Quelques vers

[Niyaven]

Mon Amie

Charmante mais fatale,
Délicate et létale,
Elle est seule.

Tristesse est sa fille,
Solitude est sa sœur.
On dit qu'elle est sans-cœur
Et que la peur l'habille.

De ses larmes sanguines
Elle exprime sa peine,
Faisant peur aux vivants.
S'échappe alors son chant.

Sournoise et silencieuse,
Casse l'âme soucieuse,
Bruissement sourd, grimace,
Frisson, sang qui se glace.

Son souffle s'enfuyant
Et son corps s'enfonçant
Son âme alors frémit
Et file au firmament,
Sans jamais revenir,
N'étant que souvenirs.

Puis, la Dame d'ardoise,
Silencieuse et sournoise,
Guette l'âme soucieuse,
Pour une mort mielleuse.

[La mort selon Hössen]

Jumelle

Elle me suit. Toujours.
Muette et sourde, mais là.
Elle n'attend que mon glas.
Dans un sens, quel amour !

La nuit, elle m'embrasse.
Le jour, elle m'admire.
Mais jamais l'éclaircir...
Toujours cela l'agace.

Souvent nous l'oublions,
Et quand bien même elle pleure,
Car elle n'est pas sans cœur,
Peu se retourneront.

Jumelle solitaire
Qui connait tout de nous,
Sautez donc à son cou,
Proposez lui un verre !

Car, elle pleure.

[L'ombre selon Hössen]

Alors l'eau coulera

Il s'avance esseulé
De bien être baigné
Marche sur les pavés
De peine et sang trempés.

Il aime avoir la paix
Mais ne sait la créer.
Devant on lui sourit,
Derrière lui, que de cris.

Si de ses lèvres il rit
De ses yeux, il périt.
Car de son cœur il saigne
Et dans ses larmes il baigne.

C'est pour lui un secret
Car sa vie telle un dé
De six faces elle est faite.
Il montre celle qui fête.

Telle est alors morphine
Qui endigue et calcine
Chaque sombre tourment
Perdu péniblement.

Coupable de ce mal,
Déjà paroxysmal,
Et qui le frappe autant
Que ceux toujours l'aimant.

Que sera lendemain ?
Destin est en ses mains,
Mais raison n'est plus là
Alors l'eau coulera.

(Ces poèmes étant écrits en moins d'une demi-heure, ne soyez pas surpris d'y voir des choses à revoir, mais si par fortune une remarque vous viendrait, sur une erreur récurrente ou autre, n'hésitez pas à m'en faire part.)