Seleth

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Saül
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Seleth

Message par Saül » dim. 26 juillet 2009 à 18h36

Ôde à la folie, premier essai

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Lors d'un matin comme tous les autres, auprès du village paisible d'Anshtörm, petite citée tranquille, voisine de Gludin, la petite Menwie, du haut de ses huit années, apportait sa ration de lait, son journal, et quelques laitues à la Dame étrange qui vivait en haut de la colline-aux-oeufs (qui ne devait sa dénomination à rien de clairement explicable à part la présence de mouettes nichant dans les environs.).

Ce fût en chantant, et en sautillant, sifflotant et courant avec l'insouciance qui fait la panache de cet âge béni que la petite Menwie et ses couettes rousses suivait le chemin de terre boueux qui menait à la maison pourpre, que l'on nommait ainsi à cause de sa couleur pour le moins détonante auprès des plaines vertes, et de l'océan, qui tous deux constituaient son proche voisinage.

Après avoir joué à courir derrière un elpy peureux, elle arriva, enfin, devant la large porte de chêne, qui ne tenait sur ses gonds que par un miracle quelconque.
« Je vais encore recevoir quelques adenas pour avoir fait les courses » Pensa la charmante gamine en souriant de ses dents de lait. Comme elle se trompait.

Elle frappa à la porte, souriant par avance, s'imaginant quelles merveilles elle s'achèterait avec ces quelques pièces, mais une chose étrange se produisit, qui bouscula ses pensées. La porte s'ouvrit sous son petit poing potelé, grinçant à outrance.
« M'dame Lyor..? »Murmura l'enfant, sur le pas de la porte, devant l'obscurité qui emplissait la maison.

« Vous êtes...vous êtes là..? »Ajouta-t-elle, faisant preuve d'un certain courage tandis qu'elle avançait dans les ténèbres oppressantes.

Pas un bruit dans l'antique bâtisse. Le hall d'entrée n'avait rien de changé, toujours son porte parapluie en pied de dragon derrière la porte, toujours son escalier usé, toujours le petit meuble où on rangeait ses chaussures sur la droite, toujours le miroir brisé au dessus...Le miroir brisé..?
La petite fronça les sourcils et se rapprocha du miroir, belle pièce d'oeuvre naine, son cadre doré contrastait doucement avec l'argent qui bordait le reflet.
L'impact était rond, comme si on avait voulu enfoncer quelque chose de mou en son centre, avec violence. L'obscurité fît que Menwie ne remarqua pas que les reflets étaient sanglants, souillés de petites tâches écarlates, et de quelques cheveux fins.

« Elle a dû le faire tomber »Pensa la petite avec une candeur touchante. « Ou elle s'est fait mal, je dois la retrouver! » Et, prenant instantanément le rôle d' une héroïne telle qu'elle en voyait passer parfois, le sabre à la ceinture, et le bandeau sur l'oeil, elle se dirigea vers le salon, dont elle poussa doucement la porte qui grinça. Tout était noir, obscur...Il fallait allumer la lampe à huile sur le vieux buffet...« A droite en entrant » Se souvînt-elle. Il suffisait de tourner une molette pour l'allumer.

« Floc,floc,floc »...Elle marchait dans quelque chose, quelque chose qui la fît glisser. Elle tomba, a plat ventre, sur le sol souillé du petit salon...
« C'est quoi..? »Se demanda-t-elle. Elle était couverte du liquide collant qui stagnait ici. N'y voyant rien, et avec une naïveté touchante, elle porta son doigt à sa bouche et goûta. Elle recracha aussitôt, ça avait un goût de cuivre. Se relevant avec courage, crachant régulièrement pour effacer l'ignoble goût, elle finit par atteindre la lampe, puis, par l'allumer.

...

Ses yeux la piquèrent un peu, puis s'adaptèrent à la lumière naissante.
Elle fût d'abord assaillie par l'odeur, Une odeur de viande crue qui aurai moisit, puis...Une autre odeur, qu'elle connaissait bien..Celle qui s'échappait de la porcherie quand son Père devait saigner l'une de ses bêtes pour faire du bon boudin..L'odeur du sang.

Son regard se porta sur la ravissante petite table de marbre, sur laquelle était posée, un sourire obscène aux lèvres, la tête de la Dame de la maison aux oeufs, les orbites étaient vides, une large croûte de sang couvrait le haut de son crâne, sans doute le miroir. Les joues avaient été tailladées pour simuler un éternel sourire, mais, les traits tirés de cette pauvre âme montrait clairement que le Grand départ ne s'était pas fait sans mal.

La petite Menwie était en état de choc, qui ne s'arrangea pas quand elle se rendît compte qu'elle était couverte de sang, qu'elle en avait goûté d'ailleurs.
Dans un état second, prise d'un hoquet frénétique, elle fît le tour de l'imposant fauteuil près de la table en marbre. Un fauteuil de velours noir qu'appréciait l'ancienne propriétaire, en face de la cheminée.

Le spectacle fut à la hauteur du reste. Tel un tableau grotesque d'artiste maudit, le corps enfoncé dans le fauteuil n'était plus qu'une parodie de cadavre. Les bras étaient manquant, coupés net aux coudes par quelque objet tranchant, puis, un garrot avait été posé, empêchant la victime de perdre tout son sang immédiatement.
Le même châtiment fût réservé aux pieds, tranchés à hauteur de la cheville, mais la coupure était moins nette, sûrement un objet moins aiguisé avait-il fait l'office...Le calvaire avait pu durer des jours.
De larges entailles étaient visibles à divers endroits du corps nu, des endroits où aucun organe vital ne serait atteint. La poitrine n'avait pas été épargnée quant à l'aine...Non, la petite détourna les yeux, ne comprenant pas toute cette violence, cette haine, cette rage. Son regard fût alors attiré par le plafond, qui brillait d'une lueur malsaine.

Malgré sa hauteur de près de trois mètres, une inscription écarlate y régnait, tracée vraisemblablement, avec le sang de la victime. Elle savait lire, car elle obtenait de très bonnes notes à l'école locale, son institutrice la considérait comme un pilier de l'avenir de ce petit village, peut être une future scribe du Roi qui sait ? Cela lui permit en tout cas de déchiffrer l'inscription non sans mal car les lettres semblaient dégouliner, comme animées d'une vie propre.

« La Loi est ce que nous faisons ».

D'étranges symboles accompagnaient le sinistre augure, sans doute avaient ils une signification, mais la pauvre petite ne pouvait bien sur pas la connaître. Les murs de la pièce étaient eux même souillés, comme si le monstre responsable de cela s'était amusé à recouvrir les murs d'hémoglobine. Quelques messages obscènes y trônaient, d'une vulgarité sans nom. D'ailleurs elle n'en comprit pas la moitié, fort heureusement pour son esprit juvénile.

Elle buta du pieds sur un objet qui crissa sur le parquet et griffa le tapis gorgé du liquide écarlate. Elle baissa les yeux, et vît une scie toute de sang couverte, elle la ramassa, cligna des yeux quelques secondes, puis, enfin, hurla de tous ses poumons. Sa voix résonnant dans les larges pièces de bois moisi, effrayant les quelques rongeurs farouches qui avaient commencé un repas de Roi, se disputant l'intestin grêle de la Maîtresse des lieux au milieux du petit salon. Juste retour de l'abus de Mort-aux-rat, d'après eux en tout cas.

Bien sur, le village étant petit, les voisins vinrent prestement, alertés par le hurlement de terreur. Quelle vision s'offrît alors à eux..La petite et adorable Menwie, ses couettes rousses, sa scie dans la main, sa bouche pleine de sang, devant le pire massacre qu'on pût imaginer.

Devant ce cas évident de possession, le prêtre d'Einhasad local fût prévenu et prit les mesures nécessaires, les témoins fûrent interrogés, et, devant les larmes de sa mère, sous le regard sévère de la foule, elle fût prestement brûlée, pour cet acte odieux.

« Je me demande pourquoi maman pleure » Se demanda l'enfant, attachée à son poteau de bois. « Ah oui, sûrement à cause de ce qui est arrivé à la Dame Lyor! Bon, quand est ce qu'ils me détachent, le jeu est plus marrant » Pensa t-elle en fronçant les sourcils, tandis qu'on amenait les premières torches sous l'oeil de ses propres parents, impuissants face à la justice des hommes.

Elle fût heureusement étouffée par les fumées toxiques, avant que les flammes ne se mettent à lécher son corps innocent.
Il fallait un coupable, pour rétablir la paix, et puis, personne n'aimait beaucoup la vieille folle sur la colline qui passait ses journées à lire et à faire des recherches sur on ne sait quoi. Une mauvaise voisine.

La paix vaut bien une petite Menwie. En tout cas, c'était là bien l'avis du prêtre.


Debout, près de la maison écarlate, une silhouette de forte stature se tenait dans l'ombre.

On avait une bonne vue sur le bûcher d'ici.

Il était un orc, haut de près de deux mètres, et d'une certaine carrure. Il était difficile de discerner ses traits, mais, ses yeux étaient visibles, des yeux qui luisaient d'une lueur mauvaise, de haine et de corruption.

Il ne souriait pas, mais on voyait la lueur de la victoire danser dans son regard. Ce fût d'une voix grave, lente et monocorde qu'il déclara :

« La Loi est ce que nous faisons »


...Son passé..?..Sans doute des nuits de sévices, sans doutes des journées de torture...Par qui ? Pourquoi ? Peut être ne le sait-il pas lui même.

Tous ces traitements donnèrent naissance à une âme brisée, reflet de la folie de ce monde. Il vénérait les Démons, il les vénère toujours. Ils sont l'inspiration, un jour, il les appellera, un jour, ils viendront.

Avant de s'éloigner du petit village d'Anshtörm dont l'atmosphère était emplie d'une odeur proche de celle du porc brûlé, il murmura, comme pour lui même..

« Nous plongerons ce monde dans les flammes et les noierons dans leur sang »
Dernière modification par Saül le ven. 4 septembre 2009 à 11h03, modifié 2 fois.

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Message par Saül » dim. 2 août 2009 à 00h21

Rituel

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La chaleur était insupportable.

Les brasiers, coupes de métal sculptées de crânes grimaçant d'une sourde douleur, inondaient la pièce d'une lumière rougeâtre et malsaine qui semblait vibrer, comme animée d'une vie propre.

Ils éclairaient ainsi les parois d'une caverne profonde habituée à l'obscurité, ainsi qu'un spectacle macabre et fou, fruit d'une âme tourmentée.

Divers symboles ornaient les parois sanglantes, ils paraissaient appartenir à une langue ancienne et oubliée. Leur couleur écarlate ne laissait aucun doute quant au liquide utilisé pour les tracer, celui-ci suintant des murs palpitants à un rythme presque cardiaque.

Sifflant entre les protubérances rocheuses, tel une respiration saccadée, maladive, le vent s'engouffrait dans les entrailles de la Terre, bousculant les flammes rougeoyantes.

Une silhouette se dressait au milieu de la scène.

Droit, fier, il était au centre du pentacle tracé au sol et dont les brasiers délimitaient les pointes.

Seleth déposa ainsi, au centre de cet enfer écarlate, une offrande à ses maîtres déchus.

Deux avants bras, et deux pieds ayant appartenu à un orc, proprement découpés.

Il fît un pas en arrière, puis prononça une incantation donc l'écho paru faire trembler la caverne entière.

Sa voix grave résonnaient de plus en plus, bondissant d'un mur à l'autre, tel un esprit maléfique cherchant une victime à saigner, à mordre, à découper...

Lorsqu'il s'interrompit, rangeant l'ouvrage entre ses mains. Un livre très épais, et ancien, tout droit importé de la tour d'Ivoire, l'air paru s'épaissir.

Quelque chose était bien présent.

Les parois battaient tel son coeur, le vent sifflait comme son obscure respiration.

L'offrande disparu dans un rideau de flammes infernales, dans un flash soudain. Un rire se fît alors entendre.

Un rire qu'aucun mortel ne pourrait jamais émettre, un rire que personne ne souhaiterai entendre.

Personne sauf Seleth.

Une voix sinistre, aigue et nasillarde demanda alors, comme ironique :

« Que veux-tu donc, mortel ? Richesse ? Gloire ? Beauté ? » Demanda-t-elle avant de repartir de ce rire issu des plus vieux âges de ce monde.

« Je veux savoir quoi faire, maintenant que je puis vous appeler. » Déclara Seleth, de son habituelle voix traînante.

' « Je pourrais...Consumer ton âme, comme on souffle une allumette, mortel, le sais tu..? »Dit alors le démon, comme tenté par cette eventualité.

« Je pourrais faire couler tant de sang, et offrir tant d'âmes, que vous pourriez changer de plan »

La voix du démon se tut alors quelques longues minutes, dans le pesant silence de la caverne palpitante.

« ..Que fais-tu de Pa'agrio? » Demanda alors la vois aigue.


« Il reste mon créateur. Ne me demandez pas de le renier. » Répondit l'orc d'une voix...Quelconque, comme s'il discutait avec n'importe quel marchand.

Nouveau silence.

Puis....

« Pa'agrio est notre ennemi, mais non notre opposé. Tu ne peux contacter que la dimension des flammes, jeune mortel. Écoute...(la voix se fit plus charnelle et tentatrice) Répands le chaos, répands la guerre, fais couler le sang...Et ton Dieu te récompensera sûrement, petit orc ...Trouve nous des hôte, et nous, te récompenserons. » Conclu la voix, résonnant d'une avidité qui donna la chair de poule à Seleth.


Il inspira, puis déclara... « ..Des hôtes..Non..Je resterai fidèle à Lui..Vous, vous ne cherchez qu'une enveloppe charnelle, pathétique succube. »

Le démon, furieux, persifla « Je consumerai ton âme, païen dégénéré! »

L'air se fît oppressant, presque animé d'une vie propre, mais Seleth resta calme, et, se contenta de renverser l'un des brasiers, les flammes s'éteignirent comme par enchantement sur le sol de roche.

Un cri se fît entendre, plein de rage et de frustration, plein de haine et de colère...Puis..Toutes les flammes laissèrent la place à une légère fumée noireatre, les symboles sur les murs, avaient disparus.

« Peut être Pa'agrio vaut-il mieux...Je verrai » Déclara-t-il en sortant de l'étouffante chaleur de la caverne rocheuse.

Ainsi, il se détourna des démons...Pour le moment, car le livre, il l'avait toujours et en connaissait bien plus qu'il ne devrai sur le sujet.

Pa'agrio était source de sa magie après tout...

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Message par Saül » mar. 4 août 2009 à 20h08


Assis en tailleurs sur le sol glacé, l'orc massif avait les yeux clos, dans l'obscurité de la caverne...Pensif, il songeait à son futur blason...

Il en avait trouvé...

Des amis du Chaos...Des semeurs de trouble...Pa'agrio sera content, le sang coulera pour sa gloire dans les plaines.

Cet Arlequin..Il est fou, mais utile...Sous son Ombre, regrouper quelques frère avides de conquètes et de gloire...Sera aisé..

Ainsi je rallierai son idée, pour le moment. Advienne que pourra, Pa'agrio sera fier.

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Re: Seleth

Message par Saül » lun. 24 août 2009 à 13h21


...Beaucoup trop de déconvenues...

Cet humain ne m'attire que des ennuis, je me dois de faire un choix.

...........

Celui-ci est déjà fait bien sur..Je me demande s'il a survecu à la bataille d'hier soir..Peut être, il en serai bien capable le bougre...

Je ne dois pas rester à ses cotés, Pa'agrio m'apelle, j'entends sa Voix, je suivrai Tselgak jusqu'à la victoire, ou jusqu'à ma mort...

Mh...Sur ce..Je devrai retourner m'entraîner à lancer mes bénédictions..Ces Crieurs de guerre sont...Surprenants...
Quelle puissance...Rien qui n'égale mon Art mais...Il serai bon que j'aprenne leurs techniques...

Un de ces jours...

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Re: Seleth

Message par Saül » lun. 21 septembre 2009 à 10h14

Complainte des bidonvilles.

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...La nuit était fraîche, comme je les aime...

Il s'arrêta un instant, fermant les yeux face à l'univers et ses astres, savourant la douce caresse du vent sur ses joues scarifiées des signes du Grand...Puis, il reprit sa marche, lente, laconique, appuyé sur son bâton de marche, qui semblait luire faiblement dans l'obscurité, comme pourvu d'une vie propre...

...Les bas quartiers..Reflet grimaçant d'un monde bercé de retenue et d'hypocrisie...Ici, les désirs sont assumés, jusqu'aux plus..Bestiaux..Se dit-il tandis qu'il dépassait les roulottes miteuses devant lesquelles quelques individus peu fréquentables, et quelques encapuchonnés du Haut-monde (c'est ainsi que les habitants des bas quartiers nomment le royaume), patientaient pour, à leur tour, assouvir leurs primitifs instincts auprès d'une compagnie féminine, dans la crasse et les draps souillés...

...Ici, Garius n'a pas son mot à dire...Il faut dire que ces quartiers sont aussi dans son intérêt..Il doit toucher sa part, certainement..Ajustant sa capuche, il observa quelques instants, inexpressif, un combat d'ivrognes...Ils étaient armés respectivement d'une épée courte et d'un tabouret, et, s'injuriant copieusement, se tenaient à distance...Ils empestaient la transpiration et l'alcool bon marché et semblaient éprouver quelques difficultés à en découdre..Tandis que Seleth reprit sa route, d'un pas calme, un râle se fît entendre dans son dos..Celui à l'épée semblait avoir trouvé le chemin de l'estomac..Ce que semblait confirmer le gargouillis infâme qui suivi, bientôt couvert par la plèbe qui observait, afin de régler les paris..

..Enfin, il n'y a pas de loisirs, lorsqu'on dédie sa vie au Grand...Ou ils ne sont reconnus comme tels...Silencieusement, il s'engagea dans une ruelle obscure, ne prêtant aucune attention au mendiant crasseux qui lui quémanda quelques deniers. Il s'arrêta devant une large porte de bois sombre, affreusement délabrée par les outrages du temps, et des émeutes. Il prit une inspiration, ferma les yeux quelques instants, puis, d'un coup violent, ouvrit la porte dans un fracas de bois et de métal.

Un orc, ainsi que les deux enfants de celui-ci, étaient assis au sol, devant l'âtre de la cheminée, prêt des flammes crépitantes..Le mâle se leva immédiatement, saisissant un tisonnier..

- Qu'est ce que ..? Gronda-t-il, avant de virer au vert clair, reculant d'un pas.

Seleth avait abaissé sa capuche.

- Mon frère, tu as péché, déclama celui-ci, posant son regard glacial sur l'orc, après un bref coup d'oeil à la pathétique pièce.

...Pas de fenêtres..Parfait...

L'orc, hébété, hurla aux enfants de se cacher, avant de foncer vers l'intrus, le tisonnier à la main. Les enfants partirent à l'étage, montant les marches quatre par quatre. L'un d'eux jeta un dernier coup d'oeil à son géniteur, puis disparu en haut de l'escalier bancal.

Il ne put faire un seul pas. Surpris, il s'aperçu qu'il ne pouvait bouger les jambes. Il leva un regard craintif vers Seleth, qui pointait son baton vers lui.

- Mon frère, tu as renié Pa'agrio; et vénère désormais Einhasad, pire encore, tu ne t'en caches même pas. Pour ce cas d'une rare hérésie, tu connais la sentance. Il était glacial. Il était le poing vengeur de son Dieu, mieux que cela, sa lame, glacée et cinglante qui tranchait au vif.

L'orc voulu hurler, pour demander une aide improbable, mais il s'avéra incapable d'émettre le moindre son. Le maléfice avait été si rapide...
Alors, Seleth décrocha sa serpe, puis, dans un arc de cercle parfait, égorgea l'orc massif, qui, dans un gargouillis sinistre, s'écroula dans une mare de sang...Il soupira, avant de poser son regard sur l'escalier..

Il monta les marches, sans autre bruit que le grincement des marches, et, tel le spectre de la mort, atteignit l'étage, sa serpe dégoulinante du sang de l'orc pendant dans sa main...

Il y eu un bref hurlement, mais aucun voisin ne leva les yeux de son bol de lard, c'était monnaie courante...Pas plus qu'il ne s'aperçurent que la cheminée émettaient une fumée noire, et répandait des cendres bien étranges, le tout parsemé d'une odeur de viande grillée..

...Par l'âme tu as péché, par les flammes sera purifié...

...J'aime les bas quartiers...Je peux y remplir mon office avec une sérénité sans égale..

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Re: Seleth

Message par Saül » mar. 5 janvier 2010 à 14h39

Extrait de vision.(I)

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Voilà déjà une semaine que je n'avais rien mangé, rien bu. Je sentais sous moi le sol glacé de la grotte. J'entendais le crepitement des torches. Au loin, un hululement transperça la nuit, avant de retomber dans l'oubli. Peu à peu, je sens mon esprit s'éloigner de mon enveloppe. Oui. Je peux me voir, assis en lotus, mon menton retombant sur mon torse. Je suis parti.
Levant les yeux vers les hauteurs, j'aperçu Sa lumière, rougeâtre, puissante et sans fond. Le vortex était magnifique, tel une tempête de flammes tournoyantes autour d'un centre noir et sans fond. Les limbes. J'y était aspiré, et rien ne pouvait m'en détourner, j'allais passer sous le regard du Grand, et nul n'en était revenu indemne.
Montant dans les cieux, je pouvais aperçevoir le village, Naarg'dûm. Ma ville. Mes frères et soeurs. Ce fut lorsque je me sentis aspiré, happé par le néant, que je réalisa que j'aimais ma race et les miens, un sentiment que j'ignorais il y a encore quelques minutes.
Puis, le noir.
J'ouvrit lentement les yeux...Etrange. Je fixais mes mains, puis me regardais, oui, j'étais bien dans mon enveloppe charnelle.
J'avais déjà entendu parler de cela, j'allais subir les épreuves du Grand. Il allait me faire combattre mes plus grandes faiblesses, et je n'aurai nul droit à l'echec.
C'était une grande allée de pierre, escortée de statues grimaçantes, du même style que celles de Naarg'dûm. Les totems. Ours, chauve-souris, puma, bison, ogre...Ils semblaient me suivre des yeux tandis que j'avançais.
Le silence était terrifiant. Pas un bruit, alors qu'au dela des statues règnait une jungle impénetrable, dont les arbres rappellaient ceux de l'île aux terribles lézards. nul son n'en échappait.
Avancant, mon baton me servant de support, je vis la batisse. Un temple.
Mais il n'avait rien de consacré, rien de pur, nulle litanie ne pouvait en sortir.
C'était une pyramide, en escaliers, taillée dans une pierre noire qui semblait se mouvoir doucement au gré de la lumière. Une telle aura maléfique en émanait qu'elle semblait bruler jusqu'au sol l'entourant, celui-ci était mort et froid.
Approchant d'un pas que je voulais fier, je vis la multitude d'oiseaux posés sur les marches menant à l'entrée. Corbeaux, perroquets et autres toucans semblaient m'observer. Oui, la corruption était bien ancrée ici.
Je montais tout de même les quatres grandes marches de pierre noire, et, à chaque étape, les oiseaux s'envolaient, deversant une pluie de guano sur ma personne et leurs congenères restés au sol. De l'humour de démon.
J'allumais mon baton d'une incantation et entrais dans le couloir sombre et terrifiant. Tout suintait le Mal. Du sang s'écoulait par les murs, en un clapotit regulier, des gravures représentaient la guerre contre les Dieux, par les enfants de la Déesse Noire. Que le Grand garde mon âme de ces horreurs...
Gaal-Ham-Gal...Lorsque j'aperçu ce nom, gravé comme par des ongles dans le couloir sans fin, je sus que j'était perdu.

C'était le nom donné au Grand Démon, l'un des membres de la garde rapprochée de Shilen l'Impure. Le Seigneur des Mouches, le destructeur de mondes. Si un tel être règnait ici, s'en était fini de moi.

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Re: Seleth

Message par karlito34 » jeu. 3 juin 2010 à 14h49

Départ.

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Il était debout là, statique, absolument immobile, son sombre regard s'égarant sur les vastes terres qui entourent Schuttgardt.

Le Kéhinton parti...Nos ennemis, sont de moins en moins nombreux....

Lui qui n'avait soif que de combats, de batailles rugissantes, de cris...

Le son sifflant des sorts, la morsure des lames...

Il devait...méditer, chercher sa voie, tenter de calmer ce flot de haine, cette soif de sang, ou il conduirait les siens à une mort certaine...Ses frères, les Ashtaägs, méritaient la grandeur, et non pas de tomber sur le sol humide face à ces adversaires pathétiques, ils n'étaient pas à la hauteur...


Ce matin là, sans rien dire, il quitta le château, sans un regard en arrière sans un regret.

Mes frères, je trouverai la réponse, et quand cela sera fait, je reviendrai.

Ainsi il quitta ses frères en ce matin embrumé, il se dirigea vers les plus hautes montagnes de ces terres, et y chercha un havre de solitude, pour y sonder son âme.
La vie c'est pas gaufrette ....

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Re: Seleth

Message par karlito34 » jeu. 3 juin 2010 à 15h15


Retour.


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Voilà bien des nuits qu'il était parti...Méditant jour et nuit dans une absolue solitude.
Chaque matin il s'astreignait à un entrainement des plus violents, cela afin de ne pas perdre toute habileté au combat, il devrait revenir fort et puissant parmi les siens.
Il combattait ainsi les créatures innommables qui peuplent les profondeurs des montagnes du Nord, s'épuisant dans d'interminables batailles, dans l'obscurité la plus totale. Il n'éprouvait nulle haine pour ses choses, mais tuer est aussi une façon d'honorer le Grand, à la manière des siens.

Vivre ainsi dans le noir total eu plusieurs répercussions notables sur l'ancien Güran Pa'agrak.
Tout d'abord son aspect, qui était déjà inquiétant, ne s'arrangea pas lorsque sa peau devint translucide, d'une pâleur effrayante, révélant les cicatrices d'une vie de combats, balafres sur sa peau verte claire.
Ensuite, son humeur ne s'améliora en rien, de par son habitude de la solitude, il devint bien peu sociable, pour peu qu'il l'eut déjà été.

Ses méditations ne lui apportèrent rien, à aucun moment le Grand ne s'adressa à lui, jamais il ne ressentit son aura, que s'était-il passé ? N'était-il plus le guide, la voix de son Dieu ?

Il passa ainsi des semaines à jeuner, à combattre, et à prier pour honorer Pa'agrio. Il se scarifia rituellement les avants bras, et le torse, suppliant presque son Maître pour une réponse.

Pour la première fois depuis des années, il était seul, vraiment seul.


Il mit du temps à comprendre.
A comprendre que Pa'agrio s'était courroucé de son départ, qu'Il ne lui pardonnait pas l'abandon des siens, car il les avait abandonné...

Pour la première fois de sa vie, Seleth le Haut-Chamane, eut envie de mourir. Il resta, même après cette révélation, encore des mois dans l'obscurité, sans manger, ni boire, assis sur le sol humide et froid. Il se purifiait.

Il se devait de l'être pour son retour, quand il descendra des monts pour retourner à son peuple.


La lumière glacée du jour se reflétant sur la neige lui perça les yeux, le vent tranchant des montagnes du Nord avait une étrange douceur, la morsure du froid était un délice pour ses sens.

Seleth se sentait plus vivant que jamais.

La vie c'est pas gaufrette ....

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Re: Seleth

Message par Saül » sam. 9 octobre 2010 à 23h39



...


Il tourna le regard une dernière fois vers ce qui fut son village, vers ses terres...

Il était seul, vêtu d'une vieille toge de voyage, et n'avais jamais paru aussi vieux. Ses cheveux étaient devenus blancs comme l’albâtre, son visage, toujours couvert de scarifications, était rongé par les rides, par les affres du temps.
Un sourire mince naquit au coin de ses lèvre gercées par le froid ambiant, au moins, ils n'ont pas compris.

Les Chamans l'ont supplié de ne pas les abandonner, les guerriers l'ont traité de lâche. Bien qu'aucun n'eut osé croiser directement son regard, tous le haïssaient à cet instant, de les laisser seul face à l'adversité.
Il avait même reçu une pierre, jetée par un adolescent. Quand il leva les yeux vers le jeune impudent, il vit que celui-ci pleurait, de rage, de tristesse.
Un Chef orc ne peut partir que par la lame, sur le sol fumant d'un champ de bataille. Pas quitter ainsi les siens.

Les insultes ont ensuite plu, tous avaient oubliés leur craintes, et ne voyaient qu'un vieil orc fatigué. Il ne se donna pas la peine de répondre, ou de se battre, c'était mieux ainsi. Oui, sûrement.

Il fut alors prit d'une nouvelle quinte de toux, plus violente. Lorsqu'il retira la main de devant sa bouche presque édentée, il y vit plus de sang que d'habitude.

Il valait mieux qu'ils le prennent pour un lâche, que de partir à cause d'un mal invisible, que de mourir de maladie devant eux. Jamais ils ne le verraient mourant, jamais ils n'assisteraient à son dernier soupir. Hors de question.

Ainsi, il tourna le dos au village, priant Pa'agrio de lui accorder une place à ses côtés, bien qu'il eut été orgueilleux, c'était un trait propre aux siens...Torgak, Ashjräarn, Tselgak...J'arrive.

Ainsi furent les pensées de l'ancien guide Ashtäag, tandis qu'il s'enfonçait dans le brouillard, loin du pays qu'il avait tant aimé.

J'arrive...