Basha

[Basha]

{On distinguait le port au loin, elle avait grimpé sans s’en rendre compte la ruelle menant jusqu'à ce morceau de Pont suspendu au dessus de rien. Rune… Elle observa le vide…Elle se souvient de ces deux corps gisant à quelques centaines de mètres sous elle…Elle ferma les yeux…}


Basha, doux nom résonnant aux oreilles…N’est-ce pas… C’est le nom que m’a choisi une mère un peu trop sensible malgré sa couleur de peau et son envie sanguinaire de tuer. Quant à mon père, en ai-je eu un au moins ? Sûrement, mais il avait dû passer une nuit agitée à découvrir les joies d’une virée du côté d’ Altar of Rites, et jouait de son savoir et son habilité manuelle pour envoûter ce qui me servira de mère quelques années encore.
Il naquit d’une union furtive, une petite Basha avec un soleil dans les yeux qui lui coûtera bien des ennuis ou des plaisirs.
Ma mère avait pris soin de rencontrer encore quelques deux ou trois pères comme le mien. On ne la jugea point…c’était ainsi. Je grandis donc avec une sœur Alundra, complètement insensible à tout ce qui n’était pas « elle » qui sera en quête de pouvoir qu’elle ne trouvera jamais, et un frère Eodar, honteux de sa propre existence…de sa nature…passons pour le moment.

Quelques années passèrent...

Mère à force de vouloir user de ses charmes, tomba sur un homme qui la mena à sa perte. En voulant changer d’endroit pour ses ébats, elle oublia de s’équiper et partie presque aussi dénudée qu’un ver. Il fallu que cet homme, non heureux de posséder son corps, voulu goûter aussi son sang. C’est ainsi…Mais ce fût moi, avec ma quinzaine d’année, mon livre de sorcellerie sous le bras, m’en allant visiter les dessous de School of the Dark, qui découvris non loin de là ma mère…le corps défait, cheveux bataillant, un filet de sang coulant de ses lèvres. Et en son corps, la dague qui avait dû lui souffler le si peu de vie qui lui restait. Pleurer pour elle ? J’aurais voulu… mais là aussi, c’est ainsi.
La chose qui eu quelque semblant d’humanité (honte à moi à cette période) ce fût le désir de vengeance que je ressentis quand je croisai un regard ivre (d’hydromel sûrement) tout près de moi. Le propriétaire de la dague remuant son corps comme il le pouvait. Mal en fait. Alors, je me pencha, détourna la tête de ce corps meurtris, pris la dague de mes mains, et l’arracha de ma daronne.
A ce moment, ma langue « maternelle » ne signifiait rien, les mots n’avaient pas leur place.
Il n’eut même pas loisir de me voir…Sa dague et lui ne faisait plus qu’un.
Première jouissance maléfique…Tuer, l’avoir tué.

Le temps passa, ma sœur partit vivre sa vie, m’oubliant autant que je le fis pour elle. Le soleil qui éclaircissait ce fameux regard qu’était le mien devait être une leur d’humanité qui sait… mais elle me dicta ce qui deviendra ma vie future.
Mon adorable frère (on trouve les gens adorables en tant qu’elfe maléfique ?...) s’était recroquevillé sur lui-même, il fallut qu’il soit bien plus fort et plus intelligent que moi, pour finir par devenir mon Maître de combat.
Il m’apprit tout ce qu’il me fallut savoir. Comment une magie pouvait être autant lié au bien qu’au mal, qu’elle deviendrait ce que je serais…
Je vis pendant une bonne partie de ma jeunesse à ses côtés, partageant son savoir, riant de nos tumultes, presque ordinaire tout ça.
Il baptisa Shillien, comme notre mère impure mais notre mère tout de même. Je ne cherchais pas plus loin, je l’écoutais, ne vivant qu’à travers lui.

Les années avançaient, un malaise grandissait en lui, je le sentait, mais préférais le taire.
On avait parcouru une bonne partie des terres de ce monde… Notre préférence s’arrêtant sur un domaine appelé Rune, une ville bâtie dans une roche immense. Endroit magique… sans doute illogique en tout cas que deux Elfes noirs le trouve aussi beau.

Une terrasse surplombait une mer qui semblait s’agiter la nuit venue… ce soir là, les étoiles absentes ne me manquèrent pas… Eodar et moi avions eut envie d’ouvrir une brèche de notre passé, et nous partîmes dans une discussion interminable sur ce qui avait amené notre mère a agir ainsi (oubliant volontairement nos géniteurs qui resteront … à leur place, soit nulle part).
Nous entendîmes une voix familière, Alundra, notre chère sœur…Elle avait le don d’apparaître quand on l’attendait le moins.
Avec un rire noir, elle m’ordonna de se joindre à elle, encore et encore…Elle savait déjà qu’elle serait ma réponse, depuis ma naissance, on percevait un infime rayon d’humanité, (sûrement héritage d’un père bâtard), je ne partageais pas le plaisir de tuer sans raison, même si je savais aussi que cela pouvait être enivrant.

Nos mots se firent plus forts les uns que les autres, Eodar finit par s’en mêler… je me souviens juste des quelques mots qui suit :

« Toi, Eodar… d’où crois tu pouvoir parler en son nom, elle a vengé notre mère, elle sait quel goût à la mort. Elle y reviendra, mais quant à toi… »

Et à cet instant, en un éclair Alundra se trouvait près d’Eodar, plantée devant lui, ses yeux haineux l’observait, alors Eodar se pencha sur le côté, il savait déjà…
Il m’envoya un sourire avec des mots compréhensibles qui dans ma langue, auraient voulu certainement dire : Je t’aime ma sœur… J’ai eu juste le temps de crier, à mesure que je voyais descendre la dague luisante, qui termina sa course dans le cœur de mon amour de frère… Il bascula en arrière, quelques pas encore, et son corps fit une chute interminable, se brisant sur les rochers qui se trouvaient en bas.
NOnnnnnn…

La revoici, cette sensation… Alundra, sourire en coin se tourna vers moi, mais en quelques secondes, son sourire se figea, et son corps tressaillit. Elle avait compris…Un frisson me parcouru, suivit d’une chaleur immense…Une incantation claqua dans la pénombre… Un éclair descendu de nulle part stria le ciel…et termina sa course sur Alundra, une expression inconnue sur le visage (sûrement la peur). Elle rejoignit Eodar à quelques centaines de mètres plus bas…
Je m’écroulai…Je ne bougea que lorsque le soleil perça de nouveau.
Je n’avais plus de famille… J’avais du sang sur les mains… J’avais aimé ça autant que j’avais détesté.

Il me faudra encore quelques années pour me comprendre… Ma nature reprenait le dessus, ma soif de sang s’amplifiait juste quand j’aimais…
Vous avez bien lu…J’ai donc aimé ma mère…

{Elle fixa encore une fois les rochers…Lasse, elle se demanda combien de temps lui faudrait-il encore, avant de finir en bas, son corps épousant ces rochers…
Elle y réfléchira… encore longtemps}

[Basha]

{De longues, années après….}

Lesaonar… l’unique amour de ma vie.
Revenons un peu en arrière voulez-vous …

Depuis le jour où mon regard avait croisé celui de Lesa, ma vie s’était émerveillée.
Apprenant ou plutôt, cherchant toujours à perfectionner ma magie, je m’étais rendue accompagnée d’une proche amie Lynna dans notre tour de l’insolence. Après avoir combattu un bon moment, deux humains arrivèrent dans une des salles où nous nous trouvions. Lynna connaissait déjà l’un d’entre eux, Essaion se nommait-il si mes souvenirs ne me trompent, et l’autre homme était Lesaonar. Je terminais mon incantation quand…mon regard embrassa le sien… ce fût fini de moi.
Ne laissant rien paraître, je continuais donc à me débattre avec les êtres malveillants de notre tour bien aimée.
Quelques jours plus tard, je rencontrai à nouveau cet humain au regard sombre, nous décidions donc de combattre quelques instants ensemble, puis en viennent d’autres et encore d’autres. Je pouvais déjà sentir ce qui arrivait… un humain avait conquit le cœur sombre d’une drow.

Arriva le moment où il se déclara. Bien entendu je fus comblée en sachant que mes sentiments étaient partagés.
Bientôt je rejoins sa famille qui m’accueillit à bras ouverts, oubliant vite ce que j’étais, voyant simplement que mon amour envers leur Lesa était sincère.
Viens ensuite, le jour de la fête : Mariage, cotillons, boissons, dansons… dansons… Enfin je dis oui à l’homme qui avait transformé ma vie et m’avais permis de choisir la voie qu’Eodar pouvait espérer pour moi (*riant sous cape* pauvre Alundra). Passèrent ensuite les années… Tout se déroulait à merveille pour notre petit couple, nous vivions pleinement chaque minute… Il ne résistait à aucun de mes désirs, je me souviens lui avoir fait adopter une ménagerie…
Bref… on avait préparé la chambre avec déjà le lit pour notre futur Lesa-drow comme nous aimions l’appeler.

Puis une nuit… notre destin changea.
Comme d’accoutumée, après une journée bien remplie, nous prenions le chemin vers le château. Après avoir couru après notre « chaminou » (notre baby cougar dévastateur) dans les pièces souterraines du château, nous montons nous coucher. Lesa était mort de fatigue depuis quelques temps, il parlait de prendre sa retraite comme il se doit pour être à mes côtés… Dans mon sommeil… je sentie une main posé sur mon cou. Je rêve ou Lesa est éveillé me dis-je à moi-même. Puis en l’espace de quelques secondes, je me sentis portée. On me portait oui… mais pas mon époux… autre chose, quelqu’un d’autre. Je m’évanouis …

Ouvrant les yeux à contre cœur, mais une douleur m’y obligeant, je me retrouvai face à face au sourire sombre d’un homme.
Esta…

« Mais... Mais... Qui êtes-vous donc ? »

Il avait un visage pâle, mais si envoûtant… Il avait un regard triste, mais si captivant…. Je mis très peu de temps à comprendre que l’homme n’était autre qu’un vampire. Cette nuit là…je vécus une expérience qui me laissera des traces à tout jamais…Hormis la morsure, j’éprouvais une sensation de liberté totalement inconnue jusqu’avant, et qui, vous vous doutez bien, a guidé le choix que j’ai fait pour être parmi ma nouvelle famille.
Esta avait obtenu ce qu’il voulait… Il avait possédé la femme de ce Paladin, cela lui suffisait. Il m’embruma l’esprit avec une quelconque potion qu’il avait du obtenir. Je restais ainsi quelques jours, accrochée à lui… Et enfin il me libéra, me laissant à l’endroit qui était mien…le village des Elfes Sombres.
J’avais perdu mes acquis, devenue faible je dus à nouveau combattre. Lesa était dans mes souvenirs, mais il ne me semblait pas réel. Tel un rêve, un amour que j’ai vécu par je ne sais quel envoûtement, voilà ce que j’avais retenu de ma vie passée.

Les jours passèrent, ma puissance revint doucement. Je finis par rencontrer d’autres hommes, mais Basha n’avait plus de cœur. Je ne savais plus aimer. L’amour … était devenu l’inconnu.

Un soir comme tant d’autres, après avoir fais souffrir le énième homme en me jouant de lui… en voyant que ma vie n’avait pas réel sens sans amour ni famille, je rencontrais Veldrin.
Il se trouvait place de Giran, nous partîmes à discuter à trois. J’étais à mon humeur habituelle depuis quelques temps, redevenue un peu plus sombre de jour en jour. Il fallait donc que je contredise en tout point cet homme…ou plutôt comme je l’avais deviné un être de la nuit.

La discussion battait son plein, et quand le drow qui était avec nous pris congé, je finis par suivre notre vampire.
Je savais ce qui m’attendait… je voulais ce qui m’attendait. Ma première pensée fût : Mords-moi rapidement, que je puisse aller rejoindre Eodar du haut de mon pont. Et je finis par m’enfuir loin de lui, pour me retrouver suspendue à ce pont. J’y restai un moment, regardant la mer se brisant sur les rochers. Puis je repris le chemin vers Giran, là où j’avais planté notre vampire.
Je ne lui dit que ces mot : "Transforme-moi"
Il me regarda avec un sourire triste que je compris bien plus tard... "Tu es sûre" …Ma décision était prise. Je le suivis, il m’emmena à l’autel du rituel, dans la contrée de la forêt noire.
La morsure fût rapide…car déjà sa lame me transperça le ventre. La douleur était là, je ne sais pas si elle n’était que physique, mon souffle de vie avait fini par me quitter, je ne sentis plus rien… Le sombre… La nuit… La délivrance.

Un instant dût certainement passer avant que je me réveille, la douleur me torturant le corps et l’esprit, près de nos frères Veldrin et Hizin, je n’appris son nom que par la suite. Je compris que la transformation avait marché.
A partir de ce moment, j’avais combattu tout ce qui pouvait me restait de mon ancienne vie…J’avais gagné.
Je rejoins donc votre famille, vous oui… Mes Frères et Sœurs de sang, et vous Mère, Ombre Divine. Les Ames perdues…

[Basha]

{Le retour et la fin d’un amour…}

Plus tard...Je reçus une missive. Lesaonar était revenu. Je mis un temps pour comprendre et remettre tout en place dans ma tête.
Sur la missive :
« Chaque minute qu'il me reste à vivre, je la passerai en t'attendant. Ou je détruirais ceux qui sont ta famille. » Il n'en eut pas l'occasion.

Il arriva donc à la nage de l'île des humains.
Je le rejoignis donc dans la ville de Gludin...Nous avons parlé longtemps, longtemps et longtemps. Il ne démordait pas, voulait retrouver celle qu'il avait aimé. Je lui avouais ne plus l'aimer, en aimer un autre...Que le temps avait fini par avoir raison de moi, et que la transformation était aussi ma délivrance pour lui. Il voulait que je le tue, ou il se tuerait…

Je réussis à l’en empêcher une première fois. Partis le rejoindre au plus vite, oubliant de me nourrir je finis vite par me retrouver à genoux, les forces me quittant... Prête à appeler un de mes frères ou soeurs pour m'aider à me nourrir, je n'en eu pas le temps, il avait pris sa dague et s’était entaillé l’avant-bras.
Il l’approcha et me fit boire son sang. Je repris des forces. Dans ma détresse je n’avais pas vu la façon dont il s’était ouvert le bras. Une longue ouverture sur toute la longueur, mettant à nu sa veine, il s’évanouit non sans avoir encore dit des mots sans sens. Il fallait que je le panse, ce que je fis.

Quelques heures plus tard, il ré ouvrit les yeux, il comprit vite qu’il n’était pas au paradis comme il l’aurait souhaité, nous continuâmes donc à parler de ce qui ne pourrait plus arriver. Je ne serais plus la femme qu’il a épousé, j’avais ma famille… et je n’étais plus mortelle.
Il me vola un baiser avant, d’un geste rapide et concis, de se trancher la gorge à quelques centimètres de moi…Nonnnnnnnnn… Il se vida littéralement de son sang. Je m’effondrais un moment à ses côtés, secouait par des sanglots que je ne maîtrisais pas…

Après un instant, je repris mes esprits, je sortis une fiole et récoltai son sang. Pour la première fois, je fixais la fiole et le liquide rougeâtre se mouvant dans le récipient. Puis j’entrepris de lui trouver une sépulture. Etant seule, n’arrivant pas à trouver un membre de ma famille, je mis du temps à rejoindre l’endroit qui me semblait le plus approprié. Je déposai sa dépouille sur une des tombes de la tour d’Ivoire. Je gravais ces quelques mots à la lame sur la stèle : Lesaonar, l’amour de ma vie, le seul, l’unique…

Ainsi… de ma vie de mortelle, il ne restait plus rien.
Je souris en pensant que ma non vie avait pris le sens qu’elle devait, et que je resterais fidèle et loyale à ma déesse,
et serait très présente auprès de ceux qui sont devenus ma famille.

[Basha]

La nuit exerçait son pouvoir, comme en chaque nuit. Un cri se fît entendre au loin…Posée contre une stèle, je n’eu que l’envie de souhaiter la mort à la personne ayant dérangé ma méditation, mais pas le cœur de bouger. En humant l’air, je reconnus une odeur familière…le sang. Quelqu’un tuait… Peu importe.
Continuant à fouiller dans mes pensées , je ne vis même pas cet homme se planter face à moi, des épées dans chaque main, un léger sourire aux coins des lèvres. Restant assise je l’observais, attendant ses premiers mots. Le voyant toujours muet :

«Que me veux-tu ? » lui dis-je d’un regard noir
« C’est donc vrai… une chose est en train de t’affaiblir»
« De quoi parles-tu ? » tout en s’appuyant contre la stèle pour me relever
« Tu le sais très bien, tu avais une promesse… »
« Non ! Arrêtes-toi de suite…tu n’as pas mot à dire à ce sujet, ça me regarde»

Il nous fallu un moment avant de reprendre la parole. Il n’avait pas changé, un air grave et sombre comme à son habitude.
La lune figeait, éclairait faiblement les tombes éparpillées un peu partout. J’eus le temps, de voir qu’il s’était blessé légèrement laissant apparaître une marque rouge que j’aimais tant. Nos regards se croisa à ce moment, il eût un sourire grave :
« Tu veux.. » me tendant son bras… Mon regard se durcit et écarta son bras violement
« Continue ainsi, et je vais devoir graver ton nom sur une de ses tombes »
Amusé, il rangea ses lames.
Puis il reprit son air grave :
« Basha… ne laisses pas cette chose venir à bout de ton esprit maléfique »
Baissant les yeux…Je compris alors tout le sens de ses mots. Je chassa aussitôt les souvenirs qui m’envahissaient.
« Je ne vois pas de quoi tu parles, laisse-moi, j’ai à faire » faisant demi-tour, il m’attrapa par le bras.
« Non ! Restes-là, je n’ai pas fini. Je ne suis pas là que pour ça.
Même si, j’aurais pensé te voir accourir pour me voir terrasser cet humain. Bref…
Une jeune humaine erre sur ces terres. J’ai eu vent de son passé.
Il semblerait qu’elle ait été liée avec l’enfant de la lumière sans même le savoir.
Je voudrais que tu vérifie une certaine chose pour moi,
et si tu ne peux le faire sans que ça paraisse suspect, envoi un de tes frères ou sœur la voir.
L’enfant de l’ombre porte une marque spécifique sur la cheville,
une marque tel un tatouage qui s’accentue selon le pouvoir que cet enfant accroît.
Ramène-moi juste cette réponse, quand tu auras trouvé l’humaine en question… ».

Surprise de cette histoire dont elle n’avait entendu mot..
«En quoi cette humaine peut bien avoir autant d’importance à tes yeux… Bien je verrais ce que je peux faire »

Après un dernier regard…il lâcha dans un murmure : « Maléfique ma Belle, maléfique… »
Je partis dans le sens opposé de cet homme qui avait le don de me mettre hors de moi, et fini par espérer… comme à chacune de nos rencontres, qu’un jour… oh oui, qu’un jour il me suppliera de le laisser en vie.

[Basha]

{De retour… sur de nouvelles terres}


Les lunes défilaient les unes après les autres. Les membres de la famille vivaient comme peuvent le faire des âmes errantes.
Cette vie, ou non-vie comme j’aime à l’appeler, ressemblait à n’importe quelle vie mortelle, mise à part quelques détails bien sûr…
J’ai eu plaisirs à me souvenirs comment mes frères nous avaient rejoins. A en croire leurs évolutions, leurs choix leur convenait.
Le mien ? Egalement…jusqu’à ce jour où après une longue absence, le destin me mit face à de tels vérités, que mon esprit resta embrumé à ses révélations.

Je venais de retrouver le chemin de la ville.
En me dirigeant vers la place de Giran, Lesa se tenait face à moi.
Chose incongrue à mes yeux, la dernière fois que mon regard croisa le sien, ce fût le jour où j’avais gravé des mots d’adieu sur la stèle de sa dépouille.

Il était là, debout, devant moi… Après quelques mots échangés sur la place, il m’invita à le suivre.
Il m’expliqua ce qui lui était arrivé, et comme ma réapparition l’avait désemparé. Comme la sienne l’était aussi à mes yeux, entre nous.
Nous avons parlé, puis parlé et encore parlé.
Je compris un moment que je n’arriverais pas à lui faire entendre raison sur certains points.
Puis froidement, il me lâcha ces quelques mots : « Tu nous as abandonné, moi et notre fille… »

Notre fille… Il me fallut du temps pour accepter ces mots… Une fille ? Pourquoi en avais-je aucun souvenir. A cet instant précis, je maudis ces espaces encore flous de ma mémoire… Comment avais-je pu ne pas me rappeler d’avoir eu cet enfant, qui avait dû sans aucun doute être désiré.

Je m’échappa un moment… Impuissante à ce que je venais d’apprendre, je partis retrouver mes esprits en ce lieu que je chérissais, la grotte d’Hardin. Après un moment, des pas résonnèrent… Lesa était présent, accompagnée d’une charmante drow…Lysea, ma fille.
Dire que les mots me manquaient n’était pas faux…Elle avait le regard haineux, certainement par les propos que son père avait dû lui révéler, et qui sans doute ne relater que la vérité.
Un sentiment honteux fit face…Comment faire comprendre à cet enfant, qui était déjà une jolie jeune femme, que sa mère avait perdu toute trace de sa vie à ses côtés ?
Sans doute jamais elle ne pourrait le comprendre…
Lysea avait beaucoup de mon caractère, ce qui me laissa peu d’espoir pour qu’un jour elle pose un regard tendre sur moi… après tout, ne suis-je pas qu’un être revenu de la mort sans âme apparente ?...
Nous échangions quelques mots, je ne chercha pas à m’excuser de tout ce malheur que j’avais pu causer dans la vie de ma fille et celle de Lesa…
Des choses sont pardonnables… d’autres le sont moins.

De nouveau seule dans le sombre de cette grotte, je laissa échapper la tristesse de cette rencontre qui pourtant au plus profond de moi resta un des plus beau jours de ma vie.. pardon…et non-vie.

[Basha]

Adossée contre la statue qui orne la place de Giran... je l'observe discrètement. Une assurance se dégage d'elle, une assurance qui me rappelle tant celle que je suis.
Elle évolue sur les pavés semi bancales de la place, gracieuse et sereine, ne voyant même pas ces yeux posés sur elle.
Déjà des regards envieux l'enveloppent, déjà devenue une jeune femme...
Lysea...

...

Depuis quelques jours, les terres semblent s'éclaircir à mes yeux. Des vieilles connaissances, bonnes ou moins bonnes réapparaissent.
Ma famille se réveille à nouveau... lentement... sûrement...
Comme à mon habitude, je me poste en retrait dans un coin sombre de la place, épiant ces âmes qui se bousculent sans même se voir.
Ce jour là, je n'eus pas recours à la force pour me nourrir... Parfait.

Entrant dans un bâtiment, mon regard croisa celui de Lysea. Après quelques politesses échangées, je fis demi-tour après avoir reçu d'elle une raillerie bien placée.
Elle finit par me retrouver ensuite...
A cet instant, je me doutais que ce moment devrait arriver, et déjà je devinais ce qu'elle voulait de moi...
Me connaître...

[Basha]

Une brume emplissait la forêt de la mort…
Une odeur de mort planait, et chose étrange, elle était rassurante.
Elle semblait m’apaiser…Le lieu était devenu mon refuge.

Je revins encore une fois à me promener près de cette pierre.

[ image externe ]

Il y avait un mystère à percer… En m’approchant plus près encore, je réussis à entrevoir ces symboles runiques.

[ image externe ]

Mais qu’est-ce donc… Que cela signifiait-t-il ?
Décidée à le découvrir… j’en avertis les miens.
Le monastère du Silence regorge d’ouvrages… Nous chercherons ensemble la signification de cette tablette mystérieuse en temps voulu.

[Basha]

A la Crypte...

Assise dans la salle de repos de notre chère Crypte... j'écoutais ce silence.
Silence qui signifiait que Mère était toujours endormie... Olath' à mes pieds, respirait paisiblement, comme si ce lieu l'apaisait tout autant que chacun de notre famille. D'un geste souple, je me releva et posa ma main sur le bois brillant du cercueil à notre chère Ombre Divine...

"Vous manquez Mère... Je n'arriverais pas à faire aussi bien que vous... Revenez-nous vite..."

N'osant ouvrir le bois qui me séparait d'elle, je posais une fiole fraîchement remplit au pied du cercueil... J'entendis des voix à l'étage supérieur... certainement mes frères rentrés de chasse.
Il fallait que je leur apprenne les évenements de ces derniers jours.
En montant l'escalier, le rire de Veldrin me parvint aux oreilles... Un sourire s'esquissa sur mes lèvres, il y avait bien longtemps que Veldrin n'avait pas rit.

"L'humeur est à la gaieté chers Frères."

Tous quatres se retournant vers moi...

"En effet ma Soeur, Elthazor nous racontait une de ses chasses à l'homme assez amusante. Venez donc rire avec nous ?"

Veldrin appuya ses mots avec un sourire... sourire qui se figea lorsqu'il vit mon visage se durcir.

"Une autre fois... j'ai à vous parler, du moins pour ceux qui sont présents. Comme vous le savez, l'alliance Prenoahy à accueilli la famille Arteias parmi nous. Entre autre, vous avez certainement eu vent des actes auxquels se préparent les Amtaks...sachez donc qu'ils nous faut aussi nous y préparer."
"De toute logique nous seront près de nos alliés au moment voulu chère Soeur."

Souriant à mes frères...

"Je n'en attendais pas moins de vous... Le temps que j'y pense, nous avons également besoin de nous retrouver une nuit prochaine, tous ensemble... Il y a des personnes que je vous dois de vous présenter... Mais pour le moment, je vous laisse entre vous"

Ils approuvèrent... et les laissant à leur discussion, je me dirigea vers la porte... non sans saluer Elthazor, Hades, Analyzer et ce cher Veldrin... mes frères.

[Basha]

Les Terres de Giran appartenaient maintenant à nos amis les Orcs. Les nouvelles lois de la ville étaient maintenant mise en place… Appliquées ? Pas réellement, il était courant de voir quelques réticents… au plaisir de nos chers Amtaks, qui tentaient de faire appliquer leurs lois coûte que coûte.

Non loin de là, pour ne changer ses habitudes, Basha observait.
Après quelques salutations au passage de certaines de ses connaissances, elle se dirigea vers la Dame des Voyages…

A Dion, Dame…

Au premier pas posé sur ces terre elle pensa : « Que ce village est pitoyable… aucune effervescence ». On pouvait toutefois entendre quelques marchands malmener leurs apprentis… mais pas un ne leva l’œil sur son arrivée.
Elle se dirigea d’un pas plus que lent vers le centre du village. Une maison sur le côté, attira son œil… Etrange.. Mais elle continua pour arriver sur la place centrale, croisement entre quelques ruelles encore désertes. Elle s’étonna de ne voir que si peu de gardes… Quasi personne pour être franche.. Mais peu importe. Elle n’était là que pour épier, et non semer le trouble…Du moins pas encore.

Un homme sortit en courant d’une des boutiques…Et un autre hurlait un « Au voleur !! Stoppez le !! »
Chose qui fît doucement rire la belle qui les épiait. Les maisons semblaient avoir perdu signe de vie…
Elle avait vu ce qu’elle voulait voir… D’un pas nettement plus décidé, elle remonta l’allée et contourna le temple qui était totalement dévasté et se hâta de rentrer à la Crypte… Tout en marchant elle prononça ces mots : «Ta nouvelle destinée approche cher Dion… »

[Basha]

Les traces de luttes dans l'enceinte du Château, faisaient preuve du combat qui y avait été mené. Assise sur le fauteuil faisant office de Trône, Basha entendait les voix autour d'elle sans réellement les comprendre. Sa pensée était à mille lieux.. Sa Mère. Elle aurait tant souhaité que celle-ci fût à sa place... Mais le temps viendrait à bout du sommeil dans lequel sa Mère s'était figée. Elle revînt de ses rêveries, remerciant chaleureusement les alliés et autres personnes ayant offert leur aide pour que ce Territoire devienne celui des siens.

"Je me retire un instant... Et merci encore pour votre précieuse aide à chacun de vous"

Comme à son habitude, Veldrin lança un rapide coup d'oeil vers sa soeur... Déjà Basha disparaissait de la salle en se dirigeant vers le village. Arrivée sur place... Des semblables à eux avaient pris place... Chaque regard sur un des gardes, lui rappela ce qu'elle était devenue... Et un doux sourire éclaira son visage...Elle leur glissa ces quelques mots :

"Prenez soin de ce village, il reste havre de paix pour les nôtres, un manquement de votre part et votre existence en sera le prix..."

Un signe de tête de chacun de ces vampires lui fît comprendre que ses paroles fût entendues... Elle reprit le chemin vers le Château...et retrouva son repos dans le cercueil qui lui été réservé au sous-sol.

[Basha]

Les lunes défilaient les unes après les autres. Après les nombreux combats survenus ces derniers temps... et les chasses quotidiennes de la famille, Basha aimait à se poser près de cette pierre symbolique. Le regard dans le vide, la mort planant tout autour d'elle, et le léger bruit du vent éveillant chaque arbre qui peuple cette forêt maudite.

Elle se remémora les évènements de ces derniers jours...

Dion, leur village. L'abreuvoir comme l'aimait à l'appeler un de ses frères.
Les villageois se cloîtraient chez eux, mais bien des aventuriers frôlaient encore la terre de Dion. Elle se souvient d'une petite poupée de quelques années, qui, contrairement à des adultes, soutint son regard et lui dit d'une voix frêle :

"Moi je vous aimes bien, et même que j'ai les mêmes dents que vous qui poussent"

Elle ouvrit grand sa bouche lui montrant, que sa dentition se précisait, mais bien qu'elle l'imaginait cette petite, ses dents ne serait jamais les mêmes que les siennes.. à moins que... un jour.
Elle croisa peu de temps un couple, près d'un arbre à la sortie du village. Perdus dans leurs mots doux, ils ne l'avaient vu approcher. La belle s'appuyant contre le muret à quelques mètres, les observer. La jeune femme qui accompagnait l'homme, était resplendissante dans son sourire. Le sombre semblait prononcer les mots qu'elle souhaitait entendre. Ils la virent, puis effrayer partir sans demander leur reste en direction de la campagne environnante. Basha, resta un moment à fixer l'arbre.. se souvenant d'Hizin.. Celui qui lui avait tout pris et tant donné.
L'aurore pointait le bout de son nez... l'heure était au repos, elle repartit en direction du Château.. Léger sourire au coin des lèvres, et douces pensées pour le sommeil.

Le lendemain... Celle-ci découvrit qu'elle avait de nouveau un nouvel ennemi. Du moins, elle ne savait encore où le placer. Le Comte de Camille... quel était donc cet homme. Que cherchait-il au fond. Les gouverner ? Devenir leur "Maître" ?... La seule à avoir pouvoir sur leur non-vie, restait leur Mère.. si profondément endormie malheureusement.

Elle connaissait le pouvoir de persuasion des vampires... si ce Comte en était un, elle redoublerait d'effort pour l'éloigner des siens.
Faut-il encore qu'elle se sacrifie pour leur bien être... elle y songerait.
Mise à part cette fameuse place qu'il souhaitait lui offrir... Elle eu un légèrement frisson de dégoût... l'imaginant occuper cette place.

"Ne restes pas dans l'ombre... et viens donc poser la menace sur nous rapidement... Nous t'attendrons volontiers"

Elle fixa au loin le point lumineux qui commençait à colorer la cime des sapins.. Que les nuits sont courtes pensa-t-elle... S'appuyant contre la stèle, elle se releva. Sa silhouette se perdit dans la brume commençant à peine à se dissiper. Un corbeau hurla ... La marche funèbre de la belle menant à son château.

[Basha]

Une goutte d'encre glissa sur le papier. Elle s'était promise de ne pas lui redonner de ses nouvelles. Que la prochaine fois où son chemin croiserait le sien, elle s'occuperait de son cas à sa façon...et qu'à son tour il la supplierait. Il fallait un coupable... et c'était lui.

"D'anthe Esta,

Sombre manoeuvre que tu m'as joué. Aucun regret... Pas de place pour ce genre d'émotion. Tes mots :
"l' verin zhah dosst arlathil...dos orn naut tlu izil do'bauth dal ol"(*)... Vérité.
J'imagine ce rictus au coin de tes lèvres. Le doute... Tu savais qu'il arriverait.
Non de moi... ni des autres... juste nos origines.
Quelles sont elles ?
Explique-moi. Ce Comte : Hâbleur ? Vérace ?
Devrions-nous être ce qu'il attend de nous ?
Et les miens.. Leur réaction : Abusée ? Justifiée ?
Est-il si difficile de comprendre ?

La lueur de la bougie s'amenuise... et l'encrier presque vide.
Cela suffira pour ce soir.

Basha.. Dosst olath p'luvt (**)

Elle reposa sa plume, un regard des plus fade sur la feuille jaunie qui ornait la petite table. Un son se fît entendre à l'étage du dessous, puis le bruit étouffé d'une lourde porte. Les siens partaient en chasse. Elle reposa son regard sur le papier. Puis d'un geste rapide, froissa la feuille avant de la jeter dans la pièce. Son souffle vînt éteindre le semblant de flamme qui restait. Une odeur qu'elle aimait, emplit la pièce... Celle de la noirceur, celle de la solitude, celle de son Ombre.


(*) : "Le mal est ta nature... et tu ne pourras y échapper"
(**) : "Ta sombre proie"

[Basha]

Le cercle nacré qui emplissait le ciel vidé d'étoiles, rassura la sombre légèrement appuyée contre un tronc d’arbre. Elle se permit se geste qu’elle aimait à faire quand la lune lui souriait. Elle retira son masque, et dévoila son regard au néant qui l’entourait.
Regardant à quelques mètres sous elle, ses yeux suivaient le mouvement d’une eau assez calme.

Calme… Elle sentait ce calme peser autour d’elle. Les réunions diplomatiques avaient cessé depuis peu.
Les esprits les plus guerriers s'étaient assagis.
Elle profita de cette quiétude pour prendre le repos qui lui avait manqué.
La crypte fût son endroit privilégié et Olath’ se réjouissait d’avoir sa maîtresse aussi souvent à ses côtés.

Basha s’avança de quelques pas, une brise légère fît virevolter ses cheveux… Elle était au bord de la falaise, fixant l’étendue d’eau qui en avait fini d’être calme. Une bourrasque la surprit, elle perdit un moment l’équilibre. Son corps vide de vie, bascula un instant vers le vide, elle ferma les yeux, imaginant à cette instant la chute qui pourrait être la sienne.
Puis en une fraction de seconde, d’un geste rapide et précis, elle bondit en arrière et se retrouva de nouveau aux côtés de l’arbre. Elle jeta un œil autour d’elle, personne…

La faim lui tenaillait le ventre, elle replaça son masque, siffla Olath’ qui s’était enfuie dans la forêt sombre à la poursuite d’une proie.
Au bout de quelques minutes, la panthère était aux pieds de sa maîtresse, un léger grognement de sa part, signifiant que sa chasse avait été ajournée. Basha la caressa puis se dirigea vers le sentier qui allait les ramener à la ville.

Arrivés à Dion… Olath’ se mit à courir en direction du Château, Basha la laissa partir, un sourire au coin des lèvres.
Puis elle entendit un murmure non loin de là. Une humaine marchant la tête basse et marmonnant quelques mots à peine audible se dirigeait vers elle.
Quand la jeune femme leva les yeux pour apercevoir la sombre la fixant, elle se figea sur place. Basha imaginait déjà les pensées qui pouvaient traverser l’esprit de cette petite… C’était donc vrai, les vampires…Dion…
Elle fût plus que satisfaite de voir la peur se dessiner sur le visage de l’humaine. Un sang des plus exquis, nul doute vu le rouge colorant les joues de la jeune femme…


A l’une des sorties du village, et après avoir comblait sa soif auprès de cette proie, le regard de Basha s’attarda sur la campagne environnante… D’une voix calme et sereine :

"Ainsi, rien n’avait changé…"

[Basha]

Quel calme... Paisible forêt où elle aime se perdre. Pour de simples mortels, cette forêt est le refuge de vils créatures, zombies en tout genre, rien que la mort y plane.
Pour elle, c'est aussi l'endroit où elle sent encore errer l'âme des siens. L'âme... étrange non.
Hades, Sazkya, Anrak ou encore Lestat... Elle avait choisi de leur offrir cet endroit pour que leur âme quitte leur corps à tout jamais.
C'est ici aussi qu'elle a connu ce qui pourrait se révéler l'origine des siens.

Un Comte au charisme plus qu'étonnant malgré de nombreuses rides ornant son visage d'une pâleur extrême. Une histoire qui peu à peu éclaira la chose qui les amena à tant chérir le sang.
Il fallait qu'elle laisse la trace des dires de cet ancien.
Alors, elle sortit de son sac le nécessaire pour son écrit. Elle se posa contre le tronc de l'arbre et regroupa ses cheveux fins et blancs d'un côté de son visage. La fatigue l'avait gagné ces derniers temps, elle trempa alors la plume dans l'encrier. Les mots glissèrent sur la feuille...


[...]

Ce fût jadis, dans un village qui semblait paisible, perdu au milieu de nulle part.
La forêt entourait les quelques maisons où des villageois s'affairaient à leurs tâches journalières.
Au milieu de la place, trônait une fontaine. L’eau y coulait abondamment, et les villageois s’abreuvaient de celle-ci.
A cet endroit se trouvait il y a bon nombre de lunes, un ancien autel de rites consacré aux dieux anciens. La fontaine s’élevait en sa place et était vu comme une profanation… Ainsi une malédiction finit par s’emparer de la fontaine.
Pour chacun des êtres peuplant le village, l’eau remplissait chacune de leur gourde. Au bout de quelques temps, certains villageois commencèrent à être malade. Ou plutôt, s’enfermant dans leur maisonnée, ils ne sortaient plus pour participer aux chasses habituelles. La viande qu’amenaient certains et le fumet qui s’en dégageait quand celle-ci était cuite, donnait la nausée à ceux qui s’enfermaient chez eux.
Au bout de quelques temps, le village entier fût contaminé. La faim tenaillait pourtant les hommes, mais la nourriture n’était que dégoût au simple fait d’effleurer leurs narines. Un groupe de quelques villageois, s’aventura toutefois la nuit tombée en pleine forêt. Ils espéraient qu’une chose finirait bien par leur ouvrir l’appétit. Un animal sauvage déambula de derrière un buisson. L’un d'eux banda son arc, et envoya une flèche en plein cœur de la bête. Celle-ci tomba à terre. Les quatre hommes approchèrent et un des villageois se pencha sur l’animal, pour lui retirer la flèche. Il la prit à pleine main mais dans le geste, un flot de sang jaillit de la plaie. Aussitôt, les autres virent quelque peu choqués, leur ami se ruer sur la plaie et boire le sang qui s’en découlait. Puis comme prit d’un instinct naturel… ils en firent autant.
Ils rentrèrent au village…bredouilles mais rassasiés.
Au fur et à mesure, tous goûtèrent au sang. Certains réticents, écœurés, ayant préféré rester cloîtrés chez eux, se laissèrent mourir.
Les autres sortaient la nuit, se laissant guider par la clarté de la lune pour se nourrir.
Les animaux étaient donc chassés pour leur sang et non plus pour leur viande. Ils commencèrent à se faire un peu plus rare.

C’est alors qu’une nuit où les villageois maudits étaient affamés, un homme qui semblait s’être perdu arriva au village.

Malheur à l’homme seul…

[…]

Basha replongea sa plume dans l’encrier, mais en vain. La réserve de ce dernier était épuisée. Laissant échapper un léger soupir, elle referma l’encrier, rangea avec précaution sa plume dans un foulard qui lui fût offert jadis… Elle enroula soigneusement le parchemin quand l’encre fût assez sèche, l’entoura d’un morceau de soie rouge, et le glissa dans son sac avec tout le reste.

Elle se releva lentement, et observa l’aura bleutée qui s’élevait au dessus de la ville de Rune. Puis, elle retourna s’enfoncer dans les profondeurs de la forêt, allant caché ses écrits.

« Ce n’est que le début de l’histoire…et n'aura-t-elle jamais une fin… »

[Basha]

Il y avait bien longtemps que l’on n’avait croisé sa silhouette sur les terres. Elle prit le chemin de la forêt, avant même d’aller saluer les siens. Il lui fallait régler d’abord cette chose.
Arrivée sur place, elle souleva une pierre et y sorti un petit coffre. L’ouvrant, elle regarda un instant le parchemin s’y trouvant. Des mots lui revinrent en tête : « mensonge… joué de vous… ». Elle revint à elle et déplia le parchemin. Elle ne put s’empêcher de parcourir à nouveau les derniers mots qu’elle avait inscrit sur celui-ci.

[...]

Malheur à l’homme seul…

Les villageois ne pouvaient quitter l’arrivant des yeux. L’un d’eux se mit à humer l’air comme un animal sauvage, un autre émit un grognement malgré lui… L’homme n’osait poser un pas de plus sur la place, mais ce ne fût pas nécessaire. Les villageois se ruèrent sur lui, et en l’espace d’un court instant, son corps fût vidé de son sang…
L’un des villageois hurla par le bien être que ce sang lui procura… Une partie des villageois ayant observé la scène, furent horrifiés par celle-ci. Un mortel.. ça leur était impossible à concevoir.
Deux groupes fût formés. Après une longue discussion, chacun défendant leurs valeurs, l’incompréhension était de mise entre eux.
C’est alors qu’un homme, celui qui se nomma le Comte de Camille par la suite, emmena les siens vers un refuge non loin de là.
Une sorte de grotte, leur permit de se reposer un moment. Le sang de l’homme, semblait les avoir rassasié comme jamais. Et ce fût dans un long sommeil que chacun d’entre eux se laissa glisser.

Au village, les autres continuaient de se nourrir des animaux environnants… Ils essayèrent d’oublier ce qu’il avait vu de leurs compagnons. Mais à Rune, la ville avoisinante, des rumeurs couraient sur ce fameux village. L’hôte de cette ville eut vent rapidement de ce qui s’en racontait. Il fallait lever une armée, anéantir ce village avant que l’infâme malédiction envahisse les terres alentours. L’aube prochaine serait parfaite.

Le ciel s’éclaircissait, le soleil ne tarderait pas à se montrer. L’armée rejoint rapidement la forêt. Une centaine d’hommes marchait en évitant de croiser malencontreusement une branche séchée. Le village fût entouré. Attendant le signal de leur maître de guerre, les hommes retenaient leur respiration. Puis…un mot… et les toits de maisons furent parsemés de flèches enflammées. Certains villageois, n’eurent même pas le temps de sortir de leur habitation…. Les autres tentaient de se sauver mais en vain.
Ce fût un carnage… Le village n’était plus que cendre au bout de quelques heures. Il ne restait plus rien… hormis la fontaine toujours debout, en milieu de place.
Les hommes regagnèrent la ville. Ils avaient éliminés la menace… fiers d’eux. Mais…

Le soleil se coucha laissant place à la lune… Le Comte se réveilla avant les autres. Un moment, il crut encore qu’il n’avait que rêvé tout ceci… mais en voyant les siens endormis aux quatre coins de la grotte… il sut que tout était bien réel. Il sortit de la grotte, et regarda au loin le paysage s’offrant à lui. Son regard se durcit subitement, une odeur lui chatouillait les narines… et il crut entrevoir une colonne de fumée venant du village… Il réveilla les siens, et ils se hâtèrent vers le centre de la forêt.

A l’entrée du village, le Comte s’arrêta net. Son ami et sa femme à ses côtés fit de même. Les autres se ruèrent dans leurs anciennes demeures… Le Comte et ses deux compagnons se regardèrent un instant, et sans un mot, firent demi-tour. Ils allaient redécouvrir ce qu’était la ville..

[...]

Elle arrêta un moment sa lecture. Tout semblait être si plausible, si réel…mais…Elle continua de parcourir le parchemin.

[...]

Rapidement, les trois compagnons arrivèrent dans le premier hameau humain. Juste des paysans y vivaient, dépourvus certainement de toute éducation… Il fût simple pour eux de se nourrir au cou de ses braves gens, usant de leur adresse, tels des assassins. Mais vint alors leur première erreur. Le nombre étrange de disparition de paysans alerta rapidement les autorités locales. Après s’être éloigné de ce hameau pour un autre, le Comte ordonna à ses deux compagnons de ne plus donner la mort à leur proie.

Mais ensuite, ce fût les traces de morsures restant visibles qui risquait d’avertir la populace. Par chance, un soir comme un autre, l’ami du Comte découvrit par hasard, l’une des capacités dont ils étaient pourvus. Un ébat agité avec une fermière du coin, qui malencontreusement se blessa, l’homme se pencha tout naturellement sur la plaie de la jeune femme pour lécher le sang s’en écoulant. C’est ainsi qu’il vit que sa salive aurait dont le don de cicatriser les plaies…
La visibilité des plaies résolues, ils continuèrent de se servir de cette pauvre femme… Ils avaient leur cobaye. Ils comprirent bien vite qu’il valait mieux agir dans la nuit pendant le sommeil de leur victime, car leur morsure affaiblissait leurs proies.

Plus le temps passait, et plus le Comte et les siens gagnaient de l’assurance. Leurs proies devinrent nettement plus importantes socialement, ils pouvaient se fondre dans la masse de ces incrédules humains. S’amusant à leur propre jeu, se nourrissant de leur savoir. Puis ils comprirent par la suite que ces mortels recherchaient leur présence…

Certains des humains restaient fidèle au Comte connaissant malgré tout sa nature. Un troupeau se forma donc autour d’eux. Un jour l’un des « calices » du Comte vint à lui demander une chose étrange. Lui donner de son sang pour que lui aussi s’en nourrisse et gagne le pouvoir dont le Comte était pourvu. Le Comte se mit à rire suite à sa demande puis lui vint l’idée de voir l’effet qu’aurait son propre sang dans les veines d’un humain, il lui donna donc quelques gouttes.

Quelques jours plus tard, le même calice vint revoir le Comte. Rien ne semblait réellement changé dans sa force, bien au contraire, l’humain avait un teint livide, les traits décharnés. Il avait tenté de cacher cela derrière un maquillage un peu forcé mais le Comte n’était pas dupe. Alors il redonna du sang à l’homme, et le regarda lentement évoluer. Bientôt il gagna en force, mais au prix de son libre arbitre. Il était totalement soumis au Comte… C’est alors que née la première goule.

Par la suite, une idée hanta l’esprit du Comte : Pourrait-il engendrer des êtres en tout point égaux à eux, et non pas comme ces goules.
Ils entreprîrent de chercher comment la chose serait plausible… mais sans trouver quoique ce soit qui les amènent à ce résultat.
Ce fût encore une fois le hasard qui fit la chose. Une des goules du Comte, vint le voir une nuit lui demander son aide.
Une des règles était de ne jamais donner de sang à une enfant, préférant la laisser grandir pour qu’elle soit réellement une goule à part entière.
La femme insista près du Comte lui demandant de donner de son sang à sa pauvre enfant malade. Le Comte ne céda pas et laissa sa goule repartir au chevet de son enfant sans lui avoir donner de son sang.
C’est alors qu’il se dirigea vers la maisonnée de sa goule, il entreprit tout de même de guérir sa fille. Quand il arriva à place, il fût trop tard, la jeune enfant était déjà morte. Dans un dernier élan d’espoir pour la mère de l’enfant, le Comte laissa tomber sur les lèvres de l’enfant quelques gouttes de son sang. Ne voyant aucune réaction, il se retira dans la pièce voisine. La mère de l’enfant le rejoint et le remercia tout de même de son geste.. Ils restèrent à parler un long moment.
Puis, des pas leur parvinrent aux oreilles…voyant le visage de la goule devenir blême en regardant derrière lui, il se retourna, et vit la petite morte il y a peu… marchait dans sa direction, réclamant qu’on la nourrisse… de sang bien sûr.

C’est ainsi… que le mystère fût percé... La mort… puis le sang.

[...]

D’une main tremblante, Basha pose sa main sur le haut du parchemin. Un léger instant d’hésitation, puis d’un geste rageux, elle déchira ses écrits.

« Vil menteur. Le Comte de Camille.. rien qu’un usurpateur. Tout aurait pu être vrai… mais il n’est rien. Rien d’originaire à notre état… Juste un Comte qui aurait aimé être au sommet de notre condition…mais qui ne l’est pas, loin de là. »


Basha s’approcha du haut de la falaise, et ouvrit la main laissant échapper les morceaux du parchemin.
Elle avait découvert ce qu’elle voulait par cette absence auprès des siens, du moins… elle avait appris que ce Comte s’était joué d’eux. Ses recherches lui fût bénéfique, même si il restait encore un point important à éclairer… Elle se promit de chercher leurs vraies origines…

[Basha]

La Forteresse du Village Maudit...

L’imposante demeure semblait vouloir lui parler. Les vitres cassées par endroit, les rideaux jaunis par le temps et la saleté déposée sur ces derniers…Le regard fixé sur une des fenêtres, une brise légère souleva le tissu la recouvrant, et une silhouette apparut aux yeux de Basha. Elle crut un instant que sa vision la trompait…
Sans hésiter plus longtemps, la Sombre fît le tour de la bâtisse se souvenant d’un rocher qui pourrait l’aider.
Elle grimpa sur la pierre puis siffla sa monture. Se positionnant debout sur la bête, elle s’accrocha au rebord d’une fenêtre du premier.
Se hissant un peu plus, elle brisa de son poing le reste de la vitre déjà détériorée. S’appuyant sur ses avant-bras, elle pénétra dans la pièce sans trop de mal.

Des craquements ici et là se faisaient entendre… La boiserie devait dater mais le charme qui s’en dégageait était toujours présent.
La lune éclairant la pièce, la Sombre observa celle-ci…
Les tapisseries avaient perdues toutes couleurs, le tapis qui ornait le sol avait du jadis être bien plus soyeux qu’il en avait l’air.
Les chandeliers recouverts d’or et de poussière avaient dû être accrochés maladroitement au mur, et observaient désormais le sol…

Basha posa sa main sur la poignée et ouvrit la porte dans un grincement effroyable…
Elle approcha de la balustrade qui habillait l’étage et se pencha pour observer la pièce principale qui se trouvait en dessous.
Une cheminée trônait dans le fond de celle-ci, quelques bûches avaient été posés il y a fort longtemps à en voir les feuilles qui s’en libéraient.
La Sombre jeta un coup d’œil aux alentours, des portes sur ce palier, à première vue, au moins une quinzaine.
De sa main glissant sur le garde-corps, elle fît le tour de l’étage. Un bruit de verre brisé la fit sursauter. Cela venait, à priori de la pièce où elle avait cru entrevoir une ombre.

Dans sa hâte, Basha avait omis d’appelé Olath’, elle maugréa un moment contre elle, puis vérifiant que sa dague se trouvait bien dans sa cuissarde, elle ouvrit la porte sans ménagement.
Elle ferma un moment les yeux sur la lumière qui emplissait la pièce se protégeant de son bras. Puis, la clarté semblait se dissimuler, alors lentement elle recouvra la vue mais resta interloquée sur ce qui s’offrait à elle.

[…]

La pièce semblait vivante…Les couleurs vives au mur…Les chandeliers or brillaient…
Le tapis d’un rouge sang donnait l’envie de s’assoupir dessus tant par son éclat que par la douceur qu’il offrait.
Les étoffes embellissaient la vue que l’on pouvait avoir des fenêtres…
Quelques meubles d’un goût exquis disposés ici et là, un lit recouvert d’un fin tissu soyeux..

Une tablette où trônait un vase. Basha ne quitta pas des yeux la fleur qui s’y trouvait.
Une rose… aux pétales d’un noir bleuté, aux épines acérés…
Une rose dont elle connaissait semblait-il un peu le passé…
Etrangement, le parfum que la fleur dégageait, ne la gêna pas…
Elle ferma les yeux et prit un court instant à s’enivrer de son arôme.
Revenant à elle, elle finit d’inspecter la pièce du regard.

Puis…un des rideaux bougea, et une fine silhouette se présenta à elle.
Peu de choses semblaient réellement émouvoir cette chère Vampire, mais là… elle se figea sur place,
le visage tournait vers la jeune femme face à elle.
Des images se bousculaient dans sa tête… Eodar, sa chute… Puis la magie de Basha s’abattant sur Alundra…
Deux corps au bas du pont suspendu de Rune… un glissant à l’eau, son frère…
C’est alors qu’elle imagina le pire…
D’une voix tremblante :

« Alundra… Tu… n’étais pas morte… »

Pour tout réponse, sa sœur hocha la tête…

[…]

[Basha]

On aurait pu croire à une statue disposée sur le pont, un peu trop vite… un peu n’importe comment… mais bien immobile.
La sombre avait le regard vide, et pourtant bien accroché à une vaguelette qui se bataillait contre les rochers…
Elle se remémora les murs de la Forteresse maudite. Posant ses yeux démasqués sur Dorian, elle se souvient parfaitement d’une silhouette dissimulait derrière une fenêtre les épiant… Un instant elle crut qu’elle avait imaginé cette ombre… et finit même par l’oublier.

[…]

Une légère brise lui caressant le visage, finit par la faire revenir à la réalité. S’était décidé… il fallait qu’elle éclaircisse tout ceci… cette silhouette … Alundra ou un rêve ?...

[…]

D’un pas décidé, Basha prit la direction de la Crypte. Quelques personnes la saluèrent sur la place, mais elle n’y prêta guère attention.
Arrivée face aux grilles imposantes de leur demeure, elle poussa la lourde porte et se dirigea vers la grande tablée. Le feu crépitait dans l’âtre comme d’accoutumée, un de ses frères s’était sûrement chargé de l’entretenir. Du tiroir de la petite commode meublant la pièce, elle retira le nécessaire pour écrire aux siens. Elle s’assit et rédigea rapidement son écrit avant que l’un des leurs ne la surprenne.

« Chers Frères et Sœurs,

Il est des instants où même une famille unit comme la notre ne peut apporter les réponses à toutes nos questions.
Le passé ou plutôt… mon passé semble vouloir refaire surface… Je pourrais attendre sagement, après tout, le temps ne nous est pas compté mais… il me faut trouver les réponses à certaines de mes interrogations avant de finir par perdre la raison.
Je vais donc partir quelques temps… Je ne vous abandonne pas non… Je vous demande juste un peu de temps…
Excusez-moi auprès de nos alliés… Je ne pourrais être parmi vous pour garder Goddard prochainement, mais je compte sur chacun de vous, pour les aider comme il se doit…
A très bientôt…

Votre Sœur, Basha. »

Elle laissa la lettre ainsi sur la table, ouverte aux yeux de tous.
Elle se saisit à nouveau d’une feuille vierge et y écrit ces quelques mots :

« Cher Veldrin,

J’ai appris votre retour parmi nous, et je me vois désolée de n’être là pour vous accueillir à nouveau.
A mon tour, je vais devoir affronter les fantômes de mon passé, mais… je ne pourrais le faire que si vous, mon humble frère, vous preniez soin de notre chère famille.
Gardez un œil sur chacun d’entre eux… Ma confiance vous est remise sans aucune réticence.
Peut être… bientôt… une nuit prochaine… le profil d’une sombre aux longs cheveux blancs se retrouvera à nouveau sur le pont.
En attendant… Prenez soin d’eux, de vous … de nous.

Votre Amie et Sœur, Basha. »

Elle relut rapidement puis enroula le parchemin avant de l’attacher d’un ruban de soie rouge. Elle y apposa le nom de Veldrin et se dirigea vers la salle du sous-sol. Le parchemin se glissa dans la poignée du cercueil de son frère… et elle se hâta de remonter.
Un sifflement pour appeler sa belle… et quelques secondes ensuite, Olath’ apparut à ses pieds. La lourde porte se referma derrière elle, un bruit assourdissant l’accompagnant.

« Qu’allons nous donc trouver ma belle… Un seul moyen de le savoir… »

Les deux silhouettes s’enfoncèrent dans la forêt… la brume les enveloppèrent… puis le néant.

[Basha]

Tout en parcourant la forêt, Basha se remémora ce qu’elle pensait avoir vu dans cette fameuse bâtisse en ruine. Elle hésitait encore à se demander si ce n’était qu’un rêve, une illusion ou bel et bien la réalité.
La brume enveloppait le moindre de ses pas, seule Olath’ semblait s’être accoutumée à l’oppressant brouillard qui les happait. Des contours se découpaient à l’horizon et elle put reconnaître la fontaine qui trônait au milieu du village maudit.

"Nous approchons ma belle…"

Elles grimpèrent le chemin sinueux menant jusqu’à l’immense porte se dressant face à elles.
Olath’ s’arrêta net et émit un grognement encore inconnu aux oreilles de sa maîtresse. Elle se dressa et d’une de ses pattes agiles, enfonça violement ses griffes dans la porte…

“Olath’ ! Voyons ! Cesse !”

Elle stoppa mais après un coup d’œil vers Basha, et s’enfuit en direction de la forêt.
Etonnée de la réaction de sa compagne, la sombre retira lentement son masque et observa ce qui l’entourait. Les bruits de la nuit lui parvinrent aux oreilles, mais rien d’alarmant. Après un instant, elle poussa donc la lourde porte…

Tout semblait être laissé à l’abandon, comme les nombreuses fois où elle venait trouver refuge ici même.
Une seule chose interpella un de ses sens… Un parfum flottant dans l’air... Elle le reconnut de suite, ce parfum qui avait su la mettre totalement en émoi… Il avait pénétrait tout son être, jusqu’à lui brouillait totalement l’esprit… Cette fameuse rose bleutée et si rare…
Se souvenant de l’étrange sensation qu’elle avait ressentie la première fois, en laissant les vapeurs de ce parfum l’atteindre, elle se couvrit une partie du visage d’un morceau de soie.

Elle contourna la demeure et se posta face à la fenêtre où elle avait cru voir cette silhouette.
Cette fois-ci, elle n’eut pas à escalader pour pénétrer la bâtisse, la porte de derrière était restée légèrement entrouverte. Elle s’y avança…

Chacun de ses pas résonnait dans la maison… Le couloir la menant à la salle principale avait perdu toute sa fraîcheur. Une odeur de moisi émanait des draperies qui tenaient tant bien que mal sur les murs. Un crépitement, léger, discret se fit entendre. Une lueur, faible mais présente, faisait danser des ombres sur le mur…

La grande salle… Des flammes ardentes dans l’âtre de la cheminée…Par réflexe, Basha sortit sa dague de sa cuissarde à la vue d’une table dressée au milieu de la pièce. Une nappe d’une blancheur presque insolente pour le lieu, un chandelier presque trop brillant pour être vrai, et un vase… Vase où la fameuse rose semblait l’appeler. A son pied, une lettre… Voyant qu’elle était toutefois seule dans ces murs, la sombre prit le parchemin en ses mains.
L’écriture était fine, parfaite… :

"Que l’endroit qui fût ma fin, soit celui de nos retrouvailles. Je t’attendrais au pont suspendu…
A. "

Pliant soigneusement l’écrit, Basha se hâta de rejoindre Rune. Avant de sortir de la pièce, elle se retourna une dernière fois… Etrangement, le feu était éteint… la table n’était plus… même le parfum de la rose n’embaumait plus l’air… Se parlant à elle-même :

« Ne pas chercher à comprendre… surtout pas… »

[Basha]

Elle était revenue...

Il semblait soucieux, pour ne pas dire tourmentait quand elle lui révéla quel serait le lieu.
Elle fit du mieux pour le rassurer, lui offrant son sourire et lui promettant d’éviter tout danger.
Mais… au fond d’elle, demeurait l’inquiétude.

Elle irait à Rune, à ce pont suspendu, oui… mais pas encore, elle se devait de finir certaines choses.
Saluant le sombre Maitre des Galets… elle rentra à la Crypte.
Elle s’attela à rédiger quelques courriers qu’elle n’avait pu faire avant, attendant que la lune décide de se montrer.
Enfin, Basha prit le chemin de Dion, attendant que celle qui l’avait convié ici même, la régente d'un certain Ordre, se présente…

[…]

Quelques lunes passèrent… La sombre avait mis de l’ordre dans ses affaires, que ce soit avec les siens ou tout ceux qui l’entourait.

C’est alors que…

La nuit à nouveau présente, le pont comme à son habitude…
Une discussion d’abord sereine avec son frère…
Puis l’apparition de celle qui l’avait mis dans cet état…
Une bataille à celle qui soignera le sombre, les remords tenaillant l’elfette…
Puis gain de cause, la sœur et le frère lié à nouveau par le sang…
Une discussion s’en vient encore plus mouvementée entre le sombre et l’elfette…
Basha… qui dans son élan avait elle-même oublier de se nourrir, se saisit d’une fiole…
La boit tout en écoutant les deux autres voix se mélanger…
Puis subitement, elle tombe sur les marches, une masse blanche soyeuse colorant le pavé si gris…

Son frère la porte directement dans leur Crypte, et la dépose délicatement dans son cercueil…

[…]

Il faisait noir, mais une colonne de lumière se trouvait un peu plus loin.
Elle se dirigea vers elle. Etrangement, elle sentait son corps flottait, mais n’y prêta pas attention.
Plus elle approchait et plus le bruit d’eau s’amplifiait autour d’elle.

C’est alors qu’elle la distingua… Elle trônait au milieu du faisceau lumineux…
Elle n’eut pas de mal à la reconnaitre, car elle l’avait montré à son frère il y a peu encore…
S’approchant, elle se saisit de la fiole… La bouteille contenant le sang d’Eva…
mais à sa grande surprise, lâchant pour le coup le flacon qui se brisa à terre, le sang n’y était plus…
Elle comprit … elle l’avait bu…

[…]

Les seuls bruits que l’ont pouvait percevoir de la salle du dessous, étaient les grognements d’Olath’ qui veillait au pied du cercueil de sa maîtresse…
Celle-ci était plongée dans un profond sommeil…Nul ne sait jusqu'à quand.

[Basha]

Chaleur étrange… Caresse humide… Léger frisson…
Elle ouvre lentement les paupières… Soleil aveuglant… Nulle brûlure…

Une panthère, langue râpeuse… léchant la main de la sombre allongée au pied de l’arbre…
Cherchant au plus profond de ses forces, elle tente de se relever… Echec…

Le soleil disparait subitement… et la panthère aussi…
Le ciel rougit… une pluie sanglante vient colorer sa peau…
Du sang… la faim… elle tente de se relever… Echec …

Affamée… mais impuissante…
La pluie cesse avec son envie de lutter…

[…]

Elle referme les yeux sur le tissu ornant son coffin … avec pour dernière image sa famille.

[Basha]

Des légers murmures, dont certaines voix qu’elle reconnait parmi d’autres…
Une sensation d’être repue, malgré un corps endolorit…
Lentement, elle ouvre les yeux. Un tas de personnes attroupées autour d’elle.
Cherchant à retrouver ses forces, elle se relève et s’assied tant bien que mal.
L'endroit... celui de sa renaissance, l'Autel des Rites.
Sa sœur, son frère. .. les siens au complet… ou presque en cherchant Hizin du regard, ou encore Lestat.

"Que fais-je ici ?" regardant tour à tour les mortels présents.

Pour toute réponse, Sazkya lui fit comprendre que le moment était mal choisi, et qu’elle lui expliquerait plus tard.

Elle remarqua juste d’elle-même, qu’auprès de chacun des siens, un représentant de chacune des six races
présentes sur ces terres, s’y tenait.

Elle salua brièvement tout le monde, un peu perdue, avant de suivre Sazkya
qui s’était retirée pour que celle-ci lui explique ce qui était arrivé …

Elle l'écouta...sagement.

[Basha]

[ image externe ]

Elle se tenait immobile, fixant au loin quelques marins tentant de mettre à bien la voile sur le mât de leur bateau.
Sa chevelure se libérait au vent, spectacle éblouissant juste par les reflets du soleil sur ses cheveux.
Ces temps-ci, elle s’affairait du mieux qu’elle pouvait auprès des siens.
On aurait dit qu’elle souhaitait obtenir un quelconque pardon pour ses absences.
Pourtant…

Elle repensa à la missive qu’elle fît parvenir à Esta…

[ image externe ]

Se tenant toujours le bras, il fallait qu’elle le voit…
Elle ne pourrait cacher son mal indéfiniment aux siens…
La plaie ne faisait que s’agrandir…

Que faisait-elle vraiment … Le jeu aurait-il raison d’elle ?

[Basha]

Un dé roula à terre et vint s'échouer à quelques mètres sur la place.
La petite qui jouait non loin de là, courra en direction, mais s'arrêta net quand elle vit la sombre à la chevelure argentée sortir de l'ombre de la ruelle.
Levant les yeux vers la grande Dame, elle prit peur en voyant les traits tirés de celle-ci...et ne bougea toujours pas.
Le silence entre les deux était pesant.
Ce n'était pas l'habitude de la jeune femme, de ne pas ouvrir la bouche, mais... cette fois ci, aucun son ne sortit.
La gamine fît demi-tour et s'enfuya à toutes jambes...
Le dé revint dans la main de la sombre.

[...]

Elle s'était retirée où les siens ne la trouveraient pas.
Leurs histoires personnelles avaient eu raison d'elle, de sa patience et de son envie d'être entourée de leur présence.

Elle n'avait pas revu Veldrin depuis la dernière fois... Cette fameuse fois... Ce pont de Rune.
Pour ne pas changer, les mots avaient sifflés, brisant au passage certaines choses.
Peu importe... C'était ainsi...

Le jeu... jeu de la séduction.
Certains des siens jouaient un jeu bien trop dangereux...Ils le verront bien assez tôt.

[...]

Une femme sortit d'une des maisonnettes.
Armée d'une cruche, elle renversa de l'eau sur les quelques fleurs qui ornaient sa fenêtre.
Une légère brise faisait virevolter les pans de sa jupe.
Une douce mélodie frôla l'ouïe de la vampire restée en retrait. La jeune femme chantonnait, simplement....
Une voix grave se fit entendre, et la jeune femme se précipita à l'intérieur...
Quelle déception que de voir cette dernière ramper à l'appel du mâle...

[...]

Jamais elle n'avait comprit que sa Mère naturelle, préférait la soumission à la domination.
Non que Basha la prônait plus que tout, mais de là à être aux pieds d'un homme... Jamais.
Elle avait beau chercher au plus profond d'elle, ses souvenirs ne lui rappelaient pas quand elle avait décidé cela...
Sûrement le jour où elle avait trouvé la dépouille de sa Mère...Ou peut être simplement, le jour où elle a suivit Veldrin.

[...]

Un garçonnet arriva en trombe sur la place.
Ne regardant visiblement pas où il mettait les pieds, il bouscula un autre enfant qui discutait avec tout un groupe.
Basha vit le garçon trembler un moment, mais il gonfla rapidement le torse en signe de défi devant l'autre.
Sa bravoure n'eut pas raison du coup de poing que lui avait reservé le garçon, il finit les fesses à terre et le regard penaud en direction du groupe.

[...]

Ce caractère tempétueux qui animait Basha grandissait de jour en jour.
La faiblesse actuelle d'un des siens lui donnait la nausée et elle cherchait un moyen de lui faire comprendre...
Quitte à lui ordonner de mettre fin aux jours de cette mortelle ou pire châtiment si elle pouvait trouver...
Elle y réflechissait encore...

[..]

Finalement... La belle laissa la place du village aux comportements insignifiants des mortels.
Elle prit le chemin menant à la bibliothèque de la Tour d'Ivoire.
Il fallait qu'elle retrouve cet écrit sur la magie noire dont sa soeur Alundra s'était servi.

Un garde allait l'interpeller quand son regard croisa celui de Basha.
Il s'en dissuada....

[Basha]

[ image externe ]


La flamme de la bougie vacillait. L'odeur de la cire chaude emplissait la pièce.
Une chevelure blanche éparpillée sur le dossier de la chaise.
Un cri au dehors, une chouette.. Rien d'autre.
La main de la jeune femme glissait sur le papier...


[ image externe ]


Elle referma le livre et le rangea dans son tiroir.
La nuit était là, il était temps...

[Basha]

Un cri l'arracha du sommeil... Elle souleva le couvercle de son coffin et s'assit un instant.
A en voir comment Olath' la regardait, elle comprit... C'était son cri...
Son regard se posa sur le cerceuil de son frère, Veldrin... puis celui de Nardanel.
Elle se leva, caressa Olath' qui ronronnait à ses pieds...


Approchant la couche de son frère, elle savait, elle sentait...
Cette chose qui était si spéciale entre eux pour elle, avait disparut...


Elle effleura de ses doigts fins le cerceuil, de ses deux mains, elle releva le couvercle.
Vide bien sûr... Elle chercha du regard un mot, une chose qu'il lui aurait laissé, mais rien...
Elle ne l'avait pas vu depuis des lunes...
Ils n'avaient pas reparlé tous deux depuis ce soir, sur le pont suspendu, à Rune...
Ils étaient restés fâchés...
Et il avait choisi de la quitter ainsi...


Elle savait, elle sentait...
Le seul lien de son humanité à sa non vie venait de disparaître...


La colère emplit tout son corps, il n'y avait pas de tristesse...
Il l'avait façonné et abandonné pour une soeur si peu reconnaissante...
Mère aurait dû rester près de lui.
Elle se tourna violement vers le cerceuil de Nardanel et d'un violent coup de pied... l'envoya à terre.

Elle detestait s'emporter, ce n'était pas elle...
Cette dame à la chevelure blanche si noble et calme dans ses paroles...
Cette jeune femme si sûre d'elle venait de perdre la personne qui comptait le plus à ses yeux, depuis sa non vie...


Elle savait, elle sentait...
Sa soeur aussi n'était plus, mais la seule chose qu'elle ressentait, était le vide que laissait son frère...


Le lien était brisé...
La colère disparut, elle se sentait faible...
Elle tomba à terre, immobile, elle resta ainsi pendant des heures...

[Basha]

Olath' grattait le sol de sa patte près du visage de sa Maîtresse.
Cela devait faire preque trois lunes qu'elle était ainsi, inerte, ses cheveux blancs éparpillés à terre...

Elle se réveilla avec une étrange sensation...
Pas si étrange que cela, elle reconnut bien vite la faim.
Sans réflèchir, elle se jetta sur sa panthère..
Olath' n'eut le temps de réagir, les crocs de sa maitresse fût d'une telle violence, que la bête ne put qu'hurler...
Son sang coula le long des lèvres de la jeune femme.
Puis un moment de lucidité, elle repoussa sa panthère brusquement...



"Olath'... Ma belle !! Ne bouges pas !!"


Elle se hissa jusqu'au coffin de son frère restait ouvert et arracha un bout de soie qui en recouvrait la paroi. Elle banda rapidement le haut de la patte à sa bête, sa plaie se refermerait seule....
Elle resta un long moment prostrée à coté d'Olath', lui caressant juste le crâne...


[...]


Olath' dormait paisiblement, Basha monta donc à l'étage...
La lueur de la bougie vacillait.
En l'observant, elle regardait la flamme qui se dirigeait vers son bureau.
C'est alors qu'elle comprit... Rien n'était finit, elle lui devait... Elle leur devait...


[...]


Pour commençer, il lui fallait régler cette chose que lui devait la nouvelle Valsharess, Crepuscule. Elle attendait toujours son cadeau...
Si il y a bien une chose que doit avoir une personne censée mener un peuple, c'est une Parole.
Seulement, la vampire n'était pas duppe, et elle présageait la faiblesse de la nouvelle Matriarche...
Elle attenderait avec impatience les prochains jours...

Elle s'attabla et écrivit rapidement une missive pour la Valsharess, lui demandant à la voir le plus vite possible.
Son écriture aussi avait changé...

Quoi d'autre encore ?....

[Basha]

La lune brillait, éclairant partiellement la cour de la Crypte.

La forteresse semblait déserte, juste Olath' courrait ici et là.
Basha avait envoyé ses Gardes patrouiller dans la forêt.
De la fenêtre où elle était, elle observait sa panthère...

Une porte claqua dans la bâtisse.
Elle s'attendait à entendre des claquements de pas, mais rien...
Le silence l'étonna... mais ce fût court.

La porte de la piéce s'ouvrit brusquement.
A contrejour, elle ne put voir qui se tenait dans la chambranle de la porte.

La silhouette restait campée, immobile.
Un parfum de rose qu'elle reconnut, emplit la pièce.
Puis se fût une dague, luisante et ornée d'une pierre rougeâtre qui se planta dans le mur à ses côtés
Elle sut...

"Je t'attendais... un jour ou un autre...
Tu as survécu..."

"Ne te surprenne, Chère Soeur...."

Alundra avança, lestement, elle observa la pièce d'un coup d'oeil... puis reprit :

Ai-je choisi le bon moment ?...ricannant.

Basha repensa à tout ces moments, sa fille qu'elle n'avait jamais revu,
cette mère qui lui avait tant manqué, Hizin sa moitié, son frère Veldrin celui qui avait fait d'elle ce qu'elle était... Sa fammille, chaque vampire, Lesaonar et Esta...
et même ces divins mortels avec qui elle avait pu joué, se nourrir ou se servir.

Mais un souvenir la hanta... : la mort d'Eodar...

"Tu penses à lui...n'est ce pas !"

Basha hocha simplement la tête, elle revit le corps de son frère s'échouait sur les rochers... Alundra approcha sa soeur, lentement. Puis haineuse :

"La seule chose qui m'a fait tenir, c'est de savoir que je te retrouverais... Toi, la puritaine qui pensait que le sang était un pêché, regardes-toi !!!
Tu t'en nourris à présent... Son rire cinglant couvra la pièce...

La Vampire regarda un moment derrière elle par la fenêtre, Olath' continuait de jouer gaiement, ne se souciant de rien autour...

Etrangement, la pièce semblait devenir trop petite, elle cherchait de l'oeil son épée se trouvant sur le côté...
Mais Alundra suivit son regard... Elle hocha la tête.

"Non non non... Tu n'oserais tuer ta soeur une seconde fois tout de même."

"Ca fait bien longtemps que je ne te considère pas comme tel, si toutefois je l'ai fais un jour."

Alundra ferma violemment la porte. La souplesse et la vivacité de Basha surprit sa soeur... L'épée à la main, Basha l'observait à son tour calmement.

"Et maintenant ???... Ta dague est dans le mur, tu avoueras que c'est fort dommage..."

"Zut... Tu avais raison, j'aurais dû m'atteler à apprendre un peu de magie noire, ça m'aurait aider... Eodar aurait pu être mon maitre aussi. " malicieuse...

Les derniers mot d'Alundra, enragea Basha... Elle fonça sur sa soeur s'en se poser de question mais, une décharge la projeta contre la fenêtre, la brisant... Son épée finit sa course au bas de la cour...

"Qui l'aurait cru.. J'ai suivi ton conseil, et j'ai pris quelques cours... "

Elle s'était abaissé un moment, et c'était rapproché tout en parlant de sa soeur.
Basha était sonné, se demandant d'où sa soeur tenait cette force... Elle tenta de se relever en s'aidant du mur, mais sa soeur fût plus rapide.
Elle l'agrippa par les cheveux et lui posa la tête sur l'encadrement de la fenêtre...

Elle souriait tout en lui montrant de sa main, un éclat de verre luisant.
Le morceau sectionna la gorge de la Belle, le sang entâchant sa chevelure blanche.
Lâchant le bout de verre, sa soeur se pencha et récupéra sa dague au mur...
Ses derniers mot furent :

"Salue Mère et Frère pour moi..."

Elle planta sa dague en plein coeur de Basha...
La douleur qu'elle ressentit n'avait jamais été aussi forte...
Elle entendit Olath' grognait derrière la porte... Mais il était trop tard.

Sa soeur se recula de quelques pas, sa curiosité était telle qu'elle voulait voir...

Elle vit... De sa soeur, il ne restait plus qu'un tas de cendres...

[Basha]

{HRP : Je n'avais pas encore pris le temps de remercier ceux avec qui Basha a pu et su exister...
Merci pour ces heures de rps...
Trois années avec ce personnage ... si ce n'est plus encore.
Mais tout à une fin...
Merci de l'avoir supporté autant, merci quelque part de m'avoir supporté autant...

Merci à toi, Hizin... Celui qui fût là depuis le début.

A bientôt... A jamais... Qui sait !}