[BG Humain] Anvil Acarda

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[BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » dim. 14 juin 2020 à 13h38

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Nom : Acarda
Prénom : Anvil
Surnom : Sugar Anvil/La soigneuse de livre
Titre : -
Age : 35 ans
Sexe : MasculinFéminin
Race : Humaine
Alias : Sugar Anvil





Description physique : La parure d'Anvil Acarda, préfet de Giran et Faucon de l'Aile Pourpre, ne laisse aucun doute possible quand à sa position. Bien habillée, son armure ou sa toge sont toujours de très haute couture. Elle est presque en tout temps suivit d'une garde conséquente pour garantir sa sécurité. Pour ceux qui la connaisse depuis longtemps, elle semble aller beaucoup mieux mais a... beaucoup changée.

Caractère : Curieuse, studieuse, n’est pas particulièrement courageuse mais est prête à prendre des responsabilités ou de grand risques si elle en gagne quelque chose en retour. Sa bataille contre l'Ire Bestiale, notamment la bataille de Giran, l'a profondément changée. Blessée, elle est devenu méfiante, directe.




Spoiler:

Métier : Commerçant antiquaire et restaurateur de livres
Compétences :
  • Combat : Sait utiliser une ou deux épées et un bouclier pour combattre, est plus un stratège qu'un guerrier.
  • Magie : Pas de grande affinité, s’efforce toute fois d’en apprendre le plus possible. Ses chants et prières magiques l'accompagne lors de ses combats. Commencé à s'instruire sur les arts sombres suite à ses blessures et trauma de la bataille de Giran.
  • Artisana : Est capable de redonner une seconde vie à des ouvrages en piteux état. Peut restaurer des illustrations abimées et est capable de dessiner pas trop mal avec du fusain.
Métamorphoses : -

Alignement : Chaotique Neutre
Guilde : Vernalis
Faction : Fidèle au Gouverneur Elion
Langues parlées : Commun

Autres :
  • Art littéraires: Arrive a déchiffrer partiellement les runes naines et l’elfique.
  • Père: Beorthro, - ✝
  • Mère: Egarline - 54 ans, retournée vivre dans son hameau d’origine.
  • Epouse: -
  • Enfants: Steri - 16 ans, humain qu’il a recueilli presque bébé. ✝ , Kupi - enfant elfe adopté
  • Aime: La ville, son fils, sa maison, l’histoire, l’argent.
  • Aime pas: Les bateaux, les voleurs, la négligence.
  • Peur de: La mort, les pertes financières, la magie noire
  • Admire: L’art des elfes, le travail bien fait, les beaux livres
  • Désire: Vivre confortablement, étudier les mystères
  • Ignore complètement: La navigation, la métallurgie
Situation financière : Très riche
Comportement social : Classe populaire, souvent amené à traiter avec la bourgeoisie
Type d’éducation reçue : Bourgeoise
Popularité et/ou influence : Son poste de Préfet de Giran, Faucon de l'Aile Pourpre et chef de la Guilde Vernalis lui confère une grande notoriété.
Pensée politique : La communauté est vitale pour le profit personnel.

Périodes clefs :
  • 0-11 ans : Petite enfance sur l’île des Murmures
  • 12-17 ans : Échoppe familiale sur l’île des Murmures
  • 18-21 ans : Garde du village sur l’île des Murmures
  • 22-23 ans : Antiquaire dans le livre sur l’île des Murmures
  • 23-27 ans : Antiquaire & restaurateur de livres à Gludin
  • 27- 34 : Innommé & Vernalis
  • 34-... : Vernalis & Préfet de Giran & Faucon
Croyances :
  • Einhasad : Croyant
  • Gran Kain : Craint
  • Eva : Intérêt
  • Shilen : Neutre
  • Sahya : Neutre
  • Pa’agrio : Neutre
  • Maphr : Neutre
  • Astres : Intérêt (Bien implanté à Giran donc influencé.)
Relations extérieures :
  • Elfes : Admiré pour leur culture et leurs arts.
  • Humains : Amical, est fier d’en être un.
  • Kamaels : Mauvaise, s’en méfie comme la peste.
  • Nains : Ce sont de redoutables commerçants, mais il les connait bien et les aimes bien.
  • Orcs : Neutre, se doit de faire du commerce avec tous.
  • Sombres : Neutre, penser à leur histoire le fait frémir.
Ancienne apparence :
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Re: [BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » dim. 14 juin 2020 à 14h02




Chapitre 1
7 d’Astrée de l'an 957 - Ville de Gludin


Les dernières neiges avaient fondu depuis quelques semaines, ayant ainsi délaissé les toits et les rues de son fin manteau blanc. Les rayons de soleil en cette fin d’après-midi d’Astrée peinant à percer les nuages qui dominaient le ciel au-dessus de la ville. Bien que des jours plus cléments se profilaient à l'horizon, le fond de l’air restait froid. Lorsque la pluie eut enfin raison du soleil et commença à ricocher sur les pavés, sa mélodie se mélangea aux cloches qui annonçaient la fin de la journée.

Au centre de la ville, dans une petite échoppe que les derniers clients de la journée avaient déjà quitté, Anvil remarqua les gouttes qui venaient butter contre les carreaux de la grande fenêtre, puis la mélodie monotone du clocher. Les masses en acier résonnèrent six coups, puis se turent, laissant la pluie seule maîtresse de l’ambiance sonore de la pièce. Le magasin était de taille modeste et les murs épais du bâtiment retenaient bien l’agitation du bourg. Mais c’était bien aux milliers de livres, qui tapissaient les parois et s’étendaient sur la grande table centrale, que l’on devait la véritable coupure qui séparait cet espace de l’extérieur. Ce cocon réconfortant de calme, où le temps semblait parfois suspendu, était très prisé des connaisseurs. Aussi bien pour les ouvrages qu’il contenait que pour le répit qu’il offrait en ces temps agités, où les batailles et la misère n’étaient distantes, parfois que de quelques lieues, parfois que de quelques pas. Anvil éteignit la dernière des bougie qu’il avait dû allumer plus tôt, lors que le soleil avait commencé sa bataille perdue d’avance contre les nuages. Une petite fumée s’échappa de la mèche, juste après que la flamme soit morte entre les doigts de son créateur, puis, lors d’un court instant, l’odeur de brulé se mélangea aux parfums de vieux papier qui dominait la pièce.

- À demain …

Il rassembla les derniers livres éparpillés sur le comptoir et les déposa en pile sur la plus grande des deux tablettes proches de la porte d’entrée. Les ranger dans les rayons sera la première tâche du lendemain matin. Voila plusieurs semaines que l’antiquaire triait des centaines de livres. Il avait pu les acheter en vrac à un bourgeois désireux de récupérer le grenier de son ancien locataire, porté disparu depuis plus de dix ans. Personne ne savait ce qu’il était advenu de ce vieillard, perdu lors d’une nuit chaude d’été. Mais tout le monde s’accordait pour dire qu’il était probablement devenu fou avant de mourir, là ou personne ne le trouverait jamais.

Anvil hésita, souleva la couverture puis la reposa avant de saisir à nouveau le manuscrit du haut de la pile nouvellement crée. Il en ignorait complètement le sujet et l’aspect usé ainsi que ses écritures manuscrites hésitantes l’intriguait. Aucun titre, aucune illustration ne permettait d’identifier cet ouvrage, et de ce fait, de trouver la place qu’il devait occuper dans les rayons. Ce serait une regrettable perte de temps pour le lendemain et il glissa le livre sous ses vêtements pour l’abriter de la pluie qui aurait raison de lui.

- Je le lirai ce soir…




Chapitre 2
7 d’Astrée de l'an 957 - Ville de Gludin

Steri s'amusait avec ses camarades de jeu habituels dans les rues de la cité. Lorsqu'il vît la porte de la librairie s’ouvrir, il fît un grand geste de la main à l’attention de ses compagnons et vint se tenir aux côtés de son père, le délestant d'une partie de ses affaires.

- Comment s'est passé ta journée, père?
- Fort bien, as-tu acheté ce que je t'avais demandé ?
- Monsieur Lasciar n'avait plus de farine mais sinon tout est à la maison.

Ils continuèrent de marcher dans les rues, où les artisans et marchands fermaient à tour de rôle sous la pluie grossissante. Elle avait poussé les clients chez eux un peu plus tôt que d’habitude. En arrivant à proximité du marché, un soulagement général se dégageait du lieu, la journée avait tout de même été bonne et la place s’arrêtait progressivement pour dormir jusqu’au lendemain matin. Seule la forge, constamment en éveil, pulsant ses vagues de chaleur jusque à l’extérieur de l’atelier du forgeron, tel un coeur irriguant la ville qui ne pouvait s’arrêter au risque de se voir mourir. Certaines rumeurs racontaient que le forgeron était un des plus riches marchands de la ville. En ces temps incertains, où la guerre faisait rage non loin de là, les armées avaient constamment besoin de nouveaux équipements. Une rue plus loin, leur maison les attendait. Un espace raisonnable se trouvant sous les toits au-dessus des entrepôts de la ville permettait à Anvil de concilier espace de vie et atelier, sans pour autant se ruiner en loyer.


Lorsqu’ils franchirent la porte de leur logis, content d’être enfin à l’abris, une grande pièce s’offrait à eux. On pouvait y cuisiner, y manger et s’installer agréablement près de la cheminée. Deux alcôves servaient de petites chambres qui bénéficiaient ainsi également de la chaleur du foyer. Au-dessus, courant sur la moitié de la surface, une grande galerie abritait l’atelier de réparation et rénovation de livres.

Après avoir avalé un repas bien mérité et pris le temps d’échanger les événements de sa journée avec ceux de celle de son fils, Anvil le coucha dans son lit et ne dut même pas lui raconter d’histoire – cette fois-ci – pour qu’il ne s’endorme. Il regagna ensuite le fauteuil situé à côté de la cheminée et n’oublia pas de remettre une petite bûche afin de raviver le feu. La lumière des bougies n’était pas suffisante pour lire confortablement et la pluie s’était mise à tomber de plus belle, annonçant une nuit glacée. Il posa, enfin, cet étrange ouvrage sur ses genoux et l’ouvrit à la première page.




Chapitre 3
8 d’Astrée de l'an 957 - Ville de Gludin

Au début, il dut s’y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à déchiffrer les écrits, pourtant rédigés dans la langue commune, tellement la calligraphie de l’auteur laissait à désirer. Comme si l’on avait essayé d’écrire des notes le plus précisément possible tout en étant pourchassé par la mort. Mais, une fois accoutumé, Anvil se trouva rapidement plongé dans l’ouvrage. Plongeant au coeur de la nuit, alors que la pluie s’était transformée en orage inhabituel à cette saison, il ne put plus arrêter sa lecture.

Ces notes, peut-être écrites de la main tremblante du vieux fou disparu, se disait-il, n’étaient autre que les recherches, notes et mémoires d’un magicien noir. Et c’est dévoré par la curiosité et le sang glacé, que Anvil poursuivit sa lecture.


Les écrits semblait dater de plusieurs décennies. Les quelques indices qu’ils laissaient filtrer correspondaient bien à la ville mais pas dans sa configuration actuelle. Le manuscrit expliquait comment le corps et l’esprit étaient en réalité deux entités distinctes mais aussi et surtout séparables. Qu’un corps sans vie n’était pas forcément condamné à la paralysie éternelle de la mort et que l’esprit pouvait s’enlever, tel une nappe que l’on tire d’un coup sec, sans pour autant que le corps ne s’écroule.

Séparé en plusieurs sections, l’ouvrage documentait aussi bien théories et réflexions que des notes d’expérimentation et de faits morbides. Anvil dut faire une pause et retenir un haut le coeur quand l’auteur expliquait comment, tel une orange sanguine que l’on pèlerait avec un minuscule coutelas, délaisser l’enveloppe superficielle du sujet encore chaud et bâillonné.

- A trop flirter avec la mort, c’est peut-être cela qui a eu raison de lui finalement.

Murmura-t-il pour lui-même, tellement bas, qu’il donnait l’impression de ne pas vouloir éveiller l’esprit qui se cacherait derrière ces lignes.

Le soleil commençait à se lever et à laisser filtrer une lueur libératrice et porteuse d’espoir dans la pièce sombre, où le feu avait fini par mourir. Fatigué de sa lecture qui l’avait tenu éveillé toute la nuit, Anvil fixait le petit trou dans la toiture à demi caché derrière la charpente. Tiraillé entre le risque qu’il courrait à posséder un tel ouvrage blasphématoire et la fortune qu’il représentait s’il arrivait à lui trouver le bon acheteur, Anvil se leva brusquement et rangea le livre en sécurité, tout en haut d’une étagère cachée derrière d’autres manuscrits.

Il n’aimait pas trop quitter sa cité, cela représentait toujours un risque. Mais si le jeu en valait la chandelle ou que sa morale l’exigeait vraiment, il n’hésitait pas à se munir de son épée et à se mettre en chemin. Cette fois-ci, tant pis pour la morale, il comptait bien trouver le moyen de rentabiliser son achat massif de livres avec cet ouvrage douteux mais rarissime.
Dernière modification par sinh le ven. 3 juin 2022 à 10h14, modifié 1 fois.

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Re: [BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » jeu. 24 septembre 2020 à 18h50




Chapitre 4
6 Blancheterre de l'an 958 - Ville de Gludin

Sous la lueur d'une demis-douzaine de chandelles, point après point, la reliure prenait forme. Anvil cousait des cahiers de papier, les uns après les autres, visiblement très satisfait. Non par l'ouvrage en soi qui prenait forme entre ses mains expertes, mais par ce qu'il représentait. La veille, il avait clos les dernières démarches de la création de la guilde marchande.

Il passa sa main sur l'ouvrage encore vierge. Le cuire encore frais était doux au touché, agréable à l'odeur. Aucun titre n'était encore présent, ni aucune calligraphie apposée à l'intérieur.

- Nous y voilà, il ne reste plus qu'à écrire notre histoire.

Un à un, Anvil opposait les lettrages de la couverture. D'un os poli, il marquait les contours des caractères, puis saupoudra les sillages d'une poudre fine d'argent. Enfin, il chauffa le tout à l'aide d'une petite flamme pour que l'ouvrage reste figé. Sur le manuscrit on pouvait à présent lire les lettres suivantes : V E R N A L I S .

[guilde marchande vernalis]




Chapitre 5
2 d'Astrée de l'an 958 - Ruines de Giran


Anvil divaguait et ne marchait pas vraiment droit. Descendant deux marches en titubant il finit par s'asseoir faute de pouvoir se mouvoir d'avantage. Son esprit semblait jongler avec ses pensées. Il entendait qu'on lui parlait mais ne comprenait pas, il voyait des images mais ne saisissait pas, comme s'il était, au milieux de tous, seul au monde. Ils avaient gagné, ça il en était sûr. Giran était à nouveau libre. Mais quelque-chose n'allait pas, il ne comprenait pas.

L'odeur du sang mélangée à l'acier lui monta soudainement au nez, le frappant d'un coup, comme si on le tirait du sommeil à l'aide d'un seau d'eau glacée. Autour de lui, il voyait maintenant ses frères et sœurs d'arme se reposant sur les marchés de la grand place, près de lui. Certains semblaient légèrement blessé. Un spasme le renversa en arrière. Divaguant à nouveau, il se sentait comme déchiré. Dans sa semi-conscience, il lui semblait que le ciel était lacéré d'une balafre noire. Il émergea puis rechuta à plusieurs reprises. A l'instant pris en charge par ses compagnons, l'instant suivant à nouveau seul au monde. Son esprit jonglait toujours furieusement. Altérant entre réel et irréel, la seule constante était cette faille, tellement sombre qu'elle semblait vouloir l'engloutir.

Des bribes incompréhensibles lui parvenaient, des phrases n'ayant probablement pas réussi à franchir indemne la barrière invisible qui semblait l'isoler du reste du monde. Il ne comprenait pas, mais maintenant plus rien, pas même la douleur aigue qu'il commençait à ressentir sur son flanc ne parvenait à le détourner du ciel, comme lui, meurtri.

- ... ciel ... déchirure ... ténèbres ...
- Shhhhhhh, on va s'occuper de toi ...

On lui retirait des pièces d'armure. Il sentit un main apaisante se poser sur sa joue, sentit, se faire emporter, puis le néant l'envahir, le néant puis un froid glaciale l'envelopper, le froid et puis plus rien...
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Re: [BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » ven. 2 octobre 2020 à 13h13




Chapitre 6
Vertefeuille - Tombeglace de l'an 958 - Ville de Gludin


Il faisait chaud, brûlant même, le froid perçant avait laissé place aux vagues de chaleur de l’été. Des gouttes de sueurs ruisselaient sur le visage endormis mais grimaçant d'Anvil. La grande pièce de son logement, au centre de Gludin, était étouffante, comme si l’on avait enlevé à l’air sa légèreté et qu’elle avait été remplacée par une poix oppressante. Anvil semblait se débattre, aux prises avec des démons redoutables fruit de son subconscient en détresse. Ce n’était pas tant la chaleur saisonnière qui le torturait, ça il en avait l’habitude, mais bien son esprit incapable de trouver le calme. 

Cela faisait quelques temps maintenant qu’il avait vaincu le gel qui l’eut transpercé à Giran, quelques temps qu’il avait échappé à la fin de toutes choses. Contre toutes attentes il avait remporté les longues négociations avec la mort. La Mort qu’il considérait maintenant comme une amie, à force de l’avoir côtoyée si longtemps. Tant d'échanges, de compromis, de victoires, tantôt pour lui, tantôt pour Elle... Ils ne s'étaient pas quittés un instant, flirtant longuement l’un avec l’autre. Aucun ne parvint à prendre le dessus de manière franche et définitive, si bien qu’ils finirent par trouver un compromis; Anvil vivrait mais un bout de son âme serait à Elle, aussi longtemps qu’il respirerait. 

Il sursauta, prenant une grande inspiration paniquée comme s’il venait d’avoir été retenu en apnée que trop longtemps. Anvil s’assit sur le bord de son lit. Il ne les avait pas quitté, ni son lit, ni son logis, des mois durant, le temps que dura sa convalescence qui ne serait jamais tout à fait achevée. Son flanc, meurtri par une cicatrice encore bien trop jeune pour être oubliée, le lança violemment. Pas une nuit ne passait sans qu’il eut l’impression de se reposer, de pouvoir baisser sa garde. Bien que son combat, son accord avec la Mort ne fut que la matérialisation psychique de sa dépression et son traumatisme, Elle était, pour Anvil, bien réel.

Définitivement épargné, alors qu'il aurait pu, progressivement, reprendre le cours de sa vie, Anvil se terra chez lui, envoyant son fils faire le nécessaire à l'extérieur. Il passa ses journées entre son lit et sa bibliothèque où il avait fait remplacé les livres communs d’histoire par des ouvrages d'un contenu plus sombres. Il étudia tout ce qu’il put trouver sur la mort et la magie noir. Réalisant avec persévérance, expérience et incantation, sa maîtrise en la matière grandit et s’affirma peut à peut. Il était encore loin d’en comprendre l’intégralité, mais Anvil avait lu et relu l’ouvrage poussiéreux de nécrologie qu’il avait presque oublié dans le fond de sa bibliothèque. Sa faible maîtrise de la magie ne lui permettait cependant pas de réaliser de telles incantations, pas encore... Il avait bien essayé sur de petits rats, mais en vain et il du se résigner à de plus simples sorts. Plus ses recherches avançaient, plus il semblait se noyer dans la noirceur de son âme qui ne lui appartenait plus entièrement.

Bien que son existence semblait figée dans le temps, à l'extérieur, les jours, les semaines et les mois passèrent les uns après les autres. Anvil ne le voyait pas mais son isolements prolongé l’avait changé physiquement. Ses yeux rougis par la fatigue des lectures incessantes contrastaient maintenant avec le noir de ses cernes. L’automne passé, les nuits se prolongeant jour après jours jusqu’au cœur de l’hiver, Anvil se risqua enfin de sortir à nouveau. La Mort pour alliée, il s'était promis de ne plus jamais tomber de la sorte. 

[subclass dark-avengers]
Dernière modification par sinh le ven. 3 juin 2022 à 10h15, modifié 6 fois.

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Re: [BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » ven. 3 juin 2022 à 09h52




Chapitre 7
Brûleblé de l'an 959 - Ville de Giran


Et il n’était plus tombé. Certes, des filets de sang couraient sur ses avants bras mais il était resté debout. Au milieu de la désolation, au milieu des morts, debout il regardait la poussière se dissiper doucement. Elle s’élevait lentement au-dessus de la passe de la Mort que le silence avait enfin réinvesti. Ils avaient failli céder. Failli tomber sous les assauts répétés de l’ennemi. Ennemis qui jonchaient maintenant le sol par millier. Mais la victoire n’était point douce, à leurs côtés, inertes, les bêtes de l’ire bestiale partageaient le tapis macabre avec de nombreux vaillants guerriers. L'arrivée salvatrice mais tardive du Capitaine les avaient forcés à céder, pas après pas, chaque mètre au prix de nombreuses vies des heures durant. Tous, que la poussière abandonnait, s'étaient battus pour protéger leur foyers, leurs familles, leur ville, Giran. Céder ici aurait précipité une vague de chaos qui aurait déferlé sur la cité, anéantissant une progression qui leur avait déjà tant coûté.

Il se tenait là, là où quelques instants auparavant la bataille avait fait rage, là où il avait, avec ses frères d’armes, mené une bataille comme il n’en avait encore jamais vue. Comme il n’en avait encore jamais préparée. Depuis des semaines il s’était fait stratège, faisant ériger une ligne de front afin de pouvoir contenir l’ennemi, fait détruire des avants postes de l’Ire pour protéger la citée encore vulnérable. Il s’était promis de reconstruire les villes reprises à l’ennemi, une après l’autre. Mais il s’était vite rendu compte que pour ce faire il devrait également les défendre et repousser les forces du néant le plus loin possible. On l’avait promu Lieutenant, dirigeant de l’unité d’artillerie qu’il avait mise sur pied. Non pas qu’il aspirait à une carrière militaire mais il était arrivé là par la force des choses. La guilde Vernalis avait rapidement montré son efficacité dans la reconstruction de la ville, mais s'était avérée encore plus redoutable dans l’armement et la création de nouvelles machines de guerre. Ce n’était certes pas son but premier mais la branche armée de la guilde se développait rapidement, particulièrement à Giran ou un accord avec le Préfet Merkiz avait été passé.

La poussière envolée, la contre-attaque pouvait enfin commencer. Sous l’impulsion du capitaine et de sa garde de fer il fallait maintenant gagner le plus de terrain possible, atteindre le fort d’Antharas était à ce jour l’ultime objectif. Cette position mettrait enfin Giran en sécurité, déplaçant la ligne de front bien plus au nord et permettant une bonne assise, un bon avant-poste pour la libération de la prochaine cité, Oren la résistante. Il s’agissait là d'un mouvement stratégique majeur pour la campagne du général contre l’Ire Bestiale au nord de l’empire mais, pour lui, cette évolution permettait enfin d’investir et engager massivement la guilde marchande Vernalis dans la reconstruction de la ville sans craindre de tout perdre. Giran ne serait enfin plus dans le feu croisé des batailles, enfin plus le théâtre d’affrontement entre les deux grandes puissances qui se disputaient l’empire du sud et pourrait enfin redevenir ce à quoi elle avait toujours aspiré, redevenir la capitale commerciale pérenne qu’elle fut jadis.

Depuis son rétablissement, Giran était devenu sa nouvelle demeure. Bien qu’il n’y possédait pas de logement, sa hâte à y rétablir le commerce et entamer sa reconstruction lui faisait y passer tout son temps. Les semaines, les mois passant il s’était attaché à cette cité pleine de potentiel et ou tout ou presque était à refaire. Où tous, ensemble œuvraient dans un but commun. Il s’était noué d'amitié avec nombre marchands et artisans de qualité. Anvil était, dans son cœur, devenu Giranais.

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Re: [BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » dim. 9 octobre 2022 à 14h39




Chapitre 8
8 Astredoux 960 - Île des Murmures


Les cendres passèrent le rebord de l’urne, se déversant lentement, se mélangeant au vent du large qui remontait la falaise. Emmenées au loin, les dernières particules qui furent son fils aîné quittèrent Anvil définitivement. Il n’avait rien pu faire et même si la rage qui l’avait envahi s’était apaisée, la tristesse et la blessure n’en étaient pas moins grandes.

Ils vivaient dans un monde dangereux, il le savait, mais cette fois-ci, il n’avait pu agir, impuissant, ignorant. Se pensant tout ce temps, lui seul, face au danger, de l’unique réel danger, celui de l’ire, celui du front, il n’avait pas imaginé qu’un autre mal, sournois, de son passé, frapperait chez lui. Au sein de sa famille, au cœur de son être… encore.

Son monde s’était effondré, une seconde fois et plus rien ne comptait. La disparition de son fils cadet, Kupi, quelques mois auparavant, l’avait déjà brisé, démoralisé. Se réfugiant à nouveau dans son travail, dans les batailles, il avait comme fermé les yeux sur ce monde devenu fade, tristesse et desespoire… jusqu'à en oublier son héritier, déjà presque adulte. Une négligence qui lui coûta la vie du dernier être en qui il tenait tant, arraché lors de son absence, disparu par négligence, froidement assassiné. Perdre en si peu de temps les deux êtres qui lui était le plus cher l’avait emmené sur une pente glissante, dangereuse, menant à un gouffre d'où l'on ne revenait pas.

Un jour… je vous rejoindrai… tous les deux… peut-être… dans pas si longtemps…

En ces temps sombres, une nouvelle personne entra dans sa vie, un mage, un homme ambitieux, intéressé, un être qui lui redonna l’envie de vivre, de continuer malgré tout, encore, un peu. Sa présence le rassurait, leurs échanges lui permirent d’aller de l’avant, leurs entraînements d’exprimer sa révolte. Ils passèrent de longues heures à discuter, à la lumière des bougies ou en journée au bord de l’eau.

Encourageant, Anvil le supportait dans ses entreprises, tous deux partageant la passion du savoir et l’ambition de créer un monde meilleur, moins cruel. Oren était maintenant libre et son jeune ami, originaire de cette cité, y avait des ambitions. Le prenant sous son aile dans ses débuts, Anvil lui ouvrit des opportunités dès qu’il le pouvait, persuadé qu’il deviendrait une figure importante, que l’on se souviendrait de son nom, de son nouvel ami, Eliadus Haydon.

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Re: [BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » dim. 9 octobre 2022 à 14h54




Chapitre 9
Astredoux de l'an 961 - Giran, quartier général des Innommés

Cela faisait maintenant quelque temps que le groupe avait perdu son unité, même si certains argumentaient qu’elle n’aurait jamais réellement existé. Les innommés avait toujours été hétérogènes, tumultueux, pour le meilleur et pour le pire. Sa dissolution n’était qu’une question de temps et c’est le légat, Alaric Zolpheus, qui y porta le coup de grâce. Lors d’une réunion houleuse, il retira le soutien de l’empire et infirma l’autorité des Innommés sur Giran, précipitant la fin.

Anvil ne fut pas réellement surpris, n’y ayant jamais vraiment cru, il ne les avait rejoint que sur insistance d’Elion et pour protéger son fils perdu, Kupi. Il avait bien entendu joué son rôle, s'était engagé corps et âme, mais c’était en Vernalis qu’il avait foi. En cette initiative citoyenne qu’il avait initiée et qui prospérait sous sa direction. Et ce fut exactement vers cette guilde que le préfet de Giran se tourna, à nouveau, pour pallier le retrait du support de l’empire. Ainsi, au détour de quelques ententes supplémentaires, l’armée de Giran, le Phoenix Ardent, se trouva entièrement administrée par la guilde marchande.




Chapitre 10
Tourneterre de l'an 963 - Giran

L'absence de ses amis, des deux figures les plus emblématiques de la ville, fut comme une infection qu’on ne remarque pas de suite mais qui se propage lentement et sûrement. Hortense et Engéran manquaient à l’appel et personne ne savait pourquoi. Même si l’ordre perdurait et l’organisation de la ville était gérée par le personnel de l’administration, la confiance s'effritait, le mécontentement grondait.

La dite révolte de la quiche, mascarade inévitable, finit par éclater.

Après plusieurs tentatives de discussion menées par le maître d’arme Kahlaart, bien qu’en surface améliorée, la situation ne revenait pas réellement à la normale, la révolte prenait des apparences plus discrètes mais aussi plus graves. Anvil, qui suivait de près et sur place la crise dès son début, finit par prendre des actions concrètes suite aux incivilités grandissantes et au risque de famine qui commençait à planer sur la ville. Mobilisant six escadrons de lanciers de la compagnie du Phoenix Ardent, il entreprit de saper cette révolte avant qu’il ne soit trop tard et marcha sur la ville avec plus de 600 soldats.

Chaque quartier était la proie de ces bagarres qui ne demandaient qu’à se démultiplier. Les ordres étaient clairs, faire cesser les rixes dans les rues entre jeteurs de quiches et citoyens qui s'offusquent de ces comportements. Le lieutenant Acarda eut été ferme, soit les perturbateurs capitulaient soit ils furent jetés au cachot. Chaque échoppe vendant encore la fameuse quiche du Préfet à lancer furent fermées. Ces actions eurent un effet rapide et en quelques jours, les seules quiches que l’on trouvait encore en ville étaient vendues sous le manteau, si bien qu’il était désormais rare d’en voir encore voler. Si la révolte fut réprimée sans réelle escalade de violence, elle eut bien un impacte sur les réserves de nourriture de la ville, l’hiver qui arrivait allait être difficile pour les plus démunis.




Chapitre 11
2 souffleglace de l'an 963 - Cathédrale de Giran

Enfin, une de ses plus grandes fiertés, la cathédrale, bijou d'architecture, naquit à nouveau de ses cendres. Un projet qui avait débuté des années auparavant, sous son impulsion, son envie de réaliser quelque chose d’emblématique avec la guilde Vernalis. S’il n’avait pas été un grand fervent serviteur de la Dame au préambules de ce projet, il y portait maintenant un autre regard, une foi nouvelle. Marcher en ce lieu, sur ces pierres, sous son regard à Elle, l'apaisait, lui offrait un havre de paix, de tranquillité qu’il avait appris à apprécier.

La cérémonie d’inauguration fut grandiose, dirigée par le Haut-Cardinal lui-même, la cathédrale abritait maintenant le siège du conclave du sur et de son inquisition. Un moment d’espoir, de paix, de réconfort. Un réconfort qui se brisa soudain en mille morceaux alors que de multiples explosions retentirent dans toute la ville interrompant le culte. Un groupuscule, formé lors de la dernière révolte, tentait de renverser le pouvoir établi. Quelques héros réussirent à extraire sa sainteté par les tunnels secrets, idée du préfet disparu, qui avait en son absence vu le jour.

Ce coup d’état, mené dans la violence fut réprimé dans la violence. L’Inquisition et l’armée, sous les ordres de leurs dirigeants respectifs, ne firent pas de quartier. Mattant cette insurrection d’une main de fer, impitoyable. Anvil était décidé, cela devait cesser et il prendrait les choses en main, main de fer s’il le fallait.

Au lendemain, traîtres et mutins ayant survécu à la nuit étaient purifiés par le feu sur la grand'place par l’inquisition.

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sinh
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Re: [BG Humain] Anvil Acarda

Message par sinh » dim. 5 février 2023 à 15h15




Chapitre 12
An 964 - Empire de l'Ouest



Une brève politesse, une rencontre avortée, une histoire qui n’a failli jamais s’écrire,
une approche interrompue par la venue d’une figure qu’il croyait plus importante…


Anvil attendait sa visite depuis quelques jours, il le savait, Kahlaart avait plaidé sa cause auprès du gouverneur. Il ne l’attendait cependant pas là, pas juste là, d'où sa surprise en voyant la garde rapprochée du général arriver par la passeuse. Se rendant compte de l’importance des prochaines heures sur son destin, il éclipsa sa fraîche rencontre avec l’inconnue, s’enquérant de son invité de marque qui s’imposait à lui.

Ils discutèrent longtemps, de la situation, des problèmes à surmonter, de conditions et besoins. Comme toujours, lorsque Anvil traitait avec le gouverneur, les échanges étaient constructifs et sincères. Une entente, une poignée de main et un décret. Ni plus, ni moins, après toutes ces années de services, ne fut nécessaire. Anvil avait maintenant le devoir de protéger la cité qu’il s’était mis à aimer si profondément.

Ce soir-là, il ne parvint pas à s’endormir, passant la nuit à ressasser, imaginer toutes les tâches qui l'attendaient, les changements qui allaient s’opérer, les idées qu’il entrevoyait. Au petit matin, finalement rattrapé par la fatigue il versa, s’abandonnant au monde des rêves, tombant, une dernière fraction de lucidité, un visage flou, une question sans réponse.

- Qui était-elle ?

***


Une missive de l’Aile Pourpre, la protection d’un ami, l’inquiétude d’un père,
il n’en fallut plus pour l'entraîner dans cette expédition dont il pensait les découvertes tout autres…


Alors qu’il les attendaient, sur la plage, adossé à un rocher, Anvil regardait les vaguelettes s’échouer dans une mousse blanchâtre, incessantes, ruisselantes. Il se demandait encore pourquoi vouloir entrer dans ce jardin… il répéta ce mot juste pour lui.

- Pourquoi le jardin d’Eva… Et pourquoi s’en faire tant…

Interrompu dans ses pensées par un petit crabe qui venait de lui monter sur la chaussure, il inspira un soupir avant de hausser les épaules comme pour se répondre à lui-même, chassant le crustacé sur le côté. Après tout il savait très bien pourquoi, pourquoi un père s’en faisait pour son enfant. Et ce père là avait les moyens, alors pourquoi ne pas s’acheter la tranquillité d’esprit en s’offrant ses services. Il porta sa main machinalement sur le fourreau de ses deux dagues, l’air songeur… que redoutait-il, le danger viendrait-il de d’extérieur… ou de l’intérieur ?

La journée était déjà bien avancée et ce n’est qu'à contre jour qu’il les vit arriver sur plage, comme Aurus, Faucon Royal de l’Aile Pourpre, le lui avait indiqué. La petite troupe arrivée, il salua ceux qu’il connaissait, parmi eux le Templier Aether et son ami, Eliadus. D’autres étaient présents, un orc, une humaine, une impression de déjà vu ne le quittait pas. Après une courte pause à passer les objectifs de l'expédition en revue, tous se remirent en route, en direction du sanctuaire, en direction des vagues.

L’architecture du lieu, son harmonie avec la nature, sa finesse, les arts des elfes l'émerveillaient à chaque fois. Et il n’était pas le seul, les autres membres de l’expédition n’en perdaient pas une miette. Mais tout ceci n’était rien comparé à ce qu’il s'apprêtait à découvrir. Des élémentaires… des êtres dont ses compagnons d’aventure semblaient déjà connaître l’existence. Des êtres mû par la magie, peut être magie eux même. La détresse de l’un d’eux les avait mené ici, dans les profondeurs. Enfermé ci bas, un élémentaire de feu ne pouvait repartir sans aide, prison d’eau. Après plusieurs détours une solution fut trouvée, une aide, un élémentaire d’eau.

Anvil ne suivait l’expédition de ses amis que d’un œil, son attention était concentrée sur son propre objectif. Guettant tout risque, chaque recoins, chaque geste brusque, chaque échange avec son ami. Mais plus ils avançaient, plus il était en confiance. Peu à peu persuadé que les autres membres de l’expédition n’étaient pas un danger, il était satisfait de pouvoir mener sa mission à bien. Il ne le portait pas dans son cœur mais Anvil eut à ce moment-là une petite pensée pour lui, dans le fond, le Légat était un père comme un autre.

De fil en aiguille, l'expédition touchait à sa fin, quand il pensait avoir tout vu, elle se mit à parler dans une langue qu’il n’avait jamais entendue sur tout le continent, ni lu dans aucun ouvrage… et l’élémentaire… la comprit.

- D'où venait-elle ?

***



Des bibliothèques entières, des heures de lectures, un secret qui ne se dévoilait,
une aide indispensable qu’il fallait demander…


Elle s’appelait Neijh et semblait venir d’Oren, du moins elle y travaillait. Anvil avait fait quelques recherches, une simple bibliothécaire, sans richesse ni influence apparente, si intrigante. Tout lui était revenu, cette étrangère sur la place, ce visage flou, un soupçon de remords pour s’être éclipsé à peine la conversation débutée.

Mais elle avait piqué sa curiosité et ce ne furent pas ses seules recherches, Anvil profitait maintenant des avantages offerts par sa nouvelle position. En tant que préfet de Giran il avait accès à de nombreuses ressources et surtout de nombreuses personnes pour l’aider. Il s’était donc penché sur cette mystérieuse langue, longuement, ardemment, mais rien, comme si elle avait été complètement oubliée. Rien sauf un document, un parchemin ancien semblant faire vaguement référence à la civilisation derrière ces mots inconnus.

Anvil repoussa le parchemin un peu plus loin sur la table avant de se pencher en arrière sur le dossier de sa chaise. Il savait que seul il n’irait pas beaucoup plus loin, mais cela l’intriguait et elle pourrait sûrement l’aider. Il avait envie d’en savoir plus, de découvrir, de comprendre, mais surtout, envie de la revoir.

Il se releva, parcoura lentement la pièce de part et d’autre, se demandant quoi faire, tiraillé entre passer son chemin ou découvrir ces mystères et tout ce qui les entoures, tout ! Il passait son doigt la planche vernie de l’une des étagères de son bureau, amusé de ne pas y trouver de poussière comme dans son ancienne librairie... Son majeur s'arrêta alors sur la tranche d’un ouvrage qu’il reconnut. Il le sortit et le déposa sur la table de lecture, la reliure craqua un peu au moment de l’ouvrir. Un petit sourire se dessinait sur ses lèvres alors que les souvenirs lui revenaient, cela paraissait si loin pourtant il s’agissait presque du jour précédent. Cet ouvrage, il l'avait rénové de ses propres mains, une de ses fiertés. Une très belle encyclopédie Heinoise qu’il avait récupéré dans un piteux état mais dont il avait eu plaisir à lui redonner vie.

Il y glissa le parchemin sous la deuxième de couverture et referma l’ouvrage. C’était décidé, il se saisit ensuite d’une de ses grandes écharpes et entreprit d’emballer l’encyclopédie, ce sera pour se faire pardonner et qui sait, briser la glace peut-être. Il était impatient…

- Qu’était elle donc ?

***


Une aventure, une passion commune, attirance et méfiance,
une danse dans le vent, pas par trois, délicieux dans le doute…


En fin de journée, maintenant qu’il en avait franchi la porte, le calme de la bibliothèque d’Oren le faisait terriblement douter. Qu’était-il en train de faire… et si elle lui en voulait ? Inspirant, un pas en avant, se ressaisissant, c’était bien pour cela qu’il était ici ! Mais les accepterait-elle, lui, son présent et ses regrets ? La boule au ventre,il demanda à la voir, la dame de la bibliothèque, du sanctuaire elfique, de la place de Giran, de son intrigue. Les yeux brillant elle découvrait le présent qu’il était venu lui apporter avec ses excuses. Certes, l’encyclopédie semblait lui plaire, mais elle paraissait intriguée par l’ancien parchemin glissé entre les pages. Une pièce supplémentaire pour son puzzle, pour sa fresque qui s'agrandissait par fragment. Excusé, soulagé, Anvil s'endormit ce soir-là heureux de la savoir intéressée à travailler avec lui sur ses recherches.

Lancés dans une passion, une quête commune, l’apprentissage et la découverte de ces mystères les avaient rapprochés plus rapidement qu’il ne l’aurait imaginé. Étudier ces écrits avec elle était pour Anvil une bulle de tranquillité, de passion, une fuite pour quelques heures de ses obligations, son refuge. Ils se découvraient, apprenant l’un de l’autre, contant parfois des bribes de leurs vécus respectifs. Tantôt ensemble pour découvrir les mystères de cette langue, tantôt pour se découvrir, leur attrait grandissait, Anvil attiré comme un satellite par son astre, indéniablement.

Cérulys, l’immergée, pourtant au centre de leurs recherches, le mettait tant mal à l’aise. La mer, entouré d’eau Anvil ne l’avait jamais aimé, il ne s’était jamais senti en sécurité de par les flots. Mais là… le grand dôme le paralysait, tant d’eau qui ne se contentait pas de l’entourer, elle était partout, elle le submergeait, le pétrifiait. Les yeux rivés au sol, il n'osait avancer, prêt à faire demi-tour... Mais elle ne le laissa pas seul dans sa torpeur, Neijh lui saisit la main, le rassurait, l'apaisant elle l'entraîna dans les dédales sous marin. Sa raison ayant cédé à son cœur il était maintenant certain, il la suivrait partout où elle voudrait bien de lui.

Mais le voulait-elle, vraiment ? Indécise aux sentiments partagés, il se savait pas seul dans son coeur, ses envies. Jamais il ne forcerait sa présence, peut-être était-il même préférable qu’elle s’en aille avec cet amant, cet orc, être qui semblait la séduire tant. La vie de Neijh ne serait-elle pas plus préférable loin de lui, loin de toute la complexité de sa vie, de ses problèmes et leurs dangers qui le suivaient sans cesse ?


Un mot, un demi-aveux, un présent innocent.
Dans la nuit les astres étincelants me guides
Dans ma quête de savoir peut se sont ouvert
Rares et précieux sont les êtres splendides
Être à leurs côtés me fût rarement offert
...


Une moitié qui ne s'osaient pas, à jamais tu.
...
Ton cœur saura lequel te convient
Plus que tout heureux de t’avoir rencontré
Partageant passions et mystères qui sont tiens
Oublié m’est revenu le sens du mot aimé



- Que serais-je sans elle ?