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« N’entre pas docilement dans cette douce nuit » [19/07]

Publié : mer. 15 juillet 2020 à 01h26
par Valens
CHAPITRE II : CRÉPUSCULE DES TITANS

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2.1 — « N'ENTRE PAS DOCILEMENT DANS CETTE DOUCE NUIT »

Sumbra, le 24 Fondgivre de l'an 958.

Pendant que les Innommés sauvaient le Sud du territoire, Élion, à Tanor, démontrait que son titre de « bouclier de la civilisation » n'était pas usurpé. Comme par le passé, il avait combattu à un contre quatre. Comme par le passé, il s'était illustré en chargeant au-devant de ses chevaliers pourpres. Enfin, comme par le passé, il avait remporté une victoire inespérée par cet audacieux mouvement de tenaille. Dispersés au sud, vaincus au nord, les Barbares s'étaient repliés dans la cité meurtrie de Giran. Il fallait désormais leur porter le coup de grâce et les chasser définitivement des terres méridionales.

Néanmoins, même victorieuse, la Légion Azure n'était pas ressortie tout à fait indemne de la violence des derniers affrontements. Un millier d'hommes manquaient à l'appel, et c'est avec une armée diminuée qu'Élion s'apprêtait à libérer le Sud d'Aden de la domination barbare. Tous les Innommés furent appelés pour participer à l'avènement de ce nouveau chapitre dans l'histoire des peuples libres. Les yeux de tous les Hommes étaient désormais braqués sur Giran.

Re: « N’entre pas docilement dans cette douce nuit » [19/07]

Publié : mar. 28 juillet 2020 à 17h22
par Valens
« Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois, l'aigle baissait la tête
. »

Les corps de centaines de valeureux combattants, la fine fleur de l'Empire, jonchaient les pavés de la Cité martyre. Sillonnant Giran, les Innommés et les reliquats de légionnaires sauvaient tous ceux qui pouvaient encore l'être. Et, entre le râle des mourants et les complaintes des familles, un hurlement déchira le ciel. Il fit jaillir une large faille noire au-dessus du territoire girannais.

Dès lors, tous les Innommés, légionnaires, soigneurs, savants, compagnons de route du Général Élion, tous ceux de Fleuri et de Dion, tous comprirent que le chapitre qu'ils venaient d'ouvrir ne serait pas celui du renouveau, mais celui du crépuscule.

Partout dans les rues de Giran, jadis fille aînée de l'Église, le souffle de la peur chassa l'abominable odeur de la mort.