[bgsombre] Lucia Shebali

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Lucià
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[bgsombre] Lucia Shebali

Message par Lucià » sam. 15 août 2009 à 10h29

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Lucia Shebali
Nom : Shebali
Prénom : Lucia
Titre : Chevalier noir, Commandant des armées de Goddard
Age : 75
Sexe : Femelle
Race : Sombre

Métier : Militaire
Compétences :
  • Combat : Combat défensif, épées jumelles.
    Magie : Magie des vents, soins.
Métamorphoses : Chevalier divin, panthère, tigre aux dents de sabre, hérétique.

Alignement : Chaotique neutre
Allégeance au Dragon : Noct
Langues parlées : Sombre, Commun, signes.

Description physique :
A première vue, Lucia est une jeune sombre fière, élégante, et charmeuse, paraissant environs 16 ans humains. Belle ne la définirait pas correctement car elle n'est pas encore adulte, la sombre a pourtant quelque chose de charmant, voir attachant.
Si ses vêtements laissent court à l'imagination, suivant les courbes de son corps sans pour autant être vulgaires... Ils ne dévoilent que très peu la peau de la jeune sombre, qui porte d'ailleurs des gants en permanence.
Elle mesure 1,73 mètres, juchée sur de très hauts talons aiguilles, et son corps est finement musclé, signe d'un entrainement physique régulier.
Une cicatrice est visible sur sa joue gauche, de la tempe au menton.
Elle est toujours maquillée et bien apprêtée, et ses longs cheveux noirs sont rarement lâchés, toujours lisses et coiffés, sauf lorsqu'il pleut où ils ont tendance à boucler aux pointes.
Ses yeux sont d'un bleu profond et sont très expressifs comparés à la plupart des sombres. Pour ceux l'ayant connu il y a quelques années, elle n'a jamais été ainsi auparavant.
Son timbre de voix est doux, voir fluet, il trahit très souvent sa jeunesse camouflée derrière les apparats.

Caractère : Parfois martiale lorsqu'elle est en service, elle reste pourtant souvent perdue dans ses pensées et ne semble pas faire attention au reste du monde... Mais ce n'est qu'une impression, son attention n'est jamais relâchée. Le reste du temps, c'est une enfant en recherche constante d'amusements, mais aussi une adolescente troublée aux questionnements multiples. Elle adore la lecture, et par dessus tout, apprendre de chaque chose de ce monde.

Autres : Était atteinte de troubles psychiques graves dont il reste aujourd'hui trace, en particulier par son ressenti des choses. Elle est sans le savoir, une sorte de surdouée.

Situation financière : Riche
Type d’éducation reçue : Stricte, sadique, l'encourageant à la perfection et au rejet d'elle même.
Popularité et/ou influence : Populaire dans la cité de Goddard de part ses faits d'armes, influente de part son grade dans l'armée. Relativement connue des personnalités du continent et en particulier des Sombres pour avoir été la Championne d’Ébène de Shel'oloth, puis targuée d'hérétique.

Croyances :
  • Einhasad :Pense que c'est une religion basée sur le mensonge et la manipulation des humains à grande échelle. Les Einhasadiens sont, de toutes manières, bien trop prêts à tuer pour être dignes de leur "lumière".
    Gran Kain : Représente la vérité et la sagesse, à ses yeux. Ne serait-ce que pour les doctrines de ce Dieu, chaque peuple devrait le vénérer et le monde irait bien mieux.
    Eva :Une religion calme, non agressive, et une Déesse qui prône les arts. Lucia ne peut la vénérer de part son éducation mais ne la hait pas pour autant. Neutre.
    Shilen : Ce devrait être sa Mère, et la Déesse qu'elle vénère. Elle le fut, pendant un temps... Mais les écarts de son peuple au nom de Shilen, les événements de Noct, ainsi que son jugement pour hérésie ont fait que Lucia a totalement rejeté sa déesse.
    Sahya : Un Dieu discret et sage, Lucia le prie parfois pour son rapport au vent et à la liberté.
    Pa’agrio : Elle le trouve impressionnant mais ne le prie pas et n'utilise aucuns de ses arts par respect pour le peuple Orc, qui, selon elle, devrait en avoir l'exclusivité.
    Maphr : La Déesse des Nains et donc du commerce. Lucia ayant eu une amie Naine et faisant partie d'une Maison marchande, elle respecte ce culte sans pour autant lui donner beaucoup d'importance. Elle apprécie cependant la neutralité de ses enseignements.
Relations extérieures :
  • Elfes : Pas d'aprioris, la plupart la haïssent, et ceux là, elle les évite. Elle en compte pourtant quelques uns dans ses connaissances, certains plus proches que d'autres. Mais ceux-ci ne font pas partie des conservateurs.
    Humains : Elle les respecte et les admire. Ayant été maintes fois protégée par des Humains, Lucia leur donne beaucoup plus facilement sa confiance, son amitié, voir sa loyauté selon les cas. Ils sont les plus proches d'elle.
    Kamaels : Un peuple mystérieux qu'elle observe avec curiosité mais dont elle n'a pas vraiment le courage de s'approcher plus, d'autant qu'il semble que ses membres soient peu communicatifs en général.
    Nains : Elle en fréquente souvent à cause du commerce, et en a eu une très bonne amie. Cependant, elle reste neutre car certains Nains lui ont donné mauvaise impression.
    Orcs : Un peuple qu'elle respecte beaucoup de part leur rapport à la nature et leurs prouesses martiales. Elle a combattu à leurs cotés avec grand plaisir et les trouve très sages.
    Sombres : Aujourd'hui, Lucia les hait, son peuple l'a trop souvent trahie pour qu'elle espère encore s'y faire des connaissances. Si elle fait exceptions pour certains Sombres comme sa famille ou les marginaux, elle ne recherche pas la compagnie des siens et préfère souvent l'éviter.


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Du début d'un exil
Le peuple Sombre est un peuple fier. Fier de son apparence, de ses croyances, de ses coutumes et même de ses vices. Dans la maison et la communauté dans laquelle Lucià a vu le jour et grandi, les femmes y ont une place bien supérieure à celle des hommes. Comme le dis d'ailleurs un proverbe un peu familier, l’homme du plus haut rang s’incline devant la femme du plus bas.
C’est effectivement ainsi la plupart du temps …


Je suis née d’une mère noble, elle occupait l’un des plus prestigieux sièges dans la maison de notre communauté. Plus que quiconque elle était tenue de suivre les préceptes et les contraintes de nos lois, notamment le devoir de perpétuer notre race. Elle choisit mon père presque par dépit, bien qu’étant de la noblesse lui aussi, elle n’avait aucun égard ni aucune considération envers lui. Les hommes devaient avant tout être forts, leur place dans la société se résumait presque à la protéger et l’agrandir.
Ces évènements ont fait que ma mère m’a donné la vie comme si elle n’avait achevé qu’une tâche mineure, un devoir accompli. Elle ne me regardait jamais, ni ne s’intéressait à ce que je faisais, si bien que j’ai finis par ne plus rien faire. Père, lui était plus prévenant, attentionné, mais à de trop rares occasions. Il était souvent absent, en train de combattre, et les rare fois où il venait il ne pouvait s’occuper de moi, de peur de devoir tenir tête à ma mère, ce qui lui était impossible de par sa condition de mâle.
A cause de ça que j'ai grandi dans la crainte de me retrouver seule, et jours après jours naissaient en moi de nouveaux compagnons... de jeu... de tristesse... Le fait est que je n'ai jamais eu le contrôle sur quoi que ce soit. Évidemment ma... "maladie", ne m'a valu que d'être rejetée toujours plus par les membres de la communauté. La honte et le déshonneur planaient sur ma famille, si bien que je n'eus bientôt plus le droit de citer mon nom.

Petite je m’imaginais me dévouer au culte de notre mère à tous, me fondre dans un groupe ou personne n’existait en temps qu’individu. Peut être étais-ce le seul endroit ou je serais à ma place, le seul endroit ou je ne pourrais pas couvrir ma famille de honte.

Une après-midi, au village des sombres, je lisais un livre sur les marches du temple lorsqu’une violente douleur démarra dans ma tête, elle fut brève mais je saignais. Le temps de me retourner je pu voir des enfants s’enfuir. A mes pieds gisait la pierre tachée de sang qu’ils m’avaient lancé*

°°Rattrape les !°°
°°Hein ? Qui a dit ça ?°°
°°RATTRAPE LES !°°

Il m’était impossible de savoir qui me parlait, j’avais beau regarder je ne voyais personne et cette voix ne m'était pas aussi familière que les autres. Mes jeunes agresseurs revenaient alors à la charge.

-Allez y lancez tout ce que vous avez ramassé !

Ils étaient sur le point de me lapider, mon crâne me faisait toujours aussi mal et je continuais à chercher d’où venait la voix.

°°Je vais te défendre, laisse moi faire°°
°°Quoi ?°°

Je pris alors le dessus sur cette idiote qui nous aurait laissé mourir en s’excusant, fonçai sur le gamin qui semblait tirer tous les autres, l’attrapai par le cou et le soulevai dans les airs. Sur le coup il lâcha l’objet qu’il avait prévu de nous lancer dessus. Je libérai alors mon étreinte même si le sang qui commençait à couler le long de mon cou me disait de faire couler le sien. Il semblait ne plus pouvoir respirer, je regrette aujourd'hui, peut être aurais-je du attendre encore un peu avant de le libérer ... Il s’enfuit en courant avec sa bande de pétochards. Je laissai alors la place à mademoiselle « désolée », je n’avais décidément pas envie de sortir aujourd’hui.

Que venait-il de se passer ? Qu’avais-je fais à ces enfants ? J’avais tout vu, et pourtant, je ne pouvais rien faire, je n’avais pas pu empêcher mon corps d’être violent avec eux. Jamais rien de tel n'était arrivé, jamais l'une d'elle n'avait pris le contrôle.
A présent, des dizaines de voix résonnaient dans ma tête soulevant une douleur insupportable, je réussis à rester consciente quelques minutes puis plus rien. Je me réveillai chez moi, dans ce qui me servait de couche, il n'y avait plus de voix...

°° Ne t'inquiète pas... Je les ai fait taire... Toutes les autres... Il ne reste que nous... °°

Après cet "épisode" comme ils le disaient, les choses ne se sont pas améliorées, loin de là. Forcée de quitter le village par ma propre mère, perdue et sans but...





°°Moi j'ai un but... Je vais leur prouver que je suis une personne à part entière, capable de bien plus de choses que ces misérables, tous autant qu'ils sont....°°
Dernière modification par Lucià le sam. 11 février 2012 à 15h03, modifié 32 fois.
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Re: Lucia

Message par Lucià » mer. 14 avril 2010 à 14h46

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D'un retour inespéré
Perdue... Cet homme l'avait abandonnée.

- Attends moi ici, je reviens Lucia. Soit sage, d'accord?

Il n'était jamais revenu... Elle avait attendu si longtemps... Et finalement, elle avait du se résoudre à trouver où loger, seule, sans lui. Abandonnée.

Il m'a abandonnée...
°°Comme tous les autres! Je l'avais dit! Tu m'écoutes jamais!°°


La pension de jeunes filles, c'est là où elle trouva refuge. Elle n'en sortait plus, ou uniquement la nuit, à l'abri des regards, lorsqu'elle était sure de ne croiser que très peu de personne.
Recluse, seule, abandonnée. Puis un jour, cette naine vint lui parler, dans sa langue. Cela faisait si longtemps que personne ne lui avait parlé de cette manière. Y voyant un refuge, elle prit l'habitude de converser avec cette jeune femme, Devra l'aidait à contrôler et comprendre toutes celles qui vivaient en elle sans la juger, et Lucia lui faisait part de sa sagesse, l'orientant vers les réponses qu'elle cherchait.
Mais petit à petit... De moins en moins de visite... La naine avait déménagé.

Abandonnée, encore, toujours.

Perdue, seule, elle cherchait à apaiser la discorde qui régnait en son âme.

Je dois rentrer... Là-bas.
°°T'es folle? Y a plus rien pour toi à Shel'Oloth ma grande.°°
Mère n'est plus... Alors peut-être... Que je peux? Il n'y a plus rien ici non plus pour moi... Il est parti... Elle est partie... Je suis seule.


Et puis, une main tendue vers elle. Un frère.
Perdue, désemparée, confrontée à ses tourments, elle ne savait vers qui se tourner, et il était là. Alors elle le suivit, sans savoir où ni pourquoi.

°°J'ai peur... °°

Mère pardonnait, Elle. Mère l'aimerai, Elle. Elle ne l'abandonnerai pas.

Plus jamais seule... ?
°°Mère...°°
°°Khlurysten...°°


- Souhaitez-vous apprendre à la servir comme je la sers?
- Comme vous la servez?
- Dans les ombres.

Je veux juste qu'Elle m'aime...
°°Mère...°°


- Oui...

Une prière.

Shilien usstan bel'la dos usstan khel lu' ussta quortek...

Restait à savoir si elle en était digne, ou pas. Enfin... Si ELLES l'étaient.
...
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » mar. 21 septembre 2010 à 17h55

De sang et de souffrance.
La dureté du sol ne l’étonna pas une seule seconde alors qu’elle s’effondrait sous les coups de lames qui lui étaient portés avec violence. La douleur s’estompait doucement alors que le froid se propageait dans son corps frêle, elle n’entendrait bientôt plus les voix des pâles qui commençaient à cesser leurs attaques, face à la défaite de leur adversaire. Il n’y eu bientôt plus rien. Qui eut cru que, quelques minutes plus tôt, elle humait l’air humide et oppressant de la forêt qu’elle aimait tant, foulant ce même sol ardu qui, à présent, embrassait son corps ?
Si l’on retraçait ses derniers moments, rien ne pouvait prévoir qu’elle en finirait ainsi.

Elle était allée à l’autel des rites, puis de là, avait marché un peu, s’arrêtant non loin de la zone neutre, où elle avait trouvé un arbre qui abriterait sa lecture paisible. S’y installant, elle commençait seulement à lire depuis quelques minutes, lorsqu’elle entendit des voix. Il ne lui fallut que le temps d’une infime réflexion pour se rendre compte qu’il s’agissait en fait d’elfique, elle se glissa sans attendre dans le buisson épineux le plus proche, bloquant jusqu’à sa respiration dans l’espoir de rester invisible le plus longtemps possible.
Elle les vit, alors que les crocs végétaux de sa cachette mordaient ses chairs avec lenteur, elle les vit. Trois mâles, des elfes, ils venaient de franchir la frontière à l’endroit le plus calme et isolé. Il n’y avait encore aucun garde en vue, ils étaient plus loin, vers l’autel, aucune sentinelle ne venait ici, c’était d’ailleurs pour ça que Lucia s’y promenait, elle aimait rester seule.
Pourtant, ce jours là, elle eut souhaité que quelqu’un s’y aventure, un frère, une sœur, qu’importait, quelqu’un qui pourrait l’aider à les tuer. Parce que c’était bien son but, les tuer, elle n’avait pas peur de se faire attaquer, elle avait peur de ne pas faire le poids, seule contre trois elfes en armure. Elle avait raison d’avoir peur ; lorsque finalement elle se décida à attaquer ces impurs qui osaient fouler les terres sombres en toute impunité, elle se redressa sans un bruit, les épines accompagnant son mouvement dans de longues griffures qui attaquèrent sa robe.

Elle se tenait droite, devant eux, le sang qui perlait par petites gouttes de ses égratignures ne la dérangeait pas. Elle ne prit pas la peine de parler, ça n’aurait servit à rien, et la jeune sombre se refusait catégoriquement à communiquer avec ces êtres qu’elle qualifiait d’inférieurs. Rapidement, elle se mit en mouvement, sans se déplacer tout d’abord. Ses mains s’agitèrent en direction de ses ennemis alors qu’elle psalmodiait dans sa langue, concentrée, rigoureuse, inébranlable. La puissante rafale de vent les toucha tous, mais ils résistèrent. Elle se mit à courir, ― non pas pour leur échapper, mais pour rester à distance ― elle savait qu’ils seraient plus rapides, elle savait qu’ils frapperaient fort, elle savait qu’elle devait absolument les neutraliser avant qu’ils n’arrivent à elle. Essoufflée, Lucia s’arrêta un instant. Se retournant brusquement vers les elfes qui arrivaient à grande vitesse, elle incanta dans l’espoir d’en endormir un, pensant gagner du temps. Mais rien, le sort s’évapora dans l’air humide et lourd de la forêt. Les elfes courraient toujours vers la sombre, et alors qu’elle reprit aussi sa dérobade, elle se rendit compte que tout ça n’avait qu’aggravé sa situation, ils avaient pris de l’avance, et quelle avance. A présent qu’épuisée, son rythme ralentissait, elle pouvait les entendre derrière elle, le bruit de leurs armures, leurs armes, leurs pas, magicienne qu’elle était, il ne lui restait qu’une chose à faire.

La fugitive s’arrêta soudainement, à bout de souffle, le sang mélangé à la sueur collait à sa peau sous ses vêtements. Les trois elfes étaient tout près, ils l’auraient rattrapée de toutes manières, mais elle ne les laisserait pas frapper dans son dos, elle ne les laisserait pas l’abattre sans avoir fait son possible. Puisqu’elle se sentait condamnée, elle voulait tout donner et tout prendre, avant que la vie ne lui échappe, et c’est avec une rage non contenue qu’elle attaqua ses assaillants, les stoppant dans leur poursuite, ralentissant leurs mouvements, les affaiblissant de son mieux, reculant lentement au fur et à mesure qu’ils tentaient d’avancer vers elle.
Lorsqu’ils furent tous incapables de résister à ses sortilèges, Lucia incanta une première attaque, fulgurante, violente, puissante, mortelle sur l’un des guerriers. Les cris que les autres poussèrent étaient de rage à ses oreilles, mais un violent choc dans son dos vint les interrompre, et elle senti la douleur parcourir sa colonne vertébrale de bas en haut, jusqu’à résonner sourdement dans son crâne.
Des cris de joie, des cris de victoire, des appels à la haine, à la violence, à sa mort, voilà la signification de ces sons qui résonnaient à nouveau dans sa tête sous le battement de ses tempes.
Elle n’eu le temps de chuter qu’un gantelet la rattrapa, la repoussant vers les deux survivants qui accouraient, la rage au ventre, le regard de bêtes, les lames menaçantes.
L’épée lui arracha un cri alors qu’elle s’enfonçait profondément dans son épaule. Ils ne la tueraient pas directement, ils jouaient avec elle, lacérant ses chairs, brisant ses os, l’humiliant, alors qu’elle continuait de se débattre, non pas pour sa vie qu’elle savait perdue, mais pour son honneur, telle une furie, hurlant et crachant à leurs visages.

Le coup lui fit l’effet d’une décharge magique et sonna dans sa tête pendant ce qui lui parut des minutes entières. Elle n’arrivait plus à les insulter, ou crier. Tout se mit à tourner autour d’elle alors que la sombre continuait à se battre, pathétique jeune fille, agitant ses membres vers des ennemis qui l’évitaient sans mal en riant, pitoyable mage, incapable d’incanter autant que de comprendre, dans toute cette douleur, que sa mâchoire était brisée.
Le vent sifflant entre les arbres de la forêt, une légère odeur de reflux marin, les cris des bêtes non loin. Lorsqu’elle revint à elle, le sol était toujours dur et froid, peut-être plus encore, à moins que ce n’eut été son corps qui fut plus lourd à cet instant, elle n’ouvrit pas les yeux bien qu’elle eut espéré pouvoir le faire, son visage tuméfié restait figé dans sa grossièreté.
A peine Lucia eut-elle tenté un mouvement pour se redresser, qu’elle fut saisie d’une douleur insupportable, lui arrachant un cri bestial lui semblant résonner des minutes durant. En réalité, aucune résonance, elle n’était pas en extérieur, elle n’était plus dans la forêt, et, à bien y chercher, elle ne sentit pas non plus la caresse de l’air sur sa peau.

Un bruit de pas, lent et régulier, léger mais ferme, militaire, interrompit son questionnement, et une voix grave et froide, trahissant un grand âge, se fit entendre. Un frère, à n’en pas douter, son accent le confirmait.

― Ne bouge pas. Tu es en vie, remercie notre Déesse pour ça. Ta défaite était misérable, ais honte de toi. La seule raison pour laquelle je t’ai traînée jusqu’ici au lieu de te laisser crever là-bas, c’est que je préfère perdre un bras que de leur accorder une véritable victoire.

Elle était incapable de bouger la bouche, qu’importaient ses efforts, elle restait immobile, passive. Elle voulait demander, remercier, juste parler sa langue, communiquer avec son sauveur, aussi froid fut-il, mais n’y parvint pas.
Il l’avait sûrement soignée, en se concentrant bien, seule sur ce qu’elle avait imaginé être une table de pierre lissée par les années, elle aiguisait ses sens restant. Le toucher lui indiquait qu’elle n’était pas couverte d’un drap ou d’un vêtement, elle pouvait facilement déterminer qu’elle était nue, sur cette table, mais qu’elle était probablement couverte de bandages, et, à en croire la pression sur ses genoux, le pincement de ses chairs aux principales articulations de son corps, d’attelles. L’ouie l’avait aidée à se forger une vision à elle de sa situation dans la pièce, elle sut qu’elle était surélevée et non couchée au sol car la voix du vieux sombre ne lui venait pas d’assez haut. A l’entendre s’échouer contre les murs de la pièce, tout était de pierre, elle était au centre, et elle sentait que l’endroit était relativement petit.
L’odeur de son sang était tellement concentrée qu’elle ne sentait plus que ça, mélangé à l’humidité et la moisissure que l’on trouve dans certaines caves. Une cave, elle en était sure, ça ne pouvait être que ça, elle n’avait pas senti un seul courant d’air, pas même lorsque son bienfaiteur ouvrait la porte chevrotante.

« Natha har'ol ? Zhah ol ghil, ussta nossta? Wun natha k'lar Usstan golorhin phor p'los ?»
Spoiler:
« Une cave… Est-ce ici ma renaissance ? Dans un lieu similaire à celui dans lequel j’ai grandi cloîtrée ? »
En effet, ce fut là sa renaissance.
Il lui fallu plus de deux mois pour guérir en quasi-totalité, mais au bout d’un seul, déjà elle avait pu sortir de la cave tant bien que mal, son hôte ne lui laissait pas vraiment le temps de se reposer. Il l’avait aidée, et bien à présent qu’elle pouvait bouger un tant soit peu, c’était à son tour de lui être utile. Ainsi, elle effectua toutes les tâches qu’il lui demandait, malgré la douleur de ses os encore fragiles ou fêlés, parfois houspillée de coups de bâtons, car trop lente à son goût.
Ho oui, le vieux était dur avec elle, ne lui abandonnant rien, aucune compassion, aucun semblant de gentillesse, pas même son nom… Bien qu’elle ne lui donna pas le sien non plus, malgré qu’elle eut essayé, il ne voulait pas en entendre parler. Il l’appelait juste « Dalninil » et c’était déjà bien trop affectueux d’après lui.

Sans qu’elle n’eut son mot à dire, Lucia se vit forcée de suivre un entraînement physique des plus durs et rigoureux, le vieillard en avait décidé ainsi, elle était trop chétive, elle l’énervait, il la trouvait ridicule, faible.

― Tu es bien trop petite et frêle pour servir notre peuple ! C’est honteux ! HONTEUX ! Regarde toi ! Je te briserai en deux sans aucun effort, telle une brindille sèche si j’en avais seulement l’envie ! Je n’aurais aucun effort à faire ! Tu es une honte pour nos frères et nos sœurs, vois comme tu fus décevante face à ces pâles !
― Mais… je suis mage ! Je n’ai pas à être plus musclée !
― Bêtises ! Ta tête en est remplie ! De bêtises ! Tu es mage ? Tu es pathétique, pitoyable, tu as perdu, ta magie ne t’as pas aidée… Tu es MAUVAISE. Je ne te laisse pas le choix Dalninil, tu vas continuer de suivre mes ordres ou je te tuerai comme tout bon sombre devrait le faire avec les faibles dans ton genre.
― Bwael…
Que pouvait-elle faire de plus ? Rien. Il n’y avait rien à faire dans la mesure où elle pensait qu’il avait raison. Elle avait faillit, elle avait honte d’elle, elle se sentait mauvaise comme il le disait, et surtout, incapable de retourner au temple et croiser le regard de Phlyth. Ca lui était impossible… A moins qu’elle ne se montre digne. Oui, lorsque son nouveau maître le lui dirait, elle serait prête.
Les jours passaient, puis les semaines et enfin les mois, Lucia suivait son entraînement, encaissant à chaque minute de nouvelles douleurs jusqu’à ne plus les sentir.
Chaque erreur qu’elle faisait, même ridicule, elle la payait de son sang. Chaque parole non autorisée, chaque son émanant d’elle, même un cri de douleur, s’il n’avait pas été accordé était puni jusqu’à ce qu’elle retrouve le silence, dans la conscience ou pas.
Son entraînement était permanent mais se distinguait par deux choses primordiales, le port des plaques ou non. Le sombre les lui faisait porter dès son réveil, même lorsqu’elle effectuait ses tâches ménagères, elle devait supporter leur poids et la brûlure du cuir sur sa peau trop fragile. Ca la gênait dans ses mouvements, mais elle devait s’y habituer disait-il, ne plus la sentir, et apprendre à souffrir en silence.
En revanche, lorsque venait le moment de manier son arme et son bouclier, elle devait les retirer, ne portant alors plus que de fins vêtements.

― Ta garde ! Hurlait-il, lui assenant un violent coup de bouclier au visage qu’elle se prit de plein fouet en gémissant. Je ne t’ai pas autorisée à parler ! Ajouta-t-il ensuite, en la giflant, tâchant le revers de sa main du sang qui coulait de sa lèvre et de son nez.

Elle encaissait, encore et encore, son visage et son corps meurtris par les punitions de son maître d’arme. Au fil des mois, elle développa une résistance à la douleur dont elle n’aurait jamais soupçonné l’existence, ainsi qu’une force qu’elle ne se connaissait pas, alors que sa carrure changeait. Il la forgeait à l’image qu’il se faisait d’une guerrière sombre.
Vint ensuite plusieurs jours de jeun et de méditation durant lesquels elle devait prier et se montrer digne de recevoir ce qu’il appelait un avatar de la Déesse, un esprit qu’elle saurait maîtriser, une bête qu’elle devrait dompter et accepter en son sein, un allié redoutable au combat. Elle la nomma Avuna sans savoir que ce nom était celui de celle, qui, en elle, quelques mois auparavant, était toute sa colère et sa rage, toute sa violence et sa fureur, celle qu’elle avait du aussi apprivoiser et accepter pour être complète.
Puis un jour comme les autres…

― Vas t’en.
― Où ?
Il la gifla puis jeta à ses pieds ses affaires.
― Je ne t’ai pas dit de parler. Vas t’en, et ne reviens jamais.

Pas d’adieux, aucune autre parole, il en avait terminé avec elle, elle pouvait à présent retourner au temple, accomplir son devoir. Ramassant son maigre baluchon, abandonnant ce qu’elle avait vécu en ce lieu reclus à cet homme, ne lui laissant que ses larmes et sa douleur, elle prit la route de Shel’oloth, changée, ressuscitée.
Elle entra dans le temple et intima l’ordre à Avuna de rester en bas des escaliers, se dirigeant vers l’autel, vêtue de son armure, son bouclier en main, elle fut interrompue par une voix qu’elle reconnu immédiatement.

― Faites sortir cet animal.
― Phlyth ?
― Lucia ? Elle hocha de la tête alors qu’il rabattait sa capuche sur ses épaules. Fais sortir cette bête du temple.
― Bwael.

Retrouvailles sans aucune démonstration de joie ni de sentiments, elle se plia simplement à ses ordres, soumise, car elle savait bien qu’elle ne pourrait revenir et lui faire face en souriant après avoir disparu des mois durant.
Dans son bureau, il lui ordonna de s’expliquer, ce qu’elle fit dans un rapport clair et concis qui provoqua la colère de son mentor.

― Retire le haut de ton armure.
Elle s’exécuta en silence, prête à assumer les conséquences de son manquement.
― Fais face à la porte.
Dit-il en se dirigeant vers son bureau duquel elle n’entendit que le bruit de l'objet qu’il en sortait, lui tournant le dos, se tenant droite et digne, comme une sombre se doit de l’être même dans la souffrance. Elle entendit le claquement du fouet dans l’air et chacun de ses muscles se raidit, prêts à recevoir la brûlure du cuir.

Le premier coup porté déjà lui lacéra les chairs, faisant jaillir son sang, elle serra les dents et les poings, elle acceptait, elle le méritait.

― Premier commandement !
― Par une croyance unique en Elle, nous trouvons la véritable Foi ! Cria Lucia.
― Second ? Ordonna Phlyth après avoir abattu son fouet sur son dos une nouvelle fois.
― Par le service à notre peuple, nous la servons ! Sa voix se faisant plus forte mais se serrant sous l’effet de la douleur.
― TROISIEME ! Hurla-t-il avec le fouet, encore.
― Par le service au Roi qu’elle a choisi pour nous, nous la servons !! Après avoir étouffé un gémissement rauque.

Elle savait qu’il lui ferait ainsi faire les dix, et elle les subit, faiblissant au fur et à mesure, mais s’efforçant de rester debout, droite, de faire face à son erreur. Malgré tout, deux autres coups suivirent, ceux-là, elle ne s’y attendait pas et ils lui arrachèrent un cri aigu, elle avait l’impression que son dos entier n’était que lambeaux de chair sanguinolente brûlant d’un feu divin.

― Tu les connais pourtant ?! Lesquels n’as-tu pas suivi ?
― Deuxième ! Troisième ! Quatrième !! Elle hurlait, tentant de cacher sa douleur, ne la trahissant que par ses tremblements et la tension de ses muscles.
― Es-tu une hérétique ?! Un nouveau claquement se fit sentir.
― NON !!!
― Non tu ne l’es pas car tu serais déjà morte de mes mains… Dit-il en posant doucement sa main sur son épaule meurtrie, son gantelet se resserrant ensuite avec force, la morsure de l’acier lui provoquant une douleur qu’elle tenta d’évacuer en soufflant régulièrement afin de rester consciente. Il reprit d’une voix douce. Tu es loin d’être une hérétique… Tu as même fais du dixième ta raison d’être. Alors ne trahis plus jamais ma confiance… Maintenant laisse toi aller…

"Par la folie Elle prend substance, par l'assujettissement de la folie, nous la servons." Pensa-t-elle, à ses dernières paroles.
Elle sombra dans un sommeil lourd sous l’incantation chuchotée de celui qu’elle respectait plus que quiconque.

[Sub DA.]
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » jeu. 23 septembre 2010 à 18h55

-Note en sombre sur une page vierge du recueil de poésie.-
Berce moi en ton sein,
Laisse moi renaître parmi les miens,
Entière, complète, comme il le souhaite,
Même s’il ne faut que le paraître.

Combien de renaissances, combien de vies,
Avant de pouvoir voir celle-ci ?
Combien de visages, combien de masques,
Avant qu’ils ne soient soumis à de furieuses bourrasques ?

Autant que d’étoiles dans le ciel,
Je suis et je serai une et elles,
Eternelle errante dans les sombres profondeurs
D’une âme dont je ne connais la noirceur.

Si seulement la pourpre lumière de ton aurore
Ne pouvait éclairer ne sait-ce que mon corps,
Le verrais-je alors seulement entier
Dans sa ténébreuse vérité ?

Lucia.


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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » jeu. 7 octobre 2010 à 06h25

-Note en sombre sur une page vierge du recueil de poésie.-
Elles tourbillonnent dans ma tête,
Fantomatiques papillons que rien n’arrête,
Sans cesse elles s’entremêlent et se nouent,
Liens et paquets de nœuds à laquelle ma vie se voue.

Chacune différente mais liée à une vérité
Que je ne sais avoir le droit de trouver.
Illusions, désillusions, elles se jouent de moi.
Devant ces silhouettes floues, je ne peux que rester sans voix.

Elles le cachent, leur secret, si bien que je ne sais
S’il est à ma porté, ou seulement trop profondément terré.
Je vois mais ne veux point, j’écoute mais ne veut entendre,
Car je sais que sous la lumière, mon être peut se fendre.

Assourdissant vrombissement de mon âme,
C’est à la folie qu’elles me condamnent.
Alors d’une épaisse et indestructible armure je me pare,
Dans l’espoir que jamais je ne m’égare.
Lucia.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » jeu. 7 octobre 2010 à 15h29

-Note en sombre glissée dans le livre de poèmes.-
J’ai parfois l’impression de lire les gens. L’idée même d’être dotée d’une sorte de capacité, ou d’un don me semble obscène. Pourtant, du comédien à celui qui ne montre rien, en passant par le menteur, je lis leurs paroles. Je n’entends pas, je vois, je ressens, sans prétention aucune, tout me semble si clair, logique. Ils parlent, ils jouent, et j’ai l’impression de ne pas voir ce que voient les autres.
Suis-je à ce point différente ? Nous le sommes tous. Mais ceux-là mêmes qui conversent avec moi, se rendent-ils compte de ce qu’ils dévoilent ?
Est-ce de la folie ?

Pourtant, il n’y a rien que je recherche à déceler, je ne me concentre pas plus, je n’épie pas le moindre geste, j’ai beau chercher à comprendre, je crois que c’est quelque chose que je ne maîtrise pas, ou bien qu’au contraire, je maîtrise malgré moi. Ce qui revient au même.

Est-ce les autres qui ne savent pas cacher leurs secrets ? Ou est-ce moi qui les perçoit malgré tout ? Un peu des deux sûrement. Mais pas toujours.
J’ai d’abord cru que c’était prétentieux de ma part de penser avoir raison sur l’une ou l’autre conclusion, mais j’ai beau les mettre à l’épreuve, elles se vérifient presque toujours. J’ai peur de savoir ce qu’il ne faut pas, mais je jubile de pouvoir assouvir ma curiosité si facilement. Je n’en ai pas l’utilité, pas vraiment, et pourtant j’aime me confronter aux plus fermés, aux plus manipulateurs. Peut-être par défit ?
Me dire que je pourrais utiliser tout ceci à mon avantage me dégoûte. Pourtant j’y songe. Je n’aime pas ça. Je ne recherche pas le pouvoir, je ne suis pas de ces gens là, je ne manipule pas.

Je joue. Et quand bien même je n’en aurais pas envie, je n’y peux rien.
J’ai analysé, j’ai cherché, rien, non rien jamais ne m’a laissé pensé qu’ils les voyaient aussi, qu’ils ressentaient, comme moi. Pour l’instant je n’en ai jamais trouvé une quelconque preuve. Je dois me rendre à l’évidence, je suis la seule à les voir.
Les mots ont des couleurs.

C’est étonnant de voir comme la phrase la plus insignifiante peut dévoiler autant de mystère si facilement. Ce qu’ils disent sans le dire, je le vois. Ce n’est pas comme lire un livre, c’est plutôt une toile que l’on admire, une couleur ou l’autre associée à une forme, à un placement, possède un sens caché.

Je ne souhaite pas voir ni entendre mais pourtant c’est là. Et les vibrations aussi, celles des couleurs. Elles leur donnent un sens particulier, toute une palette ne représente pas toutes les émotions possibles, mais la vibration qui les accompagne agit comme une signature.

Je ne l’explique pas autrement, et ces mots, couchés sur le parchemin, me semblent fades, sans vie. S’ils ne voient pas, comment exprimer clairement ce que je ressens ? Personne ne pourrait comprendre. La chromatique du langage.
Depuis que je commence à comprendre, je me sens seule, j’ai l’impression d’être trop différente pour espérer qu’on lise en moi. Pourtant j’aimerais tant.

Le pourpre est si beau dans une phrase à la résonance faible mais prolongée. Cela ressemble au chant d’un ciel nocturne.
Je me rends compte en lisant ces mots, que personne ne peut ressentir ce qu’ils veulent signifier. C’est triste.
__________________________________________________
[ image externe ]
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » dim. 10 octobre 2010 à 23h42

-Note en sombre sur une page vierge du recueil de poésie.-
Contradiction certaine du cœur et de l’esprit,
Elle n’arrive à savoir s’il lui sied ou lui nuit.
L’un est feu, l’autre roc, les deux s’opposent
Mais aucun ne faiblit, elle est leur chose.

Cette lueur si douce, elle aimerait la laisser l’envelopper
Mais saura-t-elle la supporter sans en être emportée ?
Du doigt elle la touche presque, et sa mélopée est envoûtante à ses oreilles,
L’envie, le désir la brûlent, chaque note l’appelle.

Dans sa terrible transe, ne voit-elle pas l’ombre qui la guète,
Tapie derrière elle, menaçante, affamée, muette ?
Le choix ne semble pas en être un et pourtant il résonne
Funèbre et lancinant, tel le chant d’un ciel nocturne.

Douce délivrance, elle t’appelle de ses pleurs,
Seras-tu cette ombre ou cette lueur ?

Lucia.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » jeu. 14 octobre 2010 à 02h12

-Note en sombre sur une page vierge du recueil de poésie.-
Enchaînée à la fois de pourpres volutes et d’acier
Je ne me sens que prisonnière de mes pensées.
Lisez, qui que vous soyez, lisez jusqu’à ce que ma peine,
Malgré qu’elle soit muette, coule dans vos veines.
Entendez la douce complainte que chantent au ciel les vagues,
Dans l’attente d’une impossible union, espérance lamentable.
Sentez l’enivrant parfum de l’envie mêlé aux fades effluves du déni,
S’opposant et se liant sans que jamais aucun ne se dissocie.

Suis-je un paradoxe ?
Lucia.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » sam. 23 octobre 2010 à 19h14

IV


CORRESPONDANCES


____


La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
[Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal]
____
Après des années et des années à n’avoir pour seule occupation que la lecture de grimoires de magie et l’application de ses connaissances, Lucia, malgré son jeune âge, avait acquit un talent et une facilité pour la magie qui en surprenaient plus d’un. Chaque jour elle travaillait à développer un peu plus cet art, et les autres, dans le but d’en connaître chaque facette.
Connaît ton ennemi, c’est ce qu’elle se répétait alors qu’elle lisait encore et encore, sur tous les sujets, toutes les magies, tous les arts martiaux. Il y en avait qu’elle connaissait sans pour autant les pratiquer, malgré qu’elle ai du s’y essayer ne serait-ce que pour en comprendre les subtilités.
Dans sa soif de savoir jamais assouvie, elle se penchait à présent sur la métamorphose. Animale, plus précisément, car pour l’instant, il n’y avait là qu’un but de camouflage. Féline, pour finir, car elle s’en sentait plus proche, et Avuna allait lui servir à agir et paraître comme elle.
Lucia lisait vite, elle comprenait vite, à savoir si elle se rendait compte de la facilité qu’elle pouvait avoir dans la vie de tous les jours… Elle seule pouvait y répondre.
Elle avait cette capacité qui la dépassait, vraisemblablement, à ressentir les choses différemment, et à les assimiler avec un naturel déconcertant.
Ainsi cela faisait quelques jours déjà, et plusieurs livres, qu’elle apprenait toutes les nuances de la magie appliquée à la transformation du corps. Si certains expérimentent, dans la technique, jusqu’à y parvenir, ce ne fut pas son cas. Non, Lucia voyait les choses sous un autre angle, le sien. Méditant et réfléchissant aux côtés de la panthère, l’observant et l’étudiant, elle apprit, et lorsque qu’elle se senti prête, il ne lui fallu que quelques heures néanmoins intenses et acharnées, avant de maîtriser sa nouvelle forme. Rien de bien extraordinaire à ses yeux.
Une panthère noire, tout ce qu’il y a de plus simple, il n’y avait bien que la couleur de ses iris qui pouvait encore la trahir… Mais… Personne n’est parfait.
[Transformation en onyx beast]
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » lun. 8 novembre 2010 à 03h01

[ image externe ]
D'un cadeau divin
« Mère… Vois-tu l’âme d’un serviteur… ? »

« En lui… En moi… »


« Qualla, dumo uns'aa wun quarth ulu duul'sso dosst dalharuk. »
Alors qu’elle avait sombré dans l’inconscience, elle l’entendait, impuissante, incapable de l’arrêter. Elle l’entendait demander pour elle, et accepter de recevoir le reste. Lucia ne sentait alors plus rien si ce n’est ce froid glacial qui coulait sur elle, glissant le long de son corps tel un immonde serpent. Elle le senti à sa main, puis le long de son bras, et, dans sa passivité involontaire, pénétrer son cœur.
Et c’est alors que le froid ne fut plus, et c’est alors qu’une douce chaleur aimante le remplaça. D’une qu’elle connaissait bien, qu’elle appréciait de ressentir, pourpre, rouge, tendre et passionnée. Alors qu’elle passait de bras en bras mollement, elle ne ressentait que Son étreinte, Ô combien rassurante.
« Usstan ssinssrigg dos. »
Lorsque la jeune Championne se réveilla, elle était couchée sur son lit, à la caserne de Shel’oloth. Elle se souvenait de la soirée de la veille, mais de ce qu’elle vit ou entendit au moment où elle avait sombré, il ne restait que vagues images embrumées.
Pourtant, il y avait quelque chose de différent, quelque chose en elle.
Elle se redressa, s’asseyant sur sa couche, puis examina son propre corps à la recherche d’une blessure pouvant expliquer son état… Rien. Et sa main avait été soignée, elle aussi, l’entaille de son offrande avait déjà cicatrisé… En fait, elle avait presque disparu.

Lucia resta ainsi longuement à méditer, pour tenter de se souvenir, comme elle l’avait fait quelques fois en cas de crise. Mais rien ne vint si ce n’est cette voix inqualifiable…
« Usstan belbau dos… »
Restait à comprendre quoi, et comment…


[Sub SE+transform Heretic]
Dernière modification par Lucià le sam. 11 février 2012 à 14h20, modifié 2 fois.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » sam. 13 novembre 2010 à 16h29

[ image externe ]
D'une ascension
Si elle avait toujours dit ne jamais avoir souhaité devenir quelqu'un d'important, si elle avait renoncé à se battre pour le rôle de Championne lors du premier tournoi, les gens changent, et elle grandissait. Les rencontres avaient fait que Lucia devait à présent prendre certaines mesures pour son avenir, et celui de son peuple.
C'est ainsi qu'elle fut amenée à défier le Malla Del'Eviiryn afin de récupérer son titre de commandant des armées Sombres.
Il était temps que son peuple s'affirme et s'ouvre au monde, il était temps qu'enfin, Shel'oloth entre dans le monde politique d'Elmoreden de manière significative. Ils avaient vécu trop longtemps reclus.
Ainsi, elle avait à présent, avec la Magistrate Lyurn Solor'bane, le rôle de diplomate. Et ce poste l'amenait à fréquenter les autres villes, les autres peuples, les autres royaumes du continent avec assiduité. Ainsi, Goddard était une alliée nécessaire, et il était temps de lui rendre ce qu'elle avait fournit comme aide aux sombres sous le règne de Garius.
De plus, elle était à présent une Shebali, et était donc amenée, d'une manière ou d'une autre, à se rapprocher plus encore de cette cité.
Côtoyant de plus en plus souvent les membres du cercle, se battant à leurs cotés, défendant leurs intérêts aussi bien que ceux de son peuple, que ce soit personnel ou diplomatique, qu'importait, elle était là.
[Clantage Cercle Carmin]
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » mer. 11 mai 2011 à 23h21

[ image externe ]
Du retour d'un ami lointain
Allongée sur un lit désormais confortable, Lucia se laissait aller à ses pensées, tant de choses avaient encore une fois changé, si bien qu'elle se retrouvait à nouveau baladée par le destin, de ci de là.

« Après tout ce temps... te revoilà, à nouveau présent tout autour de moi, peut-être plus que tu ne l'as jamais été. Pourtant j'ai tant voulu que tout cesse.
Que ferais-tu ? Que voudrais-tu que je fasse ? Dis moi, selon toi, ce qui serait bon pour moi à présent ? Nous savons tous les deux pourquoi j'ai fait tout ça, nous savons aussi pourquoi je ne le fais plus... Ça te déçoit ? »

Elle resta quelques secondes à attendre une réponse.

« Ho vraiment ? Je serais plus efficace ainsi selon toi ? »

Un léger rire vint faiblement percer d'entre ses lèvres, alors qu'elles s'étiraient en un sourire enfantin, elle ferma les yeux, blottissant ses bras contre sa poitrine, comme bercée par ses souvenirs.

« Oui... Je sais tu as toujours aimé quand je dansais... Tu te souviens, cette nuit là ? La lune... Et ce pourpre ! Magnifique ! »

A cette pensée, elle joignit ses mains vivement dans un claquement, dévoilant ses dents blanches dans un sourire encore plus grand, avant de laisser retomber ses bras sur le matelas, béate.

« Je pensais plutôt suivre tes pas, mais tu n'as jamais voulu ça de moi, je le sais bien. Donc je te laisse décider ! … … … Va pour mon troublant déhanché. J'espère que tu es fier de moi. »
[Sub Bladedancer]
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » dim. 12 juin 2011 à 12h29

[ image externe ]
D'une enfant retrouvée
― En avant ! Je veux leur général !

Lucia répondit par l'affirmative à l'ordre donné par son supérieur, qu'importait qu'il soit humain, elle avait toujours eu un goût démesuré pour la discipline, et quand c'était son tour de se plier aux ordres, elle le faisait sans ciller. Ainsi, elle couru derrière lui, se retrouvant bien vite complètement cernée de Sylvains, assaillie de toutes parts, déjà blessée, elle finit par tomber sans retrouver la force de se relever cette fois.

Elle distingua un ordre de repli parmi les cris et les fracassements d'armures, mais ne put y répondre et bien vite se retrouva seule, étendue sur le champ de bataille, à la frontière entre lumière et obscurité.

Seule... ? Impossible. Se dit-elle dans un moment d'espoir; guettant le moindre bruit, elle n'entendit qu'une vague rumeur s'éloignant petit à petit : les elfes.
Bien sur, comme toujours tu l'es. Marmonna alors une voix renfrognée.
C'est faux... Ils vont revenir.
― Si je suis là, c'est qu'ils sont déjà loin, et tu le sais, tu ne peux compter que sur moi. Mais soit, puisque tu ne me crois pas, attendons un peu pendant que tu te vide de ton sang. Mais tu as intérêt à ne pas mourir, idiote.
― Oui, tu vas voir.


L'une ou l'autre, qui sait, déchira un parchemin, voyant que rien ni personne n'arrivait, espérant qu'en ville enfin quelqu'un... Peut-être...
― Si tu as été quelqu'un, c'est terminé, Lucia.
― Ne dis pas n'importe quoi, je suis moi. C'est déjà bien.
― Et combien de temps continueras-tu à te cacher ?
― Peut-être toujours, qui sait ?
― Quoi qu'il en soit, quoi que tu fasses, quoi que... 'fin bref, de toutes manières tu crois toujours trouver ce qu'il te manque sachant pertinemment que ce n'est pas le cas !
― Je veux juste me reposer... Fais ce que tu veux...
― Je vais laisser la petite pleurer. Elle en a besoin.
― Bien... Laisse venir le froid.
― Oui... Elles ont besoin de se retrouver...



Lorsqu'elle se réveilla dans son lit à l'hôpital de Goddard, l'enfant avait été soigné, et de ses grands yeux bleus, elle regardait une mère dormir non loin alors que les soigneuses s'affairaient entre les lits tous remplis de blessés.
D'un mouvement silencieux, elle se glissa hors de ses draps pour tirer le rideau de séparation afin de se rhabiller rapidement, ne gardant que ses pieds nus sur la dalle froide.
Sans mot dire, elle sourit doucement à ceux qui portèrent leur regard sur elle, timidement elle salua de la tête avant de sortir discrètement, ses chaussures à la main. Ce n'est qu'une fois arrivée dans le couloir qu'elle s'élança vers la passeuse, la plante de ses pieds frappant le sol en de petits claquements qui résonnèrent dans les grandes salles du bâtiment.
[ image externe ]
"Alors d’une épaisse et indestructible armure je me pare,
Dans l’espoir que jamais je ne m’égare. "
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » dim. 12 juin 2011 à 17h45

[ image externe ]
D'une lecture oubliée
Elle relu la page de son livre une énième fois, alors coupée de la bataille qui se menait plus bas sur le front de Naarg'dum. Un léger soupir s’échappa alors d'entre ses lèvres rougies par le feu de camp qui la protégeait d'un froid soit disant nocif. Baissant les yeux, la jeune sombre constatât qu'aucune petite volute caractéristique ne s'en échappait, ce qui la déçut... Au moins un peu.
Et déçue elle l'était bien plus encore, alors que l'heure défilait et que la gamine humaine qu'elle avait fait mander n'arrivait pas. Il serait bientôt trop tard.
Le cor sonna l'alerte non loin, un vol de créatures ailées venait de passer la ligne de défense, continuant sa route vers Shuttgart.
Refermant son livre avant de le cacher aux yeux de tous comme elle l'avait toujours fait sur le terrain, elle senti monter à sa bouche le goût amer de la frustration. Un arôme qu'elle ne connaissait que trop bien.

"Pas le temps pour ça... Dommage. J'aurais aimé savoir ce que je vaux." Pensa-t-elle avant de repartir auprès de ses hommes, donner ses ordres.
Née de tes sombres entrailles, tu m’as privée de mon enfance

Avant de me priver de toi, me rejetant vers d’autres,

Plus accueillantes, plus chaleureuses, mais parsemées de différences.

Certes il y eu pour moi des bras, des tables, des âtres,

Mais pas les tiens, ni les miens, rien qui n’éveille autre que méfiance.



Puis tu m’as rappelée à toi, froidement, et j’ai accouru.

Accueillie dans tes bras glacés, à nouveau je respirais.

D’un souffle tu me porte alors plus haut que je ne me suis jamais vue,

M’éclairant aux yeux de tes enfants les plus insatisfaits.



Mais, telle une marionnette, une fois de plus affaiblie par ton amour,

Lorsque j’ai voulu faire mieux, tu m’as brisée, rejetée.

Tes attentions sont à présent vouées à la moins méritante de mes sœurs,

Alors, oui, patrie, mère indigne, je te le dis, tendrement je te hais.

Lucia.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » mar. 21 juin 2011 à 18h10

[ image externe ]
D'un amour perdu

« De quelle couleur est votre nom dans ma bouche, Lucia ? »
« Je ne sais pas... Non je mens, je sais... Pourpre. »


Oui, je me rappelle... Pourquoi me fais-tu souffrir ainsi par moments ?

« Veilles à ta vie, et je veillerai à la mienne. »


Y as-tu réellement veillé ? Si oui, m'as-tu abandonnée ?

« Jamais... »


Alors pourquoi n'es-tu plus là ? Pourquoi dois-je à nouveau porter ces masques que tu m'aidais à ôter chaque fois ? Tu ne m'as jamais dit la vérité, n'est-ce pas ?

« Si jamais tu n'étais plus là... »
« Si jamais... Non, QUAND je ne serai plus là, tu continueras, pour encore des centaines d'années. »
« Des centaines d'années d’ennui ? »
« Tu trouveras à t'occuper. »


Mais je m'ennuie terriblement quand tu ne me réponds pas, pauvre idiot que tu es, tu n'arrêtes pas de me laisser !
...
Je sais, je ne suis plus en mesure d'exiger quoi que ce soit...

«Pourquoi avoir choisi cette forme ?»
« Je préfère les félins, voilà tout. »

« C'est plus facile comme ça. »
« Tu as des goûts étranges... »


Je sais bien que j'avais prévu ça depuis un moment et qu'à présent c'est en mon pouvoir mais je n'en ai plus l'envie, tu sais, tout ça, je n'en ai plus besoin.
Je n'ai plus vraiment besoin de rien, aujourd'hui... Enfin, je ne désire rien. J'ai tout eu et tout perdu.

[ image externe ]

Qu'importe l'avenir... Nous ne mourrons pas d'ennui, promettez le moi...

[Transfo Saber Tooth Tiger]
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » mer. 22 juin 2011 à 20h11

[ image externe ]
D'une mère
Des bruits de pas se font entendre dans le couloir, l'enfant se redresse en grimaçant, son dos endolori par sa posture d'étude inconfortable. Les pas sont pressés, secs, des talons hauts, des pas courts et rapides, elle pourrait presque voir les jambes s'animer en fermant les yeux. D'ailleurs, c'est ce qu'elle fait, fermant ses yeux bleus sur l'obscurité de la pièce pour en retrouver une autre, se changeant rapidement en images, en lumière, en couleurs.
Soudain, la petite sombre sursaute, un hoquet accompagnant la surprise qui la sort alors de sa rêverie. Les pas se rapprochent, ils suivent un trajet que ses jeunes oreilles connaissent parfaitement, les jambes jouent leur musique sur les dalles de marbre, les talons scandent, elle l'entend parfaitement, résonnant dans sa tête : « Danger. Danger. Danger. Danger. »

Haute comme trois pommes, elle se lève, regarde tout autour de la pièce dans laquelle elle se trouve, cherche quelque chose... Et le trouve. Ses petites mains se saisissent alors d'une petite boite en bois tandis qu'en haut des petites marches de pierre menant à sa chambre, la porte s'ouvre en grinçant.
La lumière, un instant seulement, mais pour ce moment elle survit chaque jour, espérant la voir un peu plus, attendant avec ferveur ses rares sorties. Peut-être que cette fois serait l'une de celles-ci ?

Une grande et belle sombre descend l'escalier, posant sa main gantée contre la paroi humide avant de la retirer en grimaçant, dégoûtée par l'endroit. Sa robe est magnifique, et l'enfant s'imagine alors la porter, telle l'une de ces nobles dont elle apprenait les bonnes manières.

― Tu as lu tes leçons ? Demande l'adulte de sa voix glacée. Alors qu'elle approche, son visage est éclairé par la lueur de la bougie, seule source de lumière de la pièce. Les pierres brillent tout autour de son visage, mais les plus beaux joyaux, aux yeux de la petite sombre, sont les yeux qui l'observent à présent.
― Oui mère.  Déclare-t-elle non sans une pointe de fierté.
― Récite donc.  Ordonne avec froideur la femelle.
L'enfant hésite, réfléchit, puis levant la tête vers son aînée demande doucement, d'une voix tremblante.
― Réciter... Tout ? 

D'un hochement de tête, confirmation lui est donné. Mais la petite fille sait bien que c'est impossible, deux livres ce jour là constituent sa leçon, deux livres entiers. Bien sur elle se souvient de leurs enseignements, bien sur elle a lu et assimilé... Mais ne peut réciter. Malgré tout, sachant cela, elle s'y emploie, fronçant les sourcils et serrant les poings pour calmer sa peur et poser sa voix, fixant son regard dans les saphirs que sont les yeux de sa spectatrice. Sa voix tremble, ça ne plaît pas, elle le voit, elle lit le mécontentement. Elle se reprend, se calme, et récite les trois premières pages presque parfaitement, presque, mais l'autre n'a rien remarqué, elle n'a pas hésité, il ne faut pas qu'elle hésite.
Et puis... Plus rien, l'enfant se tait, l'adulte attend un peu, mais la récitation ne reprend pas. Pire, sa lèvre tremble, ses mains sont moites, sa vision devient floue, et l'adulte la fixe, au point que s'en devient insupportable. Alors la petite sombre ramasse la boite en bois posée à ses pieds et la tend.

― Pardonnez moi... Mère. Demande-t-elle sans conviction dans un souffle.
― Je ne peux, Lucia. Tu n'es toujours bonne à rien, tu ne pourras donc pas encore sortir. Je ne mérite pas le moindre effort c'est ça ? 
― Non... Non... Vous méritez... Tout. Je... J'ai... J'ai fait de m... Mon... mieux.  Balbutie l'enfant, tétanisée, tête baissée, les bras tendus et en offrande cette boite, sa délivrance.
― N'importe qui serait capable d'apprendre bien plus en bien moins de temps, tu est si médiocre...  Les yeux de la mère se baissent sur l'objet offert, alors qu'elle marque une pause dans son discours de déception, avant de reprendre.  Je ne sais même pas si je vais prendre la peine de faire ça... Non tu n'en vaux pas la peine. 
Lucia lève alors les yeux vers la matriarche.
― Mais... Mère... 
― Cesse de m'appeler ainsi. 
― Mais...  Elle est interrompue par un violant soupir de l'adulte. Et elle sait, l'exaspération.  Elle voit la main se tendre dans sa direction, ouvrir le couvercle. Elle suit des yeux les doigts hésitants au dessus du contenu, elle envie les ongles soignés, elle imagine une caresse de cette main délicate. Elle la sentirait presque.

Voilà, sa mère a fait son choix, plus aucune surprise dans la souffrance, Lucia les connaît toutes, ou presque. Elle ouvre la bouche sans qu'on ne lui en donne l'ordre, la main y fourre un foulard roulé en boule, il étouffera ses cris, inutile que ça se sache. L'enfant pose sa frêle main sur la table, le premier ongle saute dans un petit jaillissement de sang. Le premier cri est étouffé, pas ses larmes.

Lucia a trente-deux ans.
(...)

Chaque jour jusqu'à son bannissement, à l'âge de soixante-et-un an, ne fut qu'une répétition de souffrances. Alors oui, peut d'années pour un sombre, lui parurent une éternité à attendre... Quoi ? L'amour ? La mort ? Elle même ne le savait plus. Elle ne faisait qu'attendre. Une vie d'homme, elle disait souvent, mais une vie de chien aurait été plus approprié.
Dernière modification par Lucià le sam. 11 février 2012 à 14h28, modifié 4 fois.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » jeu. 23 juin 2011 à 19h32

D'un père

― … Mais tu sais, elle risquerait de la laisser sortir, ou pire... 
― Ne dis pas n'importe quoi... Mon époux... Dois... Ne discute pas. 
― Je sais... Ferait honte... Raisonnable... Seule. 
La femme soupire, exaspérée, puis finit par céder, du moins c'est ce que Lucia croit entendre de là où elle est. Leurs voix peinent à traverser le sol jusqu'à elle, mais il lui est facile d'imaginer la conversation, il y en avait déjà eu tant d'autres similaires.
Des bruits de pas résonnent au dessus de sa tête, on s'agite dans la demeure, on ordonne, et les esclaves s'affairent sûrement. La jeune sombre les imagine traîner ces lourdes malles remplies des somptueuses toilettes de sa mère. Ce remue ménage dure une heure, ou une éternité selon elle. Elle s'endort presque, bercée par l'agitation plus haut, lorsque l'enfant se rend compte que les bruits ont cessé. Depuis combien de temps maintenant, elle ne s'en rappelle pas, elle guette.

Le silence est pesant, elle reste les yeux levés vers le plafond de sa cave, comme cherchant à voir au travers, fronce les sourcils tant elle concentre toute son attention.
Elle se redresse sur ses genoux, les poings serrés contre sa poitrine, les yeux rivés la haut, elle a entendu, une chaise a été poussée et ses pieds ont crié sur le sol. Elle suit des yeux la direction des bruits de pas, puis sourit timidement, n'osant qu'à peine espérer.

On se dirige vers elle, vers sa porte. La lumière jaillit, mais elle ne s’éteint pas comme à l'habitude, non, la porte ne se referme pas cette fois. La petite sombre se lève soudainement et s'élance à toute vitesse vers sa liberté, la silhouette en haut de la porte lui apparaît enfin, Lucia bondit comme si sa survie en dépendait.
Tout son poids est bien vite rattrapé et amorti par les bras du sombre, il l'enlace, et elle s'accroche à lui de toutes ses maigres forces, serrant ses petits poings sur sa tunique, manquant de l’étouffer.

― Lucia... Doucement...  Souffle son père, passant ses doigts longs et fins dans les cheveux d'ébène de sa fille qui ne relâche que faiblement son étreinte. Elle ferme les yeux, et s’imprègne de cette odeur tant rassurante autant qu'elle le peut. C'est son souffle de liberté à elle.

Au bout d'un long moment, l'enfant desserre ses bras, et ses grands yeux bleus se lèvent vers le mâle, le contemplant avec autant d'amour qu'il est possible, ne voyant pas le regard triste qui est renvoyé face à elle.
― Ça fait mal ? S'enquit-il en passant sa main dans le petit dos lacéré plus tôt dans la journée alors que la peau frissonne sous son contact.
― Non..  Souffle-t-elle.  Non je n'ai plus mal maintenant... Mais Avuna est en colère tu sais... 
― Elle est souvent en colère, non ? Je pourrais aussi la consoler, pour qu'elle sourit un peu. 
La petite bouche s'ouvre et se ferme un instant, puis Lucia se tait, regardant en contrebas, dans la cave, avant de relever les yeux vers son père en secouant doucement la tête.
― Elle dit qu'elle ne veut pas, que tu peux rien faire, que...  Elle s’interrompt, pinçant les lèvres, n'osant aller plus loin.
― Que je suis trop lâche... C'est ça ? Elle me l'a déjà dit, je sais ce qu'elle pense de moi, ne t'en fais pas.  Complète-il doucement.  On ne peut pas plaire à tout le monde... Allez, viens Lucia. 
Il se redresse, la reposant par terre, puis lui tend une main, qu'elle attrape sans hésiter des deux siennes. Il marche le long du couloir, puis dans la grande maison vide et silencieuse, elle trottine à ses côtés, ne lâchant surtout pas prise.
Son idéal, c'était ça. Être aux cotés de son père, recevoir son amour, ne pas craindre la colère de sa mère, simplement marcher et briser le silence à eux deux, seulement eux deux.

― Échec et mat, ma douce.  Dit il en avançant sa pièce, et le rire de la petite sombre se répercute contre les murs de la pièce, allant se perdre dans les rangées de livres.
― Un jour je te battrai !  S'écrie-t-elle, amusée.
― Je l'espère Lucia, je l'espère... 

Il se tait, puis tourne la tête vers l'horloge qui bat son rythme. Lucia l'imite et ils restent ainsi quelques longues minutes sans bouger ni parler, avant que,  finalement, l'enfant ne se lève de sa chaise, cherchant d'abord le sol de la pointe de ses pieds avant de s'y glisser et puis de regarder son père, suppliante.
― Il est l'heure Lucia. 
― Mais... 
― Ne discute pas... Ou il n'y aura pas de prochaine fois.  La coupe-t-il, sa voix aillant perdu de sa tendresse et de sa douceur.
Elle ne discute pas, elle baisse les yeux, puis la tête, puis s'éloigne vers le couloir, alors qu'il la suit en gardant une certaine distance, elle ralentit, dans l'espoir d'une dernière étreinte... Mais il adapte sa vitesse, il conserve l’écart qui les sépare. Alors elle continue d'avancer, ouvre la porte de « sa chambre », et descend deux marches avant de se retourner pour l'entrevoir lutter, puis refermer rapidement derrière elle.

L'obscurité, à nouveau. Elle sait qu'il ne reviendra pas tout de suite, mais elle sait aussi qu'il reviendra, un jour. C'est ces jours qu'attend la jeune sombre.
Malgré tout, elle ne comprend pas pourquoi. Elle se le demande : « Pourquoi mère est-elle si différente ? Pourquoi chaud, et froid, lumineux, et sombre, doux, et amer ? J'aime père, j'aime mère. »

Un semblant d'agitation à l'étage, la porte s'ouvre sur des domestiques, ou des esclaves, Lucia n'a jamais bien pu comprendre la différence, puisqu'ils étaient tous mieux traités qu'elle.

Certaines nuits, néanmoins, elle entend le claquement du fouet sur un autre dos que le sien.

Lucia a trente six ans.
Dernière modification par Lucià le sam. 11 février 2012 à 14h30, modifié 1 fois.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » dim. 26 juin 2011 à 10h55

D'une punition

Voilà des années qu'elle le fait, elle connaît bien là cet étrange rituel. Il consiste à faire semblant, ou plutôt s'effacer, se taire, se faire poupée de porcelaine.
Un jeune esclave humain est venu lui apporter ses effets ce matin, il a eu peur lorsqu'elle l'a regardé avec curiosité. Il a reculé lorsqu'elle a tendu les mains pour prendre ce qu'il lui tendait, alors Avuna s'est énervée, elle a levé la main sur le jeune homme, ne l'abattant pourtant pas, le menaçant seulement, pour qu'il la laisse, qu'il fuit. Ce qu'il fit, laissant la robe, les souliers, et les bijoux sur la petite table en bois.
― Saleté !  Avait-elle juré avant de retourner dans l'ombre, laissant Lucia contempler la toilette qu'on lui avait préparé.
Elle aura mit moins d'une heure pour se préparer complètement, avec soin, ne laissant aucun détail au hasard.
A présent, devant l'unique miroir de sa chambre, elle parle à Vuze.
― Toi tu sais mieux faire que moi... Mère te préfère, alors tu mets ma robe, d'accord ? Je resterai ici, tu me raconteras ? Non c'est à toi d'y aller, j'ai peur. Mais je ne veux pas... Je t'en prie... Ne m'oblige pas... Allons y ensemble ?... 

Elle se baisse et chausse ses souliers vernis, puis se lève et ajuste le peigne dans sa coiffure. Lucia fait un tour sur elle même, s'admire, puis monte les escaliers de la liberté en tenant sa robe pour ne pas la salir.
― Surtout ne pas déchirer, ni salir, tout doit être parfait. Parfait, parfait, parfait... Rien à redire. Parfait, oui. Sinon...  Pense-t-elle en arrivant devant la porte, y toquant ensuite très légèrement du bout des phalanges. Le jeune humain lui ouvre, il la conduit à travers la maison, s'arrête au pied d'un escalier luxueux, et la confie à un autre, plus âgé, son père peut être, ou son frère, qui sait. Ce dernier l'escorte jusqu'à la chambre de la maîtresse, comme il dit.
Là, sa mère se tient assise devant sa coiffeuse, observant le moindre trait de son visage, peut-être à la recherche d'une ride, ou autre. Elle ne se retourne pas, mais pose son regard sur le reflet de la jeune sombre derrière elle.
― Tu en as mis du temps. Toujours aussi lente... Ce n'est pas parfait, évidemment, tu es bien loin de l'être de toutes manières, mais cela ira. 
― Je... Suis désolée. 
― Je n'en ai cure. Va m'attendre dans le couloir maintenant, tu descendras avec moi. 

D'un petit hochement de tête, elle acquiesce avant de ressortir de la pièce, toujours accompagnée de l'esclave, allant se poster à coté de la porte, contre un mur, sans pour autant s'y adosser. « On ne s'adosse pas aux murs, c'est inélégant pour une femelle de bonne famille. »  Se remémore-t-elle de ses leçons dans sa tête. « Se tenir droite, ne pas trop sourire, rester neutre, mais rire lorsqu'il le faut. Ne pas accorder d'attention particulière aux autres mâles... Autres que le prétendant. »
Quelque chose la gêne dans sa réflexion, elle ne sait pas encore quoi, mais elle se sent mal à l'aise. Elle se décide alors à reprendre conscience de ce qu'il y a autour d'elle, clignant des yeux et ne cherchant pas longtemps avant de comprendre que l'humain l'observe à quelques mètres. Lucia se risque à offrir un léger sourire, très bref, après tout, ça ne veut rien dire.
Comme elle le craignait, l'esclave détourne le regard, baisse les yeux, s'éloigne d'un pas sur le côté, bref, l'ignore.
S'il y a bien une chose que la sombre ne supporte pas, c'est bien d'être ignorée par ceux dont elle a compris qu'ils devaient lui être inférieurs. Avuna fulmine intérieurement, mais elle se contient, car elle aussi a peur de la matriarche qui d'ailleurs sort de la chambre de sa démarche élégante. Vuze la trouve magnifique, elle la regarde avec admiration, et c'est avec une infinie fierté qu'elle entame la marche à ses côtés, imitant avec brio l'allure noble de sa mère.

Dans la salle de réception, un banquet, des musiciens, et des sombres, tellement de sombres autour d'elle... Comme toujours, elle se sent mal, elle n'a pas l'habitude. Elle respire rapidement, heureusement, personne ne fait trop attention à elle. Sa mère l’entraîne entre les robes noires et les costumes, s'arrêtant ici et là, parlant de tout et de rien avec l'une ou l'autre.
― Vous portez une robe magnifique ! 
― Je vous remercie, Malla Sil'ilos Alti'ui... Ce n'est rien comparé à la votre. Comment se porte votre maison ? Répond la sombre en s'inclinant devant sa mère.
― Mais très bien, nos commerces n'ont jamais été aussi fleurissants que depuis que la guerre est terminée !  Elle rit, puis se déplace à nouveau fendant le groupe d'invités, continuant ses discussions futiles alors que Lucia la suit sans mot dire, se faisant ignorer royalement tant que sa mère ne fait pas porter attention sur elle. Parfois, elle le fait, oui.
― Quel âge a votre fils ? Nous commençons à chercher un mâle pour Lucia, oui c'est tôt, mais j'aime prévoir les choses suffisamment à l'avance voyez vous ! C'est le fruit de ma réussite. 
Avuna est presque incontenable.

Un mâle approche, il n'est pas traité comme ceux de sa maison, le respect semble lui être dû. Lorsque Thaeria s'incline pour le saluer, Lucia en fait de même. Le sombre est suivit de près par un autre, beaucoup plus jeune, qu'elle regarde de haut en bas, estimant son âge à peut-être soixante-dix ans, un peu moins un peu plus, quelle importance.
Les parents discutent, et le jeune mâle s'incline alors face à Lucia, assez bas car elle est n'est pas encore bien grande, puis tend une main, paume vers le haut. Elle regarde la main, puis le sombre, puis sa mère, elle n'est pas sure de la marche à suivre, sa mère lui fait un signe rapide de la tête, agacée. « Mince, voilà une erreur. » se dit Lucia avant de poser sa main dans celle du sombre.
Il baisse la tête vers celle-ci, mimant un presque baise main ridicule, avant de se redresser.
― Demoiselle Sil'ilos Alti'ui... C'est un honneur. 
― Il est partagé.  Marmonne timidement l'enfant, tentant d'imiter le ton hautain de sa mère, pensant qu'il est de rigueur.
Alors que leurs parents s'éloignent, il entame la conversation, mais elle s'ennuie. C'est vide, creux, pourtant il semble s’intéresser à elle, et cela, quelque part au fond de son être, lui apporte satisfaction. Alors, petit à petit, l’intérêt d'Avuna est éveillé, elle se redresse, plonge son regard dans celui du jeune mâle, parle avec assurance, rit, imite presque parfaitement sa mère. Au fur et à mesure de ce changement, le sombre, lui, semble faire demi tour, il l'aura sûrement préféré timide et réservée, lui qui ne venait pas d'une maison matriarcale.

Chacun aurait préféré de Lucia qu'elle soit l'un ou l'autre, qu'elle soit quelqu'un d'autre. Mais la vérité c'était que Lucia était beaucoup de personnes à la fois, ses parents le savaient, sa mère en avait honte, son père en avait peur... Quant aux autres, ceux qui s'en éloignaient sans trop savoir pourquoi, sentant simplement qu'elle n'étais pas normale, ceux là Lucia avait appris au fil du temps à ne pas y faire attention. 
Seul comptait ce que pensait sa maison, elle ne voulait pas leur faire honte, ni peur, elle voulait être un jour à leur niveau.
Au lieu de ça, et en attendant, selon elle, d'être digne, Lucia était l'enfant caché de la maison Sil'ilos Alti'ui, celle qu'on ne montre que lors de certaines cérémonies, comme ici, la Nossta Jiv'undusen, une fête propre à son clan.

Ce qu'elle aimait, c'était de pouvoir sortir, voir du monde, et porter de belles toilettes. Ce qu'elle détestait c'était... voir du monde, porter de belles toilettes... Et voir sa mère tenter de se débarrasser d'elle en la jetant dans les bras de mâles, sensés lui être inférieurs.
Avuna, Vuze, et Lucia passaient leur temps à se renvoyer la balle durant ces journées extrêmement fatigantes, aucune ne se sentant le courage d'affronter toutes ces épreuves à la fois.
Malheureusement, cela se terminait souvent de la même manière, Lucia était ensuite renvoyée dans sa cave, dévêtue, et punie pour toutes ses erreurs durant la journée des masques comme elle l'appelait.

Les invités s'en vont, les membres de la famille saluent chacun selon le protocole, Lucia a bien retenu les rangs, mais parfois quelque chose la fait agir différemment. Qu'importe, en cette fin de journée, elle a déjà compté plus de dix erreurs ou manquements. Entre autres, par exemple, sa mère avait du lui donner un coup sous la table lorsqu'elle s'était perdue dans ses rêves un moment, elle avait aussi du la reprendre quant à la manière de tenir son verre. Des erreurs, elle en avait fait.

Le dernier sorti, Thaeria empoigne l'enfant par le bras, plantant en partie ses ongles dans la chair délicate, tirant sans ménagement alors qu'elle marche d'un pas rapide vers la cave sans dire un mot. Lucia tente de suivre le rythme, clopinant derrière la matriarche en grimaçant de douleur, déséquilibrée par moments.
« Mère est très en colère... Oui, plus que d'habitude. Ça va faire mal... ? Ça fait toujours mal Lucia. Ça va faire beaucoup mal grande sœur ? J'ai peur... Si ça devient trop douloureux... Je m'en occuperai, vous n'aurez pas à souffrir... » Résonnent les voix dans sa tête, Vuze est paniquée, Lucia s'inquiète, mais il semble que, comme à l'habitude, Avuna veuille prendre les choses en main. Heureusement qu'elle est là.

Le sol est dur et froid lorsqu'il embrasse son petit corps frêle alors qu'elle est poussée du haut des marches comme un vulgaire chien. Elle hoquette en atterrissant, sa respiration est coupée, mais déjà, elle a envie de pleurer. La petite bouche s'ouvre, tente de reprendre du souffle, lance un regard paniqué vers la sombre qui s'avance vers elle.
« Je vais mourir ! Je vais mourir ! » Hurle Vuze dans leur tête, certaines autres, plus faibles, la rejoignent sans trop savoir pourquoi, criant en chœur.
« CA SUFFIT ! » Les interrompt Avuna, autoritaire, une pointe d'hystérie dans la voix.
Le souffle commence à lui revenir, mais elle a à peine le temps d'en reprendre une bouffée qu'un coup de talon aiguille l'atteint à la cuisse, faisant couler son sang.
« NON PAS LE SANG !!! » S'affole encore Vuze, la plus jeune. La grande sœur la fait taire, elle lui ferme les yeux et les oreilles.
De nouveaux coups de pieds viennent s'abattre sur le corps de Lucia, recroquevillée sur elle même contre le sol de sa cave, elle serre de toutes ses forces ses genoux contre son torse si bien que ses doigts blanchissent. Elle étouffe ses cris de douleur, ses gémissements, autant que possible, pour ne pas donner plus de raisons à sa tortionnaire.
Mais Thaeria a le goût du sang, et les soirées mondaines la lassent, elle a besoin de s'amuser, de passer ses nerfs, de se détendre, à sa manière.
Lorsque Lucia a cessé de résister, semblant avoir perdu toute force, essoufflée, laissant reposer ses membres endoloris à côté d'elle, étalée sur le flanc telle une poupée de chiffon qui aurait été jetée là, sa mère lève un peu son pied pour constater que ses chaussures sont tachées de sang.
― Regarde ce que tu as fait... Idiote !  Grogne-t-elle.
L'enfant retient ses larmes, mordant dans sa lèvre jusqu'à la rendre bleue.
― REGARDE TE DIS-JE !  Hurle la sombre, lui présentant son soulier devant les yeux.
Mais Lucia n'ouvre pas les yeux, elle serre ses paupières de toutes ses forces, elle ne veut pas.
« Je veux pas voir le sang... Je veux pas... Aide moi... Aide moi... » Pleure-t-elle intérieurement.
La main de la petite fille se lève mollement, et écarte brusquement le pied devant son visage à la grande surprise de l'adulte.
― Tu n'est rien ! POUR QUI TE PRENDS-TU ? JE VAIS TE MONTRER MOI !!!  Enrage la mère devant ce geste de rébellion, se dirigeant vers la « table de la douleur » comme l'appelle Lucia en secret. Elle y attrape un tisonnier non loin.
― NooooooNNNnnnnn.... !!!  Supplie Lucia en la voyant faire, se redressant, tentant de se traîner plus loin, sans succès.
Thaeria s'avance vers elle avec son arme, incantant doucement entre ses lèvres fines. Sa main passe sur la pointe de l'objet, cette dernière rougissant de plus en plus. Elle était une excellente magicienne, malheureusement.

Voyant la douleur toute proche, l'enfant pleure, supplie désespérément, comme si sa vie en dépendait, pitoyable.
― NON ! NON ! Pas le feu ! MERE ! NON !! PITIE ! PITIE !  Couine-t-elle.
Mais c'est sans appel, déjà la brûlure se fait sentir contre son flanc gauche, sa chair brûle, le fumé lui remonte dans les narines, brûlant aussi ses yeux. Son dîner, lui, remonte dans son estomac, mais elle ravale sa peine, et le reste avec. Lucia se sent partir, petit à petit, elle abandonne, elle fatigue.
Sa main se tend brusquement, elle attrape le tisonnier alors qu'il en brûle la paume, lui arrachant un cri.
― J'AI DIT NON !!!  Entend la mère au milieu de toute cette douleur. Un cri résolu, autoritaire, déterminé. Elle tente de retirer l'arme en arrière pour attaquer de nouveau, mais la main ne lâche pas, et sa fille la regarde comme elle le fait parfois lorsqu'elle a trop souffert. Le métal lui échappe des mains, l'enfant l'a tiré d'un coup sec. Ça lui a abîmé la peau.
Avuna se redresse tant bien que mal, ses jambes tremblantes manquant de la laisser retomber à tout moment. Elle prend appui sur cette improbable canne de métal.
― NON... Tu comprends ça ?!  Dit-elle en fixant son regard noir dans celui de l'adulte. La mère y voit de la rage, de la folie, et énormément de haine.
Lucia tend la main devant elle, puis incante un premier sort, de vent, lui. Puissant, « trop puissant pour son âge », se dit sa mère, « peut-être est-ce la rage », en conclut-elle, alors qu'elle manque de trébucher en voulant se rattraper, déséquilibrée. 
― Vlos z'hren...  Marmonne l'enfant, en tendant à nouveau la main vers la sombre, avançant d'un pas vers elle.
― ARRETE TOUT DE SUITE !! MONSTRE !!!  S'écrie-t-elle en reconnaissant l'incantation, juste avant de sentir une partie de sa force vitale s'échapper de son corps.
Avuna se sent un peu mieux, elle soulève le tisonnier en s'avançant vers Thaeria, menaçante, prête à en finir une bonne fois pour toutes.

Alerté par les cris de sa femme, plutôt inhabituels ceux là, Argoth accourt. Lorsqu'il aperçoit sa fille ainsi prête à commettre le matricide, son sang ne fait qu'un tour, il bondit en bas des escaliers, et s'interpose alors que le coup lui est porté.
Lucia se fige, regarde l'objet planté dans le corps de son père, se met à trembler, puis hurle de toute son âme.
― J'ai tué père !!! NON !!! NOOOON ! AVUNA C'EST DE TA FAUTE !!! QU'AS-TU FAIT ?! Papa... ?  Les voix pleurent, hurlent, s’énervent, paniquent, c'est le chaos dans l'esprit de la jeune sombre.

Argoth, lui, retire le métal figé sans son épaule d'un geste vif, puis, n'arrêtant pas son bras, balance son poing fermé contre la joue de l'enfant hystérique qui semble alors ne plus rien voir ni entendre, persuadée d'avoir commis l'irréparable. Elle s'effondre au sol, crache une dent avec un peu de sang, avant de continuer de hurler et pleurer, hors de tout contrôle.
La femelle se redresse avec peine, regarde son mâle, étonnée qu'il ai sauvé sa vie au lieu de profiter de l'aubaine, un élan de confiance la gagne, elle ne dit rien, et observe.
Argoth frappe à nouveau Lucia au visage, une claque, du revers de la main. Elle lui brûle presque la joue, et aucune d'elles ne comprend ce qu'il se passe, c'est la panique.
― LUCIA !  Hurle le père, CALME TOI IDIOTE !! continue-t-il en la secouant vivement par les épaules.
L'enfant se débat soudainement en hurlant de plus belle, elle porte des coups vers l'adulte, griffe, peste. Il n'est pas sur qu'elle le voie, ni qu'elle l'entende, elle semble possédée.
Il attrape les deux petites mains qui l'agressent, l'enfant lui crache au visage.
Il la contient, arrivant à bloquer ses mouvements, puis, libérant une de ses mains, la pose sur le visage de Lucia, le couvrant entièrement tant elle est petite et lui grand.
― V'dri...  Murmure-t-il, alors qu'elle sombre dans un profond sommeil.

Thaeria et Argoth la laissent aux soins d'une domestique sombre, l'une pensant que son mari l'a sauvée par amour, l'autre se disant qu'il a peut-être sauvé sa fille, pour le moment.


Lucia a quarante-huit ans.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » sam. 10 septembre 2011 à 16h49

D'une furie
― Et maintenant tu reviens… Gronda la voix féminine d’Avuna dans sa tête.
― Je sais, voilà des années que je ne t’ai accordé presque aucune pensée.
― Pourquoi ?
― Parce que je n’avais pas besoin de toi.
― Et aujourd’hui ça a changé. Pourquoi Lucia ?
― Parce que je suis seule.
― Pourquoi ?
― Parce que j’ai été stupide.
― Pourquoi ?
― Parce que je ne sais pas… m’y prendre.
― Heureuse de l’entendre. Tu m’as abandonnée, recluse dans un coin de ton esprit fractionné, tu m’y as laissée seule des mois et des années. Chaque fois que j’ai voulu respirer un peu tu m’as repoussée vers l’ombre. Maintenant tu me fais venir et tu… Tu me promènes, comme un chien… ? Que fais-tu exactement ? Tu sais qu’il vaut mieux éviter en public.
― Mais je m’ennuie… Tellement. Pleurnicha Lucia intérieurement, tout en continuant de marcher à travers la ville accompagnée de la panthère. J’ai besoin ! C’est tout !
― Sale gosse… Sembla grogner la bête. Ne restons pas là au moins, emmène moi chez les anges, j’ai besoin de me dégourdir les pattes.

Il sembla à la jeune sombre qu’en effet l’absence de sortie avait été plus qu’insupportable pour Avuna qui était pour ainsi dire incontrôlable une fois arrivée au fond de la vallée. Elle grognait, galopait, sautait déjà sur le chemin comme un animal enragé, passant entre les jambes de Lucia, manquant de la faire tomber parfois. Il était vrai qu’au début de leur coopération l’entente avait été cordiale, puis elles s’étaient trouvé des intérêts communs et passaient alors la majorité de leur temps ensemble. Puis Lucia c’était lassée, elle avait trouvé mieux à faire, elle n’avait plus besoin de parler à un être éthéré puisqu’elle avait une famille. Tout change.
Humant l’air, la panthère se précipita plus rapidement encore en avant, abandonnant sa maitresse derrière elle sans même que l’une ou l’autre ne s’en soucie. L’enfant savait qu’il n’y avait aucun risque et continuait sa route sans se presser.

Pendant ce temps, Avuna entamait un joyeux carnage sur ses premières cibles, jouant des griffes et des crocs avec frénésie. Si bien que lorsque la sombre arriva, elle trouva sa bête dans un espèce de tourbillon de sang, de plumes et de chair et eu du mal à en revenir.
― Enfin… Tu n’en fais pas un peu trop ?
― C’est toi ! C’est toi qui m’as chargée de tout ceci, ne soit pas étonnée à présent ! Ma rage est infiniment plus grande qu’avant, tu me l’as confiée sans me laisser sortir une seule fois ! J’étouffais Lucia !
― Oui… Enfin… Quand même… Tu vas te calmer n’est-ce pas ? Sinon je devrais à nouveau t’enfermer tu le sais. Dit-elle doucement mais à intelligible voix en retirant délicatement et du bout des doigts une plume tachée de sang sur le crâne du félin, avant de la souffler plus loin, la regardant s’éloigner un moment en virevoltant. Elle marqua une pause, l’air absente. C’est depuis ce rituel…
― Je sais. L’interrompit l’animal. Crois-moi, tu vas devoir faire beaucoup plus attention à moi maintenant. Je suis plus importante que tu ne le…
― Je sais. Intervint à son tour Lucia. Tu étais déjà bien envahissante auparavant, Avuna... Aujourd’hui c’est terriblement pire.
― He ! Et après ? Je te permets de te contrôler la plupart du temps ! Je peux très bien arrêter d’accepter ce que tu me donnes, et de tout te rendre… Tu veux ? Ca va faire mal, je te préviens.
― Non, merci. Gardes tout.
― Non ! Garde-fou ! Elle rit.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » lun. 12 septembre 2011 à 16h55

D'une blessure


On toque à la porte, son ventre se tord, elle sait qu'il va falloir le faire alors elle rassemble ses forces.
― Alors, sommes-nous bien d'accord ? Tu restes ici le temps que je parle avec ton tuteur, tu n'ouvres pas la porte, quoi qu'il arrive... Tu restes là. Promets-tu ? 
― Xas Lucia ! Répond le petit sombre.
― Si tu es sage, nous chanterons les petits poissons. Dit-elle en se levant du fauteuil dans lequel la jeune sombre avait attendu des heures durant la venue de cette personne. Lucia referma doucement la porte du salon derrière elle, puis ouvrit celle de l'entrée de la maison.

― Vendui' !  S'écria-t-elle d'un air enjoué en laissant entrer le sombre. Elle le jouait bien, elle ne savait pas vraiment pourquoi, elle voulait simplement que tout se passe calmement. Oui, il fallait éviter que l'enfant de l'autre côté ne soit trop alerté. Elle pris la main de son compagnon dans les deux siennes, la pressant contre sa poitrine. « J'ai quelque chose à t'annoncer ! » Elle gardait son air résolument joyeux, et s'il détecta qu'elle mentait, il la laissa continuer.
― Qu'est-ce qui se passe là ? Il sourit, et Lucia leva vers lui ses grands yeux bleus.
― J'ai une élève !
― Ho... Ca fait un partout. Dit-il alors. Elle serra un peu plus sa main dans les siennes et afficha une moue.
― Pas vraiment... il y a autre chose... Tout à coup, disant cela, son expression changea du tout au tout, ses sourcils se froncèrent, sa lèvre inférieure se retroussa légèrement dans une expression sévère et haineuse. Elle se saisit de l'annulaire du mâle, resserrant fortement son emprise.
― Oui ?  Elle lui retourna violemment le doigt, d'un geste sec et brutal, dans un craquement sinistre.
― Tu … as … Encore joué au con...  Dit-elle alors tout bas afin que l'enfant n'entende rien. Velkyn encaissa la douleur en grognant, les dents serrées. Lucia se saisit ensuite du majeur et il ne bougea pas. Elle poursuivit. Tu fais ce que tu veux... La règle était que tu ne te fasse pas prendre. Tu me cause du tort. Si tu recommences... Elle brisa le doigt, il grogna.Tu ne verra plus personne de cette famille.
― Je ne t'ai causé aucun tort... C'est une conne. C'est pas ma faute. Ca lui fera une leçon.  
Elle attrapa l'auriculaire.
― Tu t'es montré en public... Tout a été rapporté. Je ne prendrai pas pour toi, est-ce clair ? 
― Je n'ai rien demandé de tel...
Elle l'interrompit.
― Je m'en fiche. Tu y réfléchira à deux fois avant de me faire honte.
Cette dernière phrase le mit en colère car il éleva le ton rapidement, la repoussant, terminé la punition.
― Te faire honte ? TE FAIRE HONTE ?! Moi au moins je ne mords pas la poussière comme une conne !! Je ne mets pas ma vie en jeu pour de l'argent. Je gagne. Sans même combattre. Alors cesse de me parler de honte. 
La main de Lucia s’élança vers le col de son interlocuteur, l'attirant un peu plus bas, serrant son poing sur le vêtement.
― Ce n'était qu'un duel. Sans danger. Il y a eu des plaintes. Tout le monde sait que nous sommes liés tu ne peux faire ce que tu veux. Je me fiche bien du pourquoi et du comment. Tu vas aller à Rune voir Malla Imsha. 
― Bien sur que non.
― Alors tu peux partir.  Dit-elle d'un ton sec. Mais il se dirigea vers la porte menant à l'enfant et elle le retint avec fermeté.
― Lucia. Lâche moi. Dernière demande. 
― Velkyn. Sors d'ici. Je n'ai pas d'ordres à recevoir de toi.
― Je ne t'en donne pas. Je te demande poliment de me lâcher. 
― Et je te demande de quitter cette maison. Puisque tu es incapable de faire des concessions, tu n'as plus le droit de fréquenter les Shebali. C'est tout. 
Cette remarque le fit doucement rire, il se moqua d'elle ouvertement. 
― C'est la décision d'Imsha ? Et tu obéis comme un petit chien, si tu avais une queue tu la remuerais. 
A ces mots, elle le plaqua contre le mur avec brutalité, le tenant par le cou. Il la laissa faire alors qu'une forte aura de magie noire se fit sentir d'elle, elle dit.
― C'est ma décision. 
― Ho... Alors ça change tout... Ah non... En fait... Je m'en fous toujours autant. 
Lucia commençait à doucement affaiblir le démon, aspirant son énergie lentement. Ses yeux brillèrent, il tenta de lui administrer un coup de tête mais l'attaque faisant son effet, il s'affaissa à ce moment et rata.
― Ne touche pas... A lui... Idiote... Il va sortir... Grommela-t-il toujours prisonnier.

Le visage de Lucia s'était métamorphosé sous l'effet de la rage, son nez retroussé, ses traits tendus, ses sourcils froncés, tout en elle à ce moment était devenu laid. Une enfant terriblement mauvaise, voilà ce qu'il avait devant lui. Voilà ce qui l'attaquait à présent avec plus d'intensité. Il fallu qu'il agisse.

Elle s'interrompit soudainement, figée dans son expression de haine, le fixant. Elle sentait le froid de la lame dans ses entrailles, elle regardait cette personne en qui elle avait fondé tant d'espoirs. Elle n'était pas tant étonnée que ça, mais la réalité fait toujours mal... Surtout lorsqu'elle remonte dans vos tripes et vous déchire les chairs. Elle le vit pleurer à ce moment, sa main était toujours crispée sur son cou et puis... Elle n'en eu plus la force, elle s'effondra sur le plancher, dans le couloir. De l'autre côté de la porte... L'enfant était resté sage, il n'avait pas ouvert. Brave petit. Elle se dit alors que c'était dommage, parce qu'elle ne pourrait pas chanter avec lui comme elle le lui avait promis.

Le regard fixé sur la jointure entre le plancher et le mur, elle l'entendit jurer, venir à ses côtés, jurer encore... Puis encore une fois, plus fort. Puis crier.
― FAIT DU FROID ! MERDE !! MERDE !!! 
Elle se dit que l'enfant allait venir, que ce serait terminé, que tout avait raté. Mais il était définitivement très sage, car il ne vint pas.
― PUTAIN DE MERDE ! ASPIRE MON ÉNERGIE, CONNASSE ! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ! 
Elle perdit conscience à ce moment, se disant qu'il était définitivement grossier.

Lorsqu'elle se réveilla, Lucia était dans un lit à l’hôpital de Goddard, sa mère endormie contre elle. Les draps étaient tachés de sang, son sang... Ses vêtements déchirés, rougis et sur son ventre, la cicatrice, la plus grande de toutes.


― Tu vas faire quoi pour l'homme qui t'a fait ça ? 
― Le tuer... 
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » mar. 13 septembre 2011 à 21h18

D'une âme soeur



Extrait du journal de Lucia
 Sumbra, le 12 Vertefeuille de l'an 49
Puisqu'il faudra qu'un jour tu le saches, que je te le dise ou bien que je ne nous le cache, voilà, je sais.

Tu étais déjà mon âme sœur, tout ceci ne fait que confirmer mes sentiments. Je ne serai plus jamais seule, tu sais pourquoi.
Même si demain tu m'abandonnais, même si hier tu m'avais tuée, même si j'étais obligée de m’éloigner de toi pour ne pas te faire de mal, tu es et tu resteras... 
Il l'avait invoquée sans qu'elle ne puisse rien y faire. Elle était pourtant persuadée qu'elle avait le contrôle sur ce lien, qu'elle pouvait se soustraire à ce genre de contraintes. Il le lui avait dit, lui, le démon, lorsqu'il avait gravé ce symbole sur sa nuque. Elle n'avait pas de cristal sur elle et pourtant, elle était invoquée. Un picotement, une aura sombre et maléfique, puis un mot, avant de disparaître sous les yeux de Lulubia, sa femme de chambre.
― Mince... 
Tout alla très vite, si bien qu'elle n'eut le temps de penser avant de comprendre qu'elle était perdue. L'ombre invoquée la tenait fermement, appuyant sur son ventre, rouvrant sa blessure. Lucia gémi, puis le vit... Lui, Velkyn. C'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour lui parler.

― Tu as tout gâché... Il a tout gâché... Tu m'as trahie !  Personne ne te pardonnera ! 
―  Je sais...  Il pleurait, il avait déjà pleuré avant. Mais il était trop tard.  Mais je ne... voulais pas mourir. Sans que tu saches la vérité. Ma vérité. Je t'aimais Lucia. Je t'aime toujours. Et je me hais de t'avoir trahis... 
― Non. Sinon tu ne l'aurais pas laissé faire.  Répondit-elle froidement, pleine de reproches.
― Arrête... je me suis battu, j'ai hurlé, j'ai forcé... Il m'a eu... J'ai échoué, oui. Mais je ne t'ai pas trahie. 

Le démon avait repris le contrôle depuis trop longtemps déjà, des semaines, cela expliquait pourquoi Velkyn était devenu si incontrôlable. Si insupportable... L'entente entre l'hôte et le malin s'était dégradée... peut-être à cause de Lucia, elle n'en sut rien si c'était le cas. Velkyn n'avait plus possession de ses moyens, elle avait affaibli le démon, mais il reviendrai, elle le savait, lui aussi.

Elle le pris dans ses bras, puisque c'était là le seul instant qu'elle pouvait avoir avec lui au lieu de l'autre. Submergée par le désespoir, elle le serra contre elle, de toutes ses maigres forces, comme s'il était possible qu'ainsi il ne la quitte jamais. S’imprégner de lui, de sa chaleur... Le contact de sa peau...
Elle blotti son visage dans son cou, laissant aller ses larmes silencieusement, huma son odeur... Si rassurante... Celle du lit chaud le matin et des bavardages complices. Ses doigts passèrent dans les cheveux du mâle, si doux... Elle avait toujours envié ce soyeux... Elle avait toujours trouvé rassurant de pouvoir les caresser et il l'avait toujours laissée faire lorsqu'elle n'allait pas bien. Les bras du sombre autour d'elle, l’étreinte se resserra encore... Elle se dit alors que sans ces bras, elle ne vivrait plus et les larmes montèrent encore et encore.
― Papa... Il t'aimait... jusqu'au bout. Pleura-t-il.
La main de Lucia remonta le long du dos de Velkyn, puis elle fouilla dans sa coiffure, en tirant la pique de métal gravée qui la retenait et laissant retomber sa chevelure noire le long de son dos. Il resserra encore son étreinte.
― Merci... 
― Je t'aime mon frère... 
Il lui caressa le dos. Elle planta la pique dans sa carotide, puis, comme il se noyait dans son sang, l'endormit, le tenant contre elle et glissant avec le mourant jusqu'au sol. Elle le garda ainsi dans ses bras de longues minutes encore après que son cœur eut cessé de battre. Il lui sembla que jamais elle ne serait capable de se séparer de lui, quand bien même il ne fut qu'un cadavre... Le cadavre de son frère.

Lorsque la faiblesse laisse place au chaos, y a-t-il un autre choix ?
« Attention, je suis une bête sauvage qu'on n'apprivoise pas si facilement. »
« Ce n'est pas grave, Velkyn, à nous deux nous formeront une petite meute de bêtes sauvages.
Mais nous ne seront plus seuls, jamais. »
« Jamais. »
Sumbra, le 24 Tombeglace de l'an 50, Velkyn mourut.
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Re: [bgsombre] Lucia

Message par Lucià » mer. 21 septembre 2011 à 19h17

De l'une d'elles : La plus forte

― Je n'ai plus besoin de vous toutes ainsi désordonnées à l’intérieur de moi. Vous accepter fut un progrès, certes, mais aujourd'hui je dois encore aller au delà de tout ça. Je dois... Vous ranger. Vous compartimenter. Vous libérer et vous contrôler. Je dois contrôler chacune de vous individuellement. Que vous le compreniez ou pas, vous êtes moi, je suis vous... Maintenant ça ne marchera que dans un sens. C'est mieux ainsi. 
… Que de protestations...
Nous commencerons par toi... Kulggen.
Dure comme le roc, une ombre aussi dense que la nuit,
Tu entoures, enserres, entraves... Mais protèges.
Étouffante, froide, tu caches chaque grâce en mon lit,
Mes rires tu les brises, mais comment t'en voudrais-je ?
Tu fus mon pilier, mon soutient, ma force. Tu le seras encore.
Aujourd'hui et demain, tu ne seras plus actrice mais passagère,
Kulggen, je te prends, toi que personne n'a effleuré jusqu'alors.
Libres et unies, ma belle, ma carapace, nous croiserons le fer.
Celle-ci était née lentement et silencieusement au fil des plus terribles années de Lucia. Elle était cette voix en elle qui raisonnait chaque sentiment pouvant l'affaiblir, rendant chaque réaction d'une logique froide et implacable.
Kulggen, le bouclier. Voilà ce qu'était cette partie de Lucia, sa carapace, son armure face aux attaques pernicieuses des hommes, des amis, des amants, de l'amour. Elle avait commencé à se battre aux soixante et un ans de Lucia, cette année où l'enfant avait tant besoin d'elle. Le bouclier avant ensuite continué d'exister de plus en plus fort et l'avait préservée de bien des peines et déceptions. Aucun ne put même la frôler lorsque Kulggen était à ses côtés, aucun ne pu briser la barrière quand bien même il en eut l'impression, elle tuait si ce devait être le cas.

― Si tu crois aimer, ce n'est qu'illusion, tu te contentes de combler les manques. Tu n'aimes pas, tu utilises. Si tu faiblis, si tu te mets à y croire, si jamais tu venais à te soumettre, il recommencerait, encore... Le mal, la honte, la douleur. Veux-tu souffrir ? Non, bien sur que tu ne le veux pas. Crois moi, puisque je suis en toi, crois moi et je te protégerai. Plus rien ne t'atteindra, aucune souffrance, aucune tristesse, aucune honte... Aucun mâle, aucun amour, aucune caresse. Je suis la seule qui puisse comprendre, Lucia. Puisque je suis la seule qui sache. 
MAJ transformation Divine Knight.
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Re: [bgsombre] Lucia Shebali

Message par Lucià » jeu. 22 septembre 2011 à 22h56

D'un manque

Il fallait qu'elle récupère tout ce qui lui avait appartenu, chaque vêtement, chaque arme, chaque chose qu'il avait seulement frôlé. Elle devait tout retrouver et tout assembler.

« Il faut tout reprendre ! Tout ! Tout reprendre aux autres ! Qui ? Mais les autres... Les gens, ceux qui pourraient trouver, savoir, découvrir, me voler, me le voler. Il était à moi, rien qu'à moi, il ne sera qu'à moi... Toujours. Personne d'autre n'y aura accès. »

Lucia avait récupéré une bonne partie des effets personnels de Velkyn à la dernière auberge qu'il avait fréquenté... Elle avait bien failli passer à côté, elle n'y était allée que pour déjeuner. Elle mangeait tranquillement lorsque cette idée, cette lubie lui traversa l'esprit comme un éclair. Son cœur sembla presque s'arrêter un instant, sa respiration aussi... Elle regarda l'humain face à elle, il n'avait rien remarqué, elle n'avait rien affiché en réalité. Tout se passait à l’intérieur.
Vuze poussa un petit cri d'effroi qui fut rapidement suivi d'une exclamation d'Avuna. « Velkyn ! »
Comme si soudainement elle se rendait compte de ce qu'elle avait perdu, elle se mis à chercher à le retrouver. Rapidement, l'évidence se posa là : Elle devait le reconstituer avec tous ces objets qui lui avaient appartenu.
Elle continua d'agir avec constance, comme si de rien était, car il ne fallait rien montrer. La somme que lui demandait l'aubergiste pour tout récupérer était élevée... Mais elle n'hésita qu'en apparence et emporta le tout.

Il y avait certains objets beaucoup plus significatifs et importants que les autres, et parmi eux, le couvre chef qu'il avait commandé à l’Étoile du Nord. Parce qu'il remplaçait celui qu'il avait auparavant, et que c'était bien plus qu'un simple chapeau... Mais un symbole. Ce style, ces couleurs, ces formes... C'était lui. Cette extravagance affichée, cette exigence de qualité... C'était tout lui.
Lucia le voulait, et elle n'eut aucun mal à l'obtenir.
Dame Del'Hara,

Mon ami m'a prévenue d'une commande passée chez vous il y a déjà quelques temps. Il n'aura pas loisir de venir lui même la chercher et ainsi régler ce qu'il vous doit, mais, dans la grande mansuétude dont je suis capable, je vais venir en personne régler cette affaire afin qu'elle ne vous pèse plus. Je me doute qu'un tel objet, avec tout le soin que vous y aurez très certainement porté, se doit de ne pas être perdu et il est très important pour nous que j'entre en sa possession.
Je suis certaine que vous comprendrez.

Je suis joignable au château de Rune pour toute réponse.

Shilen kyorl dos,

Commandant Lucia Shebali, armée de Goddard.
Dame Lucia,

J'attends depuis, en effet, un moment que votre ami vienne chercher sa commande. C'est un objet qui semblait lui tenir à cœur, et auquel j'ai apporté les plus grands soins. J'aurais effectivement été navrée si j'avais appris qu'il ne tenait, en fin de compte, pas à le récupérer.

Je vous apporterai moi même l'objet d'ici quelques lunes, ainsi que sa facturation. L'objet ayant été gourmand en terme de temps, je vous préviens dès à présent que son prix sera plutôt conséquent, même si je ne doute pas que vous commencez être habituée aux travaux de la boutique.
Veuillez transmettre, je vous en prie, mes amitiés à votre ami, puisque je n'aurais pas le loisir de le voir.

Cordialement,

Lysana Teken'Duis.
Il lui suffi alors seulement de payer la somme, aussi importante fut-elle, pour le retrouver à ses côtés, encore incomplet, mais déjà bien avancé... Son butin de souvenirs de Lui.

Cette nuit là, juste avant de chercher le sommeil, elle regarda longuement le haut de forme posé sur sa table de chevet. Elle le frôla du bout des doigts, et frissonna en sentant les aspérités du cuir, elle le vit presque alors face à elle, ce visage rassurant qui avait veillé nombre de ses nuits. Portant la main à son ventre, elle caressa la cicatrice qu'il avait laissé, tremblante, puis pleura longuement, étouffant ses sanglots de son mieux.
Cette nuit là, alors, Lucia dormi vraiment pour la première fois depuis des jours.
MAJ pour récupérer le Top Hat de Velkyn.
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Re: [bgsombre] Lucia Shebali

Message par Lucià » ven. 7 octobre 2011 à 20h23

D'une ombre

Elle l'avait presque frôlé du doigt... Le royaume des ombres. Elle y avait presque posé un pied lorsque la volonté de l'une d'elles la tira en arrière. Elle avait vu, elle avait senti... La mort, le froid, les ombres. Elle savait.
Il fallait à présent qu'elle se soigne, qu'elle guérisse, qu'elle se prépare. Et c'est ce qu'elle fit.

Tourmentée, malmenée aussi bien par la fièvre que ses blessures, elle distingua des voix qu'elle ne reconnu pas d'abord, tant elles n'avaient rien à faire là.
Dans son délire fiévreux, effrayée, elle tenta de se débattre, de crier ; mais seule son âme appela.

La réponse fut rapide.
"Dos ssrig'luin uns'aa mzild taga byrren. Dorn sslig'ne dos."

Extrait du journal de Lucia.
Compagnes de ma naissance, guides de ma vie, mes plus proches amies.
J'entends vos voix, respecte vos choix, suis vos conseils, puisque vous me veillez.
Tourments de mes nuits, passagères malsaines, mes pires ennemies.
Je me méfie de ce que vous pourriez faire de moi, et ainsi me garde bien de trop vous adorer.

MaJ Phantom Summoner.
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Re: [bgsombre] Lucia Shebali

Message par Lucià » dim. 16 octobre 2011 à 17h36

D'un ordre

Alors que Lucia laissait vagabonder son regard autour de la table, elle observait les réactions des autres. Ceux qui étaient, selon leurs dires, comme elle.
Lorsque le terme de « chevalerie noire » fut évoqué, elle vit de sordides sourires se dessiner sur leurs visages.
« Cessez de sourire... Cessez, idiots. Cessez de sourire à l'idée d'être ainsi nommés, qualifiés de mauvais, de noirs. Il n'y a pas de noir, ni de blanc, du moins il ne devrait pas. Gris, il n'y a que le gris qui soit valable. L'équilibre, le contrôle, la maîtrise. Pas le noir, ni le blanc. Qualifications simplistes.... Et ça les fait sourire. IDIOTS ! Cessez de sourire !! »
Elle hurlait intérieurement sa rage, les dents serrées, continuant d'observer calmement en apparence.
« Tuer ne doit pas être une satisfaction, ôter la vie n'a RIEN d'amusant. Rien... Jamais ça ne devrait. Et ils sourient, courent après la mort, s'en délectent presque, à voir leurs affreux sourires de pantins stupides. NE SOURIEZ PAS ! »
Elle les avait déjà remarqués, ces sourires complètement fous, dans les pires situations. Ce désir insatiable, cette faiblesse grandissante. Et aucun d'eux ne semblait avoir conscience de tout ceci, comme s'ils avaient seulement et simplement tous perdu l'esprit. Lucia ne comprenait pas comment il était possible de rassembler autant de folie avec autant de simplicité.
« Ils aspirent cette souillure sans même réfléchir, comme persuadés qu'ils en ont besoin, que ça les rendra plus forts... » Un parchemin lui fut alors donné, roulant sur la table jusqu'à elle depuis la main d'Oplias, elle s'en saisit, puis l'ouvrit. « Comme si l'abandon de soi était une force quelconque, comme si la facilitait pouvait apporter quoi que ce soit de bon... Comme si... » Perdue dans ses pensées, elle lut.  « Des règles. Normal.... Logique, il y a toujours des règles. Hé... Peut-être pas aussi stupide que leur visions des choses. Ils le retourneront à leur sauce, c'est certain, je m'en fiche bien. Je ne suis pas comme eux.
Protéger, tuer, respecter la vie, protéger la vie, tuer... Tuer pour protéger. Stupide, mais vrai. Il le faut. Alors oui, tuer, ravager s'il le faut des villages entiers, mais pas par pure folie, pas par plaisir, pour sauver.
Je ne serai pas comme eux. Non. »

Elle continua de parcourir le parchemin de son regard, ses doigts frôlant machinalement le tissu posé devant elle sur la table.
« Être forte, moralement et physiquement....j'ai été kyorl, j'ai été élevée comme ça. Merci Père. Forte, je ne le suis jamais assez, certes, mais je le suis. Soit, je m’entraînerai encore.
Résister à la folie meurtrière... résister à la folie. Je l'ai déjà fait, c'était même là ma raison d'être. Résister à chaque seconde, me battre contre mes envies et mes désirs. Depuis toutes ces années, c'est devenu... Habituel. Très bien, je résisterai encore. »


Une voix féminine l'interpella au milieu de sa réflexion.
― Nous n'allons pas reculer si près du but... 

« De quel but parle-t-elle ? Son but à elle est-il si simple qu'il est déjà atteint ? Le mal a-t-il déjà été éradiqué de nos terres ? Sommes-nous victorieux ? Sommes-nous arrivés près du... but ? Pas du mien en tous cas. Je ne les comprends pas. Être ici ce soir est-il une finalité en soit ? Cet ordre, ce titre ? Ce n'est pas un but, seulement un moyen parmi d'autres d'y parvenir. Ce n'est pas mon but en tous cas. Du pouvoir... ? J'en ai déjà. Non, ici, j'attends simplement... Un peu de légitimité dans mes actes, car ils sont pour protéger, et non détruire. 
Plus important... Aucun ne pose les bonnes questions. Je ne comprends pas... Ces gens. Ils sont si... Aveugles. 
Aucun d'entre eux ne devrait avoir la responsabilité d'ôter la vie car aucun d'eux n'est prêt à en assumer les conséquences. Aucun d'eux ne semble comprendre ce qu'est de porter le poids de la mort. Aucun d'eux ne sait... Vraiment... Tuer. Ils sont si irrespectueux envers la vie... Ils me dégoûtent.»


Lorsqu'elle quitta les lieux, alors que des questions de discrétion avaient été évoquées par certains autres, elle se souvint des mots du Général Dryan.
« Ce sont tes choix, Lucia. Tu n'as pas à te justifier, mais assumes les. »

Elle pris le temps de revêtir sa cape avant de rentrer à Rune.
Il n'était pas question de se cacher. Elle ne serait jamais comme eux.

« Ce sont des actes nécessaires, atroces et nécessaires. Je perdrait un peu de mon âme à chaque vie fauchée, je me repentirai de chaque dernier souffle que j'entendrai, mais je ferai ce qui doit être fait. Si je ne prend pas ce poids sur mes épaules, qui d'autre ? »
[Entrée dans la chevalerie noire.]
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Re: [bgsombre] Lucia Shebali

Message par Lucià » mer. 18 janvier 2012 à 17h54

D'un moment de calme
Les choses se dégradaient alors qu'elle devenait de plus en plus troublée et de moins en moins contrôlable, rongée non plus seulement par sa folie, mais par le démon aussi.
Elle ne voulait plus combattre et n'y trouvait plus plaisir, elle ne voulait plus penser à Shel'oloth... Ni au monde qu'elle trouvait monstrueux. Elle ne voulait plus prier cette Déesse, encore moins lui vouer sa vie, elle avait perdu sa famille et ceux qui restaient n'avaient que peu d'importance à ses yeux.
La mort de son père l'avait entamée, celle de son frère l'avait achevée.

Lucia, n'étant alors plus que l'ombre d'elle même ne trouva qu'une personne sur qui se reposer.
Il lui proposa de souffler le temps d'une vie d'homme, de vivre et aimer autant qu'elle ne puisse peut-être plus jamais le faire. Cette main tendue vers elle, humaine, elle la pris et la serra de toutes ses forces, se disant alors qu'elle continuerai ainsi jusqu'à la fin de la vie d'un homme. Son garde du corps, le guide de son âme.

Ils ne partirent pas bien loin, se retirant seulement de toute cette agitation. Inutile de prendre le large, il restait encore des paradis terrestres, pourvu qu'Il soit là.
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Re: [bgsombre] Lucia Shebali

Message par Lucià » mer. 18 janvier 2012 à 18h17

De l'ennui

Comme il fut plaisant de vivre comme une femme, sa femme, presque humaine, presque adulte... presque heureuse. Comme il fut plaisant de faire ces choses sans intérêt et sans conséquences comme les taches ménagères. Comme elle s'amusa des heures à jouer avec lui aux échecs, comme autrefois avec ses pères. Ô combien Lucia savoura ces moments interminables à regarder les nuages, étendue dans l'herbe, avec pour seule compagnie la nature et son chant. Comme elle aima cette vie là l'espace d'une année...

Un an plus tard, elle s'ennuyait, elle n'avait pas tout ce qu'elle souhaitait et le temps lui semblait long. Son compagnon lui avait refusé certaines choses importantes à ses yeux et les choses s'étaient dégradées, la passion avait laissé place à la routine. Ils s'aimaient, pourtant. Mais elle persistait à faire de lui un père, comme à chaque fois.
A présent, Lucia n'aimait plus s'occuper de leur maison, Herl ne la battait jamais au jeu contrairement à Phlyth et Argoth, la nature semblait s'endormir petit à petit et le ciel devenait étrangement malsain.
Elle n'était pas faite pour cette vie là.
Herl sembla le comprendre et ne la retint pas, lui garantissant seulement qu'il serait là chaque fois qu'elle rentrerait.
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Re: [bgsombre] Lucia Shebali

Message par Lucià » sam. 11 février 2012 à 14h50

D'un Chevalier servant

Ils étaient là, tout près, ils approchaient, menaçants, mauvais, aussi terrifiants que des bêtes affamées. Des loups, c'est ce que se dit Lucia à cet instant, comme bien souvent elle les avait nommés de son imagination d'enfant. Elle reculait prudemment, lentement, son regard fuyant ici, puis là, à la recherche d'une échappatoire. Mais aucune ne rencontra son champ de vision.
Les sourires tordus et édentés, les rires gras et les regards viciés de ses agresseurs lui donnaient la nausée. Son cœur battait si fort qu'il lui sembla qu'il allait s'arrêter puis exploser dans sa poitrine pour la laisser mourir là et que tout cesse enfin. Un instant, elle le souhaita, et pendant une seconde, ses paupières se refermèrent sur les iris bleus de l'enfant sombre.

Un puissant mouvement se fit sentir au dessus de sa tête, faisant légèrement voler ses cheveux. Puis un sifflement fendit l'air à ce moment, suivit d'une exclamation, et du son lourd de la chair contre le pavé. Puis, lorsqu'enfin elle ré-ouvrit les yeux, elle vit les deux hommes partir en courant, traînant tant bien que mal leur compagnon blessé. Un bruit de lame se fit entendre juste dans son dos, alors, elle fit volte-face pour lever les yeux sur un humain, brun, grand, vêtu d'une armure simple, et armé de deux épées. Il posa un regard sombre mais doux sur la jeune fille.

― Tout va bien, petite ? Tu n'as rien ? 
Sa voix était grave et rassurante mais Avuna était méfiante, elle fit un pas en arrière, fronça les sourcils.
― Je ne te veux aucun mal, ne t'en fais pas. Visiblement tu n'es pas blessée, et ma présence te dérange, alors je vais te laisser tranquille, d'accord ? Reprit-il.
A ces mots, Vuze se précipita sur l'homme qui devait bien avoir une vingtaine d'années, et attrapa son bras alors qu'il commençait à s'éloigner. Elle s'y agrippa de toutes ses forces.
― Taknea... Taknea ! F'sarn ji stre ! Xuat sevir uns'aa... Qualla... Supplia-t-elle en sombre, sous le regard surpris du guerrier.
― Je ne comprends pas tout ce que tu dis, petite, je ne parle pas vraiment le Sombre... Mais de rien. Je m’appelle Venceslas, et toi ? 
― Lucia... ? Marmonna-t-elle en levant les yeux vers lui, peu sure d'avoir bien répondu.
― Bien Lucia, que dirais-tu d'un bon repas ? 
Et il mima de manger quelque chose, ce à quoi la Sombre hocha vivement de la tête, acceptant l'invitation avec une certaine reconnaissance.

Lucia venait alors d'avoir soixante-et-un ans, elle avait été bannie de Shel'oloth par sa propre Maison deux mois auparavant seulement. Durant ces deux mois, elle avait connu ce qui resterait sûrement parmi les pires expériences de sa vie et celles qu'elle taira le plus. Venceslas était un guerrier solitaire mais bon, Lucia resta à ses côtés durant de nombreux mois, apprenant le commun, le suivant dans ses entraînements et l'y aidant parfois car sa magie était déjà puissante à l'époque. Lorsqu'il se blessait, elle le soignait, et cela arrivait souvent. Lorsqu'ils logeaient quelque part, elle s'occupait de lui fournir le plus de confort possible en remerciement de tout ce qu'il faisait pour elle.
Ces deux là s'étaient adoptés à tel point que Lucia ne compris jamais pourquoi il disparut du jour au lendemain, l'abandonnant à nouveau au monde. Elle en resta terriblement marquée, et aujourd'hui encore, il en reste trace.

Elle repensait à tous ces humains qui avaient été pour elle des protecteurs chacun à leur manière. Tous avaient ce point commun de manier les épées jumelles, et elle avait toujours trouvé leurs mouvements fabuleux. Jusqu'à présent, elle avait du faire des choix, se fixer des priorités sur les techniques à maîtriser, et avait toujours fini par laisser de côté ce rêve d'être comme eux. Elle s'en approchait grâce aux dancelames, mais c'était encore différent... Elle avait eu le temps d'y réfléchir, et grâce à ses chevaliers servants, d'y parvenir. Aucun d'eux ne l'avait jamais quittée en pensée.

[SUB Duelist.]
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