Corselia de Castiglione

[Corselia]

La nuit tombait sur la ville de Dion, une légère brise rafraîchissait de la chaude journée passée et sous l’arbre le vieil homme était installé.

Les enfants ébahis écoutaient son histoire aux côtés de quelques aventuriers rêveurs.

D’une flamme il alluma sa pipe et de sa voix usée par le temps commença …


Il existe une légende dont on ne sait que très peu de choses … Certains disent qu’un ordre secret protège le secret de la puissance et du savoir.

Cet ordre est appelé par nous autres « Les Gardiens du Savoir ». Ils sont cinq, un représentant pour chaque race, remplacé depuis des siècles par l’élu même de l’ancien gardien.

On parle de cinq tablettes qui une fois réunies livreraient les secrets de la puissance et l’éternité. J’ignore quel est leur créateur … cependant, être rassemblées et tomber dans de mauvaises mains sonnerait l’avènement d’une ère bien sombre sur les terres d’Aden.

Les gardiens agissent dans l’ombre, gardant à l’abri chacun de leur côté la tablette liée à leur race.

Peut-être n’est-ce qu’une légende … Nombreux furent ceux à rechercher les tablettes ou leurs gardiens afin d’acquérir les pleins pouvoirs. Aucune piste ne fût révélée …

Mais qui sait cependant s’il ne s’agit que d’une histoire à raconter aux enfants pour les endormir … Qui sait si les gardiens ne sont pas bien plus proches de nous qu’on ne pourrait l’imaginer.

Comme à son habitude, le vieillard ramena son capuchon sur sa tête et s’éloigna d’un pas hésitant. Pourtant, le temps d’un battement de cil, il avait disparu sans laisser de trace autre que la cendre de sa pipe sur l’herbe fraîche.


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[Corselia]

La nuit de notre naissance annonçait déjà le ton de notre existence, une tempête de neige faisait rage, nos parents avaient déjà été ruinés par les intempéries, leur récolte fût détruite par la grêle.
Et ce soir là, les éléments se déchaînaient encore.
A la lumière d’une bougie, notre mère nous donnait la vie … Quelle ne fût pas la stupeur du médecin et de nos parents lorsqu’après l’arrivée d’un premier enfant, un second, un troisième puis un quatrième vinrent au monde.
Notre mère ne pu survivre à une telle épreuve et suite à la fatigue et de nombreuses complications, elle mourut, la dernière d’entre nous toujours dans ses entrailles …
Le médecin dû d’urgence la libérer à la manière dont on libère les juments n’arrivant pas à mettre bas.
Notre père vécu cela comme un drame, une véritable punition, il fit appel à sa jeune sœur pour réussir tant bien que mal à nous élever et prendre soin de ces quatre nourrissons braillards.
Les quadruplées, c’est ainsi que l’on nous nommait … Nous avons pourtant des prénoms, Corselia, Cordelia, Coreylia et Coraelya.
De fausses quadruplées comme en décida le médecin quand les années passèrent … Certes nous nous ressemblons énormément mais j’ai pris la sombre chevelure de notre père, tandis que mes sœurs, de tons différents tout de même, ont volés les cheveux de blé de notre mère et la dernière née la chevelure de feu de grand-mère.

Tant bien que mal, notre père tint bon huit années … Nous ne mangions que très peu et parfois mes sœurs et moi faisions la manche au village afin de récupérer quelques sous.
La situation de notre famille était critique …

Un jour, un homme étrange nous remarqua sur la place, il glissa une pièce d’or entre les doigts de Coreylia puis d’une voix étrange et sans timbre il demanda à rencontrer nos parents.

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Nous le guidâmes jusqu’à la fermette et leur entretien sembla durer des heures. Lorsque la porte fût enfin ouverte, l’homme portait un gros sac et les joues de notre mère étaient baignées de larmes.
Nous devions partir avec l’homme nous a-t-on dit … Nous étions trop jeunes pour le comprendre alors mais nos parents nous avaient simplement vendues, toutes trois … Quelle terrible trahison.
Nous n’avons jamais cherché à les revoir.

Pendant prés de dix ans nous restâmes auprès de cet étrange personne.. Jamais, nous n’avions pu distinguer son visage, jamais nous n’avons pu connaître son véritable nom.
Il se faisait appeler Duc de Castiglione, mais croyez moi, il n’avait rien d’un Duc !
C’était un véritable brigand, dés notre arrivée dans sa sombre demeure, il nous a formées à l’espionnage, au maniement de la dague, de l’arc afin de pouvoir faire de nous des assassins, c’est ce qu’il disait, des assassins !
Il nous terrifiait et nous n’osions aller contre ses ordres. Le temps passait et nous nous perfectionnions, Coreylia, Coraelya et moi-même chérissions la dague tandis que Cornelia se sentait plus à l’aise avec l’arc.
Au final, nous nous contentions de cette vie, Il nous traitait bien, nous mangions à notre faim, vivons dans un certain luxe et puis … N’était-il pas excitant d’aller voler ou tuer pour son compte … Le temps passaient, l’enfance s’envolait et nos âmes s’assombrissaient.

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A l’aube de notre dix-huitième anniversaire, le Duc nous ordonna de retrouver un ancien grimoire.
Quelle erreur ne fit-il pas en nous défendant formellement de l’ouvrir … A peine avions-nous posé les mains dessus que la curiosité pris le dessus.
Nous tentions de déchiffrer quelques pages sans succès, aucune de nous connaissant ce langage … sans doute s’agissait-il de nécromancie ? Nous n’y connaissions rien en magie.

Nous faisions hâte en forêt, dans un campement de fortune sur le chemin du retour lorsque Coreylia se repris à vouloir déchiffrer le grimoire, nous étions toutes trois réunies autour du feu avec l’ouvrage sans plus avancer qu’auparavant.
Puis, allez donc savoir pourquoi, ma chère sœur décida d’en lire un passage à haute voix.
A chaque mot, l’atmosphère se faisait de plus en plus lourde, le ciel semblait s’assombrir et notre petit feu brûlait de plus en plus ardemment.
Lorsque Coreylia finit de lire la page, un éclair fendit le ciel, nous étions terrorisées et sommes tombées inconsciente, jusqu’au lendemain matin.

Le réveil fût on ne peut plus difficile, nous nous sentions étranges, lasses au possible. Chacune de nous entendait une voix dans sa tête … masculine.
Nous avions mis cela sur le compte de la fatigue et sommes rentrées remettre le grimoire au Duc.

Le temps passait et dans l’esprit de chacune de nous, une présence se faisait de plus en plus forte.
Je me mis à comprendre et parler le sombre sans jamais ne l’avoir appris, Cornelia maîtrisait à merveille la langue des elfes tandis que Coreylia psalmodiait en un dialecte étrange, quant à Coraelya elle avait de drôles de discours sur la prêtrise.
C’est lorsque que nous nous rendîmes compte que malgré nous, nous invoquions de drôles de créatures que nous prîmes la décision de tenter de parler avec ce qui nous habitait afin d’en savoir plus.
Coreylia semblait avoir libéré des esprits errants en lisant la page du grimoire, des esprits ne trouvant pas leur place dans le royaume des ombres car leur quête était inachevée.

Ces trois hommes… Un sombre du nom de Chaszmyr, un elfe du nom d’Eärendil, un mage humain du nom d’Elzéar ainsi qu’un prêtre humain également du nom d’Edwin, de leur vivant, faisaient partie d’une sorte de société secrète visant à empêcher l’accomplissement d’une certaine prophétie.
Une histoire de tablettes et de gardiens … Personne ne devait mettre la main dessus sous peine que le chaos règne sur le monde.
D’après eux, quelqu’un s’acharnait depuis des années à obtenir cet ultime pouvoir, les gardiens du savoir étaient donc en danger ainsi que les fameuses tablettes.
Nous avons bien vite compris que si nous ne remplissions pas la mission qu’ils n’avaient pu remplir de leur vivant, nous ne serions pas débarrassées d’eux.

Ils pensaient avoir trouvé qui se cachait derrière tout cela …. Qui menait la danse et désirait ainsi s’emparer du pouvoir … Le fils de Baium semblait être le coupable et il nous fallait à présent l’éliminer …
Le Prince cherchait visiblement à se libérer du pacte fait il y a bien longtemps avec ce démon lui ayant sauvé la vie … S’il parvenait à rassembler les tablettes, il ouvrirait la porte vers sa liberté tout en étant protégé d’Einashad.
Il pourrait enfin se délecter du pouvoir suprême, sans se terrer au fond de ce trou, ce piano pour seule compagnie, la peur au ventre de voir les anges le tuer s’il osait remonter à la surface.


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Nous décidâmes alors de fuir, abandonnant le Duc par une nuit sombre à souhait, nous prîmes une embarcation, cachées dans les cales parmi les provisions afin de nous rendre sur le grand continent, espérant ainsi en savoir plus sur notre nouvel ennemi.


[HRP] Bien entendu possibilité d'utiliser certains élèments pour un event serveur [/HRP]

[Corselia]

Notre couverture de filles légères semble bien prendre sur ces terres, nous avons pu nous rendre sur la ville de Giran et rencontrer quelques personnes.
Continuer à berner les habitants ne peut que nous servir, en effet, qui irait se méfier de personnes assez simples d’esprit et de surcroît un peu volage ?

Je n’ai pas encore pu en parler à mes sœurs mais de mon côté j’ai fait une découverte des plus intéressante, on ne peut parler là de démon et je doute que cela nous mène sur les traces de ce Frintezza mais c’est déjà un pas de plus.
Des vampires hantent ces terres, j’ai rencontré l’un d’eux, il avait l’allure d’un sombre, était plutôt élégant et n’avait rien de ce que racontent les légendes en décrivant des êtres sanguinaire, dénués de tout bon sens …
Celui était ma foi plutôt charmant et je n’aurais jamais pensé que la morsure de tels êtres pourrait m’enivrer à ce point.
Je tâcherai de le revoir, peut-être arriverais-je à savoir si d’autres que lui vivent par ici et s’il sait quelque chose sur les démons.

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