Les origines... Que dire ?
Pas grand chose au final.
Une mère qui meurt alors que je suis très jeune, un père qui fond dans la tristesse et l'alcool, la rue qui devient mon échappatoire.
Survivre parmi les délaissés, les laissés pour compte. Petits larcins, la loi du plus fort, pauvreté, mais au moins tous en semble. Plus le temps avance, plus la vie est dure. En grandissant, les conséquences empires. Notre avenir ? Rien de bien glorieux.
Et arrive alors le tournant d'une vie.
Ça commence par le chapardage de trop... ou du moins, auprès de la personne qu'il valait mieux éviter.
Rien de particulier à priori : une humaine en armure dans Giran, à priori trop lourdement armée pour représenter un danger dans une course poursuite.
La bourse fut rapidement volée et la course dans les rues de courte durée. Elle ne contenait pas grand chose à vrai dire, en dehors d'une petite amulette étrange. J'étais occupée à la contempler dans un recoin, bien plaquée. Elle était étrange, à la fois attirante et dérangeante. Magique peut-être ? La veine ! Elle n'en aurait que plus de valeur.
Mais voila que toute à mes pensées d'adenas durement gagnés, une main me choppe par le col et m'extirpe de ma planque. L'humaine ! Comment a-t-elle fait pour me retrouver ! Aïe aïe aïe... Ça sent la dérouillée.
Souvenir étrange en y repensant. Contre toute attente, je n'ai pas eu le droit à la fameuse dérouillée. Bien évidement, l'amulette changea rapidement de main, retournant à sa propriétaire légitime. La suite ? ... Un apprivoisement, le mien. Elle m'a laissé partir. Elle a cherché a me revoir et y est arrivé. Au final, on a discuté. Elle cherchait à savoir d'où je venais, ce que je me destinait à devenir. Bien étrange question ! Mais avec le recul, les questions étaient légitimes.
Elle me proposa de m'apprendre à me battre. Pas les bagarres de rues, non, mais de véritables combats, pour défendre ou protéger ce qui étaient les miens.
Elle me parla aussi de sa vision de la vie. J'appris qu'elle appartenait au culte de Gran Kain... Étrange, intriguant. L'interdit est toujours attirant pour ceux qui sont hors du système !
Je n'avais aucune affinité avec les idées religieuses. Einhasad n'a jamais rien fait pour moi, et je dois dire que je le lui rendait bien. Le kaïnisme ? C'était interdit et réprouvé de manière encore pire que le vol. Je suis pas folle !
Malgré tout, avec le temps qui passait, elle paraissait presque plus "humaine" que tous ces einhasadiens, evaïstes, et autres gens de tous poils.
Forcément, au bout d'un moment, les choses changent, évolue. Elle a fini par m'inviter chez elle, sur l'île des murmures. Elle y protégeait la chapelle à ses dires, et elle voulait que je la suive, que je l'y aide. C'est la première fois qu'on me disait qu'on avait besoin de moi, qu'on avait confiance en moi.
A Giran, ceux avec qui je partageais mon malheur allaient et venaient. Certains mourraient, d'autres se faisaient arrêter, d'autres s'en allaient ailleurs. D'autres arrivaient bien entendu... Mais quel avenir ? Et puis combien se retournaient contre d'autres, faisaient leurs durs pour diriger le groupe... Non, je n'y voyais plus vraiment une famille. Alors je suis partie.
En arrivant à Althéna, j'ai continuer cet apprentissage de manière plus assidue. J'ai rencontre d'autres personnes de ce culte, qui n'étaient pas inquiétés dans cette ville.
Leur philosophie était particulière, mais finalement attirante.
Je finis par me convertir, avec fierté !
On m'enseigna alors d'autres arcanes des batailles : les cris de guerre.
Mais le monde ne tournait pas rond. Mon mentor devait partir régulièrement, se battre contre des entités bien trop puissantes pour le commun des mortels. Je voulais l'accompagner ! Mais mon devoir était de protéger ceux d'Althéna. Alors je suis restée.
Un jour, elle est partie, mais n'est jamais revenue...
On entendit tous parler de la fin de l'Annonciateur, ce fut la liesse. Mais bien vite, d'autres soucis arrivèrent avec toutes ces failles. Satanées failles... L'une d'elle croisa ma route ! Et la changea...
La magie, c'est pas trop mon truc, même si ce n'est pas au point de mon mentor ! La pauvre...
Mais visiblement, j'étais plus en Elmoraden.
J'ai du survivre plusieurs mois, heureusement que j'avais déjà du le faire par le passé, sinon je n'aurais pas tenu le choc...
Jusqu'à ce qu'enfin, une autre faille se dessine devant moi. Où mène t elle ? En tout cas, ailleurs qu'ici ! Alors ni une ni deux, et c'est reparti.
Elmoraden, enfin... Mais c'est étrange, tout a changé, comme si la civilisation avait déserté le pays. Bah, au moins, je suis au bon endroit, enfin je crois.
Un peu de courage, une bonne marche, et je finirai bien par comprendre ce qu'il se passe.