Les étendues infinies et éternelles se dressaient jusqu’à l’horizon. Aucune forme, aucune couleur, aucun souffle. Une simple région dénuée de vie ou même d’espoir, poussant ses limites dans les airs et dans la terre par une couleur blanche aussi immaculée que glaciale. La surface du sol s’apparentait à un disque de moins de cinq cent pieds où les extrémités s’écoulaient dans le néant sous une forme laiteuse, comme si la couleur même de ce monde était en perpétuel mouvement. Puis, un silence ; lourd, pesant, étouffant.
Soudainement, un léger bruit brisa l’atmosphère de mort de cette étendue limpide. Une respiration aussi légère qu’une plume, aussi rauque que la pierre. Ce faible souffle de vie s’élevait à un rythme irrégulier de l’imposante masse verdâtre et dénudée qui apparaissaient lentement au sol, semblant fait d’une matière diaphane. Dès lors que le corps se faisait matière, le sol blanchâtre sous lui se changea peu à peu, comme de la peinture s’en imprégnant d’une autre pour donner une flaque d’un vert épuré s’étendant en un long système veineux sur toute la surface. La respiration quant à elle se fit de plus en plus saccadée et forte, avant de brutalement s’arrêter.
Soudainement, un léger bruit brisa l’atmosphère de mort de cette étendue limpide. Une respiration aussi légère qu’une plume, aussi rauque que la pierre. Ce faible souffle de vie s’élevait à un rythme irrégulier de l’imposante masse verdâtre et dénudée qui apparaissaient lentement au sol, semblant fait d’une matière diaphane. Dès lors que le corps se faisait matière, le sol blanchâtre sous lui se changea peu à peu, comme de la peinture s’en imprégnant d’une autre pour donner une flaque d’un vert épuré s’étendant en un long système veineux sur toute la surface. La respiration quant à elle se fit de plus en plus saccadée et forte, avant de brutalement s’arrêter.
« - Réveille-toi, Fils Gandi. »
La voix transcendantale résonna dans l’air pour se répercuter dans cette infinité blanchâtre comme un horrible requiem. Les syllabes se détachèrent les unes des autres en se perdant à l’horizon, pour se briser en un fondu inexistant et lointain.
Un léger souffle apparut alors, caressant le sol blanc aux nervures verdâtre avant la masse de muscles du mort au centre, laissant quelques uns de ses longs cheveux imbibés de sang se soulever sous la rafale.
Soudainement, le cadavre se crispa avant de se redresser en poussant un hurlement rauque d’outre-tombe comme un damné revenant à la vie. Le corps tremblant, la peau en sueur et les yeux écarquillés, il continua son hurlement de longues secondes avant de regarder tout autour de lui, effrayé. Ses mains tentèrent de serrer le sol sous lui pour avoir prise mais celui-ci sentit ses doigts s’enfoncer dedans comme dans du sable pour créer finalement d’autres veines vertes partant de ceux-ci pour se répandre de part et d’autre. Comment pouvait-il lui-même tenir à la surface de cette matière si elle semblait si laiteuse, liquide ? Et où était-il ?
L’Orc n’eut le temps de trouver réponse à ces questions qu’un frisson parcourut toute son échine.
La voix puissante qui venait de derrière le fit se retourner d’un mouvement brusque, trahissant un instinct défensif que celui-ci avait certainement sur un champ de batailles. Ses yeux noirs et perçants s’arrêtèrent sur la forme qui se dressait devant lui à quelques pieds du sol : un œil énorme surplombé de deux ailes et entouré de chaînes dont la pupille n’apparaissait que par son teint légèrement moins agressif.
Arkam voulu dire quelque chose mais sa bouche n’émit aucun son. Désarmé et désappointé, il entreprit alors de se lever difficilement face à un corps encore trop fragile pour s’étendre de tous ses muscles et remarquer enfin sa nudité.
Excédé d’être dans un état si faible, dans une incompréhension totale et sous le joug des critiques d’un être aussi inconnu que monstrueux, Arkam fut prit alors d’une pulsion incontrôlable et tenta d’asséner un coup de poing à l’œil qui se dissipa en un nuage de fumée noirâtre.
L’Orc resta quelques instants figé, la respiration forte, avant d’être pris d’un nouveau frisson.
Il se retourna vivement pour faire face à nouveau à la créature. Il savait pertinemment que le combat ne servirait à rien : il était trop faible et son ennemi était inatteignable. Peu à peu, les choses semblaient se connecter en son esprit comme s’il retrouvait la mémoire. Mais l’incompréhension d’un trop plein d’informations lui brouillaient l’esprit bien assez pour lui empêcher des réflexions bien poussées.
L’Oeil se referma lentement, laissant la pupille grisâtre disparaître sous la noirceur de son être avant de replier ses ailes sur lui-même. Immédiatement, un flash noir se fit, éblouissant Arkam qui poussa alors un cri.
Un léger souffle apparut alors, caressant le sol blanc aux nervures verdâtre avant la masse de muscles du mort au centre, laissant quelques uns de ses longs cheveux imbibés de sang se soulever sous la rafale.
Soudainement, le cadavre se crispa avant de se redresser en poussant un hurlement rauque d’outre-tombe comme un damné revenant à la vie. Le corps tremblant, la peau en sueur et les yeux écarquillés, il continua son hurlement de longues secondes avant de regarder tout autour de lui, effrayé. Ses mains tentèrent de serrer le sol sous lui pour avoir prise mais celui-ci sentit ses doigts s’enfoncer dedans comme dans du sable pour créer finalement d’autres veines vertes partant de ceux-ci pour se répandre de part et d’autre. Comment pouvait-il lui-même tenir à la surface de cette matière si elle semblait si laiteuse, liquide ? Et où était-il ?
L’Orc n’eut le temps de trouver réponse à ces questions qu’un frisson parcourut toute son échine.
« - Lok’tar, Arkam. »
La voix puissante qui venait de derrière le fit se retourner d’un mouvement brusque, trahissant un instinct défensif que celui-ci avait certainement sur un champ de batailles. Ses yeux noirs et perçants s’arrêtèrent sur la forme qui se dressait devant lui à quelques pieds du sol : un œil énorme surplombé de deux ailes et entouré de chaînes dont la pupille n’apparaissait que par son teint légèrement moins agressif.
Arkam voulu dire quelque chose mais sa bouche n’émit aucun son. Désarmé et désappointé, il entreprit alors de se lever difficilement face à un corps encore trop fragile pour s’étendre de tous ses muscles et remarquer enfin sa nudité.
« - Tu as accompli un long chemin pour arriver jusqu’ici. Mais il te reste tant à faire, et tu ne sais rien. »
Excédé d’être dans un état si faible, dans une incompréhension totale et sous le joug des critiques d’un être aussi inconnu que monstrueux, Arkam fut prit alors d’une pulsion incontrôlable et tenta d’asséner un coup de poing à l’œil qui se dissipa en un nuage de fumée noirâtre.
L’Orc resta quelques instants figé, la respiration forte, avant d’être pris d’un nouveau frisson.
« - Tel le louveteau, tu têtes le Grand pour te repaître de sa religion sans la comprendre… »
Il se retourna vivement pour faire face à nouveau à la créature. Il savait pertinemment que le combat ne servirait à rien : il était trop faible et son ennemi était inatteignable. Peu à peu, les choses semblaient se connecter en son esprit comme s’il retrouvait la mémoire. Mais l’incompréhension d’un trop plein d’informations lui brouillaient l’esprit bien assez pour lui empêcher des réflexions bien poussées.
« - Qui es-tu, Esprit Malin ? s’écria alors la voix rauque de l’Orc. »
L’Oeil se referma lentement, laissant la pupille grisâtre disparaître sous la noirceur de son être avant de replier ses ailes sur lui-même. Immédiatement, un flash noir se fit, éblouissant Arkam qui poussa alors un cri.
Un souffle chaud caressa la peau d'Arkam, agissant comme un doux plaisir réconfortant sur son être auparavant si glacé. Il tenta alors d’ouvrir les yeux mais la lumière fut trop vive, et l’obligea à les refermer aussitôt. Amputé de sa vue, il entreprit de renifler l’air pour sentir la douce odeur du bois brûlant et un parfum qu’il semblait lui connaître mais dont il n’arrivait à se souvenir. Etrangement, ces effluves olfactives le tiraillaient de l’intérieur, comme lui rappelant des choses bien trop mélancoliques. Tiraillé par le désir de savoir, l’Orc affronta la douleur de la luminosité pour ouvrir enfin les yeux.
La première chose qu’il vit était une cheminée de fortune où trois bûches en forme de pyramides abritaient en leur sein des flammèches ardentes. La vieille pierre qui contenait le feu était noircie par la suie et les années, et le tapis qui trônait devant semblait être une peau d’un ours brun. Akram tourna alors la tête afin de découvrir une table en bois au centre de la petite pièce où trônait un vase en terre cuite contenant trois beaux lys à la peau laiteuse. Le doux parfum dont il n’arrivait à définir la source était donc ces splendides plantes qu’il connaissait fort bien. Oui… Il les connaissait, et cela lui traversa l’esprit comme un éclair. Immédiatement, il détourna la tête paniqué pour regarder la totalité de la pièce, le ventre noué, avant de poser son attention sur l’encadrement d’une porte sur sa droite. Une masse imposante se dessinait dans l’autre pièce, tel un homme agenouillé au bord d’un lit aux couvertures défaites. Les mains liées entre elles et les coudes posés sur le bord du matelas, la silhouette s’apparentait à une statue si ce n’était les soubresauts dont elle était prise parfois. Akram s’approcha alors, le regard effrayé et les jambes légèrement tremblantes. Il réussit à discerner davantage la pièce en arrivant au niveau de l’encadrement, avant de reculer d’un pas et détourner la tête en déglutissant. Dans la pièce se trouvait non pas un lit avec des couvertures mal pliées mais sa mère, morte, recouverte pas le drap blanc méticuleusement remonté jusqu’à son cou. Les yeux profondément fermés, elle semblait telle une statue figée dans le temps, emprisonnée dans les mailles du destin. La silhouette agenouillée à ses côtés était son père, et les soubresauts qui inquiétaient au préalable Arkam étaient des profonds sanglots. Cette simple vision l’anéantit, n’ayant connu qu’un père fort, puissant, autoritaire et flegmatique. Cet être si fragile qui pleurait sa douce était une facette que l’Orc n’avait jamais vue et, il le savait maintenant, n’aurait jamais voulu voir.
Difficilement, il tourna à nouveau son regard vers la scène la peine se lisant en son regard, mais les remparts de dureté des années empêchaient toute larme de s’écouler. Mais son corps pleuvait à l’intérieur à mesure que les fondations se brisaient en son être.
Soudainement, le père releva sa tête pour tourner son visage aux traits si durs mais à la peau humidifiée par les larmes vers Arkam qui eut un mouvement de recul, surpris de voir que celui-ci le voyait. L’Orc anéanti se leva alors avec une rage folle dans le regard, déployant ses muscles sur toute sa longueur, avant de tendre devant lui un couffin ensanglanté.
Sous le hurlement de son père, Arkam, tremblant, baissa les yeux sur l'enfant pour apercevoir, horrifié, l’Oeil Monstrueux emmitouflé dans la petite couverture à la place de lui enfant. Un nouveau flash se produisit, laissant comme seule trace de l’Orc un cri de douleur et d’effroi se répercutant dans la chaumière vide.
La première chose qu’il vit était une cheminée de fortune où trois bûches en forme de pyramides abritaient en leur sein des flammèches ardentes. La vieille pierre qui contenait le feu était noircie par la suie et les années, et le tapis qui trônait devant semblait être une peau d’un ours brun. Akram tourna alors la tête afin de découvrir une table en bois au centre de la petite pièce où trônait un vase en terre cuite contenant trois beaux lys à la peau laiteuse. Le doux parfum dont il n’arrivait à définir la source était donc ces splendides plantes qu’il connaissait fort bien. Oui… Il les connaissait, et cela lui traversa l’esprit comme un éclair. Immédiatement, il détourna la tête paniqué pour regarder la totalité de la pièce, le ventre noué, avant de poser son attention sur l’encadrement d’une porte sur sa droite. Une masse imposante se dessinait dans l’autre pièce, tel un homme agenouillé au bord d’un lit aux couvertures défaites. Les mains liées entre elles et les coudes posés sur le bord du matelas, la silhouette s’apparentait à une statue si ce n’était les soubresauts dont elle était prise parfois. Akram s’approcha alors, le regard effrayé et les jambes légèrement tremblantes. Il réussit à discerner davantage la pièce en arrivant au niveau de l’encadrement, avant de reculer d’un pas et détourner la tête en déglutissant. Dans la pièce se trouvait non pas un lit avec des couvertures mal pliées mais sa mère, morte, recouverte pas le drap blanc méticuleusement remonté jusqu’à son cou. Les yeux profondément fermés, elle semblait telle une statue figée dans le temps, emprisonnée dans les mailles du destin. La silhouette agenouillée à ses côtés était son père, et les soubresauts qui inquiétaient au préalable Arkam étaient des profonds sanglots. Cette simple vision l’anéantit, n’ayant connu qu’un père fort, puissant, autoritaire et flegmatique. Cet être si fragile qui pleurait sa douce était une facette que l’Orc n’avait jamais vue et, il le savait maintenant, n’aurait jamais voulu voir.
Difficilement, il tourna à nouveau son regard vers la scène la peine se lisant en son regard, mais les remparts de dureté des années empêchaient toute larme de s’écouler. Mais son corps pleuvait à l’intérieur à mesure que les fondations se brisaient en son être.
Soudainement, le père releva sa tête pour tourner son visage aux traits si durs mais à la peau humidifiée par les larmes vers Arkam qui eut un mouvement de recul, surpris de voir que celui-ci le voyait. L’Orc anéanti se leva alors avec une rage folle dans le regard, déployant ses muscles sur toute sa longueur, avant de tendre devant lui un couffin ensanglanté.
« - Regarde ce que tu as fait ! »
Sous le hurlement de son père, Arkam, tremblant, baissa les yeux sur l'enfant pour apercevoir, horrifié, l’Oeil Monstrueux emmitouflé dans la petite couverture à la place de lui enfant. Un nouveau flash se produisit, laissant comme seule trace de l’Orc un cri de douleur et d’effroi se répercutant dans la chaumière vide.
L’air devenu suffocant, lourd, sec. Même si Arkam maintenait encore les yeux fermés, il percevait une lumière aveuglante tout autour de lui. Était-ce les Enfers ? s’étonna-t-il à penser. Mais cette pensée fut vite oubliée dès qu’il entendit un craquement devant lui s’apparentant à une branche. Instinctivement, il tenta d’ouvrir les yeux pour discerner le danger mais la luminosité était telle qu’il fut obligé de les refermer en grimaçant. Un puissant coup le frappa dans l’abdomen, l’envoyant tomber quelques centimètres plus loin dans ce qui semblait être un nuage de fumée. La douleur était puissante, bien trop pour un animal, ou même un humain.
La voix lui parvenue avec difficulté, comme brouillée par la douleur qui le lançait à présent dans tout son corps. Il n’avait jamais rencontré un aussi adversaire qui réussit à l’envoyer au sol avec une telle facilité, et sa cécité provoquée par la lumière aveuglante ne jouait guère en sa faveur. Arkam se mit alors en position défensive en croisant ses bras devant lui, espérant pouvoir bénéficier ainsi d’assez de force pour laisser ses yeux s’adapter. Immobile et dure comme une statue, le guerrier Orc s’entreprit une nouvelle fois à tenter de voir son adversaire mais il ne put cette fois-ci que discerner une silhouette qui s’approchait dangereusement de lui, comme un prédateur se délectant de sa proie facile.
Soudainement, une main lui attrapa avec force le crâne et le souleva du sol avec une force surhumaine. Très vite, le guerrier ne sentit plus le sol sous ses pieds et une horrible douleur à la tête, comme si l’emprise se resserrait lentement dans le but de lui écraser la boite crânienne.
Un souffle glacé caressa son visage en même temps que la voix.
Son adversaire l’envoya voler avec puissance, laissant le puissant corps d’Arkam s’écraser à nouveau dans le sol dans un tremblement pour rouler sur lui-même sur ce qui lui semblait plusieurs mètres. L’Orc poussa un hurlement de douleur, face contre terre, tout en sentant le goût cuivré du sang se répandre dans toute sa bouche. L’odeur incandescente du sable vint alors titiller ses narines, et l’évidence qu’ils se trouvaient en une terre aride ou un désert traversa alors tel un éclair l’esprit du guerrier. Il comprit dès lors que la lumière étincelante et brûlante ne devait être que celle de l’astre solaire. Néanmoins, Arkam fut bien vite sortit de ses déductions en entendant à nouveau le bruit de pas puissants s’approcher de lui. Face contre terre, il tenta une nouvelle fois d’ouvrir les yeux en sachant pertinemment que si la lumière provenait belle et bien de la source qu’il imaginait en le ciel, sa position lui permettrait de s’adapter davantage. Et il eut raison. Il réussit à voir tout d’abord une image flouée et instable d’un sable doré parsemé de quelques brindilles brûlées. Un rapide coup d’œil autour de lui indiqua que cette étendue sableuse s’étendait jusqu’à l’horizon, se perdant en le bleu azur du ciel. Arkam, après quelques secondes qui lui paraissaient de longues minutes, réussit à voir davantage de détails sans en ressentir de plus grande douleur et décida de se retourner pour faire face à la lumière des cieux, et à son adversaire ; mais cela était trop tard.
Un nouveau coup le frappa au niveau du flanc, arrachant un hurlement de douleur à l’Orc qui cracha une gerbe de sang. Recroquevillé sur lui-même, il serra les dents en laissant cet horrible nectar se répandre davantage en sa bouche et glisser le long de sa gorge comme un poison mortel. La souffrance était inimaginable, si bien que le guerrier eut du mal à garder sa respiration. Malgré cela, la rage commençait à être plus grande, dépassant même le seuil de la douleur pour atteindre son apogée. Il ne pouvait supporter d’être aussi faible et de se faire battre comme un vulgaire animal. Avec un ultime effort, Arkam ouvrit les yeux pour affronter l’astre solaire et son adversaire, et ainsi montrer que jamais il ne faiblira devant autrui. Que jamais il gardera les yeux fermés sur des injustices. Que jamais il ne baissera le regard face à un adversaire plus puissant que lui.
La silhouette se dessina alors davantage à ses yeux face à lui. C’était le corps de son père, mais à la place de sa tête trônait l’Oeil Monstrueux. Puissant et impressionnant, il exaltait d’une aura sombre, glaciale et inquiétante qui provoqua un frisson à présent bien connu à l’Orc. L’aspect pourtant paternel que celui-ci entretenait était déboussolant, imitant à la perfection ses gestes, sa façon de se mouvoir ou même sa voix. Cette vision déstabilisa encore plus Arkam qui fixa cette « créature » qui lui inspirait à la voix amour, haine, horreur et mélancolie.
Le poing de son « père » se leva en l’air, cachant pendant quelques instants le soleil qui se trouvait juste derrière lui. L’immense pupille fixait Arkam avec intensité, alors que celui-ci demeurait bloqué de stupeur face à cet adversaire. Mais, soudainement, alors que le coup pourfendit l’air en un sifflement aigu pour s’abattre sur son visage, l’Orc bloqua d’un geste vif le poing dans le creux de sa main droite avec force.
Immédiatement, Arkam se servit de son pied pour l’appuyer sur le torse de son « père » et, à l’aide de sa poigne, le faire passer par dessus lui. Alors qu’il sentit la puissante vibration au sol indiquant la chute de ce dernier, il se releva hâtivement en se mettant en position de combat, possédant à présent toutes ses facultés pour se battre même si grandement affaibli. La « créature » se releva lentement en prenant appui dans le sol et cet amas de muscles et cette force qui se dégageait d’elle impressionna grandement Arkam qui comprit dès lors qu’il n’avait aucune chance. Mais à présent, il avait une certitude : il se battra jusqu’au bout, même si c’est la Mort lui-même qui viendrait le chercher.
L’Etrange Chimère regarda longuement l’Orc avant de faire craquer sa nuque et avancer à nouveau en sa direction comme pour en finir. Sentant que sa mort était proche et que l’issue du combat se déroulait maintenant, Arkam poussa un hurlement rauque et puissant en contractant tous ses muscles, avant de foncer telle une bête enragée sur son « père ». Les deux combattants foncèrent alors droit l’un sur l’autre avec une rage impressionnante, comme s’ils se donnaient corps et âme en ce combat.
Alors que les derniers mètres les séparant furent franchis, un nouveau flash se fit.
La course d’Arkam, qu’il avait débuté face au précédent combat, continua pendant quelques mètres dans la nouvelle obscurité avant de s’arrêter en chutant au sol. Instinctivement, et malgré la douleur, l’Orc prit appui sur ses bras et se releva partiellement, scrutant tout autour de lui comme un prédateur. La nouvelle lumière ne semblait point le déranger, comme si la rage elle-même avait prit le dessus sur la raison, et sur le corps.
Il comprit alors qu’il était revenu au point de départ, dans ce monde chimérique immaculé où la matière se semblait qu’être laiteuse, mais étrangement solide sous ses pas. Sa nouvelle chute au sol avait provoqué des veines verdâtres plus intenses sur la surface, telle une feuille et ses nervures.
L’Orc se retourna d’un geste brusque pour faire face à nouveau à l’Oeil qui flottait à quelques mètres du sol, étendant ses ailes de chaque côté avec magnificence. Il désirait plus que tout le frapper et le détruire, mais les évènements lui avaient prouvé qu’il ne pouvait rien face à cette créature chimérique qui semblait immortelle. Le dialogue demeurait sa dernière arme pour pouvoir survivre en ce monde parallèle. Il tenta dès lors de réfléchir à la question, mais aucune réponse ne lui parvenait. Que fallait-il comprendre ? Et qu’est-ce que cette Créature attendait de lui ? Tout en son esprit ne demeurait que questions, et aucune réponse ne venait.
A ses mots, l’image diaphane de son père qui tenait un bébé emmitouflée dans une couverture blanche tachée de sang apparue à ses côtés, tel un fantôme. Arkam se souvint alors du premier souvenir qu’il avait eut en ce monde, en faisant face au cadavre de sa mère et aux accusations de son père.
L’image fantasmagorique du père changea alors devant les yeux étonnés d’Arkam. Les tâches de sang sur la couverture disparurent lentement, alors que l’Orc serra l’enfant dans ses bras avant de lui déposer un baiser sur le front, les larmes aux yeux.
Arkam écoutait l’Oeil, glacé d’effroi par de tels mots et ces révélations. Personne d’autre que lui ne connaissait ses culpabilités dont il était la proie, et entendre pour la première fois quelqu’un lui en parler en s’appuyant sur des faits concrets. Ayant toujours vécu avec son père, il n’avait jamais eut d’avis extérieurs à la question, et les paroles que cette Créature lui donnait lui apparaissaient alors comme une évidence. Au fond de lui, il sentit quelque chose se débrider, se casser, comme une nouvelle poussée brisant des chaînes intérieures, se libérant d’un fardeau qui était bien trop lourd à parler. Comment pouvait-il croire aussi aisément à de telles paroles par un « inconnu » ? La vérité n’a besoin que de très peu pour se faire valoir quand on désire inconsciemment depuis des années s’en détacher.
L’image diaphane du père changea alors à nouveau, le bébé disparaissant de ses bras pour lui faire adopter une position de combat qu’Arkam connaissait fort bien. Il se souvint alors que le lieu où il avait été dans le second souvenir était le désert où son père et lui s’entraînaient il y a encore quelques années pendant des heures. Et cette position de combat était celle digne des Tologpaagrak, caste au quelle était rattachée son père.
A ses mots, le fantôme du père fit quelques puissants mouvements de combat avant de s’arrêter et de crier, même si aucun son ne sortait de sa bouche. Arkam eut le cœur serré en voyant celui-ci énervé, lui rappelant de tristes souvenirs.
Un nouveau silence prit possession de cet étrange monde chimérique, laissant face à face l’Orc et l’Oeil. Ils se regardèrent sans un mot et sans une émotion, comme si le temps s’était arrêté. Puis, soudainement, Arkam fut prit de légers tremblements tout en serrant les poings, avant de baisser la tête. Ses vérités lui faisaient un bien fou, sentant que le poids des culpabilités et des à priori chutaient en son être ; mais ce brusque changement lui provoquait des émotions auxquelles il n’était habitué. A nouveau libre, il s’en sentait néanmoins mal à l’aise, comme à présent vide de convictions ou de buts.
Un nouveau flash se produisit, laissant ce monde chimérique se refermer sur lui-même pour plonger Arkam à nouveau dans la réalité. L’enfance de l’Orc était à présent terminée, comme le voulait la tradition lorsqu’un enfant rencontrait son Guide Spirituel en ses songes.
Rattaché à la tribu Gandi, guidé par l’Oeil Monstrueux et animé par Pa’agrio, Arkam prit le chemin de la foi avec comme seules armes la bravoure et le courage, prêt à tracer lui-même son destin pour les Orcs, et pour le Grand.
« Est-ce donc là la force du Starnaksat ? »
La voix lui parvenue avec difficulté, comme brouillée par la douleur qui le lançait à présent dans tout son corps. Il n’avait jamais rencontré un aussi adversaire qui réussit à l’envoyer au sol avec une telle facilité, et sa cécité provoquée par la lumière aveuglante ne jouait guère en sa faveur. Arkam se mit alors en position défensive en croisant ses bras devant lui, espérant pouvoir bénéficier ainsi d’assez de force pour laisser ses yeux s’adapter. Immobile et dure comme une statue, le guerrier Orc s’entreprit une nouvelle fois à tenter de voir son adversaire mais il ne put cette fois-ci que discerner une silhouette qui s’approchait dangereusement de lui, comme un prédateur se délectant de sa proie facile.
Soudainement, une main lui attrapa avec force le crâne et le souleva du sol avec une force surhumaine. Très vite, le guerrier ne sentit plus le sol sous ses pieds et une horrible douleur à la tête, comme si l’emprise se resserrait lentement dans le but de lui écraser la boite crânienne.
Un souffle glacé caressa son visage en même temps que la voix.
« Tu es faible. »
Son adversaire l’envoya voler avec puissance, laissant le puissant corps d’Arkam s’écraser à nouveau dans le sol dans un tremblement pour rouler sur lui-même sur ce qui lui semblait plusieurs mètres. L’Orc poussa un hurlement de douleur, face contre terre, tout en sentant le goût cuivré du sang se répandre dans toute sa bouche. L’odeur incandescente du sable vint alors titiller ses narines, et l’évidence qu’ils se trouvaient en une terre aride ou un désert traversa alors tel un éclair l’esprit du guerrier. Il comprit dès lors que la lumière étincelante et brûlante ne devait être que celle de l’astre solaire. Néanmoins, Arkam fut bien vite sortit de ses déductions en entendant à nouveau le bruit de pas puissants s’approcher de lui. Face contre terre, il tenta une nouvelle fois d’ouvrir les yeux en sachant pertinemment que si la lumière provenait belle et bien de la source qu’il imaginait en le ciel, sa position lui permettrait de s’adapter davantage. Et il eut raison. Il réussit à voir tout d’abord une image flouée et instable d’un sable doré parsemé de quelques brindilles brûlées. Un rapide coup d’œil autour de lui indiqua que cette étendue sableuse s’étendait jusqu’à l’horizon, se perdant en le bleu azur du ciel. Arkam, après quelques secondes qui lui paraissaient de longues minutes, réussit à voir davantage de détails sans en ressentir de plus grande douleur et décida de se retourner pour faire face à la lumière des cieux, et à son adversaire ; mais cela était trop tard.
« Comment peux-tu encore oser prier Pa’agrio en lui faisant affront de ta faiblesse chaque jour ? »
Un nouveau coup le frappa au niveau du flanc, arrachant un hurlement de douleur à l’Orc qui cracha une gerbe de sang. Recroquevillé sur lui-même, il serra les dents en laissant cet horrible nectar se répandre davantage en sa bouche et glisser le long de sa gorge comme un poison mortel. La souffrance était inimaginable, si bien que le guerrier eut du mal à garder sa respiration. Malgré cela, la rage commençait à être plus grande, dépassant même le seuil de la douleur pour atteindre son apogée. Il ne pouvait supporter d’être aussi faible et de se faire battre comme un vulgaire animal. Avec un ultime effort, Arkam ouvrit les yeux pour affronter l’astre solaire et son adversaire, et ainsi montrer que jamais il ne faiblira devant autrui. Que jamais il gardera les yeux fermés sur des injustices. Que jamais il ne baissera le regard face à un adversaire plus puissant que lui.
La silhouette se dessina alors davantage à ses yeux face à lui. C’était le corps de son père, mais à la place de sa tête trônait l’Oeil Monstrueux. Puissant et impressionnant, il exaltait d’une aura sombre, glaciale et inquiétante qui provoqua un frisson à présent bien connu à l’Orc. L’aspect pourtant paternel que celui-ci entretenait était déboussolant, imitant à la perfection ses gestes, sa façon de se mouvoir ou même sa voix. Cette vision déstabilisa encore plus Arkam qui fixa cette « créature » qui lui inspirait à la voix amour, haine, horreur et mélancolie.
« Ton courage n’aura été que d’avoir osé levé le regard sur ton bourreau pour voir la mort en face. »
Le poing de son « père » se leva en l’air, cachant pendant quelques instants le soleil qui se trouvait juste derrière lui. L’immense pupille fixait Arkam avec intensité, alors que celui-ci demeurait bloqué de stupeur face à cet adversaire. Mais, soudainement, alors que le coup pourfendit l’air en un sifflement aigu pour s’abattre sur son visage, l’Orc bloqua d’un geste vif le poing dans le creux de sa main droite avec force.
« La mort m’est un adversaire comme un autre. »
Immédiatement, Arkam se servit de son pied pour l’appuyer sur le torse de son « père » et, à l’aide de sa poigne, le faire passer par dessus lui. Alors qu’il sentit la puissante vibration au sol indiquant la chute de ce dernier, il se releva hâtivement en se mettant en position de combat, possédant à présent toutes ses facultés pour se battre même si grandement affaibli. La « créature » se releva lentement en prenant appui dans le sol et cet amas de muscles et cette force qui se dégageait d’elle impressionna grandement Arkam qui comprit dès lors qu’il n’avait aucune chance. Mais à présent, il avait une certitude : il se battra jusqu’au bout, même si c’est la Mort lui-même qui viendrait le chercher.
L’Etrange Chimère regarda longuement l’Orc avant de faire craquer sa nuque et avancer à nouveau en sa direction comme pour en finir. Sentant que sa mort était proche et que l’issue du combat se déroulait maintenant, Arkam poussa un hurlement rauque et puissant en contractant tous ses muscles, avant de foncer telle une bête enragée sur son « père ». Les deux combattants foncèrent alors droit l’un sur l’autre avec une rage impressionnante, comme s’ils se donnaient corps et âme en ce combat.
Alors que les derniers mètres les séparant furent franchis, un nouveau flash se fit.
La course d’Arkam, qu’il avait débuté face au précédent combat, continua pendant quelques mètres dans la nouvelle obscurité avant de s’arrêter en chutant au sol. Instinctivement, et malgré la douleur, l’Orc prit appui sur ses bras et se releva partiellement, scrutant tout autour de lui comme un prédateur. La nouvelle lumière ne semblait point le déranger, comme si la rage elle-même avait prit le dessus sur la raison, et sur le corps.
Il comprit alors qu’il était revenu au point de départ, dans ce monde chimérique immaculé où la matière se semblait qu’être laiteuse, mais étrangement solide sous ses pas. Sa nouvelle chute au sol avait provoqué des veines verdâtres plus intenses sur la surface, telle une feuille et ses nervures.
« As-tu compris, Fils Gandi ? »
L’Orc se retourna d’un geste brusque pour faire face à nouveau à l’Oeil qui flottait à quelques mètres du sol, étendant ses ailes de chaque côté avec magnificence. Il désirait plus que tout le frapper et le détruire, mais les évènements lui avaient prouvé qu’il ne pouvait rien face à cette créature chimérique qui semblait immortelle. Le dialogue demeurait sa dernière arme pour pouvoir survivre en ce monde parallèle. Il tenta dès lors de réfléchir à la question, mais aucune réponse ne lui parvenait. Que fallait-il comprendre ? Et qu’est-ce que cette Créature attendait de lui ? Tout en son esprit ne demeurait que questions, et aucune réponse ne venait.
« Longtemps, tu t’en es voulu d’avoir provoqué la mort de ta mère en naissant. Et tu as toujours pensé que ton père t’en voulait pour cela. Tu avais raison. Celui-ci est devenu plus dur avec toi, plus froid, mais cela fut inconsciemment. »
A ses mots, l’image diaphane de son père qui tenait un bébé emmitouflée dans une couverture blanche tachée de sang apparue à ses côtés, tel un fantôme. Arkam se souvint alors du premier souvenir qu’il avait eut en ce monde, en faisant face au cadavre de sa mère et aux accusations de son père.
« Trop longtemps, tu t’es accablé de maux face à cette tragédie, voulant prouver à ton père quelque chose d’impossible. Ces pensées ont entaché ton esprit et t’ont empêché de te concentrer sur l’essentiel pour devenir un Orc complet et sain, tourné vers des valeurs pures et concrètes. Tu t’es éloigné de la voie du Grand en te complaisant en des objectifs bien trop personnels, animés par une culpabilité hors norme. Cela ne t’a pas rendu plus fort mais plus faible, t’aveuglant sur la Vie elle-même. »
L’image fantasmagorique du père changea alors devant les yeux étonnés d’Arkam. Les tâches de sang sur la couverture disparurent lentement, alors que l’Orc serra l’enfant dans ses bras avant de lui déposer un baiser sur le front, les larmes aux yeux.
« Ton père a façonné ce comportement chez toi en te donnant l’image d’un être froid et cruel, t’obligeant à dépasser tes limites pour un acte involontaire. Il t’aime et continuera de t’aimer quoi qu’il en soit, et la seule chose que tu peux réellement lui prouver est de comprendre cela. Il faut te nettoyer de ces préjugés que tu portes sur tes épaules pour enfin devenir un Orc fier, digne du Grand. L’inconscient de ton père s’est floué dès que la mort s’est immiscée dans le cœur de son aimée. Il est de ton devoir à présent de passer outre cela et de continuer d’avancer sans te rattacher à ton passé qui n’est qu’un fardeau vers l’élévation au divin. »
Arkam écoutait l’Oeil, glacé d’effroi par de tels mots et ces révélations. Personne d’autre que lui ne connaissait ses culpabilités dont il était la proie, et entendre pour la première fois quelqu’un lui en parler en s’appuyant sur des faits concrets. Ayant toujours vécu avec son père, il n’avait jamais eut d’avis extérieurs à la question, et les paroles que cette Créature lui donnait lui apparaissaient alors comme une évidence. Au fond de lui, il sentit quelque chose se débrider, se casser, comme une nouvelle poussée brisant des chaînes intérieures, se libérant d’un fardeau qui était bien trop lourd à parler. Comment pouvait-il croire aussi aisément à de telles paroles par un « inconnu » ? La vérité n’a besoin que de très peu pour se faire valoir quand on désire inconsciemment depuis des années s’en détacher.
L’image diaphane du père changea alors à nouveau, le bébé disparaissant de ses bras pour lui faire adopter une position de combat qu’Arkam connaissait fort bien. Il se souvint alors que le lieu où il avait été dans le second souvenir était le désert où son père et lui s’entraînaient il y a encore quelques années pendant des heures. Et cette position de combat était celle digne des Tologpaagrak, caste au quelle était rattachée son père.
« Les heures d’entraînements t’ont fait devenir un puissant guerrier, un des meilleurs Starnastak du Village. Mais en même temps que cela rendait ton corps dur comme de la pierre, ton cœur en a fait de même en se bloquant à toute émotion ou toute pitié. La seule chose qui t’animait était la peur de décevoir ou d’être trop faible. Ces deux comportements t’ont trop longtemps tiré vers le bas en t’empêchant de comprendre et d’écouter les autres et donc le Grand pour le premier, et te rendre faible par ton hésitation et ton manque de confiance. »
A ses mots, le fantôme du père fit quelques puissants mouvements de combat avant de s’arrêter et de crier, même si aucun son ne sortait de sa bouche. Arkam eut le cœur serré en voyant celui-ci énervé, lui rappelant de tristes souvenirs.
« En les rêves que je t’ai façonné, inspiré de tes souvenirs les plus lointains et les plus douloureux, tu as été confronté à l’extrapolation que ton esprit faisait d’eux. La culpabilité que te donnait ton père pour la mort de ta mère, ou la faiblesse incommensurable dont tu faisais preuve face à lui au combat. Mais lorsque tu t’es affranchi de ces idées, tout a alors changé en ton esprit et en ton cœur, te donnant la force véritable de ton âme que chaque Orc détient. Dès lors où tu as pensé que cela était faux et injuste quand ton père t’a accusé en te tendant l’enfant, tu as brisé une barrière qui te bloquait depuis des années. Dès lors que tu as décidé que même la mort ne te ferait peur et que tu étais prêt à l’affronter jusqu’au dernier souffle, une autre barrière s’est brisée pour te libérer d’un fardeau. Tu es devenu un adulte en faisant abstraction de tes défauts que tu traînais derrière toi en les âges comme le boulet aux pieds des damnés. »
Un nouveau silence prit possession de cet étrange monde chimérique, laissant face à face l’Orc et l’Oeil. Ils se regardèrent sans un mot et sans une émotion, comme si le temps s’était arrêté. Puis, soudainement, Arkam fut prit de légers tremblements tout en serrant les poings, avant de baisser la tête. Ses vérités lui faisaient un bien fou, sentant que le poids des culpabilités et des à priori chutaient en son être ; mais ce brusque changement lui provoquait des émotions auxquelles il n’était habitué. A nouveau libre, il s’en sentait néanmoins mal à l’aise, comme à présent vide de convictions ou de buts.
« A présent Arkam, et comme tout au long de ta vie, je te suivrai et t’éclairerai quand ton esprit se fera trop sombre. Il est temps pour toi de voguer en la vie pour rendre honneur à Pa’agrio. Le Père de tous est fier de toi, Fils Gandi. Et il veut que tu le serves avec foi et bravoure comme tu usais pour combattre pour des idéaux faussés. Va à présent mon enfant, va. Et sache que où que tu sois, où que tu ailles, tu ne seras jamais seul. »
Un nouveau flash se produisit, laissant ce monde chimérique se refermer sur lui-même pour plonger Arkam à nouveau dans la réalité. L’enfance de l’Orc était à présent terminée, comme le voulait la tradition lorsqu’un enfant rencontrait son Guide Spirituel en ses songes.
Rattaché à la tribu Gandi, guidé par l’Oeil Monstrueux et animé par Pa’agrio, Arkam prit le chemin de la foi avec comme seules armes la bravoure et le courage, prêt à tracer lui-même son destin pour les Orcs, et pour le Grand.