C'est le temps qu'il lui fallut pour se rendre compte qu'elle s'était voilé la face. Beaucoup de chose avait changé et pas forcement dans le bon sens du terme.
Plusieurs membres de la Vindicte manquaient à l'appel : Deirdre, Iann, Drimal, Angueran …
Certains étaient portés disparus, d'autres avaient tout simplement quitté le navire. Pour le coup, ce manque affligeait énormément le moral de Gali.
La première personne que Gali croisa fut Laën, dans un état qui laissait à désirer.
<< Il est parti. Ce n'est plus le même. Je me sens complètement perdue.>>
Ce furent les mots de Laën, ces mots qui tournaient en boucle. Le départ précipité de son mari l'affectait terriblement. Il ne lui avait laissé aucun mot, aucune nouvelle. Le fait que Laën pourrait faire une bêtise irréparable, ne laissa pas indifférente Gali. Même si l'elfette le niait, Gali lui promit d'être auprès d'elle, en cas de besoin.
La Paladine ne comprenait pas la réaction d'Angueran. Si un retour de celui-ci était prévu prochainement, elle aurait son mot à dire.
Il lui avait fait la promesse à leur mariage.
Maintenant, Laën est malheureuse et se laisse aller.
Gali ne pouvait concevoir une telle chose. Elle ne voulait plus qu'une de ses amie s'en aille, encore une fois. Elle ne le supporterai pas.
Jaëlle, Lyael, Keren, Meilina. C'en est assez.
En contre partie, Gali apprit que la jeune Mariel, maintenant prêtresse au Temple d'Aden, avait rejoint les rangs de la Vindicte Ecarlate. Elles étaient si heureuse de se retrouver ensemble. Gali considérait Mariel comme une petite soeur, une personne fragile et innocente à protéger et à soutenir.
Mariel lui avoua qu'elle pensait s'installer au château, en compagnie des autres. Sa réaction était tout à fait compréhensible, le gîte était vide, il n'y avait plus de vie.
Après mûre réflexion, l'idée qu'elle soit la seule au gîte avait son avantage.
Gali avait gardé en tête de se consacrer à la médecine et de s'exercer sur des bêtes malades. Le seul problème était de trouver un endroit où personne ne pouvait la surprendre dans ses expériences. Il n'y avait pas de doute, cela n'allait pas être une partie de plaisir.
Gali se devait d'être discrète dans ses démarches, que peu de monde soit au courant de son apprentissage de la médecine sur les bêtes.
Même si cela se devait être barbare, elle ne voulait l'aide de personne, elle devait se débrouiller seule.
Comme un défi, une satisfaction personnelle.
Après une nuit passée au gîte, Gali se réveilla de bonheur pour préparer une salle pour ses expérimentations.
Au sous-sol, elle libéra une des chambres construite par les nains de Gludio. Cette pièce n'avait même pas encore été utilisée, elle sentait en même temps le neuf, mais en même temps le renfermé.
Elle avait décider de prendre l'une des chambre ayant une petite fenêtre afin d'aérer au maximum, après chaque intervention.
Elle était consciente que ça n'allait pas sentir la rose, bien au contraire. Elle avait même cette appréhension de se sentir mal pendant qu'elle soignerait ces bêtes. L'odeur nauséabonde, la vue du sang …
Il fallait qu'elle soit forte.
Gali prépara une table assez longue et à bonne hauteur, pour qu'elle n'est pas besoin de trop se pencher pour travailler. Elle couvrit la table d'un tissu blanc et disposa une étagère à porter de main.
Elle y rangea couteaux et pansements, ainsi que de divers récipients.
Lorsque tout était prêt, elle se rendit à la lisère de Dion, essayant de dénicher une bête sauvage en piètre état.
C'est alors qu'elle entendit des petits cris de gémissement. Cherchant du regard d'où pouvait provenir ces cris de détresse, elle aperçut une petite motte d'herbe qui s'agitait. Elle s'approcha alors et découvrit un elpy qui saignait abondamment et souffrait le martyr. Il avait surement dû se faire attaquer par une bête, le considérant comme son prochain dîner.
Elle le prit délicatement dans ses bras et commença à courir à toutes jambes vers le gîte, afin de sauver au plus vite le malheureux.
Arrivé dans la salle, soigneusement nettoyé au préalable, elle posa l'elpy sur la table. La robe de Gali était déjà complètement couverte de sang. La petite chose n'avait presque plus de vie, elle respirait faiblement.
Un imposant livre de médecine était posé non-loin de la table d'opération.
Celui-ci était ouvert à la page : « Comment soigner les plaies et blessures en peu de temps ».
« Bon alors, je dois d'abord nettoyer la plaie à l'aide d'un tissu mouillé et un peu alcoolisé. Ensuite je dois arrêter l'hémorragie à l'aide du mélange d'ortie que j'ai préparé tout à l'heure. »
Tout en lisant ses notes, elle s'appliquait dans sa tâche. Elle prit une poignée de ce mélange et l'appliquait sur la blessure tout en appuyant pour essayer de stopper l'hémorragie.
Sous mains, elle sentit d'un coup que l'animal ne respirait plus, que son cœur avait lâché. Elle ôta ses mains du corps de la pauvre bête et resta planter devant lui, les mains complètement ensanglantées, pendant quelques secondes.
Dans un soupire de désespoir, elle se dit qu'elle devait aller enterrer la bête, Gali lui devait au moins ça.
Tout en rangeant petit à petit la salle d'opération, elle lâcha un :
« Et merde ... ».