Pli à destination de Taygar et Hazel

[SerekTei]

La missive arrive à la tour de Cruma dans le sac à dos d'un hibou messager en mauvaise forme. La peau flasque pendouille du hibou, comme s'il venait de subir une opération de retrait d'un morceau de l'estomac pour le faire maigrir en accéléré. Le hibou repartira avec la réponse pour la rapporter à sa maîtresse, même si la missive n'est pas de sa main

A : La cardinale ou à l'érudit ailé
De : Sandales

Question primordiale au sujet de l'antidote au mal noir que vous nous avez confié. Peut-on s'assurer de son efficacité de façon directe ? J'entends sans attendre de voir si les symptômes évoluent

J'explique. Imaginons que quelqu'un ait ingurgité un antidote. On part du principe que le mal noir est bloqué chez lui après. Mais vous nous avez dit que s'il était à nouveau exposé à une source, le mal pourrait repartir. On est dans ce cas là, et je voudrais vérifier sur le patient si le mal noir est toujours bloqué, ou s'il est reparti.

Première question : C'est possible ? Deuxième question : Comment ?

Précision importante : on parle pas d'un clampin de troufion, c'est important
J'attends votre réponse au plus vite. Le hibou qu'est plus obèse la ramènera à Maman, elle saura quoi faire

Et si vous trouvez un traitement entre temps, vous hésitez pas, je compte sur vous

[Valens]

A l'attention de Serek'Tei.

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Cher ami,

J'espère que ce message vous trouvera en bonne santé.

Je suis au regret de vous informer que nos recherches en la matière ne s'appuient que sur des expériences empiriques auxquelles nous avons tenté d'offrir une assise théorique. Elles se fondent par conséquent sur des essais menés à l'échelle de l'infiniment petit. Nous n'avions pas assez de matière pour éprouver le traitement sur une grosse constitution, sans quoi nous aurions risqué de perdre une dose ou, au choix, de fragiliser davantage le cristal.

Nous suivons de très près l'évolution de la personne dont vous faites allusion et son état n'indique pas que le Mal Noir soit à nouveau entré en activité. En revanche, le bilan reste extrêmement inquiétant, et bien davantage, quant aux potentielles séquelles qu'il laissera le jour où nous aurons trouvé un remède. Nous ne faiblissons pas dans cette recherche.

Assurément vôtre,

Hazel, cardinale de la Division des Érudits

[La lettre ne porte pas le sceau de l'Académie.]