Missive à la magistrature de Gludin
Publié : dim. 31 janvier 2021 à 14h51
*Une lettre d'une écriture fine et soignée parviendra à Elion à la magistrature. Un sceau d'une maison sombre inconnue de lui scelle le pli.*
A l'intention du Gouverneur Elion,
Nous ne nous connaissons pas en personne, ou pas encore et c'est bien dommage. Dommage que les derniers évènements à Shel'Oloth n'aient pas tourné en faveur de la cité. Je ne sais quelle folie vous aura poussé vous, ou plutôt vos hommes sur place à conduire à la destruction de la cité souterraine, mais comprenez qu'en cet instant une fracture apparaisse.
Je sais que le peuple Sombre doit sa survie à l'hospitalité de l'Empire qui jadis a accueillit les rescapés de la grande catastrophe.
Nous sommes restés à notre place depuis tout ce temps, pour la majorité. Bien entendu il y a et aura toujours des brebis galeuses mais toutes les races peuvent se targuer de ce léger détail.
Nous avons fait profil bas et avons accepté votre autorité, vos lois, vos coutumes, votre religion. Nous nous sommes soumis.
Nous avons essuyé l'invasion de l'ire bestiale.
Nous avons accepté les orcs qui vous ont damé le pion ensuite, non sans pertes.
Nous avons accepté votre éventuelle décision concernant le peuple Kamael et Shel'Oloth.
Considérez, Gouverneur, que le peuple Sombre a largement payé le prix des fautes de ses ancêtres. Et que le passé ne saurait toujours modeler notre image aujourd'hui, ni définir comment nous devons être perçus et traités.
Comme vous, nous avons évolué. Comme vous, nous pouvons apprendre de nos erreurs. Et pourtant, nous souffrons toujours de l'image véhiculée par nos aïeux. Prétendrez vous que les humains et tous les autres n'ont aucun extrémiste en leur sein ? Les erreurs du passé des hommes vous ont fait perdre votre Empire, et pourtant vous avez une chance de montrer que vous pouvez faire mieux, aujourd'hui.
Pourquoi pas nous ?
Sachez une chose de plus, nous avons cru pouvoir vous être utile face à l'ire bestiale. Certains d'entre nous ont même rejoint le groupe d'auxiliaires de la légion à sa création. Nous avons vite compris que nous n'étions pas forcément les bienvenus.
Toujours est il Gouverneur, qu'une décision lourde de conséquence a conduit Shel'Oloth à sa perte.. une nouvelle fois. Sauf que cette fois, le responsable indirect c'est vous.
Je me moque que votre expédition, organisation, ou semblant d'armée ait pu sauver les vies de ces orcs qui soumettent mon peuple là bas. Heureusement que les habitants sont saufs, en partie, et que certains viennent apporter leur aide, comme les ailés.
Souvenez vous, Gouverneur.. de l'histoire des elfes et de leurs cousins et de ce qu'ils ont enduré, de ce qu'ils ont été capables de réaliser. Souvenez vous que nous sommes encore légion, que nous ne craignons pas la souffrance, et que nous pouvons endurer mille tortures et patienter des siècles entiers pour faire pleuvoir la rage en nous qu'elles auront fait naître. Souvenez vous de la grande catastrophe, et vous saurez de quoi nous sommes capables. Et dites vous bien que des actions comme celles qui viennent de se produire pourraient pousser certains à se tourner à nouveau vers Shilen.
Ne croyez pas que le chien ne se retourne jamais contre la main de son maître, si celui ci abuse du pouvoir qu'il s'est donné. Il suffit d'un, pour que la meute suive.
Partez de ce constat que nous sommes toujours là, et que c'était l'évènement de trop. Prenez constat que ceci est un appel à apaiser les choses de la meilleure des façons qu'elles pourraient l'être, avec le dialogue. Cette missive est un avertissement amical, j'ai vécu assez longtemps pour faire passer l'orgueil en second plan. Mais sachez que de nombreux sombres restent attachés à leur terre ancestrale, et à leur histoire... même si elle nous a desservit, nous restons entiers en acceptant les erreurs du passés.
Ne faites pas l'erreur d'ignorer ces mots, c'est une main tendue vers vous... une ombre plane, et vous avez déjà bien à faire avec celle de l'ire bestiale.
Libre à vous à l'avenir d'entendre cet appel. Les sombres chercheront à coup sur un coupable. A vous de prendre les devants, et de faire un geste pour apaiser les tensions naissantes.
Entendez nous, Gouverneur, ou nous iront voir d'autres individus plus enclin à nous écouter.
Kal'Daka Zaknaonar.