[BG] Ewaalyne (L'Ordre des Valkyries)

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Ewaalyne

[BG] Ewaalyne (L'Ordre des Valkyries)

Message par Ewaalyne » sam. 6 octobre 2007 à 00h36

Un voile sombre était tombé sur la ville de Giran, en cette fraîche nuit de la sixième lune de l’Augure de l’Eau. Les rues étaient désertes, le froid prenant et poignant ayant eut raison des quelques âmes téméraires flânant habituellement en ces lieux. Le silence, aussi lourd et angoissant que cette nuit glaciale, avait prit possession de la ville, d’habitude si agitée. Giran semblait endormie.
Sauf dans une petite ruelle reculée, où des cris rauques et de la musique retentissaient.

C’était le bar de « M’dame Mirsha ». Lieu fréquenté par de nombreuses énergumènes ou rejetés de la société, abritant loubards et voleurs en tout genre. La dénommée « Mirsha », que les habitués des lieux nommaient « Mama », était une vieille Orcesse au visage marqué par le temps et les vices. Tout dans ses gestes, et dans ses manières, laissait entr’apercevoir un combat contre le temps ; un combat perdu d’avance. Elle était connue de tous, pour deux choses bien différentes. La première était son passé tumultueux, où tout n’était que débauche et violence. Une Orcesse de pure souche, à l’instinct bestial et animal. Elle était respectée d’antan, comme une puissante guerrière. Mais toute gloire avait sa fin, et la sienne tomba un triste soir où elle perdue un œil durant un simple règlement de compte. Depuis, elle avait ouvert ce bar, pour « passer ses journées » disait-elle. Même un œil un moins, son goût pour la fête, l’alcool et la débauche ne s’était pas estompé : cette idée lui parut alors comme une évidence. La deuxième chose pour laquelle Mirsha était connue était pour « le Spectacle ». Les quelques Elfes Noirs et Orcs de Giran, aux mœurs légères, venaient ici exclusivement pour celui-ci. Certains venaient même de loin pour assister, pendant quelques minutes au moins, à ce « Spectacle ». « Mama » était fière de celui-ci, sa « petite trouvaille » comme elle aimait racontée, après quelques verres. Ce Spectacle était en réalité une séance de strip-tease à la danse lascive et sensuelle, exécutée par une Elfe Noire à la beauté aussi provocante que parfaite. Personne ignorait son nom ; du moins quiconque qui se trouvait dans le bar : dès que la cloche de l’église de Giran sonnait les douze coups de minuit, tout le monde hurlait son nom en cœur ; comme des bêtes attendant leurs viandes, l’estomac vide.
« Ewaalyne ! Ewaalyne ! »

Comme tous les soirs, le bar de la « Mama » était remplit. Une chaleur épouvantable imbibée d’alcool régnait en ces lieux, se mêlant au vacarme assourdissant. Deux Orcs se tapaient à côté du bar, sous les yeux amusés de quelques jeunes Sombres et de Mirsha, qui en fumant sa feuille Orc, riait aux larmes. Plus loin, deux Elfes Noirs et trois Orcs se livraient à un jeu alcoolisé, créant quelques chutes grotesques provocant l’hilarité de tous. Une ambiance ordinaire.
Soudain, l’église de Giran se mit à sonner son premier coup de minuit. Tous les regards se portèrent vers la petite scène au fond du bar, où déjà plusieurs hommes s’agglutinaient grossièrement. Tous se mirent alors à hurler à l’unisson le nom d’Ewaalyne, en tapant sur tout ce qui se trouvait devant eux pour faire un maximum de bruit possible, mêlé aux sonneries de l’immense cloche de l’église. Mirsha les regardait alors, assise sur le bar, amusée, une bière à la main.

La cloche se tut alors, laissant quatre flambeaux s’embrassés aux coins de la petite scène. Le vacarme dans le bar s’arrêta soudainement, laissant les regards des dizaines d’Elfes Noirs et d’Orcs attendre le moindre mouvement. La « Mama » sauta alors du bar et éclata son verre au sol, avant de taper deux coups secs dans ses mains. A ce son, une longue jambe dénudée et à l’apparence douce sortit entre deux rideaux, s’étendant lentement d’un geste sensuelle. Plusieurs sourires se dessinèrent alors sur les visages de nombreux spectateurs, qui se remirent alors à pousser des grognements ou cris bestiaux. Les rideaux pourpres s’ouvrirent alors brusquement, laissant apparaître la jeune Sombre, aux courbes parfaites. Elle était vêtue de simples sous-vêtements aguicheurs, au tissu fin et noir. Son regard scrutait les hommes face à elle, quelques mèches parsemant les traits fins de son visage. Sa bouche, légèrement entr’ouverte, inspirait la sensualité ; à travers ses petites lèvres aux couleurs sanguines. Elle était magnifique, indéniablement.

Elle avança alors d’un pas, laissant à ses spectateurs le souffle coupé. Ses grands talons percutaient le sol, brisant le silence qui avait à présent reprit possession des lieux. Elle marcha alors jusqu’à une barre au centre de la scène, le bassin bougeant lascivement de gauche à droite. Elle regarda une dernière fois les hommes devant elle avec un regard accrocheur, avant de saisir fermement la barre de fer ; déclenchant une musique sensuelle, aux rythmes lents et chauds. Immédiatement, Ewaalyne entreprit une danse aguichante, laissant les Orcs poussés des cris vulgaires, et les Elfes Noirs la regarder avec des yeux remplis de perversité. Son corps bougeait au rythme de la musique, se dandinant lentement en prenant des poses provocantes pour captiver ses spectateurs. La jeune Sombre détacha alors ses longs cheveux fins en tournoyant autour de la barre, les laissant retomber en cascade sur ses fines épaules. Puis, elle se laissa tomber au sol à quatre pattes, avant de se cambrer légèrement et s’approcher du bord de la scène ; piétinant sur les nombreux adenas gisant au sol. Elle se redressa alors sur ses genoux, laissant sa main glissée dans son bas ; tout en rejetant ses cheveux en arrière. La foule était surexcitée, hurlant et tapant à tout va ; comme en transe. Ewaalyne se mit alors à faire tourner son bassin, tout en mimant un acte sexuel les laissant tous en émoi.
Et elle continua ainsi pendant de longues minutes ; au grand plaisir de tous.

- « Allez poupée, fais-moi ce petit plaisir… »

Ewaalyne, dans les loges, était assise sur un grand divan de cuir ; fumant une feuille Orc lentement. Un Elfe Noir, agenouillé à côté d’elle ; était entrain de la supplier pour une activité supplémentaire avec elle ; aux prix de quelques centaines d’adenas.

- « Poussin, crois-tu vraiment que je vaux ces quelques misérables pièces ? » dit-elle en tirant une longue bouffée sur sa feuille, tout en regardant ses mains scintillantes de bijoux.
- « Je payerai le prix qu’il faudra. Des milliers de pièces, si il le faut. » répondit le Sombre en balbutiant, excité.
- « Vraiment… ? »

Elle posa alors son regard sur lui, une lueur brillant dans ses yeux. L’Elfe Noir, transpirant de tous ses membres, ne put retenir un sourire et acquiesça.

- « J’étais sûre que nous allions nous comprendre… » dit-elle, en posant sa main douce sur son visage. « Allez, viens. »

Ewaalyne se leva alors et traversa le couloir, suivit de prêt par l’homme. Elle ouvrit alors une petite porte en bois au mécanisme rouillé, dévoilant une petite chambre où trônait qu’en son centre un lit de piteuse qualité. Avant de rentrer, la jeune Sombre jeta un regard au fond du couloir où elle aperçut Mirsha qui la regardait, sans un bruit. La vieille Orcesse fit un petit mouvement de la tête, laissant un large sourire se dessiner sur le visage d’Ewaalyne.

- « Très bien, rentre. »

Le Sombre entra dans la pièce, éclairée tout juste par une bougie à la flamme vascillante, suivit de prêt par la strip-teaseuse. Celle-ci, une fois rentrée, referma brusquement la porte et la verrouilla alors à double tour, provoquant un sursaut de l’homme.

- « L’argent. » dit-elle en écrasant sa feuille d’Orc au sol à l’aide de ses talons, et en tendant sa main.

L’homme, tremblotant, lui tendit une grosse bourse et resta immobile. Ewaalyne ouvrit celle-ci et, à la vue des nombreux adenas ; la referma et la disposa sur une petite armoire à côté de la porte. Elle se mit alors à avancer vers lui, laissant ses lèvres rencontrées les siennes. Le Sombre ferma alors les yeux, envoûté par le baiser de la belle Sombre au corps de rêve. Ses mains se mirent alors à tâter le corps de la jeune femme, succombant à ses pulsions ; laissant Ewaalyne le pousser sur le lit avec une petite mine de dégoût. Elle s’approcha alors du matelas et enjamba l’homme afin de s’asseoir sur lui, le sourire aux lèvres. Il voulut à nouveau la toucher, mais celle-ci lui plaqua les mains contre les draps, le regard sombre.

- « Tu me laisses faire. » dit-elle sèchement, avant de remuer lentement son bassin sur l’entrejambe du Sombre.

Celui-ci ferma les yeux et se laissa faire, excité et hors de lui. Ses râles retentissaient dans la pièce, se mêlant au bruit des craquements du sommier peu solide. Soudain, il sentit la jeune femme s’arrêter. Il ouvrit alors lentement les yeux, le sourire aux lèvres ; avant de les écarquiller. Ewaalyne, assit sur lui, tenait un long poignard dans sa main droite ; avec un faible sourire. Il n’eut le temps de réagir que la Sombre lui porta un coup au niveau du visage, lui tranchant la chair dans un jet de sang. Elle se mit alors à le poignarder de toute part frénétiquement ; laissant l’hémoglobine gicler sur son corps frèle. Un large sourire se dessinait sur son visage ensanglanté, comme si le Démon en personne était caché sous ses traits.
Puis, après l’avoir poignardé une trentaine de fois ; laissant à la place qu’un tas de chair méconnaissable ; elle se releva lentement pour descendre du lit, et se rallumer une nouvelle feuille d’Orc.

- « Je peux entrer ? » dit Mirsha derrière la porte.
- « Bien entendu. »

La vieille Orcesse entra alors dans la pièce, et regarda le lit recouvert de sang, avec la dépouille de l’Elfe Noir trônant dessus.

- « Bien, voilà une bonne chose de faite. Combien cet imbécile t’a payé ? » murmura Mirsha, s’avançant vers Ewaalyne.
- « Plusieurs milliers d’adenas. Tiens. »

La Sombre se saisit de la bourse et la lança à la « Mama », qui la réceptionna aisément, habituée.

- « Comme d’habitude, tout est à toi. »
- « Oui oui… » répondit l’Orcesse, le regard perdue dans la bourse.
- « Cette mission fut guère difficile... Et bien payée, qui plus est. »
- « Le prochain rendez-vous avec votre client est quand ? » demanda Mirsha, détachant son regard des pièces dorées.
- « Demain à l'aube, dans les rues de Goddard... Il me doit encore quelques milliers d'adenas. » répondit Ewaalyne, lasse.
- « Oh, fructueux... Très fructueux ! »

La Sombre regarda l'Orc se frotter les mains avidement, avant de sur-enchérir :

- « Bien. Emmène-moi un parchemin et une plume, je dois prévenir cet Orc. » siffla Ewaalyne, en essuyant son visage et son corps à l’aide d’une petite serviette tendue par la « Mama ».

L’Orcesse ouvrit alors un tiroir et sortit la demande de la jeune Sombre, avant de sortir de la pièce, la bourse en main. Ewaalyne prit alors le parchemin et la plume ; et s’assit à côté du cadavre ensanglanté. Elle plongea la plume dans l’encre sombre, et se mit à l’écriture de sa missive.


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Dernière modification par Ewaalyne le sam. 27 octobre 2007 à 01h42, modifié 1 fois.

Ewaalyne

Message par Ewaalyne » jeu. 11 octobre 2007 à 11h02

L’aube se levait doucement sur Goddard, laissant ses doux rayons réchauffés les lieux. La ville, depuis peu sous l’emprise des Orcs, semblait morte. Elle n’était que l’ombre d’elle-même, la tension oppressant chaque petites ruelles en son sein. Quelques « peaux vertes » flânaient sur la place, prenant goût à leur nouvelle demeure ; mais Goddard malgré cela ; avait perdu toute sa gloire et sa fierté d’antan.
Dans une petite ruelle sombre se trouvait Ewaalyne, adossée à un mur. Son irremplaçable feuille d’Orc entre les lèvres, elle relisait pour une énième fois la missive de son client ; impatiente. Ses membres grelottaient, le froid l’assaillant de toute part : ses habits légers et courts n’étaient pas prévu pour des endroits aussi froids que cette région. Une longue robe aux couleurs bordeaux tombait sur ses belles formes, les dessinant avec toute la grâce que Shilien pouvait donner. Le tissu était pourfendu au niveau de la jambe droite, laissant apparaître celle-ci recouverte d’un porte-jarretelles en dentelles noires, n’inspirant que sensualité et volupté. Ses longs cheveux, légèrement ondulée par la rosée matinale, tombaient sur son épaule droite gracieusement. Ses talons, quand à eux, percutaient le sol ; signe d’impatience horripilée chez la belle Sombre. Elle n’aimait attendre, pensant que « chaque seconde est une seconde de perdue ». Mais elle devait s’y plier.

- « Désolé pour l’attente… » dit une voix cachée dans l’ombre, tremblante.

Ewaalyne regarda en direction de la voix, pour ne voir que les traits assombris d’une grosse masse cachée derrière un ramassis d’ordures. D’ici, elle pouvait entr’apercevoir déjà les membres tremblants de l’homme. Par le froid, ou par la peur ; jamais elle ne le sut.

- « Vous pouvez. L’argent ? » dit-elle, en jetant sa feuille d’Orc au sol.
- « Êtes-vous sûre qu’il… qu’il est mort ? »

La Sombre sortit alors un doigt ensanglantée de sa poche, à la peau sombre et ternie, et la lança en direction de l’Orc toujours caché, amusée.

- « Je vois, je vois… Voici donc le reste de… »

Soudainement, la phrase fut interrompue pour laisser place à un petit bruit. Ewaalyne connaissait trop bien celui-ci : le bruit de la chair tranchée. Elle recula alors de quelques pas en passant une main dans son dos pour saisir le manche de son arc, sur la défensive. Un silence pesant envahit la ruelle : long, trop long.
Brusquement, la tête de l’Orc roula au sol, apparaissant sous les faisceaux encore légers de l’astre solaire ; avant de continuer sa course en silence jusqu’aux pieds de la tueuse. Celle-ci, impassible, dégaina rapidement son arc et encocha une flèche, prête à tirer. Deux ombres se dessinèrent alors dans la pénombre ; des silhouettes fines et élancées ; des silhouettes de Sombres.

- « Ce n’est pas très gentil… » dit-elle, avant de viser et décocher sa flèche.

Les deux silhouettes bondirent alors en évitant le tir, fonçant en direction d’Ewaalyne, dague à la main. Celle-ci se mit alors à s’enfuir, laissant toute sa vivacité et sa rapidité acquises depuis des années être enfin utiles. Elle courait, courait. Aussi vite qu’un souffle, et aussi discrète qu’une ombre. Ses pas étaient les seuls maîtres de sa présence. La jeune femme, courant à vive allure dans les diverses ruelles qui lui étaient totalement inconnues, sentit alors les pas se rapprocher peu à peu : ses opposants étaient rapides, très rapide. Ewaalyne, tournant alors dans une autre ruelle isolée, prit appui sur un mur pour sauter en direction d’un toit, et grimper habilement dessus. Elle manqua de glisser sur les tuiles recouvertes de rosée, mais reprit vite appui animée par la part d’une quelconque attaque surprise. Ewaalyne encocha à nouveau une flèche et réussit à atteindre un des Sombres à la tempe du haut de son perchoir, le tuant sur le coup. Le second opposant, ayant entendu d’où provenait le tir, lança sa dague en direction des hauteurs de la maison, touchant la jeune femme à l’épaule dans un sifflement aigu. Celle-ci poussa alors un petit cri de douleur, avant de courir sur les toits, suivit de prêt par son adversaire.

- « Mais lâche-moi, sale ordure ! » s’écria-elle essoufflée en bondissant du toit pour atterrir au sol et reprendre sa course.
- « Crève, sale putain. »

Les deux Sombres courraient dans les rues de Goddard, laissant leurs pas brisés le silence pesant et matinal. Très vite, Ewaalyne réussit à se repérer et monta un escalier menant sur la place. Elle n’entendait plus les pas derrière elle mais continuait de courir : elle savait que son adversaire était plus fort qu’elle, et que tout combat serait perdu d’avance. La jeune femme regarda alors au-dessus de son épaule et ne vit personne mais ; élancée, elle percuta quelqu’un et tomba au sol, abasourdie.

- « Eh, fais gaffe toi ! » dit une voix rauque et imposante.

Ewaalyne reprit ses esprits. Devant elle se trouvait un imposant Orc en armure, avec à ses côtés un de ses confrères aux yeux révulsés. Le premier, par son imposante armure, semblait être un grand guerrier alors que son ami à sa droite s’apparentait à un Shaman de grande expérience. Les deux Orcs la regardèrent sans un mot, alors que celle-ci revenait lentement à elle, encore un peu étourdie.
Soudainement, elle se releva d’un rapide bond et se cacha derrière le grand guerrier, prête à une autre quelconque attaque. L’Orc, assez stupéfait par ce spectacle étrange, commença à perdre patience face à l’attitude sauvage de la jeune Sombre.

- « Que ce passe-t-il, enfin ?! hurla-il, en se retournant pour lui faire face. »
- « Deux Sombres m’ont attaqué dans ces ruelles, et sont à ma poursuite. » répondit Ewaalyne calmement, tout en regardant par-dessus l’épaule de l’Orc.

Celui-ci regarda alors son ami, silencieusement. Les deux semblaient stupéfaits de ce qu’ils venaient d’entendre. Le premier Orc, soudain hors de lui, saisit la jeune femme par les épaules, et la regarda droit dans les yeux.

- « Qui sont les fous et inconscients qui ont osé sortir leurs armes dans ma ville ?! » hurla-il, face à une Ewaalyne impassible.
- « Narayan, calme-toi… » murmura l’autre Orc, avec un calme effrayant.
- « Tu as raison Taranis… Calmons-nous, calmons-nous… » commença alors à dire le dénommé Narayan, avant de reposer son regard sur Ewaalyne « Explique-nous tout. »

Comprenant alors à qui elle avait affaire, et l’importance que ceux-ci avaient ; Ewaalyne eut alors une idée des plus vicieuses et des plus fourbes qu’elle avait eut alors à ce jour. Leurs forces étaient grandes, leur puissance incontestable. Protégée en leur sein, elle pourrait alors accomplir de grands projets tout en profitant de son statut. Elle pouvait grandement profitée de ce qui s’offrait à elle, encore si elle pouvait s’en saisir.
Ewaalyne, après avoir sourit à elle-même, se mit à regarder les Orcs en larmoyant, tout en leur laissant des vues plongeantes en son décolleté, avant d’entamer un récit quelque peu… exagéré.


[HRP] Cette fin relate de la première rencontre avec des membres Amtaks, et ainsi donc son entrée en ces terres. La suite relatera des différents évènements suivant cette rencontre. J'attends toujours vos remarques, n'hesitez pas ! [/HRP]

Ewaalyne

Message par Ewaalyne » sam. 13 octobre 2007 à 15h22

La nuit venait de tomber dans les sombres rues de Giran. Le silence, pesant et angoissant, exprimait à lui seul les pensées de toute une population : la peur du lendemain. Ce souffle de guerre s’étant abattus telle une tempête sur cet havre de paix ne laissait personne indifférent en les terres d’Elmore et d’Aden.
L’alliance des Prenoahhy avait déclenché celle-ci, sans doute sans aucune peur ou la moindre hésitation. Leur force était incroyable, et leur nombre incalculable. Ces Orcs à la peau si dure et aux mœurs si légères étaient de redoutables guerriers qui avançaient inexorablement, sans que personne ne puisse les entraver. L’équilibre de ces terres était fragile. Trop fragile. Et reposait à présent entre les doigts fermes et durs de ces Orcs.

Soudainement, le silence se brisa par de petits chocs sur les dalles, dans le quartier nord de Giran. Une silhouette aux courbes gracieuses et à l’allure fine avançait dans la nuit, laissant ces talons persécutés le sol d’une façon presque sévère. C’était Ewaalyne. Strip-teaseuse, tueuse à gages et, à présent, protégée des Amtaks, sous la tutelle de Messire Taranis. Ses mœurs légères, ses penchants pour la luxure et sa fourberie sans égale lui avaient values déjà de nombreux bons points dont le chef des Amtaks, Messire Narayan, n’était point indifférent.
La veille, la jeune Sombre avait été conviée au château de la Communauté des « Peaux Vertes » à Goddard par le souhait du nouveau souverain, où celui-ci lui confia l’intérêt tout particulier qu’il lui portait. Au-delà d’être une bonne et valeureuse guerrière, Ewaalyne était aussi leur espionne attitrée, ramenant d’amples informations en usant de ses charmes.


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« - J’ai de grands espoirs en toi, Ewaalyne. » commença alors le Roi Narayan assit sur son trône, en se frottant le menton « Mais ton esprit est encore trop fougueux et fourbe pour que je t’accorde une quelconque confiance. »

La jeune Sombre, un verre de vin de Schuttgart à la main, ne put cacher un petit air amusé. Elle s’approcha alors lentement de l’Orc, laissant ses lèvres à quelques centimètres des siennes, leurs souffles se mélangeant.

- « Avouez que cette peur face à l’inconnue vous excite… grandement. » susurra-elle sensuellement.
- « Ne joue pas à ce petit jeu avec moi, Ewaalyne… Si je te voulais, je t’aurai déjà eu dans mon lit en te forçant. »
- « Qui vous parle de « forcer » ici, Messire Narayan… »

Alors qu’elle approchait doucement ses lèvres, un bruit de toussotement retentit derrière eux. Ewaalyne se redressa en levant les yeux au ciel, exaspérée d’être coupée en si bonne voie ; alors que Narayan laissait apparaître un doute persistant sur son visage.

- « Oh, cher Taranis ! Viens, approche donc ! » balbutia alors le souverain, tendu.
- « Je dérangeais, peut-être ? »

A ces mots, Ewaalyne reprit son verre en main et le bu d’un coup sec, avant de le reposer violement sur le plateau du serviteur.

- « Bien sûr que non, voyons… Que viens donc tu faire ici ? Un soucis, peut-être ? »
- « En effet… Concernant la missive d’Ewaalyne, qui plus est. »

La jeune femme, allumant sa feuille d’Orc, posa alors son regard sur Taranis tout en tirant une longue bouffée.

- « Vous avez donc bien eut mon rapport sur les contrevenants de Goddard ? » demanda-elle, en s’asseyant sur un des rebords du trône, aux côtés de Narayan.
- « Oui, et ce manquement aux règles doit être puni… Ils ne veulent pas nous respecter ? Nous devons leur montrer. » répondit Taranis d’une voix calme et posée, comme à son habitude.
- « Dans ce cas, nous les punirons par la force en réalisant un véritable massacre… »

Aux mots du souverain Narayan, Ewaalyne recracha sa fumée tel un dragon, avec un petit sourire en coin. Dès qu’il s’agissait de sang, de meurtres ou de tueries ; son bonheur était à son apogée.

- « Bien. Ewaalyne, je compte sur toi pour trouver de plus amples informations sur les desseins qu’envisagent les Ambres. Tes quelques brides que tu as obtenu par ce stupide Milano sont utiles, mais pas encore assez concrètes. » reprit alors Narayan, portant son regard sur la Sombre à ses côtés.

Celle-ci acquiesça et se releva alors, tout en rangeant sa dague au niveau de sa cuisse, tenue par son porte jarretelle. Elle avança alors de quelques pas, avant de recevoir une petite tape sur son postérieur par Narayan, avec un grand sourire aux lèvres.

- « Allez, file. »

Sa voix enjouée laissait prédire un humour auquel la Sombre n’accrochait pas, mais elle s’en alla tout de même sans rien dire, légèrement exaspérée.

Ce fut la dernière fois, en cette fraîche nuit, qu’Ewaalyne servit la cause des Amtaks.


[HRP] Je poste ici la suite du BG d'Ewaalyne, qui est aussi le premier chapitre de l'Ordre des Valkyries. Je ne met que cette partie, n'ayant pas encore le verdict si oui ou non le Clan est accepté, et étant le seul chapitre « neutre ». Pour tout info sur l'Ordre des Valkyries, cliquez sur la bannière juste en dessous ^^ ! [/HRP]

Ewaalyne

Message par Ewaalyne » mer. 7 novembre 2007 à 11h33

Les jours devenaient de plus en plus sombres sur les terres d’Elmore et d’Aden. La peur se lisait sur tous les visages, et de nombreux Ordres auparavant, pourtant si forts et si vaillants, n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes. Beaucoup d’héros, en qui les gens avaient voués leurs espoirs, avaient périt lors du siège opposant les Prenoahhy aux factions adverses ; tels le grand guerrier Damoclès, élu des Artéias ; et sa femme Barra, haut gradée de l’Ordre d’Ambre.
Tout semblait perdu, et l’était peut-être déjà.

Ewaalyne, toujours à la recherche de quelconques informations pour le souverain Narayan, eut l’herbe coupée sous les pieds. En effet, sa source d’information naïve, Milano de l’Ordre d’Ambre, lui confessa que celui-ci ne pourra plus l’aider – la jeune Sombre ayant jouée la victime prisonnière des mains des Amtaks – car ses desseins s’éloignaient à présent de son ancien Ordre.
L’espionne comprit alors que les factions adverses étaient en déroute, et qu’elle devait en informer Narayan dès qu’elle le croiserait.

Ne voulant repartir à la recherche d’informations, doutant que si elle s’approchait d’un nouveau membre naïf du même Ordre, cela serait fortement suspect ; la jeune Sombre décida de penser un peu à elle – et surtout à sa bourse – en voulant valoriser ses divers talents en les mettant aux services d’autrui.

Ele eut cette brillante idée un soir, alors que, comme à son habitude, elle flânait en ville, ennuyée.
Ewaalyne aperçut un mur au centre de la place, qu’elle n’avait encore remarqué, où se trouvait de nombreuses affiches diverses accrochées. Elle les lut, et bailla. « Qu'ils sont ennuyants... » pensa-elle, avant d'avoir une étincelle. Et si elle proposait ses services, en échange de quelques adenas ? La guerre régnant en ces terres, il serait facile pour elle de gagner facilement de l'argent... Immédiatement, elle se mit à l'écriture d'une affiche qu'elle accrocha au mur.
Chers citoyens d'Elmore, ou d'ailleurs;

Je propose mes services de tueuse à gage pour un prix que je fixerai en fonction de la personne. Maniant habilement l'arc et la dague; et ayant déjà un passé fort fructueux, j'offre un travail rapide, et discret. Pour toute demande, envoyez une missive au nom d'« E.», le messager de Giran saura de qui il s'agit.

Ne cherchez pas à me trouver, j'irai vous chercher. Nous déciderons ainsi du prix, et des différentes formalités.

Avec tous mes vices distingués,

E.
Elle accrocha alors l'affiche au mur et s'en alla discrètement; aussi visible qu'une ombre et rapide qu'un souffle...

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Quelques heures plus tard, dans les rues de Giran ;

- « Mais… Qu’est-ce que c’est que ça ?! » hurla un homme, en regardant le mur des affiches.

Ewaalyne, non loin de là, entrain de marchander avec une jeune Naine assez crédule ; entendit les grognements de l’homme mais n’y prêta guère attention.

- « Nianiania… « Je propose mes services de tueuse à gage… » Nianiania… « Avec toutes mes vices distingués… »… Nianiania… « E ». Mais quelle est cette affiche abominable ! » hurla-il alors, assez fort pour que la Sombre perçut ses dires.

Souriant à elle-même, elle s’amusait à regarder la scène d’un œil enjoué. Que l’on parle d’elle en bien ou en mal, le plus important était que l’on parle d’elle. Et cette affiche, même si ne révélant pas son identité, ne laissait personne d’indifférent.
Soudainement, le jeune chevalier Artas arracha l’affiche d’un geste furieux, avant de l’entreposer dans un petit coffre ; sous les yeux noirs d’Ewaalyne. Captant son regard, il s’approcha d’elle, grognant quelques injures dans sa barbe. La jeune femme, sur le qui-vive, se releva alors en laissant son échoppe disposée au sol, et se dressa face à l’homme. Celui-ci la regarda d’un œil interloqué.

- « Un problème, peut-être ? » dit-elle lentement, le regardant de haut.
- « Euh non… Je ne venais que regarder votre échoppe. » répondit Artas, assez abasourdi.
- « Ah, ce n’est que cela… Faites. »

Ewaalyne s’assit alors à nouveau, s’allumant une feuille d’Orc, comme elle avait le plaisir de faire lors de situations incongrues. L’homme, étonné par cette réponse, porta un œil à présent curieux sur la Sombre.

- « Que cela… Que voulez-vous dire, par là ? »

La jeune femme se releva alors et, d’un geste lent et provocateur, re-cracha la fumée de sa feuille dans le visage d’Artas. Celui-ci, agitant sa main devant lui en toussotant, semblait de plus en plus douteux.

- « Vous ne connaîtriez pas une « E » par hasard ? » demanda-il, en haussant un sourcil.

A ses mots, Ewaalyne esquissa un sourire. L’incrédulité de cet homme l’amusait : un guerrier si fort et si imposant, cherchant à connaître le mystère tournant autour de cette affiche… La jeune Sombre ne put résister, et décida de lui donner quelques indices.
Elle avança alors lentement vers le mur, et sortit un parchemin de sa besace. Elle le lit alors une dernière fois, riant à son propre humour, et colla celui-ci sur le mur ; à la place de la précédente affiche. Puis, la jeune femme partit alors, comme si de rien n’était.

- « Qu… Quoi ?! C’était donc elle ?! »

La voix du Chevalier portait jusqu’aux oreilles fines d’Ewaalyne. Celui-ci devait sûrement avoir eut connaissance de la nouvelle affiche, et était certainement hors de lui. La jeune femme en était très amusée.
Elle l’attendait, lui et sa grosse armure. Elle l’attendait impatiemment, son arc en main et sa flèche encochée. Elle l’attendait, et il ne tarda d’arriver. Immédiatement, elle délaya ses doigts, envoyant la flèche pourfendre l’air et effleurée la joue d’Artas, créant une entaille fine ruisselante de sang.

- « Vous ! » hurla-il, en portant sa main à sa joue blessée, et pointant du doigt l’archère.

Ewaalyne se mit alors à courir dans le sens opposé de l’homme, s’aventurant dans les ruelles tortueuses de Giran. Cet endroit était rêvé pour une petite partie de chasse à l’homme, comme elle les adorait. Elle l’entendait s’approché, cachée dans le noir, de ses pas lourds et pesants. Son imposante armure, grinçant à chacun de ses pas, laissait le chevalier facilement repérable, au grand bonheur d’Ewaalyne. Celle-ci attendit quelques secondes qu’il se rapproche. Une… Deux… Trois… Maintenant.
Elle bondit hors de sa cachette en décochant une flèche, se plantant dans l’armure imposante de l’homme. Celui-ci, sentant le choc, manqua de tomber à la renverse ; surprit. Il se retourna alors pour entr’apercevoir la Sombre filée dans un autre ruelle, aussi rapide que le vent.

- « Revenez-ici ! » hurla-il, tentant vainement de la suivre.

La jeune femme s’arrêta alors et se retourna, encochant une nouvelle flèche autour du quelle tournait plusieurs petits éclairs étincelants. Celle-ci alla percuter l’heaume d’Artas, le sonnant quelques peu pendant plusieurs secondes. Ewaalyne, étonnée par la forte résistance de l’armure, reprit alors sa fuite dans les dédales de la ville. Le chevalier, reprenant ses esprits et apercevant encore la jeune femme, leva son épée au ciel et la tendit dans sa direction. Une épaisse fumée en sortit et fonça vers Ewaalyne, entourant alors ses pieds et la bloquant, comme paralysée.

- « Crève, ordure ! »

Elle décocha alors plusieurs flèches en direction de l’homme qui fonçait dans sa direction, sans qu’elle ne pu se mouvoir. Très vite, celui-ci arriva à sa hauteur et lui asséna un puissant coup de lame, la blessant sévèrement à la jambe. Ewaalyne, profitant de la vivacité de sa race, s’abaissa pour éviter un second coup avant de donner un coup de pied dans les jambes d’Artas, le faisant s’écrouler au sol. Elle courra alors quelques mètres, avant de se retourner en encochant à nouveau une flèche. Elle ferma alors les yeux, laissant le projectile brillé d’une couleur vive et aveuglante. Artas, quant à lui, se releva alors et fonça dans la direction de l’archère, laissant son épée pourfendre l’air le long de son flan, une aura puissante émanant de la lame. Les deux adversaires se portèrent leurs ultimes coups en même temps, dans un bruit énorme et une explosion vive.
Puis, plus rien. Un amas de fumée épais retombant avec un lourd silence.

Le corps inanimé de la jeune femme gisait au sol, fumant ; alors que le chevalier se tenait encore debout, un genou au sol et un énorme impact dans l’armure. Il s’appuyait sur son épée pour éviter de s’effondrer. Artas reprenait ses esprits difficilement, tentant de rester debout avec le peu de force qui lui restait.

- Tu as eu ce que tu méritais… » dit-il en s’approchant alors, et arrachant la bourse du corps évanoui d’Ewaalyne.

Il s’en alla alors, disparaissant dans les ombres de la ville, laissant le corps inanimé de la jeune femme sur les froids pavés.

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[ image externe ]
« Journal de bord, 18ème Augure de la Terre ;

Les jours sont durs en ces terres. Plus en plus durs.
La protection des Amtaks n’est pas celle dont je pensais.
Je suis encore fragile. Et exposée. Trop.
La sécurité de mes missions n’est plus celles d’antan.
Lorsque j’étais protégée sous la couverture du bar de Mirsha.
Les temps ont changé, et je dois ainsi faire avec.

Mes forces sont moindres, face aux desseins à accomplir.
L’entraînement ne sert à rien. Les demandes et risques sont trop importants.
Trop, pour une seule personne du moins.
Les Prenoahhy se moquent de cela. Je suis leur espionne.
Non rémunérée qui plus est, pour une protection médiocre.

Je dois changer. Les choses doivent changer.
Ces faiblesses ne peuvent avoir place en ce monde.
A cette époque, surtout. Avec ces relations conflictuels.

J’ai besoin de temps. D’argent. Et de personnes.
Des missionnaires ayant les mêmes pensées et mêmes envies.
Des espionnes de qualité, des tueuses sans merci.
Le moment est propice aux affaires, et à l’épanouissement.

Le temps presse. C’est à moi de le saisir.

E. »
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Et je le saisis, aussi violement fut-il.
Une rencontre avec le souverain de Goddard, Narayan. Je lui expliquais les dernières informations que j’avais eu par Milano indirectement, et ils les accueillit avec peu d’enthousiasme. Décidée de reprendre ma vie alors en main, je lui demandais une récompense pour ces informations.
« Tout travail mérite salaire », parait-il.

- « Tu te moques de moi ? Notre protection et ta vie sont déjà une assez belle récompense ! » ria-il, de sa voix grave et rauque, amusée.

Ses mots me firent alors remémorer ma cuisante défaite de la veille, ainsi que celle eut quelques semaines auparavant par un inconnu. Est-ce cela leur « protection » ? Dans ce cas-ci, je n’en n’avais donc nullement besoin.

- « J’offrirai mes services à plus offrant, dans ce cas. »

Je me saisissais du blason des Amtaks ancré sur mon armure, et le lança dans la poussière de la ruelle, aux pieds de Narayan.

- « As-tu conscience de ce que tu fais ? »

Je le regardais, et ne put m’empêcher de sourire. Je lui faisais peur. J’en savais trop. Il le savait, aussi bien que moi.

- « Je représente donc un réel danger à présent pour vous… » murmurais-je, amusée.

Il se ramassa alors le blason au sol, le dépoussiéra d’un souffle puissant et me regarda de son œil vif et belliqueux, son œil perfide.

- « Si tu représentes un quelconque danger, je te tuerai. »

A ses mots, je dégainais mon arc et encochais une flèche en sa direction, en refermant mon œil gauche pour plus de précision. Il me regarda, surprit et interloqué.

- « Fais attention à ce que tu fais, petite… » commença-il.

Mais c’était trop tard.
La flèche fut décochée, et pourfendit la distance nous séparant. Elle traversa alors le blason que tenait Narayan entre ses doigts, et alla planter celui-ci au bout de la flèche dans l’imposante armure de l’Orc.
A peine eut-il relevé la tête, que je n’étais plus.

- « Bien l’bonjour chez vous ! » dit l’écho de ma voix, laissant une place vide et déserte.

Narayan resta un long moment ainsi, pensif.
Nous nous posèrent alors la même question, sans le savoir.
« De quoi étais-je réellement capable ? »

Ewaalyne

Message par Ewaalyne » dim. 11 novembre 2007 à 12h13

- « L’important dans ce maniement n’est pas la puissance de la magie, mais la conviction en laquelle on croit en celle-ci. »

Un vent puissant soufflait sur les terres de Goddard, laissant un froid prenant s’installer ; recouvrant l’herbe d’une rosée matinale. La lune venait de disparaître derrière les monts, offrant sa place en les cieux de son ami solaire qui, malgré l’atmosphère glacial, tentait de percer de ses puissants rayons les nuages cotonneux.

La vie commençait à reprendre son cours dans les villes d’Elmore et Aden. Les marchands regagnèrent leurs commerces, alors que déjà quelques vaillants combattants partaient au combat ou à leurs entraînements. D’autres erraient simplement dans les rues, profitant de se calme pesant si rare.
Et d’autres tentaient d’apprendre, au risque de leur vie.

- « Messire Taranis, je sais que vous doutez de mes capacités. Mais ayez confiance en moi. »

La jeune Ewaalyne avait depuis déjà quelques lunes posées son arc dans les banques naniques pour s’afférer à une toute autre pratique. Elle tentait d’apprendre la magie. Cela pourrait être sans encombre dans un maniement simple, mais celle-ci était plus que redoutable et dangereuse : il s’agissait de la magie shamanique. Bien que dangereux, par sa puissance non digne d’un corps frêle de Sombre, Ewaalyne persistait encore et encore. Ce qu’elle arrivait à en faire était médiocre, mais semblait sur une bonne voie. Elle ne pouvait y arriver seule ; son corps et son esprit refusant de s’adapter à cette pratique antique. Chaque sort lui valait de puissants maux de tête, et une convulsion de son corps provoquant des tremblements frénétiques et un épuisement généralisé. Mais elle se relevait, encore et encore, sur ses jambes titubantes, coûte que coûte.

- « Je ne sais sur quel compte mettre votre nouvelle folie : sur l’inconscience, ou l’orgueil démesuré. »

La jeune magicienne peaufinait son maniement aux Sources Chaudes de Goddard, durant toute la nuit. Elle fut surprise par l’arrivée de Taranis qui, sentant la puissance magique si connue exaltée du corps de cette présence qu'il connaissant fort bien, fut surpris. Sans mots, ou paroles ; il partagea un peu de son temps avec elle pour lui enseigner son savoir, étant lui-même un puissant shaman renommé et respecté en les terres d’Elmore et d’Aden. Il l’enseignait sur des remarques sèches et froides, mais qui la faisait avancer. Et elle le savait bien. Elle écoutait avec plaisir ces dires, malgré son apparence impassible et lui fit de même pour lui apprendre, au-delà de ses remarques blessantes.

- « Je pense qu’un peu des deux explique cela. »

Ewaalyne s’était renseignée il y a de cela quelques lunes sur la puissance shamanique, et ses dangers. Les Orcs devaient, pour pouvoir exceller en sa pratique, passés dans « La Cave des Epreuves », lieu de méditation intense et de culte en son sous-sol. Ce dernier, véritable labyrinthe de couloirs et de galeries où les guerriers ne vont que rarement seuls de peur de s’y perdre, abritait une salle exclusive où les Orcs pouvaient admirer les trois têtes de Pa’agrio. C’était dans ce lieu sacré que les shamans tentaient de capturer la puissance de leur dieu en leurs entrailles, et faire ressortir celle-ci sous une magie certaine.
Et ce lieu était donc étranger à la jeune Sombre.

- « Une sombre tentant de maîtriser la magie shamanique… C’est amusant. »

Ewaalyne, transpirante et haletante, plia un genou au sol sous le regard amusé de son « maître ». Elle se releva, bien que difficilement, en plantant son épée dans le sol et mettant toute sa force sur celle-ci pour faire un bon appui. Immédiatement, elle serra les dents sous la douleur et fit face à l’antilope sauvage qui venait de la mettre au sol, l’épée tendue devant elle. La jeune magicienne, soudainement en transe, fit alors tournoyer son épée pour l’abattre vers la créature et l’arrêter à quelques centimètres de sa gueule. Une vision d’horreur parcourut la lame, faisant fuir l’antilope aux yeux exorbités à une vitesse folle dans le sens opposé. Ewaalyne fit alors tournoyer son épée en l’air en psalmodiant quelques formules en langage Orc, laissant une étrange fumée noire en sortir et entourer la tête de son adversaire, entrant dans ses narines et la faisant s’écrouler au sol, endormie. Messire Taranis ressentait le spectacle de ses sens développés par sa malvoyance, mêlant étonnement et lucidité, en se demandant quand la jeune femme allait s’écrouler sous la puissance que ses sorts lui exigeaient. Celle-ci ne se découragea pas et continua de lancer ses sorts, provoquant tout d’abord l’immobilité de l’antilope, avant de lui écarteler tous ses membres en lui déchirant la peau ; la laissant mourir à l’agonie au sol. La bête tomba au sol sous ses jambes meurtries, avant de s’écrouler sur le flanc en répandant son sang à la terre.
La jeune Sombre resta alors un moment silencieuse en regardant le corps ; laissant le sifflement du vent s’approprier le silence. Lentement, elle se retourna face à Taranis, tremblante et visiblement fatiguée, sans aucunes émotions apparentes sur son visage ruisselant.

Ils se firent face un long instant, et reprirent leur entraînement, sans un mot.

[ Initiation d'Ewaalyne à la classe « WarCryer » ]

Ewaalyne

Message par Ewaalyne » dim. 2 décembre 2007 à 18h52

Tout aurait pu être simple, mais elle aimait la complexité.

C’était une journée banale, au fond. Ni plus belle, ni plus horrible. Aux yeux de la jeune Sombre, elle était toute aussi morne et terne que les autres. Comme d’habitude.
Les nuages se déplaçaient lentement dans le ciel, dessinant quelques formes cotonneuses, portés par les vents froids de Goddard. Le soleil, quant à lui, tentait de percer difficilement au-dessus des monts entourant Giran ; comme si le poids du ciel pesait sur son être astral, l’accablant des maux de ce monde. Le temps était lourd, angoissant. Le ciel indiquait un sombre présage, à travers les reflets sanglants de l’aube naissante, et de son sifflement strident de bourrasques.

Ewaalyne contemplait ce tableau que le ciel dessinait sous ses yeux, le regard se perdant sur le reflet de la rivière entourant la ville de Giran. Les rayons de l’astre solaire naissant laissaient sa peau ébène s’éclaircir lentement, dévoilant peu à peu à son tour ses yeux charbons et ses lèvres vermeilles. Une douce rafale glissant le long de l’eau fit voleter quelques mèches qui s’écrasèrent lentement sur son visage. Tout en son être n’était que volupté, mais ses diverses expressions ne laissaient rien transparaître, tel un corps abritant une âme morte depuis longtemps. Et son être, malgré sa force apparente et palpable, semblait voué à la même destinée.

- « Vous méditez encore, ma douce. »

La voix brisa lentement le silence, alors que les doux bruits de pas claquant sur les pavés s’approchaient. Ewaalyne, aux sonorités de la voix masculine et remplit de tendresse, ferma les yeux délicatement. Des mains fortes se saisirent de sa taille, laissant le corps chaud de l’homme se coller contre son dos, son souffle parcourant son délicat cou. C’était Valkiryon. Son tendre compagnon depuis déjà plusieurs lunes. Cet homme qui la sortait de son ennui, et qui faisait fondre peu à peu la glace de son cœur. Elle s’épanouissait au creux de ses bras, laissant la chaleur de son corps si fort redonner vie au sien, et faire de son parfum une flagrance sacrée dont elle se faisait un honneur d’humer. Elle aurait encore un cœur, elle aurait sûrement été amoureuse et heureuse. Elle aurait.

- « Le temps est propice à la méditation. »

Elle pencha lentement sa nuque, laissant les lèvres du Sombre la baiser dans son cou, traçant un délicat chemin de tendresse jusqu’à son oreille. Elle lâcha un doux soupir de plaisir, laissant un mince filet de fumée s’écouler de ses lèvres par ce temps froid et prenant. Finalement, la jeune femme se retourna pour lui faire face, saisissant son visage entre ses mains glacées.

- « Vous êtes matinal, mon cœur. »
- « Tout comme vous, ma douce. »

Ils se sourirent, et lièrent délicatement leur main. Ils s’entreprirent alors à une marche, dans un silence qui valait pour eux bien plus que de longs discours. La place se dessinait sous leurs yeux, laissant l’agitation s’emparer du lieu malgré l’heure matinale. Ils s’assirent alors sur les marches, Ewaalyne adossée à lui, laissant ses fins doigts caressés l’intérieur de l’avant bras de son compagnon amoureusement ; perdant le fil du temps serrée contre lui. Ils restèrent ainsi pendant de longues minutes, se vouant de douces caresses mutuelles, enfermé dans un tendre encéphale de sentiments.

Et Ewaalyne, dans ses instants tendres et charnels, décéda. Qu’importe les faits, au fond. L’important fut qu’elle perçut un bout de bonheur pendant quelques instants avant sa mort, et qu’elle mourut sous la joug de la passion. Tout tournoyait autour d’elle, et elle en oubliait le sens de la vie. Valkyrion. Basha. Ward. Narayan. Nylan. Et plus rien. Une once de douleur s’emparant de son ventre. Mais l’amour au cœur. Malgré tout, et contre tout. Alors que le noir amplifiait sa vue, et que les abysses s’emparaient de son esprit, des souvenirs lui revenir en tête comme des derniers élans de lucidité. Toute une vie défilait tel un ancien film aux bandes rayées. Les Valkyries. Sa destinée. Et une dernière image, telle une conclusion à son existence. Elle, fière et puissante, debout sur les remparts de la puissante ville de Rune. Les cheveux voletant sous les bourrasques, le regard perdu dans ce paysage magnifique, et l’ombre d’Alycia derrière-elle. Et une phrase. Une seule. Qui fut la dernière pensée de la jeune Sombre, avant de s’éteindre.

« Pensez-vous que, si je saute à cet instant précis, quelqu’un pleurera ma perte ? »

Et ce qu’elle ne sut pas, c’est que ce fut le cas.