[bgnain] Azral Whurbere

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Clive
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[bgnain] Azral Whurbere

Message par Clive » mer. 28 juillet 2010 à 14h52

Nom : Whurbere (Main d’Acier)
Prénom : Azral (Esprit comme un Rocher)
Age : 105 ans
Sexe : mâle
Race : Nain [ image externe ]
Profession : Inventeur - artisan

Croyances : Maphr, bien que peu pratiquant. Il adore également les Géants pour leurs technologies. Il croit en la Connaissance et les Technologies de manière générale, si on peut appeler cela une croyance.
Langues parlées : le Khazalid et le Commun.

Descriptions :
  • Physique :
    Il est plus petit que la moyenne, entre 1m20 et 1m30 environ. Il est légèrement moins costaud que ses homologues forgerons, ne pratiquant pas très souvent ce métier, bien qu’il soit artisan. Cela reste un nain, et en tant que tel, il est assez trapu et musclé, comme ceux de sa race. Il a des doigts beaucoup moins épais que ses collègues de la forge, et des mains moins abimées par le travail rigoureux et la manipulation d’outils encombrants et chauds. Ils sont plus filiformes, presque osseux, témoignant d’une grande habileté et d’une précision chirurgicale. Son visage est plutôt commun, si ce n’est que son front semble remplir la totalité de sa surface. Il a un crâne très large, par rapport à son corps et son manque de cheveux sur le caillou n’aide en rien à dissimuler cette tare. Ses moustaches et sa barbe ne sont pas très fournies et hirsutes, comme si chaque poil voulait pointer dans une direction qui lui serait propre. Même si ses cheveux sont courts, il en va de même pour cette autre zone pileuse de son corps. Chaque cheveu semble mu d’une volonté d’être dans un sens unique par rapport à ses voisins. Les bouts de ses tifs, barbe et moustaches, sont roussis, suite à de nombreuses explosions rapprochées. Ses yeux sont bordés de cernes tirant sur le violet et leur blanc est strié de veines écarlates, signes de travaux minutieux fatiguant tant son corps que ses yeux eux-mêmes. Il est parfois pris de légers tics faisant sautiller l’un de ses yeux, comme si ce dernier voulait s’échapper de son orbite. Dans l’ensemble, il fait assez peur et parait fou. Lorsqu’il esquisse un sourire, celui-ci n’a rien de naturel et semble lui prêter des airs déments.
  • Morale :
    C’est globalement quelqu’un d’assez dérangé et marginal. Il a une soif insatiable de connaissance, de savoir, de technologies et de découvrir des secrets anciens et cachés, surtout lorsqu’il y a des énigmes en jeu, notamment tout ce qui concerne la mystérieuse civilisation disparue des Géants. Il est très souvent préoccupé par ses inventions. Soit il en conçoit, soit il conçoit les plans dans son esprit dérangé, ce qui le pousse à marmonner à haute-voix pour lui-même. Il ne faudra pas s’étonner de l’entendre gueuler « Gand’Ok ! », qui serait une sorte d’équivalent de « Eureka », mais en nain. Littéralement, ça veut dire : « Astuce trouvée », ou quelque chose du genre. Bien qu’il se prenne pour un génie, ses inventions ne sont pas toujours un succès, loin de là. Cela lui arrive souvent de se tromper, de commettre des erreurs et que tout finisse par exploser, fondre, partir en fumée et autres joyeusetés de ce genre. Étant très susceptible et se vexant facilement, ce n’est forcément jamais de sa faute et il trouve toujours une raison plausible à son échec. Le vent n’était pas dans le bon sens, les astres n’étaient pas bien alignés, on lui a fourni un matériel défectueux, ce genre de choses. En restant dans ce registre, il est également très rancunier. Ayant subit nombre de railleries, il cherchera toujours à se venger, au risque d’y prendre cher. Il ne tient pas de livres de rancunes, comme certains nains, mais il n’oublie pas les vacheries qu’on lui fait et se complait à préparer toujours plus de plans machiavéliques pour rendre la pareille à ceux qui l’ont cherché. Cela lui arrive très souvent de faire preuve de lâcheté et de fourberie, contrairement à la plupart des nains, mais dans la mesure où il faut se venger, il est prêt à tout, même à cela. De plus, c’est quelqu’un d’assez méfiant et qui ne fait pas confiance aux gens facilement, tant il s’est fait tourmenté étant plus jeune. Même des nains il se méfie. Il n’est pas paranoïaque, mais aura tendance à rembarrer rapidement un inconnu qui l’aborde sans raison, en pensant tout de suite qu’il lui cherche des noises ou qu’il veut se moquer de lui. De fait, il est en général assez grognon et peu aimable avec les gens. Il s’attire souvent la foudre de son peuple pour ces raisons, mauvaise humeur, actes peu honorables pour un nain, ou parfois à cause de ses penchants pour les inventions qui finissent généralement mal. Les gens ont tendance à ne se rappeler que des choses qui tournent au vinaigre et non des réussites qu’il peut accomplir. C’est un point de plus qui l’énerve encore plus, que les gens ne le reconnaissent pas comme un brillant savant. C’est également quelqu’un qui peut perdre rapidement son sang froid et entrer dans un état de rage folle. Etant donné sa faible constitution générale, il n’est pas très dangereux pour les autres, mais plus pour lui, car la notion de danger lui devient alors complètement étrangère. Cela dure généralement jusqu’à ce qu’il se calme, ce qui arrive rarement, ou qu’il prenne un bon coup sur la caboche.
Autres (particularités) :
Il est légèrement sourd. Le nombre d’engins lui ayant explosé au visage ou pas très loin, lui a fait perdre quelque peu l’audition. Cela fait qu’il comprend parfois mal ce qu’on lui raconte. Ses tics nerveux et ses yeux rougis sont également le fruit de ces explosions. Sa pilosité faciale est également roussie sur les extrémités par des flammèches qui viennent parfois s’y loger lorsqu’une invention se termine mal. D’autre part, il a un accent à couper au couteau. Très peu de nains semblent parler de la manière dont il le fait. Les gens de sa famille ont toujours eu cet accent et personne ne semble savoir d’où il vient. Néanmoins, quelques suppositions tendraient à définir son origine au nord-est des terres naines, à l'est du grand continent d'Elmoreden, au nord d’Avella, dans les Régions Gelées.
Histoire :
Lors d’une froide soirée d’hiver, comme c’était très souvent le cas dans les terres naines, une tempête faisait rage. Aux alentours d’Hindemith, la cité naine, se trouvait une petite cabane familiale, légèrement située à l’écart de la ville. De l’extérieur, elle avait l’aspect d’une protubérance s’extirpant de la neige et paraissait ornée de deux yeux flamboyants. En effet, on pouvait apercevoir de la lumière à l’intérieur qui dansait légèrement, donnant un aspect incandescent aux fenêtres.

En s’approchant un peu plus, il était possible d’entrevoir le feu de cheminée qui était en fait à l’origine de cette lumière flamboyante. Des ombres se tordaient de façon menaçante sur les murs de la petite maisonnée. Au milieu de la pièce se trouvait une table qui attirait toute l’attention des occupants de la demeure.

Une naine était sur le dos, étendue sur la table, entourée de deux autres personnes. Un nain et une autre naine. En s’attardant sur ces trois personnages, on pouvait noter que la naine allongée sur la table était en train d’accoucher. Le nain semblait être son mari et il lui tenait la main. La deuxième naine paraissait être là pour assister la naissance de l’enfant, certainement une sage-femme.

Malgré la constitution incroyable des nains, la mère semblait souffrir atrocement pendant son travail. Sa main droite était cramponnée dans le bois de la table, qui signalait son mécontentement en grinçant à chaque fois que la naine bougeait légèrement. Son autre main écrasait littéralement les doigts de son pauvre mari qui faisait son possible pour ne pas hurler et soutenait son épouse jusqu’au bout.

« J’y vois la tête ! », indiqua la sage-femme.

« FAITES LE ZORTIR DE LA », hurla la future mère.

« Rezpire mamour, za fa aller », suggéra le pauvre nain à la main broyée.

« CH’REZPIRE, CH’RESPIRE, PARBLEU ! », jura celle qui faisait de la compote de doigts.

« Par Maphr ! J’comprends pourquoi qu’i’ sortait pas tout seul, sa caboche est énorme ! », s’exclama la sage-femme.

Forçant tel un constipé qui n’était pas allé à la selle depuis plus d’une semaine, la naine sur la table poussait de toutes ses forces, si bien qu’elle avait le visage rougi par l’effort, et pas seulement à cause du feu qui donnait une légère teinte orangée à la pièce, des trombes de sueur perlait sur son visage fatigué, ses cheveux étaient plaqués de sudation sur son front et de grosses veines saillaient sous la peau de ses tempes. Son visage était tellement contracté par l’effort que cela lui donnait un aspect presque porcin. Son petit nez était tout retroussé en arrière et ses joues étaient gonflées à force de grincer des dents et de serrer la mâchoire.

Soudain, dans un petit bruit de succion, ou plutôt un « pop » proche du son provoqué par une bouteille que l’on débouche, l’enfant sorti de sa cachette. Cela survint si promptement que la sage-femme fut surprise et n’attrapa pas le nouveau-né lorsqu’il s’extirpa de sa mère, et sa tête, effectivement de taille conséquente, cogna le bois de la table aussi fort que si c’était un rocher que l’on venait de lâcher au-dessus. Néanmoins, il était proche de la table et ne se blessa pas, ce que remarqua rapidement la sage-femme, dans un immense soulagement.

Le père remarqua aussi le bruit que fit son fils quand sa tête heurta la table et ne put s’empêcher de réprimer un sourire. La mère, quant à elle, était tellement dans les vapes à cause de ses heures d’accouchement qu’elle ne remarqua rien et se laissa emporter par le sommeil.

« Alors, comment allez-vous l’app’ler le p’tiot ? », demanda la sage-femme, tout en séparant l’enfant de sa mère à l’aide d’un ustensile qu’il serait préférable de ne pas décrire.

« Bah, c’'t'une bonne queztion… Mmh… Che m’dis qu’afec le bruit qu’il a fait, on aurait dit une pierre. », expliqua le père qui contemplait son fils à grosse tête.

« Ch’aime bien Azral. ‘Esprit comme Rocher’ ! Za lui irait bien, n’est z’pas ? », proposa le père d’un ton enjoué.

La sage-femme acquiesça d’un signe de tête tout en s’occupant de laver le petit, encore souillé suite à sa naissance. Le père, tout en massant ses doigts douloureux contre sa cuisse, passa son autre main dans les cheveux humides de sa femme afin de lui les recoiffer en arrière et déposa un baiser sur son front.

« T’as bien trafailler, mamour. »

***

Azral, le nain à grosse tête, grandit au sein d’une famille d’artisans. Tous ne pratiquaient pas ce métier, mais beaucoup d’entre eux travaillaient aux forges et les autres étaient généralement commerçants ou chasseurs, selon les années. Ils étaient connus à cause de leur fort accent à couper au couteau que l’on attribuait volontiers à leurs origines des contrées de l'est, dans le nord des 'Régions Gelées', à l'est d'Elmoreden. Mais rien n’était prouvé, car eux-mêmes n’en étaient pas sûrs. Même leur nom, bien que d’origine tout ce qu’il y a de plus nain, semblait venir d’une autre contrée tellement il avait une sonorité nordique : Whurbere. En nain, cela voulait dire littéralement « Main d’Acier », et allait à merveille à cette famille de forgerons.

Tout petit déjà, Azral était fasciné par l’artisanat et adorait regarder son père confectionner des armes ou des armures. Son imposant crâne devait certainement abriter un large cerveau puisqu’il semblait mémoriser très rapidement certaines images lorsque son père lui demandait où telle pièce d’armure allait dans ce qu’il était en train de fabriquer. Et il se trompait peu.

Lorsqu’il commença à étudier avec les autres nains de son âge, il se révéla être un très bon élément dans tout ce qui touchait de près ou de loin à la connaissance et aux technologies. Néanmoins, dès qu’il fallait passer à des thèmes plus pragmatiques, comme le combat, il se révélait moins bon que la plupart de ses camarades.

En effet, sa large tête semblait puiser toute son énergie et le rendait moins endurant et moins fort que les nains de son âge. Il était même plus petit qu’eux et moins costaud. D’ailleurs, ces derniers prenaient un malin plaisir à le tourmenter en se moquant de sa grosse tête dès qu’ils en avaient l’occasion.

De ce fait, Azral se renferma peu à peu sur lui-même, se concentrant sur ce qu’il aimait faire, construire et inventer des petites choses, tout ce qui touchait à l’artisanat et à la technique, plutôt que de s’entraîner au combat avec les autres. Il devint plus grincheux et plus susceptible à mesure que les années passaient. Sa colère montait petit à petit en lui et naissaient dans son esprit des plans pour se venger de certains qui s’acharnaient sur lui.

Il fallait lui reconnaître son ingéniosité. Plus tôt que la plupart de ceux de son âge, il savait déjà bricoler de petits engins et connaissaient quelques « plans » de construction pour des outils basiques lui permettant de travailler finement ses réalisations. En outre, il redoublait d’inventivité lorsqu’il s’agissait de se venger de quelqu’un, tant sa hargne et son amertume fermentaient dans son subconscient à force d’être persécuté.

***

A une époque, aux environs de son adolescence, quelques nains s’étaient amusés à lui enfoncer un seau sur le crâne, et à cause de ses dimensions hors-normes, le seau s’était mis en tête, et ce fut le cas de le dire, de rester un certain temps vissé sur Azral.

A l’aide de son père, il était parvenu à retirer le seau et c’était rouge de colère que le vieux forgeron avait découvert son fils. Son père avait dû réprimer un rictus pour ne pas contrarier son rejeton. Ce dernier était parti d’un pas furieux en direction de son petit atelier personnel. Derrière chez lui, son père lui avait fabriqué une petite cabane où il y avait tout juste la place de faire tenir une table et un tabouret pour qu’il puisse s’installer et bricoler à son aise.

Cela lui avait pris près de deux semaines. Mais il y était parvenu. Il avait finalement réussi à concevoir son premier A.A.A.R.G.H., Automate Autoguidé à Autodestruction Rétroactive Gavé d’Hameçons. C’était également le bruit que ferait sa victime, selon lui. Le mécanisme était simple. Une petite sphère en bois, deux battants extérieurs à symétrie asynchrone, permettant d’avancer en les faisant tourner l’un après l’autre, le tout, animé par un mécanisme à ressorts. Une clé permettait de remonter l’engin et il avançait tout seul. Lorsqu’il s’arrêtait de fonctionner, cela libérait l’explosion, envoyant dans toutes les directions des hameçons harponnés. L’explosion n’était pas bien puissante, vue la taille de l’engin, et la faible quantité de poudre qu’il avait obtenu, mais cela suffirait à envoyer les hameçons.

Une fois l’appareil terminé, il était resté là, à le contemplé, émerveillé par ce qu’il venait d’accomplir. Il imaginait avec plaisir le résultat que produirait l’explosion sur ses victimes. Son visage était déformé par la vengeance qui dégoulinait de chacun des pores de son visage. Il se munit de l’objet, le cacha précieusement sur lui et partit en quête de ses cibles.

Après avoir fouillé tout le village, il avait remarqué que les nains qui l’avaient chahuté jouaient non loin du village, tout près du pont menant aux mines de charbon abandonnées. S’approchant d’eux avec précaution, il s’était caché derrière un arbre. Il les observait avec colère jouer entre eux alors qu’ils refusaient qu’il puisse ne serait-ce que demander s’il pouvait les approcher. Il ruminait sa hargne en silence en prévision de sa vengeance imminente.

Il sortit son A.A.A.R.G.H. de sa cachette, se munit d’une petite clé en « T » qu’il avait dans sa poche, remonta de plusieurs coups de poignets le petit automate et le déposa au sol. Dans un petit bruit répétitif et bourdonnant, la petite boule en bois avança dans la neige comme si elle nageait le crawl, en direction des jeunes nains qui s’amusaient gaiement entre eux. Lorsqu’ils aperçurent le petit appareil, ils s’arrêtèrent tous et s’attroupèrent tout autour pour mieux l’observer. Ils semblaient fascinés par ce petit automate et riaient de bon cœur.

Azral, dans son coin, dissimulé derrière le tronc d’un arbre se frottait les mains, écumant de vengeance. Il devait s’empêcher de rire pour ne pas se faire repérer.

Lorsque le pantin s’arrêta, Azral ouvrit grands ses yeux - comme si ces derniers étaient prêts à bondir de leur orbite - le sourire et la bave aux lèvres, savourant la scène qui allait se jouer devant lui. Quelques secondes plus tard, il entendait un brouhaha de contestation. Les jeunes nains semblaient fort déçus car le petit automate semblait être cassé. En effet, après s’être arrêté, il avait eu un bref sursaut et s’était mis à fumer. Ils reprirent alors leurs jeux.

Assistant à sa cuisante défaite et à son humiliation totale, Azral sortit de sa cachette et fonça vers son A.A.A.R.G.H., les yeux exorbités de haine. Les autres se retournèrent pour voir charger le petit à grosse tête, tel un buffle chargeant son ennemi. Il s’arrêta devant l’automate, se pencha brusquement, attrapa la boule en bois et la secoua de toute ses forces.

« T’aurais du péter, zalop'rie ! », beugla Azral en secouant l’objet.

Les autres s’en allèrent, blasé de voir tant de bêtises sortir d’un si petit être, bien qu’il eût un énorme crâne. Il était certainement plein d’eau, se disaient certains.

Azral jeta alors l’automate contre le sol qui s’enfonça dans la neige. Soudain, il entendit un « clic », et, à peine eut-il le temps de la voir venir qu’une petite explosion de neige et d’hameçons survint.

« AAARGH ! », hurla Azral, recevant des hameçons sur tout le corps et le visage. Il n’avait pas totalement échoué, en fin de compte…

Il lui fallu près d’une semaine pour s’en remettre, autant physiquement que moralement. Heureusement pour lui, ses yeux avaient été épargnés, contrairement à son amour propre. Il retira une bonne leçon dans cette histoire. Ne jamais envoyer sur le terrain une invention qui n’a pas été testée au préalable.

***

En grandissant, rien n’alla en s’arrangeant. Les gens se moquaient moins de lui, mais la moindre réflexion et il pouvait s’embraser littéralement. De ce fait, Azral se mêlait rarement aux autres et préféraient rester dans son petit atelier à bricoler toute sorte d’inventions. Ce qu’il aimait par-dessus tout était la confection de golems et d’automates. Il en faisait pour tout et pour rien. Dès qu’il trouvait quelque chose de fatiguant à faire, il essayait de faire un automate, ou un golem, pour le faire à sa place.

C’était également devenu un bon artisan qui avait toutes les bases pour réussir dans cette voie. Cependant, ça ne l’intéressait pas. Il n’aimait pas se salir les mains à fabriquer des armes ou des armures. Même si certains de ces objets relevaient de l’art, il trouvait cela moins gratifiant que de fabriquer des inventions.

Les armes et les armures relevaient du domaine connu. On ne réinvente pas l’épée ou le marteau. Lui, ce qu’il aimait, c’était inventer de nouvelles choses et en découvrir. Il eut vent relativement tôt de la disparition des Géants et de leur incroyable savoir et encore plus, de leur technologie de pointe. Il avait même entendu que les Géants étaient tellement pris par leur technologie qu’ils étaient pratiquement eux-mêmes la technologie. Mais cette information n’avait jamais pu être vérifiée.

***

Les gens de la région avaient souvent vent de ses expériences ratées. Il se justifiait toujours en disant que personne n’était parfait, et son front imposant en témoignait pour lui, et que le chemin menant au savoir et à la connaissance était jonché d’échecs qui le faisaient avancer à chaque fois. Mais ça ne suffisait guère pour le faire pardonner lorsqu’un toit prenait feu, que les réserves de bières fussent détruites ou que ses golems explosaient en pleine ville, semant la zizanie parmi les villageois.

Un jour, il fut convié par le dirigeant d’Hindemith. Azral avait eu vent que quelque chose pesait contre lui, mais il ne savait pas bien quoi. De ce fait, il était venu, affichant une mine plus méfiante qu’à son habitude.

« Azral Whurbere, fils de Martral, je t’ai fait venir pour t’annoncer quelque chose de pas facile à dire... », annonça solennellement le chef du village, non sans une certaine tristesse dans la voix sur la fin.

« Huh ? », s’interrogea Azral.

« Comme tu dois t’en douter, étant le chef du village, je me dois de protéger ses habitants. Et parfois, je suis obligé de prendre des décisions difficiles au nom du village. », poursuivit le chef.

Les tics nerveux qui faisaient tressauter les yeux d’Azral de temps à autres semblèrent de plus en plus fréquents à mesure qu’il s’attendait à une terrible nouvelle.

« Nombreux sont les personnes qui sont venues se plaindre de tes agissements. Je parle bien sûr de tes inventions, comme tu les appelles. Ca explose, ça pète, ça fout le feu. Ca ne peut plus durer ! », acheva le dirigeant d’Hindemith.

« Mais… mais…z’est toute ma fie, mes z'infentions ! Fous poufez pas m'deman’der d’arrêter ! Non, z’est impenzable ! », protesta Azral.

« Ça, nous le savons… c’est pour cela que tu dois partir. Le conseil est formel. Tu as dix jours pour quitter Hindemith. Les gardes auront pour ordre de t’expulser de la ville passé ce délais et de ne plus t’y laisser entrer. C’est tout. Je suis désolé. », conclut le chef qui semblait sincèrement désolé.

« Quoi ? C’est impozzible ! Z’êtes fous ? Toute ma fie est izi ! Y’a rien que che puisse faire pour me racheter ? », tenta le pauvre nain à grosse tête.

« Non. Tu as dix jours. Dis au revoir à ta famille, prends tes affaires et part découvrir le monde. Mais ne reviens pas. A moins de montrer au monde combien tu auras changé et appris de tes erreurs et que tu auras cesser tes enfantillages. », dit calmement le chef.

« CHAMAIS ! Che préfère encore partir. », répliqua Azral, vexé.

Sans même laisser le temps au dirigeant d’Hindemith la possibilité d’ajouter une phrase de plus, Azral tourna les talons et quitta la pièce d’un pas pressé.

Il ne pouvait pas y croire. Son peuple lui tournait le dos. Il était chassé de sa ville natale simplement parce qu’il inventait des choses dans le but de rendre le monde meilleur. Du moins, c’est ce qu’il se disait.

Il fonça chez lui et prévint ses parents. Il fut surpris d’apprendre qu’ils étaient déjà au courant. Eux-mêmes avaient suggéré au conseil de le faire quitter le village. Pour sa défense, son père, expliqua qu’il était fatigué de devoir réparer la toiture ou de devoir sans cesse remplacer ses réserves de bois qui partaient en fumée avant d’être utilisées. Il faisait fuir ses clients, également. Les gens avaient peur de lui et de ses « inventions ».

Se sentant trahi, il quitta la pièce et s’enferma dans son atelier. Il avait dix jours pour partir. Il commença à rassembler ses affaires et se préparera à quitter Hindemith. Il n’avait pas l’intention de se faire humilier de la sorte. Il avait deux objectifs en tête. Le premier était de montrer au monde qu’il était un grand inventeur afin que les nains d’Hindemith viennent le supplier à genoux de lui vendre ses chefs-d’œuvre. D’un autre côté, il avait l’opportunité de parcourir le monde et d’en apprendre plus sur la civilisation des Géants. Jamais il n’avait eu cette chance sans devoir effectivement quitter le village.

De ce fait, même s’il se sentait trahi par les siens, son désir de vengeance ne semblait s’exprimer que par son envie de leur montrer qui il était vraiment, par ses inventions et non par une confrontation directe. Il souhaitait les voir l’implorer de revenir. Par conséquent, même avec les nains, il serait toujours méfiant, gardant tout de même une pointe d’amertume pour ceux qui venaient de le chasser de chez lui.
Dernière modification par Clive le jeu. 22 juillet 2010 à 17h14, modifié 2 fois.
Jouer un(e) nain(e) est bon pour la santé et recommandé par le médecin au moins une fois par jour.
Message proposé par le Comité des Joueurs de Nains.

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Re: [bgnain] Azral Whurbere

Message par Clive » ven. 6 août 2010 à 20h05

~ Chroniques ~
Durant les dix jours qu’Azral avait à sa disposition, il prit le temps de rassembler tous ses biens et de parcourir une dernière fois Hindemith, le village qui l’avait vu grandir. Même si sa rancune envers ceux qui le chassaient de son foyer était forte, il avait tout de même un certain pincement au cœur et une légère tristesse de quitter cet endroit qu’il aimait pour ses nombreuses qualités. Il restait un Nain, au fond.

Mais il n’y était plus le bienvenu et il devait s’en aller.

Il eut l’occasion, avant cela, de discuter une dernière fois avec les prêtres de Maphr, au temple. Même s’il n’était pas un fervent pratiquant, il avait tout de même foi en la Déesse de la Terre et y allait faire un saut de temps en temps. Il aimait également parcourir la grande bibliothèque du temple, renfermant mille et une connaissances dont il s’abreuvait dès qu’il en avait la possibilité. C’était la dernière fois qu’il en avait la chance.

Il tomba par hasard sur un livre historique relatant une catastrophe du passé. Une sombre histoire que lui avaient déjà racontée ses parents pour l’effrayer étant petit, mais qui était tirée d’un fait réel, s’étant produit il y a fort longtemps dans les contrées Naines. L’ouvrage relatait l’attaque d’un dragon-ver, nommé Trasken, ayant attaqué Hindemith, qui aurait été protégée par l’intervention d’un nain, Lucien, accompagné par la foi et la puissance de Maphr.

La morale semblait être que chercher à en vouloir toujours plus déchainait les foudres des éléments. En signe d’avertissement pour rappeler aux Nains qu’ils étaient en sursis et qu’ils devaient faire attention à leur environnement, notamment lorsqu’il était question de miner, un œuf de dragon-ver sommeillait encore dans les entrailles des terres Naines. Tel une épée de Damoclès se balançant au-dessus d’Hindemith.

Les dons de Maphr ne devaient pas être surexploités mais être respectés comme une partie de Maphr elle-même. Ces nains d’une autre époque semblaient avoir oublié que la Terre ne leur était pas due, qu’il fallait la mériter et la respecter, et ce cataclysme était survenu pour le leur rappeler.

Azral avait fermé ce livre avec émotion. Le récit l’avait touché mais il était toujours tourmenté par sa rancune, et cela lui donnait des idées destructrices. Pour se changer les idées, il continua de parcourir la bibliothèque pour oublier sa bile qui lui remontait lui chatouiller la luette.

Il termina par un livre sur les Géants, très peu fourni, cependant, expliquant que les derniers vestiges de leur civilisation étaient encore accessibles dans les régions à l’Est de Giran. Il nota mentalement cette information qu’il se promit d’aller vérifier par lui-même, dès qu’il le pourrait.

Juste avant de quitter Hindemith pour toujours, il retourna chez lui pour voir s’il n’avait rien oublié. Il n’avait presque rien pris étant donné qu’il allait voyager seul, sans logis, et qu’il devrait tout porter lui-même.

Il fit rapidement le tour de ses possessions. Il avait pris la plupart de ses plans, achevés ou en cours d’élaboration, quelques outils de première nécessité, une carte du monde très peu fournie, tout juste s’il y avait le nom des villes indiquées dessus, et les continents semblaient avoir été tracé par un nain, après avoir festoyé pendant un grand banquet bien arrosé.

Il trouva au fond d’un tiroir poussiéreux un petit journal. Le cuir était brun, grisé par la poussière qui s’y était accumulée et fermé par un petit cadenas mécanique qu’il avait lui-même réalisé autrefois. Trois petits cristaux aux formes particulières tournaient chacun sur un axe. Il fallait les aligner d’une certaine façon pour ouvrir la lanière qui permettait de lire le contenu du journal.

Quelques vieux souvenirs surgirent alors dans sa mémoire confuse. Il se revoyait à son atelier, une petite bougie brûlant faiblement à ses côtés, une plume noire dans sa main venant du postérieur d’un corbeau peu réticent à la céder et un encrier dont l’encre était en partie composée avec du charbon broyé.

De temps en temps, lorsque la journée n’avait pas été clémente avec lui, afin de soulager ses colères, il s’asseyait sur son tabouret et débitait tout ce qui lui venait à l’esprit afin d’épancher ses tourments. La plupart du temps, il décrivait comment les gens se comportaient avec lui, mal, dans ces moments, et comment il pourrait se venger. Parfois il écrivait la conclusion de sa vengeance, généralement à son désavantage, afin de se rappeler de ses échecs et d’en tirer des leçons. Pour mieux frapper la prochaine fois, évidemment.

Après avoir déverrouillé le journal, Azral en feuilleta quelques pages et eut presque les larmes aux yeux. Presque. La poussière le fit éternuer au même moment, ce qui le rassura sur sa virilité. Les pages sentaient le vieux papier usé et semblaient avoir été jaunies par le temps. Ce journal avait été son seul confident, la seule entité capable de supporter ses colères, la seule chose qui voulait bien l’écouter et l’apaiser.

Sans cela, il aurait très certainement cédé à ses plus bas instincts et aurait fait énormément de mal autour de lui. Du moins, plus souvent qu’aujourd’hui, ce qui lui aurait attiré nettement plus d’ennuis et il n’aurait peut-être pas eu l’opportunité de vivre si vieux. Il en était conscient, même si pour lui, toutes ses colères étaient justifiées.

Il l’avait oublié depuis le temps. Azral avait grandi et ses parents lui avaient fait remarquer que ce n’était pas très « courant » qu’un nain tienne un journal intime de la sorte… Pour ne pas passer pour un mangeur de salade, il avait cédé à la pression et s’était résolu à ne plus s’en servir.

Dans un élan de nostalgie, et se disant qu’il aurait sans doute besoin d’un recueil pour noter ses rencontres, ses découvertes et se défouler certainement, il fourra le journal dans une de ses poches, emportant également de quoi écrire.
Jouer un(e) nain(e) est bon pour la santé et recommandé par le médecin au moins une fois par jour.
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Re: [bgnain] Azral Whurbere

Message par Clive » ven. 6 août 2010 à 20h09

Lors de son départ, il s’était présenté à la Passeuse d’Hindemith pour qu’elle l’envoie sur le continent. Elle avait été mise au courant. De toute manière, tout le monde au village semblait se réjouir du départ d’Azral. Même si le chef lui-même n’était pas venu lui indiquer d’effectuer un aller simple pour le nain à la grosse tête, elle l’aurait tout de même appris.

Au moment de partir, une naine se joint à lui pour le départ. Apparemment, elle s’appelait Werbryn. Elle souhaitait voyager, d’après ce qu’elle avait raconté à Azral, et n’ayant fait aucune remarque désobligeante à son égard, il ne l’avait pas rembarrée lorsqu’elle avait engagé la conversation.

Arrivés à Gludio par l’intermédiaire des portails des Passeuses, ils échangèrent quelques mots. Visiblement, elle faisait dans la « santé ». Mais ses paroles ne réussirent pas le moins du monde à rassurer Azral. Il eut très vite l’image d’une bouchère lorsqu’elle lui expliqua sa profession, ce qui fit frissonner le nain. Quant à lui, il n’eut pas vraiment à se présenter, la naine ayant eu vent de ses « exploits » et de son départ forcé. Mais cela ne semblait pas la déranger. Azral remarqua que tous les nains d’Hindemith n’étaient pas aussi impolis et grossiers qu’il pouvait l’imaginer.

Tous les deux parcoururent la ville, qu’ils ne semblaient ni l’un ni l’autre connaître. Azral fut attiré par une porte ouverte d’où s’échappait des bribes de conversations. Il s’approcha, toujours suivi de Werbryn, et tendit l’oreille. Ayant l’impression d’être invité à entrer, il fit le tour du propriétaire tandis que la naine qui semblait posséder les lieux conversait avec un être mono-ailé.

Après plusieurs minutes, quelques agacements provoqués par les manières d’Azral, à se croire ici comme chez lui, et que la naine eut terminé avec l’ailé, la propriétaire des lieux vint à se présenter à eux.

Thyla, Bailli de Gludio, et plein d’autres titres qu’Azral eut du mal à enregistrer, engagea alors la conversation pour comprendre qui était cet étrange énergumène, ce qu’il cherchait et surtout qui il était.

Azral et Werbryn en profitèrent donc pour se présenter après que Thyla ait ouvert la marche. Elle leur expliqua également ce qu’était ce bâtiment et ce qu’elle et son « clan » y faisait, et ce, autour d’une chope. La conversation dura un certain temps où ils échangèrent sur différents sujets, tous plus ou moins liés à l’activité des Nains à Gludio. Ils furent également invités à se restaurer et à se loger sur place pour la nuit. En effet, le clan en présence offrait l’hospitalité aux Nains qui en avaient besoin.

Azral fut agréablement surpris par cette rencontre. Le soir même, il en profita pour coucher quelques mots dans son journal.

Journal a écrit :Jour du départ.

Cette première journée en tant que banni d’Hindemith s’est plutôt bien passée, en fin de compte.

Cette naine, Werbryn, bien qu’effrayante au premier abord, me semble plutôt sympathique. Elle n’a pas fait la moindre remarque désagréable de la journée. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu un Nain de la sorte.

A Gludio, Thyla, la Bailli de la ville, nous a accueillis les bras ouverts. J’ai encore été fort étonné par tant de gentillesse et de bonté de la part des Nains. Je vais finir par croire que c’est le froid des montagnes qui ramollissait le cerveau de ces sots d’Hindemith.

Néanmoins, je doute qu’ils cautionnent une quelconque vengeance sur le village d’Hindemith. Je vais sans doute devoir mettre quelques idées de côté. Je pourrais sans doute trouver autre chose. (Note : plus pacifique)

Ce nouveau départ ne s’annonce pas aussi noir que je l’imaginais. J’ai hâte de poursuivre ce voyage.

Jouer un(e) nain(e) est bon pour la santé et recommandé par le médecin au moins une fois par jour.
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Message par Clive » ven. 6 août 2010 à 20h10

Le lendemain matin, Azral se leva aux aurores. Il n’avait pas vu Werbryn, qui était allée s’installer dans une autre chambre que la sienne. Il n’avait pas l’intention de rester croupir toute la journée dans son lit, bien que très confortable. Il avait d’autres projets.

Afin de voyager à son aise dans le continent, il devait se munir d’une carte plus détaillée et à jour. En demandant sur son chemin, on lui avait conseillé d’aller à Gludin, au port notamment, où un cartographe bien connu dans la région disposait de cartes très prisées.

Sur son chemin, il croisa un Maître Dresseur, accompagné d’un loup. Il héla Azral, le voyant se diriger furtivement vers la sortie de la ville. Le Nain ne put s’empêcher de se retourner, et finalement, de s’approcher pour voir ce qu’on lui voulait.

Le dresseur, du nom de Martin, lui vanta les mérites de voyager accompagné d’un animal pour diverses raisons. Un loup savait se battre, était capable de sentir le danger à l’aide de son odorat développé, repérant les plus discrets des ennemis. Mais aussi de pouvoir trouver des objets précieux enfouis ou dissimulés. Il avait achevé sa tirade par l’éloge du sens de l’orientation des loups, ce qui ne manqua pas de piquer l’intérêt d’Azral, qui était loin d’être le Nain le plus doué sans ce domaine.

Azral céda, mais lorsqu’il demanda le prix, Martin se mit à rire. La raison était simple. Un compagnon de cette trempe n’a pas de prix. Il se mérite. Le Nain demanda quelles étaient les conditions et le dresseur expliqua la marche à suivre. Cette dernière semblait pénible, comprenant quelques insectes à chasser et quelques personnes à rencontrer.

Plusieurs heures plus tard, en passant par Gludio, Dion et Giran, il finit par avoir accompli tout ce que le maître dresseur lui avait demandé. Après un long questionnaire pour juger son aptitude à se faire accompagner d’un animal, Martin lui céda un loup. Le dresseur lui confia que le loup choisi était un loup originaire des terres naines et qu’il serait parfait pour lui. Azral accepta et promit de bien s’occuper du loup. Martin termina en lui donnait tout de même le nom du loup : Dürik, qui, en Khazalid signifiait « Le Loup Allié ».

Effectivement, le loup semblait prompt à suivre Azral, malgré son mauvais fond latent. Les animaux sentaient cela et pourtant, il ne rechigna pas à le suivre. Le Nain se persuada lui-même, sans grand effort, qu’il ne devait pas être si mauvais que les autres pouvaient le penser. Il caressa le pelage argenté du loup, qui se laissa faire. C’était bien un loup des neiges, venant de ses contrées natales, ayant pour témoin sa fourrure blanche et grise, parfaite pour se cacher dans les montagnes.

Armé de ce nouveau compagnon, il allait pouvoir poursuivre son voyage. Il se rendit au port de Gludin pour se munir d’une carte détaillée du continent. Après avoir convaincu le cartographe de lui céder une carte pour le peu d’adenas qu’il avait en poche, et quelques cristaux qui y trainaient, il s’assit sur un ponton, sortit une petite canne de bois de mauvaise facture et se mit à pêcher.

Bien qu’Azral n’était pas de nature très patiente, hormis lorsqu’il travaillait sur ses projets, la pêche le détendait et lui faisait oublier ses maux. Depuis toujours, surtout depuis qu’il n’utilisait plus son journal, la pêche était l’un de ses seuls exutoires. Ce jour, néanmoins, vu le matériel qu’il avait emmené, il ne pêcha que trois poissons, dont l’un fut offert à son nouvel allié.

Il passa la fin de la journée sur le ponton, un fil vide pendant dans l’eau, suspendu à une fine branche de bois, à observer l’horizon, Dürik allongé à ses côtés.
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Re: [bgnain] Azral Whurbere

Message par Clive » dim. 8 août 2010 à 15h19

Dès le lendemain, Azral s’était à nouveau levé tôt pour mener à bien ses affaires. Il avait besoin d’argent. Pas pour l’argent lui-même, mais pour ce qu’il permettait de faire. Acheter du matériel, notamment. Un nouvel atelier. Travailler à la forge ne l’aidait pas à se concentrer à cause du bruit incessant des marteaux et il lui manquait certains outils ou matériels ce qui ne lui permettait pas de travailler à son aise.

De ce fait, il allait chaque jour sur la place de Giran, où de nombreuses personnes tenaient différents stands, pour vendre quelques babioles qu’il avait trouvé en chemin. Notamment des médailles étincelantes. Au début il n’avait pas su ce que c’était et avait fini par apprendre que l’on pouvait les vendre. Depuis, il s’évertuait à les refourguer à tous ceux qu’il croisait.

Il rencontra certaines personnes à qui il put vendre ces médailles sans trop de problème, moyennant quelques arguments. Cependant, certains furent plus réticents à l’achat. Il rencontra une Elfe très particulière, appelée Adelaïs, à qui il essaya tant bien que mal de lui faire acheter une de ses médailles. Azral mit en œuvre plusieurs subterfuges pour la tromper, remarquant qu’elle ne semblait pas très futée, mais elle était néanmoins bien réactive aux magouilles du Nain.

L’Elfe finit par accepter au prix dérisoire de quarante mille pièces, au lieu des soixante mille qu’il pratiquait habituellement. Adelaïs lui ayant parlé d’un ami disparu, au nom plus qu’étrange, « Paresse », Azral concéda à aider Adelaïs à le retrouver si elle lui achetait plus tard une seconde médaille. Il ne savait pas du tout où cela l’emmènerait, mais il était sûr d’une chose, de deux même. La première, c’est qu’il avait besoin d’argent pour repartir sur un bon pied. La seconde, c’est qu’il y gagnerait à s’entourer d’alliés pour l’aider.

Jamais il n’avait réussi à s’en faire jusque là. Les gens semblaient différents dans les plaines et Azral essayait de s’ouvrir un peu aux autres, ça ne lui faisait pas de mal. Pour l’instant.

Plus tard, il rencontra également une Elfe Sombre sur la place. Elle semblait intéressée par les marchandises de la place et Azral tenta sa chance. Le Nain l’avait étudié et elle semblait fort aisée, et donc, certainement fortunée. Au premier abord, elle semblait froide, mais Azral finit par trouver un arrangement. Du moins, c’est la Sombre qui le trouva. Au lieu de lui acheter une médaille, elle désirait obtenir « la tête » d’une personne.

Au début, Azral n’avait pas compris de quoi il retournait. Il pensait qu’elle voulait un trophée de chasse, une vraie tête d’animal, comme cela se fait dans les manoirs ou les châteaux. Il en avait déjà vu une, un jour. Une énorme tête d’ours, dévoilant des crocs gigantesques, plus longs que des doigts de Nains.

La Sombre lui écrit le nom d’un homme sur une feuille. Alors Azral comprit. Elle ne voulait pas vraiment « sa tête », mais très certainement son portrait ! Azral se demanda si elle n’avait pas eu vent de l’une de ses plus grandes inventions : le Trombinographeur ! Capable de réaliser un portrait cent fois plus vite qu’un peintre et d’une qualité nettement meilleure ! Il est vrai qu’Azral était fier de cette invention, même si elle avait mis du temps à être réalisée.

De nombreuses personnes avaient, en effet, souffert de cette invention à ses débuts. Des peaux avaient été calcinées, des cheveux brûlés, des poils roussis, ensuite, des gens avaient pratiquement perdu la vue, temporairement heureusement, parfois l’engin avait tout simplement explosé - plusieurs fois - le même jour. Azral avait même du arrêter toute expérience pendant une semaine, le temps que ses mains cicatrisent des brûlures occasionnées.

Néanmoins, après différentes versions et des mois d’expérimentation, l’engin, le Trombinographeur, fonctionnait. Encore une fois, les cristaux étaient le cœur de cette invention, qu’affectionnait particulièrement Azral. Néanmoins, il n’avait pu l’emmener puisque la machine, en tant que telle, pesait presque le poids d’un Nain adulte et bien portant. Et de toute manière, cette invention avait été démantelée pour d’autres projets, manquant de fonds et de matériels.

Azral avait tout de même gardé les plans, ce qui allait lui permettre d’en reconstruire un autre. Il allait pouvoir honorer le contrat passé avec cette mystérieuse Elfe Sombre. Il ne lui restait plus qu’à trouver les éléments nécessaires, et surtout, la fameuse personne dont il fallait tirer le portrait !

Après être passé chez le Bailli de Gludio pour rencontrer Thyla, laquelle il n’a pas trouvé, mais à qui il réussit à laisser un message par l’intermédiaire d’une certaine Keylla, forgeronne du clan, il partit pour trouver un endroit calme et inscrire quelques notes dans son journal.
Journal a écrit :Quelques rencontres particulières, ces derniers jours.

Cette Elfe, Adelaïs, me parait bien étrange. Elle semble toujours dans la lune et un peu sotte. Elle n’a pas l’air méchante. Je pense que j’ai tout à y gagner à l’aider pour retrouver son ami « Paresse ». J’ai bien cru qu’elle se payait ma tête au début. Elle pourra m’être utile, si j’arrive à l’aider.

Il y a aussi cette Sombre que j’ai rencontré aujourd’hui. Elle m’a paru franchement froide, mais ça ne me gêne pas. Les gens ont le droit d’avoir leurs humeurs. Je ne sais pas comment elle a appris pour le Trombinographeur, mais je compte bien le remonter et honorer le contrat. Elle m’a dit qu’elle avait les moyens de payer pour le portrait de ce « IYhanN ». Je ne sais plus comment cela s’écrit, le papier est rangé quelque part, de toute manière.

« Iann de Rune », c’est cela. Il vaut mieux que je le note ici, si je perdais le papier qu’elle m’a écrit.

Apparemment il est souvent à Giran. Il faut que je le rencontre. J’espère qu’il m’autorisera à faire un portrait de lui pour cette Sombre.

Je dois trouver très rapidement des cristaux de couleur. Rouges, Verts et Bleus. Je me souviens pratiquement par cœur de mes plans. Je suis vraiment le meilleur. Avec mes talents actuels en artisanat classique, je peux seulement me procurer des Bleus. Il va aussi me falloir aussi du Mithril et du minerai d’Oriharukon.

Il me faut trouver du travail auprès de la Bailli de Gludio, Thyla. Peut-être me permettront-ils d’obtenir ce qu’il me manque pour mon Trombinographeur. Je dois aussi penser à revoir les plans pour en faire une version plus petite et plus transportable. A moins d’y mettre des roues. Ca c’est de l’idée !
Azral rangea son journal et son Scriptotube Charbonique, fier de lui pour cette dernière idée ingénieuse, et partit essayer de trouver un endroit calme pour revoir ses plans.
Spoiler:
[HRP]

Petites notes sur les inventions de mon Nain.

Le Trombinographeur :
  • C'est une machine qui sert à faire des portraits.

    L'engin est relativement imposant, légèrement plus petit qu'un nain, d'une hauteur d'un bon mètre de haut comme de large, pesant pratiquement le poids d'un nain adulte.

    Il fonctionne essentiellement grâce à des cristaux, de trois couleurs, des bleus, rouges et verts. Ils sont par trois et permettre de récréer un simulacre de couleurs.

    La partie la plus grande de l'engin est un système basé sur le principe de deux silex venant allumer une étincelle dans une cavité presque étanche, remplie d'une petite quantité de poudre explosive. Toute cette partie est constituée d'une caisse épaisse de Mithril. Une entrée au-dessus permet d'introduire de la poudre, entrée qui reste reste ouverte pour laisser échapper la fumée due à l'explosion.

    Une pierre d'Oriharukon taillée en prisme, est jointe à l'intérieur de cette cavité, de sorte qu'elle entre en contact avec l'explosion. Cette dernière produit un flash qui est réfléchi à travers le prisme et sort vers l'extérieur de la machine, passant également à travers les cristaux de couleur.

    La personne face à l'objectif est éclairée d'une très forte lumière. Il faut qu'elle soit devant un fond uni, une planche ou un mur par exemple, pour que le portrait soit bien réalisé.

    L'image est "gravée" dans une fine planche de bois claire, à l'aide de la lumière réceptionnée par les cristaux de couleur.

    Les cristaux sont taillés de telle sorte que l'image qui en ressort ressemble plus ou moins à une sorte de vitrail sur bois.

    Si le bois est trop sec, il peut également prendre feu. Si la dose de poudre est mal calculée, l'engin peut également exploser ou faire fondre les mécanismes ou les cristaux.

    Les couleurs sont généralement assez fades, mais le portrait est reconnaissable. La "résolution" n'est pas optimale, mais de loin, les défauts s'effacent, et il est possible de reconnaître la personne qui a été "Trombinographée".
Le Scriptotube Charbonique :
  • Mon nain n'étant pas doué pour trouver des noms, c'est simplement un tube qui sert à écrire avec du charbon ou du fusain.

    Le système est relativement simple. Il se compose d'une tube assez large, près d'un centimètre et demi de large, et est cranté en escalier sur une longueur. Un petit élément vient se ficher dans les "crans", poussé par un ressort, à chaque pression de l'extrémité qui n'écrit pas.

    Ce petit élément pousse une mine de fusain ou de charbon, taillée suffisamment finement pour passer dans le tube.

    L'extrémité est composé d'un petit mécanisme en étoile qui maintient la mine pour qu'elle ne tombe pas. En absence de mine, le système se referme en une petite pointe.

    Le tout est relativement fragile, notamment le mécanisme en étoile qui maintient la mine dans le tube. Les ressorts qui la compose sont très petits et si on joue un peu trop avec, le mécanisme peut se casser et la mine n'est plus maintenue dans le tube.
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Re: [bgnain] Azral Whurbere

Message par Clive » ven. 17 septembre 2010 à 17h17

Cela faisait des jours, voire des semaines, que plus personne n'avait entendu parler d'Azral ou même l'avoir vu. Certains du clan Mingol à Gludio disaient qu'il était resté des journées entières, enfermé dans la chambre qu'ils lui avaient prêté.

Rongé par la peur et l'anxiété, sa santé s'était rapidement dégradée. Son entrevue avec Iann de Rune lui avait ouvert les yeux quant à la réelle demande de cette Sombre, une certaine Hellymaine. Elle ne souhaitait pas un simple portrait de Iann, mais réellement sa "tête". En absence de cette dernière, elle avait promis de lui prendre la sienne.

Depuis, la faim et le sommeil avaient quitté le pauvre nain, maigrissant affreusement, perdant ses cheveux et autres signes de fatigue physique et mentale.

La paranoïa était également de la partie. Chaque ombre dansant sur un mur de la pièce, chaque craquement de plancher dans le couloir le faisait sursauter et son cœur s'emballait, lui donnant le tournis. Même les nains qui passaient derrière lourde porte de bois semblaient l'effrayer. Il n'avait plus confiance en personne.

La folie avait gagné le pauvre nain qui était torturé jour et nuit par la menace qui planait au-dessus de sa tête.

Ne pouvant plus supporter cette pression, pendant une nuit, il passa par la fenêtre de sa chambre. Atterrit bruyamment sur le sol en se foulant la cheville et boitilla vers la sortie. Il fila à travers champs sans que personne ne semble remarquer sa fuite.

Personne ne sait ce qui lui est arrivé par la suite. Les nains du clan Mingol ne trouveront qu'une chambre vide, désordonnées par des jours d'autarcie dans cette pièce et l'unique fenêtre ouverte, laissant l'opportunité aux oiseaux de venir y faire un nid douillet.
Spoiler:
HRP a écrit :N'ayant plus l'intention de jouer ce personnage, ce post est équivalent à une mort/disparition RP. J'ai l'intention de supprimer le personnage dans les jours à venir.

Je m'excuse auprès de ceux avec qui j'avais commencé des RPs.

Edit : Merci Drathir pour le déplacement ;)