Claus

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Message par Claus » dim. 19 octobre 2008 à 01h16

Chapitre I : Rosée de l’Aube.

C’était une journée glaciale. La nuit abritait en sa robe les hurlements du vent dansant avec les flocons glacés, baignant cette valse transcendantale de ses rayons lunaires. La ville d’Elkurr demeurait vide de monde, les quelques rares téméraires osant braver la nuit tous les soirs ayant comprit que sortir cette nuit là aurait été plus de la folie que du courage.
Quelques suspicieux en étaient même venus à se complaire dans des prières tant le temps glacial semblait être né de la folie des Dieux. Les vitres et volets tremblaient sous les rudes bourrasques, laissant leurs sifflements aigus se glisser dans les moindres fissures pour retentir entre les quatre murs de chaque demeure. La neige, quant à elle, semblait avaler en son être toute la cité et la nature tant elle était épaisse et importante.
Les plus insomniaques de la ville s’amusaient à contempler le Palais et ses lumières offrir ses reflets en le voile blanc recouvrant les Jardins d’Hiver. Les lueurs dansaient et virevoltaient sur la robe de Mère Nature, laissant le ballet ombragé prendre le pas sur la feue beauté florale.

Alors que le temps exaltait sa folie en cette longue nuit, quelques cris étaient étouffés par son manège. Des hurlements de souffrance d’une femme. Ils résonnaient tel un écho dans cet immense château situé dans les hauteurs d’Elkurr. Ce château qui, depuis des centaines de printemps, logeait la grande famille de Larnealia.
Il y a de cela presque un millénaire, Erik de Larnealia, fils de marchands ayant préféré se tourner vers des études de droits et de politique, devint Conseiller de la famille Impériale. Il conseillait et assistait le Roi, offrant ses talents intellectuels au service de ceux qui lui rendaient bien. En effet, d’années en années, il réussit à cumuler une fortune impressionnante selon les bons vouloirs du Roi qui était devenu un ami proche. Il devint ainsi une des familles les plus riches et nobles de la Cité, profitant de ce luxe pour se complaire dans cet encéphale doré avec sa femme et son fils. Ainsi commença la lignée de la famille de Larnealia, née sous l’aile impériale.
Les années avaient passés, et la fortune grandit avec. A présent, la descendante de la famille ainsi que sa sœur vivaient encore dans le même château, perpétuant la tradition et l’honneur de la famille. Héléna, l’ainée, était veuve depuis peu. Elle n’avait eut aucun enfant de son défunt époux et passait la plus claire de sa journée à regarder par la fenêtre, profitant de l’incroyable vue qui lui était offerte. D’un caractère calme et stricte ; elle était tout le contraire de Elizabeth, sa jeune sœur. La femme était mariée depuis peu au riche Jean d’Alexandria, connu pour sa beauté et ses frasques amoureuses. Mais cela l’importait peu : le mariage fut arrangé et l’argent cumulé de leurs deux fortunes tout à fait avantageuse pour le couple. D’un caractère sournois et intéressée, Elizabeth n’hésitait pas avec son époux à s’aventurer dans les soirées mondaines pour goûter aux joies de l’ivresse de leur rang, jouant avec leur fortune pour s’affaire à quelconque folie. Ils étaient magnifiques, jeunes et fortunés. Ils avaient tout, et le savaient très bien.

La seule chose qui manquait au couple était entrain de se faire, lors de cette nuit là. Les cris n’étaient autre que ceux d’Elizabeth qui était entrain de mettre au monde dans son lit immaculé, entouré de son mari entrain de fumer au fond de la pièce sur son siège de velours, et de toute la horde de servantes et de majordomes qui s’affairaient autour de lui. L’enfant était entrain de naître, et il réussit à avoir la maigre attention de son père que lorsqu’il sut que cela allait être un garçon. Un homme, un vrai ; qui allait pouvoir perpétrer ainsi sa lignée dans l’ère du temps et de l’Histoire.
Les minutes étaient longues. Elles devinrent rapidement heures. Et elles défilaient aussi rapidement que les centimètres se gagnaient sur le sol pavé d’Elkurr. Elizabeth, en sueur, ne pouvait supporter une telle douleur. Elle toujours habituée à la simplicité et à la douceur ; elle refusait de souffrir autant et le faisait bien comprendre en poussant des hurlements qui auraient pu réveiller les morts. Mais cela n’eut comme seul effet d’énerver encore plus son mari qui attaquait alors sa seconde bouteille de vin Floranais et sa cinquième pipe.
Au bout de longs instants, alors que le temps semblait vouloir enfin se calmer à l’approche de l’aube ; un cri enfantin se fit entendre. Il était enfin né. Elizabeth refusa de le prendre dans ses bras, écoeurée de voir un tel petit être tâché de sang et de placenta. Jean, quant à lui, avait sombré depuis déjà de nombreuses minutes dans les bras du sommeil et de l’alcool, enfoncé dans son siège de velours. Une servante prit alors le bébé dans ses bras alors qu’un majordome s’affaira à trancher le cordon avec un couteau de cuisine de fortune.

Ainsi naquit Claus d’Alexandria-Larnealia, fils de Jean d’Alexandria et Elizabeth de Larnealia ; à la rosée de l’aube.
Dernière modification par Claus le mar. 21 octobre 2008 à 12h20, modifié 2 fois.

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Message par Claus » lun. 20 octobre 2008 à 18h33

Chapitre II : Bouton de Rose.

Les cycles lunaires défilaient, le soleil exécutait chaque jour que les dieux faisaient son manège parfaitement huilé, et le temps passait inexorablement. De saison en saison, de printemps en hiver, les fleurs se faisaient et fânaient, des maisons tombaient et d'autres se construisaient, des gens mouraient et d'autres naissaient. Le cycle indissoluble de la vie s'accomplissait dans son plus simple appareil, face à l'ignorance de chacun - bien trop hâbitués à de tels spectacles.
Cependant, ce n'était le cas de tous.

Les enfants admiraient ce ballet endiablé. La neige qui tombait, fondait, disparaissait, sentait, revenait. Ses jours qui passaient, cette mèche qui grandissait, ce corps qui se développait, ses rêves qui s'effaçaient. Ces gens si beaux qui étaient si moches, ces végétations si ternes qui étaient si remarquables, cette vie si acidulée qui était si fade. Tout enfant grandissait, telle une rose. Le bouton ne demandait qu'à fleurir dans cet havre de paix que formait cet encéphale de l'ignorance. Et chaque bambin s'amusait à voir en celui-ci ses rêves les plus lointains.

Claus d’Alexandria-Larnealia n'était pas différent des autres petits garçons. Certes, il était plus riche. Certes, il était plus beau. Mais il n'en était que plus faible. Enfermé dans sa prison dorée, il ne connut les joies des sorties familiales, le plaisir du père apprenant à son fils la vie, le bonheur d'une mère offrant tout son amour, cette fierté de se façonner et de se sentir grandir. Non, il n'en était que faible, si faible. Il ne voyait en la vie que la triste valse de plateaux argentés et de majordomes, de mondanités qu'il ne comprenait guère mais se faisait plaisir d'exécuter, dans le vague espoir de signifier quelque chose.

Il effectuait ainsi chaque jour les rituels incessants imposés par la bonne conduite et les valeurs familiales. Les courbettes, la politesse, l'extrapolation du langage et l'hasardiesse de sa conduite. Heureusement, son allure angélique lui permettait souvent de recevoir de nombreuses affections des domestiques qui se plaisaient à passer du temps avec lui. Ses longs cheveux blonds hérités de sa mère s'écroulaient en cascade sur ses fines épaules alors que ses yeux d'un bleu pur et à la fois tumultueux accentuaient ce sentiment de pureté quand on osait poser le regard sur sa personne. Ce joli petit bout d'homme était destiné à devenir un mâle très convoité dans le futur, et ses parents le savaient fort bien.

Claus d'Alexandria-Larnealia aurait pu devenir l'enfant modèle et rêvé dont ses parents auraient aimé modeler. Peu bavard, obéissant, beau et intelligent; il était en voie de devenir ce qu'ils désiraient et se dont ils souhaitaient, le fardeau des responsabilités étant depuis sa naissance bien léger sur leurs épaules. Mais ils firent une erreur. Une grossière erreur qui allait leur coûter cher, brûlant tout espoir, détruisant trop rêve grotesque qu'ils auraient pu avoir.

Ils laissèrent entrer la tentation en leur demeure; le bouton de rose ne demandant qu'éclosion.
Dernière modification par Claus le lun. 20 octobre 2008 à 18h37, modifié 1 fois.

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Message par Claus » lun. 20 octobre 2008 à 18h36

[ image externe ]
__________________Portrait de Claus d’Alexandria-Larnealia tout juste âgé de six ans, peint par Von Delhimini.

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Message par Claus » lun. 3 novembre 2008 à 17h55

Chapitre III : « Il ne voit pas la rose, mais il scrute attentivement les épines de la tige. »

Le jeune Claus se rappelait parfaitement de cette nuit d’automne où sa vie avait basculé. Il ne trouvait pas le sommeil et prenait malin plaisir à essayer de discerner tous les bruits de la demeure. La valse de pas emmitouflés des majordomes et des servantes à l’étage, ou encore le bruit délicat des verres s’entrechoquant de ses parents au rez-de-chaussée. Il faisait chaque soir de ses bruits si communs sa propre berceuse qui lui permettait de s’évader à ses tristes souvenirs ne se résumant qu’à des pages de grimoires s’emmêlant et la voix rauque de son professeur. Et ce soir là n’était pas différent des autres, ses yeux commençant à se fermer peu à peu. Et pourtant…

Des lueurs dansantes se reflétèrent dans les vitres de son immense chambre, laissant les ombres inquiétantes se répercuter sur les murs tel un ballet fantasmagorique. Immédiatement, l’attention du jeune enfant fut éveillée et il sortit rapidement de ses épaisses couettes pour s’approcher de la fenêtre, sur la pointe des pieds. Le froid du plancher ne le freinait point, bien trop heureux qu’un étrange événement se produise dans sa vie si fade.
Il poussa légèrement les rideaux pour discerner quatre silhouettes s’avançant dans la cour, dont deux d’entres-elles portant d’épais flambeaux pour éclairer leur route. Ils se dirigeaient d’un pas nonchalant vers sa demeure, démarche à la fois lasse et récalcitrante.

Immédiatement, Claus partit au pas de course vers la porte de sa chambre qu’il entrouvrit pour regarder si personne ne se trouvait dans le couloir de l’étage. Voyant les lieux vidés de présence, il prit son courage à deux mains et s’enfonça dans la pénombre pour courir d’un pas discret jusqu’aux escaliers menant au rez-de-chaussée. Accroupi, il guetta la porte dans un silence religieux, inspectant malgré tout souvent par-dessus ses épaules, de peur qu’une effrayante créature se trouve cachée en les voiles ténébreuses de la nuit. De longs instants se passèrent sans que rien ne se passe, quand soudain…

La cloche tinta à l’extérieur, à la grande surprise de tout le monde qui se préparait depuis déjà de longues minutes à dormir. Le majordome ouvrit alors la porte en jetant un œil dehors, de peur que cela ne soit qu’une farce ou une personne non recommandable. Claus, quant à lui, toujours caché en haut des escaliers, observait la scène tout émoustillé. Dans l’encadrement se dessina alors deux adultes accompagnés de deux enfants se cachant entre eux, l’air apeuré et fatigué. Le regard du jeune enfant fut captivé par les deux autres enfants, alors que les parents conversaient avec les siens d’un ton grave. Le petit garçon et la petite fille regardèrent leur parents, alors que Claus fut captivé par la demoiselle. ~Somptueuse~ … Il n’eut que ce mot en bouche quant il l’a vit, elle et son air de poupée, traînant derrière elle un gros nounours qui s’apparentait à un véritable fardeau. Un regard si froid mais un visage si doux ; une attitude si glaciale mais des traits si angéliques… Elle était un paradoxe à elle même.

Soudainement, la petite fille sentit le regard du jeune homme et le regarda alors en haut des escaliers, le découvrant. Sans un mot, ni même une expression, ils se regardèrent un long moment dans les yeux, telle une lueur de défi les animant. Leur petit jeu aurait pu durer longtemps si Elizabeth, mère de Claus, ne remarqua point le regard évasif de la jeune fille qui la conduisit à remarquer son fils en haut des escaliers. Prise de colère, elle lui ordonna d’aller se coucher ; provoquant la peur de Claus qui s’empressa de partir au pas de course dans sa chambre, claquant la porte derrière lui et sautant sous ses couettes.

Il perdit alors son regard au plafond, tentant d’écouter la conversation, mais il n’en résulta que quelques chuchotements inaudibles. Un grand sourire se lisait sur son visage ; repensant au doux visage de la petite fille et de tout ce qu’il avait ressentit en la regardant.
Claus venait de, sans le savoir, tomber amoureux pour la première fois. Et la dernière fois.

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Message par Claus » mar. 4 novembre 2008 à 16h56

  • Quelques années plus tard.
______________________________[ image externe ]
________________________________________________________Claus, aujourd'hui.

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Message par Claus » ven. 7 novembre 2008 à 19h32

Mise à Jour temporaire.

Tout était arrivé si vite. Tellement que Claus voyait encore toutes les miettes de ce qu’il venait de perdre s’écouler lentement entre ses doigts tels d’ultimes souvenirs ne vivant à présent qu’au gré du vent les dissipant. Il aurait du savoir, et ne surtout pas oublier. « Toi et moi, ensemble, pour toujours ». Une promesse si vraie qu’il devait réussir. Mais une parole irréalisable quand elle est donnée à deux personnes. Il aurait du savoir, et surtout ne pas oublier, oui. Savoir que jouer le feu peut des fois avoir un véritable retour de flammes. Il haïssait s’amuser sans détenir toutes les cartes en main, et en ne connaissant que peu les règles. Il avait tenté, et il avait perdu, pour la première fois de sa vie.
La folie est remplacée par la haine, la passion par la rage, la clémence par l’impitoyable.

Il avait sombré dans l’alcool et la cigarette, désireux de détruire autant son corps et son âme. Il aurait du savoir et surtout ne pas oublier. Savoir qu’il est dangereux pour lui de baisser ses barrières en étant imbibés de ses vices, et ne pas oublier qu’autrui est toujours avide d’en profiter. Il aurait du savoir et surtout ne pas oublier cela ; car c’est ce qu’il était avant. Avant tout ça. Mais ce sombre fut plus malin et en profita pleinement, s’accaparant de la tristesse de l’homme qui avait baissé sans s’en rendre compte ses barrières. Xaszs. Cinq lettres, mais tellement plus de facettes. Il avait succombé à ses paroles, avant de succomber à son poison. Douleur, terreur. Le réveil avec un œil retiré de son visage si parfait qui était encore l’unique chose qui lui restait. Il lui avait ôté pour le remplacer par un saphir. Pour que Claus comprenne que la mort ne devait l’emporter si vite. Pour que Claus voit la mort et partage son fardeau. Pour Claus survive.

« La plus grosse erreur que tu as fais Claus, c’est de me faire confiance. »

Et la plus grosse erreur que Xaszs fit fut de jouer avec la flammèche ne demandant qu’à s’embraser.

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Cette mise à jour est temporaire, bien des chapitres étant sautés avant d’en arriver là. Mais ce chapitre est pour une utilité d’un accessoire que Claus portera du à cette opération oculaire barbare qu’il a subit.
Ce post sera donc édité au fur et à mesure des chapitres qui naitront.

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