[bgvampire] Syna Delorn

BGs ne répondant pas à nos critères ou abandonnés dès leur création

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Salyth
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[bgvampire] Syna Delorn

Message par Salyth » mer. 18 août 2010 à 07h45

Nom complet : Syna Delorn

Age : 19 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Classes : Archimage
Croyances : Aucune
Langues parlées : Commune, bases Elfe Noire

Descriptions (physique/morale) : Une jeune humaine d'un mètre soixante-dix environ, ses cheveux châtains sont laissés libres, lui retombant sur les joues comme une plume effleure le sol avant de toucher terre. Son visage est fin, et son teint diaphane contraste avec le vert émeraude de ses iris. De corpulence fine, sa musculature est apparente sans être vraiment efficace.

Autres (particularités) : Elle arbore un tatouage à l'omoplate droit, une croix d'Einhasad qu'elle cache le plus possible, et qui semble la faire souffrir constamment.

Prologue en soliloque,


Il existe en ce monde des êtres qui sont à leurs places, et tout pour eux concorde dans la voie qu'ils ont choisi pour eux même, sans qu'aucune ombre ne viennent briser les rêves qu'ils mettent en place sur des décennies et parfois plus. Que le crédo qu'ils servent soit lumineux ou non, qu'ils tuent ou fassent vivre, ils choisissent; en cela ils sont libre et égaux. Voilà ce qu'est la vraie liberté, qui ne consiste pas juste en le fait de ne pas être enchainée; car être enchainé est bien futile par rapport au choix. Même dans ce cas encore, la liberté est totale, car l'esprit lui-même n'est pas touché. Cependant on peut concevoir des chaines pour l'esprit. Elles sont bien plus terribles et à craindre que les autres, que les coups, que le sang et l'épée ou que la mort elle-même aussi violente soit-elle. C'est bien ça alors, il existe des gens qui sont mon inverse ? Certainement. Pourquoi alors suis-je autant éloignée de ma vraie nature ? Et pourquoi me le reproche-t-on autant ? Je ne suis pourtant pas mauvaise au point de mériter pareil traitement, et n'est jamais réellement attenté à aucune vie ayant de la valeur... C'est incompréhensible, déjà sans eux ma peine et mon fardeau étaient tels que j'aurais pu me donner légitimement la mort, de mon propre fait. Quel intérêt de refuser pour me tenir prisonnière ? C'est qu'ils doivent être plus mauvais que moi encore, pour me priver de la liberté morale et physique. Alors leurs vies ne valent rien, ou moins que la mienne. Oui, c'est cela...

I Le Chaos n'est qu'un des chemins possibles,

Cette malheureuse d'une vingtaine d'années était alors dans les cachots d'un monastère éloigné de toute civilisation, souffrant sa peine à chaque seconde, autant de temps que ses bourreaux la laissait respirer l'air moisi du souterrain. A en juger des innombrables rayures sur le mur de l'aile droite de la cellule, ce devait bien faire neuf mois déjà. Neuf mois passés sous terre... neuf de trop. Syna, dans son complet désespoir, pleurait. Que faire de mieux dans son cas ? Elle méditait tout le jour durant, du moins elle supposait le jour, car les passages étaient plus fréquents mais aucun rayon ne lui était parvenu depuis bien longtemps, et se vidait de ses larmes quand Shilen amenait avec elle l'astre de nuit. Elle avait fini par ne plus s'entendre penser, à force de cohabiter avec son esprit et l'inexorable silence des alentours, alors avait-elle décidé de parler à haute voix. Elle ne croyait pas en une autre personnalité, seulement elle pensait tout haut. Cela lui valut plus qu'auparavant une réputation de folle parmi les croyants et les moines, aussi était-elle ici, enfermée dans les geôles les poignets rougis par les chaines de métal trop serrées sur sa peau fragilisée par la fatigue et la faim. Son teint naturellement diaphane avait tourné au blanc cadavérique, et ses pommettes anciennement rosies avaient laissé place à des creux doublés de cernes noirâtres abominables. La seule preuve tangible de sa vie était qu'elle marmonnait des phrases souvent inaudibles de qui l'écoutait de loin, et qu'elle devait subvenir à ses besoins les plus primaires. La crasse des cachots arrange rarement les prisonniers pour les mettre à leurs avantages, et le soleil, grand absent de son terrible emprisonnement, n'était nullement là pour la bercer de sa lumière bienfaitrice comme il avait pu le faire. Seule la nuit et l'ombre veillaient sur elle, et c'est l'unique réconfort que Syna eut jamais, ce qui fit qu'elle ne se laissa pas mourir de faim totalement.
-Voudriez-vous, frère Jacob, aller nourrir la prisonnière s'il vous plait ? Cela fait aisément deux jours qu'elle n'a ni bu ni mangé, et Einhasad, vous le savez, déplore la torture sur les égarés.
-Mais, enfin... Je l'ai fait il y a quatre jours et...
-Je suis au courant, mon frère, après vous ce fut le tour de Frère Theren, cependant elle doit être nourrie sous peine de nous attirer le courroux de notre Bien Aimée. Les autres en ont trop peur, vous le savez n'est-ce pas ? Vous êtes deux à vraiment résister à cet attrait maléfique. Aussi je préfère vous faire confiance sur ce point.
-B...Bien. J'y vais de ce pas. Se dirigeant vers les cuisines, le moine s'empara d'un morceau de pain rassi, de quelques abats et d'une carafe d'eau, puis s'en alla ainsi chargé vers la porte en face de lui. Il traversa la grande salle, puis la bibliothèque, l'aile nord sous les voutes en berceau, et s'arrêta enfin devant une immense pièce de bois massif, dans laquelle se trouvait, à hauteur d'homme, une serrure dorée. Nerveusement il détacha la clé de son cou, l'enfonça du plus doucement qu'il le pu dans l'orifice de métal, comme s'il ne devait faire aucun bruit sous peine de réveiller mille démons. Il s'engouffra dans le large escalier parsemé de torches, son visage se crispant de respirer l'odeur d'enfermement et de pré-décomposition des corps. Décidément, ce n'était pas son jour, et cette impression allait se confirmer très bientôt. Le claquement de ses pas sur les pierres blanches du sol résonnait déjà aux oreilles de Syna, laquelle était attentive à sa venue depuis une bonne heure. Frère Jacob arriva quelques minutes plus tard devant la prison de la pauvrette après que le geôlier lui eut ouvert. Ils furent alors seuls, lui et elle, elle et sa peine, lui et sa foi. Un combat venait de commencer, les prémices de sa mort se faisaient ressentir alors même qu'il avait écarté la large grille qui les séparait. Un parfum de connu, comme si la scène avait déjà été jouée, et qu'on la repassait aux yeux des personnages pour qu'ils comprennent leurs funestes fins. Il n'osait pas parler, il la contemplait plutôt, dans sa misère complète et dans le plus simple appareil ou presque. Il déposa l'eau, le pain et la viande à ses pieds, mais la martyr ne pouvait faire le moindre geste, enchainée au mur par les poignets et les chevilles, de sorte à ce qu'elle touche le sol sans ne pouvoir faire aucun mouvement. Il ne trouva rien de mieux à faire que de prier. Une prière particulière, que ceux de son ordre appelaient « Rédemption du mal aux heures sombres ». Une prière, il est inutile de le préciser, qu'on ne prononçait que peu.
O Déesse toute puissante, toi qui règne en maitresse absolue,
Entends la prière d'un pieux, qui dans les ténèbres est nu,
Je n'implore ni ange ni lumière ni salut,
Mais prend cette pauvre, qui jamais en toi n'a cru.

O Déesse toute puissante, toi qui dirige l'esprit criminel,
Entends la prière d'un pieux, qui désire qu'une âme trouve le ciel,
L'égarée mérite lumière autant que le moine de naissance,
Accorde lui ta grâce et offre lui l'éternelle chance.

O Déesse...

Ainsi répéta-t-il cela trois fois, alors que son interlocutrice secondaire, quant à elle, affichait un sourire amusé. Elle ne rétorqua rien cependant, se contentant d'un petit rictus de temps à autre. Ta déesse n'est pas la mienne, semblait-elle lui crier, cesses donc tes jérémiades tu es ridicule. Ceci fait, le saint homme, les yeux vacillant de gauche à droite, hésitait. Devait-il l'aider du plus qu'il le pouvait ? Après tout ce n'était pas de sa faute, elle n'avait rien fait. Elle était une femme normale, noircie par le chaos. S'il fallait en vouloir à quelqu'un ce n'était nullement à cette malheureuse, il est vrai. Alors il se munit du petit sceau métallique qui se trouvait non loin et du chiffon au dedans, puis s'approcha de la damnée. Lui passant de l'eau sur le visage pour enlever la poussière et la saleté de son front et ses joues, il lui marmonnait des paroles se voulant rassurantes. De pieuses paroles, évidemment, mais cette fois la concernée y était plus réceptive. Ses pupilles, dilatées, fixaient le moine dans une transe divine, tellement que ce dernier recula, puis elle prononça quelques mots dans une langue que le moine ne semblait connaitre. Que...Que se passe-t-il ?! Le Démon c'est ça ? Einhasad... Balbutia-t-elle timidement sur un ton doux. Il lui ôta immédiatement ses chaines. Effectivement, si il se trouvait que sa vision était bien celle de la Déesse, lui mettre des chaines serait une insulte au culte; de plus elle semblait s'être calmée. Hagarde, elle contemplait ses mains blessées, son corps presque nu et touchait ses cheveux emmêles. Elle s'avança ensuite, une main devant elle comme si elle allait lui montrer quelque chose. L'autre tourna la tête vers le mur quand elle fut assez proche de lui pour qu'il suive la direction de sa main... Son excitation était à son apogée, alors qu'il croyait être proche de l'illumination, de vision sainte ou qui sait, de canonisation ? Ses tâches ingrates auront payées, finalement. Payer oui, c'est bien cela.

II Âme damnée n'est pas charitable,

Elle avait grandi dans une humble maisonnée, deuxième d'une fratrie de cinq enfants, elle plus effacée que ses frères et sœurs. Certes possédait-elle un caractère, plutôt serviable et calme avec ce qu'il faut d'esprit quand on a 12 ans, mais elle parlait peu. Ses parents, de modestes marchands, n'avait ni le temps ni l'envie de perdre que ce soit salive ou patience à la faire changer, aussi resta-t-elle introvertie. Cela ne dérangeait personne. Un bref résumé de son existence jusqu'à ce fameux jours de la saison des neiges serait : Sans intérêt. Tout se préparait pourtant à changer et un parfum de chaos embaumait déjà l'air, au milieu des flocons qui tombaient sur Schuttgart. Au crépuscule de ce fameux jour, alors que tous dormaient repus d'un copieux repas, Syna se réveilla en sursaut, comme sortant d'un cauchemar, et marcha à pas feutrés vers la porte qui menait au balcon de la chambre commune. Le froid empoigna ses poumons fragiles; elle toussa. Puis, levant la tête vers le croissant de lune qui la baignait dans un clair-obscur digne d'un tableau baroque, ses mains se crispèrent sur la rambarde. Ce qu'elle vit ? Rien. Par contre ce qu'elle avait ressenti la terrifia. Ce fut comme un flash, plusieurs à vrai dire, qui lui montraient un esprit noir et mauvais; ses yeux jaunes étaient d'une profondeur et d'une beauté insondables, pareils à deux tourbillons de sable qui entrainaient la petite vers d'innommables pensées. Alors appréhenda-t-elle la mort, la souffrance, le chaos. Elle n'avait que douze ans. Pourquoi un démon choisit-il une si jeune âme ? Pour sa pureté et son innocence qui sont facilement malléables. Ce qui signifiait deux choses : la première, que le démon était faible, la deuxième que Syna venait de changer à jamais, en mal. Par la suite, les visions se multiplièrent. Elle se cachait, quand elle le pouvait, mais ces terreurs ne purent être tues toujours, au point que personne n'en remarque rien. Alors ce qui devait arriver se produisit, et elle tomba évanouie à la suite d'un cauchemar éveillée, devant son père. Ce dernier dans l'incompréhension la plus totale, la battue et l'enferma à l'écurie. Elle y passa la journée entière, et quand vint le soir, tapie dans la paille, cet étrange être immatériel retourna la visiter. Elle dormait, profondément, d'un sommeil lourd et inébranlable, quand elle aperçut sortant d'un rêve celui qui la rendait folle.

-Ça y est, nous y sommes... Commença-t-il d'une voix extraordinairement grave et calme.
-Où ? Rétorqua-t-elle naïvement. Où sommes-nous ?
-A l'aube de grandes choses, à l'aube de notre naissance, à tout les deux.
-Vous n'êtes pas né ? Et moi non plus ?
-En effet, pas encore... Mais cela se fera cette nuit. Le veux-tu ?
-Je n'en sais rien, qu'est ce que cela changera ?
-Tout, en mieux, beaucoup mieux. Imagine toutes les merveilles que tu puisses un jour désirer, je te les offrirai toutes en retour. Promis-t-il d'une tessiture basse-taille, laquelle avait enfermée la petite dans un linceul bleu nuit.
-En...Retour ?
-Oui, tu dois d'abord accepter notre contrat. Prête-moi ton corps, permet moi de le partager avec toi, et en échange je te donne tout.
-Ais-je le choix ?
-Non...
Sur cette négation elle se réveilla, en sueur, l'agitation avait du être importante. Elle était couverte de paille, plaquée contre la cloison de bois qui fermait l'écurie, haletante. Elle se rappelait se rêve qu'elle venait de faire, était-ce réel ? Elle n'en savait rien. Son père entra quelques secondes après, avait-elle crié ? Il était pétrifié. Sa fille, sa tendre et chère progéniture était habitée par le mal. Comment le savait-il ? Elle avait les yeux bleus, un bleu azur parfait, ils étaient désormais verts. L'homme avait vite fait le rapprochement; les crises, la transe, le changement de couleur de l'iris... Il n'était ni prêtre ni exorciste, mais en tant que croyant, il en savait assez pour tirer cette conclusion. C'est de cette découverte que Syna fut envoyée devant une assemblée de moines d'un ordre retiré, et qu'elle fut par la suite jugée possédée par un démon mineur nommé Ka'ar, selon les dires du démon lui-même. Il servait apparemment une créature du mal beaucoup plus puissante, un esprit qu’il ne valait mieux pas déranger, et aspirait plus que tout à satisfaire son maitre, s'emparant alors d'un corps innocent pour mettre à bien ses sombres desseins. Il avait fait preuve de sa détermination, de ses pouvoirs et de son emprise sur Syna, avait enflammé la robe d'un moine en assurant qu'elle était sienne. On décida de l'enfermer dans le souterrain du monastère en attendant une solution. L'exorcisme ne donnait rien, car bien que le démon souffrait, le corps de la petite ne tenait pas autant que celui de son cohabitant et menaçait de se détruire quand le démon perdait trop de force. Ils étaient bien liés. Comme les dirigeants religieux ne voulaient pas la laisser aux ténèbres entièrement, elle reçut une éducation religieuse poussée, et on lui inculqua les prières à Einhasad, les valeurs de l'Église, le bien et le mal, la vie en communauté, la politesse, la foi... Cependant chaque leçon était contredite le soir même par ce fameux Ka'ar, qui ne lâchait pas l'esprit de son hôte, aussi suivit-elle la voix basse-taille de son allié, plutôt que celles de ceux qui la battait pour lui faire réciter des paroles qu’elle ne comprenait pas. Elle alterna ainsi vie pieuse et cachot lorsque ses crises, en réalité part du contrat, se faisaient trop fortes, mais là... Elle semblait ne plus pouvoir se calmer. Comme si Ka'ar avait pris l'entier contrôle et qu'il déversait sa haine sur le monde du plus qu'il le pouvait. Il tua un moine, ce jour-ci, enflammant les manuscrits qu'il tenait. Le feu se propagea à la toge du malheureux, puis à sa peau. On enferma Syna... Cela fait maintenant neuf mois qu'elle n'a vu le jour, et qu'elle mange juste assez pour ne pas mourir.

Soudain, dans l'obscurité la plus totale et le silence le plus frappant, une porte claqua. Elle savait qu'on venait pour elle, car elle sentait d'ici que les autres détenus étaient morts depuis au moins quelques jours. Des prisonniers, comme elle, accusés de possession, de cultisme, d'offrandes noires. La lumière de la lampe à huile l'éblouit durant de longues minutes, si bien qu'elle ne put voir de qui il s'agissait avant que ce dernier ne se mette à prier. Ah oui, elle savait maintenant. C'était ce moine qui la dévorait du regard en lui apportant de quoi se nourrir, celui-là même dont elle espérait la visite pour mettre à bien son projet.

III L'opportunisme est une vertu,

Projet des plus travaillés entre deux méditations noires, tuant le temps à défaut de mourir, elle avait eu matière à prévoir chaque geste qu'elle ferait, et à quel moment. Elle vivait ici depuis toute petite, à vrai dire, alors connaissait-elle chaque occupant, leurs trajets habituels, leurs caractères... Celui-là était un pervers refoulé, qui si il n'était pas au monastère finirait en maison close entouré de sombres créatures idylliques. Cela venait de lui servir, car alors qu'elle jouait la sainte, l'autre contemplait son corps, et ne s'occupait de rien d'autre. Au moindre faux pas, à la moindre appréhension de sa part, je suis morte, s'était-elle dit la nuit d'avant.

-Mais non voyons, ne sois pas sotte. Je ne laisserais pas faire ça.
-Je ne veux pas vous contrarier mais, si on m'enfonce une dague dans le cœur, que vous le vouliez ou non, je mourrai.
-Et moi non... Alors tente donc, je suis fatigué de cette prison. Celle de ton esprit me suffit amplement, bien que je ne sois pas encore trop à l'étroit.
-Ne pouvez-vous rien pour moi ?
-Je te l'ai expliqué maintes fois déjà, physiquement je ne peux rien, ni manipuler ton corps pour que sa force augmente, ni celui d'un autre pour qu'elle baisse. Tout ce que je peux faire, c'est essayer de faire jouer la chance en ta faveur, mais ce n'est pas chose aisée et c'est tout à fait aléatoire. Si je tente de modifier ton destin, il se peut que je te tue moi-même, ou bien que je te fasse réussir. Comme je te l'ai dit, je veux que tu réussisses.
-Parfait. Morte ou non, cela ne change rien pour personne, c'est bien ça ? On m'a trop longtemps privé de ma liberté, soit je sors, soit je meurs. Dans les deux cas j'y gagne.
-Qu'il en soit ainsi.

Ka'ar, depuis qu'il l'avait possédé cette fameuse nuit dans l'écurie familiale, avait plus ou moins tenu sa promesse, en ce qu'il avait tout fait pour contenter Syna tant que ses volontés n'allaient pas contre les règles démoniaques ni contre son intérêt personnel. Cela laissait, il faut avouer, peu de marge, mais à douze ans la pauvrette n'en avait pas conscience. Elle n'en eut de toute façon pas le choix. Qu'elle existence aurait-elle eut, si jamais cette rencontre forcée ne s'était pas déroulée ? Certainement minable, banale, elle qui n'avait aucun talent particulier, ni aucune volonté hors du commun. Maintenant elle était sur le point de se libérer, maitrisait quelques bases d'alchimie, dont les formules lui avaient été murmurées par son allié noir, savait à peu près faire apparaître une flamme dans le creux de sa main, ce qui la promettait à un pouvoir intéressant, et s'était forgée une détermination extraordinaire. Déterminée comme jamais, justement, elle joua la sainte devant ce fameux prêtre, et une fois détachée, elle eut un mal terrible à se retenir de rire franchement. Le dernier obstacle vers sa rédemption noire venait de se tuer lui-même. N'était-ce pas là la volonté de ce pauvre homme, l'aider ? Il l'avait fait à un point qu'il ne soupçonnait pas. En cela elle lui était reconnaissante. Dès qu'il eut tourné la tête, d'un mouvement leste elle empoigna la dague qu'il avait à la ceinture, le mis en joug, la lame contre sa gorge. Le sentiment de la respiration paniquée, le pou qui accélérait jusqu'à se faire entendre en manquant d'exploser la cage thoracique du pieux, les yeux marqués d'une surprise et d'une incompréhension totale, elle adorait cela, et entendait Ka'ar rire de bon cœur. Il avait réussi, sept ans auront suffi à lui apprendre le goût de la mort et ses rituels. Le chaos avait germé en elle, c'était devenu sa vraie nature. Elle existait désormais, et était libre de choisir de tuer ou non, de se tuer ou non... Tout ce dont elle avait rêvé, elle venait de l'obtenir, en plaquant cette dague sur la chair de son sauveur. Elle comprenait désormais ce que le démon lui avait offert. Un don, un don noir dont peu jouissent... Il tomba dans un raclement de gorge équerrant, et termina sa morne vie dans le sang qu'il perdait, là, au font de cette geôle, en ayant voulu aider une innocente.

Le plus dur était fait, il ne lui restait qu'à éviter les rondes des moines et les trajets vers la salle des prières. Elle attendit d'ailleurs que le soleil se couche totalement, comme le monastère entier se devait de délivrer à leur déesse la plus importante prière de la journée. Seule dans la bibliothèque, elle entendait de là les chants sacrés qui avaient, eux aussi, participé à son évasion. Était-ce ça le chaos ? Se demandait-elle, faire le mal en utilisant le bien à son avantage, de sorte que tout soit mélangé dans un tout innommable en éternel changement ? Elle supposa que oui, comme Ka'ar ricanait quand elle formula dans sa tête cette définition. Elle passa aux cuisines, voler ce qu'elle pouvait de nourriture et d'eau pour le voyage, bien qu'elle ne savait strictement pas où elle se situait, puis pris le chemin des méandres rocheux qui la mèneraient à la liberté totale.

IV Naissance, Vie, Renaissance...

Marchant tel un erre dans les rues vides de Schuttgart, qu'elle avait peiné à rejoindre après un long périple solitaire, Syna songeait à son futur. Tout lui était possible, et l'anonymat dont elle bénéficiait ici lui était d'un réconfort total. Elle surprit même un enfant lui sourire, naïf comme elle l'avait été, lui assurant que sa nature possédée ne pouvait se sentir au premier abord. Parfait, tout se déroulait comme prévu.
-Voici donc que que nous sommes libres, ma douce enfant, comme promis.
-Je...vous l'accorde, vous ne m'avez point abusée sur ce point, ni sur aucun autre en vérité.
-Évidemment, je ne risquerai pas de compromettre la vie de ma s...protégée.
-Et maintenant ?
-Maintenant nous allons voir si la chance est toujours de ton coté.

Démon manipulateur et malsain, créature impie sans pitié, Ka'ar avait encore une fois tenté de modifier les pas de sa servante. Il lui fallait, tout comme pour Syna, écouter son maitre, et entamer de suite les préparations de l'acte. Ne rien dire, rester calme et patient; elle devait avoir confiance, comme depuis cette nuit là. Le chaos est bien le changement plus que le noir complet, ce n'est ni le vide ni la mort, mais plutôt l'absence totale de norme, de règle, un monde où les constantes sont bannies. Il prenait bel et bien un risque en jouant consciemment avec la vie de Syna, injonction non négociable de sa nature démoniaque. Qu'allait-il se passer pour elle, dans son esprit vagabond et excité poussé non seulement par le désir mais aussi par l'innocence...
-Prend cette rue... Alors tout s'amorça, les rouages indomptables du destin se mirent en marche, plaquant dans le temps et l'espace ce qui allait se dérouler. Syna, qui n'appréhendait pas une seule seconde ce concept, en était resté à ses contemplations des démons de la ville. En effet, la citée qui avait attiré ses pas n'était autre que celle contrôlée par une horde de démon, dont l'existence aux yeux de la jeunette était encore bien floue. Bien sur allait-elle se renseigner sur ceux là, puisqu'ils semblaient être du même camp, mais auparavant elle avait faim, et devait prendre soin d'elle avant d'aller plus loin. La plus proche auberge fit l'affaire, et elle y mangea et dormi d'un sommeil lourd, cachant maladroitement des insomnies latentes. Alors qu'elle dormait tout se mettait en place, et Ka'ar observait, attentif au moindre détail, ce qui se tramait en elle et à l'extérieur, inquiet que son intervention soit bénéfique ou tragique à sa cause. Soudain, fracassant le silence de la pièce, une crissement de porte résonna. Comment ? Il n'avait rien vu venir ? Par quelle magie ? En tant que démon, même mineur, il savait détecter la vie quand elle approchait, et pouvait même, s'il se concentrait, déterminer la race de l'individu ! Mais là rien... Cela ne signifiait qu'une seule chose.
-Pourquoi une créature de la nuit viendrait-elle troubler le sommeil de cette jeune femme si ce n'est pour se nourrir ? De toutes les possibilités que la vie et la mort offraient voila celle dont je suis victime ! Cela m'apprendra...
-Je vois que la mortelle dont je venais me repaitre, n'est pas une simple voyageuse pauvrement vêtue et au sang chaud... De tout ce que j'avais imaginé, voila une fin des plus incongrues... Pour une initiation j'ai raté la chance de facilité.
-Enfuis toi et tue l'aubergiste, ou sa femme, ou leur chien; je n'ai que faire de tes faux états d'une âme qui n'est plus depuis longtemps. Rétorqua le démon, courroucé de la tournure que prenaient les choses.
-Si je la mords juste elle vivra, et connaitra de plus un plaisir divin en plein rêve, mais tu as peur, de fait, que je la tue ? Car si je le fais, tu seras renvoyé... Et ta mission ici prendra fin dans les tourments que le chaos t'infligera. Je trouve tout cela très complexe, pour une première fois, mais je crains que tout dans ma nouvelle vie le soit.
-Ne sois pas stupide, tu n'as aucun intérêt à ce qu'elle meurt, pas plus qu'à ce que je sois renvoyé !

Et pour le convaincre, le démon, usant de ses derniers tours, lui raconta la vie qu'avait eu jusque là l'endormie, alors que le vampire la regardait allongé dans ce lit, belle comme une femme qu'il aurait désiré de son vivant, alors que ses sentiments de mortels ne l'avait pas tout à fait abandonnés. Il écouta tout d'un seul trait, sa possession, son enfermement, ses tourments, Ka'ar ne cherchant qu'à brouiller l'esprit de la jeune chauve-souris pour qu'il s'en retourne de là où il venait. Il voulait lui faire comprendre que c'était son humaine, sa chair, son esprit que le vampire allait mordre. A la place de la peur, ce dernier la pris en pitié, et répondit après ce long récit qui dura une heure entière, tandis que la concernée était toujours loin de là :
-Elle ne méritait pas tel châtiment... Une âme qui était si pure, si banale, n'aurait pas du sombrer si tôt. Moi même j'ai été transformé à un age plus avancé, et j'ai pu du haut de ma conscience faire un point sur ce don noir qui diffère du tien. La pauvrette fut forcée, tant moralement que physiquement, à tout ce qu'elle a vécu jusque là. Cela n'est ni juste ni acceptable, et je m'en vais te le prouver. Sur ces paroles osées, le vampire la mordit, et lui prit tout son sang jusqu'à ce qu'elle décède, n'en buvant pas la dernière goute qui l'aurait privé de l'immortalité. Sous les grognements du démon, il lui fit boire son sang à présent renouvelé, et ainsi lui permit de revivre une nouvelle fois, libre à présent de tout mais n'ayant plus le choix, que de trouver un but à la vie éternelle.
Je t'offre un nouveau cadeau, qui remplacera l'ancien, il est encore plus beau mais pourtant malsain. Je m'en vais sans te connaitre et ne te reverrai jamais, mon initiation est complète et la tienne viendra très tôt. Il parait que non loin une famille de vampire, s'est installée dans un manoir de pierre, et bois le sang de ceux qui n'ont la chance, de se trouver à leurs heures loin de leurs pas sans bruits. Va les trouver et lis bien la suite de cette lettre, ce ne sont là que les règles qui coordonnent nos morts. Tu quittes le chaos pour rejoindre la nuit, alors il te faut apprendre comment y demeurer. L'eau désormais, sera ton plus grand adversaire, il ne faut ni en boire ni jamais en toucher, sous peine de se voir sur l'instant brulé. Il n'y a plus que le sang qui pourra te repaitre, car tu seras malade de la moindre grillade. Il ne faut plus aussi sortir au grand jour, sans que tes yeux ne soient d'une quelconque façon cachés. Si tu ne suis pas cette règle tu en seras aveugle, si ce n'est ton désir alors écoute moi. Je t'en ai laissé un dans le tiroir ci dessous, porte le ma douce, et marche pour nous tous.


( J'espère que la lecture n'ennuiera pas celui qui devra corriger l'ensemble. Je serai heureux de toute critique construite. )
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Re: [bgvampire] Syna Delorn

Message par Shalina » mer. 18 août 2010 à 12h37

C'est moi qui s'occupe de la correction.

J'attend de réglé l'histoire de la mort d'Elea avant de faire quoique soit.
Si les anges ont des ailes pour s'envoler loin de ce monde cruel pourquoi pas nous ?

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Re: [bgvampire] Syna Delorn

Message par Salyth » mer. 18 août 2010 à 16h17

Merci Soso <3
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Re: [bgvampire] Syna Delorn

Message par Claus » mer. 18 août 2010 à 16h50

Est-ce un rename de Eleane ?
Si tel est le cas, il faudra attendre le 28 septembre pour cela, puisque le background de ton ancien PJ a été posté le 28 juillet ― je précise, au cas où.
~
« Sang ô sang noir de mes frères, vous tachez l'innocence de mes draps, vous êtes le sueur où baigne mon angoisse, vous êtes la souffrance qui enroue ma voix. »
Spoiler:
Être Conseiller, ça a son charme ;

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Re: [bgvampire] Syna Delorn

Message par Salyth » mer. 18 août 2010 à 17h38

Vous pouvez déplacer le Post dans les récits refusés alors, j'attends pas le 28.

Merci.
Creativ' Sluts Army.

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Re: [bgvampire] Syna Delorn

Message par Claus » mer. 18 août 2010 à 17h48

Ne désires-tu pas néanmoins commencer ce personnage du départ ? Il serait dommage d'arrêter pour cela.

Shali : C'est comme si tu disais à Malice qu'il pouvait rename et qu'il devrait perdre son niveau de GB
~
« Sang ô sang noir de mes frères, vous tachez l'innocence de mes draps, vous êtes le sueur où baigne mon angoisse, vous êtes la souffrance qui enroue ma voix. »
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Être Conseiller, ça a son charme ;

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Salyth
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Re: [bgvampire] Syna Delorn

Message par Salyth » mer. 18 août 2010 à 17h48

Quitter un Archimage 81 presque en Dynasty et tout recommencer du lvl 1 ? Non merci = )
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Claus
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Re: [bgvampire] Syna Delorn

Message par Claus » mer. 18 août 2010 à 17h50

Bien, comme il te sciera… Placé en zone de récits refusés, donc.
Pour tout changement d'avis, n'hésite pas à PM Shalina.
~
« Sang ô sang noir de mes frères, vous tachez l'innocence de mes draps, vous êtes le sueur où baigne mon angoisse, vous êtes la souffrance qui enroue ma voix. »
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