Age : 20 ans environ
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Classe : Bishop
Carrière envisagée : Pas d'idée précise encore, mais en rapport à la religion.
Caractéristiques physiques : de taille moyenne (1m65 à vu de nez), cheveux coupés juste au dessus des épaules, de grands yeux emplis d'innocence. Aube n'est pas bâtie pour la voie des guerriers.
Caractéristiques mentales : Son amour pour les livres lui apporte une grande culture ainsi qu’une forte propension au rêve, mais son passé a partiellement voilé la joie et la naïveté que pouvait contenir son regard.
Alors qu’un moine d'Einhasad faisait le ménage dans une des chambres afin de la préparer pour un futur pensionnaire, il y trouva un parchemin laissé sur le bureau. La curiosité fut trop grande pour ne pas le dérouler…
Un moment de recueil, un instant suspendu entre la réalité et le passé…
Malgré tout ce que je sais, tout ce que j’ai pu découvrir en ce monde, je ne parviens, à ce jour, toujours pas à trouver la paix en mon cœur. C’est pour cette raison que je vais coucher ma vie sur ce parchemin, en espérant que cela m’aidera.
Tout d’abord, les présentations : je m’appelle Aube, je suis une prêtresse d'Einhasad. L’Eglise m’a recueillie et m’a enseigné l’amour pour les livres. Sans l’Eglise, je n’aurais sûrement pas eu la force de faire tout le chemin que j’ai accompli jusqu’à aujourd’hui.
Avec mon dévouement et la confiance qu’a pu porter en moi le Haut cardinal Patenpoix, je suis désormais Oracle de l’Eglise, et cette tâche est peut-être la seule qui me permet d’oublier… Un peu.
Je suis née dans les environs du Village de l’île - que le reste du monde appelle vulgairement « l’île parlante » - il y a 20 années, je pense. Peut-être plus, peut-être moins, je ne sais exactement.
Si j’ignore la date exacte de ma naissance, c’est parce que… Parce que mon père m’a gardée secrète au reste de l’île. Ma mère étant retournée auprès du Grand Créateur en me mettant au monde, c’est à mon père qu’il incombait la totale gestion de mon éducation.
Le hameau de ma naissance était nommé Hameau Sila. Il a maintenant disparu, car les gens qui y habitaient ont tous fini par venir vivre au Village de l’île.
J’aimerais dire que mes premiers printemps furent auréolés d’amour et de bonheur, j’aimerais pouvoir dire que je passais mes journées à courir dans les rues avec les autres enfants du hameau proche du Village de l’île où mon père vivait.
Dès mon plus jeune âge, j’étais une esclave à m’occuper de mon père et de la cuisine. Je n’avais aucun droit de sortir de cette dernière… Qui était en sous sol.
Et les années passèrent ainsi, ponctuées par les corrections de mon père, quand je montais les marches de la cuisine pour savoir s’il faisait jour ou nuit, ou quand il rentrait ivre mort de la taverne et qu’il laissait refroidir les plats que je lui préparais.
C’est au cours de cette quinzième année, je pense, que ma vie a changé de cap ; comme tous les jours, j’avais préparé le repas de mon père pour le midi. Comme tous les jours, j’attendais dans la cuisine qu’il me relance l’assiette vide. Mais ce jour-là, rien ne fut… J’entendis des bruits sourds, comme une porte qui grinçait, j’entendis que mon père cassait des choses dans la salle. Je craignais que le plat ne lui plaise pas, et qu’il me punisse et me frappe encore, mais rien n’arriva...
C’est avec le plat du soir que je compris que quelque chose était arrivé, quand il ne vint pas chercher son assiette. Après des longueurs d’hésitation, je pris sur moi de monter dans la salle voir ce qu’il avait bien pu se passer.
Je montai les marches religieusement, craignant à chaque pas de voir surgir mon tyran et de me faire corriger de plus belle, mais, jusqu’à la dernière marche, rien ne fut. Passant craintivement la tête par l’encadrement de la porte, mon cœur et mon esprit n’avaient jamais été préparés à recevoir ce que mes yeux, endoloris par la lumière du soir, me firent découvrir : Mon père était étendu au sol dans une position improbable, l’assiette retournée et ses ingrédients s'incrustant au plancher à ses cotés.
Emplie d’effroi, je me précipitai dans la cuisine salvatrice, et me recroquevillai dans le coin qui me servait de couche, et me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps, en attendant que la mort me prenne et me fasse payer ce que j’avais fait à mon père.
Le lendemain matin très tôt, un puissant bruit de bois craquant me sortit de ma torpeur. Je compris que d’autres personnes entraient dans la maison. Quelques voix se firent entendre, mais trop faiblement pour comprendre ce que ces gens disaient. Puis, des bruits de pas, je reconnu instantanément les bruit de semelles en cuir sur les marches en pierre qui menaient à la cuisine. N’osant bouger, je restai, tremblante, dans le coin.
Et ben, j’aurais jamais cru que c‘vieux tronc aurait une cuisine si bien entret’nue. ! Hey, viens voir, Jonord ! Ha ha, ta femme en s’rait verte de jal… Ohhhh ?
Après avoir marqué un temps d’arrêt, l’homme s’approcha à petits pas.
Et ben et ben et ben, non d’une choppe e’d troll, si j’m’attendais à ça…
Je sentais que l’homme était désormais à moins d’un mètre de moi.
N’ayez crainte, mam’selle, on va s’occuper d’vous. Ne bougez pas, on r’viendra.
Et l’homme repartit d’un pas vif en jurant.
Mais quelle fiente, ce vieux tronc !!
Craignant de me faire punir, je me repliai à nouveau sur moi même, en entendant peu à peu la maison retourner au silence.
Peu de temps après, de nouveau des pas se firent entendre sur les marches en pierre.
Là m’sieur, dans l’coin, vous voyez ?
Il n’y eut que des chuchotements pour réponse, puis le premier homme se mit à remonter les marches d’un pas lourd.
Pensant être seule, je relevai la tête que je cachai dans me mains, mais surprise, je vis cet homme, tout vêtu de bleu et de blanc. Il incarnait la gentillesse et la bonté à tel point qu’on ne pouvait être qu’émerveillé en posant les yeux sur lui… en tous cas, je l’étais. Je ne pouvais avoir peur de lui car je sentais qu’il ne me ferait pas de mal, mais je n’osai pas plus me lever pour autant.
L’homme s’approcha peu à peu, et finit par s’asseoir en face de moi.
Pendant quelques minutes, il me laissa l’observer et l’admirer, peut- être m’observait t-il également. Puis, d’une voix douce et claire, il se mit à me parler :
Bonjour mademoiselle, je suis le Cardinal de Village de l’île, je suis le responsable religieux de notre île, dit-il en souriant.
Et toi, quel est ton nom ?
Mes lèvres tremblaient.
Je…
Je remis ma tête entre mes mains et me remis à pleurer.
Je n’ai pas de nom.
Ça n’est rien, petite, nous te trouverons un nom, mais dis- moi, l’homme qui vivait ici, qui était-ce pour toi ?
Relevant ma tête pour regarder l’homme dans les yeux :
C’est…
Je déglutis pour ne pas refondre en larme.
C’était… Mon père.
Oh, je comprends mieux, fit l’homme.
Après un moment de silence, le cardinal reprit, tout aussi doucement et calmement.
Et bien… Si tu le souhaites, tu peux nous rejoindre. Nous nous occuperons de toi, tu n’as pas de crainte à avoir.
L’homme était souriant.
Je regardai l’homme, en y voyant mon sauveur, puis regardai mes mains.
Mais… Je…
Alors que je constatais mon incapacité à exprimer mon émotion, la seule réponse à me parvenir fut de plonger dans ses bras, me laissant aller à mon chagrin.
L’homme me prit dans ses bras et me transporta jusqu’à l’étage, et de l’étage à l’extérieur de la maison, lieu neuf pour moi.
La curiosité me poussa à ouvrir les yeux. Ce que je découvris me laissa bouche bée.
As-tu déjà vu ces couleurs, dans le ciel, avant ?
Je fis non de la tête. Les rares fois que j’avais vu le ciel, j’en avais eu mal aux yeux pendant plusieurs heures, après, mais ici, la luminosité était douce et agréable, et les couleurs magnifiques.
C’est l’aube, dit le cardinal.
Je regardai le ciel, puis le cardinal, puis de nouveau le ciel. Je sentais une brise de joie monter en moi, puis un sourire. Le cardinal me sourit à son tour, tout en me portant toujours dans ses bras.
Ca te plait ? me demanda-t-il.
Je le regardai, me sentant rayonner, je fis un signe d’acquiescement, puis sourit de plus belle et dis :
C’est beau, ça sent l’espoir.
L’homme sourit.
Et bien voilà, je te nomme Aube. Et car tu es belle, et pleine d’espoir, et comme tu viens du hameau Sila, tu seras Aube Silabelle.
Ayant reçu ma part de sensations pour la journée, je m’endormis sur l’épaule du cardinal, me laissant aller à un sommeil troublé et triste.
La suite, elle, est toute simple : j’ai commencé mon apprentissage de la magie aux cotés de différents maîtres, dont le cardinal, et un jour, je dus quitter l’école et voler de mes propres ailes dans le monde qui s’ouvre à moi aujourd’hui. J’ignore si je serais assez forte pour en surmonter tous ses obstacles, mais j’espère trouver en lui la force de me pardonner, mais ceci sera une autre histoire…
Dans un soupir, le moine chiffonna en boule le parchemin avant de le laisser tomber dans le petit tas de poussière et de reprendre son balai, chassant le tout hors de la chambre, désormais prête pour y accueillir quelqu’un de, sûrement, plus important que la précédente occupante, pensa furtivement le moine, avant de penser à autre chose.