[BG] Tynian (Ordre du Sanctuaire Rouge)

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Tynian
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[BG] Tynian (Ordre du Sanctuaire Rouge)

Message par Tynian » jeu. 29 novembre 2007 à 19h11

I – Le plus beau des mondes

Il était une fois, car oui, c’est ainsi que toute histoire digne de ce nom débute, une humble et grande famille paysanne, ne manquant ni de bonheur ni de blé, habitant une imposante ferme afin que chacun des nombreux parents puissent y vivre comme dans un monde de félicité. Une harmonie parfaite semblait émanée de ce foyer chaleureux si bien que, comme tout le monde le sait la perfection n’étant pas de ce monde, les plus jeunes des membres de la famille se chamaillaient pour un grain de blé emprunté. Etant donné leur adolescence, on se doutait bien que les hormones se bousculaient à la frontière du corps et de l’Esprit de ces jeunes.

Aujourd’hui, Tynian, boutonneux et robuste pour un sou, et sa sœur Gélane, toujours coiffée au peigne fin, s’envoyaient des quolibets soigneusement choisis, voire même élaborés, de part et d’autre du champ où venaient brouter les bovins. Etant aussi têtus que deux salamandres ne voulant pas bouger de leur pierre bouillonnante, les deux jeunots continuaient ainsi durant des heures. Il faut dire que c’était leur occupation favorite et qu’aucun d’eux ne cherchait à surpasser l’autre. Et, comme à chaque fois où ils faisaient le coup, ils se turent, se mirent à rire aux éclats, se ruèrent l’un sur l’autre pour s’embrasser d’un amour fraternel. Puis on les voyait disparaître dans la réserve de paille, dans la grange, sûrement pour batifoler dans les folles prairies de l’insouciance.

Cette famille, donc, était composée de trois grands-parents, d’un père, d’une mère et de leur deux enfants jumeaux, Tynian et Gélane.
Le grand-Papé, ou le grand-père paternel, était un vieillard d’une sagesse incomparable. Quelque soit la question, il y répondait avec des mots qui semblaient représenter la vérité même, en plus d’être clair pour des adolescents en pleine instruction. Il fût leur maître à penser durant des années.
Leur mère et leur grand-Ma’ maternelle étaient dotées d’une incroyable douceur et pourtant savaient être fermes quand il le fallait, surtout pour les nombreuses tâches de la ferme, ce qui n’est pas peu dire,. Elles leur avaient, toutes deux, appris la droiture et transmis la force de la conviction.
Leur père et leur grand-Pa’ maternel, eux, n’avaient peut-être pas l’esprit suffisamment riche en informations, ou du moins les avaient-ils délaissés, étant des maîtres d’armes hautement qualifiés. Cependant, ils étaient plein de ressources quand il s’agissait de force et d’honneur. S’ajoute à ceci la vivacité requise pour être de fins stratèges.

On ne peut donc nier que cette famille riche en diversité pour les choses les plus importantes de la vie. C’est ainsi que furent éduqués ces deux enfants qui deviendraient certainement plus que brillants un jour. En bref, ce que peut souhaiter tout parent envers son prochain.
Gélane devint une femme d’une grande beauté, ses cheveux blonds étincelants étaient maintenant extrêmes longs. Elle savait aussi bien manier la lame que le balai et le beau-parlé que le langage grossier. Son seul défaut était de rejeter chaque progéniture qui se proposait à elle. Elle dût rester sans âme sœur durant des années. Tynian, lui, n’en fut pas moins charmeur avec sa tignasse blonde de cheveux mi-longs. Etant têtu comme décrit précédemment, il ne voulait en aucun cas laisser tomber ce langage de bon vieux paysan que son grand-Pa’ lui avait enseigné.
Toutes ces années en famille s’étaient passées dans un bonheur pur. Fatalement, tout a une fin et les parents plus âgés disparurent à quelques pieds sous terre, sous une pierre tombale proche de là où auraient pu être leur têtes. En quelques années, ils se retrouvèrent à deux dans cette si grande ferme. Gélane et Tynian s’appréciaient toujours autant, mais ils ne purent rester ici à gérer leur héritage. Bien qu’ils furent loin du malheur, ils ne connaîtraient plus ces moments passés et tant adorés.
Ainsi, ils chercheraient, chacun de leur côté, ce monde bienheureux qu’ils avaient connu jusqu’à maintenant. Ils quittèrent ce monde paisible à l’âge de trente-huit ans.
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Message par Tynian » jeu. 29 novembre 2007 à 19h12

II – La révélation de l'Elu

La lumière s’estompa des mains du vieux prêtre. Il avait opté pour un dernier sort d’imposition sur pratiquement toutes les blessures de l’elfe noir qui était maintenant hors de danger.
Des pèlerins venaient d’apporter son corps, ils l’avaient trouvé inconscient non loin du Village Maudit. Vu l’état de ses blessures, s’il ne faisait aucun doute qu’il avait été attaqué par d’infâmes créatures que la sainteté nommait vampires. Ne pouvant refuser les soins à une personne moribonde, le prêtre l’avait ramené du bout du tunnel, sans distinction, aucune, malgré sa race.

<< Laissez le dormir, fit Tarmale à la mère supérieure chargée de l’infirmerie, il a besoin de repos. >>

Il jeta un dernier coup d’œil à l’être à la peau sombre. Que lui était-il réellement arrivé ? Sa majestueuse armure qui d’ordinaire étincelait d’un blanc éclatant était maintenant souillée de sang et de boue. Un détail obsolète quand on observait de près ses plaies par delà son corps.

Epuisé par la répétition des incantations, Tarmale partit en direction de sa cellule. C’était un homme qui portait son âge, orné de quelques rides opportunes, portant une longue barbe frisottée grisâtre ; ces caractères marquaient la sagesse même de l’individu. Le poids des années pesait, donc, sur lui. Il se déplaçait posément laissant traîner sa longue houppelande rouge d’ecclésiastique derrière lui.
Il rejoignit la salle principale de la cathédrale, celle-ci vacante, où seul le bruit de la pluie frappant les vitraux de plein fouet brisait le silence paisible de la pièce spacieuse.

Il traversa la galerie, psalmodiant mélodieusement, comme à son habitude, une requête divine devant l’autel voué à Einhasad. Il finit son périple en s’engouffrant sous la voûte menant aux escaliers à l’opposé de son siège de prière.

Une heure se passa avant que les gonds du double portail du Temple ne résonnent. Les initiés de garde se précipitèrent sur le seuil de leur logis afin d’accueillir le nouveau venu comme il se doit. Une jeune guerrière enveloppée d’une pèlerine noire et armée d’une hallebarde apparut à leur yeux. Elle lâcha sans cérémonial :

« Je suis l’inquisitrice Milla Stormdragon et je demande refuge en votre lieu saint. »

Les jeunes moines hochèrent bonnement la tête en signe de bienvenue et l’invitèrent à se reposer dans le dortoir des fidèles bien que ce soit une damoiselle. Milla s’y dirigea sans mot dire.



Cette nuit-là, Tarmale se tourna à n’en plus finir, ne trouvant pas le sommeil. Ses vieux os lui faisaient mal. Ce signe annonçait généralement une intempérie et ils ne le trompaient que rarement. Le fait que sa cellule se situait juste sous les toits, les fuites étant nombreuses, n’arrangeait pas son agitation. De fines gouttelettes ne cessaient de perturber son assoupissement.

Comme à l'accoutumée, l’orage finit par se calmer dès l’aube, laissant place à un soleil triomphant. Le vieux clerc s’extirpa de sa paillasse malgré la fatigue. Après une courte toilette, il enfila sans plus attendre sa houppelande et s’éclipsa de sa cellule pour vaquer à ses responsabilités religieuses.
Sur son chemin, si court soit-il, il croisa le jeune homme à l’allure ahurie qui s’était présenté, lui-aussi, mourrant aux portes de l’église, trois jours plutôt.

Ces derniers temps, les terres du royaume n’étaient guère paisibles. De nombreuses escarmouches et autres prises de bec se manifestaient par delà les fiefs. Du coup, l’église se voyait être le seul refuge des martyres de ces abjurations qui arpentaient de nombreux territoires, les principaux étant les orcs, les vampires, les démons et bien d’autres infamies bien plus ignominieuses les unes que les autres.

L’humain aux épaules larges contemplait un vitrail représentant la déesse Einhasad dans toute sa splendeur, pourfendant d’une lance diaphane un géant à l’aspect satanique qui tentait désespérément de fuir le courroux divin. Il s’amusait d’ailleurs à mimer la scène avec sa propre javeline.

« Bien le bonjour, Sieur Tynian. Comment te portes tu de si bon matin ?
- C’t’un sacré remède qu’m’avez donné. Et pis, grâce vot’ bons soins, j’me sens r’vivre d’icitte. Hey, c’t’une bien belle icône que v’la, lui répondit l’interpellé de son affreux accent paysan, plus qu’exagéré.
- Oh oui, en effet, un trésor de notre église, se louangea le prêtre. Il paraît que ce tableau a été trouvé à l’exact emplacement où se trouve la statut de notre bien adorée Einhasad, avant même la construction du Temple. Mais ce n’est qu’une légende.
- Vot’ déesse semble brandir une si grande sagaie pour une si p’tit’ bestiole.
- Oh, la Lance du Châtiment ! Oui, c’est une arme mythique mais, malgré les croisades pour la recouvrer, aucun homme n’a prouvé sa véritable existence.
- C’est dont l’principe d’une légende, mon bon père. »

Il le gratifia d’un ample sourire et continua son chemin laissant Tynian à ses rêveries. Il trouvait, d’ailleurs, vraiment étrange que ce fier guerrier à l’allure ô combien noble, soit si peu informé au sujet de l’Histoire de l’Eglise. Pourtant, ce mythe se relatait de génération en génération… Il s’en voulut de ne pas avoir assez répandu sa dévotion quant à Einhasad.

Chancelant, il finit par arriver dans la salle principale du Temple qu’il pensait vide comme la routine le souhaite. Mais, il remarqua la présence d’une femme borgne en armure, chose aussi rare soit-elle, priant à genou devant l’autel.
Tarmale n’osa pas la déranger, benoît de voir que l’adjuration n’avait pas tant été abandonnée en ces temps difficiles, et guida ses pas discrets vers l’infirmerie.

En arrivant dans la pièce, il dénicha le sombre du rebord de la fenêtre par laquelle il contemplait le soleil matinal, un air mélancolique sur le visage. Il s’approcha de lui bien que méfiant afin d’engager la conversation :

« Vous recouvrez bien vite vos forces, jeune guerrier. »

L’elfe noir ne prêtant aucune attention à son interlocuteur, ce dernier reprit :

« Je me présente, je me nomme Tarmale , modeste prêtre de cette humble église. Des pèlerins vous ont trouvé presque mort non loin d’ici. Vous avez bénéficié de nos soins. Nous sommes navrés pour votre visage, mais vous garderez des traces de ce combat, Sir ?
- Appelez moi Jak. Et merci pour vos soins, lui fit l’elfe noir sans détourner son regard…
- Il est de notre devoir de… Jak, je ne veux pas paraître impoli mais…
- Je ne resterai pas longtemps, laissez moi juste un peu de temps, l’interrompit le concerné. Je sais que ceux de ma race ne sont pas les bienvenus en ces lieux…je me demande même pourquoi vous m’avez sauvé.
- La générosité d’Einhasad est méritée par tous. Vous feriez bien mieux de remercier ce groupe de pèlerins qui vous a ramené ici. Mais, hélas, ils sont partis peu de temps après vous avoir déposé. Je ne sais si nous les reverrons un jour. »

Jak resta coi, toujours en contemplation devant le soleil.

Tarmale lui fit un léger signe de la tête et se délogea de la pièce. Il marcha quelque temps là où ses pas le menait, plus que songeur. Quelque chose le tracassait. Il avait une impression de déjà vu. Avait-il vécu ou rêvé cette situation ? Ces trois personnes, il lui semblait qu’il les connaissait mais d’où ? Rien à faire, il ne put s’en souvenir.

Le vieux prêtre passa la matinée à errer dans les corridors mornes de l’église, farfouillant de fond en comble dans sa mémoire, en vain.
Les cloches annonçant l’heure du déjeuner tintèrent dans l’air humide. Il finit par se lasser de son vagabondage et se dirigea en direction des cuisines pour prendre son repas en compagnie des moines et novices.

Dans la salle commune, il s’assit à sa place habituelle, sans prêter attention aux personnes qui l’entouraient. Tarmale, excessivement têtu, tenait, par tous les moyens, à comprendre ce qui pouvait le tracasser à ce point…

Un moine à l’aspect jovial lui servit sa collation en liant le geste à la parole:

« Tenez mon père, ceci vous fera plaisir. J’ai baptisé ce plat la trinité des légumes : du chou, des patates et des haricots. Il n’existe pas meilleur mariage pour purifier votre estomac et vos soucis. »

Tarmale réagit comme forcené. Sans attendre, il dégagea son siège et détala malgré son vieil âge en direction de la bibliothèque, heurtant un jeune moine sur son passage. Traversant à pas véloces le Temple, il émergea enfin au lieu souhaité, haletant, lâchant des râles rauques. Il ne prit, bien entendu, même pas la peine de reprendre haleine qu’il commença à déballer les livres un par un, les feuilletant à tout allure pour ensuite les balancer sur la pierre grise du sol.
Après une heure de recherche furibonde, la bibliothèque semblait sans dessus-dessous. L’archiviste le considérait les yeux écarquillés, le regard soupçonneux, ne sachant comment s’y prendre avec son frère. Il s’écroula épuisé et déçu de ne pas avoir trouvé ce qui avait déclenché ce cataclysme. Amèrement, il fouilla la pièce du regard dans un ultime espoir. C’est alors qu’il discerna un vieux livre rouge à moitié dissimulé sous une des grandes armoires de la salle.

Tarmale eut l’intuition que c’était ce grimoire qu’il cherchait. Sans tarder, il se rua sur celui-ci et s’en empara.

Le manuscrit était ancien, bien plus ancien que ce qu’on pouvait croire. Sa couverture était recouverte d’un cuir rouge qui se révéla être de la peau de dragon. Et en son centre se trouvait l’effigie d’une Licorne…
L’ouvrage retraçait l’histoire de la déesse mère de la création, de son combat contre les géants et de l’exile de sa fille aînée Shilen, entre autres. En somme, tout ce que lui avait enseigné son mentor, durant sa jeunesse. Tarmale rabattit les pages du livre un peu trop brusquement, se disant que ça ne rimait à rien, que ses intuitions lui jouaient des tours. Mais l’objet lui échappa des mains et tomba dans un bruit sourd sur un tas d’autre bouquins, s’ouvrant sur une page où se trouvait une icône d’une gravure. Elle représentait trois guerriers, à l’air valeureux, bien droits au sommet d’une montagne neutralisant une horde d’infamies. Le prêtre se souvint. C’était cette image qu’il cherchait…

Le belligérant de gauche avait la silhouette d’un elfe noir portant un masque et maniait deux longues épées qui dégageaient une aura divine et décapitaient une créature qui ne pouvait être qu’un démon de par sa laideur. Le deuxième qui se trouvait au milieu à l’allure herculéenne tel un chevalier de l’ancien temps, brandissait vaillamment une longue javeline, avec trois lames formant une croix, et pourfendait des hordes d’orcs. Quant au dernier, ou plutôt la dernière, un sourire mesquin aux lèvres, une expression sévère au visage, un bandeau frontal retombant sur un œil, tenant des chaînes d’une main et une hallebarde de l’autre, se délectait de la scène en laissant toutes sortes de créatures s’empaler sur son arme.
Tarmale esquissa un sourire avec une expression indescriptible sur le visage et lut la page se trouvant ci-contre. Elle traitait d’un ordre, celui du Sancturaire Rouge, qui serait voué à la destruction du mal, à la chasse de l’infâme. Le livre parlait aussi des trois champions d’Einhasad, qui mènerait celui ci au combat. L’un serait le représentant de la compassion, l’autre de la création et le dernier de la punition.

Le prêtre regarda encore une fois le dessin. Ca ne pouvait être une coïncidence. Il réfléchit un instant. C’est alors qu’il se produisit une chose étrange, des lettres apparurent sur le bas de l’image, puis des mots et enfin des phrases :

  • Lorsque les ombres envahiront ces terres
    Lorsque qu’il n’y aura plus de place en enfer
    Alors que tout espoir sera éteint
    Alors que la lumière prendra fin

    Trois champions se lèveront
    Sous la bénédiction de la déesse
    Ils lutteront sans faiblesse
    Jusqu’aux plus obscurs tréfonds.

    A travers eux la Déesse se représentera
    A travers eux la Déesse jugera
    A travers eux la Déesse purifiera

Compassion, Création et Punition, ces mots résonnèrent dans l’esprit du vieil homme, qui resta ainsi silencieux au milieu des livres toujours sous le regard ébahi du bibliothécaire.
Cela ne pouvait être le fruit du hasard, Einhasad venait de lui donner l’ordre de guider ses trois champions, qui se trouvaient en ce moment même dans l’église.
Il referma le livre et sortit de la bibliothèque sans dire un mot.
Il ordonna au premier initié qu’il croisa de convoquer Tynian, Jak et Milla afin qu’ils s’entretiennent dans la cour intérieure.

Tarmale, qui faisait les cents pas, toujours en possession du livre, essuyait la couverture du livre de sa main libre lorsque les trois guerriers arrivèrent.

Jak resta silencieux et impassible. Il ne s’était pas encore remis du massacre de son équipage.
Tynian, lui, laissait successivement apparaître une demi-douzaine d’expression sur son visage, sa curiosité venant d’être piquée à vif. Que lui voulait ce prêtre ?

Milla s’agenouilla et prit la parole :
« - Qui a-t-il mon père ? »

Le vieil homme les examina scrupuleusement, un par un. Il n’y avait aucun doute à ce sujet, c’étaient bien eux. Il prit une profonde respiration et commença :

« - Mes enfants. Si je vous ai réunis en ce lieu, c’est pour une raison bien précise comme vous auriez pu le deviner. »
Il hésita un long moment… Il ne savait comment leur annoncer la nouvelle, aussi importante soit-elle. Il toussota et reprit :
« - Notre époque est sombre, le Mal envahit peu à peu notre monde…»
Il se mit alors à leur conter la Légende de cette Ordre bénéfique qu’on appelait Sanctuaire Rouge.

« - Hum… En quoi cela nous concerne ? fit Jak, une fois le récit du vieux prêtre achevé.
- Allez pô nous dire, not’ bon père, qu’nous sommes ces trois champions ? demanda Tynian sans attendre la réponse de Tarmale. »

Milla restait silencieuse toujours à genou, cachant son sourire d’excitation.

L’ecclésiastique ne dit mot. Il ouvrit le livre à la page de la gravure et la leur exposa.

« - Oui ! hurla la jeune humaine, un cri plein d’adoration. »
Elle allait pouvoir massacrer ce qu’elle haïssait le plus au monde avec le soutien d’une Déesse, à savoir des orcs, des elfes noires et tout un tas d’autres créatures dont elle ne souhaitait pas l’existence.
Jak recula en arrière à la vue de cette image et à l’écoute du cri de Milla.
« - Mais, mais je… suis…un elfe noir, pourquoi moi ? »

La jeune femme se releva, planta sa hallebarde dans le sol et déclara :
« - Je suis prête pour accomplir la volonté d’Einhasad. »

Tynian ajouta d’une voix ferme, dans un langage digne d’un chevalier, qui en étonna plus d’un, son accent paysan ayant disparu :
« - Moi aussi. Je suis prêt à combattre ces horribles créatures pour une bonne cause. Je veux que le monde soit en paix. »

Les regards se tournèrent vers Jak , qui ne se savait quoi répondre. Il finit par se rappeler la promesse qu’il s’était faite quelques jours auparavant… Einhasad lui donnait la chance de se racheter et de venger ses amis.
Il se redressa :
« - Bien je suis prêt ! »

Le lendemain, les trois nouveaux compagnons partirent du Temple afin d’accomplir leur mission. Nul ne sut ce qui c’était passé le soir précèdent, mais une chose était sûre : chacun d’eux avait changé. Non seulement en convictions mais en apparence : ils portaient tous une croix rouge tatouée sur leur fronts.
Tylian
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Message par Tynian » jeu. 29 novembre 2007 à 19h33

III - Une quête, des hauts et des bas

ne sera jamais édité

IV - La volonté d'un monde meilleur

ne sera jamais édité
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Message par Tynian » dim. 9 mars 2008 à 02h49

V - Le Destin est scellé.

Mémoire laissé à Monseigneur Maximilian, deux lunes avant le rendez-vous avec les Amtaks.


  • Je ne sais pas ce qu’il se passera mais les augures sont claires et mon Esprit ne peut qu’admettre que c’est du suicide. Mais qu’importe, s’il faut le faire, je le ferai. Je montrerai ainsi l’unique réalité que personne ne veut voir, pour le bien de tous, pour qu’ils n’aient pas de surprise.

    Aujourd’hui, je suis allé à la rencontre d’un porteur de blason bleu clair, le même que Dame Eowyn, probablement le symbole de leur confrérie ; il semblait se nommer Winken. Lourde était ma peine quand j’eus enfin su les importants prétextes qui les mèneraient à un combat entre nous. Pourtant, j’avais été prévenu… « Nous ne pouvons vous laisser exterminer une race entière ! » disait-il. C’est relativement triste de penser une telle chose, alors qu’au sein même de l’Ordre, Malygos commence à prendre de l’importance dans nos préceptes. Je me demande vraiment comment ce Winken a pu plus qu’effleurer une idée pareille. Ce sont justes les Amtaks qui représentent une menace, même si trop peu de personne veut l’admettre.

    Nous avions fait tellement d’effort pour nous convaincre que le peuple sombre n’était pas entièrement constitué d’êtres obscurs, souhaitant établir le Mal de par les terres : Sir Xcylian en est la preuve même étant empli d’une sagesse sans limite. Nous nous étions ravisés au sujet du peuple orc qui a des notions de civilisation qui diffèrent des notre : Floryan est la personne la plus brave que j’ai rencontrée. Nous avons changé. Qui, de droit, pourrait se permettre d’affirmer le contraire, alors que nous ne les connaissons même pas.

    Beaucoup ont compris qui nous sommes réellement aujourd’hui, et mon cœur ne peut que s’emplir de joie. Une partie de la confrérie des Siannodel a fini par briser ces vieux préjugés sur nous et une certaine entente a fini par se créer mais, hélas pour nous, de par leur caractère pacifique et défenseur, ils ne pourront nous aider dans notre lutte. Notre but est commun et nos méthodes sont, de loin, différentes… A cause de nos croyances, sans doute ?
    L’Ordre d’Ambre ne pourrait non plus nous aider dans quelques lunes car trop nombreux sont les évènements qui le retiennent : disparitions, réparations, ré-organisation. L’homme à l’œil caché et Floryan parlait d’une chose stupéfiante, mais mon esprit était tourmenté par les révélations de Winken. Dame Liudiwynn était défunte, chose improbable et inimaginable. J’irai aux nouvelles dans quelques jours.

    Je commence à sentir que les évènements se précipitent et convergent en un même point mais je ne saurais dire lequel. Nous serons seuls face aux Amtaks, nous essaierons de les convaincre d’aller s’installer sur d’autres terres afin d’arrêter l’oppression sur les peuples voisins. Soit, même cette impression d’échec à l’esprit, j’irai les voir et s’il faut nous les chasserons. Mais qu’en sera-t-il des suivants de la confrérie de Dame Eowyn ? Peu importe nous aviserons et leur expliquerons leur bêtise. Seul l’avenir peut décider de ce qui se passera…

    [Un trait grossier est tracé ici. Tynian avait du s’assoupir sur sa feuille.]

    Je regrette de les avoir entraîner dans cette histoire. Apparemment, ils sont fiers de suivre nos idéaux, mais la crainte laisse quelques taches indélébiles à l’Esprit. Ils ont peur et moi aussi. Peur de ne peut-être pas pouvoir terminer la Tâche qui nous incombe. Peur de laisser tous ces êtres merveilleux qui méritent la paix et la tolérance. Peur de retrouver ma tendre sœur pour lui dire que nous ne retrouverons jamais le plus beau des mondes que nous avons connu durant notre enfance…
    Si Myst avait été présente…

    [L’écrit s’arrête ici.]


En ce matin frisquet, Maximilian se détendit les jambes, en mettant un pied devant l’autre jusqu’au seuil du Temple. Il apposait une mine d’une profonde tristesse orné d’un doux sourire et tenait un parchemin dans sa main droite. Nul n’aurait pu dire ce que ressentait cet homme si sage à ce moment même. Ce qui était certain, c’est qu’il l’avait ressenti lui aussi ; Ce profond vide où habituellement la présence d’une personne vient s’engouffrer. Ainsi, les impressions de Tynian s’étaient révélées justes.

Monseigneur Maximilan afficha les dernières pensées sur le pilier de l’arche principal du Temple, ajoutant quelques mots en début de texte.
  • Ci gît la mémoire de Tynian, Templier et Prêcheur d’Einhasad, humble paysan à la volonté d’acier, homme de bien. Puisse notre Bien Aimée l’accueillir à bras ouverts.
Tylian
Sire Chevalier exilé

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