il a voulu t’apprendre. Tu as refusé ses enseignements, tu t’es entêté au mensonge. Je compte le venger. Il n’y aura pas que lui. Tous les autres, Tous ceux qui ont périt de votre lame, de votre feu « purificateur ».
Elle lui parlait, mais n’avait pas vraiment besoin de lui parler. En réalité, plus longtemps il vivait, plus le risque était grand. Elle n’avait aucun remord pour lui, ni pour ses amis, ou sa famille. Lentement, elle planta sa dague à sa nuque, sans plus ni moins. Une fois le corps inanimé, elle le fit rouler dans un buisson pas très loin, reprenant la lecture de son journal.
« Depuis ce temps, je n’ai qu’une seule envie, de voir cette organisation complètement détruite. J’ai rencontré Oman, Frère Oman, plutôt. Il a toujours eu un regard étrange, insistant, sur ma personne. Il y a quelques jours, j’ai compris pourquoi. Je connaissais bien les préceptes d’Einhassad, j’en parlais librement en ville. D’un autre côté, je m’entrainais au combat. Il me fit une offre que j’étais incapable de refuser. Rejoindre cette organisation que je déteste tant. Il n’y a pas de meilleur endroit pour se trouver qu’au milieu de la tanière du loup. Je pourrais aider à faire disparaitre de mes frères et sœurs, pour leur éviter une mort inutile. De l’autre côté, je pourrais me rapprocher d’Hemar’Kaush, cet individu qui devrait finir la tête sur un pique. Pour certains, il est le sauveur. Pour nous, il ressemble au marionnettiste. Il manipule les gens avec une fausse vérité. La seule différence, c’est qu’il le fait pour un gain personnel, et non pour la destruction de la vie. En me joignant à l’inquisition, je serai en mesure de lutter contre l’Ire Bestiale d’un côté et de l’autre, veillez sur mes frères et sœurs, en éliminant ceux qui les menacent ouvertement. Credimus in Kain. Liberi sumus. Et nos unum sumus. »
Avant de se relever, elle déposa son journal dans le feu. Elle ne pouvait se résigner à laisser un document aussi important de sa vie. Les écrits restent, c’est ce que plusieurs disent. Elle l’observait bruler, s’assurant qu’il ne reste que des cendres, avant de retourner vers Gludin. Il était temps pour elle de retourner à sa nouvelle vie, en Giran, cœur de l’inquisition d’Einhassad.