Quelque part sur l'île des âmes...
Une voix qui venait de nulle part résonnait dans ma tête, puis semblait gagner mon corps entier. Je me sentais opréssée, je ne pouvais pas ouvrir les yeux malgré moi. Je sentais une substance assez froide et visqueuse qui m'entourait, une espèce de liquide qui m'était inconnue. Mes bras étaient allongés le long de mon corps, ma tête, horizontale à mon corps. J'avais l'impression de flotter je ne sais où. J'entendais juste cette voix ...
Analyse en cours du sujet : I.79-1227...
Analyse de la masse corporelle : Complète...
Analyse des tissus et des chairs : Effectuée...
Analyse du fluide de la cuve : Prêt à être évacuer...
Une deuxième voix inconnue retentit dans ma tête :
- L'heure est venue Matricule I.78-1227...
Évacuation du fluide en progression : 10%...30%........50%.....70%.... Évacuation du fluide terminée.
Eveil du sujet I.78-1227 : en cours.
Analyse des fonctions vitales : Effectuée.
Je sentis alors ce liquide qui m'était inconnu couler le long de mon corps, le long de mes cuisses petit à petit. C'est alors que je sentis quelque chose s'éveiller en moi, comme un souffle qui parcourut tout mon corps. Mes bras se détendirent petit à petit, ma tête se redressa légèrement. Je commençais tout d'abord à respirer, ce fut comme un réflexe que je possédais déjà au fond de moi. Mon visage commença à grimacer légèrement, je sentis que l'on m'observait. Je bougeais mes bras l'un après l'autre, d'abord l'épaule d'avant en arrière, s'ensuivit la partie supérieure du bras puis l'inférieure, le poignet qui faisait des mouvements rotatif sur lui-même, et pour finir mes doigts qui s'agitaient dans le vide et qui se touchaient entre eux. Je commençais à sentir l'air qui m'entourait. Il y avait une odeur de souffre et quelques odeurs familières telles que le métal ou la rouille.
C'est alors que je pris la décision d'ouvrir enfin mes yeux. Mes paupières commencèrent par se détendre et s'agiter peu à peu. Elles s'ouvrirent petit à petit. Mes yeux s'ouvraient enfin. Je clignais tout d'abord des paupières légèrement, grimaçant à la luminosité légère mais tout de même présente. Mes pupilles se dilatèrent peu à peu puis quand celles-ci furent enfin prêtes, j'ouvris enfin totalement les yeux...
? : Estrahao I.78-1227...
Je regardais alors autour de moi pour voir d'où venait cette voix mystérieuse quand je vis un homme avec une aile, planté là, devant moi. Il me fixait à travers la cuve qui m'enfermait. Je ne savais quoi faire ni quoi répondre.
I : Où...Où suis-je ?
Je montais mes mains pour les plaquer contre la vitre de la cuve. J'essayais de taper contre la vitre, un peu inquiète, mon regard rouge rubis fixait avec peur l'homme en face de moi.
? : Ne t'en fais pas, tu es en sécurité jeune Kamaelle. Je vais te libérer, calme toi.
Le kamael ferma les yeux puis claqua des doigts avec une telle grâce ... Soudain je sentis la vitre de la cuve s'ouvrir lentement, je fus surprise et laissai donc les choses se dérouler.
Ouverture de la cuve : 10%... 30%.....50%....70%... Terminée.
Je sentis un courant d'air effleuré ma peau légèrement humidifiée par des restes de fluide qui déambulait sur mon corps. Septique et curieuse je me tenais au bord de la cuve mes mains légèrement serrées sur ceux ci. Je me penchais alors en avant, sortit une jambe, puis l'autre, le pas peu confiant tel un faon, m’agrippant aux bords de la cuve. Je détaillais alors tout ce qui m'entourais. Je me trouvais dans une espèce de salle éclairée par de vieilles ampoules, des cuves vides autour de moi, diverses tables et objets en métal, des rouages quelques peu rouillés traînés un peu partout. Je me décidais à lâcher prise sur ma cuve pour avancer quelque peu dans la pièce.
Mon visage scrutait le moindre petit détail. J'aperçus non loin sur une table, une armure semblant légère, couleur cuivre, légèrement orangée et quelques armes qui me semblaient familières. Je m'en approchai, laissant sur mon passage des traces de fluide. Je fixais les armes sans rien dire, j'étais inévitablement absorbée par elles.
? : I.78-1227, elles t’appartiennent, tu peux les prendre.
L'homme s’avança vers moi.
? : Quand à moi je suis le matricule Ab.12-3596. Nom de code Abrael, je suis scientifique. Ton matricule est I.78-1227 et ton nom de code est Ivy.
J'écoutais intensément les phrase du kamael en face de moi car après tout, lui seul savait peut-être des choses sur moi vu que je ne me souvenais de rien. Il s’avança et toucha mon avant-bras, plus précisément au poignet. Un tatouage y était inscrit ... Mon matricule : I.71-227. Je le regardais patiemment attendant qu'il m'en dise plus ...
I : Où suis-je ? Qui suis-je ? Et que fais-je ici ?
A : Je vais tout t'expliquer ... Enfile ça pendant que je te raconte, dit-il en pointant l'armure devant moi.
Je me contentai d'opiner et d'enfiler l'armure qu'il m'avait destiné. Pendant ce temps il me raconta qu'il était un scientifique et qu'il avait eu ordre de me réveiller de la cuve, comme il l'avait fait pour d'autres auparavant. Il me dit maintenant que ma vie allait commencer et que je devais dès à présent me rendre à l'académie kamaelle ou d'autres m'attendaient.
A : Ivy, je t'ai créée sous ordre de mes supérieurs. Maintenant rends-toi à l'académie.
Je réfléchis quelques instants à ce que cela allait impliquer mais ... Je n'avais aucun souvenir qui m'étais propre, des tas de questions et puis j'étais la seule dans cette pièce. Je ne savais comment l'expliquer ... Mais je n'avais pas le choix ... Si je voulais en savoir plus, je devais l'écouter et aller à cette fichue académie.
I : Bien ... je m'y rendrais.
Je me rendis donc à l'académie concernée. À mon arrivée, on me prit immédiatement en charge. Un kamael m'aiguilla vers un certain nombre de personnes qui à leur tour me dirigèrent vers d'autres. On me guida jusqu’à une base d'entrainement. L'on me dit alors que mon entrainement allait commencer ici. On me poussa alors derrière une grille qui clôturait toute la base ... Un grand terrain de terre, sans verdure, sec, envahi par des Kamaels bien rangés, en ligne tous tournés vers un seul kamael, qui paraissait plus grand et plus vaillant. On pouvait voir à son armure plus grande et de meilleur état, qui était le kamael qu'on devait respecter. Une bonne carrure, il s’avança vers les kamaels. Ceux-ci se mirent au garde à vous, un air des plus sérieux.
K : Kamaels ! Aujourd'hui commencent votre nouvelle vie ! Si vous êtes ici c'est pour devenir des kamaels puissants. Les faibles seront effacés de notre île...Quand à ceux qui obéiront et qui deviendront puissants et digne de se proclamés kamael, ils seront les envoyés et les portes paroles de notre peuples. Vous montrerais au monde extérieur que vous êtes Kamael et que vous en êtes fiers. Vous serez des scientifiques continuellement en recherche de vous même et en recherche d'informations utile pour notre île. Vous serez libre mais n'oubliez pas vos origines. Un jour le monde sera repeuplés de kamael ! Et ça sera grâce à nous !
Les kamaels se contentèrent de replier leur aile et de s'incliner en guise de respect ... Je rejoint leur rangs immédiatement. Et commença l'entrainement qui suivit ces paroles. Des jours et des jours à ne pas quitter la base en mangeant très peu et très peu nutritif ... Courir, sauter, parcourir des obstacles, ramper, porter du poids, courir avec ce poids, se libérerde pièges et en éviter d'autres dangereux, tirer avec des arbalètes, égorger les plus faibles qui ne tenaient pas l'entrainement avec des rapières ... J'ai eu du mal au début mais ... quand ont les voyait souffrir on ne pouvaient que les achever pour les soulager ... Au début j'avais les larmes aux yeux... Mais au milieu des cris et des appels à l'aide, mes larmes furent vite atténuée par ce quotidien épuisant ... à tuer mes congénères ... Sous les ordres, les coup de fouet ...
Un beau matin ou le soleil se levait sur nous, nous étions quelques derniers survivants, une dizaine à peu près, un clairon retentit. Nous nous relevions difficilement, le corps souillé et couvert de boue, épuisés, envahis par la peur ... Le commandant s'avança et nous annonça.
K : Vous qui êtes encore là aujourd'hui, qui m'entendez encore...Vous êtes et pouvez aspirer à prétendre être des Kamaels ... Relevez vous ... L'entrainement est terminé.
Le néan était fini ... Notre soit-disant nouvelle vie avait cessé d'être ... un renouveau était en marche ... L'épreuve ... que l'on m'avais mise dans les pattes à mon arrivée ... je l'avais surmontée ...
L'un des officiers vint nous chercher les uns après les autres et nous enferma avec lui dans un bureau pour nous expliquer la situation.
- Maintenant tu vas partir pour le nouveau monde, jeune Kamaelle. Un bateau t'attends sur les côtes de l'île, à l'est sur le port. Il t’amènera à un autre port dont la ville porte le nom de Rune. Ce voyage n'est pas officiel, donc tu n'arriveras pas au port directement. Le capitaine du bateau a pour ordre de te lâcher à quelques mètres de la côte. Lorsque tu seras là-bas, ta nouvelle vie commencera. Tu seras libre mais tu te dois de te faire respecter en tant que kamaelle.
Je me contentais d'opiner, de la détermination dans le regard.
Je préparais ainsi mes bagages, prête à partir face à ce nouveau destin ... Dès le lendemain, je partis dans la plus haute discrétion comme prévu, un petit baluchon accroché à ma ceinture par un mousqueton. Je regardais le bateau s'éloigner avec mélancolie ...
Kamael_Girl_by_Nightcross.png
Après quelques jours de voyage ...
Capitaine du bateau : Allez, votre voyage s'arrête ici, Kamaelle.
À quelques centaines de mètres de la côte, je pris ma rapière entre les dents au cas où je rencontrerais des obstacles jusqu'à mon objectif, resserrai bien mon baluchon et sautai à l'eau. Je regardais un moment le bateau qui s'éloignait, puis décidai enfin de nager sans interruption jusqu'à la côte.
Je touchais enfin la terre ferme ... Légèrement éssouflée ... Mais j'étais arrivée ...
