B.G :
Une pièce aux murs lisses, des fenêtres en hauteur. Les lueurs du couchant filtrent à travers elles. La lumière rougeâtre règne dans la pièce. Dans celle-ci, le bureau en roche sculptée ; le fauteuil massif, imposant, se trouvant à contre-jour. L'officier assit, assombrit par la pénombre écarlate, le visage baissé. Des reflets verts, les yeux de l'instructeur parcourent l'écran.
Debout, droite, au garde-à-vous : Myliame attend.
Sur l'ordinateur, les données apparaissent, l'officier s'informe.
Matricule, capacités, entraînement reçut. Le passé écrit et résumé. Il doit décider de la prochaine mission.
Les données :
Connexion aux informations partielles du sujet via l'avatar du passé...
Obtention de la fiche descriptive et du résumé des affectations en cours...
Matricule : CAS 78-69
Alias : Myliame
Spécialités naturelles et/ou développées à l'entrainement. :
• Tire
• Précision
• Vitesse
• Discrétion
• Assassinat
• Infiltration
• Séduction
• Adaptation
• Maitrise du langage Commun
Défauts enregistrés : goût trop prononcer pour le vol d'âmes. Jugé non préjudiciable.
Dévotion : totale.
Missions :
• Affectation 01 : succès
• Affectation 02 : succès
• Affectation 03 : succès
• Entraînement 01 : terminé
• Entraînement 02 : terminé
• Entraînement 03 : terminé
• Entraînement 04 : terminé
• Entraînement 05 : terminé
• Test final d'aptitude : succès
• Mission 01 : succès
• Mission 02 : succès
• Mission 03 : succès
• Mission 04 : succès
• Mission 05 : succès
• ......
• Mission 25 : succès
• Mission 26 : succès
Note syntaxique : Nettoyeuse confirmée, à utiliser pour des missions d'assassinat, d'infiltration et/ou d'information.
Une nettoyeuse, spécialisée dans l'infiltration. Un long entraînement, de l'expérience. oui, elle peut être utile. Pourquoi pas pour ... Elle ? Qui d'autre ? Elle semble toute indiquée.
- Agent Un Cas 78-69 ?
Salut militaire de la part de la Kamael s'en suivi comme réponse.
- Le continent et l'île des âmes ont vu apparaître des fontaines de sang. Des recherches ont commencé de toutes parts pour les comprendre et anticiper. Nous savons que les renégats de l'ARMADA et les enfants des Dieux des continents ont recueillie des informations vitales sur le sujet. Vous allez partir pour les terres continentales et les rencontrerez et userez de tous les moyens nécessaires pour obtenir ces dites informations. Puis vous les rapporterez. Allez.
Un nouveau salut militaire, puis la Kamael disparut du bureau.
Le vent dans les cheveux, le navire tanguant sous la houle. Myliame, assise préparait sa mission. Infiltration, renseignement, elle avait déjà fait, mais contre d'autre création de Nornil, jamais. Les renégats, les traîtres, voilà maintes années qu'on lui raconte cela. On lui avait appris leurs histoires, leurs fautes et le fait qu'il faille les éliminer à tout pris. Mais lors de ses missions, Myliame avait déjà vue deux ou trois contradictions avec ce qu'on lui avait apprît. *claque* Non ! Tu n'as pas à douter comme ça. Tu dois les infiltrer, leur soutirer tout ce qu'ils savent. Et après je les tuerais. Et je prendrais leurs âmes. Ho oui, leurs âmes. J'ai hâte. *claque* Non ! Pas de précipitation. Être méthodique. D'abord, les rencontrer. Essayer de les infiltrer. Les séduire ne servirait pas à grand-chose. Je dois leur faire croire que je soutiens leurs causes. Oui c'est ça, jouer double jeu. Je dois gagner leurs confiances. De plus, à leur coter, je verrais bien si tout ce qu'on m'a enseigné est vraie. *claque* non, ne pas perdre de vue l'objectif. Leurs informations !
A l'horizon, le rivage pointe le bout de son nez. Le continent venait à elle. Cette mission sera longue. Il faudra être patient.
Le navire la déposa en pleine nuit sur les rives d'une campagne. Au loin la vue d'une cité éclairée. Non pas comme Gevurah. Une lueur dans les cieux. Elle tourne, guide le navire. Elle se rapproche. Juste dessous se dessine une tour. Cette tour se dresse en haut d'une falaise. Au pied de la falaise, des pontons en bois sortent de la brume. Des poutres, planches. Le bateau s'y arrime.
Bienvenue au port de Gludin.
Les passagers descendent, se dirigent vers la ville. Les marins, s'attardent sur les bateaux. La nuit, la ville au loin, trois marins solitaires sur le quai, l'arbalète à la taille, une faim qui monte. Trois âmes. Commençons la mission maintenant.
La Kamael s'enfonça dans la brume du continent.
Le sang, le soleil, et on recommence. La fontaine est trop active ici. Comment? Gludio? Ne pas s'attarder ici. La ville s'éloigne. Un fermier, une envie, un carreau, une âme. Dion, ici, une halte s'impose. Une auberge, ouf, j'ai faim. Les vêtements sont dépoussiérés, les cheveux recoiffés au peigne d'Almain, un bouton de chemisier a sauté. Elle entre. Assise à une table, elle repère deux hommes au fond. La trentaine, roublard, pilier de bar, elle les provoque du regard. Ils s'avancent. Ils commandent une chambre, les trois montent. L'aube, la Kamael redescend, seule, laissant la ville derrière elle et du travail aux gens du ménage.
La plage, le sable chaud, le bruit des vagues, la chaleur est trop forte, le soleil éblouit et la peau brule. L'objectif est au nord. Que fais-je ici ? Un humain, non deux, allongé là, un brun, une blonde, l'un sur l'autre, sur le sable. Le vent couvre le bruit des baisés, mais ne cache pas les caresses. Des jeux amoureux vont s'envisager. Elle s'en lèche les babine. Elle s'avance. Derrière elle, elle laisse des traces de pas dans le sable humide, un chemisier, puis de nouvelles traces de pas. Ils la regardent, l'invitent. Le couple est séduit, elle a faim. Une main dans les cheveux, des mots au fond des yeux, chaleureux, amoureux, les deux se prennent au jeu. Une main descend sur les hanches, l'autre monte à la gorge. Un cri, un sourire puis le silence. Se reboutonnant, rassasiée, elle reprend sa marche. Le nord, plus au nord, non d'abord l'est, c'est là qu'est le chemin.
Il fait nuit. Il y a des lumières au loin. La mer est toute proche, on l'entend. On ne peut distingué l'horizon. C'est une de ces nuits où le ciel et la mer ne fond qu'un, un noir immaculé. Allez vers les lumières, le port. Mais ce n'est pas la ville. La kamaelle est trop au sud. Vers le nord, plus au nord. La ville est au nord. Une caravane y part. Les yeux doux, un grand sourire et un petit billet : la voilà embarquée. Giran approche. Les portes s'ouvrent. Il y a beaucoup de gardes. Elle ressent un sentiment d'hostilité : se faire discrète. Remercier le côché, le tuer? Non, trop de monde, plutôt se faufiler d'ombre en ombre. Qu'elle sentiment de mal être. Sur le bord des remparts, elle avance rapidement et agilement, vers la porte nord. Là, une partie peu haute, elle saute. Deux garde l'ont vus. Elle court, eux aussi. Deux carreaux sortent du petit carquois. Le premier, d'un tire en aveugle, atteint sa cible et décourage le deuxième garde. Alors, le bois retourne au chaud, la marche reprend, droit devant. La vallée de la mort, immense couloir jusqu'à la prochaine étape.
La nuit est toujours présente. Le vent hurle. Ou bien est-ce un cri de bête? Le froid commence à se faire sentir. Le jour est encore loin. Rien de bien dangereux ici. Elle le sait. Mais, Nuit, vent, cri, froid, tous ces facteurs lui provoquent des tremblements. Ce n'est quand même pas la peur? Impossible. On ne lui a pas appris ce que c'était. Qu'était-ce alors? C'est très étrange, mais pas assez gênant pour l'empêcher d'avancer. Elle marche, fixe, droit devant. Impossible de se perdre ici. Le chemin est tout droit. Elle marche. Elle ne regarde pas derrière elle. Elle sait déjà ce qu'il y a, puisqu'elle y était l'instant d'avant. Pourtant, ça la rattrape. Elle marche, vite. Elle ne veut pas se retourner. Juste pour se rassurer? Non, perte de temps. L'allure est maintenant très rapide. C'est pesant, on la regarde. On la suit. Non, c'est son imagination. Elle court. Mais elle ne la distance pas. Distancer Quoi? Il n'y a rien. Qu'est-ce qui la suit alors? C'est son imagination. Elle court. Une lueur? Au loin, là-bas, vite. Elle court, elle court, puis s'arrête. La vallée est derrière elle. Elle se calme, là, regarde la ville et pense au bain chaud qu'elle aura bien méritée.