[BG Humain] Enguéran Merkiz

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Archein
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[BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » sam. 13 juin 2020 à 21h38

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Nom : Merkiz.
Prénom : Enguéran.
Surnom : La lance d'argent. Le bouclier ardent.
Age : 27 ans en 957. 38 ans (968).
Sexe : Masculin.
Race : Humain.

Métier : Commandant des innommés. Chevalier du Phénix Ardent au service de l'église d'Einhasad. Conseiller du Préfet de Giran.
Compétences : Combat au corps à corps, résistance aux chocs.
Combat : Corps à corps, cuirasse lourde, lance ou épée et bouclier. Possède aussi une dague bien cachée sous son armure.
Magie : Soins du paladin.
Alignement : Neutre bon. Loyal neutre.
Faction : Église Einhasadienne.
Langues parlées : Commun.

Description physique : 1m85, yeux marrons clairs, cheveux courts châtains foncés, barbe légère, peau rosacée. De forte carrure, il s'entretient pour être à l'aise avec sa cuirasse lourde. Des armoiries sont visibles sur sa cuirasse, où est représenté un phénix au milieu des flammes. Il a deux blessures récentes au visage, s’apparentant à des brûlures, concentrées au niveau du nez et de la joue droite. Il a délaissé les couleurs de la compagnie du Phénix Ardent lors de sa démission de son poste de conseiller, pour adopter celles plus classiques de l'église einhasadienne.
Caractère : Droit et juste dans ses bottes, usé par la politique impériale, la plupart du temps réservé. Amical avec les vieux amis.

Situation financière : Aisée.
Comportement social : Lumineux.
Type d’éducation reçue : Militaire.
Popularité et/ou influence : Survivant de l'invasion de l'ire à Giran. En charge de la ville de Giran avec les ex innommés. Ex Préfet de Giran, Ex Commandant de la compagnie du Phénix Ardent. Connu pour ses actes auprès de la Légion Azure pour la reconquête des territoires envahis par l'ire bestiale. Connu pour sa droiture et sa foi envers Einhasad.

Croyances :
  • Einhasad : Pratiquée
  • Gran Kain : Méprisé
  • Eva : Reconnue
  • Shilen : Ignorée
  • Sahya : Curieux
  • Pa’agrio : Respecté
  • Maphr : Respectée
Croyances Locale :
  • Léviathan : Respecté
Relations extérieures :
  • Elfes : Au cas par cas.
  • Humains : Amical avec ceux qu'il estime, méfiant envers les autres.
  • Kamaels : Au cas par cas.
  • Nains : Relations amicale et respectueuse.
  • Orcs : Au cas par cas.
  • Sombres : Leur accorde le bénéfice du doute.
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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » sam. 4 juillet 2020 à 20h17

Au temple de Gludin

Au temple de Gludin, un humain dans la fleur de l'âge en long manteau enchaîne depuis plusieurs jours des visites au temple d'Einhasad. Ses allées et venues devant l'imposante statue se font remarquer par la haute prêtresse Levian. Le jeune homme entame régulièrement le même rituel face à celle qu'il vénère apparemment, posant un genoux à terre pour formuler quelques prières difficilement audibles. Au terme de ses murmures il s'en retourne sans s'attarder.

Après un certain temps, la haute prêtresse entreprend de lui adresser la parole. Enguéran se trouve un temps soit peu gêné quand elle lui fait remarquer qu'il ignore tous ceux présents dans le temple, mais explique qu'il a des excuses à faire à Einhasad, et que c'est ce qui l’amène avant tout.

Le lendemain, bien que respectueuse des motivations du jeune homme, la haute prêtresse tente d'en apprendre plus. Il hésite l'espace d'un instant, avant de choisir de raconter son histoire...

Un avenir prometteur

Enguéran Merkiz, descendant d'une longue lignée de gardes de père en fils, issu de la noblesse du côté de sa branche maternelle. Dès son plus jeune âge formé au maniement de la lance par son père, il intègre dès que possible la garde de Giran sous le commandement de ce dernier. Il passe ses premières classes avec brio sous l'aile de son paternel. Accepté et respecté pour son nom et ses actions par ses collègues, il se taille sa propre réputation sous le surnom de la lance d'argent.

Il doit tout d'abord ce surnom au fait qu'il hérite de l'arme de prédilection de la famille, une lance forgée d'argent pur et étincelant. Un symbole qui suit les Merkiz depuis des lustres. Peu à peu il s'illustre au combat avec cette arme et forme des amis à son maniement pour assembler un petit contingent de gardes lanciers. A l'apogée du groupe, le jeune homme est nommé lieutenant de la garde, faisant la fierté de ses parents et de ses amis. Fier de son côté également, il reste emplit d'humilité en recevant ce grade et fait preuve de discernement dans ses choix.

Tout semblait lui réussir, et pourtant... l'ire bestiale avançait.

La chute de Giran, 957

Tout avait été fait pour éviter le pire après la chute d'Aden. Recrutement intensif, fortifications, stratégies défensives. Tout a été balayé par la volonté et la puissance de l'ire.

La haute prêtresse peut sentir à ce moment l'impuissance et la culpabilité du jeune homme dans son récit, poings serrés, tête basse. Il lui raconte les détails de ce qu'il a enduré. Il lui raconte l'aspect des bêtes, leur organisation, leur force et leur détermination. Il lui raconte ses compagnons en formation serrée avec lui, qui tombent l'un après l'autre malgré tous leurs efforts pour repousser l'ennemi. Il lui raconte leurs cris, le bruit sourd du poids de leur armure les entraînant au sol. Il lui raconte ses doutes, ses peurs, son courage et sa foi qui vacillent. Ils tiennent bon même avec les pertes, mais déjà le bruit des bêtes envahissant Giran fait écho jusqu'à eux, une ligne a cédé, voir plusieurs...

Le clocher retentit, comme si Einhasad dresse déjà son dernier rempart. Impossible selon lui que l'invasion ai pu être si rapide. Il jette un œil en arrière, les ténèbres règnent déjà en maître, le temps leur est compté.

Il donne l'ordre aux gardes survivants d'abandonner la ligne, la priorité devient de sauver les survivants au détriment de la ville. Giran est déjà perdue, il le sait. Dans un élan d'espoir les gardes vivants transpercent ensemble la première ligne d'ennemis se dressant devant eux, et rompent les rangs aussi vite que possible. Certains se font rattraper, criant aux autres de courir pendant qu'ils offrent leur vie pour leur faire gagner quelques secondes. Quels sacrifices ! Tous méritent de vivre. Pendant un instant son instinct lui dit de se retourner, de mourir à leur place, mais ceux qui courent avec lui ont besoin de leur lieutenant.

Le repli n'est qu'une succession de décisions hasardeuses prises dans la panique. Les cadavres sont légion, l'air est lourd et difficilement respirable à cause des flammes qui rongent la ville, le sang jonche les murs et le sol, personne ne parvient à être lucide.

Au détour d'un quartier marchand, Enguéran et son groupe aperçoivent d'autres gardes aux prises avec des ennemis en surnombre. Ils tentent de protéger quelques civils survivants, mais c'est probablement voué à l'échec même en leur prêtant main forte. Le jeune lieutenant reste figé un moment sur ses collègues en perdition, accablé par le poids de la décision à prendre. Il se tourne vers le peu d'amis qu'il lui reste, le regard remplit de doutes. Un des leurs prend la parole, lui disant qu'il suivra peu importe sa décision, mais qu'il doit choisir vite. Un autre affirme que la fuite n'est pas une option, puis un autre que si ils n'y vont pas, tout ça n'aura servi à rien.

Tous le confortent, et c'est déterminé qu'il choisit de charger, affirmant que c'était leur vocation, que la lumière d'Einhasad les a guidé jusque là. Leur épreuve est de mourir ici, ou d'être victorieux, mais pas de reculer face aux ténèbres.

«Tous avec la lance d'argent !» Beugle un des gardes, alors qu'ils chargent le groupe de l'ire par surprise sur le flanc droit.

Le fracas des lances dans un bruit assourdissant a son effet, l'ennemi est ébranlé et les gardes prennent le dessus pendant un moment. Puis il reçoit un violent choc à la tête, un coup qu'il n'a pas vu venir, leur formation étant trop éparpillée pour être aussi efficace à si peu de lanciers restants. Il s'écroule l'espace d'un instant, la vision troublée, assiégé par la douleur. Ses camarades se ruent sur la bête pour ne pas lui laisser le temps de porter le coup fatal.

Il sent son heure venir, c'est un moment fatidique où tout semble se ralentir, un moment de lucidité où il perçoit tout autour de lui comme si le temps s'était figé. Un moment où il aperçoit, quand sa vue revient peu à peu, des renforts ennemis fondre sur eux. Un moment où il voit ses derniers lanciers tomber l'un après l'autre alors qu'ils hurlent aux civils de fuir aussi vite que possible, qu'ils sont perdus sinon. Les autres gardes sont aussi malmenés, et alors qu'il retrouve assez de force pour se relever, une énorme bête se dresse devant lui, le bras prêt à abattre son jugement sur le jeune lieutenant. Le temps d'une inspiration et le bras armé s'abat sur lui à toute vitesse, alors qu'il dresse en parade son unique espoir de survivre. Le choc est violent, il y a un léger flottement dans l'air et le temps semble pour lui retrouver son cours normal.

Il écarquille les yeux, tenant dans chacune de ses mains le symbole de sa fierté brisé en deux. La lance d'argent est détruite, mais elle a protégé son porteur un laps de temps supplémentaire. Tout défile désormais pour lui alors que la bête arme un nouveau coup. Toute sa vie, ses parents, ses amis, ses alliés, sa ville. Tout ce qu'il a connu est tombé à cause de cette ire bestiale. Un sentiment exulte au plus profond de lui alors qu'il fixe cette énorme bête sur le point de le faire rejoindre ses défunts frères et sœurs. Une volonté de survivre, une rage naissance, un refus de la mort. Comme une étincelle d'espoir qui s'embrase en feu ardent. C'est à ce moment même où il est sur le point de rencontrer la grande faucheuse qu'il rassemble ses dernières forces pour planter violemment le morceau tranchant de sa lance brisée dans la chair de la bête.

Sous l'effet de la douleur cette dernière émet un hurlement qui déstabilise les autres ennemis plus petits, avant de s'écrouler lourdement. Les autres gardes en profitent, ils abattent leurs assaillants alors que le lieutenant se précipite sur le cadavre d'un de ses collègues pour attraper son épée et son bouclier. Il s'emploie à recoller au groupe en titubant, qui tant bien que mal parvient à battre en retraite précédé par les civils. Il se démène pour se battre du mieux qu'il peut avec sa nouvelle arme, mais est plutôt maladroit avec ce style de combat s'étant toujours entraîné au maniement de la lance. C'est comme si il était redevenu un novice.

Une fois l'ivresse du combat redescendue, le groupe restant choisit d'escorter les civils hors de la ville par de petites ruelles peu fréquentées, où ils ne rencontrent que quelques ennemis séparés du gros de la troupe. Ils laissent derrière eux leur échec cuisant, mais ont pour eux la maigre satisfaction d'avoir sauvé des vies...

Ils sont accueillit comme il se doit lors de leur arrivée à Gludin, où l'ancien lieutenant préfère garder son anonymat après les pertes qu'il a subit. Même si d'autres gardes du groupe clament haut et fort que la lance d'argent a survécu et est en ville, Enguéran s'efface pour mieux faire son deuil.

Errance à Gludin

Levian reste silencieuse un moment quand Enguéran termine son histoire, le regard bienveillant envers son interlocuteur qui ne semble pas réaliser quel miracle c'est d'avoir pu survivre et sauver des innocents de ce massacre. Elle prend la parole après un certain temps, lui explique qu'il n'a pas à s'en vouloir d'être en vie, le rassure et le remercie de s'être ouvert à elle.

L'ancien lieutenant lui avoue ne pas savoir quoi faire maintenant, que ses journées se résument à errer en ville et à se repasser le combat en tête, cherchant à savoir comment il aurait pu faire mieux. Il a conscience d'avoir perdu le goût de se battre, y voyant un mauvais signe quand son arme a été brisé. La haute prêtresse l'arrête aussitôt, et plutôt qu'à se morfondre sur lui même lui suggère d'aller se changer les idées vers le port en lui glissant d'un air entendu qu'il existe d'autres manières que le combat pour aider les autres...

Repentance

Sur les sages paroles de la haute prêtresse, le jeune homme change alors ses habitudes nouvelles pour aller errer un peu sur le port. Il y découvre une flottille de bateaux de pêche de différentes envergures qui s'affairent jour et nuit par des allées et venues incessantes. Il prend conscience de toute l'importance de ce ballet en voyant les marins décharger leur cargaison pour approvisionner la ville.

C'est vrai, il se soucie de son rôle de lieutenant, mais en temps de guerre on oubli vite ceux qui ne sont pas au front pour s'illustrer. Ceux qui œuvrent sans relâche dans l'ombre du tableau pour éviter la famine, pour tenter de remplir le ventre des civils, des soldats. Bien d'autres sont oubliés sans doute, mais c'est sur ces marins pêcheurs que son attention est toute portée. Une petite auberge faite à première vue de bois de récupération l'intrigue et il décide d'y entrer. A l'intérieur, une forte odeur de vinasse, de sueur et de poisson y est présente. C'est un milieu bien loin du sien, qui pourtant l'attire au point qu'il s'approche du comptoir pour prendre un verre. Remarqué au premier coup d’œil par les matelots, l'un d'eux assez rustre au premier abord finit par l'aborder au comptoir...

«Et alors moussaillon, tu t'es perdu en mer ? Ici c'est le domaine des pêcheurs et t'as pas vraiment l'air d'en faire partie !»

Les autres marins présents rient alors en cœur, et attendent de voir la réaction d'Enguéran. Le jeune homme pèse ses mots un long moment avant de répondre, sans pour autant regarder celui qui l’interpelle.

«J'ai besoin de voir autre chose, de changer d'air et de vie... j'ai perdu tout ce que j'avais.»


Le vieux loup de mer jauge alors le jeune, tandis que tous attendent apparemment son verdict.

«Ca m'va, on a besoin de bras... tu commences demain ! Je suis Gavros, Capitaine du Maelstrom. T'as intérêt à être en forme, c'est pas donné à tout le monde de tenir la cadence. T'auras le droit qu'à un essai, si tu fais pas l'affaire tu plonges.»

Changer de vie, pas mal de marins l'ont fait en filant sur la mer. Plusieurs des matelots présents viennent alors le voir comme l'un des leurs et pour se présenter, il leur raconte son histoire et ils racontent la leur. Aucun jugement, aucune allusion déplacée, il retrouve une forme de fraternité qu'il a connu dans le corps de la garde même si le contexte n'est plus du tout le même.

Les jours passent, étrangement il s'habitue vite à sa nouvelle vie. Les conditions sont rudes, il s'en accommode bien qu'éreinté au début et trouve dans cette nouvelle façon de se rendre utile une forme de repentance à œuvrer pour aider ceux qui restent à survivre. Il passe bien parmi les autres, sont entraînement militaire lui donne des prédispositions à obéir et exécuter les ordres efficacement, il devient en somme rapidement un bon marin. Son esprit d'équipe le rend particulièrement attentif envers les autres matelots et l'aide dont ils ont besoin, ce qui conforte Gavros dans son choix de le garder dans l'équipage.

Au fil du temps il tisse un lien avec sa nouvelle famille, même si il ne colle pas vraiment à l'étiquette du marin pêcheur à cause de son éducation il est parvenu à s'intégrer et s'adapter parfaitement à son nouvel environnement. Quand ils passent du temps ensemble au comptoir, Enguéran est souvent sollicité par ses camarades pour raconter l'histoire qu'il a vécu à Giran. Bien que réticent au départ, il accepte d'en livrer tous les détails tout en restant humble dans son récit. Certains se prennent à rêver d'une vie de soldats gardiens de la veuve et de l'orphelin, parvenant à arracher quelques sourires sur les lèvres de l'ex lieutenant.

Gavros semble apprécier ces moments d'échanges entre ses matelots, couvant parfois le jeune moussaillon d'un regard paternel. C'est d'ailleurs lui qui poussera Enguéran à retrouver le chemin de l'entraînement au combat. Au grand étonnement de ce dernier, le vieux loup de mer l'incite à reprendre les armes, conscient que sa place n'est pas là où il s'est abaissé à être. Le jeune matelot insiste pour rester les aider, alors les deux parviennent à un accord de principes. Enguéran ira s'entraîner une partie de la journée pour retrouver ses réflexes et sa force, et viendra aider au port quand son entraînement sera terminé.

L'heure est venue pour l'ancien garde de faire le point...

Renaissance

Avant de retourner s’entraîner, Enguéran ne manque pas de remercier la haute prêtresse pour l'avoir remis sur la bonne voie. Il l'informe qu'il continuera régulièrement à venir au temple, histoire de communier.

C'est ensuite non sans mal qu'il reprend l'entraînement au combat sur de nouvelles bases. Se battre à la lance est complètement différent d'une épée et d'un bouclier. Les appuis, les repères, la façon de balancer son corps, tout ça le perturbe assez régulièrement pour qu'il soit repris sévèrement par son maître d'arme. Il a surtout du mal à se concentrer, et doit souvent couper court aux séances.

C'est à nouveau auprès du temple qu'il trouve son salut, ayant pris l'habitude de raconter ses mésaventures à la haute prêtresse. Cette dernière pense savoir ce qui le gêne. Car il est bien question d'un blocage pur et simple.

«Je crois que vous avez du mal avec la lance d'argent, Enguéran. Tout simplement.»

Le jeune homme la regarde, totalement perdu.

«Vous croyez que c'est juste parce qu'il porte la lance, que ce porteur est ainsi nommé? Biensur c'est l'homme qui l'a maintes fois brandit, mais ce n'est pas parce que la lance est brisée que l'homme n'est plus ce qu'il était.  La lance d'argent existe toujours, c'est vous qui incarnez ce symbole. Et ce symbole a survécu à la chute de Giran... ne faites pas comme si il avait périt là bas, vous savez que c'est faux.»

Enguéran réfléchit longuement aux paroles de Levian, comprenant peu à peu l'enjeu qu'elle tente habilement de lui décrire. La lance d'argent était un peu connue à Giran comme protecteur de la cité, si un symbole comme celui ci, si humble soit il, peut ramener du baume au cœur et du moral à certaines personnes alors c'est son devoir de le faire vivre. Et aussi, c'est un symbole que l'ire bestiale n'aura pas emporté dans les ténèbres.

La haute prêtresse fait mouche à nouveau, et c'est avec un regain d'énergie et de motivation que le jeune homme sort du temple bien décidé à se remettre en selle. Le soir même au comptoir, il raconte ses déboires de la journée et son passage au temple à Gavros qui ne semble guère surpris des nouvelles résolutions de son protégé.

«Puisque tu m'parles de ça, viens donc voir ce qu'on a pour toi...»

Le vieux capitaine accompagne ses paroles d'un geste, ouvrant une vieille malle poussiéreuse au fond de l'auberge. En s'en approchant, Enguéran comprend tout de suite l'intention de son capitaine et des autres matelots. Ses yeux s'illuminent en se posant sur le contenu du coffre, à savoir une cuirasse lourde flambante neuve, et surtout une lance finement ouvragée.

«Mais.. ça doit valoir une fortune, je ne peux pas accepter ça !»

Le capitaine rit aux éclats, accompagné aussitôt par ses marins. Le jeune moussaillon restait silencieux en retour.

«Ecoute moi bien fiston, quand des gens sont affamés et qu'on leur apporte quelque chose dans leur assiette, il n'est plus question de parler d'argent. Certaines de ces personnes sont capables d'offrir bien des services en retour, en signe de remerciement. Nous autres on a jamais rien demandé à part quelques bouteilles  ! Mais là, on a pensé à toi... et tu l'as bien mérité. Tu as besoin de ça pour retourner protéger ces gens, tu as déjà beaucoup fait en nous aidant à les nourrir. Alors prends...»

Gavros lui colle le paquetage dans les bras presque de force, Enguéran le fixe attentivement avant de remercier tout le monde.

«Passe nous voir quand tu auras le temps, histoire qu'on se rende en mer et qu'on s'en jette quelques unes au retour  !»

L'ancien lieutenant ne peut cacher son émoi devant la salle, à priori le capitaine est aussi touché. Certains matelots essuient même une petite larme discrètement, gardant quand même le sourire. C'est bien décidé à mettre à profit son nouvel équipement qu'il se rend aussitôt au forgeron de la ville, et qu'il demande à faire poser ses armoiries sur sa nouvelle armure.

Le forgeron s’exécute immédiatement suite à la description qu'Enguéran lui donne...

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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » jeu. 3 septembre 2020 à 19h52

Promesse

Hortense Larchet. Une agricultrice qui s'aventurait souvent à Gludin. C'est la première personne avec qui il avait tissé un lien amical en dehors de l'équipage du Maelstrom, et à qui il avait porté assistance lors de plusieurs sorties pour aider l'aile pourpre.

L'aile pourpre fut le premier endroit où il se rendit après sa période d'incertitude et de doutes suite à la perte de Giran. Il voulait se rendre utile comme il pouvait à cet instant, et c'est au comptoir de Gludin qu'il put rencontrer plusieurs férus d'aventure. Il se lia même d'amitié avec le responsable de l'antenne, un certain Bremmer qui aimait se toucher la moustache.

Au fil du temps, Hortense et Enguéran prirent l'habitude d'effectuer ensemble les différentes requêtes de l'aile, ce dernier étant un peu inquiet à l'idée de laisser la jeune archère partir seule pour des missions parfois périlleuses.

Au bout d'un moment, leur efficacité en duo était flagrante et l'ancien lieutenant se mis à penser plus grand. Et si ils se joignaient à un groupe plus conséquent ? Quelles seraient alors leurs possibilités ?

A cette période un groupe d'auxiliaires était naissant, sous l'impulsion du Capitaine Alaric et l'approbation du Gouverneur Elion, le groupe constitué pour la plupart de mercenaires avait en charge d'aider la Légion Azure dans ses missions de reconquête face à l'ire bestiale.

Pour Enguéran et son passif ces auxiliaires étaient une aubaine si leurs réussites les menaient jusqu'à l'est, jusqu'aux portes de sa ville perdue. Pour Hortense, son village natal était aussi tombé face à l'ire, mais elle était plutôt réticente à s'engager avec un contingent qui s'en allait guerroyer. Elle avait pleinement conscience qu'une simple chasseuse sur un champ de bataille risquerait sa vie par son manque d'expérience.

Convaincu de l'efficacité du duo si il persistait, l'ancien lieutenant fit une promesse à Hortense, et vint même à la rencontre des parents de cette dernière pour les rassurer. Il jugerait du bienfondé du groupe et des compétences des membres, et du risque qu'ils encouraient à s'y engager. Il ferait en sorte de protéger leur fille et il jura que ce serait au péril de sa vie si il le fallait. Le père d'Hortense était peu enclin à laisser sa fille aux mains d'un inconnu sur de lui, mais baissa sa garde lorsqu'Enguéran lui raconta son histoire, ses croyances et sa volonté.

Peu de temps après, les deux humains se joignirent au groupe qui bientôt serait désigné comme les Innommés...

Commandant Adjoint des innommés

Le groupe enchaînait les maladresses... déjà à plusieurs reprises leur mésentente était flagrante, si bien que des rassemblements vitaux pour décider des stratégies à aborder se soldaient par la cohue générale. Il faut dire que réunir des fortes têtes ayant l'habitude de travailler en solo ou en petit comité était osé, il fallait s'attendre à ce genre d'échauffourées puisque aucun chef n'avait été désigné. Les innommés se voulaient être un rassemblement en marge de l'armée, avec un système d'échange par votes à mains levées concernant les grosses décisions à prendre. Cependant, chacun avait sa manière à lui d'entrevoir comment pouvaient être, et devaient être les futures manœuvres à adopter.

A l'opposée quand il s'agissait d'agir ensemble rapidement contre l'ire bestiale, ils étaient tous soudés par le but qu'ils partageait tous. C'était une évidence indéniable de l'efficacité dont ils pouvaient faire preuve car lorsque c'est le fil de l'épée qui parlait ils étaient tous en accord. Cette efficacité, Alaric et Elion ne pouvaient pas la remettre en question, par contre l'organisation en interne était catastrophique.

Pour Enguéran et son passif militaire, l'adaptation était compliquée mais pas impossible. Au fur et à mesure il commençait à s'intégrer, et aussi à l'ouvrir quand il jugeait qu'il le fallait.

Petit à petit, il fut décidé qu'un représentant devait être désigné pour parler d'une seule voix avec le gouverneur et son capitaine. Cela faciliterait les échanges entre les deux institutions, et ferait gagner du temps. C'est un éleveur du nom de Revel qui fut désigné, choix approuvé par l'ancien garde car malgré son apparence c'était pour lui quelqu'un de conciliant qui tentait tant bien que mal d'entendre tout le monde.

Malgré ce semblant d'organisation, dès que la plupart des innommés se retrouvaient autour d'une table pour parler d'un sujet délicat, l'ambiance reprenait de plus belle... et ils tournaient en rond. C'est à ce moment là qu'Elion usa de son autorité pour lancer un ultimatum aux innommés. Ils devaient trouver un commandant et un adjoint, où ces derniers seraient nommés d'office.

Un vote fut organisé, et même si il considérait la décision d'Elion justifiée, il ne croyait que peu au fait que les innommés joueraient le jeu. Contre toutes ses attentes, les votes en sa faveur le plaçaient à égalité avec Sandales, un orc au tempérament de feu mais qu'il respectait pourtant. Suite au refus du poste de ce dernier, il fut désigné commandant adjoint des innommés.
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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » jeu. 3 septembre 2020 à 23h02

Inquiétude et doutes

Enguéran devenu adjoint, il devait seconder Revel qui fut le commandant sans appel suite aux votes. Malgré toute la bonne volonté dont il pouvait faire preuve, Enguéran s'aperçut vite que ce poste n'aurait rien à voir avec le grade de lieutenant qu'il avait occupé au sein de la garde de Giran.

Souvent décriés par leur manque de discipline durant leurs temps de pourparler, les innommés parvinrent quand même à accepter peu à peu la nouvelle organisation interne, clouant le bec aux plus sceptiques. Cependant, une ombre non négligeable grandissait sur l'Ouest.

Persuadés de combattre des bêtes assoiffées de sang et de conquêtes, le groupe ainsi que la légion azure ne comprirent que trop tard que l'enjeu dépassait de loin leur vision des choses. L'ire bestiale qu'ils croyaient désorganisée, constituée de simple bêtes incapables d'actions communes et d'une quelconque stratégie de guerre, était en fait un regroupement de plusieurs espèces unifiées et contrôlées d'une main de maître.

Malgré tous leurs efforts combinés, la légion et les innommés ne parvenaient pas à prendre les devants sur l'ire, qui semblait toujours avoir une longueur d'avance. Même si ils parvinrent à reconquérir Dion, puis Giran, ce fut au prix d'un nouveau mal naissant dont ils ne saisirent pas l'importante tout de suite. Ils s'étaient tournés entre temps vers le peuple Kamael, et sont parvenus avec brio à conclure une alliance entre ces derniers et la légion, pour comprendre la technologie que l'ire souhaitait s'accaparer et l'étendue des ambitions du chef adverse. Ils obtinrent également des troupes qui feraient de précieux alliés.

Les innommés avaient un but commun qui les liaient tous plus ou moins, mais le commandant adjoint sentait que les divergences au sein du groupe se creusaient davantage. A l'époque où Hortense et lui ont rejoint les auxiliaires, il avait déjà pu noter une différence dans les convictions, les appréhensions et les croyances de chacun des membres. Ainsi, il en soupçonnait même quelques uns d'avoir un penchant pour Gran Kain, la religion interdite dans l'empire. Au delà de l'aspect religieux, les paroles de plusieurs de ses camarades lui faisaient parfois froid dans le dos. Même si il n'avait été qu'un lieutenant dans la garde, il a reçu de son éducation un code d'honneur et religieux et ce qu'il pouvait parfois entendre le laissait plus que perplexe.

Cependant en tant qu'adjoint, il se refusait tout jugement hâtif et prônait la tolérance au sein du groupe. Il mettait un point d'honneur à laisser chacun libre de ses pensées et convictions, bien qu'il refusait pertinemment qu'on mette en doute l'intégrité ou la parole du gouverneur Elion et du capitaine Alaric.

Parmi tant d'autres, une épreuve de taille vint entachée la réputation des innommés. Atteint par le mal sombre et ayant récemment appris que leur issue était probablement la mort, trois membres des innommés, dont leur commandant, décidèrent de dérober un coffre dans les locaux de la magistrature de Gludin, bureau stratégique de la légion azure. La catastrophe de Gludio en découla, et ce fut le revers de trop pour Enguéran.

Il ne s'expliquait pas ce qu'ils avaient eu en tête, il ne voulait pas savoir, c'était leur choix même si il ne les comprenait pas. Il se disait naïvement qu'il n'était pas atteint pas leur mal donc qu'il ne pouvait pas totalement se mettre à leur place. Par solidarité envers leurs trois compères, le groupe mit tout en œuvre pour espérer les sauver. Il était inconcevable pour les innommés que leur commandant, Sandales et Euria aient pu délibérément causer la mort d'autant d'innocents. Le drame découlait d'un complot ou d'une manipulation vis à vis du mal qui les rongeait. C'était en tout cas ce dont était persuadé le jeune lancier, et les autres membres du groupe... à peu de choses près. Ils devaient passer par la potence, pourtant Elion fit le choix de les gracier.

Néanmoins à ce moment là, quelque chose se brisa pour Enguéran. Il leur avait fait confiance, il croyait en eux, il s'est sentit trahit et bafoué. Même si le gouverneur désirait les gracier, même si il avait une bonne raison de le faire ils ont fait le choix d'agir en marge du peu de règles et de ligne de conduite qu'ils avaient instauré, ils n'ont pas considéré l'avis du groupe et ont préféré prendre l'initiative qui engendra le pire résultat de l'histoire des innommés. Pire encore, l'émeute qui découla de la décision d'Elion les obligea à retourner les armes contre ceux là même qu'ils s'étaient jurés de protéger et de libérer du joug de l'ire.

L'ancien lieutenant de la garde de Giran, même si aujourd'hui pouvait être relégué au rang de mercenaire, avait gardé ses convictions. C'est son devoir, son sens de la justice ou peut être même son affection qui l'ont poussé cette fois à briser ses propres lois. Pour lui c'était clair, les innommés s'étaient parjurés. Revel endura son jugement, même si il gardait pour lui son ressentit en partie, ainsi qu'Euria qui semblait bien atteinte également. C'est étrangement l'orc récalcitrant qui laissa le plus transparaître ses sentiments, reprochant presque au reste du groupe de les avoir secourus.

Ses paroles étaient trop dures pour le jeune humain. Le parjure était déjà pour lui une épreuve que personne ne semblait reconnaître, qu'on lui reproche ses actes était la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Il s'en voulait d'avoir laissé faire, se reprochant le laxisme qui avait permis aux trois innommés de choisir d'agir ainsi. Il se renferma un temps sur lui, allant de nouveau errer vers le port de Gludin pour chercher réconfort auprès de celui qui faisait office de père pour lui désormais.

Quelques temps après, remis sur pieds et avec l'intention d'en découdre si il le fallait, il ne pouvait s'enlever une idée qui dans son esprit avait germé ! Une fracture était apparue au sein du groupe, symbolisée d'un côté par ceux qui étaient contaminés et dont la vie était en danger, et les autres plus disposés à prendre des décisions plus mesurées et moins risquées.

Le commandant adjoint en avait pleinement conscience, si bien que pour lui, le temps du groupe des innommés était désormais compté...
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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » jeu. 3 septembre 2020 à 23h21

Espoir et Foi

Mais comment leur en vouloir ? Au delà de sauver celle des autres, ils cherchaient par tous les moyens à sauver leur propre vie. Tous autant qu'ils étaient, contaminés par le mal sombre ou non, ils avaient à maintes fois déjà risqué leur vie pour la cause de l'Ouest. Une période de flottement suivie la catastrophe de Gludio, une période de remise en question pour Enguéran.

Même si il se posa la question pendant un temps sur le fait qu'il soit à sa place ou non, il pris le parti d'aller de l'avant, gardant espoir pour la suite de leurs agissements. L'épreuve de Gludio eu pour mérite, si ce n'est faire éclater le groupe, de renforcer les liens entre les membres déjà présents depuis un certain temps.

C'est dans cette optique qu'Enguéran orienta sa vision de l'avenir, entrevoir et élaborer les futurs mouvements des innommés plutôt que perdre un temps précieux à s'attarder sur les événements passés. Le temps commençait à presser sérieusement, les innommés atteint, même avec le court répit que leur offrait l'antidote visant à ralentir le mal sombre, accusaient déjà le coup d'une longue période de maladie. Il fallait trouver un remède au plus vite...

Malgré la vision globale qu'il tentait de garder pour remplir son rôle d'adjoint du mieux qu'il pouvait, le jeune homme s’interrogeait également sur la meilleure manière de progresser sur un plan personnel. Il se concentra alors sur son propre vécu, les coups durs qu'il a pu traverser et la manière dont il pouvait au mieux corriger ses lacunes.

Il avait décidé, comme premier engagement personnel, de ne jamais baisser les bras même si il se sentait dépassé par les événements. C'est ce qui lui permettait de garder espoir en toute circonstance, persuadé à tort ou à raison que la persévérance paierait tôt ou tard.

Il avait décidé de combler son manque d'expérience au maniement de l'épée et du bouclier, problème qui était resté en suspend depuis son échec lors de l'invasion de Giran, aussi il reprit l’entraînement avec le maître d'armes. Il avait ainsi en tête qu'il pourrait mieux protéger les gens en apprenant à manier autre chose qu'une lance.

Il avait décidé de s'ouvrir un peu plus, surtout à ceux qui lui étaient devenus proches. Hortense notamment était devenue sa confidente dans les moments difficiles, et peu à peu bien plus qu'une relation amicale. Il plaçait également toute sa confiance et de grands espoirs en Nel, en qui il voyait malgré son impulsivité, une loyauté sans faille.

Il lui manquait cependant quelque chose de plus, qu'il mit un moment à entrevoir. D'aussi loin qu'il se souvienne, il a toujours eu un don en héritage de ses ancêtres, des facultés inexploitées. Des prédispositions peut être à la base, mais pour lui c'est bien sa foi qui en était l'origine. Une petite lueur qui émanait de temps à autre de la paume de ses mains, quand il se concentrait vraiment, semblant s'apparenter à de la magie blanche.

En en discutant avec Hortense cette dernière l'orienta vers sa mère, qui se trouve être une prêtresse du culte d'Einhasad et une soigneuse. Cette dernière ne cacha pas que l'ambition du jeune homme serait sûrement une rude épreuve, et qu'il faudrait du temps pour atteindre le but qu'il s'était fixé, si toutefois c'était possible.

Enguéran affirma qu'il mettrait à l'épreuve sa foi si c'était nécessaire, mais que sa volonté se dirigeait vers cette vieille légende. La mère lui indiqua alors la route du temple, et lui conseilla de contacter l'Académie pour leur faire part de ses désirs... arrivé au temple d'Althéna, le jeune lancier chercha dans la bibliothèque de vieux écrits qu'il avait pu lire étant plus jeune.

Sur un rayon d'ouvrages poussiéreux, l'un d'eux qui paraissait d'un grand âge, portait comme inscription sur sa tranche : La légende de l'Ordre des Paladins. Il emprunta le vieux livre, même si peu de pages restaient lisibles, regagna les terres de Gludin et se dirigea au temple là où il avait pris l'habitude de méditer. En fixant la statue d'Einhasad, son choix ne fit qu'être renforcé en pensant à son désir de protéger également les innommés.

Car aujourd'hui même si ils étaient tous différents, il les considérait comme si ils étaient de son propre sang...

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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » mer. 9 septembre 2020 à 20h44

Méfiance

Depuis quelques temps un certain mal être trônait dans l'esprit du jeune homme. Fervent défenseur de la figure emblématique de l'empire de l'Ouest, il ne pouvait que malgré lui prendre en compte les doutes et les interrogations de certains innommés ces derniers mois, les considérant comme des personnes censées. C'était impossible pour lui de réfuter leurs réflexions, bien qu'il les considérait fausses de prime abord.

Quelque que chose n'allait pas, derrière la façade dorée du défenseur des terres et des opprimés, Enguéran percevait autre chose de plus complexe qui lui échappait. L'affaire de Gludio et ses révoltés lui mit la puce à l'oreille, quand un certain groupe nommé les serres ardentes lui fut révélé. La légion azure avait quelque chose de pourri de l'intérieur, et peut être même le groupe des innommés également. Bien entendu il n'était pas question du mal sombre, mais bien d'une autre perfidie maladive portant le nom de trahison...

Mais en qui avoir confiance ? Un réseau d'informateurs allait être créé, c'était peut être l'aubaine qu'il attendait. Une aubaine certes, mais son rôle de commandant adjoint lui interdirait sûrement l'accès à certaines informations sensibles, ou les entrées par les portes dérobées. Avant d'en parler à d'autres, il s'en alla rendre visite à un vieil ami qui s'y connaissait rayon roublardise, au comptoir d'une auberge au port de Gludin.

"Tu veux faire quoi gamin ?!" Fit Gavros, semblant ne pas en croire ses oreilles.

"Je veux changer d'identité pour pouvoir fouiner discrètement."

Le capitaine du Maelstrom n'en croyait toujours pas ses oreilles, et commença à rire bruyamment, suivi de concert par ses matelots.

"Toi! Tu veux berner tout l'monde ? Avec ton code d'honneur et ta conduite chevaleresque ? T'es tombé sur la tête fiston ?"

C'est, non sans une légère moue, que le jeune homme rétorqua.

"Gavros, je suis venu te demander un service, pas un jugement. Quelque chose cloche et je veux savoir quoi.. et je refuse d'attendre de subir encore les évènements.. à mon tour de prendre les devants. Si tu ne veux pas m'aider, j'irai voir quelqu'un d'autre..."

Le vieux loup de mer posa une main ferme sur l'épaule d'Enguéran, avant de prendre une figure paternelle et un ton on ne peut plus sérieux.

"Ca marche gamin, de toute façon on est jamais trop prudent surtout en ce moment... les requins se bouffent entre eux, quand ça arrive vaut mieux pas être au milieu. Repasse demain, j'aurais de quoi t'habiller autrement qu'en armure bruyante, question discrétion y'a pas pire!"

Le jeune homme remercia son équipage d'infortune, et revint à la même heure le lendemain. Les marins étaient en mer ce jour là et laissèrent donc un paquet lui étant destiné. En ouvrant, il put découvrir une parure de cuir assez légère mais capable de servir de protection en combat rapproché. Dissimulée dans un linge à part, une dague était également présente avec un mot laissé par Gavros.
"Une petite fourberie n'a jamais tué personne, alors fais moi plaisir et déroge légèrement à ton code gamin. Planque ça dans ta parure, c'est l'arme la plus discrète que j'ai pu trouver, tu sais pas dans quoi tu te lances mais si j'ai bien compris... t'auras peut être affaire avec de sacrés "bois sans soif" alors ça te protègera si il le faut. Bonne chance fiston."
La lance d'argent fixa longuement la dague en question, pesant le pour et le contre. Il avait conscience qu'il ressemblerait trait pour trait avec ça aux brigands qu'il combattait autrefois à Giran. Mais même si il respectait les règles de l'empire.. il devait pour son enquête passer derrière le rideau des hors la loi.

Il prendrait donc la dague pour se défendre, après tout il est difficile d'assoupir la méfiance une fois qu'elle est éveillée.

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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » jeu. 12 novembre 2020 à 20h44

Commandant des Innommés

Le temps de la méfiance était venu, mais celui de mettre son idée de double identité en pratique était encore loin devant.

Les évènements à Giran concernant un démon nommé Laëb, les changements de caps face à l'ire bestiale, les réunions, les combats, les négociations, tout cela lui prenait assez de temps pour qu'il en ai suffisamment de plus à accorder à sa méfiance.

Aussi il mit de côté ses plans à ce sujet, accordant le bénéfice du doute à tous ceux qu'il commençait à suspecter. Il restait persuadé qu'une trahison se préparait au sein des innommés ou de la légion, mais préférait se concentrer sur l'ennemi commun.

Les choses ne tardèrent pas à se corser pour son groupe, ils piétinaient depuis un certain temps. Le manque de réponses aux nombreuses questions attisait les esprits fougueux, et le calme était un luxe bien rare lors des réunions décisionnelles. Leurs différences sur le plan éthique ne faisait qu'accroître la difficulté à trouver un consensus.

Quelles manœuvres fallait il adopter face à l'ire ? Face au mal sombre grandissant ? Face à la population ? Même les idées du gouverneur ne faisaient pas l'unanimité chez les innommés.

Malgré la confusion, ils conclurent avec peine un traité de paix avec les territoires sombres et elfes, respectivement aux mains d'orcs et de mahums ayant échappé au contrôle du marionnettiste. Ce traité leur offrait une bouffée d'air, et permettait de rediriger des troupes vers un unique front. Cependant...

Une réunion particulière créa une fracture au sein du groupe, pendant laquelle une décision du commandant Revel sonna le départ de deux innommés des premières heures, ainsi que celui d'une autre membre de longue date. Une décision lourde de conséquence qui pesa sur ses épaules, consistant à ordonner à tous les infectés de prendre un remède qui stoppait temporairement les effets du mal noir. L'ordre allait bien entendu à l'encontre de leur volonté, c'est ce qui poussa les trois innommés à quitter le groupe avec le sentiment d'avoir été trahi. Un coup dur pour les restants...

Cette histoire de mal sombre prenait trop d'importance, c'est fort de ce constat qu'Enguéran s'en alla voir son commandant et lui proposa de prendre sa place. La franchise paya pour la lance d'argent, Revel accueillant la demande positivement.

Les rôles furent inversés, c'est ainsi que Revel pris la place d’adjoint et qu'Enguéran devint commandant des innommés.

Giran, ombre d'un passé glorieux

Prendre le poste de commandant signifiait également avoir à gérer la ville de Giran avec son groupe. Enguéran ne voulait pas vraiment de cette responsabilité de prime abord, et se souciait plus de l'avenir des innommés que de la régence de la cité. Aussi, pas mal de doutes l'habitaient lui et certains autres membres sur leurs capacités à gérer une ville entière.

Après moultes réflexions et quelques échanges avec le Gouverneur, les doutes s'effacèrent peu à peu. Il avait tant perdu ici lors de l'invasion de l'ire bestiale, puis tant d'efforts ont été fait ensuite pour reprendre ces murs. Tant de vies perdues, sacrifiées. Le jeune lancier ne pouvait pas balayer tout cela d'un geste de la main, il prendrait sur lui pour remettre au mieux la ville sur pieds avec ses alliés. Il ferait honneur à ceux qui ont donné leur vie pour la cité.

La compagnie du Phénix Ardent

Plusieurs projets pour redonner son éclat d'antan à la ville furent abordés, et les travaux de déblaiement étaient déjà bien avancés, la plupart des bâtiments encore utilisables réhabilités.

La menace persistante au nord de la ville occupait déjà la plupart des ressources, les choses ne pourraient pas évoluer très vite à cause du front. Les défenses devaient être consolidées et Giran devait tout de même trouver une quiétude et une sécurité à l'intérieur de ses murs et aux alentours.

Avec l'aval d'Elion, Enguéran reforma l'ancien corps de garde de Giran qui fut décimé pendant l'invasion de l'ire bestiale, prenant pour base la milice que Revel avait commencé à rassembler. Tel un symbole de renaissance et forte de son nom, la compagnie du phénix ardent fut restaurée, les recrues formées par le commandant lui même.

Des lanciers, mille cinq cent têtes. Le jeune commandant leur enseigna tout ce qu'il avait appris sur l'art de la lance, autant en combat singulier qu'en formation serrée, offensive et défensive. La plupart avaient déjà manié l'épée, mais ils devaient s'initier à un style tout à fait différent.

Enguéran fit serment auprès d'eux. Cette fois, ils y parviendraient. Cette fois, ils tiendraient bon. L'histoire ne se répèterait pas une seconde fois à Giran... la ville était encore en partie en ruine, mais elle était debout face à son ennemi, et elle le resterait.

Le passage de la mort

La guerre, quelle atrocité. Le sang de l'ennemi qui se mêle à celui des frères d'armes tombés, le bruit des armes qui s'entrechoquent, les cris de rages et de douleur, les râles des mourants...

Autant d'ennemis, comment pouvaient ils espérer en venir à bout ? Quelques milliers d'hommes contre un océan de bêtes et de créatures du néant. Ils avaient pour la plupart tout juste vingt ans, et étaient tous résolus à mourir pour un avenir meilleur. Sans hésitation ils fonçaient au premier ordre crié, sans hésitation... ils mourraient tous un par un. Einhasad devait manquer de compagnie, pour qu'elle rappelle à elle autant d'âmes.

Chaque bataille était vécue par Enguéran comme si c'était la dernière, bien qu'il prétende à chaque fois le contraire. Seule Hortense pouvait entrevoir ses préoccupations. Sa foi le maintenait peut être à flot sur le plan de la raison, mais il ne comptait plus les moments où son esprit était à deux doigts de vaciller. Cependant il n'était pas seul à endosser ce fardeau, il se devait d'être à la hauteur et de tenir, il en avait fait le serment.

Seulement comment croire aux forces divines quand le monde même était menacé de disparaître d'un simple souffle, sauf en celle qui était à l’œuvre contre eux. Le doute faisait en lui parfois son chemin, même si il manquait de temps pour s'immiscer durablement.

La guerre change un homme, le commandant n'échappe pas à la règle et tous ses amis et proches entraînés dans ce rouage non plus. Il a donc appris à penser différemment, à mettre de côté la plupart de ses ressentis pour ne penser qu'au prochain assaut.

Peu importe ce qui se disait sur lui ou les innommés, ce qui comptait était d'avancer, de survivre, de gagner. Bataille après bataille, qu'importe les pertes, ils devaient mener les hommes à la victoire.

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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » sam. 12 juin 2021 à 23h45

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HRP : Grosse mise à jour qui reprend la suite de la précédente (qui date assez). La plupart des évènements cités datent donc aussi, j'ai ajouté quelques liens vers les sujets des events histoire que les joueurs qui n'ont pas pu y assister puisse avoir un minimum d'infos! Attention les évènements décrits sont bien-sur tournés autour d'Enguéran, ils ne sont donc pas complets.
Une épreuve de foi

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Les batailles journalières pour garder le front étaient déjà une épreuve en soi. La légion azure, la compagnie du phénix ardent et les troupes kamaels luttaient de concert depuis plusieurs mois pour arrêter les vagues de l'ire bestiale ainsi que celles des créatures du néant et éviter une nouvelle invasion à Giran.

Leur excursion dans la vallée des dragons quelques temps auparavant leur avait donné un répits de courte durée. Mais surtout ce moment de calme avait signé le début de pertes conséquentes. Les créatures du néant furent vite remplacées par l'armée de l'ire bien organisée et revancharde. Un temps où les morts ne pouvaient être comptés tellement ils étaient nombreux. Le passage de la mort portait à ce moment si bien son nom...

Un temps aussi où tous étaient unis sur un champ de bataille, mais où bien des querelles et inimitiés éclataient en dehors. Les innommés étaient dans l'épreuve au sein même de leur base fondamentale. Chacune de leur décision était contestée ou même critiquée par certains détracteurs ayant pourtant fait partie du groupe quelques temps avant. Ils avaient alors la possibilité de se prononcer et auraient pu être entendus, ainsi les choses auraient peut être été faite selon leur vision des choses. Ils ont choisis de partir et de faire cavaliers seuls, alors pourquoi ces critiques ? Enguéran ne comprendrait sûrement jamais...

Comment croire en ces moments aux femmes et aux hommes engagés dans cette lutte, quand même au sein d'une guerre qui peut amener la fin du monde ceux qui se battent ensemble pour survivre luttent aussi pour avoir le pouvoir sur les autres ? Comment croire en leurs chances alors que chaque problème résolu en amène d'autres ? Comment croire en Einhasad sans douter de son existence quand tant d'âmes sont rappelées à elle pour enrayer un mal qui s'apparente au divin ? Comment croire en la lumière, quand même au sein de la légion azure des hommes se sont détournée d'Elle pour pactiser avec le diable et pouvoir continuer à se battre ? Le passage vers les ténèbres, le sacrifice ultime de ces soldats pour pouvoir continuer le combat se sachant perdus et refusant leur sort. Comment Einhasad pouvait elle laisser faire ?

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Toutes ces questions représentaient une foi qui vacille, tant elles devenaient nombreuses et tant l'acte divin qu'il espérait pour leur venir en aide tardait à venir. Tant de visages de compagnons perdus devenus flous avec le temps. Tant de déceptions..

Croire, il le faisait toujours pourtant. Et heureusement pour lui il pouvait compter sur des amis de confiance, il pouvait compter sur Hortense, il gardait espoir et croyait toujours en un symbole qui n'avait pas pris une égratignure, le bouclier de civilisation en la personne du Général Elion. Un soulagement pour cette épreuve de foi...

Capitaine Alaric

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En plus des galères au front et des querelles intestines, une autre catastrophe vint entacher le tableau déjà bien garni des âmes perdues. Au plus fort de la pression ennemie sur les lignes dans la passe de la mort, trois mille hommes menés par le Capitaine Alaric s'envolèrent tout simplement.

Alors que l'ire bestiale préparait sa plus forte réplique depuis la reprise de Giran, les alliés présents ne pourraient pas compter sur les renforts tant attendus. La situation était si critique que le gouverneur Elion pris la décision par décret d’enrôler des civils aptes au combat à Giran pour les placer sur le front face aux bêtes. Près de deux mille d'entre eux seraient donc à leur merci pendant l'assaut.

Le commandant pris une décision assez lourde avec l'accord du gouverneur, mais en somme toute logique. Les lanciers de la compagnie du phénix ardent restants se tiendraient devant les civils pour absorber le plus gros de la vague bestiale. La stratégie établie était valable bien que désespérée, laissant un petit groupe de volontaires se rendre derrière les lignes ennemis pour s'infiltrer dans la catacombe et y retirer son cristal dans le but de déstabiliser la cohésion de l'ire. Pendant ce temps les lignes de front devaient tenir coute que coute, sinon Giran subirait une nouvelle invasion.

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L'assaut fut rude, les innommés et leurs alliés d'un côté avec les lanciers du phénix ardent et les civils armés autant que possible, et le gouverneur et la légion azure de l'autre. Ils subirent une déferlante de brutes enragées, si bien que les lignes ne purent tenir bien longtemps. Trois points de défense étaient décisifs pour garder l'armée alliée unie. Celui du centre fut le premier à tomber, permettant aux bêtes d'encercler peu à peu les deux points restants. La retraite était impossible, peu à peu la légion azure disparue de la vue du groupe du commandant, la situation devenait urgente.

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C'est au moment le plus opportun pour lui même que le capitaine Alaric sonna alors la charge de ses troupes, arrivées bien tard. A peu près au même moment le cristal fut délogé, rendant l'effet de surprise d'Alaric et sa garde de fer dévastateur pour l'ennemi. Cependant au lieu de mettre en déroute les bêtes sur les deux lignes Alaric se contenta d'une seule percée pour atteindre les campements des officiers et les détruire, laissant Elion et ses légionnaires à leur sort.





Trahison, pensa alors le commandant alors qu'il hurlait qu'il fallait secourir le gouverneur sinon il était perdu. Personne n'écoutait, la pression de l'ire encore fraichement ancrée puis l'intervention d'Alaric avait eu un effet assommant. Tout le monde suivi la percée, même le commandant et ses troupes restantes. L'enchaînement de la suite de la bataille ne fut que massacre en retour du mal infligé par les bêtes, et la garde de fer poussa jusqu'à la forteresse d'Antharas.

Le bilan même si la victoire était acquise fut l'un des plus lourds depuis le début de la reconquête. Si bien que sur les troupes girannaises il ne resta que quatre cent hommes, blessés compris, et que tous les civils enrôlés furent exterminés jusqu'au dernier. Contre toute attente, le gouverneur parvint à regagner la forteresse, l'effet du cristal délogé sur les bêtes lui aura sûrement sauvé la vie. Un hôpital de guerre prenait alors place dans là bas, où près d'un millier de blessés devaient être soignés.

Les lanciers capables de rentrer furent renvoyés au plus tôt vers Giran. Enguéran ne put s'y rendre suite à la bataille, devant rester un temps parmi les blessés, touché par un léger poison. Ce n'est qu'à son réveil, et pas encore remis de leur pseudo victoire et des pertes subies, qu'il eut échos des dernières rumeurs de la ville, où un nouveau drame avait eu lieu pendant la bataille...

Laëb, première partie

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Laëb, un diable marchand d'âmes lié à Giran, dont les innommés n'avaient pas encore réussi à se débarasser, profita d'un moment de flottement en ville, où il ne restait que quelques forces kamaels pendant que le reste des troupes étaient sur le fil au front du nord, pour déchaîner sa haine sur les ailés.

Plus d'une centaine d'entre eux furent massacrés par la créature, alors qu'elle était seule selon les témoignages. Le commandant ne put que constater avec effroie à son retour après la rude bataille qu'ils avaient mené qu'une autre plaie béante affligeait désormais Giran. D'un côté, l'alliance avait pu gagner du terrain au prix de nombreuses vies à nouveau, de l'autre elle se fragilisait vis à vis du peuple kamael qui ne tarda pas à tenir Enguéran responsable de ce désastre.

Ce dernier avait pris l'affaire Laëb à la légère jusqu'à maintenant, déléguant plutôt l'enquête et les initiatives à d'autres Innommés pour se concentrer sur d'autres problèmes qu'il jugeait plus urgent. Il jugeait la menace tierce car le diable ne faisait jusqu'ici pas trop parler de lui, c'était plutôt le calme avant la tempête. Quelle erreur il avait commis, et même si il se reprochait de ne pas en avoir fait plus il ne pouvait plus rien y changer. Des hommages furent rendus aux défunts, et une étroite collaboration fut mise en place entre Giran et Gévurah pour tenter de mettre fin au règne de Laëb.

Le diable n'était pas un ennemi comme un autre cependant, il était maître dans l'art de brouiller les pistes et de semer nombres d'embuches. Nombre de ceux qui ont voulu rassembler des informations sur lui en avaient déjà fait les frais, sans compter ceux qui avaient tout simplement disparu.

Entre les évènement touchants directement Giran et ceux qui concernaient l'ire bestiale et le néant, le commandant choisit de répondre par le nombre pour sécuriser le territoire et pouvoir retourner au front...

L'armée du Phénix Ardent

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Le front avait déjà été plus que couteux en vies de braves engagés dans le combat contre l'ire, et Laëb avait achevé le restant des troupes kamaels envoyées par le hiérarche Mao. Quatre cent hommes restaient pour protéger Giran toute entière et ses territoires.

Le Gouverneur, ayant bien conscience de cette faiblesse, décida de laisser autant d'hommes de la légion en faction à Giran, prétextant qu'ils devaient passer par l'infirmerie et prendre du repos. Un évènement plus que bienvenu, bien que le commandant y perçu là un coup de pouce d'Elion pour éviter qu'un autre drame se reproduise. Ils devaient faire vite pour réorganiser les défenses de la ville.

Enguéran se tourna alors vers des amis fidèles ayant déjà soutenus les innommés et la légion azure de nombreuses fois, ayant même quelques membres dont leur chef au sein du groupe. Des amis qui avaient fait de gros efforts pour participer à la remise en état de Giran, il était donc tout naturel pour lui de se tourner vers eux.

La milice financée au départ par la légion azure devait grossir, la compagnie du phénix ardent devait s'émanciper et se diversifier. Ils ne compteraient plus uniquement que des lanciers parmi eux, mais toute unité des corps d'armée, ainsi qu'une quantité dissuasive d'engins de siège. Enguéran se tournerait vers des personnes de confiance pour former et mener ses nouvelles troupes.

Ainsi Vernalis, à la demande du commandant des innommés, en plus de ses tâches existantes, fit le choix de participer au financement des défenses de la cité tout en aidant les forges à tourner à plein régime, et à la construction des engins.

Cet accord, même si il fut discuté, marquait le début d'une nouvelle ère pour la ville de Giran.

La soirée du Dies Natalis

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Une soirée de communion ordinaire, pour rendre hommage à Aurélien, fondateur de l'Empire. Enfin c'est ce qui était prévu...

Le rassemblement avait lieu sur la grande place de Gludin et les invités étaient nombreux. Mais au moment où la cérémonie commença le Commandant tomba raide, sans pouvoir lutter.

Il se réveilla dans un "autre monde", avec la surprise d'y retrouver Hortense et tous les autres innommés et alliés habituels contre l'ire bestiale et le néant. Étonnement ça avait l'air d'un rêve, ou plutôt d'un cauchemar mais tous semblaient le partager avec lui de manière lucide.

Une lueur vint à eux en leur disant qu'ils n'avaient rien à faire ici puisqu'ils venaient du monde des vivants. Qu'ils devaient sortir avant qu'il ne soit trop tard et surtout qu'ils devaient rester dans la lumière. Un légionnaire présent avec eux juste avant eut le malheur de s'éloigner du groupe par peur, et ses derniers cris furent plutôt dissuasifs quant à l'envie de n'importe qui d'enfreindre les directives de la lueur.

Elle leur traça un chemin en disant qu'elles les aiderait à sortir, mais le chemin comportait pas mal d'obstacles. Au niveau de quelques embouchures ils croisèrent ce qui pouvait s'apparenter à des visions. Pendant que certains étaient occupés à repousser des vagues d'ennemis types morts vivants, d'autres cherchaient ce que ces visions pouvaient signifier. Des légionnaires étaient parfois représentés en unités, ou des glaives, des fioles mais aussi des innommés ou alliés proches d'Elion. Des ordres de missions accompagnaient ces visions.

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Ce n'est que quelques temps après qu'ils comprirent réellement là où ils étaient quand ils tombèrent nez à nez avec la grande faucheuse elle même. Ils avaient franchit la frontière de l'au delà... voilà pourquoi tout était aussi sombre.

Personne ne savait comment ils étaient arrivés là, et c'est au prix de nombreux efforts et batailles qu'ils ont pu s'échapper, talonnés de près par la grande faucheuse qui réclamait leur tête pour s'être invités chez elle.





Une fois sortis de cette pénombre, ils se réveillèrent tous au milieu de la foule comme si le temps s'était arrêté. Les présents ne comprenaient pas pourquoi ils avaient soudainement perdu connaissance, du moins pour ceux qui avaient remarqué leur chute. En parlant entre eux ils purent constater que ce n'était pas un rêve mais une expérience commune qui aurait très bien pu tous les tuer si ils avaient été rattrapés.

Quant aux fameuses visions, ils tombèrent tous d'accord. Elles concernaient les proches d'Elion, amis, préfets, et tous les ordres de mission associés étaient en réalité des ordres d'exécution...

Lumière et ténèbres

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A part se préparer du mieux qu'ils pouvaient et prévenir les principaux concernés par les visions, le groupe ne pouvait consacrer davantage de temps à ces possibles ordres d'exécution. Les visions restaient des visions, et tant qu'aucune d'entre elle ne devenait réalité elles étaient abstraites.

Le combat pour la reconquête quant à lui était bien concret et n'attendait pas. La prochaine étape était de pousser le front de la forteresse d'Antharas jusqu'à reprendre Oren. Seulement la pression de l'ire bestiale était encore forte, même après le recul important qu'ils avaient concédé dans la passe de la mort.

L'imprenable, comme avait été surnommée la ville, avait pu tenir grâce à des résistants courageux et organisés. Seulement se frayer un chemin jusqu'à Oren couterait le prix fort si l'assaut était mené de front. Une idée avait germée dans l'esprit des dirigeants de la légion azure, et le groupe des innommés et ses alliés ne s'attendaient certainement pas à cette rencontre là.

Lorelei Mag'na les guida jusqu'à la tanière d'un dragon des plus imposants. Leur mission était d'obtenir une alliance avec le groupe de dragons qu'il dirigeait. La surprise fut telle que la plupart se retrouvaient plutôt démunis face à la créature et c'est l'ambassadeur kamael Asharim qui pris le risque de parler avant les autres. Contre toute attente les négociations furent un succès, et ils obtinrent la parole du dragon pour l'aide à la reprise d'Oren.
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Les réjouissances furent cependant de courte durée, puisque la même idée avait traversé l'esprit de l'ennemi. A peine les négociations closes "Numéro deux" apparu devant le groupe, et les dragons furent dans l'obligation de défendre le ciel contre des abominations du néant. Un petit groupe de ses sbires l'accompagnait, tous dans un apparat des plus sombres.

Numéro deux eut juste le temps de dire qu'il avait eu le même plan que le groupe mais qu'il était trop tard, avant que Revel ne se jette sur lui pour tenter de le rouer de coups. Les hostilités étaient lancées, les dés étaient jetés. Le groupe entier des innommés et leurs alliés s'engageait alors dans un combat contre le néant et le bras droit du marionnettiste.


Leur unité en combat si efficace habituellement n'a jamais été aussi mise à mal qu'à ce moment précis. Force bestiale, puissance écrasante, insensibilité aux coups, rapidité fulgurante. Numéro deux frappait fort, et ses acolytes semblaient invulnérables tout comme lui. Si bien que les héros ne pouvaient rivaliser malgré tous leurs efforts... la fuite était inévitable, et c'est après de nombreuses blessures encaissées que la retraite fut sonnée.

La sombre qui les avait guidé jusqu'ici ouvrit un portail permettant au groupe de s'enfuir. Les premiers hésitèrent, refusant de laisser les autres derrière, mais le choix ne leur appartenait plus. C'était fuir ou mourir. Pendant que ceux qui pouvaient encore se battre couvraient la retraite, les autres passaient le portail. Enguéran et Hortense furent dans les derniers à passer mais n'eurent pas le temps de se retourner.

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Lorelei devait maintenir le portail, alors elle devait passer la dernière. Tous purent passer, tous arrivèrent saints et saufs, exceptée une. Sandales fermait la fuite et il aura pu saisir les derniers instants de Lorelei Magna. Le groupe était encore abasourdit par l'attaque quand le témoignage de l'orc au chapeau tomba.

Personne n'y croyait, tous les gros acteurs de la reconquête avaient toujours pu s'en sortir. Enguéran était plutôt dans le déni, à chaud, mais compris peu à peu que cette fois c'était fini pour la sombre... ils avaient perdu quelqu'un d'important, ils avaient faillit, ils avaient fuit. Cette défaite lui rappela amèrement celle de Giran lors de l'invasion de l'ire où la seule échappatoire était aussi la fuite.


Le commandant des innommés se rendait alors compte qu'ils n'avaient strictement rien pu faire face à cet ennemi, pourtant ils étaient au complet. Un sentiment d'impuissance et de fatalité l'envahit, il ne savait pas comment réagir. Même face au gouverneur désemparé, il ne savait pas quoi dire. Elion et Lorelei se connaissaient de longue date, ils étaient amis et marchaient ensemble depuis longtemps pour la reconquête. Non seulement l'alliance avait perdu quelqu'un d'important, mais Elion pris un sérieux coup au moral en ayant perdu son amie.

Cette fois l'ennemi avait envoyé un message fort à tous les acteurs de la reconquête.
Cette fois les ténèbres avaient soufflé une des bougies de la lumière qui se dressait devant elles.
Cette fois la légion azure, les innommés et leurs alliés n'avaient pas gagné.
Cette fois c'est Lorelei qui aura fait preuve du plus grand courage, celui du sacrifice, pour qu'ils puissent tous continuer à œuvrer pour la reconquête...

Le sauvetage de l'imprenable

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Jaërt Tallerion. C'est le nom du lieutenant conseiller d'Alaric qui pris les devants pour tenter de réunir les innommés et leurs alliés à celui qu'ils avaient pratiquement tous pris en grippe. Le boucher comme il était ainsi appelé depuis le massacre de la révolte de Gludio avait un passif avec pratiquement chacun d'eux.

Jaërt était différent d'Alaric sur biens des points, et choisit une approche bien plus cordiale que son supérieur. Même si de prime abord la relation fut plus que glaciale, le lieutenant parvint à ce que le groupe travail d'un commun accord avec la garde de fer. Il réussit même le luxe de gagner la confiance d'Enguéran, chose que le capitaine Alaric ne pouvait se targuer d'avoir obtenu.

A cette période l'effectif des troupes de Giran était à peine reconstitué à hauteur d'un millier d'hommes, mais le commandant décida de faire confiance au lieutenant de la légion et une nouvelle fois la compagnie du phénix ardent participa à la défense de la forteresse avant de se positionner en réserve.

Après plusieurs escarmouches et l'aide des résistants de Loudun, le moment décisif de la reprise de la ville avait sonné. La bataille ne laissa guère de chance aux bêtes, puisque cette fois ci les alliés pouvaient compter sur une aide de camp de taille. Aussi, au coeur de l'affrontement, le dragon qui promis son aide se posa l'espace de quelques secondes sur la place et ravagea de ses flammes une partie de la ville et de ceux qui n'avaient pas eu le temps de se mettre à l'abri.

Fort heureusement, les pertes à déplorer en nombre furent celles du côté ennemi. Néanmoins lorsque la ville fut déclarée libre, que l'odeur de chair brulée s'estompa un peu et que le décompte des morts commença, une autre perte conséquente était à mettre au tableau déjà noircit de celle de dame Mag'na. Le jeune lieutenant Tallerion fut retrouvé le corps lacéré parmi des cadavres ennemis, et emmené aussitôt par la dirigeante des résistants de Loudun.

A ce moment précis le début d'alliance qui existait entre l'ouest et les résistants vola en éclat parmi le flots d'informations et d'évènements qui secouait l'empire, et Enguéran, faute de pouvoir faire la lumière sur cette disparition et l'arrêt des relations avec Loudun préféra se concentrer sur les urgences et garder ce qui venait de se produire en tête pour le futur, quand le temps viendrait d'honorer la mémoire de Jaërt Tallerion comme il se devait.

Le massacre des Phénix Ardents

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Cette fois Alaric s'entretint en personne pour confier aux innommés une mission qu'il qualifiait vitale pour la suite de la campagne. Oren était sauve, mais son château était toujours sous l'emprise des bêtes qui pour le moment parvenaient à alimenter en renfort les troupes retranchées à l'intérieur.

La mission était simple à première vue, faire en sorte que l'ennemi n'ai plus accès à l'eau. Seulement, toute tentative d'empoisonnement de la source suggérait également un empoisonnement des troupes alliées et des civils. Pour faire participer un plus grand nombre à la prise de décision et au partage d'avis sur la manière à aborder la stratégie à appliquer, Enguéran choisit de tenir une réunion avec les innommés et éventuels volontaires pour cette quête.

Ce fut sa première erreur, puisqu'à part sur le fait qu'empoisonner l'eau était à écarter, les divergences d'avis fusèrent aussitôt. La réunion était digne des précédentes, et au final les débats s'éternisèrent.

La stratégie retenue consistait à créer une diversion par une attaque à distance des engins de siège pour pouvoir s'infiltrer à l'intérieur des souterrains et faire sauter par des explosifs nains l'endroit où les bêtes puisaient l'eau. Ne pouvant pas participer à cette mission, Enguéran n'eut que des témoignages et le rapport détaillé d'Anvil. Même si la stratégie paraissait bien rodée, le bilan fut mitigé sur l'objectif, et le tribu des vies de la compagnie du phénix ardent jamais aussi lourd.

La deuxième erreur du commandant fut de croire que ses troupes seraient soutenues pendant la diversion. Pas un kamael, pas un garde de fer, pas un lion de heine. Les Phénix Ardents s'exposèrent au feu nourri de l'ennemi avant même de pouvoir tirer, les pertes furent catastrophiques. Le commandant compris à ce moment par la force des choses que l'entraide ne fonctionnait pas forcément à double sens.

Sa troisième erreur était d'avoir voulu aller au bout de la mission alors qu'elle était assez délicate pour que certains se retirent, à l'image de l'ambassadeur kamael et ses troupes. Il aurait du imiter Asharim et laisser Alaric avec son sabotage. Même si le château se trouvait désormais bien fragilisé et que la position des bêtes était compromise, le sacrifice humain payé était jugé bien trop lourd par Enguéran.

Des centaines de compagnons du phénix tombèrent ce jour là, mais la chose commençait à devenir un peu trop banal dans les esprits. Puisque c'était le combat de la garde de fer depuis la passe de la mort, et que Giran avait déjà bien assez donné de ses braves au front, le commandant replaça ses troupes en réserves pour protéger les engins de siège de Vernalis. Il en resterait ainsi jusqu'à nouvel ordre tant que d'autres "soutiens" de l'ouest ne prendraient pas part à la reconquête.

Laëb, deuxième partie

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Un malheur n'arrivant jamais seul, c'est en cette période que Laëb faisait encore parler de lui. Quelques badauds dans le besoin avaient formulé le souhait en présence du diable déguisé de sortir de la misère dans laquelle la vie les avait placé. Sans le vouloir, et sans le savoir, le sort de leur âme était scellé.

C'était sa méthode, se fondre dans la masse et pousser ceux à qui il parlait de souhaiter quelque chose qu'il pourrait leur offrir. Ainsi ceux qu'il avait trompé pouvaient jouir d'une vie nouvelle selon leur souhait, sans pour autant savoir que quelques années après leur âme serait réclamée. C'est ainsi que les contrats étaient passés.

Ce fut le cas d'un certain Manil Verdamt, qui échappa de peu à son sort grâce à l'intervention de certains héros de l'ouest. Un malheur n'arrive jamais seul, ils auront pu faire la connaissance d'une créature semblable à Laëb nommée Decarbia, venue prélever l'âme de l'humain.

Elle lança un ultimatum à Giran, chaque jour qui passerait sans qu'elle obtienne l'âme du condamné, une vie innocente serait prise en échange. Quel dilemme pour Enguéran, sacrifier une vie civile pour en sauver d'autre fut une épreuve de taille... d'autant que Manil s'était fait rouler par Laëb, ayant passé un contrat avec lui sans même sans rendre compte. Au final l'humain était déjà mort vu le contrat sur sa tête, contrairement aux autres innocents qui mourraient à sa place.

Poussé par Hortense et Jabot, le commandant pris la décision de livrer Verdamt à Decarbia. Les meurtres cessèrent aussitôt, mais avec le sentiment d'avoir plié sous la volonté des diables.

Entre temps, un sommet avait été organisé pour faire le point sur l'affaire Laëb et décider d'une marche à suivre une bonne fois pour toute. Une réunion de plus avec ses désaccords. Asharim, ambassadeur kamael, outrepassa son statut pour tenter d'imposer sa vision des choses et sa manière de faire pour Giran. Même si Enguéran considérait qu'il devait se venger pour le massacre de la nuit des brûleplumes, il ne laisserait pas l'ambassadeur décider pour la ville dont il était responsable.

Malgré cette parenthèse, le groupe trouvait un terrain d'entente sans Asharim, et était bien déterminé à anéantir une bonne fois pour toute le diable de Giran.

Un nouveau départ pour la foi

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Et comme une défiance, comme une provocation, c'est en cette période qu'un symbole reprenait vie peu à peu. La cathédrale était encore en ruine depuis la reprise de la ville, et semblait comme le dernier monument à ne pas avoir été restauré.

Avec l'aide des ouvriers de Vernalis, assistés par ceux de Murdoc, les travaux de déblaiement étaient tout juste terminés. Les carrières avaient déjà donné des pierres de tailles conséquentes pour rebâtir ce que l'ire avait détruit.

Le clergé d'Einhasad était autrefois en nombre et répandait la foi de la lumière dans le coeur et l'esprit des habitants. Giran était restée trop longtemps sans ce guide spirituel, et il était temps de remédier à ce manque.

Une fois le matériel acheminé sur la place, c'est sous bonne garde que les ouvriers purent commencer à reconstruire la cathédrale de la fille aînée de l'église.

Où est Elion, première partie

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Les ténèbres, étendues à perte de vue malgré la reconquête en cours. Toujours présentes là où ils s'y attendaient le moins, toujours surprenantes par ses desseins.

Le dernier coup porté par le néant faisait encore écho parmi les alliés qui venaient de rendre un dernier hommage à Lorelei Mag'na lors d'une cérémonie funéraire plus qu'honorable. Le gouverneur était présent et même si il faisait du mieux qu'il pouvait pour rester digne, son mal être était palpable pour ceux le connaissant un tant soit peu. C'est la dernière fois qu'Hortense et Enguéran ont pu voir Elion en public.

Même si pour le couple Lorelei ne leur était guère proche, sa mort était un évènement difficile à vivre. Et bien qu'ils n'en parlaient pas vraiment entre eux, ils étaient marqués et une question taraudait de temps à autre l'esprit d'Enguéran... qui serait le prochain à tomber ?

Ce n'est qu'après un certain temps inquiétant sans nouvelles d'Elion qu'ils se décidèrent à partir à sa recherche. Une décision prise sans concertation avec le reste du groupe, peut être parce qu'ils avaient besoin de souffler aussi. Pour Hortense, c'était suivre celui qu'elle avait juré de veiller, en plus d'être sa compagne. Pour lui, c'était partir à la recherche d'un homme qui représentait bien plus qu'un supérieur hiérarchique.

Elion ne faisait pas de reproches, il parvenait à mener ses idées en chacun de ses interlocuteurs sans jamais hausser le ton.
Elion montrait bienveillance et savait écouter ceux qui n'étaient rien à côté de lui et prendre en compte leurs avis avec sagesse.
Elion savait réunir à une table des gens de tous bords pour les unifier.
Elion connaissait les enjeux bien au delà de la reconquête des territoires et ce qui allait suivre.
Elion croyait en Enguéran depuis le début alors qu'il n'était qu'un vulgaire mercenaire honteux d'avoir fuit devant l'ennemi lors de l’invasion de Giran.
Elion était bien plus qu'un général ou un gouverneur, c'était le symbole de la liberté et de la mise en déroute de l'ire bestiale. C'était le bouclier de civilisation.

Le triste constat était qu'on parlait de moins en moins de lui, et qu'il semblait s'effacer de plus en plus pour on ne savait quelle raison. C'était étrange pour le commandant des innommés, et à la fois inconcevable... comment pourraient ils faire sans lui ? Comment pourrait on oublier celui sans qui probablement personne ne serait encore debout ? Sans qui même Gludin aurait sombré.

Alaric avait pris le relais sur le front depuis un moment, s'affirmant de plus en plus pour occulter les agissements du gouverneur. Dans quel but ? Bien trop de questions sans réponses, surtout du principal intéressé.

Ils commencèrent leurs recherches à la magistrature de Gludin , pour au final écumer tout le territoire reconquis et même certains endroits reculés où des rumeurs l'avaient parfois signalé de passage. Un temps à Althéna, un temps à Gludin, puis Gludio... un temps où ils étaient juste tous les deux, avec un simple but en tête. Un temps d’insouciance comme avant, même si ils savaient qu'ils ne pourraient pas faire de ce laps de temps une éternité...

Changements

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La plupart ne comprenaient pas après quoi Enguéran courrait, mais lui en avait pleinement conscience... c'était l'espoir, et Elion était son symbole. Avec sa disparition, la normalisation de la guerre devint de plus en plus présente. Les villes et territoires libérés avaient repris le cours de leur existence, et leurs peuples respectifs le cours de leur vie. La routine devenait la même, enrôler, former, combattre et perdre des compagnons d'armes, inlassablement. Et cerise sur le gâteau, la politique devenait monnaie courante et l'unité bien mince quand il était question de protéger ses propres intérêts.

Aussi, si pour le moment le champ de bataille n'avait pas eu raison de la volonté d'Enguéran, les conflits internes, les critiques quoi qu'il soit entrepris comme action ou pas, la politique, les courbettes et l'hypocrisie l'auraient à coup sur à l'usure selon lui. Ainsi sa volonté de faire des concessions pour garder un semblant d'unité s'amenuisait considérablement au fil du temps. Il ne parvenait plus à être assez conciliant pour faire profil bas et tout accepter, préférant de plus en plus monter au créneau peu importe les mécontentements. Le sentiment d'être informé juste de manière suffisante pour qu'il entre dans le jeu devenait également de plus en plus important, ce qui n'arrangeait en rien son pragmatisme naissant, il avait de plus en plus l'impression d'être utilisé comme un vulgaire pion. Hortense partageait son opinion et bien qu'ils se soient à plus d'une reprise remis en question à ce sujet en croyant se faire des idées, l'impression reprenait de plus belle peu de temps après.

La période de recherche du gouverneur fut plus que troublée par les nuits agitées du commandant, ou quelques cauchemars s'ajoutaient également à ses états d'âme. Outre le fait de la lassitude qui grandissait en lui, il avait pris conscience que ses responsabilités avec Hortense ainsi que leur combat pour la reconquête prendraient bien plus de temps que ce qu'il avait cru, et que les dangers qui y étaient liés paraissaient bien plus grands aujourd'hui. Il se souvenait de la soirée du Dies Natalis, et avait entendu que le préfet de Dion avait été sauvé in extremis et que Sandales aurait pu y passer aussi si il n'avait pas été vigilant. La peur s'invitait parfois dans ses cauchemars et même à son réveil... sentiment humain après tout.

Il estimait qu'il avait bien plus que certains à perdre dans cette guerre, car contrairement à beaucoup il avait encore ce qui lui était le plus cher en ce monde. Hortense, et tout le chemin parcouru jusqu'ici à ses côtés, avec toutes les promesses qu'ils s'étaient échangés. Que se passerait il si elle disparaissait ? Continuerait il ? Ou pire... que ferait elle si il tombait comme déjà nombre de leurs soeurs et frères ? Il ne pouvait se résigner à l'imaginer marcher seule sans lui... voilà pourquoi il éprouvait une certaine angoisse, son esprit ayant le temps de vagabonder au gré de ses pensées et interrogations pendant leurs recherches.

Quoiqu'il en soit et quoi qu'ils fassent dans leur situation actuelle, ils devaient étudier et mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires à leur survie car tôt ou tard et Enguéran en était persuadé, ce serait à leur tour de se défendre...

Une cible de choix

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Pendant qu'Hortense s'attelait à parfaire sa formation de prêtresse à l'académie, Enguéran usa du temps qu'il avait en dehors des recherches à ressortir la dague et la tunique que Gavros lui avait déniché il y a un long moment. Il avait fait en sorte de garder secret le fait d'apprendre à manipuler ce genre d'arme, bien que sa compagne eut tôt fait de découvrir qu'il en portait une.

Savoir lutter à la lance ou à l'épée est un art, le faire efficacement avec ce type d'arme là en est un autre et il connaissait juste les rudiments. Il put apprendre toute les bases grâce à Hortense, et s'octroya même le luxe de fouiner dans quelques ouvrages. La rapidité qu'il avait naturellement sans sa lourde armure était un atout, et les points vitaux à atteindre restaient les mêmes que dans un combat normal. Il se refusa cependant à tout penchant pour la fourberie ou les attaques déloyales dont usaient couramment les manieurs de dagues.

Son entraînement à ce type de combat de mêlée avait aujourd'hui un autre but. De prime abord il avait désiré se fondre dans la masse pour infiltrer les serres ardentes et pouvoir se défendre au cas où ça tournerait mal, mais sa notoriété d'aujourd'hui l’empêcherait de mener à bien cette mission là. Il serait démasqué facilement et serait en danger inutilement. Cette fois, cette fameuse dague servirait en cas de force majeur si nulle autre échappatoire ne lui était offerte, et c'est sa vie qu'elle protègerait.
Spoiler:
hrp : Sub treasure hunter partie 2
L'éveil du Paladin

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Après quelques brefs passages à Giran, et une absence assez longue qui commençait à peser sur leurs compagnons, Hortense et Enguéran finirent pas stopper leurs recherches infructueuses pour reprendre leurs tâches quotidiennes. Aether avait pris le relais pour Laëb, aux cotés d'Eliadus qui l'assistait autant que possible, et Anvil gérait Giran et un nouveau problème qui l'affligeait elle et plusieurs autres villes portuaires.

Le couple pris conscience après quelques échanges qu'ils avaient délaissé leurs compagnons bien trop longtemps. D'autres avaient aussi disparu, comme Euria et Sandales, ainsi qu'Asharim, Aërya, Revel... c'en était même inquiétant tellement la liste était longue.

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Concernant le nouveau problème, il s'agissait d'une vieille légende qui refit surface et semblait bien réelle, celle du pirate Zaken. Plusieurs navires côtiers, qu'ils soient de pêche ou de guerre avait été retrouvé telles de vulgaires coquilles vides sans âme qui vive. Les premières recherches des plus téméraires signalaient un énorme vaisseau tapis dans la brume, ayant l'air d'un navire fantôme. L'affaire était urgente car effrayait tous les pêcheurs, marchands et donc nuisait au commerce maritime ainsi qu'à la sécurité de toutes les villes portuaires.

Un nain au nom imprononçable, capitaine de vaisseau, jura la perte de Zaken ainsi que de son armée de morts vivants et engagea tous les volontaires disponibles pour une excursion sur son île maudite dans le but d'en finir avec lui. Hortense et Enguéran étaient de la partie, bien décidés à faire triompher la lumière face à ces créatures dénaturées, le commandant pourrait alors juger de sa formation de paladin achevée et la capitaine de celle de prêtresse d'Einhasad. Étonnement, un autre paladin était engagé pour l'excursion, et un sombre qui plus est. Un sombre maîtrisant ce savoir était bien rare à cette époque, Enguéran y perçut un signe.

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L'entreprise était de taille, nombre de morts vivants de tous types jonchaient les moindres recoins de l'île maudite. Ajoutés au tableau des bonnes nouvelles, des prisonniers semblaient encore vivants et devaient être libérés au plus vite. C'est fort de ses prières et de sa foi qu'Enguéran se joint aux autres croyants pour exterminer les corps putréfiés qui se dressaient sur leur route. Le groupe avança prudemment mais du se hâter quand l'île toute entière semblait se mettre en mouvement, annonçant les intentions de Zaken de rejoindre la terre ferme pour une invasion.

Au prix de pas mal d'efforts autant physiques que mentaux, ils parvinrent jusqu'au capitaine damné. L'engagement fut brutal et le combat long et sanglant, mais ils triomphèrent des ténèbres et cette fois c'est bien la lumière guidée par leur foi qui fit vaciller les ténèbres où elle s'était engouffrée. Le bilan fut tout de même chargé puisque Nörir et Quetzal étaient à deux doigts de rejoindre l'armée de Zaken, passant de peu de vie à trépas en détruisant le cristal qui faisait se mouvoir l'île maudite. Le nain au nom imprononçable eut donc sa revanche mais avec un séjour prolongé à l'infirmerie en prime.

Zaken fut vaincu cette fois, mais déjà il annonçait son retour prochain et sa future vengeance...
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Hrp : Sub Paladin partie 2
Dernière modification par Archein le lun. 14 juin 2021 à 12h46, modifié 1 fois.

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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » dim. 13 juin 2021 à 00h05

Où est Elion, deuxième partie

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Un soir de nouveaux grands états d'âme, c'est à la lueur d'une faible bougie qu'Enguéran prenait sa meilleure plume. Il regarda un moment vers la chambre, où Hortense était assoupie, avant de commencer à noircir le parchemin vierge devant lui.
Comment définir un homme bon ? Qui peut se croire du bien ou du mal en jugeant ses seuls faits ?
Dès lors que nous sommes soumis à ces incertitudes, comment croire en nos décisions et en nos actes ? Comment savoir si nous nous sommes fourvoyés ?

Nous étions si nombreux au départ, à scander votre titre, pour l'honneur ou le privilège de vous servir, nous, Innommés. Maintenant si peu de ceux que nous pouvons croiser se souviennent de votre grandeur. Où êtes vous passé, Gouverneur ? Qu'est ce que ce qui vous retient autant ?

Ici, Giran est toujours debout, malgré un troisième ennemi en plus du néant et du diable, Zaken le maudit est revenu hanter les rives du sud pendant un temps. Nous sommes partis un moment à votre recherche, en vain. Nous sommes rentrés, n'ayant que trop délaissé nos obligations et nos compagnons. Je garde toujours espoir de vous voir réapparaître l'épée hors du fourreau, prêt à en découdre comme au début de notre aventure commune. En cet instant le moral serait au beau fixe... et atteindrait certainement un seuil jamais égalé.

Notre alliance avec Heine et Cerulys tient bon, les échanges sont même devenus amicaux avec la disparition de certains chers habitués de nos joutes verbales. Tout est devenu calme, presque irréel quand on sait ce qu'il se passe au front. La compagnie du Phénix Ardent a subit de nouvelles pertes conséquentes pour saboter le chateau d'Oren il y a quelques temps, j'ai donc placé mes hommes en réserve... c'est Alaric qui mène la danse, sans se soucier des renforts à l'arrière. Même les kamaels semblent être passés à l'arrière plan avec leur deux mille unités sur place.

Le temps sans vos directives semble long, Aden se rapproche grâce à Alaric, et je me souviens de vos mots à mon égard la concernant. Je me souviens de vous me disant que vous me vouliez à vos côtés pour asséner le coup de grâce à notre ennemi. Je me souviens aussi de vos paroles concernant certains acteurs qui se sont fourvoyés, et qui pairaient en temps voulu. Vous m'aviez demandé de faire preuve de patience, et j'ai attendu... j'espère seulement vivre assez longtemps encore pour voir ce jour venir, celui de notre salut.

J'ai achevé ma formation de paladin. Ma foi envers Einhasad est récompensée, mais mes recherches concernant l'ordre originel n'ont rien donné. J'ai rencontré un paladin sombre, c'est à peine croyable qu'Einhasad ai mis ce chevalier errant sur ma route. Il s'est tourné vers moi pour former de jeunes compagnons du phénix à notre dévotion, j'ai accepté avec déjà le début d'une idée en tête.

La compagnie du Phénix Ardent s'est étoffée au fil du temps, de simples lanciers de prime abord nous avons désormais tous les corps militaires au sein de notre armée, des engins de siège, et récemment des mages de combat. L'apothéose sera une unité de paladins qui servira de nouveau socle à la renaissance de l'ordre, et qui complètera le retour du culte d'Einhasad à Giran grâce à la nouvelle cathédrâle. Vous m'aviez dit à ce sujet que l'ancien empire avait été trop rigide concernant cet ordre ancien, et que le conclave voulait la main mise sur la religion Einhasadienne.

Prenez acte, Gouverneur, qu'en cet instant je proclame la naissance du nouvel ordre des paladins. Nos lettres envers l'académie sont restées mortes quand nous demandions un soutien face au diable Laëb. Nous combattrons donc ces créatures ainsi que l'armée de morts vivants de Zaken de notre plein grés, avec la lumière Einhasadienne, comme et quand nous l'aurons décidé, que le conclave nous en juge digne ou non.

N'y voyez là aucune défiance, mais plutôt la volonté d'agir sans les enchevêtrements d'une politique religieuse ciselée. Nous servirons Einhasad et sa lumière, nous servirons le Peuple et sa liberté, nous servirons le nouvel Empire et sa reconquête. Nous serons les boucliers de son futur empereur. Puissent mes décisions faire honneur à vos idéaux et aux espoirs que vous avez placé en moi fut un temps. Sachez en tout cas que même si je me fourvoie sur certains choix, ma loyauté envers vous reste et restera intacte quoi qu'il advienne, dusse-t-elle vous suivre jusque dans la tombe.

En venant à la loyauté, j'ai quelques aveux à vous faire et autant qu'ils vous parviennent de votre vivant, du moins je l'espère, même si je ne peux vous les dire en face. Ma famille n'a pas toujours été très pieuse, certains de mes ancêtres au caractère bien trempé des Merkiz doutaient même de l'existence de la Mère créatrice. Seulement il y a une chose dont ils n'ont jamais douté, c'est de leur roi. La lignée Merkiz se veut traditionnellement dans le corps de la garde Girannaise, de génération en génération. Une existence banale, une vie banale, une mort le plus souvent inaperçue. Et pourtant à une époque...

En une génération, la destinée des Merkiz croisa le chemin de celle d'un jeune écuyer qui allait devenir le Roi Archibald 1er, et accéda au rang de la noblesse par le mariage. Le registre de ma famille est trop abîmée pour que j'en saisisse tous les détails, cela fait bien longtemps maintenant. Où est ce que je veux en venir ? Nul part, sauf au fait que l'histoire se répète et que le destin du simple petit garde Merkiz que je suis a de nouveau croisé celui de quelqu'un d'important. Aujourd'hui nous avons le devoir de vous protéger, de vous soutenir et de vous aider à accomplir votre destinée.

Les Merkiz n'ont jamais usé de leur titre de noblesse, et n'ont jamais eu le souhait de le faire puisque ça leur était inutile. Aujourd'hui est une autre époque, et même si la famille noble de laquelle je descends n'existe plus j'ai quand même reçu l'éducation militaire de la chevalerie. Et un chevalier doit prêter allégeance, sinon il se perd sans but.

Alors prenez aussi acte, Gouverneur, de mon allégeance. Vous l'avez de toute manière acquise depuis des lustres. Vous êtes le seul que je ne remettrai jamais en question, le symbole de mon espoir pour l'avenir pour tous ces innocents qui croient en la liberté, en la légion azure. Vous êtes le prochain empereur légitime, vous êtes le prochain roi des Merkiz. J'ai déjà juré devant Einhasad mon allégeance envers vous. J'en ferai de même devant vous quand vous reviendrez dans la lumière. J'espère avoir un jour l'honneur de connaître votre nom, je pense d'ailleurs qu'il est royal.

Vous êtes le seul par cette lettre au courant de mon affiliation noble et ainsi du serment que je vous offre. Je ne sais guère si je dois en parler à d'autres, je pense néanmoins qu'Hortense a le droit de savoir. Ca ne peut être que vous. Alaric est une formidable machine de guerre mais il n'en reste pas moins à mes yeux qu'un second efficace et peut être loyal, cependant ce n'est en aucun cas le bouclier de civilisation. Ce ne sera jamais mon roi, même si il doit prendre votre suite en cas de malheur, je resterai fidèle à vous, Elion.

Que la lumière vous guide hors des dangers qui vous guettent.

Enguéran Merkiz,
Gardien de Giran,
Chevalier de....
La flamme de la bougie s'éteignait à cet instant précis. En rallumant, Enguéran pris le temps de se relire, lâchant un soupire marqué. Il hésita un long moment puis décida finalement de ne pas finir de signer la lettre qu'il destinait au gouverneur. Peut être un mauvais choix encore, pensait il, et de toute manière comment le coursier le trouverait il ? Le parchemin fut laissé à même le bureau de la résidence du couple, dans l'attente d'une éventuelle fin...

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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » lun. 21 juin 2021 à 20h13

Quel avenir pour les Innommés ?

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Le groupe n'avait pas vu de jeune recrue depuis des lustres. En fait depuis le renvoi de Rei et Clara, aucun nouveau membre n'avait été intégré sauf Azenor et Doruinn, qui ont disparu aussi vite qu'ils n'étaient apparus.

Les innommés étaient enclavés dans un calme plat même si ils agissaient toujours ensemble pour la reconquête et pour l'ouest. Est ce la raison pour laquelle Alaric s'invita à leur dernière "réunion" ? Enguéran, ayant constaté de nouvelles figures héroïques durant les derniers évènements auxquels il avait participé, notamment celui de Zaken, avait l'idée de tenter de recruter ces nouvelles têtes.

Mais avant ça, il fallait déjà savoir ce que les anciens membres pensaient concernant le groupe, et ce qu'ils voudraient en faire dans l'avenir. C'était le but de la réunion, et les avis négatifs vis à vis de leur futur ne tardèrent pas à se faire entendre. L'invité surprise en la personne du Capitaine Alaric désirait tout bonnement la dissolution.

La réunion dériva un moment et finit par être animée comme toutes les précédentes, et même si pas mal d'avis en défaveur de l'avenir du groupe furent prononcés, Enguéran confirma que les innommés resteraient en lice. Contre l'avis des invités d'honneur et de l'invité surprise, le commandant fit preuve de défiance et même de rancœur, appuyé par d'autres qui suivaient son point de vue.

Au final Alaric coupa les vivres de la légion azure accordés aux innommés par Elion, prélevant par la même occasion les 1500 soldats qu'elle finançait dans les troupes girannaises. La décision passait très mal que le Légat profite de l'absence du gouverneur pour entériner son passif avec le groupe.

En fin des comptes et pour pouvoir garder la tête hors de l'eau afin de continuer à entretenir sa compagnie et à protéger la ville de Giran, c'est vers ses soutiens de toujours que le préfet se tourna une nouvelle fois. La guilde Vernalis en la personne d'Anvil accepta de financer le trou laissé par la décision d'Alaric, sous réserve que le commandant se joigne à eux et prenne officiellement la direction de la branche armée.

L'accord passé entre les deux hommes fut assez détaillé pour que les responsabilités de chacun d'entre eux n'empiète pas sur celles de l'autre, mais inconsciemment Alaric venait d'offrir à Vernalis la totale main mise sur la compagnie du Phénix Ardent, et donc sur la ville et ses territoires.
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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » dim. 3 avril 2022 à 17h15

Réapparition

Ils n'ont plus compté les jours depuis leur départ. D'un commun accord, Hortense et lui avaient tourné le dos à Giran, à l'Empire et toutes les mascarades qui s'y jouaient ou qui s'y préparaient.

Cette fois, la vie leur avait fait cadeau sans détour, sans fausse joie, sans désespoir. Une lumière incandescente dans leur existence qu'ils ne comptaient jamais dévoiler à quiconque.

Pour Enguéran, l'Empire tout entier pouvait s'écrouler, pourvu qu'elle survive. C'est ce qui motiva leur mise en retrait, rien n'y personne ne comptait plus alors à leurs yeux, il fallait qu'ils s'effacent pour sa protection. Ainsi rien n'y personne ne pourrait l'utiliser contre eux.

Trois longues années s'étaient déjà écoulées depuis leur départ. De là où ils se trouvaient, anonymes, ils suivaient les rumeurs, les informations qui revenaient du front, du peuple, des grandes villes. La situation semblait au point mort sur le plan territorial, Aden n'était toujours pas reprise.

Qu'en était il de leurs amis ? De leurs ennemis ? Peut être qu'il fallait reprendre la température, peut être que l'Ouest avait encore besoin d'eux... peut être que les ténèbres s'étaient renforcées. Leur foi les avait jusqu'ici protégé, Einhasad et sa lumière les avait gardé en vie. Mais combien de temps encore pourraient ils profiter de cette protection sans oeuvrer pour Elle ?

Le temps était venu, comme un appel de la lumière... un sentiment les poussait à y retourner.

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Avis de recherche

Seulement cette fois là, leur disparition avait suscité plus d'inquiétude ou de mécontentement. C'est ainsi qu'ils apprirent que leur tête était mise à prix. L'Empire les considérait alors comme des déserteurs, et ils étaient listés parmi ceux les plus recherchés dans les territoires libres.

Enguéran, plus par égo peut être que du reste, pris la chose plus mal qu'Hortense. Car après tout ce qu'ils avaient fait pour la reconquête, aujourd'hui ils étaient considérés comme des criminels... du moins sur ces affiches placardées. Encore un poids s'ajoutait à la longue liste des travers qu'il reprochait à cette nouvelle politique qui se mettait en place au fur et à mesure que l'ire bestiale reculait.

Néanmoins ils choisirent de se livrer, et d'affronter l'instigateur de cet avis de recherche, en la personne d'Alaric... qu'ils estimaient toujours autant, et à coup sur c'était réciproque. Ainsi, c'est à la caserne de Gludin qu'ils furent escortés, arrivants comme un cheveux sur la soupe.

Ils acceptèrent leur sort, les geôles allaient les accueillir pour la première fois de leur existence. Et ce fut des geôles alliées. "Principe de précaution", leur annonça Alaric. Il jubilait intérieurement, Enguéran en était certain.

Par chance ou par la volonté d'Einhasad peut être, le Gouverneur Elion en personne ne tarda pas à les rejoindre ainsi qu'Aurus lui même, attiré par l'engouement de la populace extérieure. Une fois passées les salutations d'usage, les quatre purent échanger brièvement sur l'objet, ou les objets, de la disparition d'Enguéran et Hortense. Et même si l'heure était plutôt aux joyeuses retrouvailles, car c'est la première fois depuis longtemps qu'ils revoyaient Elion, les figures étaient graves, et les tons employés sérieux.

Des accords avaient été passés avant même leur retour, si bien qu'ils n'étaient temporairement plus qu'en état de semi liberté. Leur état devait être jugé, surtout vis à vis du mal sombre... cette fois là, même si leur volonté était inchangée, ils devraient à nouveau faire leurs preuves.

Nouveau départ...

Ils acceptèrent donc les conditions du gouverneur, et se plièrent à tous les examens nécessaires pour prouver qu'ils n'étaient pas atteint pas le mal sombre, ou manipulés d'une quelconque sorte par l'ennemi commun.

Quelques jours plus tard, c'est Anvil qui vint à leur rencontre. Retrouvailles un peu tendues de prime abord, jusqu'au moment où tout se délia et leur amitié repris le dessus. Ainsi, ils purent apprendre que Laëb était toujours dans sa forteresse, mais aussi que la cathédrale était désormais terminée et même habitée.

Le siège de l'inquisition, était ce finalement un bien ou un mal ? Ils ont tardé à venir, mais leur présence serait bénéfique à la lumière. Ils avaient de quoi éclairer la noirceur de l'obscurité, et peut être même raviver la flamme de certaines âmes éteintes. Restait à voir quelles étaient leurs méthodes.

Les choses ont changé pour Giran, et pour Enguéran. Il ne comprenait pas aujourd'hui pourquoi les habitants s'étaient déjà rebellés à deux reprises en si peu de temps, alors que le siège de l'ire bestiale n'était pas si loin... leur mémoire leur faisait elle déjà faux bond ? Avaient ils oublié tous les morts, tous les sacrifices même de ceux qui étaient encore en vie aujourd'hui, pour la reprise de la ville et surtout pour la préserver de l'ire qui résistait dans la passe de la mort ?

Enguéran et Hortense avaient mal vécu leurs derniers moments à leurs postes respectifs, et Anvil put être le témoin de tout ce que l'ancien préfet avait sur le coeur. Aussi, un de ses derniers états d'âme était resté à l'état de lettre incomplète sur le bureau d'Enguéran avant leur départ. Une missive destinée au gouverneur Elion, rédigée alors qu'il demeurait introuvable, ou l'ancien préfet s'engageait sur son honneur, et même sur sa vie. Anvil créa la surprise, affirmant à Enguéran qu'il l'aiderait au mieux à mettre en place tout ce que contenait cette lettre.

... et nouvelles règles

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C'était clair aujourd'hui qu'ils désiraient revenir à Giran pour terminer ce qu'ils avaient commencé. Ainsi, Laëb devrait subir sous peu la colère d'Einhasad incarnée en leur nom, et en celui de toute une ville.

Pour le reste, les priorités du couple avaient drastiquement changées. Ils avaient aujourd'hui bien plus à perdre, leur vie leur était plus précieuse, mais pas par pur égoïsme. L'usure de la politique ne manquait pas à Enguéran, et c'est sans barrière qu'il le fit entendre à Anvil, qui comprenait déjà tant la tâche qui lui revenait aujourd'hui semblait peser sur ses épaules.

Ils étaient aussi prêt à se battre encore pour Elion, et l'Empire. Mais ils le feraient à leur façon. Enguéran restait toujours persuadé que le gouverneur serait trahit avant la fin, ce qui en plus de son allégeance envers lui le renforçait dans son désir de protection. Bien entendu qu'ils se plieraient toujours aux règles des terres libres, mais l'ancien préfet suivait déjà depuis longtemps son propre code de conduite, et il était d'après lui bien plus vertueux que celui de la plupart des impériaux.

Durant leurs années d'absence, ils avaient pu se concentrer sur leur foi. Le lancier qu'il était jadis délaissa peu à peu son art au fil du temps, pour étoffer encore plus ses talents au bouclier et à l'épée.

Déjà il avait achevé sa formation de paladin avant leur départ. Aujourd'hui, sa détermination et sa foi étaient inébranlables. Le cadeau que la vie leur avait fait était le fil conducteur, mais ils avaient également beaucoup à perdre sur le continent. Leurs amis restés se battre, leurs idéaux, et tous ceux qu'ils avaient déjà aidés qui avaient encore besoin de protection.

Einhasad, qui selon eux les avait protégé jusqu'à aujourd'hui, attendait quelque chose en retour. Ils se devaient d'user de leur foi pour éclairer ceux qui en avaient besoin. La lumière les guiderait sur le chemin vers la liberté, et leur permettrait de protéger tous ceux qui étaient encore cher à leurs yeux.
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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » ven. 27 mai 2022 à 12h10

Retour aux sources

Cela fait quelques temps maintenant que le couple est reparu dans la capitale commerciale. Un retour plutôt mitigé, la populace ne les ayant pas rejeté, mais n'oubliant pas la révolte encore fraîche. Ils ont néanmoins pu récupérer leurs appartements en face du comptoir de la guilde Vernalis, chose à laquelle ils ne s'attendaient pas vraiment. Anvil leur fit ce cadeau, dans l'espoir qu'ils ne restent plus aussi vides qu'ils l'étaient jusqu'à maintenant.

Laëb était toujours réfugié dans la forteresse au nord-est du château, et semblait déjà un lointain souvenir tant les problèmes divers et variés s'accumulaient. Mais était ce une bonne idée de baisser autant sa garde et d'oublier le diable dans son antre ? L'expérience vécue par le couple vis à vis de ce problème là leur laissait un gros doute là dessus. Et même si la donne avait changé, même si aujourd'hui la lumière était de nouveau transcendente à Giran, et l'armée plus étoffée, Laëb avait plus d'un tour dans son sac pour frapper fort si on lui laissait assez de temps pour se préparer.

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Un soucis de plus sur la liste, et déjà le temps manquait pour pouvoir voir le nouveau préfet autant qu'ils l'auraient voulu. Les affaires de Giran et d'Oren s'entremêlaient bientôt autour d'une sombre histoire de corruption de la garde, d'enlèvement d'enfants et d'attentats. Les serres ardentes s'étaient pendant un moment faites oublier également, et elles revenaient en force au point de rendre méfiant tous les dirigeants, envers même leurs amis. Sous fond de crise politique, les premiers visés furent malheureusement les habitants des deux villes. Ce sont également ceux qui ont le plus perdu dans l'histoire, même si ils purent trouver en plusieurs des grandes figures de l'ouest un certain réconfort. Un moment où les vrais visages purent être entraperçus, et où certains impériaux ont attiré l'attention d'Enguéran et Hortense, mais pas de la bonne manière.

L'histoire se répète inlassablement, et le groupe de piliers d'aujourd'hui ressemble trait pour trait à celui des premiers Innommés dans leurs différences. Cette fois, peut être que le bien commun l'emporterait sur le jugement et le caractère de certains. Einhasad seule pouvait l'entrevoir, se disait l'ancien préfet.

Dans tous les cas, leur retour à l'écart de la politique leur laissait le temps de se tourner vers leur foi, et indirectement le peuple avec qui ils partageaient leurs prières quotidiennes. Un retour aux sources... qui permettait d'être un peu plus clairvoyant qu'à l'accoutumée sur le futur et de se recentrer sur la protection des plus démunis.


Lumière et Foi

Leur réapparition ne passa pas inaperçue à la cathédrale pour autant, et les deux lumineux profitèrent d'un moment d'acalmie pour aller à la rencontre du Cardinal Bartholomé, qu'ils n'avaient pas encore croisé en personne. Ce dernier fit preuve de bienveillance et d'écoute envers eux, et aborda plusieurs sujets importants.

Les serres ardentes, premièrement, à l'image de Klaus. Un interrogatoire qu'Enguéran et Hortense auraient voulu mener, mais auquel ils pourront simplement assister en tant que spectateur.

L'inquisition ensuite, où ils apprirent que le Cardinal bien que dirigeant, n'interférait pas dans leur façon d'opérer sauf en cas de nécessité, ce qui pouvait accentuer davantage les méprises dans les critiques et jugements de l'extérieur. Même si l'inquisition attisait les débats, Enguéran avait remarqué que la plupart de ceux qui la jugeait usaient également des manières qu'ils critiquaient tant. Peut être se voulaient ils être seuls à agir en toute impunité ? Ou peut être se croyaient ils désignés par Einhasad pour agir en son nom. Tant d'égarement ne pouvait pas durer éternellement...

Enfin, et surtout, ils échangèrent au sujet de la lumière. Le Cardinal était informé de leurs agissements et de leur foi envers Einhasad, de leur dévotion. Il connaissait également l'engagement d'Enguéran vis à vis du légendaire ordre des paladins. Ainsi, si il voulait suivre cette voie ancestrale, il devait subir une épreuve de taille. Bartholomé pointa tout de même une chose importante, c'est que cette épreuve pouvait l'élever dans sa foi autant qu'elle pouvait lui couter la vie. Hortense le laissa prendre sa décision sans interférer, bien que l'idée qu'il risque sa vie une nouvelle fois ne lui plaisait guère. C'est sans hésitation qu'il accepta, gardant en tête que l'échec serait fatal, mais confiant quant au destin qu'Einhasad entrevoyait pour lui...

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Prémices
Le 20 Astredoux de l'an 965.
Prémices d'un nouvel Ordre.

En acceptant l'épreuve de foi que le Cardinal Bartholomé me proposait, je ne m'attendais pas à un tel voyage, ni à un tel dénouement. Je resterai volontairement vague, le récit détaillé de ce périple sera inscrit dans un ouvrage à la hauteur de la quête accomplie. Mais je me dois pourtant de coucher ces mots comme ils viennent histoire de laisser une première trace.

L'épreuve consistait en un voyage de l'esprit, et non du corps. J'avais déjà pu expérimenté cela plusieurs fois, lors de la soirée du Dies Natalis, et pour Laëb, mais cette fois c'était différent.

Je me suis endormi à la cathédrale, et éveillé en un endroit qui avait largement subit les affres du temps. La chaleur étouffante alors que l'aurore pointait juste à l'horizon m'a convaincue de ne pas perdre mon temps. J'en aurais eu besoin pour m'attarder sur les écritures saintes qui tapissaient l'endroit, dommage.

L'atmosphère était pesante, les lieux inhospitaliers me faisaient constamment sentir que je n'étais pas censé être ici. J'ai avancé en dépit de l'environnement hostile, guidé par ma foi et les prières du cardinal qui filtraient à travers les assauts du vent.

J'ai marché longtemps, jusqu'à pratiquement cuire dans mon armure tellement la chaleur était intense. En cherchant à m'abriter, j'arrivais devant une grotte où les ténèbres étaient si denses qu'elles auraient pu dissuader le plus fervent Einhasadien d'y mettre un pied. Seulement au bout du tunnel, l'étincelle était présente.

Je fis face au premier gardien, où si j'avais suivi la façon d'agir de la plupart des hommes face à l'inconnu, j'aurais signé mon arrêt de mort avant même d'avoir pu prononcer un seul mot. Le tête à tête était en lui même une épreuve, à la suite de quoi je devais répondre à une énigme. C'était simple, si je répondais juste je continuais ma route, si je répondais à côté, elle s'arrêtait ici et maintenant. Je n'aurais jamais pu rebrousser chemin, et l'usage des armes n'aurait fait que rendre ma mort plus stupide.

J'ai fait acte de foi, et j'ai pu passer. J'ai quitté cet endroit pour me retrouver dans un autre qui était bien plus intact, et bien plus imprégné de la lumière sacrée. J'ai fait face après quelques temps au deuxième gardien, auprès duquel mon existence semblait tellement infime. Il a pu sonder mon âme dans les moindres recoins, je ne m'y suis pas opposé. Il a lu en moi comme dans un livre ouvert, et c'est de cette manière qu'il a su que j'étais digne de ce qui m'amenait en cet endroit.

Ces gardiens étaient de hauts représentants d'Einhasad, et le deuxième m'indiqua même qu'Elle lui murmurait son approbation. C'est grâce à cette révélation qu'il m'a conforté dans ma foi, dans mes actes. Einhasad a les yeux rivés sur nous, petits êtres que nous sommes, nous lui adressons nos prières, Elle nous entend... et mieux encore, Elle nous écoute.

Grâce à Elle, j'ai pu confirmer quelle était ma vocation, et ce qu'Elle attendait de moi. Elle m'a accordé sa protection pour que la lumière soit de nouveau au sommet de l'existence de l'humanité. A nous, désormais, d'éclairer le chemin des âmes perdues. A nous, désormais, de repousser les ténèbres qui ont trop longtemps prospéré. A nous, désormais, de guider vers la lumière tous ceux qui voudraient œuvrer pour elle.

Ce que j'ai ramené de mon voyage aidera à convaincre les plus sceptiques sur l'existence même de la Mère créatrice. Bientôt, plus personne ne pourra ignorer sa bienveillance, ou sa colère.

Telle était la mission d'un ordre ancien tombé dans l'oubli...

Telles sont les prémices de ce nouvel ordre aujourd'hui...


Enguéran Merkiz de Branhoff.
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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » dim. 4 septembre 2022 à 11h53

Jugements

L'ire bestiale et le néant. C'était si "facile" quand il ne fallait penser qu'à eux pour aller de l'avant. Un autre ennemi est apparu aux terres d'exécutions sur les territoires Dionnais. De plus en plus, la nature de ces derniers était liée aux ténèbres ou au chaos, si bien que les créatures du néant devenaient presque un simple souvenir.

Cette fois par contre, ils ne purent rien faire que de constater l'écrasante puissance de la créature à l'origine de leur périple. Et cette fois encore, les pertes étaient accablantes. D'un geste aussi facile que déconcertant, la créature fit éclater le crâne de dizaines de soldats venus prêter main forte. Une poignée de secondes de violence insolente sous les yeux impuissants des survivants. Et malgré toute la volonté en découlant pour terrasser cet ennemi, il fallut battre en retraite.

Sur la moitié des paladins qu'Anvil avait mis sous le commandant d'Enguéran, seuls deux en réchapèrent. Neijh également perdit presque la totalité de son unité. Autant de familles endeuillées qu'il faudrait prévenir, et accompagner... encore un témoignage de douleur auquel il devrait assister.

Ce n'était pas la première fois qu'il se trouvait impuissant face à une force colossale, malgré sa foi et sa volonté. Un épisode face à une démone majeure lui avait laissé un gout amer et une colère naissante. Seulement, le pire avait été évité. Mais pas cette fois. Comme un retour en arrière, un vieux constat lui fit tourner sa rancœur vers Heine et c'est sans retenue aucune qu'il leur reprocha leur absence.

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Comme si leur présence aurait pu éviter le pire ? Non, il y aurait certainement eu plus de pertes. Mais les faits étaient sous ses yeux, ceux qui se battaient contre les ténèbres n'étaient pas assez forts, et d'autres n'étaient même pas venus. Qu'avaient ils en tête ?

L'ennemi commun qui unissait il y a presque dix ans le restant d'un empire morcelé n'était pas encore vaincu. Ils redoutaient pour la plupart "l'après", mais encore fallait il pouvoir y assister, car le nombre grossissant de problèmes de taille conséquente pouvait largement étendre un voile d'ombre sur l'espérance de vie de chacun d'entre eux.

La réponse de Heine ne se fit pas attendre, cinglante et prenant à parti la vie personnelle d'Enguéran ainsi qu'un jugement sur son parcours. Sa majesté la reine de Cefedellen, actuelle préfète de Heine, qu'il ne connaissait d'ailleurs pas plus que cela, semblait avoir reçu un cours magistral d'un de ses détracteurs. Et bien qu'Enguéran se soit permis de se mêler des affaires internes de Heine, il n'avait aucunement attaqué personnellement quelqu'un, pourquoi donc portait elle un jugement si péjoratif sur lui ? Elle qui invoquait la sagesse et le respect, semblait ne connaître de lui que la couverture du livre et s'en servir pour faire son jugement.

Le retour partit sans tarder, et Enguéran fut aussi cinglant qu'elle avait pu l'être. Visiblement peu satisfaite, c'est à Anvil qu'elle s'adressa ensuite, prenant les missives de son conseiller pour une déclaration de Giran toute entière. Anvil le convoqua, et l'entrevue fut très loin d'être cordiale. Encore une fois son absence et la révolte étaient remises sur le tapis, encore une fois il y eut un jugement... cette fois c'était celui de trop.

Briser les chaines

Hortense était présente, puisqu'aux faits des missives de son homme. Anvil les accueillit sans trop savoir comment entamer la discussion, mais le ton finit par vite être tendu. Les explications fusèrent entre les deux hommes, entrecoupées de temps à autre par l'intervention d'Hortense.

Enguéran ne comprenait pas Anvil en cet instant, car il lui reprochait d'être comme il avait toujours été, à savoir direct et franc quand il avait quelque chose à dire. Et c'est avec cette façon de faire qu'il avait déjà remis en place des personnalités importantes et défendu bec et ongles les intérêts de Giran et les membres des innommés. Aujourd'hui il avait agit de la sorte pour une autre raison, mais qui n'en était pas moins légitime selon lui.

Quand Enguéran comprit qu'Anvil le pousserait à suivre les exigences d'Elerinna pour réparation, la déception fut telle qu'elle mit fin à une réflexion qu'il se faisait déjà depuis un certain temps.

Il avait vu les échanges entre "amis" ou "alliés" évoluer d'une manière qu'il qualifiait d'assez triste, et autant Hortense que lui même s'étaient éloignés de certains d'entre eux car ils ne se comprenaient plus. Aujourd'hui leur ami agissait face à eux comme un politicien, de manière calculée et logique. Plus de place pour les sentiments, à ce moment... ou alors ils resteraient bien enfouit.

Si Enguéran réfléchissait depuis un certain temps déjà à cette éventualité, c'est qu'il avait décelé que sa façon de voir les choses et d'agir n'était plus dans le coup. La guerre change les hommes, la prospérité change leurs priorités. Il ne resterait pas à faire profil bas, comme demandé par son préfet, et il ne présenterait pas d'excuses non plus.

Et pour assumer ses actes, puisqu'il deviendrait un poids pour Anvil et pour Giran, il fit le choix de démissionner de son poste de Conseiller et de quitter la guilde Vernalis.
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Re: [BG Humain] Enguéran Merkiz

Message par Archein » lun. 5 septembre 2022 à 22h41

L'épreuve du diable

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Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la préfecture suite à leur démission, Hortense et Enguéran furent interpelés par un garde quelque peu désemparé. L'affaire semblait urgente, et l'ex-conseiller en saisit toute l'importance au moment où il demandait au garde de s'adresser au préfet plutôt qu'à lui.

En face de la préfecture au niveau du pont, là où des cercles de protection contre les diables furent tracés il y a un moment déjà, une jeune femme de la garde s'y tenait et semblait rester à cet endroit.

Anvil ne tarda pas à les rejoindre, informé à son tour. A cet instant, le couple aurait pu se contenter de passer son chemin et de laisser leur ancien supérieur remplir son rôle. Mais ils ne pouvaient se résoudre à laisser leur ami en danger, et comme rien n'était encore rendu officiel...

"Que fait on, Anvil ?" Fit Enguéran, le regard fixe sur la femme.

Quelques échanges brefs eurent lieu entre eux pendant qu'Hortense attirait l'attention du potentiel ennemi. Des renforts furent demandés, puis Enguéran prit l'initiative et s'approcha de la cible, méfiant.

Elle semblait normale, elle semblait juste prendre du bon temps en ce lieu et faire une pause. Elle lui adressa la parole, il ne répondit qu'en la dévisageant un peu plus.

Elle insista, lui demandant si tout allait bien. En réponse, il mit en évidence par dessus son plastron le pendentif de protection contre les diables, guettant une quelconque réaction de la femme qui feignait l'ignorance.

"Avancez vers nous."

Elle fit un pas vers eux, ne comprenant visiblement pas pourquoi cet ordre était donné. Elle devenait nerveuse, commençait à paniquer. Pourquoi était il persuadé qu'elle était fausse ? Son instinct le lui disait. Anvil laissait faire en observant, aux aguets.

"Avancez encore..." Reprit Enguéran, sur un ton calme mais déterminé.

"Pourquoi ?" Répondit elle, feignant davantage l'inquiétude. "Je n'ai rien fait de mal."

Faisant fit de tout sentiment à l'égard de la jeune femme apeurée, l'ex-conseiller semblait certain qu'elle n'avait pas franchit le cercle, et qu'elle était tout autre que ce qu'elle représentait.

"Avancez encore! Venez saluer votre préfet comme il se doit!" Il désignait alors l'emplacement juste face à Anvil.

Elle reculait alors de plusieurs pas. Puis voyant qu'elle ne pourrait berner plus longtemps ceux qui lui faisaient face elle dévoila sa vraie nature, tentant d'atteindre le préfet de sa magie. Anvil s'écarta juste à temps pour éviter ce qui ressemblait à un jet d'acide de la créature.

Ordre fut donner aux archers de tirer par le préfet, alors qu'Enguéran chargeait bouclier levé pour le protéger. En voulant atteindre une première fois sa cible, il subit lui même la magie du diable dirigée vers son visage. Hortense intervint juste à temps avec sa lumière pour empêcher le pire, et au lieu de prendre le jet dans les yeux il fut toucher au nez et à la joue droite. Son bouclier ne résista pas longtemps, ayant reçu une grosse partie de la projection.

Il ne fut pas épargné par la douleur, sa peau brulante le faisant presque s'écrouler. Pendant que sa femme s'était emparée de l'arc du garde d'à côté pour faire mouche avec la flèche en infernium qu'elle venait de décocher, il utilisa cette douleur pour sa colère et la dirigea toute entière vers la créature, lui portant un coup fatal.

La créature du purgatoire hurla son étonnement quand aux cercles et aux armes en infernium utilisées, avant de s'évaporer du corps de la malheureuse qu'elle avait possédé pour finir dans une flaque nauséabonde qui s'enflamma.

Enguéran avait abandonné sa lame en infernium après le coup porté, inutilisable. Il se tenait le visage et finissait à genoux aussitôt l'adrénaline retombée pendant qu'Hortense se rua vers lui pour tenter d'apaiser de sa magie curative le feu de ses plaies.

Neijh et Kupi assistèrent à la scène de l'autre côté du pont, restant en sécurité derrière les gardes. Anvil les rejoint aussitôt pour s'enquérir de leur état en invitant Hortense à utiliser une salle de la préfecture pour soigner le blessé.

Pendant les soins Enguéran remercia Hortense, gardant en tête que si elle n'avait pas été là en cet instant, il aurait à coup sur perdu l'usage de ses yeux, ce qui aurait eu de sérieuses conséquences sur leur vie.

Les premiers soins prodigués, Enguéran voulu se lever et quitter ce lieu. Ils croisèrent avant de sortir la petite famille d'Anvil revenant vers eux, qui les remercia pour leur intervention avant de montrer de sérieux signes de fatigue. Neijh sembla remarquer qu'ils avaient rendu leur insigne Vernalis, mais ne releva pas, certainement que la situation ne s'y prêtait guère.

Le couple se retira encore chamboulé par le combat, et c'est dans la crypte qu'Enguéran emmena Hortense, cherchant à trouver un endroit pour se ressourcer. Einhasad avait mis une nouvelle épreuve sur leur chemin, ils en ressortaient victorieux.

Ils s'agenouillèrent devant l'artefact et prièrent pour La remercier de les avoir guidé pour franchir ce nouvel obstacle. Enguéran se remémorait la scène tout en priant, et ce qui l'avait précédé. Il n'était peut être pas fait pour les relations diplomatiques, mais toutes les batailles vécus avaient forgé ce qu'il était devenu. Avec Hortense à ses côtés, il n'avait jamais flanché, avait toujours pu la protéger et éviter le pire. Peut être était ce là le destin qu'Einhasad lui voulait ? Se dresser face à l'adversité, bataille après bataille. Utiliser cette colère à bon escient, et non pour user ses proches ou ses alliés. Frapper avec elle au bon moment, au bon endroit. Laisser la politique à ceux qui étaient nés pour ça et se concentrer sur le but qu'Elle lui a fixé, glaive en main, bouclier levé.

A la lueur des bougies éclairant la crypte, face à l'objet qu'Elle lui a confié...

Même si ils continueraient à servir l'empire et à aider comme ils pourraient, Hortense et Enguéran s'étaient dès lors débarrassés du poids d'un passé révolu où ils pensaient pouvoir endosser tous les rôles.

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Ils avaient aujourd'hui une petite fleur nommée Chloé, pour qui construire des jours meilleurs. Bien qu'elle était encore trop jeune pour comprendre leur absence, comprendrait elle seulement leur disparition si jamais ils venaient à tomber tous les deux ?

Comprenaient ils tous pourquoi ? Pourquoi ils combattaient ensemble, liés l'un à l'autre, et pourquoi ils tomberaient ensemble si l'un d'entre eux venait à flancher. Personne ne semblait savoir ce qu'ils ont pu entrevoir...

Mais une orpheline de plus ou de moins, que pouvait elle représenter aux yeux des autres ? Alors qu'elle était tout pour eux.

Pourtant pas un des deux ne resterait en arrière pendant que l'autre risquerait sa vie, car chacun d'entre eux savait qu'une lumière est bien plus puissante quand deux cœurs unis la font briller.


A la lueur des bougies éclairant la crypte, face à l'objet qu'Elle lui a confié...

Ils étaient désormais seuls avec Einhasad, leur œuvre pour Elle pouvait pleinement commencer. Et personne ne pourrait plus se mettre en travers de leur chemin...

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