[BG Elfe] Astrael

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[BG Elfe] Astrael

Message par Sendo » lun. 5 décembre 2022 à 08h46

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Nom : Raloren
Prénom : Astrael
Surnom : Barrac
Titre :
Age : ~777 années (né en l’an 190)
Sexe : Masculin
Race : Elfe
Métier : Anciennement Capitaine du Narmo Cale
Spoiler:

Compétences : Chante Lame.
- Combat : Maniement de l'épée et de la lance.
- Magie : Quelques légères notions en soin.
Métamorphose : -

Alignement : Bon à tendance Neutre / Loyal envers son peuple et ses amis.
Guilde : Aucune
Faction : Aucune
Langues parlées : elfique, commun.

Description physique : Long cheveux gris, yeux bleus, et silhouette élancée.
Caractère : Généreux, Calme,
Autre : Dessine et sculpte à ses heures perdues, appétence pour l'art.

Situation financière : Actuellement modeste, anciennement aisée.
Comportement social : Taciturne avec les inconnus (Sujet à des crises de paranoïa et à des troubles anxieux) loyal, curieux, ouvert d’esprit (Fidèle aux coutumes elfiques et respecte les croyances des autres peuples.)
Type d’éducation reçue : Religieuse, Lettrée & Militaire.
Popularité et/ou influence : : Anciennement très populaire à Heine.
Pensée politique : Pour la liberté des peuples.

Croyances :
- Einhasad : Croyance
- Gran Kain : Indifférent
- Eva : Croyance & Prie
- Shilen : Indifférent
- Sahya : Indifférent
- Pa’agrio : Indifférent
- Maphr : Indifférent

Relations extérieures :
- Elfes : Loyal et Bienveillant
- Humains : Courtois
- Kamaels : Courtois
- Nains : Fraternel peuple qu’il apprécie
- Orcs : Courtois
- Sombres : Courtois
Dernière modification par Sendo le jeu. 22 décembre 2022 à 22h52, modifié 7 fois.
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Re: [BG Elfe] Astrael

Message par Sendo » lun. 5 décembre 2022 à 23h37

Préludes

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Premier Chapitre
« Le monde aurait pu être simple comme le ciel et la mer »



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Tout commença il y a plus de 500 ans, le Narmo Cale, était l’un des plus imposant navire de guerre elfique. Ce gigantesque vaisseau multicoques taillé pour la vitesse par les maitres charpentiers elfes arborait d’immenses voiles tissées avec de la soie arachnéenne, chacune d’entre elle était une tapisserie unique, d’une beauté éclatante. Sa proue sculptée dans un bois noble d’une finesse inégalable représentait, la tête d’un poisson-loup la mâchoire grande ouverte. A son commandement, le capitaine Astrael Raloren, un jeune elfe âgé de tout juste 200 ans qui s’était brillamment illustré quelques années auparavant lors de la grande bataille fratricide d’Asteria en 349. Astrael était un fin stratège doublé d’un excellent orateur. Ce chante lame issu d’une noble lignée ne passait pas inaperçu, son visage carré s’étirait en pointe vers son menton. Ses longs cheveux d’un gris froid rappelaient celui de la roche. Et ses yeux -ses yeux bleus étaient d’une merveilleuse profondeur. Grand, souple et fort comme un jeune arbre, toujours sous sa lourde armure blanche, il galvanisait ses troupes avec ses puissants chants de guerre capables d’insuffler vitesse et robustesse à tous ceux qui les entendaient. Ses gestes étaient toujours assurés, et contrôlés. De nature taciturne avec les inconnus, il devenait plus loquace avec ses amis. Sa tête était toujours droite et son vif regard se posait partout, enregistrait tout en un clin d’œil. Plein d’esprit, et de vivacité, on l'initia très jeune à l’art de la guerre et à la navigation maritime à travers les ruses et autres stratégies militaire. Le jeune elfe développa parallèlement une adresse remarquable dans le maniement de l’épée et de la lance.
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Le haut responsable de Heine avait personnellement sollicité le capitaine du Narmo Cale, afin d’investiguer l’ile au sud du continent d’Elmoraden. Une crainte s’intensifiait à l’intérieur de la cité brumeuse : Le Pirate Zaken serait revenu à la vie, et les Hauts-mages du conseil, craignaient la renaissance de ce terrifiant ennemi qui menacerait bientôt le jardin d’Eva. Le Narmo Cale quitta donc le port de Heine par une paisible nuit d’automne de l’an 390. A son bord, le capitaine Astrael et ses 99 fidèles soldats tous vaillamment entrainés et préparés aux expéditions périlleuses. « Barrac », comme ses hommes le surnommaient, les dirigeait magistralement, son astrolabe dans sa main gauche, il décida cette nuit-là de naviguer en cabotage jusqu’aux Saintes Nécropoles. À partir de là, ils prendraient le large afin de contourner l’île du Diable vers l’ouest.

Plan de route du Narmo Cale
Spoiler:
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Deuxième Chapitre
« Il y a souvent plus de naufragés au fond d’une âme qu’au fond de la mer »



QuelqueImageImage part en pleine mer du sud...

Le Narmo Cale voguait silencieusement depuis déjà plusieurs heures lorsqu’ils atteignirent les Saintes Nécropoles. A ce moment précis, ils firent cap plein ouest, avec l’idée certaine que l’épreuve qui les attendait ne sera pas tâche aisée. Après seulement quelques minutes en direction de l’île du Diable, d'immenses nuages ombrageaient soudainement la surface de l’eau. Ils assistèrent à un phénomène d’une rareté certaine : un banc de poissons-volant se déplaçait frénétiquement à contrecourant. Ce présage de mauvais augure, terrifia une partie de l’équipage. En outre, cette partie de la mer était connue des navigateurs pour avoir une météo capricieuse. Astrael admiré pour son flegme, leva sa main gauche, et sur un ton solennel, il s'adressa à ses hommes :
« Tout le monde à son poste, restez vigilants ! ».
Son instinct ne le trompait jamais. A peine eut-il le temps de donner son ordre qu’un épais brouillard enveloppa le navire.
« Gardez le cap ! » dit-il sans trembler.
On pouvait sentir la crainte et le doute dans le regard de ses marins expérimentés. Nul n’avait jamais assisté à pareil scène. Il n’était plus possible de distinguer quoi que ce soit à plus de deux pieds devant soi alors qu’un battement de cil plus tôt, le ciel et la mer étaient dégagés comme une douce nuit d’été. Astrael était positionné sur la proue, stoïque les yeux rivés droit devant lui, à la recherche du moindre indice. La température chuta brusquement, tellement que certains marins commencèrent à grelotter.
« Ne vous laissez point distraire par ce courant d’air frais venu du nord » dit Astrael. Le froid s’intensifia rapidement, un fin dépôt de givre commença à apparaitre sur les armures des marins. Astrael, se tourna face à ses hommes, et chanta en elfique comme lui seul savait le faire:

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Chant Marin elfique

Sa bénédiction réchauffa leurs corps et leurs cœurs. L’équipage ne ressentait plus ni la peur ni le froid. Le Narmo Cale vogua encore quelques temps dans cet épais brouillard avant que celui-ci ne s’estompe légèrement. Brusquement, Ilardil la vigie s’écria d'une voix puissante :
« DANGER, DANGER droit devaaaant! »
La silhouette d’un navire d’une noirceur venue des ténèbres, leur faisait face… Il était difficilement visible, mais paraissait deux fois plus grand et plus haut que le Narmo Cale. C’est à ce moment précis que Ferendil, amis et capitaine en second prit la parole au nom des marins.

«-Astrael, nous devons opérer un demi-tour… Sans l’effet de surprise, nous sommes condamnés à l’échec. Les affronter de front n’est que pure folie ! Le navire ne supportera jamais la puissance de leurs canons!
-Il faut croire en notre cause Ferendil . répondit le Capitaine
- Nous ne sommes pas préparés Astrael, le Haut-Responsable comprendra aisément.
- On dit que la lâcheté est contagieuse ; Devrai-je te mettre à fond de cale pour nous préserver de ta veulerie ?.
- Ce que je dis, je le dis dans l’intérêt de nos frères. Pourquoi t’obstines-tu ainsi ?
-Retournes à ton poste Ferendil, nos frères ont besoin de toi !»
- Puisse Eva nous venir en aide!

Le vaisseau elfique avança donc plein cap sur ce mur noir démesuré qui s’élevait plus haut encore que la cathédrale de Giran. Les canonniers et les archers se tenaient prêt, la tension était pesante même pour ces elfes entraînés. Un battement de voile plus tard, il ne restait plus que quelques centaines de pieds entre les Sylvains et les pirates. C’est à ce moment précis que le navire noir opéra une surprenante manœuvre très serrée qui ne laissa pas le temps au Narmo Cale de réagir ; les deux vaisseaux se retrouvèrent face à face… Tous retinrent leur souffle… La brume s’intensifia… le silence… Astrael leva sa main gauche et ordonna à Garandil l’homme de barre d’opérer un crochet. Nonobstant leur crainte, un instant plus tard le Narmo Cale avait contourné avec succès le navire ennemi. Astrael ordonna de tirer aussitôt… Le Narmo Cale cracha le feu, à peine eurent-ils savouré leur demi-victoire qu’une chose stupéfiante se produisit : les boulets sylvains traversèrent le vaisseau ennemi comme un simple nuage de fumée…
« Comment cela est-il possible ? » -s'écria Ferendil- La question n’eut point le temps de trouver de réponse que le navire ennemi qui avait habilement manœuvré se retrouva en position d’offensive idéale. Soudainement… une assourdissante détonation, les canons ennemis répondaient à l’unisson. La brume limitait le champ de vision, tous les marins, Astrael y compris, se retrouvèrent pris au piège… Les bombardements avaient endommagé la coque, les marins paniqués courraient sur le pont pour éviter les tirs meurtriers. Le grand mât était fragilisé par les cannonades ennemis, les cordages lâchaient un à un…. Sous les cris on entendit un marin courir sur le pont à la hâte. C’était Erbrul, le voilier du navire :

« Mon capitaine mon capitaine, c’est inimaginable, tous nos cordages ont lâché… le grand mât ne tiendra plus très longtemps, et les voiles sont inutilisables, nous sommes complètement immobilisés. » S’époumona-t-il terrifié.

Astrael, n’eut point le temps de comprendre ce qui se déroulait, qu’une autre détonation leur glaça le sang. Ferendil s’écria d'une voix vigoureuse : «Mettez les chaloupes à la mer !!! ». Le Narmo Cale était voué à couler d’un instant à l’autre et son équipage avec...

Astrolabe du Capitaine Astrael Raloren
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Troisième Chapitre
« Il y a deux façons de se tromper : L'une est de croire ce qui n'est pas, l'autre de refuser de croire ce qui est. »



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Un vent chaud et brutal se leva. Image Les fissures de la coque avaient créé plusieurs brèches et l’eau s’immisçait rapidement à travers les cales du navire. La proue se mit à craquer sous son propre poids. Au même moment, le grand mât s’effondra, faisant chuter mortellement Ilardil de son nid-de-pie et en emportant avec lui la vie de dix-sept marins qui n’eurent le temps de se mettre à l’abri. La panique s’empara du vaisseau, Erbrul se laissa tomber sur les genoux, grièvement blessé par les tirs ennemis.
« Nous sommes maudits, tout est fini !!! » cria-t-il dans un dernier élan de rage -il n’avait plus la force de se battre-
Les plus téméraires se jetèrent à l’eau en espérant un miracle. Plusieurs chaloupes furent envoyées à la mer toutefois, seule celle du capitaine et de Ferendil réussi à échapper au massacre en prenant la direction du grand large. Malgré sa taille imposante le Narmo Cale coula en peu de temps. Pour les survivants perdus en mer les vagues formées par les courants chauds les isolèrent les uns des autres. Astrael, Ferendil, Erbrul et Ilardil s’enfonçaient donc vers l’horizon sur leur embarcation de fortune avec comme seules vivres un tonneau d’eau et une dizaine de pommes bien mûres…
Les vents violents et les courants agités faisaient déviés les Sylvains encore un peu plus vers le Sud. Ils n’avaient aucun moyen de reprendre le contrôle de leur chaloupe. Après vingt-deux jours à dérivé vers l’inconnu les rations et les esprits étaient épuisés :

« -Tu crois qu’Eva nous punira Astrael ? Je songe sans cesse à tous ceux que nous avons abandonné et… Nous en vie... dans cette maudite barque…
- La faim commence à te faire divaguer Ferendil, c’est Eva qui nous a sauvé.Répondit Astrael en jetant un regard soucieux vers Erbrul et Ilardil-
-Quel déshonneur … la chaloupe pouvait accueillir quinze de nos frères, quinze… –à bout de force Ferendil perdit connaissance-
Le lendemain Ferendil n’était pas revenu à lui, Astrael s’adressa à Erbrul et Ilardil.
- Mes frères, aujourd’hui un choix difficile s'offre à nous… survivre ou périr par la faim. Les yeux d’Astrael se posèrent sur le corps étendu de Ferendil.
-Ni Ilardil ni Erbrul ne répondirent, mais Astrael leur tendit Maranwë-

Après une longue hésitation qu’il leur sembla durer une éternité, les trois elfes tiraillés entre la faim et l’éthique firent ce qui devait être fait pour survivre. Non sans mal, non sans conséquence…
Sept jours s’étaient écoulés depuis la mort de Ferendil, le ciel était clair et dégagé. Astael sans vraiment y croire, aperçut une petite île verdoyante qui leur faisait face au loin. Quelques coups de rame plus tard et la barque se posa sur une petite plage de sable fin.
A son grand étonnement cette l’île magnifique semblait occupée, certains détails ne trompaient pas : La plage était entretenue, de plus Astrael sentait au loin l’agréable odeur du pain qui cuisait dans le four.

« -Suivez-moi mes frères - s'exclama Astrael le sourire aux lèvres en s’enfonçant difficilement dans l’imposante végétation-
- Erbrul et Ilardil le suivirent aisément, sans dire un mot-
-Je peux entendre les coups du forgeron qui travaille le fer, nous sommes tout proche d’un villageAstrael enthousiaste, accéléra le pas- »

Épée du capitaine Astrael Raloren.
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QuelquesImageImage minutes de marche plus tard, là au plein cœur de l’île, les Sylvains découvrirent un surprenant petit village forestier qui s’organisait en osmose avec la nature. Tout semblait incroyablement beau : les maisons construites aux pieds d’arbres centenaires, le ruisseau dont la mélodie accompagnait le chant des cordonbleus, les chemins et les ponts suspendus soigneusement tracés telles des gravures elfiques. Un délicat parfum de lisanthus se diffusait dans l’air, si bien que l’on se sentait comme envelopper dans de la soie. Barrac évolua sereinement dans ce nouvel environnement bucolique qui en ces lieux paraissait irréel. Les villageois de l’île accueillirent chaleureusement les trois elfes avec bonté et bienveillance sans ne jamais leur poser la moindre question.
Ce qui devait durer des jours, dura des semaines, et les semaines devinrent des années… Après plusieurs saisons vécues sur l’île Astrael était quelque peu désorienter, il n’avait plus aucune notion du temps qui s’écoulait. Comme tous les matins depuis son arrivée, Le capitaine avait pour routine, de saluer les différents habitants du village avant sa session de chasse matinale:

« -Sublime matinée n’est-ce pas ?demanda Astrael en souriant au forgeron.
-Le forgeron fît un grand geste le marteau à la main et l’elfe continua son chemin-
-Bien le bonjour Madame la boulangère dit Astrael en faisant un signe respectueux de la main-
-La boulangère ne répondit pas et il continua sa route-
A quelques pas de la magnifique place centrale du village se trouvaient Ilardil et Erbrul qui s’approvisionnaient en flèches.
-Suilad mes fidèles compagnons, qu’Eva puisse bénir votre chasse.
-Les Sylvains probablement trop occupés ne répondirent qu’avec un sourire et le capitaine s’en alla chasser

La vie suivait son cours sur l’île merveilleuse (c’est comme ça qu’Astrael la nommait), le temps s’écoulait paisiblement et les décennies se succédèrent telles les mues d'une vipère…
Un matin, contrairement à son habitude, le capitaine se promena sur la plage. La marée était basse, l’esprit vagabondant dans ses pensées, il ne put éviter un morceau de bois enlisé aux trois quart dans le sable, qui le fît trébucher la tête en avant. Intrigué par l’origine de cette planche, le sylvain commença à creuser tout autour. Dégageant le sable petit à petit une forme apparaissait. Il ne comprit pas tout de suite… quand soudainement :
« -Mais... mais c'est la barque du Narmo Cale dans laquelle je suis arrivé sur cette île. -AAAHH-».
Aussitôt, Barrac ressentit comme un coup sec dans l'estomac, l’objet raviva un ancien souvenir enfouit depuis probablement trop longtemps. Le visage du capitaine se décomposa, les genoux flageolant, il se dirigea avec hâte mais non sans peine en direction du village. Sur le chemin, prenant appui sur les troncs des Ceibas, des bribes de souvenirs lui revinrent sans qu'il ne pût les interpréter. Une fois arrivé sur place, il fut immédiatement frappé de vertiges, il n'en croyait pas ses yeux, tout avait disparu, ou plutôt, rien n'avait existé... il n'y avait rien, pas de boulangerie, pas de forgeron ou de petites maisons. Seul demeurait le ruisseau et un misérable campement de fortune fait de branchages et de feuillages agencés solidement… Astrael anéanti, se demanda combien de temps il avait vécu ici, isolé, terré dans les bois entre son humiliation et ses divagations, sans aucun désir de retrouver la véritable civilisation.
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Sans se retourner, et désirant défier une énième fois la mort le temps d’une balade funéraire, Barrac rejoignit le bord de l'eau. Il s’avança et se laissa porter par le courant en direction de l’étoile du midi. Après plus d’une journée, égaré à flotter sur le dos en pleine mer et à bout de force, il se senti aspirer par l’obscurité. Astrael perdit connaissance...
Le capitaine se réveilla dans une chambre d’un petit village de "L'Île des Murmures". Un navire de pécheurs lui avait porté secours, et l'avait déposé sur la terre ferme. Après avoir retrouvé un peu de force, il comprit qu’ils avaient vécu cinq cent soixante-dix-sept années esseulé sur cette île étrange… Il savait que personne ne serait assez fou pour entendre son histoire, lui-même se méfiait de l’efficience de sa propre mémoire. Il les remercia, et s’en alla d’un air sibyllin sans dévoiler son tragique destin. A présent il comprenait le sens du mot sacrifice, la différence entre les valeurs et l’artifice. Dérouté, sans repères et seul au monde en l'an 967, Barrac âgé maintenant de sept cent soixante-dix-sept années, errait depuis lors dans les contrées sud d’Elmoraden tel le spectre d’une gloire passée, condamné à combattre ses démons.
Croire veut dire : libérer en soi ce qui est indestructible,
ou plus exactement : se libérer,
ou plus exactement : être indestructible,
ou plus exactement : être.
[Franz Kafka]

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