Ce personnage a été créé sur un autre serveur, et Vae-Soli est le 3ème serveur où je le crée. Vous vous rendrez compte, si vous avez le courage de tout lire (et encore j'ai achment allégé) que pour moi, chaque serveur est une sorte de royaume. Et qu'un perso peut aller de l'un à l'autre. Aussi, vous allez voir que le BG sombre au départ, n'est pas le même qu'ici, car il provient d'un autre serveur (qui a fermé), et donc d'un autre monde. N'en soyez pas étonné.Bonne lecture. [/HRP]
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Shiloh
Je m’appelle Shiloh Triel Aleval, second fils de Vierna Blundth, Jabbress de la Maison Aleval. C’est ma soeur aînée qui devait reprendre les rennes de notre Maison. Maniant la dague à la perfection, elle a été moulé pour prendre le pouvoir.
Moi, je suis né quelques jours avant la scission avec l’alliance. Surprotégé, surcouvé par ma mère, des rumeurs courent comme quoi je ne serais pas le fils de mon père. En fait, je ne ressemble à aucun de mes parents. La maternité de ma mère ne pouvant être mis en doute, c’est la paternité de mon père qui est sujette aux questions. Ma sœur qu’en à elle, est son portrait craché. Tous les trois ont une peau noire des cheveux blanc neige et des yeux noirs comme l’ébène. Moi, ma peau est gris anthracite, mes cheveux sont noirs avec des reflets rouge. Quand à mes yeux, ils ont la couleur de l’ivoire, même ma pupille vire parfois au blanc. Et je suis aveugle.
« Mère ? Puis-je vous poser une question ? »
Assise plus loin, haut du corps aussi droit que sa fierté, elle ouvrit les yeux.
« Je t’écoute. »
« Est-ce vrai ce qu’on raconte ? Sur... sur moi ? »
Fermant les yeux.
« Concentre toi sur ton entraînement et ne t’occupe pas des on-dit »
« Mère, j’ai besoin de savoir. »
Ouvrant de nouveau les yeux, l’air plus grave.
« A quoi cela te servirait-il ? Peu importe de qui tu es le bâtard, l’essentiel c’est que tu sois sorti d’entre mes cuisses. Et cela devrait te suffir ! »
« Qui est mon père, mère ?
Soupirant, lassée de toutes ces questions.
« Tu le sauras bien assez tôt ! »
« Mais je... »
La porte s’ouvrit dans un grand fracas, un garde entra précipitamment. S’arrêtant devant la Jabbress, haletant, essayant de reprendre son souffle. Elle se leva, gracieusement.
« Qu’y-a-t-il Sidow ? »
Le garde se redressa, presque au garde à vous, transpirant, tremblant de tout son être. Elle posa les mains sur ses hanches.
« Et bien parle ! »
« Un... un grand malheur Jabbress... un... »
Fronçant les sourcils, elle commença à perdre patiente.
« Et bien parle ou je t’arrache la langue vu que tu ne sais apparemment pas t’en servir ! »
Le garde eut un tressaillement. Baissant la tête, il fini par parler plus calmement.
« Votre fille Jabbress... elle... elle a été tué. »
Les mots tombèrent comme un couperet et un silence pesant s’abattit.
« Se ne sera pas la langue que je t’arracherais si tu te moques de moi Sidow ! »
Baissant d’autant plus la tête devant la fureur de la sombre.
« J’aimerais vous mentir Jabbress... mais sa monture est revenue couverte de sang qui semble celui de sa maîtresse. La dague de votre fille fichée entre ses côtes, la bête s’est écroulée morte sur le parvis. On a... »
Hésitant, il continua malgré tout.
« On a retrouvé un doigt dans sa gueule. Un annulaire droit portant ceci. »
Il tendit la main et l’ouvrit. Sur sa paume sur trouvait une chevalière en or blanc portant le sceau de la famille. La chevalière que seule l’héritière de la Maison possédait et qui jamais ne devait s’en séparer.
La Maison la rechercha pendant un temps infini. Ma mère disait que tant qu’elle ne verrait pas sa dépouille, elle ne croira pas à sa mort.
Même après plusieurs décennies, personne ne la trouva.
« Approche Shiloh. »
Assise sur le trône de la grande salle, elle resplendissait de beauté et de grandeur. Celui qui est officiellement mon père, debout à ses côtés.
« Approche, nous avons à te parler. »
Comment rester insensible devant tant de charisme et de puissance ?
J’étais son fils et c’était ma plus grande fierté.
Toujours assise, jambes croisées, les mains posées sur les accoudoirs du trône, le dos droit comme sa splendeur.
« Il va y avoir du changement très prochainement. Tu va devoir t’y préparer. Mais tu en es capable, même si tu es jeune. Très jeune, trop jeune. »
Un long et lourd silence s’en suivit.
« Tu es un Aleval, Shiloh. Ne doute jamais de cela. N’oublie jamais qui tu es, ni d’où tu viens. Sois fier de notre Maison et de son histoire. Ai confiance en elle, car seulement là est ancrée ta nature profonde. »
Ces mots restèrent gravés dans ma mémoire. Les changements arrivèrent bien plus vite que prévu. Mes parents s’absentèrent et ne revinrent jamais. Quelques jours plus tard on retrouva leurs corps, percés de plusieurs coups de lames dans le dos.
Par la suite, je reçu une missive destinée à ma mère.
C’est ainsi que moi, Shiloh Triel Aleval, je devins le Jabbuk d’une Maison qui retrouva sa place au sein de l’alliance. Une nouvelle ère pour les Aleval va commencer.[Vierna Blundth,
Nous avons sus nous rappeler des services que votre maison a su apporter au Peuple Sombre. Vos dires étant confirmés, et nos espérances étant dépassées, nous ne pouvons que vous réintégrer à l’honneur qui vous est du.
Nous vous invitons donc à accepter notre offre d’alliance, ainsi que de prendre la place de seconde maison Sombre. Vos mérites ainsi que vos actions nous confirment que votre place est à nos côtés, et non plus isolée.
Grâce à nous, le Peuple Sombre vaincra.
Yastorn Pharn, Malla Jabbuk du Peuple Sombre]
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Une nouvelle ère
Elle commença cette nouvelle ère, mais jamais oh grand jamais je n'aurais cru qu'elle sonnerait le glas de mon monde.
Au coeur de nos textes anciens, il est dit qu'un Démon du nom de Uio'Nota ravagea le monde dans lequel vivait nos ancêtres. Le néant accomplissait son oeuvre et avalait tout dans son vide, son rien. Cela faisait des siècles que les races s'entre-déchiraient, mais face à cela, elles n'eurent pas le choix de s'allier. Les orcs, les elfes, les humains. Tous ensemble ils combattirent cette marée noire qui décimait tout. Rien y faisait. C'est alors qu'une poignée d'elfes décidèrent d'apprendre la magie noire, jusqu'alors interdite. Ils l'apprirent pour combattre ce démon avec ses propres armes. Ces elfes, tâchés de magie noires, combattirent auprès des Orcs, des humains, et de leurs frères elfes. Ensemble ils réussirent à terrasser Uio'Nota qui disparu, détruit par la magie blanche alliée à la magie noire.
Les elfes qui se sacrifièrent en apprenant la magie noire, virent leur peau se teinter de la même couleur. Ils s'isolèrent du reste de leur race, et au fils des siècles, leur propres frères ne les reconnaissaient plus et les rejetèrent. Ils se nommèrent eux-même, les Sacrifiés.
Voilà comment naquit d'après nos écrits, la race des Sombres de Materra.
Cela fait maintenant plusieurs années que je suis Jabbuk au sein de la famille Aleval. Et plusieurs années que nous sommes devenu la première Maison de notre peuple. Je suis Malla Jabbuk du peuple sombre. Ma mère serait fière !
Cependant j'ai appris une chose affolante.
Uio'Nota n'aurait pas été terrassé comme le disent les anciens textes. Il serait maintenu enfermé dans une prison qui se situe sous le Temple de notre Mère. Et la clé de cette prison n'est autre que la Yathtallar (Haute Prêtresse) Khylae d'Zolanie, fille et descendante de l'illustre famille Zolanie, qui furent l'une des Maisons elfiques qui se sacrifia et qui combattit le Démon. Depuis ce temps, cette famille se voue au Culte de notre Mère et tous ses enfants, notamment ses filles, sont et deviennent des prêtresses. Elles sont les seules à connaître le secret qui les habitent. Elles sont les seules à savoir qu'elles sont l'écrin qui renferme la clé de la prison de Uio'Nota.
Depuis quelque temps déjà, Khylae et moi sommes amants et c'est en vertu de la confiance qu'elle me porte qu'elle me confia ce lourd secret. Aussi, s'il lui arrivait malheur, la clé se briserait et le mal ré-apparaîtrait.
C'est en apprenant ceci que je décidai de vouer ma Maison à la protection de la famille Zolanie. Dans un commun accord avec la Yathtallar, nous décidâmes de confier les rennes du pouvoir à la seconde Maison. Les Aleval se retiraient donc de la scène politique. La raison officielle fut que le Malla Jabbuk ne peut être lié à la Yaththallar pour des questions d'objectivité politique, vu qu'ils sont deux à gouverner.
Nous nous sommes unis sous la protection de notre Mère et rapidement, celle a qui j'ai donné mon âme tomba enceinte de jumeaux.
Ce jour qui devait être le plus beau de ma vie, fut le plus abominable.
Ce jour qui devait donner naissance à la vie, fut celui où mon monde disparaissait.
Mon âme donna naissance à notre premier enfant. Une fille.
Mais c'est en donnant vie au second que la terre se mit soudain à trembler. Une sensation pesante, violente, me parvint comme un couperet. Elle était morte et IL était réveillé, Il était libéré...
Sachant pertinemment que nous n'étions pas de force contre lui, je pris ma fille et m'enfuis de ce monde qui se désagrégeait, engloutit dans le néant.
Je m'arrêtais au frontière de Materra, me retournant une dernière fois, faisant face à ce monde qui était mien. Moi, l'aveugle, je ressentis en pleine face, l'abominable violence de ce démon qui avait gagné.
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Maudit
Je suis aveugle, et cela fait plusieurs jours que j'erre avec ma fille dans les bras. Traversant des terres que je n'avais jamais explorées, que je n'aurais jamais cru un jour devoir fouler. Elle dépérissait. Ce petit bout d'âme qui avait survécu. Tout ce qui restait de mon amour, était dans mes bras, et mourrait de ne pas pouvoir manger à sa faim. Je devais trouver une solution. Je venais d'arriver à la frontière d'un royaume et je frappais à la première porte d'une maison quelconque ou je savais qu'un couple de sombre y vivait. Après quelques explications, je leur confiais ma fille pour qu'elle puisse grandir et je reviendrais la chercher dans 15 ans, quand celle-ci pourra me suivre.
15 ans se sont écoulés et rien dans cette maison ne semblait avoir changé. Mais elle n'était pas là. Ma fille... ces immondes créatures l'avaient perdues. Ils refusèrent de me dire comment et ma fureur explosa. Tuant d'un coup la femelle qui semblait bien plus résistante que son mâle, je réussi à faire parler ce dernier qui m'appris que ma fille avait été enlevé par une Ombre alors que l'enfant savait à peine marcher. Il ne pu m'en dire d'avantage et il rejoignit sa femelle là où elle commençait à pourrir.
Durant 5 ans j'ai parcouru de nombreux royaumes à la recherche de ma fille. Et c'est au coeur de l'Empire d'Eldmoreden que je découvris l'impensable.
Celle en qui j'avais donné ma vie et ma famille, avait une autre fille.
Elle était elle-même Grand Prêtresse du Culte de notre mère. Khallys...
Elle me redonna le goût de vivre et de me battre. Elle ralluma cette lumière qui s'était éteinte 20 ans plus tôt quand je perdis, ma femme, ma fille et mon royaume.
Je décidai de rester auprès d'elle. J'avais offert ma vie à la protection de sa famille et aux prêtresses. C'est donc ici, que j'accomplirais le destin qui est le mien. Elle m'apprit aussi qu'il y a une oracle qui pourrait m'aider à retrouver ma fille, et qu'au sein du peuple sombre, il y a une organisation qui se font appeler Les Ombres.
Je suis aveugle, mais je perçois. On me demande souvent comment je peux reconnaître les gens. Mais les gens ont tous une odeur, une manière de se déplacer et surtout un battement de cœur qui est différent et propre à chacun. Cela faisait 20 ans que je n'avais pas entendu le son du battement de cœur de ma fille et ce soir, au cœur du Temple je l'entendais.
J'étais dans mes appartements et j'ai entendu qu'une réunion à huit clos se tenait au milieu du Temple. Le jugement d'un traître. Il y avait là, le Roi des sombres et face à lui ses trois conseillers et bien entendu le traître. Dans les conseillers il y avait Khallys, la Grande Prêtresse et à ses côtés, ma fille...
Apparemment elle représentait l'organisation des Ombres et j'appris qu'elle en était même la dirigeante. Sa voix était si impassible, si neutre, si grave, si puissante et violente à la fois. Son cœur battait d'une jeune vie offerte à tout son peuple et son Roi. Mais ce soir, il semblerait que ce cœur batte de rage et de fureur.
L'oreille collée au paroi pour la sentir plus proche de moi, je l'avais enfin retrouvée.
Mais c'est alors que j'entendis qu'elle reniait son Roi car elle ne le reconnaissait plus. La faiblesse de celui-ci lui était insupportable. Elle préférait mourir que de vouer sa vie à un sombre de cet accabi. Ce maudit Roi fit appeler l'un de ses gardiens et ordonna qu'on roue de coups cette femelle pour la faire plier et la faire se soumettre. Le gardien l'emmena hors du Temple, et je le suivis. Il était d'une puissance indéfinissable. Prostré dans un coin j'entendis ma fille se faire tabasser, sans même rechigner. Têtue comme pouvait l'être sa mère, fière comme pouvait l'être sa grand-mère, elle encaissa les coups de ce sombre infâme. Il lui ordonna alors de sourire et elle lui cracha au visage. C'est alors que ce gardien alla contre les ordres de son Roi, et abattit ma fille devant moi. Il s'en alla, la laissant là, pourrir comme si elle n'était rien, comme si, elle n'avait jamais existé.
Mais son cœur battait encore, je l'entendais. M'approchant, je la pris dans mes bras. Son visage était déformé par les coups de cette brute sans nom. Il l'avait poignardé par deux fois et elle se vidait de son sang. C'est dans mes bras qu'elle rendit son dernier souffle en apprenant qui elle était et quel était son nom. Elle qui n'en avait pas, elle qui n'en avait jamais eu, elle qui avait été baptisé « ça ».
Je laissais là le corps de ma fille. La rendant à ce monde qui ne la méritait pas. Ce monde peuplé de sombres qui agissaient tels des orcs. Et encore, les orcs ont un honneur et jamais ils n'auraient osé une telle bassesse sur l'un des leurs. Ces sombres qui n'ont d'elfes noirs que le nom. Ce monde où tous les défauts de notre race étaient mis en avant et porté aux nues. Où j'avais presque honte d'être sombre.
Je décidai de partir à nouveau. Maudit, où que j'aille, tout explose, où que j'aille, tout bascule. Je devais partir. Laissant là la fille de celle à qui j'ai voué ma vie. Khallys était encore en vie, et je ne voulais pas, par ma présence, risquer de la mettre en danger.
Je n'avais qu'une envie c'est de mourir. Mais je n'ai pas le droit, en souvenir de ceux qui ont rejoint notre Mère, je n'ai pas le droit à cette faiblesse. Je porterais leurs âmes en moi, le poids de mon impuissance, de ma défaillance face à leur mort. La faute de ne pas avoir pu les protéger comme je m'étais engagé.
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Un nouveau royaume
Je viens d'arriver aux frontières d'un nouveau monde. Après plusieurs jours j'ai enfin trouvé ce que je cherchais. Le Temple...
Le village qui semble être celui des sombres est désert, pourtant il a l'air vivant.
Depuis un moment je n'avais plus foi en notre race. Ne croisant que des sombres sans honneur, sans valeur. Rien, ils ne respectaient rien.
C'est au coeur du Temple que je l'ai rencontré.
Une femelle violente dans ses paroles, cinglante dans ses propos. Une vraie Jallil...
La classe, le charme et la grâce, voilà ce qu'est la nature d'une femelle sombre.
La violence, la puissance, sans pitié, l'honneur et le respect des valeurs. Voilà ce qui caractérise une femelle sombre.
Cela faisait longtemps que je n'avais croisé la route de l'une d'entre elles.
Et c'est au cœur du Temple que je l'ai rencontré.
Serlina...
Aurais-je trouvé une communauté de sombres respectant les valeurs qui sont les nôtres ?
Je verrais bien, je n'ai de toute manière plus rien à perdre...
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Retour
Il n'y a que le vent perpétuel du Temple qui puisse apaiser ce qui me dévore à l'intérieur. Tous les Temples de tous les royaumes que j'ai traversé sont battis à l'identique, comme si Shilen en avait conçu elle-même les plans et communiquée à chaque architecte. Il n'y a que face à l'immense statue, assit près du bassin que je me sens moins mal. Je me sens presque chez moi. Chez moi... ça fait si longtemps.
J'ai l'impression d'être un fantôme errant de ci, de là. Je ne sais pas si je vais rester ici finalement. Ce monde semble aussi vide que mon âme, les sombres semblent aussi perdus que ma raison. Je n'en ai croisé qu'une et le village est désert. Et puis, à quoi bon chercher ailleurs ce que je ne trouverais pas. Autant rester ici, je suis à l'image de ce monde... vide.
Ça fait plus d'un mois que je suis ici et je n'ai toujours pas revu cette femelle. Je l'ai peut-être rêvé. Je ne sors du Temple que pour aller chasser et me nourrir. Il ne me reste que deux sacs de perles. Une centaine tout au plus. Le sevrage va être dur. Il faut que je me trouve une autre drogue. J'ai déjà diminué les doses mais c'est dur. Parfois je ne sais plus si je suis en pleine hallucination ou dans la réalité. Je commence même à sentir son parfum au village. Comme si elle y était passée. Il faut vraiment que je me trouve autre chose. Je vais devenir fou sinon...
Je rêve, oui c'est ça, je suis en plein rêve. Je n'ai prit qu'une perle aujourd'hui, je dois être en pleine hallucination. Pourtant elle semble si vraie. Là dans mes bras, sous mes doigts, son odeur m'entoure comme un cocon et son cœur bat lentement. Ce son qui me manquait tant, il m'envahit à nouveau. Je rêve... c'est impossible.
Je n'ai pas dormi. Comment aurais-je pu m'assoupir et risquer de me réveiller et de me rendre compte que tout cela n'était qu'un mirage. Elle est toujours là. Celle à qui j'ai offert mon âme, celle que j'avais perdu, que je croyais morte. Celle que j'ai abandonné, celle qui m'est revenue. Elle est toujours là. Ou alors je rêve encore...
J'ai besoin de savoir si elle est réelle. J'ai besoin de savoir...
Je suis aveugle et mes sens peuvent me tromper. J'ai l'impression de planer. Ça fait une lune que je n'ai pas prit de perle. Pourtant j'ai l'impression d'en avoir absorbé cinq d'un coup.
J'ai besoin de savoir...
je suis issu d'une Maison spécialisée dans la confection de poison. Je suis aveugle, et quand l'un de nos sens nous manque, les autres sont beaucoup plus développés. Ma mère a tout fait pour qu'ils soient stimulés et en particulier, celui du goût. Il ne m'a jamais trompé. Et c'est en haut d'une falaise, surplombant la mer, au rythme des vagues que j'ai compris que je ne rêvais pas.
Mon épouse Khylae est revenue et avec elle j'ai appris que notre fille avait survécu aussi. Nous n'avons nulle part où aller. Materra a été définitivement anéanti. Nous reconstruirons nos vies ici. Vingt ans à rattraper. Peu importe si nous sommes seuls. Nous sommes de nouveau complet. Une âme... une seule...
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Rencontre
Finalement nous ne sommes pas seuls. Serlina existe bien et ce dont elle m'a parlé aussi. Un mâle veut rebattir une nation sombre. On l'a croisé à Giran. Étrange monde, où toutes les races semblent se côtoyer comme s'il n'y en avait qu'une et que les différences entre les êtres n'étaient finalement que physique.
Il se nomme Ishtil et bizarrement il parle des traditions sombres au passé, comme si elles étaient révolues et qu'il fallait les faire renaître.
Il a organisé une réunion où nous étions trois mâles et quatre femelles.
Khylae et moi avons surtout observé comment ces sombres natifs de ce royaume se comportaient entre eux. C'est assez... troublant à vrai dire.
Ishtil semble plein d'ambition et de volonté, mais il semble aussi et surtout avoir du mal à imposer son autorité. Il a apparemment accordé toute sa confiance à celui qu'il nomme son ami. Confiance... c'est un mot des plus paradoxale dans la bouche d'un sombre.
Il veut que je devienne Lil Khyorlyrr, le chef de la Garde Noire et que Khylae guide le peuple selon les volontés de Shilen en reprenant le rôle de Haute Prêtresse.
Je ne sais pas où cela va nous mener, nous verrons bien.