Khael

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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yokoy
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Khael

Message par yokoy » jeu. 11 mars 2010 à 22h00

A peine né, à peine avoir compris qu'on existe, on nous met déjà une épée dans la main, on nous dresse à tuer,à ne pas ressentir, à ne pas aimer... Pourquoi? Car tel est notre destin.
Fabriqués de toutes pièces, anormal, nous sommes nés contre-nature, pour tuer la nature, pour détruire les Dieux...
Mais cela a changé, on nous l'a dit, ce n'est plus la guerre, l'ère de la coexistence entre les races a commencé...
Cependant, pourquoi nous crée-t-on encore?
Lorsque je suis né, j'étais déjà formé, prêt au combat, c'était le but de ma création m'a-t-on dit.
On m'a formé au combat, à la discipline et à l'obéissance, comme les anciens Kamaels, ceux fabriqués et formés pour la guerre...
Pourquoi sommes-nous encore formés pour une guerre qui n'est plus?

L'on m'a donné un nom, Khael, le mien, et celui de ma lame, car nous ne faisons qu'un. L'on m'a expliqué que j'étais né pour servir et obéir à mes supérieurs,quels qu'ils soient, et sans poser de question.
Pendant d'innombrables années, j'ai appris, combattu seul ou en groupe afin de réaliser les souhaits de mes supérieurs. Après ces années, je ne me posais plus aucune question, je n'étais qu'une machine, un objet dans les mains de mes supérieurs, né pour mourir au combat.....

Pourquoi hurle-t-il ? »

Telle fut la première question de Khael en regardant un enfant humain tenir dans ses mains le cadavre d'un petit animal mort.



Il se tenait là depuis des jours, épiant les étranges habitudes de cette civilisation humaine. Ils criaient, faisaient d'étranges sons, proches des « hahaha ! », certains avaient de l'eau qui tombait de leurs yeux, d'autres collaient leurs lèvres dans un bruit insignifiant et disgracieux.

Il ne comprenait pas leur coutumes, et encore moins la raison qui les poussait à faire tout cela. Plusieurs jours à étudier les comportements humains sans en connaître la moindre signification... C'est un échec, et cela n'est pas envisageable. Il resta encore là, caché, à les observer.


Khael est l'un des derniers Kamaels à ne pas avoir été conçu d'une façon naturelle et apprit très tôt le maniement des "arts supérieurs" mélangeant rapidité, finesse et magie, en fait peu après qu'il fut capable de tenir debout. C'était un apprentissage très long et difficile, l'honneur et la discipline passaient avant tout. Comme la plupart des Kamaels, Khael ne connaissait pas les sentiments hormis celui du respect hiérarchique et militaire inculqués depuis la naissance. Il n'appréciait personne, ni ne détestait quelqu'un, ne connaissait pas la peur, ni la douleur, ni l'amour, ni la haine, ni la joie ni la tristesse... Il n'était ni plus ni moins qu'une machine capable de réflexion et d'apprentissage par ses propres expériences.
Il était sûr d'avoir un bon avenir militaire en restant sur l'île si ce ne fut qu'une sombre histoire avec son supérieur direct, sur lequel nous reviendrons plus tard, lui valut d'être rejetée de l'île comme une « unité défectueuse ».
Livré alors à lui même pour la première fois, il resta sur le bord du rivage, sur le continent pendant de très longues heures, à ne pas savoir ce qu'il fallait faire.

Depuis son enfance, Khael avait toujours été guidé, on lui disait ce qu'il fallait faire. L'initiative était un luxe que seuls les hauts gradés pouvaient se permettre afin de gagner une bataille.
Mais étant donné qu'il ne faisait plus partie des leur... il pouvait se le permettre à présent. Le Kamael se mit donc en marche, droit devant lui. Il finit par tomber sur un village humain et se décida à observer afin d'apprendre leurs coutumes, pour passer un peu plus inaperçu.

La technologie humaine était vraiment décevante, primitive et sans aucun intérêt. Les rues étaient sales, un certain désordre régnait.
D'après ses observations, Khael en conclut que ce fut un peuple étonnamment complexe dans sa façon de procéder et abusivement attardé dans la plupart des domaines. Mais quelque chose l'avait marqué, une chose qu'il n'avait jamais appris. Ces êtres réagissaient de façon différente à certaines situations, comme crier lorsqu'ils tombaient, siffler lorsqu'une femelle passait non loin d'un groupe de mâle, et surtout se battre pour... rien.

Le Kamael se demandait l'origine et la raison de ces réactions inconnues et surprenantes. Il se dit donc que son apprentissage était encore très imparfait et se décida à parcourir le continent afin d'apprendre ces étranges coutumes.

C'est bien plus tard que, dans son sommeil, il fit l'expérience d'un souvenir enfoui au plus profond de lui même qui voulait refaire surface. Peut-être était-ce le fait de côtoyer les humains et leur comportement chaotique qui avait emprise sur son esprit, néanmoins voici ce qu'il vit:




Le son des tambours rythmait le pas militaire. Puis soudain, le silence. Khael s’arrêta, comme tous les autres, dans une position identique, alliant droiture et souplesse. La ligne Kamaelle s’étendait sur plusieurs dizaines de mètres, peu espacée. Ils étaient tous là, mâles et femelles, très droits, arme au côté ou dans le dos, sous le regard critique du Tetrarch.
Puis l’appel commença. Un par un, les Kamaels réagissaient à leur nom, avançant d’un pas, recevant un ordre, se retirant avec une rapidité d’exécution peu commune. Tendant le parchemin devant lui, le scribe héla :

- Omega Z-12 257 172 : Khael !

Le jeune Kamael s’avança, très droit, une rapière fixée à sa taille. Ses cheveux attachés en arrière, restaient figés, aussi disciplinés que leur propriétaire. Khael s’appliquait à interdire tout mouvement à son entière anatomie, même son aile, pourtant sensible aux aléas du vent.
De ses yeux violines et fiers, il fixait le Tetrarch, attendant de recevoir un ordre. Ce temps lui parut bien long, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il y avait un problème. En effet, le scribe consulta le Tetrarch du regard, qui, après réflexion, lui accorda un bref hochement de tête, après quoi le scribe lui ordonna de se rendre dans les bureaux de la hiérarchie.

D’un pas vif et rapide, le Kamael s’y dirigea donc, pour la première fois en proie à un ressenti se rapprochant de la surprise. D’ordinaire, sur les appels, on lui donnait immédiatement sa fonction du jour, souvent la même, parfois différente, jamais surprenante. Voilà que la vie rangée et ordonnée de Khael, rythmée seulement des marches militaires et autres sonneries annonçant la relève, venait d’être perturbée par ces quelques secondes d’attente.

Parvenu dans le corridor des bureaux, il s’assit pour patienter, craquant nerveusement ses doigts. Ce manquement à la règle causait en lui un grand trouble, et les battements de son cœur s’étaient accélérés.
Il attendit une heure ainsi, dans la même position, ne ressentant aucune lassitude. Arriva enfin le Tetrarch, immédiatement suivit du scribe, et Khael se leva prestement, effectuant un garde-à-vous soigné.

Le Tetrarch passa sans lui accorder un regard, lui ordonnant de les suivre d’un ton sans réplique. Il entra avec eux dans le bureau, les lanières de son haubert, en métal, cliquetant légèrement sur son armure légère.
Le bureau était d’un luxe évident, sans fioriture aucune. Pas de riches tentures, ni d'apparats aux fauteuils. Il y avait seulement un très grand bureau, plusieurs sièges, une immense bibliothèque de bois qui couvrait les deux murs latéraux et une armoire d’acajou contre le mur du fond. Deux grandes fenêtres verticales l’encadraient, ouvrant sur l’obscurité perpétuelle de l’île des âmes.

Le Tetrarch alla s’asseoir derrière le bureau, à sa place, tandis que le scribe filait tout droit vers l’une des deux bibliothèques. Khael resta debout devant le bureau jusqu’à ce qu’on lui dise de s’asseoir, après quoi il s’exécuta.
Le scribe ramena au Tetrarch une épée brisée parsemée de sang séché. Il fixa sombrement Khael puis dit d'un ton glacial.


- Sais-tu de quoi il s’agit ?



Une puissante douleur sous les côtes réveilla Khael en sueur au beau milieu de la nuit et celui-ci ne put se rendormir avant l'aube.
RIP La Culture.
-60 000 - 2020.
-YokoY-