[bgelfe] Nehirynn

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Stella
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[bgelfe] Nehirynn

Message par Stella » jeu. 21 avril 2011 à 23h14

Nom : Suthlien
Prénom : Nehirynn
Age : inconnu
Sexe : Femme
Race : Elfe
Classe : Soigneuse

Croyances : Eva
Langues parlées : Elfique, commun
Description physique : Elle est grande et fine, pas très musclée. Sa peau est plus bronzée que la plupart des elfes à cause des années passées à l'extérieur. Ses cheveux longs et presque blancs sont rarement attachés à part quelques mèches liées de façon sophistiquée. Ses yeux sont d'un bleu très pâle.
Autres (particularités) : Sa voix est plutôt grave pour une elfe. Et elle est parfois très souriante, transmettant sa joie à quiconque la regarde. Mais la plupart du temps, son regard reste triste.


Les gouttes d'eau virevoltent dans les airs, gracieusement. Comme des petits diamants se reflétant dans le soleil, elles illuminent le visage de l'elfe concentrée. Au départ simples gouttes, sous ses doigts agiles elles s'assemblent pour former une magnifique licorne, sculptée dans l'eau.
Ainsi, au creux du lit de la rivière, la créature prendrait presque vie si soudain, un caillou de la taille d'un poing ne l'avait pas traversée, la réduisant instantanément en fines gouttelettes. L'elfe s'essuie vivement les yeux et regarde dans la direction d'où venait la pierre. Un jeune adolescent à l'air mauvais l'observe, prêt à lancer l'autre pierre qu'il fait sauter dans sa main.
- Alors sorcière ? Encore à rêvasser avec la flotte ?
L'elfe ne répond rien, elle sait pertinemment qu'aucun argument ne sera écouté par cet abruti.
- Quand ta mère saura ça ! J'ai hâte d'entendre le sermon qu'elle te fera, ricane-t-il.
- Ce n'est pas ma mère.
- Ça, j'm'en fout ! Tu te prendras quand même une rouste ! Tu l'as mérité et tu ne peux rien y faire !
Mais le garçon se tait d'un coup et ouvre grand les yeux. Là où s'écoulait un instant plus tôt la rivière calme, se dresse à présent une langue d'eau qui file vers lui et le projette à terre. Rapidement, il sent autour de ses jambes et de son torse le liquide se durcir pour devenir finalement glace.
- Qu'est-ce que tu crois que tu vas me faire, hurle-t-il. Tu crois m'empêcher d'aller prévenir tout le monde sorcière ?! Tu crois... Pouvoir me faire peur ?
L'elfe continue à le regarder sans rien dire. Elle sait qu'elle va devoir, un moment ou l'autre, le relâcher et qu'il filera aussitôt au village, raconter son histoire à qui veut l'entendre. Elle sait qu'à cause de sa perte de patience, son châtiment n'en sera que plus grave. Mais peut-être que grâce à elle, ce petit cafard attrapera une pneumonie, le punissant de son affront, un de plus.
Elle le voit grelotter, lui lancer de multiples jurons ou essayer de se dégager de la gangue de glace, sans succès.
- Si tu arrêtais un peu de te mêler de ce qui ne te regarde pas, tu ne serais pas dans cette situation, lui dit-elle dans un murmure.
- Comme si j'avais que ça à faire ! C'est ta mère qui m'a demandé de te surveiller ! Elle était sûre que tu étais encore là à t'amuser au lieu de travailler !
Elle soupire, et secoue la tête d'un air las. Puis elle se détourne et prend le chemin du village d'un pas résolu.
- Mais attends ! Tu vas pas me laisser comme ça quand même !
- Ça va fondre. Et ça t'apprendra la patience.


Le soleil est couché depuis longtemps déjà, même si elle n'a pas de fenêtre dans sa petite chambre, la faim qui lui tenaille le ventre est un rappel des heures passées depuis son dernier repas. Le sermon ne va plus tarder et cela se confirme vite quand elle entend la clé passer dans la serrure de la porte. Elle se tasse un peu plus dans le coin de son lit quand celle-ci s'ouvre d'un coup, laissant une silhouette longue et fine se découper dans la lumière des bougies.
- Tu croyais que je t'avais oublié ?
Une vieille femme à l'air sévère et aux yeux remplis de fureur couvre en deux pas la distance qui la séparait du lit. Elle prend vivement l'elfe par le bras et la secoue comme un prunier.
- Tu croyais que tu allais passer une nuit tranquille ?
Voyant qu'elle ne répond pas, elle la relâche soudain et la repousse contre le mur.
- Non seulement, tu as encore été surprise à te divertir avec tes pouvoirs, mais en plus tu as attaqué ce pauvre Tim ! Alors que nous avions tant besoin de toi au village ! A cause de ta flemme, de nombreux malades ne sont pas soignés encore aujourd'hui !
Tu as la chance de posséder le pouvoir de soigner les pauvres gens, et toi tu le gaspilles en amusement ! Pour alléger leur souffrances, nous avons donné ta part de nourriture pour ce jour mais ne crois pas que cela ait suffit.
- J'aidais déjà tout le monde depuis l'aube...
- Et tu croyais te permettre un moment de détente ? La vie est rude ! Il n'y a pas la place au divertissement ! S'il y a encore des choses à faire alors tu DOIS les faire ! Tu n'as toujours pas compris ?
- Il y a toujours quelque chose à faire avec vous.
- Ne joue pas à l'insolente, petite idiote ! Bien sûr qu'il y a toujours à faire ! Surtout avec cette épidémie qui sévit. Et voilà qu'en plus, le pauvre Tim est malade à cause de toi ! Sache que dès les premières lueurs du jour, je ferai bien attention à ce que tu sois là à le soigner et à aider tout ceux que tu as laissé dans la misère !
- Mais à force de trop m'en demander, j'arrive à peine à lancer le moindre sort de soin !
- Comment oses-tu te plaindre ? Après tout ce que nous avons fait pour toi ! Tu me dois tout ! J'aurais pu te laisser avec tes parents morts mais tu vois, moi j'ai un cœur ! Je t'ai recueillie, je t'ai nourrie, et depuis tout ce temps j'essaie de t'inculquer l'humilité et la générosité !
Mais toi, tu es toujours aussi égoïste après tant d'années et je suis là à me fatiguer une fois de plus à essayer de te faire rentrer toutes ses valeurs dans ton crâne ! Sans succès ! Mais après tout, je ne suis qu'une pauvre humaine comparée à toi ! Tu penses que tu es supérieure, tu crois que tu peux te vanter de la magie qui coule dans tes veines !
Je te vois tu sais ! Tu marches fièrement, avec ton air hautain, et tu nous juges car tu es la seule elfe du village... Mais tu ne serais pas là sans nous ! Morte comme tes parents, garde bien ça à l'esprit !
Nehirynn baisse les yeux. Ce discours elle l'a entendu tellement de fois qu'elle le connait par cœur. Qu'elle s'efforce de plaire ou qu'elle s'octroie un moment de détente, elle finit toujours par l'entendre. Et comme d'habitude, une fois son souffle épuisé, sa mère adoptive l'enferma à nouveau, pour la jeter du lit quelques heures plus tard, la pressant de faire les nombreuses tâches qui l'attendent.
Soigner. Aider. Nettoyer la maison de fond en comble. S'occuper des bêtes, des vieillards, des pauvres. Leur donner sa propre nourriture s'il le faut. Toujours et encore les mêmes journées. Et surtout, supporter sans rien dire les insultes, remarques ou pire, les regards lubriques et les mains baladeuses.

"Il y a quelqu'un à qui tu dois tout : la vie, la santé, une relative sécurité. En échange, tu essaies de satisfaire à ses moindres désirs et à être parfaite. Et au final, tu vis une vie qui n'est pas vraiment la tienne.
Et d'un autre côté, l'inconnu, la liberté. Qui t'attire irrésistiblement mais dont tu ne connais presque rien. Cela pourrait t'apporter la souffrance voire la mort. Ou alors, le bonheur et enfin ton identité propre.
Alors. Que choisis-tu ?
"

Et elle choisit.

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Re: [bgelfe] Nehirynn

Message par Stella » mar. 26 avril 2011 à 17h07

Premier journal :
"Voilà qu'enfin, je couche sur papier mes impressions, longtemps gardées pour moi-même. Les écrire me permettra peut-être de m'en détacher, de les voir sous un autre œil. Je suis curieuse de voir ce que je pourrais y mettre, ma vie reste un livre non écrit, ses pages blanches attendant la caresse d'une plume qui leur donnera un sens.

J'ai choisi. Je me suis enfuie de ce village paumé d'humains. Plongée dans l'inconnu, la seule chose qu'il me restait à faire c'était d'avancer. Et le seul endroit où je pouvais aller, chez les miens. Un long pèlerinage qui a bien failli me coûter la vie de nombreuses fois mais je ne l'ai pas regretté.
Ils m'ont accueillie. Et j'ai passé de longues années à apprendre. Apprendre à gérer mes dons : mes soins sont dorénavant bien plus efficaces sans toutefois m'épuiser comme avant. Apprendre mes origines, ma propre langue longtemps enfouie dans les méandres de ma mémoire. Apprendre à écrire, sans quoi ce journal ne pourrait exister. Mais aussi apprendre une autre facette de mon don pour la magie : l'invocation.

Je n'aurais jamais cru pouvoir insuffler la vie dans les éléments. Certes, plus jeune, je passais souvent mon temps à modeler des licornes dans l'eau mais la moindre perturbation les faisaient aussitôt devenir simples gouttes. Là, elles sont désormais tangibles, capables d'actions. Bien sûr je suis bien loin d'avoir atteint une parfaite maîtrise.
Mais j'espère apporter un peu de grâce dans ce monde avec elles.
Un déroulement tout naturel de ma vie, conjugué à mon savoir de la bénédiction et du soin.

Mais je ne me sentais pas chez moi. Bien qu'ils ne m'aient jamais rabaissée et m'ont accueillie les bras ouverts, je n'avais pas l'impression d'être à ma place. Une fois de plus, je suis partie. Peut-être que ces longs moments d'errance ont eu l'effet de me donner goût au voyage, à l'aventure ?
Me voilà à présent, je parcours le monde. En recherche de quoi, je me le demande. Je devrais peut-être essayer de me rapprocher des autres mais je ne vois pas comment. Des souvenirs douloureux qui me retiennent, je n'arrive pas à aller vers les gens. Alors j'observe. Peut-être me tendra-t-on la main. Peut-être la tendrais-je moi-même.

Ou peut-être que les licornes seront un lien.
"

[HRP : maj sub elemental summoner]

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Re: [bgelfe] Nehirynn

Message par Stella » jeu. 5 mai 2011 à 21h50

"Je suis retournée vers Rune récemment. J'y avais vécu quelques années auparavant, quand la cité était encore majestueuse et pleine de vie. Je pense que c'est l'un des rares endroits où je me sentes bien, presque comme chez moi.
Je commençais toujours mes errances du matin en longeant le port, humant les embruns que la mer m'envoyait au visage. Ensuite je remontais lentement vers la ville basse pour m'acheter un fruit au marché plein de vie, les marchands rivalisant entre eux pour crier le plus fort et ainsi attirer le client. Je mangeais alors tranquillement près des remparts, ce qui me permettait de profiter de la vue vers la forêt des morts que tout le monde évitait mais que j'aimais observer. Enfin, je terminais en remontant vers le temple et ses terrasses où je passais le reste de la journée.

Pendant longtemps j'avais arrêté de soigner ceux qui en avait besoin, comme pour me détacher de ces longues années sous l'égide de ma mère adoptive. Mais, comme pour ces habitants ou gens de simple passage à Rune, j'avais repris et œuvrais dans ce temple. Je ne voyais guère les journées passer, trop occupée à soigner, comme avant.

J'avais cru un moment que je resterais dans cette ville indéfiniment mais encore et toujours, j'avais besoin de voyager. J'y étais restée tout de même le temps que plusieurs générations d'humains se suivent et je savais qu'à un moment, j'y reviendrais. J'y suis trop profondément attachée, sans vraiment en comprendre la raison.
Et le moment est venu.

Je n'ai jamais vraiment prêté attention aux diverses rumeurs et informations que tout le monde se relaie dans ces tavernes où je ne vais guère. J'aurais peut-être dû. J'aurais peut-être pu aider ces pauvres gens. J'avais été étonnée d'entendre que l'on me déconseillait d'y mettre les pieds alors je me suis renseignée, j'ai écouté les rumeurs, ragots ou autres récits plus ou moins véridiques.
Je suis allée vérifier par moi-même. Enfin j'ai tenté. Mais j'ai quand même pu en avoir un aperçu lointain, malgré les nombreuses engeances qui errent désormais dans toute la ville.
Là où il n'y avait que vie et beauté ne restait plus que mort et destruction. Plus personne à aider ou à sauver. J'ai ressenti pour la première fois la frustration de ne rien pouvoir faire avec tous les talents dont j'étais capable. Une partie de moi se sentait comme lâche de ne pas avoir été là pour me battre et empêcher ce drame. Plongée dans les arcanes, je n'avais jamais appris à porter une lourde armure et à trancher dans le vif avec une arme. Et en même temps, je n'avais jamais vraiment été proche de quiconque, dans cette ville ou dans une autre.

Alors pourquoi cette envie, cette énergie qui me pousse en première ligne, vers le danger ? Pourquoi avoir été dépenser le peu d'économies que j'ai pour cette armure que j'ai à peine la force d'enfiler ?
Pourquoi ? Pourquoi ? Tant de questions, toujours. Peu de réponses. Plus tard peut-être.
Et je n'ai plus le choix. Je me suis engagée auprès de ce vétéran, je ne lui ferai pas faux bond. Un défi de plus.

Advienne que pourra.
"

[HRP : maj sub paladin]