Ouuuh la bâtarde, ouh la bâtarde ! Elle est amoureuse, la gueuse !" chantaient en cœur les enfants dans la grange, faisant ronde autour d'une forme prostré au milieu du groupe, affalée sur la paille et la boue.Nom : De Lindreth
Prénom : Lenileth
Surnom : Leeni
Age (apparent) : 13/15 ans.
Sexe : Féminin.
Race : Humaine (demi-naine, apparence humaine)
Langues parlées : Commun, quelques base d'elfique.
Situation financière : Aisée.
Comportement social : Noble.
Apparence : Rousse à la peau pâle, avec des tâches de rousseurs discrètes. Des yeux vert lumineux et pétillant de malice. Un corps assez enfantin, mais très prometteur, on ne peut que la qualifier d'appétissante, voir de belle (pour ceux aimant les rousses >_>).
Spoiler:
_Alors la bâtarde ? Ça te fait quel âge ? Onze ans non, que tu vis a nos crochets !" fit avec mépris une grande blonde qui la regardait de haut, et dirigeait visiblement le groupe de gamins. "Alors comme ça tu lorgnes sur Mérial, hein la bâtarde ? Tu sais que c'est ton cousin, tu n'as pas honte de toi, bâtarde ? Franchement tu me dégoute ! Mais tu vas répondre oui !"
_Je, arrête, s'il te plait... je, je suis pas amoureuse de lui, on est amis !" bégaya la forme prostrée tout en continuant de se protéger la tête avec ses bras repliés. "On est juste amis ! Il m'apprends la magie"
_Ah oui ? Toi, amie de Merial ?" fit-elle en éclatant de rire, donnant un dernier coup à sa demi-sœur. "Tu n'es personne, et personne ne t'aime, idiote. Même ta mère a préférée t'abandonner plutôt que de t'élever."
Le grincement d'une porte, la voix rauque et forte, dominatrice du maître des écuries retentit alors, faisant s'envoler comme des oies apeurées, la volée d'enfants cruels.
Lenileth, laissée en arrière, recroquevillée dans la paille, resta a pleurer silencieusement, incapable de bouger dans sa détresse. L'ombre immense s'étendit sur elle, et une main large et rugueuse se posa sur son épaule tremblante, précédé du craquement des genoux arthritique du vieux guerrier.
_Hala, halaaa... c'est bon, c'est fini gamine. Leeni, c'est fini, ils sont partis." dit-il en la secouant doucement. "C'est moi, Burald, je les laisserais plus t’embêter maintenant. Tout vas bien."
_B-burald ?" Et baissant les bras pour redressant doucement la tête, elle le fixa d'entre ses mèches rousses, pleine de terre, de bouse de cheval et de paille qui la maculait.
_Oui, tu vois ? C'est encore cette petite peste d'Arallia qui te persécute ? C'est ça ?
_N-non... je... je suis tombé dans une stalle, et le cheval m'a fait peur. Je... vais bien.
_Hum... si tu penses pouvoir me faire croire ça tu te trompe Neeli. Je les ais vu s'enfuir tu sais, elle et sa petite bande de chiens couchants. Je vais en parler au maître et
_Non !" s'écria l'enfant, paniqué. "Non surtout pas !Vous allez encore avoir des ennuis, et pour moi, ce serra encore pris après ! Ne dites rien, je vous en pris..."
L'homme hésita un moment, puis acquiesça doucement.
Aidant avec une tendresse maladroite l'enfant a se relever, il essaya tant bien que mal de nettoyer la saleté qui la maculait des pieds à la tête. Mais c'était peine perdu, et il savait qu'en rentrant elle se ferait encore punir par la mère de la petite peste pour avoir salit ses vêtements, alors que tous savaient pertinemment quelle en était la cause. Et la baronne en premier lieu. Chose qui ne l’empêcherait pas d'interdire tout repas à l'enfant, la bâtarde, l'affront fait par son époux, et la cause de sa disgrâce devant les yeux de tous.
_Allez, viens petite... on vas essayer de te nettoyer un peu, et je vais te donner à manger, que tu n’ai pas à te coucher sans rien dans le ventre ce soir. Et puis, j'ai quelque chose pour toi, pour ton anniversaire.
Souriant bravement, Lenileth glissa sa petite patte dans la grosse pogne du vieux guerrier, et le suivit jusqu'aux fonds des écuries où se trouvait la pièce unique servant de demeure au vieux serviteur, ex-garde du corps du défunt baron qui lui avait offert cette place au retours d'un conflit oublié.
Il fit s'assoir l'enfant sur l'un des deux tabouret entourant l'unique table de son antre, et que jouxtait un petit lit grossier, et fait au cordeau. Puis ouvrant l'un des coffres ou se trouvait ses affaires, en tira l'armure, l'épée, et le casque qu'il portait jadis, ici soigneusement conservés. Puis enfin, tout au fond, un objet enveloppé d'un tissus fin, d'un vert aussi éclatant que les yeux de l'enfant.
Le posant sur la table, il sourit a l'enfant et lui fit signe de le prendre.
_C'était à ta mère. Le Baron m'a fait dire, avant de partir, de te la remettre lorsque tu serais en âge. Normalement, c'est à douze ans qu'on les remet. Enfin, aux garçons, mais bon, qu'importe.
Curieuse, et un peu excitée, Lenileth pris délicatement le tissus, surprise du poids de l'objet elle manqua le lâcher, mais finalement, un peu tremblante réussit à le déballer. C'était une dague, et de superbe facture, ornée d'une gemme semi-précieuse au pommeau, d'un vert sublime, elle était d'acier presque noir, gravé de fils d'argent formant un dessin délicat d'un style qui lui était inconnu.
_C'est une dague naine, comme tu peux le voir à ses décorations. L'acier est de la meilleur qualité, et mêlée de mithril je pense. Une dague de magicienne ou de prêtresse. Je crois savoir que tu as quelques dons en ce sens. Et cela m'a donné l'idée de te la donner plus tôt.
_Burald... maman, elle vas revenir me chercher, n'est-ce pas ?
_Oui ma petite, j'en suis persuadée. Elle a follement aimé le baron, ton père, et je suis certain qu'ell t'aime profondément, toi, le fruit de cet amour. Oui elle reviendras.
Mais elle n'était jamais venu.
Et Lineleth était restée seule, a subir les avanie de sa demi-sœur cadette, et de la baronne qui n'avait toujours que haine pour elle, et le lui faisait chaque années d'avantage sentir, à mesure que Lenileth embellissait et que son pouvoir croissait.
Et au jours de l'enterrement du vieux serviteur, son seul soutient, elle fut envoyé au loin, à la Tours d'Ivoire afin que l'incident qui avait succédé à la mort du vieil homme ne se reproduise pas.
Désormais, ce n'était plus le mépris, qui avait poussé sa "famille" à la banir ainsi de leur existance, car ce bannissement leur couterais chaque année une petite somme qu'ils n'auraient jamais accepté de payer autrement.
Non...
C'était la peur.
Et c'est avec un immense soulagement que sa persécutrice, sa demi-sœur et ses "amis" avaient regardé partir le carrosse, tandis qu'elle serait en tremblant son bras en écharpe. La mort du vieux soldat n'avait pas tout a fait été un accident. Un jeu malsain et mauvais, qui aurais du conduire à une humiliation certaine, une blessure sans doute, mais avait mené à sa mort. Pas ce qui avait été voulu non. Mais difficile de l'expliquer à une jeune sorcière furieuse, ne maitrisant pas son pouvoir et qui l'avait déchainé ce matin là. Et qui avait manquée la tuer dans sa colère...Vengeant en un seul instant sauvage, toutes ses humiliations, toutes ses pleurs, ses peurs...
Gravant a jamais dans le cœur des spectateurs, la saveur de l’effroi.
Et le carrosse... lentement... surement, disparu au loin...