-Prélude-
Premier Chapitre
"Tu peux arracher la flèche qui t'a touché, mais les paroles restent en toi à jamais."
Un trio expérimenté, était devenu en quelques décennies, l’espoir d’une minorité d’elfes vivant recluse dans les bois depuis près d’un millénaire. Leurs noms leur ont été donné en hommage à trois ancêtres du peuple elfique.
Il a bien longtemps un groupuscule nommé les Insaels Alfirins avait su redonner espoir à toute une partie du monde. Mené par le valeureux Ealindir Birhmalein, une poignée d’elfes libre avait osé défier l’empire au risque de périr sous l’œil du mépris. Nacquit alors une pulsion de vie chez ce peuple en perdition et dans le déclin. Peu de temps après Ealindir et ses troupes marchaient sur Oren comme aucun autre elfe n’avait su le faire avant eux… Les exploits des Alfirins se répandaient comme une trainée de fée...
La cupidité de l’homme, et les forces du malin omniprésentes à cette époque n’eurent malheureusement guère de difficulté à annihiler les Afirins…
S’en suivi alors une chasse aux sorcières, les partisans de la cause d’Ealindir devaient disparaitre pour s'assurer d’éteindre la menace à tout jamais. La grande majorité fut massacrée ou emprisonnée lors de la "nuit des eaux glacées"
Néanmoins un petit nombre de partisans des Alfirins réussi à fuir dans une forêt reculée quelque part sur les terres elfiques. Ce bois mystérieux n’est accessible qu’à partir des terres elfiques.
Lunes après lunes, printemps après printemps, les exploits d’Ealindir et de ses compagnons se transmettaient de génération en génération. Les Alfirins n'étaient pas mort.
Quelque part dans une forêt oubliée...
"-Par ici mes frères, suivez moi !
Une ombre agile se faufillait à travers la forêt, le pas léger on pouvait la voir s'élancer par dessus les arbrisseaux sans aucune difficulté.
Une voix se situant à une dizaine d'arbres plus loin lui répondit :
-Nous arrivons Sendo, nous arrivons !
Deux silhouettes, dont une tout aussi discrète accéléraient le pas.
Le voilà ! S’écria Sendo à Melyn et Ealindir qui s’efforçaient de suivre le rythme imposé par la proie.
Le groupe de trois chasseurs était à présent reconstitué.
Ils avaient traqué toute la nuit une créature démonique qui rôdait depuis deux lunes sur leurs terres.
Les arbres, immenses, s'élevaient de tous côtés, et on ne pouvait pas voir bien loin et une lègère brume matinale entourait les chasseurs. Ils s’efforcèrent donc d’attirer le monstre vers la clairière, lieux où ils le savaient, ils ne manqueraient pas leur proie.
La forêt était parfaitement silencieuse. L'air était lourd, Sendo passa ses doigts sur le penne pourpre de sa flêche avant de la saisir de son carquois. La réspiration bloquée il s'apprêtait à déccocher une flêche meurtirère quand soudainement...
Melyn dont sa fougue n'a d'égale que ses qualités exceptionnelles d'adresse et de puissance, incanta une vague d’eau ravageuse, et s’empressa de terrasser le démon en le projetant contre un énorme rocher.
-Je l’avais. Dit Sendo
-Un de moins. Dit Melyn en lançant un regard moqueur à son ami.
-C’est le 11ème... la prochaine pleine lune est encore loin mes frères. Dit Ealindir en regardant le tranchant de sa lame d'un ton grave.
-Ils prolifèrent de plus en plus rapidement. Répondit Melyn.
-Et qu'en est-il des terres lointaines ? Et nos frères et soeurs par-delà cette forêt ? Répondit Ealindir en levant la tête vers les montagnes à peine visibles.
Sendo soupira longuement,en fixant l'horizon, il s’adressa à ses frères.
Mes amis, mes frères,
-Nous avons tous les trois reçus les meilleurs enseignements que nos ancêtres aient pu nous transmettre. Je ne peux croire que notre destinée nous cantonne au rôle de simple chasseur…
Nous portons le nom des aïeux de notre peuple… nous devons faire honneur à leur mémoire. Mes frères, dès l’aube j’ai décidé que je m’en irai parcourir le monde pour soutenir notre peuple comme les Alfirins l’ont fait autrefois.
Sendo se retourne vers les deux elfes attentifs. M’accompagnerez-vous mes frères ?
Melyn et Ealindir se regardèrent brièvement sans répondre à Sendo. Un simple sourire et les 3 frères s’apprêtaient à vivre leur propre épopée.
"L’arc se tord, le bois crie. Au sommet de la plus haute tension va jaillir l’élan d’une droite flèche, du trait le plus dur et le plus libre."