[bgsombre] Kharyn

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Khaneyl
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[bgsombre] Kharyn

Message par Khaneyl » mar. 13 juillet 2010 à 13h06

Nom : Kres'rin
Prénom : Kharyn
Age : 91 ans
Sexe :Féminin
Race : sombre
Classe : Shilen Elder
Croyance: Shiléniste
Langues parlées : Commun et sombre



Descriptions : Regard ténébreux et assez méfiant, ses traits sont fins et gracieux. De taille moyenne, elle porte des vêtements qu'elle personnalise elle-même, petites perles, plumes ou petites chaînettes dorées.
Ses cheveux longs sont toujours attachés, coiffure négligée qui lui donne une apparence sauvageonne.

Particularités : Un tatouage à la cheville droite représentant une étoile.



Ce que tu as vécu fait parti de ton passé, ton présent doit te le faire oublier.


Un soir, tranquillement assise au pied d’un arbre centenaire, je regardais une étoile avec cette passion curieuse qui saisit parfois les enfants. Ne pouvant me confier à personne, je lui disais mes chagrins, lui confiant mes secrets, lui avouant la jalousie que j’éprouvais à l’encontre de mon frère, de deux ans plus âgé que moi.

Ce frère était bel enfant et aujourd’hui bel adulte, il était le privilège de mon père, l’amour de ma mère, l’espoir de la famille. Moi, chétive et malingre, petite sauvageonne et rebelle en tout point, j’étais devenue celle que l’on accuse de tous les maux, j’étais punie et j’eus souvent le fouet pour mon étoile, ma mère m’interdisant de sortir pour la retrouver. Au fil des années, je me repliais sur moi-même, vivant une vie de paria, je lisais des livres, me gorgeant d’aventures, de récits épiques, pour combler cette monstrueuse solitude.

Puis vinrent les années ou je me jetais dans les mystérieuses profondeurs de la croyance envers Shilen, animée d’une Foi ardente, je priais cette Déesse de provoquer en ma faveur les miracles qui me feraient quitter cette famille sans amour. Elle avait préparé mon cœur à la Foi qui vous inspire et vous transporte vers le fatal pouvoir des grandes résolutions.

Mon père me plaça dans une institution, les douleurs que j’avais éprouvées en famille, je les retrouvais sous une autre forme pendant mon séjour. Je n’avais pas d’argent, mes parents savaient que je pouvais être nourrie, vêtue et gorgée de religion, tout était résolu. C’est oubli fût rétabli et pour m’offrir le luxe de quelques divertissements, une Prêtresse me chargea de diverses tâches ingrates, comme l’entretien du marbre de l’immense Temple, une brosse et une eau savonneuse, des heures de supplice.

A mon retour dans la maison familiale après plusieurs mois passés à étudier, je retrouvai ma mère, en me promettant de lui parler. Je me jetai à ses pieds, j’embrassai ses mains en pleurant à chaudes larmes, je lui ouvris mon cœur, j’essayai de la toucher par un emportement d’affection, par l’éloquence d’une plaidoirie affamée d’amour. Elle me répondit que je jouais la comédie. J’eus un tel serrement au cœur, que je courus sur le pont pour me jeter dans le fleuve. Je fus sauvée par un employé de la maison et ramenée sous le regard marqué par plus d’étonnement que de compassion de mon frère.

En ce jour commença les représailles, totale indifférence engendrée par les déceptions du passé. Je me jetais désespérément de nouveau dans la bibliothèque de mon père, où je me mis à lire tous les livres que je ne connaissais point. Ce retranchement m’épargna tout contact avec ma mère, mais il aggrava ma situation morale. Je voulais mourir…

Un grand évènement se préparait, un bal devait avoir lieu, une fête en l’honneur de la venu d’un illustre noble. Une robe blanche en satin me fut confectionnée, des bas de soie et des souliers neufs, des rubans pour orner mes cheveux relevés en chignon. Quand je fus habillée, je ressemblais si peu à la petite sauvageonne que mon frère en fut abasourdi, une pointe de jalousie dans le regard.

Une foule dense, une musique assourdissante, une chaleur étouffante que dégageait milles bougies, éblouie par les lumières, par les tentures rouges, par les ornements dorés, par les habits et les bijoux des invités, je suffoquais.
Au moment où je souffrais du malaise causé par le piétinement auquel nous oblige une foule, un homme marcha sur mes pieds gonflés par la compression du cuir de mes souliers. Il s’excusa et me proposa de nous réfugier dans un coin, au bout d’une banquette, où je restais les yeux fixes, immobile et boudeuse. Il me dévisagea et après s’être assuré que personne ne nous voyait, il plongea dans mon dos et baisa mes épaules, caressant ma poitrine avec effronterie. Je poussai un cri violent, le repoussant, des larmes chaudes jaillirent de mes yeux. Je fus pétrifiée, le regard animé d’une vive colère. Je le giflai violemment avant de m’enfuir, le pourpre offensé étincela sur mon visage.

Je pris le chemin qui devait m’emporter loin de ce pays, et pour la première fois de ma vie, pouvoir m’arrêter sous un arbre pour regarder mon étoile sans subir milles tourments.
Dernière modification par Khaneyl le mer. 14 juillet 2010 à 11h25, modifié 2 fois.

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Re: [bgsombre] Kharyn

Message par Khaneyl » dim. 8 août 2010 à 14h05

Errance.


Le jour ou j’eus ainsi la clef des champs, je restais hébétée en savourant la pomme que je venais de dérober, gardant sur mes lèvres le goût sucré du fruit. J’aspirai l’air avec délice, à un âge ou on a guère l’intelligence des choses et du monde, j’avais dans le court espace de quelques mois perdu néanmoins l’innocence de ma jeunesse, j‘avais endossé l’habit d’une sauvageonne. J’avais appris à m’attendre à tout sauf à être heureuse, je n’espérais plus à ce bonheur paisible qui fait le repos du corps et de l’esprit, je vivais au jour le jour, chapardant et vivant dans une précarité voulue, n‘ayant pour seul toit que le ciel étoilé.

Dans cette humeur je ne trouvais rien à dire ni à faire que de parcourir les terres, du nord au sud sans but ni raison valable. Mes escapades comblaient le vide de ma vie et pour distraire mon ennui, je parcourais les villes et les régions du sud que j’affectionnais plus que les régions froides, désertiques ou bourbeuses.

J’évitais encore de me rendre à la Cité des sombres, je n’étais pas encore prête à affronter ceux de ma race.
Il est des moments dans sa vie que l’on regretterait amèrement de devoir revivre. Je devais adapter mes façons à une époque tourmentée, m’accoutumer à quantités de gens nouveaux, des résolutions essentielles à prendre.

C’est dans cet état d’esprit que je fis sa rencontre, un humain qui reconnu en moi une sombre qu’il avait jadis connu, ma mère. Telle ne fut ma stupeur de l’entendre me dévoiler des secrets, des révélations sur le passé de celle que j’avais fui et que je détestais un peu plus chaque jour, j‘éclatais en me répandant en de nombreux reproches, lui parlant de mes souffrances.
Il désirait la revoir alors que le mien était de m‘en éloigner. Je voulais creuser un abîme entre nous mais ma curiosité me poussa à le questionner pour en savoir plus, m’abreuvant de ses récits que j’écoutais avec délectation, je gravais tout en ma mémoire. Ma mère n’était pas une sombre au passé ordinaire, et souvent le même mot était prononcé par cet humain bougon ; manipulatrice et menteuse.
Je le revis plusieurs fois avec toujours ce même langage, un mélange de vulgarité et de prétention. Il m’amusait et je prenais un certain plaisir à le provoquer, ce qui l’amenait toujours à cette désagréable réflexion.

« Arrêtes on dirait ta mère, Kharyn ! Disait il d’un ton excédé.

Si durant des jours l’univers s’était agrandi pour moi, en une rencontre il y eut un centre, à elle se rattachèrent mes vouloirs et mes ambitions, Elyvia, je souhaitais être pour elle sa guide, sa sœur, afin de refaire et de remplir son cœur déchiré. Nous nous étions installées à l’auberge de Selh Oloth et avions chacune de notre côté subi l’inévitable recensement. Ce fut une épreuve qui marquera à jamais ma mémoire, je refusais la visite médicale car inadmissible d’être dénudée et touchée par un Jaluk ! J’attendais d’être convoquée par la Yath’rin qui avait le désir de me rencontrer. Tant de questions en suspens suite à des révélations des plus surprenantes, des plus contradictoires.

L’excitation serpentait dans mes veines comme le signal d’un feu de joie, nous étions au Temple où je restais au côté d’Elyvia, contemplant le tableau que m’offrait le regroupement de plusieurs sombres, en son centre la Yath’rin enveloppée par la lumière grise bleutée de ce lieu sacré. Nous étions conviées à participer à la préparation d’une cérémonie pour honorer notre Déesse Shilen, une offrande qui exigea de nous tous une forte implication. Je restais dans une stupeur de pensée qui m’oppressa car je compris en cet instant que nous étions tous nécessaires les uns aux autres dans cet engagement……

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Re: [bgsombre] Kharyn

Message par Khaneyl » sam. 25 septembre 2010 à 11h28

Comme tous les matins je venais m’asseoir an haut des marches du temple de Heine, contemplant cette ville qui était devenue mon lieu de résidence.
Je clignais des yeux en le voyant émerger du portail, sa cape dissimulait un corps que je devinais amaigri, des cernes profondes faisaient ressortir le bleu de ses yeux et ses cheveux étaient longs, recouverts tout comme sa cape, de poussière.
Il s’approcha et au regard qu’il me lança je compris qu’un malheur venait de frapper notre famille. Je descendis les marches précipitamment pour l’entendre murmurer d’une voix rauque.

« Mère est mourante Kharyn »

Il se détourna rapidement pour poser ses mains sur le rebord de la balustrade non loin de la passeuse, le dos courbé, la tête baissée, ses cheveux tombant au devant de son visage pour en masquer ses traits meurtris par le chagrin.

J’étouffais un cri de stupeur, une morsure au cœur qui me fit vaciller, presque chuter au sol. Prise d’une soudaine panique et mesurant l’ampleur de cette impensable nouvelle, je levais vers le ciel un regard affligé avant de prononcer d’une voix livide.

« Rentrons chez nous mon frère »

Je saisis sa main que je serrai fortement et sans nous en dire davantage je l’entraînais rapidement vers la direction qui allait nous ramener vers notre demeure familiale.