Salwyn

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Eowyn
Tyrannosaurus
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Halisstrad Siks Lorulm

Salwyn

Message par Eowyn » ven. 29 février 2008 à 16h42

L’effort de concentration était visible dans le froncement de ses sourcils qu’elle avait rebelles, tout comme ses cheveux indisciplinés. A genou devant la porte de sa chambre, elle s’escrimait depuis un long moment déjà à crocheter la serrure. Ils pensaient donc l’empêcher d’aller s’amuser dehors ! !

Gardant son souffle mais l’esprit surchargé d’imprécations envers son père, Salwyn se rendit toutefois compte que certains talents lui étaient refusés. Elle ne pourrait certes pas faire carrière en qualité de naine voleuse, mais elle était toutefois décidée à transgresser l’interdiction paternelle !

Renonçant à son projet initial, elle se leva et parcourut la pièce du regard. La fenêtre n’était pas une option car elle possédait des barreaux destinés à protéger la bâtisse des divers dangers extérieurs. La jeune naine subodorait que cette explication n’était pas la seule et l’argument qu’on lui avançait systématiquement pour la dissuader de s’aventurer trop loin au dehors avait de moins en moins de prise sur elle. Elle s’était rapidement rendue compte qu’elle pouvait fort bien se débrouiller seule, nonobstant les récriminations de son père et les hauts cris de son entourage devant ses frasques quotidiennes.

Son regard s’arrêta sur le manche de sa hache. Elle passa sa langue sur ses lèvres en une infime marque d’hésitation. Au diable la finesse ! !

Quelques instants plus tard, elle se glissait au dehors, profitant des ombres propices de cette fin de journée. Elle épousseta nonchalamment les morceaux de bois fleurissant sa chevelure ébouriffée. La porte qui pourrait résister au fil de sa hache n’était pas encore construite ! Ruminant sur l’intempérance des adultes devant les désirs légitimes de liberté des jeunes naines, elle adopta une allure plus rapide lorsqu’elle atteint enfin l’orée du bois jouxtant la maisonnette. Elle laissa derrière elle la forge de son père et se lança sous les lourdes frondaisons, l’œil aux aguets. Il y avait peu de chance qu’elle rencontre du gros gibier si prés d’une zone habitée, mais malgré son insouciance, elle connaissait les périls de la forêt.

Elle aperçut au loin les fumées révélatrices du village Nain. Obliquant vers le Nord, elle s’éloigna de ces lieux où elle risquait de mauvaises rencontres. Cela s’entendait bien évidemment des vieux rabats joie du village ou pire encore d’un membre de sa maisonnée. C’est avec un sentiment mitigé de confiance et de culpabilité qu’elle gravit les pentes enneigées qui l’amènerait vers un territoire de chasse qui promettait d’être intéressant.

Mi gambadant, mi-courant, elle franchit une crête, cheveux aux vents et hache à la main. Le loup qui s’affairait là sur un gibier encore chaud eut la malencontreuse idée de grogner devant cette interruption inopinée. Il rencontra incidemment le regard de la jeune naine et n’eut que le temps de lire la joyeuse avidité qui y brilla un instant. La seconde d’après, le tranchant effilé d’une hache maniée avec beaucoup d’entrain et de brio acheva de concert et sa vie et son souper !

C’était là une bien piètre chasse pour notre jeune aventurière en rupture de ban, elle dédaigna donc la dépouille mitée du prédateur pour rechercher un défi à la hauteur de ses aspirations. Après bon nombre de détour et de rencontres fortuites avec d’autres malheureuses victimes surprises dans leur activité naturelle, elle entendit des bruits sourds ressemblant étrangement aux sons produits par la forge de son père. Il semblait qu’un congrès de forgerons s’étaient établi en ces lieux pourtant isolés pour faire concours de martelage et autre façonnage retentissant de métal !

Ecartant les branches masquant une vaste clairière, elle observa avec un plaisir non dissimulé une bagarre homérique opposant deux nains et un parti composé de gobelins hirsutes et de trolls gigantesques. Le vacarme provoqué par les entrechoquements des armes et des boucliers était ponctué par les cris joyeux des nains cognant avec application sur les armures caparaçonnées et les hurlements des créatures frustres qui avaient fort à faire pour échapper au lourd marteau de guerre et à la hache à double lame maniés de manière très experte.

Pesant le pour et le contre, Salwyn ne pu toutefois résister à l’appel du sang. Elle bondit au milieu de la clairière en poussant le cri de guerre ancestral propre à sa race : « Khazad Ai Menou ! ! », puis usant de sa hache comme d’un funeste balancier, elle entama avec ses deux nouveaux compagnons un chant de mort. Sa silhouette menue dos à dos avec les corps massifs des deux adultes elle appuya d’une note claire chaque coups portés :
« Toi t’es moche, tâte du tranchant de ma hache ! » à la face pustuleuse d’un gobelin.
« Quand on est si vilain, on reste caché dans une grotte ! » en ahanant pour retirer son arme d’un flanc velu.
« Il va falloir me soigner ces mauvaises dents, laisse moi t’aider » et de joindre le geste à la parole en fracassant les chicots noircis d’un trolls d’un revers de manche !
« Comment tu fais pour faire des grimaces tout le temps ? » devant le visage émacié d’un adversaire quelque peu surpris de la vivacité avec laquelle il venait d’être dépossédé d’une partie de son anatomie.
« ben revenez quoi ? On rigole bien ! » aux derniers survivants épouvantés qui ne cherchaient leur salut que dans la fuite.

Mais comme toute bataille, celle-ci eut une fin. Quoique…

Les deux nains reprenaient encore leur souffle lorsqu’ils virent, éberlués, leur jeune bienfaitrice se lancer à la poursuite de la meute dépenaillée qu’ils venaient de mettre en déroute aux cris de « Eh, attendez ! ! Pour une fois qu’on s’amuse ! Roooh z’êtes pas gentiiills ! ! ! Attendeeeeezzzz ! »
Que la vie est triste ,mon Amour ...