[BGSombre] Shalynka

[Shakynka]

Nom: Oloa
Prenom : Shalynka
Age: Inconnu
Sexe: Femme
Race: Sombre
Art: Magicienne

Croyances: /
Langues parlées : Sombre et Commun
Descriptions: Sombre d'apparence encore "jeune", d'une taille fine et est dans la moyenne de ceux de sa race, sa voix est relativement douce.
Autres: Elle pote toujours un grand chapeau de magicien, témoignant donc de son appartenance aux arts des Arcanes. Elle porte souvent sur elle des objets ayant un lien avec ça, ainsi qu'une petite besace.





La fine et élégante sombre dans sa robe rouge de sang, marcha lentement dans le long couloir menant vers une porte métallique. S'appuyant contre celle-ci de tout son corps, elle entra dans une grande salle remplie d’instruments médicaux, mélangés avec d’autres choses moins conventionnelles comme des objets de torture divers et variés, le tout posé sur la grande table au centre.
Elle s’arrêta devant, avant de finir par saisir son calepin. Relisant ses notes elle se tourna aveuglement vers la direction donnée par les écrits.

« Bien… voyons voir si l’expérience a réussi… » se demanda la sombre en avançant vers son cobaye qui n’était autre qu’un humain, bras écartés et attachés par des chaînes, soutenant tout le reste du corps. Il semblait inconscient ou mort. Mais pour la sombre cela n’avait guère d’importance, elle regarda de plus près, le corps mutilé et légèrement contaminé. D’énormes pustules vertes avaient poussé sur tout le torse. La sombre glissa son regard sur les formes puis éclata de rire, donnant l'air satisfait du résultat.

Au même instant la porte métallique grinça, trahissant la présence d’une personne. Shalynka se retourna sans se soucier, puisqu’elle savait qui était là.
Une seconde sombre entra alors à son tour, elle traîna derrière elle, le corps d’un autre humain.

Shalynka haussa le ton « Bon sang Kysa, encore un humain, je ne sais pas moi… pourquoi tu ne prends pas plutôt un elfe ou même un orc ! »

Kysa, visiblement exténuée d’avoir traîné le corps jusque là, s’énerva « Si t’es pas contente, tu n’as qu’à aller les chercher toi-même tes foutus cobayes ! ! Ces humains sont trop bêtes et faciles à approcher pour les piéger ! ! »

Shalynka grogna et lui ordonna d’attacher le corps de la victime comme tous les autres…
Le jeune homme était visiblement assommé, mais en parfaite santé. Elle l’examina, puis se dirigea vers son petit bureau avant de se mettre à écrire nerveusement sur son calepin.

Kysa observa son amie « Tu… tu sais… que tu devrais peut-être prendre une pause… » Dès lors cette dernière lui lança un regard noir « Je suis chez moi, pauvre idiote ! Tu n’as pas d’ordre à me donner… tiens... rends toi utile et injecte lui ce poison, on va voir quel effet cela aura le lendemain sur lui… » Kysa s’exécuta, elle avait l’habitude de faire le sale boulot comme elle le disait si bien… « maintenant dégage ! » Hurla Shalynka, s’excitant à en déchirer presque les pages.

Kysa acquiesça difficilement finissant par tourner les talons vers la sortie, en baissant légèrement la tête.
Les heures passèrent dans cet endroit que la sombre prenait pour son laboratoire. Lassée, elle décida de sortir un peu… Pour elle la catacombe environnante était le lieu idéal pour se détendre. Elle avait pris soin auparavant de prendre une bouteille de vin ainsi qu’un léger sachet de feuille de tabac à rouler, dans son petit sac.
Explorant la catacombe, elle se laissa émerveiller par l’étrange architecture et l’odeur de la mort rôdant autour d’elle. Au bout de quelques heures de marche, elle n’hésita pas à s’accorder une pause aux pieds d’une tombe. Sortant la bouteille de vin et son crâne en verre, elle se délecta de ce savoureux nectar royal, fumant entre chaque gorgée sa feuille ardente, la plongeant dans un état second des plus intenses.
Néanmoins, cet instant de paix se vit troubler par les hurlements de Kysa au loin, lui demandant de venir…
Shalynka se releva lentement malgré son état, voyant approcher son amie rapidement. « Qu’est-ce que tu me veux sale garce ! Je suis en pause et voilà que tu reviens m’embêter ! »
Kysa tenta de reprendre son souffle puis hurla « C’est terrible ! L’humain, le dernier ! Il n’est plus là ! Il s’est échappé et il va sans doute ramener toute une armée devant chez nous, on doit fuir ! S’ils nous trouvent, ils vont nous pendre ! »

Shalynka s’emporta et repoussa la sombre d’une incantation de vent. « Stupide femelle ! Je te faisais confiance pour attacher et t’occuper de nos cobayes. Mais voilà que tu échoues si lamentablement ! »
Kysa grogna « J’en ai marre de toi et de tes ordres, tu sais quoi… tu n’es qu’une folle et je n’ai plus envie de jouer à tes petits jeux stupides » puis elle se mit à fouiller sa poche avant de ressortir un unique adena. « Tiens » lui dit t-elle en lançant la pièce vers Shalynka « Va donc t’acheter une vie pauvre folle ! »

Shalynka rattrapa la pièce et regarda un bref instant Kysa s’éloigner d’elle, quand tout à coup elle l’appela. La sombre ne se doutant de rien, se retourna, voulant afficher son regard de mépris. Shalynka éclata de rire et en profita pour lui lancer la pièce à son tour, couplée à un léger sortilège de vent, mais en direction de l’œil droit. Le résultat ne se fit pas attendre et Kysa tomba aussitôt à genoux sous la douleur insupportable de son œil crevé. L’adena s’était logé et elle se débattait sans relâche pour tenter de le retirer malgré l’atroce souffrance et la coulée de sang abondante. Shalynka éclata de rire une nouvelle fois devant un tel spectacle. Elle prit la bouteille de vin vide et l’éclata contre le mur, avant de s’emparer d’un bon morceau de verre bien tranchant.

Elle continua de rire sous les gémissements de Kysa, tout en venant tranquillement derrière elle. Se penchant un peu pour saisir les cheveux de sa victime, elle tira brusquement en arrière en la relevant un peu, mettant la gorge de celle-ci bien à jour. Elle y posa le tranchant du verre sur la peau et se mit à murmurer doucement « Tu sais Kysa… tôt ou tard… tu aurais fini comme ces humains dans mon laboratoire… et… j’aurais eu un malin plaisir à te voir me supplier » puis d’un geste net, elle mit fin aux souffrances de celle qui fut, encore il y a peu, une amie.

Laissant le corps étalé et baignant dans le sang, elle se mit à tremper ses doigts dedans, un bref instant avant de se mettre à ricaner comme une hystérique, en regardant ses ongles. « Et bien ma chère Kysa… ton sang aurait pu être un magnifique vernis ! » Puis elle quitta la catacombe d’un air joyeux.
Malgré son assurance, Shalynka ne retourna pas au laboratoire, l’humain avait eu assez de temps pour appeler de l’aide avant de succomber et de plus le laboratoire était sous le contrôle d’une faction.
Elle décida donc qu’il était temps de se retirer pour quelques décennies au moins…

Par un beau matin, elle se décida qu’il était peut-être temps de revenir continuer son activité, ou du moins d’observer en premier les spécimens présents en ville…et qu’entre tous ces cobayes, elle pourrait trouver bien plus…

[Shakynka]

Nuit froide, nuit voilée d’un épais nuage effaçant presque la Lune. La maison était abandonnée dans ce champ, tout était en désordre et sale. Pourtant, ce refuge de fortune était pour Shalynka, une sorte de repère. Elle resta un long moment assise sur sa chaise, se regardant inlassablement dans ce miroir brisé qui se tenait devant elle.
Elle repensa à toutes ces personnes qu’elle a pu observer. Si la plupart n’était que des corps sans âme, d’autres avaient su retenir son attention, part leur façon d’être ou d’agir… Par des mots, par des gestes. Tel un éclat dans l’obscurité, telle une simple caresse ou le froid d’une dague dans la chair brûlante.
Mais ce monde n’était plus à son goût.

« J’ai beau les observer, rien ne semblait changer au fur et à mesure que le temps passe.
Cette humaine et ses orcs avaient peut-être raison, ce monde mérite une nouvelle existence, un nouveau souffle…brûlant…
Le feu, la haine, le pouvoir, voilà ce qui semblait animé la raison d’existence de ces êtres. Je dois avouer que leurs idées et la vision qu’ils ont de ce monde, ont su séduire une partie de moi… On ne sait pas combien ils sont, ni de comment ils agissent, mais de ce que j’ai pu voir et ressentir, ils ont quelque chose que le simple mortel n’ait… sûrement bien au-delà de la force et de l’ambition… »

Un bout de miroir brisé se détacha du cadrant, la jeune sombre s’en empara et commença à jouer avec sur la paume gauche. Son visage impassible ne laissa aucun doute de ses pensées.

« Un jeu… ça pourrait être amusant après tout. Cela fait plusieurs fois que l’offre revient, je commence à ouvrir les yeux, mais je reste méfiante… Suis-je véritablement intéressante pour eux ou ne suis-je qu’un instrument de plus pour accomplir leurs buts…. Je sais que le moindre faux pas risque de me coûter… mais je n’ai pas l’intention de perdre si facilement »

Elle regarda un instant la petite entaille qu’elle venait de se faire sur la paume. Un peu de sang s’y écoula. Néanmoins, elle y afficha un léger sourire apaisant à la vue de ceci. D’un bond, elle se releva et se mit en direction de la ville de Giran.

« Si ce monde doit changer, je veux avoir ma place pour le voir… »

[Shakynka]

Quelque part dans ce monde, se tenait une sombre se nourrissant d'un étrange repos sur son lit, dormant dans la faible obscurité d'une pièce, transpercé par les rayons du soleil.
Elle ne savait pas depuis combien de temps, mais tout ce dont elle avait comme souvenir, c'était d'avoir livré un combat contre plusieurs hommes à la fois. Elle se releva toute dévêtue, grimaçant de douleurs. Son corps n'avait aucune cicatrices apparente, mais elle avait toujours mal. Tout en se ressaisissant, elle regarda lentement autour. Cette pièce n'était rien d'autre que sa cachette d'autrefois.

« Etrange cela fait pourtant, si longtemps que je ne suis pas venue ici... »

Un soulagement pour elle, l'idée d'être retenue en captivité aurait pu lui faire déchainer sa colère destructrice. Au sol se trouvait la robe de mage noire. En observant de plus près, elle pu constater des brulures et autres déchirures sur le tissu, confirmant le dernier combat qu'elle avait en souvenir, bien qu'il était encore vague.

Sans perdre un instant elle se rhabilla avec sa tenue en piteux état, puis se dirigea à toute hâte vers le repère des siens dans Giran. A mesure qu'elle marcha dans la ville, une étrange intuition s'empara d'elle, comme si quelque chose avait changer.
Une fois devant les portes du repère, celles-ci ne s'ouvraient plus... Même Rosconne ne semblait plus la reconnaître, cette dernière préférant rester dans un lourd silence.

Ce n'est qu'en errant dans la ville de Schuttgart qu'elle comprit que son sommeil devait être plus long qu'elle aurait imaginer.

« Me revoilà seule... Ils ont du poursuivre leurs objectifs sans moi... Je sais qu'ils sont toujours quelque part dans ce monde... »

Regagnant à petit pas la sortie de la ville, elle ne pu s'empêcher de caresser sa brûlure au bas du dos que lui avait faite Liana le jour où elle avait eu le privilège de rejoindre ce groupe... Un léger sourire se dessina sur son visage, tandis qu'elle s'enfonça dans les pleines enneigées.

« Si je continue de roder dans le coin... on se reverra peut-être un jour... »

[Shakynka]

Revenir....


Le matin me paraît pour la première fois trop clair, je déteste et cela me met de mauvaise humeur. Voici maintenant plusieurs jours.... je reprends progressivement mon entrainement à la magie et aux armes blanches de toutes tailles, rien n'est suffisant quand il s'agit de tuer. Il faut savoir varier les plaisirs dans la vie.... D'une simple dague, à une épée, j'améliore mes avantages. Mais la magie restera toujours mon domaine de prédilection, lui aussi aime cet art car il se déchaine tout comme moi.

Cependant plus je m'entraine et plus j'ai l'impression qu'il revient en moi de façon plus imposante dans l'instant qui suit.
Il me bloque et me murmure des choses dont je n'ai plus l'habitude de comprendre, il me dirige parfois selon ses envies, accompagnant ma gestuelle mais tout cela reste bref.
Il ne demande qu'a se manifester tôt ou tard, une façon pour lui de dire qu'il était toujours là...
Mon exil n'a que trop duré et le sien par la même occasion.

« tu dois revenir, tu dois resservir, car c'est ce que tu as accepter d'être »

Dans mon sommeil j'arrive presque à le voir ou l'imaginer, il prend facilement l'emprise sur moi dans ces instants.

« retourne à ton origine, depuis ton rituel, ton existence actuelle est inutile, soit digne de montrer ce que je suis, laisse moi te guider une nouvelle fois »

Je me réveille une fois de plus, la nuit continue mais le repos est de courte durée. Je ne ressens aucune fatigue car il m'aide dans ces moments là, un peu comme un soutient.
Je l'entends, il se manifeste et il est toujours en moi plus que jamais, il réclame quelque chose, je ressens un besoin à assouvir, celui de rejoindre les miens, du moins ce qu'il en reste.
Je savais qu'au fond de moi plus rien n'était pareil, que tout ce que j'ai pu voir ou avoir avait disparu. Il ne me reste qu'une seule option, celui de tout refaire ou presque....
Le grand cornu n'est plus, ni l'autre peste... ceux en qui j'avais fait le choix de servir.

C'est en me rendant dans la ville de Schuttgart que j'ai pu voir que tout était différent. D'abord la découverte de la ville, qui n'était plus qu'un vaste lieu servant aux orcs.
Quelle étrange surprise, je ne pensais pas les orcs capable de ceci et pourtant...

En regardant de plus en plus la place, elle se tenait là, la sombre qui était autrefois avec nous.
A ma grande surprise je constate qu'elle est toujours en vie, c'est en tout cas une belle prouesse depuis le temps, quand on ignore ce qu'on pu devenir les autres... elle semble me reconnaître, mais j'aime jouer à ce petit jeu...

Après un simple échange de sortilège comme pour se dire bonjour, elle commence à me reparler un peu du passé et de l'avenir. Pendant qu'elle me parle, je me laisse aux souvenirs d'antan.
Puis vers le milieu de la journée elle se décide de me présenter le repaire, qui est un endroit fort charmant...
Ce n'est qu'en voyant l'immense flamme au fond de la grande pièce, que j'ai pu enfin ressentir le vide en moi se combler. Tout était là, il manquait encore des choses mais je n'étais plus seule.

Un avenir sombre et ténébreux, un peu comme le voulait le grand cornu. Comme elle dit, je dois assumer ce que je suis devenue et servir à présent une nouvelle cause menant sur une nouvelle domination.
Quand à elle, elle sera mon nouveau repère dans cette nouvelle "alliance".
Je veux revivre ce que j'ai pu voir autrefois et surtout lui aussi veut ressentir cela à travers moi. Dans le fond je ne fais qu'écouter ce qu'il me demande et c'est vers eux que son souhait se dirige...

[Shakynka]

Voilà plusieurs jours que je ne ferme plus les yeux, plus aucun repos, plus aucune force sans qu'Il n'intervienne.
Durant mes dernières nuits, je rêve ou plutôt je cauchemarde sur mon passé, plus particulièrement le jour où nous étions dans le château de Schuttgart il y a déjà tant de temps, après l'assaut par Skelm le Grand Cornu et des siens. J'étais présente avec eux, c'était mon choix, mon destin... celui de servir autrefois le Renor Maelthra.

Je me souviens...

Skelm, le Grand Cornu m'avait promis d'accéder à un pouvoir inconnu, loin de celui du commun des mortels, mais en contrepartie c'était celui d'offrir mon corps à un Démon mineur. Il avait besoin de compter ces présences maléfiques dans ses rangs, pour mieux l'aider dans ses sombres projets. Tout ce que je voulais c'était le pouvoir....

Ce grand jour repasse sans cesse dans ma tête ces derniers jours, je me revoie venir sereinement au centre d'un grand pentacle inversé, fait à partir de sang et de chair humaine, provenant d'un charnier non loin de l'immense salle.

Il se tenait là devant moi, tandis qu'à ses côtés, se trouvait son jeune disciple ainsi que l'autre peste. Tous les trois étaient des Démons, tous les trois avaient un regard aussi malsain insoutenable, ils savaient parfaitement ce qui allait m'arriver, quant à moi... c'était le début de ma fin. Le début d'un renouveau...

Durant le rituel je ne pouvais plus entendre le moindre son provenant de mon environnement, je sentais mon corps se lever probablement de quelques centimètres du sol, prise par une immense force mystérieuse mêlant les Esprits élémentaires du Vent et du Feu dans une macabre danse autour de mon corps.

Mes vêtements commençaient à partir en lambeaux sous la pression qui s'exerçait peu à peu sur moi, je sentais également mon âme se scinder de mon corps jusqu'à ce que ma vision devienne de plus en plus trouble, puis sombre. Je ne sentais plus rien, je ne voyais également plus les flammes auparavant présentes, le Vent soufflait de plus en plus fort tout autour de moi, pour enfin le voir.... un faible instant... sous sa forme la plus simple d'un Esprit. Il s'empara de moi comme d'une vulgaire poupée, en me traversant pour toujours.
Je savais à ce moment qu'il ne resterait probablement plus rien de mon existence...

« Maintenant, tu es à moi »

Et pourtant depuis ce jour, plusieurs choses ont changé, bien qu'il me laisse agir à ma guise, il n'hésite pas à reprendre son contrôle, exerçant son pouvoir assez limité à travers mes capacités.
Parfois je l'entends murmurer des choses dans un coin de ma tête, puis l'instant d'après, telle prise par une pulsion, j'agis sans vraiment comprendre ce que je dois faire. Je dois reconnaître que sa présence a permis de décupler mes compétences, chose que je n'aurais peut-être jamais pu atteindre sans l'intervention du Grand Cornu... Mais à quel prix...

« Repose-toi.... »

Je l'entends murmurer en moi, il veut m'écraser je le sens, il veut me punir pour son plus grand plaisir, pour me forcer à me dépasser, mais je n'arrive plus à résister davantage et je sombre dans un lourd sommeil....


En rouvrant les yeux, je suis de nouveau dans cette étrange pièce aux murs sales et jaunâtres comme les fois précédentes.
Ma vision n'est pas parfaite et j'étais consciente d'être dans un rêve, auquel je n'aurais pas de choix que de jouer à son jeu maléfique.
En poussant la lourde porte devant moi, je découvre un long couloir de plusieurs mètres. La largeur n'excède pas les deux mètres faisant de cet endroit un passage relativement étroit. Sur tout le côté gauche se trouvaient différents tableaux espacés chacun l'un de l'autre sur un bon mètre. Sur chacune des peintures se trouvait le visage d'une personne, en survolant rapidement d'un regard, je pouvais distinguer des Humains, Sombres et autres Elfes.
Certains avaient un étrange air de famille entre eux, d'autres purement inconnus.

En avançant lentement dans ce couloir, mon regard ne pouvait pas s'empêcher de contempler la peinture, on y voyait le portrait d'un humain aux cheveux blond, d'environ une vingtaine d'années.
En y regardant de plus près, la peinture finie par baver petit à petit comme si elle était encore fraiche et exposée à une chaleur intense.
Très vite la peinture laissa place à la terrible et macabre vérité, celle de voir le buste de la victime qui était dessinée auparavant, encastré réellement dans la cavité du mur.
Le corps était dans un état de décomposition avancé, la mâchoire grandement ouverte, comme s'il voulait crier encore et toujours sa souffrance, comme si la mort n'était sa délivrance à ses supplices.

« Admire mes œuvres... qu'en penses-tu ? »

A chaque fois que j'approchais d'un autre tableau, la même scène recommençait, ainsi de suite jusqu'au bout du couloir...
Le peu d'âme qui me restait me força à rester impassible devant tant de perversité, bien que l'idée n'était pas loin de me déplaire...

C'est non sans une certaine appréhension que je poussais la prochaine porte, découvrant la prochaine idée sinistre qu'il me réservait.

La salle était dans les mêmes tons de couleur que la précédente et relativement grande, mais pour la traverser il fallait impérativement passer par un bassin laissant des cadavres flottants à la surface.
L'eau était blanche et bien opaque, on ne pouvait absolument rien voir pour jauger de la profondeur.
Voulant en finir au plus vite, je n'avais pas d'autres choix que d'y aller au plus vite. Finalement le bassin n'était pas profond, m'enfonçant jusqu'à la ceinture.
Ce n'est qu'en arrivant au milieu du bassin que je sentais quelque chose attraper mes jambes... ou plutôt quelque chose qui semblait vouloir les dévorer.

« La douleur n'est qu'une illusion... pouvant devenir mortelle... »

J'avais beau me persuader de n'être que dans un rêve, la souffrance ressentie était bien réelle...
Tout en me débattant, je finis par pratiquement sortir de ce bassin, mais c'était sans compter sur la férocité de cette ou ces choses, me faisant basculer en avant pour mieux me tirer vers le fond. Continuant de me débattre tout en essayant de ramper tant bien que mal, mes mains tentèrent de s'agripper sur la moindre surface rugueuse au sol, ne laissant bientôt plus que mes ongles comme crochets pour ma survie. Ces derniers ne résistèrent pas bien longtemps, éclatant tour à tour sous la pression maintenue, le sang finis par jaillir du bout de mes doigts s'accompagnant de mes cris et autre grognement de rage.

Ce n'est qu'avec acharnement que j'ai pu finalement sortir de ce maudit bassin, non sans mal, les jambes complètement mordues, lacérées, mutilées. Je n'avais pas envie de voir ce qui avait pu me faire ça.

Ne pouvant plus marcher, je n'avais plus de choix que de ramper par la seule force de mes bras, laissant une immonde trace de sang derrière moi... laissant une partie de moi...
Il venait peu après quelques instants, de faire apparaître dans un nuage de fumée, un lit. Il était tout blanc et les draps était unis.

« Tu arrives à la fin... Repose-toi à présent... »

Je n'aimais pas trop cela, car je savais qu'il y aurait encore un piège derrière tout cela, mais la douleur était trop forte pour me contenir encore tant de temps et je voulais en finir au plus vite, je voulais qu'il me libère de ce cauchemar, de ce jeu.... En montant tant bien que de mal sur ce lit, je laissais lentement les draps blancs absorber mon sang, faisant changer la couleur du tissu d'un rouge terne.

Lentement je perdais toute sensation, lentement je me laissais succomber sur ce lit, j'avais l'impression de mourir.
Malgré l'ouverture permanente de mes paupières, ce n'était que lorsque tout devenait noir autour de moi, faisant disparaître chacun des éléments dans les ténèbres, que je pouvais enfin comprendre sa motivation de jouer avec moi dans ce passage éphémère... Ce n'était pas moi qu'il voulait, du moins pas à mon corps, c'était simplement mon âme qu'il voulait réduire en miette à travers ces cauchemars et cette fois-ci je n'avais plus la force à me relever.

« A présent dors..... et il est temps pour moi de reprendre la place... »