Felohora & Ilivlin

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

Modérateurs : Conseillères, Admins et GMs

Raul Necrobie
Barion
Messages : 67
Inscription : lun. 21 avril 2008 à 10h58

Felohora & Ilivlin

Message par Raul Necrobie » ven. 27 juin 2008 à 04h22

[ image externe ]

Par où commencer ? Le passé est si loin derrière moi, derrière nous.
Par toi, car sans toi je ne rédigerais pas ceci, tu l’as si bien dit.
Si l’on ne sait pas d’où l’on vient, on ne peut savoir où l’on va.
Alors rappelons-nous d’où nous venons… Dalninil


Il y a des choses, qui ne changent pas, nous ne changerons jamais, promet le moi Ilivlin.
Toujours, il en sera ainsi, quand je serais l’eau, tu seras le feu, quand je serais cruelle, tu seras clémente, quand je serais douce, tu seras violente.
Mais, le reste du monde, ne peut être ainsi, il est mouvant, changeant, comme du sable s’écoulant entre mes doigts.
Et il change même selon les doigts entre lesquelles il s’écoule.
Comme le passé Ilivlin, il n’est pas le même pour toi n’est ce pas ?
Je me rappel de notre mère comme une femme exécrable et terriblement dominatrice, et toi, dis moi.
Dernière modification par Raul Necrobie le ven. 27 juin 2008 à 04h41, modifié 4 fois.

Lillyan

Message par Lillyan » ven. 27 juin 2008 à 04h24

C'est elle qui nous a fait grandir de cette façon. Comment savoir si nous devons la remercier ou non.
Elle était nous. Impossible de savoir ce qu'elle ressentait ou ce qu'elle voulait vraiment.
Elle était puissante comme l'eau et féroce comme le feu.
C'est comme si elle sépara son âme en deux.
Afin de rendre ces deux personnalités plus supportables.
Comme si elle voulait nous forger, afin que l'on ne reproduise pas ses erreurs.
Oh notre chère mère, comment savoir si c'était de l'amour ou de la haine...
Dernière modification par Lillyan le ven. 27 juin 2008 à 04h59, modifié 2 fois.

Raul Necrobie
Barion
Messages : 67
Inscription : lun. 21 avril 2008 à 10h58

Message par Raul Necrobie » ven. 27 juin 2008 à 04h26

Comme tu es indulgentes, mais j’arrête ici, il ne sert à rien de maudire les morts.
Laissons notre mère où elle est, même si je la remercie pour ce qu’elle n’a pas voulu.
Pour ce que je suis devenu.
Te rappelles-tu de ce jour ? Cet instant est une marque au fer rouge dans mon esprit et dans ma chair.
Te rappelles-tu ? Comme je t’ai détestée pour ne pas avoir été là ce soir là, pour ne pas avoir été là quand ils m’ont fait ça.
Pardonnes moi pour cette haine qui fut vivace si longtemps Ilivlin, pardonnes moi.
Te rappelles-tu pourquoi la liberté est la plus puissante de mes drogues ? Te rappelles-tu ?
Dernière modification par Raul Necrobie le ven. 27 juin 2008 à 05h00, modifié 3 fois.

Lillyan

Message par Lillyan » ven. 27 juin 2008 à 04h30

Ma mémoire est aussi fraîche, que brûlant le feu qui t'as marqué ma sœur.
Je me souviens oui, quand tu t'es jeté sur moi.
Je me souviens à quel point tu me haïssais.
Comme cette douleur était presque aussi puissante que la tienne.
Je ne croyais jamais te récupérer ma sœur. Je te croyais perdue à jamais.
Tu étais si misérable, mais tellement forte.
Qu'à chaque fois que j'y pense, je sens la froideur de la lame qui ne fut jamais aussi froid que ton regard à ce moment.
Je n'ai jamais eu aussi peur et je dois aussi me faire pardonner de ne pas t'avoir sauvé à ce moment, de ne pas t'avoir protégé comme j'aurais dut le faire.
Pardonne-moi également ma sœur.
Dernière modification par Lillyan le ven. 27 juin 2008 à 04h30, modifié 1 fois.

Raul Necrobie
Barion
Messages : 67
Inscription : lun. 21 avril 2008 à 10h58

Message par Raul Necrobie » ven. 27 juin 2008 à 04h30

Cesses de t’excuser, ou je vais en profiter pour être piquante, et tu sais comme ma langue peut-être acérée.
Le reste de l’histoire me revient.
Encore si éloignée du terrible bateau de mes rêves, et de notre destin, maintes fois tu me sauvas d’un mauvais pas, bien trop de fois même.
Tu étais si douée, j’en rage encore parfois, tout semblait facile quand c’était à toi de le faire, rien n’était inaccessible pour Ilivlin, mes mois d’entraînements se transformaient en semaines quand c’était ton tour, et mes sortilèges de feu devenaient torrent de lave entre tes mains.
J’étais si jalouse de toi ma sœur, que le diable t’emportes, ces pages me font devenir mollassonne et émotive !

Lillyan

Message par Lillyan » ven. 27 juin 2008 à 04h32

Il est évident de voir que tout ceci t'as atteinte ma chère Felohora.
Je conçois qu'il soit difficile pour toi d'atteindre la perfection, tes souvenirs te hantant sans cesse quant à une partie de toi que l'ont ta volé.
Il vaut mieux dire les vrais mots plutôt que de les garder pour soit.
Afin qu'ils ne deviennent pas une faiblesse et qu'ils n'influence pas ta façon d'agir.
Si ta langue te pique tant ma sœur, défoule-toi sur moi, je te pardonnerais de toute façon. Déverse ta bile sur moi, afin que ton cœur ne porte plus carrément ce terrible fardeau d'un souvenir si noir.
Ma tendre sœur ton esprit sera un minimum libéré.
Et ne t'inquiète pas, ton talent éclatera un jour.
Et te voyant agir, il ne tardera pas à m'égaler.
Dernière modification par Lillyan le ven. 27 juin 2008 à 04h33, modifié 1 fois.

Raul Necrobie
Barion
Messages : 67
Inscription : lun. 21 avril 2008 à 10h58

Message par Raul Necrobie » ven. 27 juin 2008 à 04h33

J’ai mis du temps à continuer après toi, le temps que je me calme pour être franche.
Quelle insolence ma si jeune sœur, je ne me suis jamais consacré avec la même intensité aux arcanes que toi, car sans cesse, quelque chose trotte dans mon esprit.
Le fait que tu sois de mon sang ne change rien, je t’aime pour bien d’autre raisons, et ce sont les seules raisons qui m’empêche d’aller te corriger un bon coup plutôt que d’écrire ces fichus lignes !
Le futur a toujours été très clair, tandis que le passé me semble si flou aujourd’hui.
Pourquoi sommes nous si différentes et à la fois si semblables ?
Pourquoi m’as-tu suivi dans mon aventure ?
Racontes le moi encore une fois, je le sais, je te le demande si souvent, mais dis le encore une fois, j’aime entendre ce mot, liberté.
Dis le encore une fois, ma si jeune et candide sœur.

Lillyan

Message par Lillyan » ven. 27 juin 2008 à 04h34

Comme tes mots sont épineux. Autant me lancer des roses que ça aurait le même effet.
Tu mets tant d'énergie à t'énerver que tu me fais sourire.
Autant que lorsque tu m'as montré cette vieille barque à l'eau.
Elle semblait si petite devant l'océan qu'il me semblait impossible qu'elle puisse surmonter les vagues.
Elle était si ridicule que je ne doutais même pas qu'elle serait le début d'un long voyage.
Celui dont tu te souviens, mais que tu mets tant d'acharnement à effacer.
Quand on te donna des ailes et qu'on te les retira sans crier garde.
Et que bien malgré moi, je du assister à tout cela impuissante, sans pouvoir changer ton jugement.
Que ce périple fut long. Mais je ne pouvais me résoudre à te laisser partir seule, bien que ma présence n’ait pas été nécessaire, puisque encore une fois je fus surpassé par les évènements.
Et surtout par les secrets que tu me cachais...
Quand me diras-tu?
Quand me feras-tu pleine confiance à ce sujet?

Raul Necrobie
Barion
Messages : 67
Inscription : lun. 21 avril 2008 à 10h58

Message par Raul Necrobie » ven. 27 juin 2008 à 04h35

Vieille barque à l’eau ?
Te cacher des choses ?
Disons que je n’ai rien lu, les seules choses que je te cache petite sœur, sont celles que je me cache aussi à moi-même, ces aveux ne seront pas d’encre et de papier, mais de lames et de souffrances, un jour tu sauras tout, et nous irons nous venger, me venger.
Ne te plains pas d’être à la merci de mon effervescence et de mon amour du risque Dalninil car tu aimes autant que moi ce goût revigorant de l’effroi sur ta nuque, tu as juste trop de sombre fierté pour me l’avouer.
Je te fais confiance, jusqu’’au bout du monde je te fais confiance.
Et certainement au-delà.

Lillyan

Message par Lillyan » ven. 27 juin 2008 à 04h38

Bien ma sœur. Je suppose que tu as tes raisons.
Mais ne viens plus pleurer sur moi...
Car si je ne sais plus rien, cela n'en vaudra plus la peine.
Je t'aime Felohora.
Mais tout ceci doit avoir une fin...
Qu'elle soit bonne ou non.
Elle doit finir pour que nous continuions.


[ image externe ]

Lillyan

Message par Lillyan » sam. 9 août 2008 à 22h02

Les gens me reconnaissent dans la rue. Je vois leurs visages, des visages que j’ai déjà vus, mais aucun nom ne me vient à l’esprit. Aucune personne ne me connaît vraiment Felohora, et toi tu es repartie sans moi. Il y à ce médecin, il cherche, il ne trouve rien. Mon état empire. Je suis dans cet état, mais de quel état s’agit-il ? Quelqu’un a voulu m’effacer, m’enlever une partie de ma vie que je ne peux plus atteindre. Qui suis-je Felohora ? Pourquoi suis-je ici sans toi ? Qui sont ces gens qui se disent mes amis. Pourquoi veulent-ils m’aider alors que je ne me souviendrais plus d’eux demain ? Un voile est venu se déposer sur un seul de mes yeux. Comment dois-je réagir…Est-ce le signe que je dois regarder autour de moi d’une toute autre façon ? Je me suis rendu compte aussi, que je réécris toujours le même message. Jamais envoyé, traînant autour de moi depuis des jours. Aucun vent pour les balayer. Ils forment maintenant mon lit. Je ne peux plus aller nulle part, le soleil aveugle ce qu’il me reste de vision, il me brûle la peau et l’air que filtre mes poumons est infecte. J’attends dans la cité. Je ne sais pas ce que j’attends, mais il tarde et je suis impatiente. La même journée se répète, mais à chaque jour je sais qu’il y a de nouvelle personne. Dès lorsque je me met à y pensé, la fatigue me prend. Quelque chose m’envahit, je ne suis plus normal. Et je m’endors jusqu’à aujourd’hui, constatant seulement qu’une page de plus s’est ajouté, mais qu’elle est identique aux autres.

Raul Necrobie
Barion
Messages : 67
Inscription : lun. 21 avril 2008 à 10h58

Message par Raul Necrobie » mar. 11 novembre 2008 à 19h04

En rythme et sans faillir, la Sombre Dame frappait de son verre le bastingage, double ration de Tafia pour tous mes amis !


A moi forban que m'importe la gloire
Les lois du monde et qu'importe la mort
Sur l'océan j'ai planté ma victoire
Et bois mon vin dans une coupe d'or.
Vivre d'orgie c'est ma seule espérance
Le seul bonheur que j'ai pu conquérir
C'est sur les flots qu'j'ai passé mon enfance
C'est sur les flots qu'un forban doit mourir.


Vin qui pétille, femme gentille
Sous tes baisers brûlants d'amour
Plaisir, bataille, vive la canaille
Je bois, je chante et je tue tour à tour


Peut-être qu'au mât d’une barque étrangère
Mon corps un jour servira d'étendard
Et tout mon sang rougira la galère
Aujourd'hui fête et demain le hasard
Allons esclave, allons debout mon brave
Buvons la vie et le vin à grands pots
Aujourd'hui fête et puis demain peut-être
ma tête ira s'engloutir dans les flots.


Vin qui pétille, femme gentille
Sous tes baisers brûlants d'amour
Plaisir, bataille, vive la canaille
Je bois, je chante et je tue tour à tour.


Peut-être qu'un jour par un coup de fortune
Je captur'ai l'or d'un gallion
Riche à pouvoir vous acheter la lune
Je m'en irai vers d'autres horizons.
Là respecté tout comme un gentil'homme
Moi qui ne fut qu'un forban, qu'un bandit
Je pourrai comme le fils d'un roi tout comme
Mourir peut-être dedans un grand lit.


Vin qui pétille, femme gentille
Sous tes baisers brûlants d'amour
Plaisir, bataille, vive la canaille

L’équipage entier ronflait à scier du bois, mon regard glissa sur chacun d’eux.
Une touffe de cheveux blancs dépassait du dessus d’une table retourné sur le gaillard avant.
Ca c’est Esykiel, sans aucun doute, il a encore du boire cinq fois sa ration de Tafia de Lieutenant de bord.
Où se trouve Tevsox … ? Elle doit encore courir le jupon quelque part en ville, même pas présente pour la plus grosse prise de la saison.
J’espère que Nute ne s’est pas trop enivré, je n’aime pas voir cette enfant dans le même état que ces soulards… enfin j’ai d’autre chat à fouetter.

Quelques heures plus tôt

«Branle-bas de combat ! Nute hisse mon pavillon »
La sombre se retourne lumineuse, déjà envouté par le combat qui approche, un sourire carnassier révèle sa dentition plus qu’effrayante.

« Le noir Nute, le noir »
« Haler la voile ! Virer le lof pour lof ! »

Il restait encore bien 50 milles entre le terrible navire pirate et le galion marchand, mais le trois-mâts filait à tout casser.

« 11 Nœuds » comme un écho provenant du gaillard arrière répété par l’officier de quart « 11 Nœuds »

A cette vitesse, nous serrons assez proche dans deux heures pour compter leurs poux.
« Il faudra tirer pour démâter Tevsox, je ne veux pas voir de trou dans la coque de ce galion ma grande, compris ?
Sinon c’est toi qui ira recueillir mon trésor les pieds dans l’eau »

Le temps passe si lentement lorsque la poursuite a commencé, vous pouvez naviguer pendant des mois sans croiser quoi que ce soit, lorsque vous découvrez enfin votre proie, les quelques heures dans son sillage semble durer des jours entiers.
Impatiente, il n’y avait pas d’autre mot pour caractériser le capitaine du navire pirate à cet instant.

« Matelot, va me chercher le coq »

Quelques minutes plus tard, le cuisinier de bord s’avance vers la sombre Dame prostrée au bout du gaillard avant, sur le pont supérieur.
« Qu’est ce qu’il vous faut encore, ‘Dame’ ? »
Toujours aussi méprisant ce coq, mais il peut se le permettre, sa tambouille m’a permit d’éviter plus d’une mutinerie, et cela il le savait pertinemment, et il n’hésitait pas à en jouer.
« Apporte moi ma ration de Tafia, et vite, nous ne sommes plus qu’a 3 milles »
Soupirant, et râlant sans cesse, le cuisinier se dirige vers la cambuse pour aller chercher la commande de son officier.
« Va me chercher de la Tafia » « Arrête de râler » « Dépêche toi » « Le Coq au pied »
« Mais bordel un jour, il va falloir qu’elle comprenne que je ne suis pas son chi… »
Tout en parlant, le cuisinier commence à ouvrir le cerceau de métal retenant le couvercle de la barrique de Tafia.
Apres avoir maugréé pendant de longue minute, il parvient enfin à ouvrir la barrique,
Lorsque soudain, secoué comme un sac de grain, le navire vibre et tangue violemment.
« Et un tonneau de Tafia en l’air ! Bordel, je vais me faire la peau de ce foutu capitaine ! »
Il l’aurait peut être fait, mais l’éclat de bois transperçant son ventre l’en empêcha.

« Finit de Bambocher ! Ils nous ont eus comme des oisillons tombés du nid, on va leur montrer de quel bois on se chauffe ! »
« Haler l’Artimon, ramené la voile du grand-mat et de la misaine ! »
« Bâbord toute » Tout en hurlant ses ordres, la Sombre Capitaine court vers l’échelle la plus proche.
« Officier, laissez tomber le démâtage, massacre moi l’équipage, tirez dans leurs propres canons »

Un grand sombre en armure noir vient glisser quelques mots à l’oreille du capitaine.
« D’accord Esykiel, prend Nute avec toi, et empare toi du gaillard arrière, faute d’abattre leurs mats, empêchons les de manœuvrer. »
Toujours virevoltante, toujours possédé, la sombre dictait précisément la mission que son amant devrait accomplir.
Elle ne se rendit même pas compte qu’il l’entraina de force jusqu’au gaillard avant, au moment même ou un boulet de canon traversait de part en part le pont d’artillerie, projetant des échardes grosse comme le poing de toutes parts.

Quelques dizaines de minute plus tard …

« La misaine est perdu, Holk et Edouard y sont passé, un boulet diablement bien envoyé Capitaine, la cambuse a un peu morflé, mais on a encore de quoi bambocher pendant quelques semaines »
Un officier de quart faisait le compte des pertes, Felohora ne cillait pas, elle souriait au contraire, elle aurait pu perdre 10 hommes d’équipage qu’elle sourirait tout de même.
Tout en écoutant son marin compter les trouvailles faites sur l’autre navire, la sombre caressait doucement le bastingage l’air fière et terriblement calme.
« Trois millions d’Adena, et surement le triple en œuvre d’art et soierie, leur cambuse était tout aussi remplit que la notre, ceci porte nos réserve a 3 mois minimum Capitaine Felohora »
« Merci Fred, tu peux disposer, fait venir le Coq avant »
L’officier s’exécute et descend déjà vers la calle.
Les minutes passent et toujours pas de Tafia, il se fout de moi ce Coq ou quoi.

Son corps avait glissé de long en large dans la cambuse, rependant du sang un peu partout.
Sans ciller la sombre fixait le cadavre de son ancien cuisinier de bord, tout aussi naturellement elle glisse deux doigts dans une plaie de l’homme et porte à ses lèvres ses doigts maculés de sang, elle dodeline doucement de la tête en le savourant comme un bon vin.
Elle soupire doucement et repousse du pied le corps ensanglanté de son ancien matelot pour atteindre une barrique de Tafia, ramassant la choppe tombé a terre, elle se sert enfin de sa boisson favorite.
Buvant par grand trait le rhum, La sombre Capitaine rentre dans sa cabine, se reposer un moment.

Filant dans le vent, le gigantesque navire noir comme jais quitte l’épave encore fumante du galion, laissant deviner de grandes lettres d’or peinte sur la dunette « Le Liberté »



[…]

Aujourd’hui, ce temps me manque terriblement.
Les deux ancres du Liberté sont cachées aux yeux de l'elfe noir, plongées dans l’eau au bout des chaînes visibles à travers les écubiers du gaillard avant. Si on peut encore appeler cela un gaillard avant …


« Tu n’es plus fière de ton navire Felohora ? »
« Ce n’est plus un navire ma sœur, c’est une passoire, mais j’en suis toujours aussi fière.. »


Personne ne se trouvait au côté de la sombre Capitaine, que son sourire était salé et amer devant la terrible image de son bâtiment ainsi retourné sur le flanc ! Un trou béant à bâbord, le ressac s’écrasant en vagues incessantes contre la calle ainsi exposée au jour.
Quelle terrible image…

[…]

Pourquoi les canons ne tonnent-ils plus ? Tandis que le maelström de la bataille se déchaîne la sombre Capitaine court vers le pont d’artillerie à la recherche de son officier, de son amie.

Le spectacle est insoutenable, plusieurs boulets de canons sont encore incrustés dans la façade arrière, parfois recouvert du sang des hommes qu’ils ont fauchés dans leur course effrénée.
Plus rien ne bouge sur le pont d’artillerie, les hommes épargnés par les boulets n’ont pas pu réchapper aux échardes mortelles propulsées de toutes part lors des échanges de coups de feu.

Tevsox en fait partie, sa gorge tranchée n’entache pas sa beauté sans pareil, ni la myriade d’épines de bois constellant sa poitrine lacérée.
Felohora se déchaîne, hurle, plié en deux dans l’escalier du pont menant aux quartiers d’artillerie, ce n’est que les bras d’Esykiel qui l’empêche de courir récupérer le corps sans vie de son amie, ses cris déchirant couvrent pendant quelques instants la bataille qui fait rage tout autours d’eux.

Le temps se fige, comme l’image de la mort sur sa rétine.

Puis tout reprend, l’histoire n’attend pas, et l’équipage de l’Hirondelle non plus, les marins de Garius sautent déjà sur la frégate des pirates pour s’emparer du pont.
La perte si soudaine d’un trésor si précieux emprisonne la Sombre elfe dans une colère meurtrière, et c’est sans faillir que Felohora aux côtés de son amant et du reste de l’équipage se lance à corps perdu dans la lutte désespérée pour le contrôle du pont.

Ils sont trop, beaucoup trop et tout le monde le sait, tout le monde sauf Felohora. Cependant ils se massent, tous, encore et encore pour protéger cette femme a qui ils doivent tous plusieurs fois la vie.
Mais ce jour là, sa peur de perdre ses hommes entrainera leur perte.
Sa colère aveugle l’empêchera de donner les bons ordres. Et devant la masse toujours grossissante des hommes de Garius, le Capitaine aurait du organiser un plan de fuite… Mais il n’en était pas question, ils devaient payer pour Tevsox, ils devaient tous payer, ils devaient mille fois payer.

Ils ne furent bientôt plus qu’une poignée regroupés sur ce qui restait du gaillard arrière, la barre ayant été écrasé une heure plus tôt par la misaine.

Esykiel perdait du sang de toutes parts, et Nute n’était pas dans un meilleur état. La seule encore debout et semblant déborder d’énergie était l’elfe noir. Mais toute la rage du monde ne suffira pas à les sauver, à la sauver.

« Vas-y Nute ! Je les retiendrais le temps qu’il faudra ! Mais ne tarde pas trop »

Ce furent les dernières paroles d’Esykiel, son amant plusieurs fois centenaires. Il courut sur les rangs adverses, et les fit plier sous la force de sa volonté et de ses lames

« VAS-Y NUTE ! »

La jeune humaine saisit alors le bras de Felohora pour la tirer avec force par-dessus la dunette vers la dernière Liburne accroché au navire. Elle tenta bien de résister mais Nute était la plus forte.

Avant même qu’elle s’en rende compte, les yeux dans le vague, la sombre elfe dérivait déjà aux grés des vagues loin de son Navire en flamme.

Puis rompant la fragile harmonie du moment, roulant sur sa joue, une larme vint s’écraser sur le fond du petit bateau ou on l’avait mise.

Quelque chose venait de se briser pour une seconde fois en Felohora.

Nute,
Tevsox,
Le Liberté ….
Esykiel, mon ami, mon frère, mon amant.

[…]

Quelle terrible image…
Ce qui restait de l’équipage s’est rendu et ce qui a été sauvé de la morsure des flammes est venu s’écraser dans cette crique, le Liberté n’avait plus rien d’un Navire, il n’était plus que le souvenir d’une gloire passée.

Garius …

A genoux dans le sable, devant trois monticules de sables retournés, Felohora pleurait sans honte. Elle, la Capitaine infaillible ne pouvait plus se raccrocher à rien, n’avait plus d’épaule sur laquelle s’appuyer, plus d’équipage sur qui hurler, avec qui rire.

Deux images ne quitteront plus jamais l’esprit de l’elfe noir, son amant la cage thoracique défoncée par le mât d’artimon, et la couleur des foulards portés par ces enfants de salaud, la couleur de Garius.


Les lèvres collées par l’alcool et les larmes, elle prononça à demi mots sa dernière promesse à son amant de toujours.


« Je te rapporterais la tête de chacun des puissants de ce pays d’enfants de catins, Garius y compris, je brulerais leurs ports, je tuerais leurs hommes, et ferait de leurs femmes des esclaves, et quand ma soif sera étanchée Esykiel je viendrais te rejoindre au fond de l’océan ; Je t’aime »
( Cette signature est clickable :p )

[ image externe ]

Avatar de l’utilisateur
Lotradas
Tyrannosaurus
Messages : 2028
Inscription : dim. 5 avril 2009 à 15h42

Re: Felohora & Ilivlin

Message par Lotradas » jeu. 16 juillet 2009 à 17h07

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso