Résumé : Une mort pour quelques adenas.

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Lucià
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Résumé : Une mort pour quelques adenas.

Message par Lucià » lun. 21 juin 2010 à 04h44

Tamika, un nom parmi d’autres… Ou pas.

A la différence de ses autres contrats, celui-ci était bien personnel, au point qu’elle avait demandé un prix absolument dérisoire à son amie et commanditaire, Jaelle.

Quand elle y repensait, après avoir protégé cette sombre, avoir tenté de l’aider sans succès, s’être inquiétée pour elle même lorsque Dante et Aurora l’avaient dénoncée comme l’une de leurs bourreaux parmi les démons de Schuttgart... Elle avait encore du mal à croire qu'elle en arrivait là. Un contrat pour un assassinat.

Droguée, alcoolique, élève de la sorcière…

Puis repentie shileniste…

Ce revirement, au début, Schala l’avait pensé positif pour celle qu’elle considérait encore avec pitié. Elle connaissait un peu les préceptes sombres, elle avait étudié toutes les religions pour se faire une idée quelques mois auparavant, et la rouquine s’était dit qu’au final ce n’était pas une si mauvaise idée pour Tamika.

Ca c’était avant que Jaelle ne vienne ruiner une bonne fois pour toute le peu d’espoir que la mercenaire gardait pour l’avenir de cette jeune sombre.

Un danger pour la société. Voilà ce qu’elle était devenue, shileniste jusqu’à l’extrême, elle avait attaqué une elfe, amie de Jaelle.
Cet événement provoqua chez la jeune femme un fort besoin de vengeance et de justice et c’est ainsi qu’elle en vint à faire appel aux services de mercenariat que proposait la Rouquine.

Le contrat se voulait professionnel sans l’être. Schala, pour des raisons personnelles avait refusé d’exécuter elle-même Tamika, elle se contenterait de la livrer à son amie et de la laisser faire.

Tuer, je peux. Mais je ne connais pas mes cibles habituellement… Tamika j’ai eu espoir pour elle, j’ai voulu la protéger, je l’ai sevrée de sa dépendance à la drogue… Et voilà le résultat… Elle doit être jugée, mais je ne serais pas l’exécutrice cette fois. Pour ma santé mentale, c’est préférable.

Intégrée alors depuis peu à la Vindicte Ecarlate, elle avait promis de prévenir Iann de ce genre de mission, ce qu’elle fit.
Quelques jours plus tard un dossier sur Tamika était ajouté aux autres avec une mention bien inhabituelle au bas…

« Jaelle m'a engagée afin de lui livrer Tamika. Elle a l'intention de l'exécuter. »

Cette phrase, elle dut l’expliquer et la justifier auprès de presque tous les membres du clan. La vérité éclatait au visage de certains. Oui, Schala était une tueuse. Oui, elle était bien plus froide qu’elle n’y paraissait. Et après ?

Pour Iann, une shileniste de moins c’était toujours bon à prendre.
Ainsi, pendant plusieurs mois, Jaelle et Schala s’échangèrent des messages par coursiers interposés… Mise en place d’un plan, d’un lieu, d’une organisation… Information sur la cible… Au fur et à mesure ça n’était plus tant l’affaire de la Rouquine que celle de la Vindicte toute entière.

Le lieu : Le château dévasté.
La date… La première occasion.
La méthode : Livraison, information, exécution.

Pendant des mois, Tamika ne se montra pour ainsi dire pas du tout en dehors de Shel’Oloth.

Patience.

Et puis ce soir là, enfin, alors que personne ne l’attendait plus, elle refit son apparition à Giran… Pas vraiment au bon moment.

Schala, plus préoccupée de l’état de son ami gravement blessé, ne lui prêta aucune attention. Question de priorités.

Alors qu’elle se démenait depuis une heure déjà à jongler entre les soins à Matteo et l’attention à Paline, tous deux dans des pièces séparées par décence et fierté, on frappa à la porte. C’était Iann.

« On a attrapé Tamika. »

Le bébé dans les bras, déjà visiblement débordée, prise de court, elle n’eut d’autre choix que de déléguer à l’homme qu’elle avait toujours souhaité laisser en dehors de tout ça.

« Bon… Dis à Sayuri de trouver Jaelle, de lui dire ceci de ma part : Tout est prêt, comme convenu. Toi, emmène Tamika au château dévasté et livre la à Jaelle, elle fera le reste. Fait attention. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, le Runnois filait déjà comme le vent effectuer sa mission tandis que la mercenaire remplissait un rôle bien inhabituel pour elle : Celui de femme au foyer de remplacement.

C’était à moi de faire ça… Pas à Iann… Je suis cette ombre, je suis ce mal, pas lui… C’est ma conscience qui devait en souffrir, pas la sienne.

Malgré tout… Mission accomplie.
Spoiler:
Résumé du RP de mercenariat aillant entrainé la mort de Tamika.
Partie Schala.
(Partie Jaelle à venir, merci de ne pas poster à la suite)
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Jaëlle
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Re: Résumé : Une mort pour quelques adenas.

Message par Jaëlle » lun. 21 juin 2010 à 17h29

Ce n'était, à bien y réfléchir, qu'une évidente conséquence.

Mais bien réfléchir ne faisait plus partie des options possible de la jeune Jaëlle alors qu'elle sanglotait, effondrée sur le corps à jamais froid de Tamika. D'un geste sûr, elle avait profondément ouvert la gorge de la sombre et sectionné les deux carotides, offrant à son ancienne amante une mort rapide et peu douloureuse. Un sang rouge grenat et épais s'était abondamment écoulé de la blessure alors que le cœur cessait de battre, pour venir teinter la robe de Jaëlle, sur les genoux de laquelle reposait la dernière victime de sa folie.

Ce n'était pas la première fois qu'elle tuait, elle le savait. Et toute à sa honte et ses remords, elle était certaine que ce ne serait pas la dernière fois non plus. Mais jusqu'alors, ses meurtres s'étaient fait sous le coup d'une colère si grande, d'une rage si aveugle, qu'elle n'en avait gardé que des souvenirs confus, comme à chaque fois qu'elle perdait le contrôle.
Cette fois, c'était différent. C'est sans rage et pleinement consciente qu'elle avait commis l'acte ô combien odieux de prendre à quelqu'un la vie, et elle sentait qu'elle venait de franchir une dangereuse limite, de faire un grand pas vers l'abîme de folie qui, elle en était certaine, l'attendait quelque part pour mettre un terme à sa courte et bien trop riche existence.

La jeune fille se redressa, tremblante, et passa ses doigts sur la joue de Tamika en un geste d'une tendresse infinie. Dieux qu'elle aurait aimé que rien de tout cela n'arrive, que le temps remonte de plusieurs mois, à cette époque où elle se sentait enfin redevenir heureuse, aux côtés de cette sombre si torturée, versatile et gaffeuse qu'elle aimait tant, encore aujourd'hui. Mais près de sept années à prier ardemment que le temps recule lui avaient conféré la certitude que la chose n'arriverait pas, qu'elle n'avait d'autre choix qu'avancer, bon gré mal gré, traînant seule le fardeau toujours plus lourd de ses remords.
Elle prit la tête de son amour et la souleva délicatement, pour se dégager. Puis celle que ses pairs, plusieurs années auparavant, n'avaient peut-être pas eu tort de qualifier de monstre, se leva et grimaça en sentant ses articulations se rappeler douloureusement à son bon souvenir. D'un pas traînant, elle se dirigea vers le trône abîmé par les nombreuses intempéries, seul vestige de cette salle du château qui avait probablement été de toute beauté en des temps reculés.

Derrière, emballés et protégés de la pluie par une bâche, elle avait préparé plusieurs paquets. Son cœur se serra au souvenir des minutieux préparatifs qui avaient conduit à ce meurtre. Elle avait tout calculé, froidement, pensé à tous les détails possibles, laissé un minimum de choses au hasard, et sa honte s'accrut. Bien qu'elle l'ait toujours, la certitude selon laquelle son acte était juste, et qui l'avait jusqu'alors aidée à échafauder son plan, ne lui était plus d'aucun secours et n'apaisait en rien son âme. Jaëlle s'empara d'un seau et quitta le château en ruines pour aller le remplir dans un petit cours d'eau qu'elle avait repéré des semaines plus tôt. Son pas était lent, incertain, presque mécanique. Laissant à son esprit le soin de se sortir de la tourmente dans laquelle il était plongé, son corps se mouvait et accomplissait les tâches qu'elle avait maintes fois répété dans sa tête.

Revenant au château, elle retira les chaînes qui maintenaient joints les membres de Tamika, ainsi que le bâillon scellant ses lèvres, et défit la longue cape qui constituait son seul vêtement. La jeune fille resta un instant immobile, contemplant avec regret ce corps superbe et nu qui avait désormais perdu toute la chaleur dans laquelle elle avait trouvé tant de réconfort par le passé, et qui lui avait si cruellement manqué. Puis elle entreprit de laver la sombre avec attention et délicatesse. Voila des mois qu'elle était obsédée par son désir de retrouver son amour, de la prendre dans ses bras, lui dire à quel point elle l'aimait... ce désir n'avait fait que s'accentuer avec l'inéluctabilité de la mort de Tamika, et l'avait mise au supplice.
Pitoyablement, alors qu'il était bien trop tard et que de nouvelles larmes s'échappaient, Jaëlle s'efforçait d'offrir une dernière fois à la sombre toute la tendresse et l'amour qu'elle n'avait osé exprimer.

Une fois la dépouille lavée et la gorge nettoyée, elle retourna derrière le trône et saisit un paquet duquel elle sortit des vêtements. Elle les avait cousus elle-même, après de nombreux essais infructueux et d'innombrables piqures, en prévision de ce jour sombre dont elle n'oublierait pas le moindre détail. De la même lenteur absente qu'elle s'imposait pour ne pas céder à la peur et la honte qui ne cessaient de l'envahir et menaçaient de la submerger, elle habilla Tamika, puis la coiffa.

Un dernier paquet attendait, à la forme significative et funeste. Le défaisant, Jaëlle prit à deux mains le manche d'une longue et noire hache. Ce n'était pas vraiment n'importe quelle hache, elle avait appartenu à Salem, bourreau de Dion, quatrième victime du monstre. Elle avait retrouvé l'objet, qui avait fait la fierté de son précédent propriétaire, reposant au fond de sa cave, témoin silencieux et morbide trophée des sanglantes exactions qui s'y étaient déroulées.
Aujourd'hui elle se faisait bourreau, et désireuse de se faire payer le plus possible la mort de son premier amour, elle avait décidé de pousser la comparaison à son paroxysme.

Elle s'était pourtant beaucoup entraînée durant les semaines précédentes, donnant de violents coups de hache sur des bûches, apprenant à frapper au même endroit, avec efficacité et précision, s'habituant au poids de l'arme. Mais le peu de courage, de volonté et de force qui lui restaient lui fit défaut alors qu'elle levait la hache, qu'elle ne put qu'abattre sans grande maîtrise, en un coup bien moins sec et volontaire qu'il n'aurait fallu. Le tranchant de la lame s'enfonça quelques centimètres au dessus de la plaie qui avait causé la mort de la sombre, et n'accomplit son travail qu'à moitié.
Dans un long gémissement plaintif, Jaëlle dégagea la hache du cou de Tamika, produisant un immonde bruit de succion qui lui retourna l'estomac. Elle inspira profondément pour juguler la panique qu'elle sentait monter, chassa quelque larmes en clignant des yeux, puis frappa à nouveau en hurlant de désespoir, avec toute la violence possible.

Le bruit sinistre d'os qui se brisent tua les cris de la meurtrière qui tomba à genoux près du corps en sanglotant à nouveau, alors que la tête de Tamika roulait lentement sur le côté.

Jaëlle resta longtemps agenouillée là, comme si elle priait son amour de lui pardonner, pleurant et gémissant tant et plus jusqu'à ce que ses yeux la brûlent, la gorge sèche et la voix rauque. Enfin, après un temps qui lui sembla avoir duré une éternité, elle se remit en mouvement, et enveloppa le corps de Tamika dans la cape. Soufflant, geignant, trébuchant, elle tira la dépouille à l'arrière du château, où un bûcher l'attendait.

Dieux qu'elle se haïssait d'avoir tout si bien préparé. Avec difficulté, elle hissa le corps sur le bûcher, après l'avoir débarrassé de la cape, et l'allongea correctement, saluant avec ironie le mal qu'elle se donnait à offrir une fin digne à quelqu'un à qui elle venait de trancher la tête. La jeune fille alluma un feu au pied de l'amoncellement de bois huilé qui ne tarda pas à s'enflammer complètement. Elle resta un instant figée, fixant les flammes et la dépouille de son amour. Elle s'était promis de ne pas la quitter des yeux jusqu'à ce qu'il ne reste que des cendres, mais la vue du corps en train de brûler et l'odeur du bûcher eurent raison de sa volonté moribonde, et elle retourna dans la salle du trône, encore plus honteuse.
La tête était là où elle l'avait laissée, et elle ne put supporter de la voir d'avantage. Avec nervosité, elle la plaça dans un sac dont elle serra sèchement le cordon. S'ensuivirent de nombreux aller retour jusqu'au cours d'eau, et un nettoyage méthodique et machinal des armes du crime et de toute trace de sang sur les dalles de pierre.
Une fois la pièce revenue à son état normal à l'exception d'une large zone propre au sol qui ne pourrait au pire que faire planer quelques doutes quant à ce qui avait pu se passer ici, Jaëlle ôta ses vêtements souillés et enfila sa tenue de travail, qu'elle gardait toujours soigneusement empaquetée dans sa sacoche informe en cuir usé.
Elle ramassa tout ce qu'elle avait pu amener en ce lieu qui serait désormais à ses yeux synonyme d'un bien triste souvenir, faisant plusieurs fois le tour de la pièce pour s'assurer de n'avoir rien oublié, puis retourna vers le bûcher qui s'était effondré et brûlait plus faiblement. La jeune femme jeta ses vêtements tâchés de sang au feu, et les regarda se consumer entièrement.

Comme prévu, personne n'était venu s'inquiéter de l'origine de la sombre colonne de fumée qui s'élevait dans le ciel, il était bien tard pour que quiconque la remarque, ou bien les rares observateurs lointains n'avaient pas eu le courage d'aller satisfaire leur curiosité si près des ces ruines ô combien lugubres sous les rayons de la lune. Jaëlle enfila la cape qui avait servi à transporter le corps de Tamika, et rabattit la capuche noire avant de quitter définitivement le château dévasté, ne s'autorisant pas le moindre regard en arrière, l'âme meurtrie.

Mensonges, trahison et abandon.

Puissent, à l'entrée du royaume des morts,

Les péchés de l'innocente trouver l'absolution.

Tandis qu'au fond de la jouvencelle, le monstre dort.



[HRP] Seconde partie dans le bg de Jaëlle.

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