Prénom : Kelthar
Surnom : Aucun
Titre : Tan'Rek (équivalent de Baron humain)
Age : 254 ans
Sexe : Masculin
Race : Sombre
Métier : Tan'Rek, héritier, à la tête d'une fabrique de poisons.
Compétences :
- Combat : Maîtrise de la danse des Lames.
Magie : Maître du vent.
Alignement : Loyal Mauvais
Allégeance au Dragon : Farfurion.
Langues parlées : Sombre, Commun
Description physique : Kelthar ne correspond pas vraiment aux types de sa race. Musculeux pour un sombre, il semble accorder une grande importance à sa condition physique. D'une silhouette grande et élancée (1m89 pour 81kg), ses bras sont forts et son poitrail large. Contrairement à nombre de ses frères de race, Kelthar n'est pas imberbe, et ceux qui le verront torse nu pourront apercevoir une fine pilosité sur son torse, suivant une ligne jusqu'au nombril. Il est fréquent de lui voir une barbe de quelques jours. Des yeux d'un gris perle au dessus d'un nez droit et d'une mâchoire anguleuse vous observent avec cynisme, et toujours une curiosité détachée. Il possède d'assez longs cheveux bruns, qu'il noue parfois pour n'être pas gêné.
Caractère : Placide et silencieux, ce sont les deux mots qui le caractérisent le mieux lorsqu'il se tient en public. Toujours très droit et neutre, il ne laisse généralement rien transparaître si ce n'est un peu de surprise et parfois de la curiosité. De la retenue par son éducation, Kelthar ne se laissera que très rarement déborder par ce qu'il ressent en public, tenant à conserver une attitude aristocratique. Il est pourtant possible de le voir sourire et même rire si l'occasion s'y prête. Toute son existence semble vouée à l'étude et au savoir, et il fait de cela la première de ses priorités.
Autres : Sa silhouette musculeuse et sa voix très grave, vibrante et basse.
Situation financière : Très riche.
Comportement social :Aristocrate de lignée ancienne.
Type d’éducation reçue : Nobiliaire.
Popularité et/ou influence : La Maison Terenka'am est influente sur le commerce des poisons à travers Elmoraden.
Pensée politique : Aristocratique.
Croyances :
- Einhasad : Aucun avis précis, peut-être du mépris.
Gran Kain : Admiration.
Eva : Mépris.
Shilen : Vénération.
Sahya : Curiosité.
Pa’agrio : Respect.
Maphr : Indifférence
- Elfes : Des races intelligentes et savantes. A côtoyer par obligation.
Humains : Un mépris certain mais comme pour les elfes, la diplomatie force à une proximité relative.
Kamaels : Indifférence marquée, n'en connait que peu.
Nains : Très utiles : leur savoir ne doit pas se perdre.
Orques : Moins brutaux qu'ils n'y paraissent parfois : méfiance.
Sombres : Les frères de race, aussi différents que la race convient d'individus.
Un violent bruit de verre brisé suivit les paroles du patriarche. Akhym observait son fils aîné, fou de rage. Pourtant son accès de colère était contenu dans son regard seul : ses yeux gris perle d'ordinaire avaient foncé d'un ton au moins. Pour la seconde fois, il éleva une voix profonde.
- Tu fera ce que l'on te demande, Kelthar ! Et tu fera honneur à notre maison !
Un rugissement de rage, suivi d'un autre bruit de verre brisé s'ajoutèrent derrière cette seconde imprécation. Visiblement, le fils aîné de la Maison Terenka'am, qui gouvernait l'île au large des côtes du nord, n'avait aucune envie de suivre les directives du patriarche. La voix au timbre aussi profond que son père, malgré sa relative jeunesse, de Kelthar, résonna dans le bureau.
- Nau, car ce que vous demandez est infâme ! Elle est ma propre soeur !
- Crois tu que je ne remarque pas vos regards, et tu me parles d'infamie ? Tu dois punir l'hérétisme, quel qu'en soit le prix !
La colère d'Akhym était sans précédent, et une violente rafale de vent suivit cette dernière invective.
- Maintenant va ! Et ne reviens que lorsque ta mission sera accomplie !
Le puissant corps du fils ne put que reculer sous la brutalité du choc. Akhym était son père, mais aussi son maître, celui qui lui avait enseigné l'Art de commander aux vents. Sa puissance, au regard de la sienne, était irrésistible, et nul doute que Kelthar avait encore beaucoup à apprendre.
Le fils déguerpit sans demander son reste, le visage déformé par la fureur.
Une silhouette gracile se faufila alors dans le bureau, comme une ombre, agile et discrète.
- Vous m'avez fait demander, Père ?
Akhym ne pouvait que sourire devant tant de grâce et tant de charmes.
- Siyo, ma chère enfant. Tout est prêt.
Elle s'avança, ondulante et séductrice, à la manière des serpents. Avec la tendresse d'une fille, bien qu'elle ne fût qu'une pièce rapportée, elle enlaça le cou de celui qu'elle nommait père. Elle souriait.
- Je ne sais comment vous remercier des grâces que vous me faites.
- Te voir comme tu es me suffit amplement, tu sais, Aleannor...
Le sourire de la jeune sombre s'élargit. Elle planta un gros baiser sur le front du père.
- Tout sera fait selon vos désirs, Père... Kelthar ne sera bientôt plus un problème.
Lorsque Kelthar quitta le manoir familial, encore tout plein de sa fureur, il ne se doutait pas qu'une ombre le suivait.
Il resta dans cette position un long moment, clignant doucement des yeux dans le silence le plus complet, écoutant les cris de ce qui lui parut être des mouettes.
Et puis une porte grinça, et Kelthar n'eut même pas la force de se redresser. La tête profondément embrumée, il ignorait totalement où il se trouvait. Le visage d'une femme, une humaine, lui apparut. Elle n'était ni jeune, ni jolie, une vieille dame, à en juger par ses rides et les cheveux gris qui dépassaient de son foulard.
- Ah, tu es enfin réveillé ! Ce n'est pas trop tôt...
Kelthar essaya d'ouvrir la bouche. Elle tutoyait. C'était inadmissible. Tranquillement, comme si elle s'occupait de son fils, elle se dirigea vers sa tête, la redressa délicatement et s'affaira à changer un pansement. Kelthar, complètement passif, vit du sang sur celui qu'elle venait d'ôter.
- Que...
- Ne parle pas trop fort, mon petit, sinon tu auras encore plus mal au crâne. Mais je suis contente que tu te sois réveillé, on va pouvoir discuter. Mais avant ça...
Elle ressortit et revint quelques minutes plus tard, une assiette fumante dans les mains. Après l'avoir aidé à se redresser, elle regarda Kelthar se jeter sur la nourriture avec la tendresse d'une mère.
- Tu parles que tu dois avoir faim... bien deux mois que t'as rien avalé de solide...
Elle attendait une réaction, qui ne vint pas.
- Attends... je te dis que tu dors depuis deux mois et tu t'en fiches ? Personne ne t'attend quelque part ?
Kelthar releva le nez de son assiette, observant la vieille. Il articula en commun :
- Je ne sais pas.
Elle eut une moue contrariée, s'asseyant sur un tabouret près de lui, dans un petit grognement.
- Je m'en doutais... tu as pris un sacré coup sur la tête, mon petit... je t'ai repêché sur la plage, à moitié enterré dans le sable, en allant ramasser mes coques... tu te souviens de rien ?
Kelthar termina lentement son assiette avant de répondre, pensif. Il avait comme une sorte d'énorme trou noir à la place de la mémoire. Pas moyen de se souvenir de l'endroit où il était, de ce qui lui était arrivé ni ce qui avait causé son accident...
Doucement, il fixa ses yeux gris sur l'humaine.
- Je... je crois que je m'appelle Kelthar.
Elle frappa dans ses mains.
- Ah, parfait ça ! On avance ! Kelthar. Et puis...?
Il secoua doucement la tête de droite à gauche. Aucune idée. Elle eut un air navré.
L'humaine s'appellait Olena. Elle avait perdu ses deux fils en mer et vivait seule au port de Giran, des fruits de sa pêche, principalement des crustacés qu'elle revendait au marché. Elle raconta tout cela à un Kelthar silencieux comme une tombe, pendant tout le temps que dura sa convalescence. Elle prit soin de lui pendant cinq mois, deux mois pendant lesquels il fut dans un état proche du coma et trois autres mois où il fallut pour lui se réalimenter correctement et réapprendre à se mouvoir normalement.
En trois mois, il n'avait recouvré aucun de ses souvenirs. Il ne connaissait que son prénom, et ce savoir mystérieux qui lui permettait de commander aux vents.
Olena l'aurait bien gardé près d'elle. Fort comme il était, il acceptait de l'aider, demeurant toujours aussi taciturne. Olena attribuait cela à sa solitude, plutôt à leurs solitudes communes, qu'ils partageaient chacun de leur côté.
Un beau jour, Kelthar décida de s'en aller. Non pas qu'il soit lassé de la compagnie de la vieille, mais plutôt qu'ils n'avaient rien en commun, il était donc naturel qu'ils se séparent rapidement. Ils ne discutaient pas vraiment, en réalité. Olena était une brave femme, mais elle n'était pas très cultivée, et ne pouvait guère le renseigner sur quoi que ce soit.
Il décida d'abord de s'acheminer vers le nord.