Nom : Anaelle
Race : Humaine
Sexe : Femme
Age : +-17 ans
Croyance : Indéfinie. Notions du culte d’Einhasad sans réelle pratique
Métier : Sans, fille des rues
Description physique :Race : Humaine
Sexe : Femme
Age : +-17 ans
Croyance : Indéfinie. Notions du culte d’Einhasad sans réelle pratique
Métier : Sans, fille des rues
Jeune fille humaine, sans rien de réellement particulier. Cheveux bleus clairs assez longs, yeux verts, visage et corps assez fins voir minces, marquant un manque assez évident de nourriture sans être squelettique pour autant. Sourire et bonne humeur paraissent être un état d’esprit courant chez elle.
Depuis peu, elle semble avoir des vêtements plus corrects, une hygiène de vie différente, repris peut être un peu plus de formes sans doute grâce à une nutrition plus complète et abondante.
Elle est vive autant d’esprit que de corps, caractéristique assez courante en provenance de ceux ayant dû apprendre à vivre et survivre sans aide ni toit.
Les terres du Nord il y a presque deux décennies. La vie n’y était pas facile, pourtant nombreux sont ceux qui habitaient et vivaient sur ces terres souvent gelées et enneigées. Réunis en petits villages, ou bien en refuges isolés, presque ermites une bonne partie de l’année.
Il n’en était rien cependant pour ce petit hameau sans grande histoire ni réelle prétention, la vie y était rude, mais riche en expériences et agréable d’existence.
Proche d’un lac et de quelques rivières poissonneuses, aux abords d’un bois où vivait une population de cervidés et grands fauves, la région subsistait principalement de son exploitation du bois, et de quelques mines à proximité. La neige était présente presque tout au long de l’année, bloquant régulièrement l’accès à la vallée, mais qu’importe, chacun y trouvait son plaisir, son ressourcement, ou sa raison de vivre.
C’est ici, dans ce hameau dont le nom n’a plus de réelle importance en ce jour, que vivait une famille parmi quelques autres. Les souvenirs en étaient diffus, tellement diffus en ces jours. Anaelle n’arrivait plus à se souvenir correctement, ne sachant plus si les images fugitives venaient d’expériences réelles ou de désirs ardemment recherchés. De ses parents, de sa petite sœur, encore nourrisson, elle n’en conservait que de vagues images en dehors de ce fameux jour. Elle ne conservait qu’une intense sensation de manque, due à une vie passée heureuse et équilibrée, faite de bien-être et d’une joie de vivre si simple et riche à la fois.
Oui, elle ne conservait de leurs visages que ces moments pénibles, comme une scène qu’elle voyait passer et repasser indéfiniment devant ses yeux, autant clos que grand ouverts, pages d’un livre qui ne veut se refermer, gravées à jamais dans son esprit.
Ainsi, le temps faisait son office, occultant peu à peu souvenirs, odeurs, mémoire des moments passés, sans cependant parvenir à toucher à cet instant tragique sans cesse rappelé à elle lorsqu’elle en croise une scène similaire.
Bien sur, les cauchemars incontrôlés des premiers temps s’étaient quelque peu dissipés, atténués, lui laissant plus de repos et de répit avec les années. Mais il lui arrivait encore bien des moments où elle se réveillait en sueur, été comme hiver, dans un gémissement d’agonie, alors que sans prévenir, la plus grande tragédie de sa vie se rappelait durement à ses bons souvenirs.
Aujourd’hui encore, il lui suffisait de fermer les yeux pour les revoir. Était-ce normal qu’elle cherche ainsi ces visages tant aimés et chéris sachant pertinemment qu’avec leur éphémère réconfort, elle ne pourrait que voir à nouveau leur fin ?
Elle ne pouvait, n’arrivait, à tourner cette page tragique. Au début, elle le subissait, mais avec le temps, elle était parvenue à la conclusion qu’elle empêchait elle-même la fermeture de ce chapitre de son histoire. Car en acceptant, en laissant filer ces souvenirs aussi durs qu’ils puissent être, elle se devrait de dire également adieu aux visages et aux derniers souvenirs intacts des siens. C’était une présence morbide et déchirante, mais une présence malgré tout, qui au final, lui évitait une solitude trop lourde à supporter pour une enfant de son âge.
Alors, lorsqu’elle n’arrivait plus à vivre ainsi, lorsqu’elle ne supportait plus de n’avoir plus rien ni personne, elle se trouvait un coin reculé et venait se poser, se blottissait entre ses propres bras, cherchant sa propre chaleur dont elle serait bientôt en manque. Et là, elle fermait les yeux déjà presque au bord des larmes.
Elle les revoyait alors, par cette fin d’hiver, ce printemps annoncé. Il faisait beau, mais bien froid aussi. L’hiver avait été rude très certainement, et il s’agissait de leur toute première descente vers la vallée afin de trouver vivres et autres marchandises maintenant épuisées. Tout le monde était rayonnant. Ce voyage qu’elle savait habituel était toujours synonyme de réjouissance.
Du haut de ses six hivers, elle tenait dans ses bras sa jeune sœur. Il s’agissait probablement de sa première grande sortie ainsi, elle ne se souvenait plus exactement. Elle se souvenait simplement de sa chaleur réconfortante alors qu’elle la tenait prudemment contre elle. Près d’elles, étaient leurs parents. Son père robuste, le visage marqué la froideur sans doute toute particulière de cette saison passée, sa tunique de peaux et fourrures protégeant bien du froid, ses cheveux en bataille comme ce devait sans doute être tout le temps le cas. Sa mère au visage fatigué mais visiblement ravie de cette sortie, conservant un œil sur elles et offrant un sourire chaleureux lorsque leurs regards se croisaient.
Oui, une magnifique journée de printemps. Magnifique… Jusqu’à…
Elle ne savait pas pourquoi, ni réellement comment. Elle était assise dans la barque avec le reste de la famille. Le courant était fort dans la rivière, la fonte des neiges qui avait permis de libérer les chemins d’accès au village de la vallée la rendait turbulente, sans doute un peu trop… Elle ne se souvenait que du rire de sa sœur alors qu’elle l’embêtait un peu, puis d’une violente secousse qui les propulsa, elle, sa famille et le contenu de la barque dans l’eau glaciale. Elle en fut saisie, bloquant son cri au fond de sa gorge, elle cherchait à se débattre, à ce défaire de cet élément qu’elle aimait bien pourtant, mais qui l’entraînait irrémédiablement par le fond. La rivière déchaînée la bringuebalait en tous sens, la chahutant sans répit. Elle était transie de froid, de terreur, n’arrivant à appeler ou crier de désespoir que de rares fois alors qu’elle parvenait par miracle à remonter à la surface, retrouvant l’air, avant de se faire à nouveau happer. Elle percevait son nom crié par moment dans le tumulte incessant de l’eau grondante et hurlante à ses oreilles. Elle n’avait plus sa sœur entre ses bras, l’ayant perdue dès les premiers instants, alors qu’elle se débattait pour survivre, pour remonter, l’ayant condamnée à sombrer par le fond. Cette lutte avait semblé durer des heures comme quelques instants, tout se mélangeait, cette pressions sur ses poumons, cette brûlure du froid glacial sur sa peau, cette aveuglement, cette asphyxie, cette noyade partielle, puis les ténèbres, inexorables.
Elle ne savait pourquoi, elle ne savait comment, elle se réveilla sur une berge inconnue, paralysée par la peur, la terreur, le froid.
Des bras la portaient, des voix murmuraient ou criaient, elle ne savait le dire. Elle ne sentait plus rien, ne voyait plus rien, ne comprenait plus rien. Elle savait simplement qu’il ne s’agissait pas de ses parents, qu’elle n’entendait pas pleurer ou crier sa sœur comme elle savait si bien le faire quand quelque chose n’allait pas.
La période qui suivit fut une autre histoire, une autre page qui elle-même avait déjà été tournée. Comme ce qu’il s’était passé avant, les souvenirs sont confus, étiolés. Elle ne se souvenait que d’une longue période de convalescence, de personnes sans doute gentilles et agréables, mais que son apathie face à l’expérience traumatisante qu’elle avait vécue n’avait pas permis de les fixer dans ses souvenir ou de les découvrir davantage. Les seuls moments d’actions ou de réactions avaient été lorsque la vision de ce cauchemar revenait la frapper de plein fouet, et que ses parents et sa sœur, mourants et agonisants, venaient la hanter dans ses rêves ou ses hallucinations éveillées.
Elle partit finalement un jour, persuadée de pouvoir les retrouver, que si elle était là, eux aussi devaient bien être quelque part, qu’ils devaient la chercher désespérément. Elle ne pouvait rester sans eux.
Mais approchant de la rivière qui devait probablement être celle qui les avait engloutis, elle resta figée, tétanisée, incapable de faire un pas de plus vers elle. Ce fut dans un cri de désespoir qu’elle partît à toutes jambes le plus loin possible de cette eau qui lui avait tout enlevé, ne laissant qu’un gouffre béant de solitude et de douleur.
Les années qui suivirent ne furent pas des plus glorieuses. Elle n’avait réussi à retourner chez elle, ne pouvant ou ne voulant, ne sachant plus exactement. Elle se souvient seulement de cette détresse qu’elle dût finalement refouler si elle voulait survivre. Pourquoi ? Elle ne savait pas. Elle savait juste qu’elle avait faim donc qu’elle devait manger, qu’elle avait soif donc qu’elle devait boire, qu’elle avait froid donc qu’elle devait trouver un refuge. Sans attaches, sans ressources, la rue devint son nouveau foyer. Elle resta dans les terres du Nord un certain temps, puis découvrit les passeuses, et leurs capacités de faire voyager. Elle commença alors à vagabonder, découvrant des lieux, des climats plus propices, d’autres plus dangereux, apprenant vite pour sa propre survie.
Avec le temps, certaines cicatrices s’estompèrent, mais restèrent bien présentes.
Plusieurs fois elle faillit trouver la mort, par accident, par maladresse, par un acte du destin, mais chaque fois, elle parvint à s’en sortir, à trouver de nouvelles combines, de nouvelles façons d’avancer, et de survivre, jour après jour, sur ces terres qui étaient les siennes dorénavant, non plus celles du Nord, mais simplement celles d’Elmoraden. Elle avançait. Elle ne savait pas pourquoi, pour qui, mais elle avançait, car ainsi était la vie, et que même si la mort pouvait lui paraître parfois bien réconfortante, elle n’avait pas le courage de franchir le pas, de s’enfoncer dans cette eau aux glacials et cadavériques reflets.
Il n’en était rien cependant pour ce petit hameau sans grande histoire ni réelle prétention, la vie y était rude, mais riche en expériences et agréable d’existence.
Proche d’un lac et de quelques rivières poissonneuses, aux abords d’un bois où vivait une population de cervidés et grands fauves, la région subsistait principalement de son exploitation du bois, et de quelques mines à proximité. La neige était présente presque tout au long de l’année, bloquant régulièrement l’accès à la vallée, mais qu’importe, chacun y trouvait son plaisir, son ressourcement, ou sa raison de vivre.
C’est ici, dans ce hameau dont le nom n’a plus de réelle importance en ce jour, que vivait une famille parmi quelques autres. Les souvenirs en étaient diffus, tellement diffus en ces jours. Anaelle n’arrivait plus à se souvenir correctement, ne sachant plus si les images fugitives venaient d’expériences réelles ou de désirs ardemment recherchés. De ses parents, de sa petite sœur, encore nourrisson, elle n’en conservait que de vagues images en dehors de ce fameux jour. Elle ne conservait qu’une intense sensation de manque, due à une vie passée heureuse et équilibrée, faite de bien-être et d’une joie de vivre si simple et riche à la fois.
Oui, elle ne conservait de leurs visages que ces moments pénibles, comme une scène qu’elle voyait passer et repasser indéfiniment devant ses yeux, autant clos que grand ouverts, pages d’un livre qui ne veut se refermer, gravées à jamais dans son esprit.
Ainsi, le temps faisait son office, occultant peu à peu souvenirs, odeurs, mémoire des moments passés, sans cependant parvenir à toucher à cet instant tragique sans cesse rappelé à elle lorsqu’elle en croise une scène similaire.
Bien sur, les cauchemars incontrôlés des premiers temps s’étaient quelque peu dissipés, atténués, lui laissant plus de repos et de répit avec les années. Mais il lui arrivait encore bien des moments où elle se réveillait en sueur, été comme hiver, dans un gémissement d’agonie, alors que sans prévenir, la plus grande tragédie de sa vie se rappelait durement à ses bons souvenirs.
Aujourd’hui encore, il lui suffisait de fermer les yeux pour les revoir. Était-ce normal qu’elle cherche ainsi ces visages tant aimés et chéris sachant pertinemment qu’avec leur éphémère réconfort, elle ne pourrait que voir à nouveau leur fin ?
Elle ne pouvait, n’arrivait, à tourner cette page tragique. Au début, elle le subissait, mais avec le temps, elle était parvenue à la conclusion qu’elle empêchait elle-même la fermeture de ce chapitre de son histoire. Car en acceptant, en laissant filer ces souvenirs aussi durs qu’ils puissent être, elle se devrait de dire également adieu aux visages et aux derniers souvenirs intacts des siens. C’était une présence morbide et déchirante, mais une présence malgré tout, qui au final, lui évitait une solitude trop lourde à supporter pour une enfant de son âge.
Alors, lorsqu’elle n’arrivait plus à vivre ainsi, lorsqu’elle ne supportait plus de n’avoir plus rien ni personne, elle se trouvait un coin reculé et venait se poser, se blottissait entre ses propres bras, cherchant sa propre chaleur dont elle serait bientôt en manque. Et là, elle fermait les yeux déjà presque au bord des larmes.
Elle les revoyait alors, par cette fin d’hiver, ce printemps annoncé. Il faisait beau, mais bien froid aussi. L’hiver avait été rude très certainement, et il s’agissait de leur toute première descente vers la vallée afin de trouver vivres et autres marchandises maintenant épuisées. Tout le monde était rayonnant. Ce voyage qu’elle savait habituel était toujours synonyme de réjouissance.
Du haut de ses six hivers, elle tenait dans ses bras sa jeune sœur. Il s’agissait probablement de sa première grande sortie ainsi, elle ne se souvenait plus exactement. Elle se souvenait simplement de sa chaleur réconfortante alors qu’elle la tenait prudemment contre elle. Près d’elles, étaient leurs parents. Son père robuste, le visage marqué la froideur sans doute toute particulière de cette saison passée, sa tunique de peaux et fourrures protégeant bien du froid, ses cheveux en bataille comme ce devait sans doute être tout le temps le cas. Sa mère au visage fatigué mais visiblement ravie de cette sortie, conservant un œil sur elles et offrant un sourire chaleureux lorsque leurs regards se croisaient.
Oui, une magnifique journée de printemps. Magnifique… Jusqu’à…
Elle ne savait pas pourquoi, ni réellement comment. Elle était assise dans la barque avec le reste de la famille. Le courant était fort dans la rivière, la fonte des neiges qui avait permis de libérer les chemins d’accès au village de la vallée la rendait turbulente, sans doute un peu trop… Elle ne se souvenait que du rire de sa sœur alors qu’elle l’embêtait un peu, puis d’une violente secousse qui les propulsa, elle, sa famille et le contenu de la barque dans l’eau glaciale. Elle en fut saisie, bloquant son cri au fond de sa gorge, elle cherchait à se débattre, à ce défaire de cet élément qu’elle aimait bien pourtant, mais qui l’entraînait irrémédiablement par le fond. La rivière déchaînée la bringuebalait en tous sens, la chahutant sans répit. Elle était transie de froid, de terreur, n’arrivant à appeler ou crier de désespoir que de rares fois alors qu’elle parvenait par miracle à remonter à la surface, retrouvant l’air, avant de se faire à nouveau happer. Elle percevait son nom crié par moment dans le tumulte incessant de l’eau grondante et hurlante à ses oreilles. Elle n’avait plus sa sœur entre ses bras, l’ayant perdue dès les premiers instants, alors qu’elle se débattait pour survivre, pour remonter, l’ayant condamnée à sombrer par le fond. Cette lutte avait semblé durer des heures comme quelques instants, tout se mélangeait, cette pressions sur ses poumons, cette brûlure du froid glacial sur sa peau, cette aveuglement, cette asphyxie, cette noyade partielle, puis les ténèbres, inexorables.
Elle ne savait pourquoi, elle ne savait comment, elle se réveilla sur une berge inconnue, paralysée par la peur, la terreur, le froid.
Des bras la portaient, des voix murmuraient ou criaient, elle ne savait le dire. Elle ne sentait plus rien, ne voyait plus rien, ne comprenait plus rien. Elle savait simplement qu’il ne s’agissait pas de ses parents, qu’elle n’entendait pas pleurer ou crier sa sœur comme elle savait si bien le faire quand quelque chose n’allait pas.
La période qui suivit fut une autre histoire, une autre page qui elle-même avait déjà été tournée. Comme ce qu’il s’était passé avant, les souvenirs sont confus, étiolés. Elle ne se souvenait que d’une longue période de convalescence, de personnes sans doute gentilles et agréables, mais que son apathie face à l’expérience traumatisante qu’elle avait vécue n’avait pas permis de les fixer dans ses souvenir ou de les découvrir davantage. Les seuls moments d’actions ou de réactions avaient été lorsque la vision de ce cauchemar revenait la frapper de plein fouet, et que ses parents et sa sœur, mourants et agonisants, venaient la hanter dans ses rêves ou ses hallucinations éveillées.
Elle partit finalement un jour, persuadée de pouvoir les retrouver, que si elle était là, eux aussi devaient bien être quelque part, qu’ils devaient la chercher désespérément. Elle ne pouvait rester sans eux.
Mais approchant de la rivière qui devait probablement être celle qui les avait engloutis, elle resta figée, tétanisée, incapable de faire un pas de plus vers elle. Ce fut dans un cri de désespoir qu’elle partît à toutes jambes le plus loin possible de cette eau qui lui avait tout enlevé, ne laissant qu’un gouffre béant de solitude et de douleur.
Les années qui suivirent ne furent pas des plus glorieuses. Elle n’avait réussi à retourner chez elle, ne pouvant ou ne voulant, ne sachant plus exactement. Elle se souvient seulement de cette détresse qu’elle dût finalement refouler si elle voulait survivre. Pourquoi ? Elle ne savait pas. Elle savait juste qu’elle avait faim donc qu’elle devait manger, qu’elle avait soif donc qu’elle devait boire, qu’elle avait froid donc qu’elle devait trouver un refuge. Sans attaches, sans ressources, la rue devint son nouveau foyer. Elle resta dans les terres du Nord un certain temps, puis découvrit les passeuses, et leurs capacités de faire voyager. Elle commença alors à vagabonder, découvrant des lieux, des climats plus propices, d’autres plus dangereux, apprenant vite pour sa propre survie.
Avec le temps, certaines cicatrices s’estompèrent, mais restèrent bien présentes.
Plusieurs fois elle faillit trouver la mort, par accident, par maladresse, par un acte du destin, mais chaque fois, elle parvint à s’en sortir, à trouver de nouvelles combines, de nouvelles façons d’avancer, et de survivre, jour après jour, sur ces terres qui étaient les siennes dorénavant, non plus celles du Nord, mais simplement celles d’Elmoraden. Elle avançait. Elle ne savait pas pourquoi, pour qui, mais elle avançait, car ainsi était la vie, et que même si la mort pouvait lui paraître parfois bien réconfortante, elle n’avait pas le courage de franchir le pas, de s’enfoncer dans cette eau aux glacials et cadavériques reflets.