"Les Origines"

[Katash]

Une nuit sans Lune, l'obscurité est des plus parfaite, laissant se mouvoir toutes sortes de créatures nocturnes, se faufilant au gré de leur envies.

Petit, gros, grand, diformes ; tous les êtres de la nuit se donnent à leur occupation individuelles ; chasses, joutes, vols ; l'activité cachée par l'obscurité surprendrait plus d'un badaud diurne.

[...]

Une arche de pierres massives, une porte en bois épais, viellie par le temps, des montants en fer forgée ; l'entrée d'un caveau.

Aucune lueur ne transperce la froide nuit sans Lune, on ne peut âs voir, on ne peut qu'imaginer en fonction des sons alentours.

Des craquements de branches, quelques touffes d'herbes écrasées d'un pas lourd, un léger filet d'air laisser par le passage d'un masse imposante se fait sentir en direction de l'entrée du caveau.

Le son strident d'une charnière mal huillée se fait entendre, la porte s'ouvre, poussée de l'exterieur, laissant apparaitre la lueur des torches dont les flammes danse sur un tempo endiablé et pourtant si froid, l'escalier partant de l'entrée, s'enfonce si loin, que même la luminosité des torches à son amont ne laisse apparaitre sa fin.

Une masse imposante sous une cape de laine noir se présenta à la porte,elle marqua un temps d'arrêt, semblant jeter un oeil en arrière, puis s'engagea dans l'escalier d'un pas vif mais sûr, descendant vers une pénombre semblant permanente.

L'enclave siégeant au bas de l'escalier était une pièce de bonne mesure, les murs moisient par le ruisselement des eaux de pluies, le sol en terre battue, quelques insectes rampants et gluants, quelques os d'on ne sait l'origine disséminée ; et en son sein, un cerceuil, d'un bois massif en parfait état, il semblait de lui-même dégager une lueur, chose que l'on sait impossible, et pourtant...

Le cerceuil était ouvet en son haut, vide, ni corps en décomposition, ni reste de squelette poussiéreux ; mais de simples renforts de soies fines et blanche hornais ses côtés et son fond, l'intérieur du couvercle était paré de feutrine rouge sang ; un cerceuil pouvant acceuillir un Prince, nul doute, mais il était vide.

La masse encapuchonée, s'avança vers ce coffre d'âme d'un pas franc, semblant connaître l'endroit, ou peut être se savait elle hors de danger en ce lieu.

A hauteur du cerceuil, une pause se fit ; une main aussi large qu'une enclume de forgeron sorti de sous la cape, d'un vert terne et sans éclat, usée, une main de forconné peut être; mais une main d'Orc sans aucun doute.

L'Orc contourna le cerceuil, laissant glisser le bout de ses doigts boudinés sur le bois aussi lisse que du marbre, jusqu'à revenir à hauteur du haut du cerceuil.

Il sembla fouiller un instant sous sa cape, puis en sortit un livre, à la couverture de cuir épais, cloutée en ses coins, qu'il déposa sur le fin oreiller qui reposait à la tête du coffre d'âme.

Il fit demi tour d'un pas vif, faisant claqué sa cape et soulevant un épais nuage de poussière, et repartit sans plus de temps dans l'obsurité qui régnait au delà de l'escalier et de la porte de ce caveau, laissant au propiétaire des lieu, la discrétion de sa lecture.

[Nylan]

L'aube pointe, laissant les premiers rayons de l'astre se révéler par delà l’horizon…

Nylan rentrant d’un repas bien plus que copieux, s’enfonça dans l’ombre de la crypte, descendant les marches, dans le silence de ce sombre endroit...

Il déposa sa cape près de son cercueil, retirant ses gants et les déposant sur une épaisse dalle de pierre dépassant d’un des murs.

Il fut surpris de retrouver sur son oreiller un vieux manuscrit, assez volumineux a la couverture épaisse.

Il l’attrapa de ses mains froides, passa quelques doigts sur la couverture pour éclaircir l’intitulé…

"Les origines"… tel était le nom de ce livre, gravé en lettres de feu.

Intriguer par sa présence en ces lieux, se disant que peu de gens oseraient s’y aventurer pour y déposer un simple livre, il l’ouvrit à la première page puis commença a le lire …

[DogMael]

"Les Origines"

Tel était le titre apposé sur l'ouvrage de cuir...

Les premières lignes de la première page, ressemblaient à une simple lettre, semblant écrites par un guerriers donnant des nouvelles du front où il menait bataille :

La Guerre est finie.

Les tambours se sont tus, les entre-chocs de métaux ne résonnent plus, les chants guerriers sont muets, les corbeaux ont envahis les plaines.

Je suis arrivé trop tard.

Hier fils d'un des plus Grand Guerriers de ces terres, grandissant au milieu de l'un des plus vieux clans d'Orcs existant à ce jour, l'un des plus prospères ; je me retrouve aujourd'hui seul, isolé.

Les miens sont tombés au combat pour la défense de nos terres, de nos familles, de notre peuple.

A ce jour, je considère être le dernier Orc de ma caste encore vivant, mais je ne perds pas espoir pour autant, il y a, m'a t on dit, une Orc au caractère de feu qui est passé par le village ou je suis à l'écriture de ces quelques lignes; ma chère soeur peut-être, je dois la retrouver.

En attendant ; ma famille, mon clan, mon peuple n'étant plus, je me fais mémoire de ceux-ci ; ne pouvant admettre la perte de notre culture, de notre passé, de nos traditions ancestrales.

A compter de ce jour, et jusqu'à mon dernier regard sur l'horizon, j'écrirais en ces pages, quel était notre passé, qui étaient mes Pères, leur histoire, leur mode de vie, de la naissance à la mort en passant par la passation de pouvoir au sein du clan et de sa hiérarchie, le commerce qu'ils faisaient avec les peuplades d'autres contrées, les légendes qu'ils se passaient de générations en générations, le culte voué à notre Dieu Paagrio et tant de chose qui ne peuvent tomber dans l'oubli des limbes.

Ce recueil sera donc le passé du clan dont faisait parti mon défunt Père, Umroah 3ème Guerriers du Clan Amtaks, clan qui, Paagrio m'entende, reverra le jour par mon bras, et a qui je redonnerais ses lettres de noblesses et ses traditions.

Je serais jusqu'à mon dernier souffle, le garant de l'héritage que m'ont laissé mes aïeux, leur connaissance, leur sagesse, et évincerais quiconque tentera de souiller notre passé.

DogMaël, Fils d'Umroah 3ème Guerrier du Clan Amtaks

Ces quelques lignes en disaient long sur se qui devait être écrit à la suite; histoires, origines, légendes, traditions, peuples, hiérarchie...tout...absolument toute l'histoire de l'origine des Amtacks semblait être retranscrites dans cet ouvrage.

[Nylan]

Après avoir lu cette introduction, puis survoler quelques pages de la suite de l'ouvrage, Nylan referma le manuscrit, le regard rivé sur les escaliers.

Ainsi, il serait probable que DogMaël soit venu déposer ce livre en ces lieux...

Mais pourquoi l'avoir choisi lui, qui n'a été aux cotés de cet orc que très peu de temps...

Sans doute la suite de ce livre apportera quelques réponses quant aux événements récents, que cela changera peut être sa vision de cette alliance...

Il déposa l'ouvrage sous son oreiller, avant de se glisser dans le cercueil.

Il continuera à lire le reste du manuscrit attentivement le lendemain.

La nuit porte conseil dit-on...

[Nylan]

Le sombre redescendait avec rapidité les longs escaliers menant à son cerceuil.

Il s'avança vers le mur et retira par la seule force de sa main droite une des pierres soutenant l'édifice du caveau.

Derrière celle ci, se cachait un trou ou le mysterieux manuscrit se trouvait.

Voulant comprendre les derniers évènements de l'alliance, Nylan fit tourner quelques pages avant de s'arreter sur une bien précise.

Approchant un chandelier de l'écrit, il commença a le lire...

...Passage sur l'Alliance Prenoahhy

Prenoahhy....Signifie "Première Alliance" en langage Orc; nous voilà donc le premier clan Orc allié à un clan non-Orc, des Vampires...

Ai-je fais le bon choix ?

Le destin des Amtaks n'est plus, aujourd'hui, uniquement lié aux Orcs qui le compose, ni même à leurs nouveaux alliés, les Vampires, les Ames Perdues ; mais aux deux êtres qui, par la cérémonie ont unis leurs sens, leur être, leur vie, leur mort, Dame Yuna, et moi-même.

Sur nos épaules repose désormais la survie de nos deux peuples, aussi peu nombreux soient-ils.
Le Gardien de la cérémonie, Arcange, a été très clair sur ce point ; s'il advenait malheur aux liés, il y aurait des répercussions sur l'ensemble des membres présents lors de la cérémonie ; Cedro, Narayan, Kayla, Brahma, Basha, Elthazor, Kalim, Veldrin...

"Zlani om ni"

Dans ma soif de vengeance, j'ai emmené avec moi ceux qui croient en moi...Yuna est consciente également de cela, nous en avons discuté longuement, mais avions nous le choix pour survivre ? Nous somme sans cesse acculés par nos assaillants, seuls, nous aurions déjà péri !

Je ne remet pas en cause notre Alliance, je n'émets pas de doute sur le bien-fondé de nos actes, mais qu'en sera-t-il de nos compagnons si Yuna et moi mourrons ? je m'inquiète pour eux.

Si, par le plus grand des Malheur, "Paagrio prizirvi uz", l'un de nous venait à disparaître, l'alter-ego que l'autre est devenu, faiblirait grandement, jours après jour le lien qui l'unis à son homologue tenterait de l'amener vers lui, de l'autre côté...A moins que...

Le Gardien n'a pas été très explicite sur ce point mais, une anti-séance suffirait à...Mais l'alliance en pâtirait...Je préfère revenir sur ce point plus tard.

[...]

[Nylan]

Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas touché à l'ouvrage, écrit surement par DogMaël...

Il passa sa main froide sur l'épaisse couverture du manuscrit et l'ouvrit là où il s'était arrêté il y a longtemps...

Il en lu quelques pages puis relu plusieurs fois un passage intitulé "L'Infirme, où la prophétie d'Ulraack."

...Je cru en premier lieu que se serait Cedro, ce jeune Orc que j'ai accueilli très tôt à mes côtés, alors même qu'Orcaline, ma bien aimée soeur était encore mon seul soutient.

Il n'était encore qu'un jeune Shaman, malhabile, brûlant sa toge lui même de temps à autre en invoquant de travers les arcanes de Paagrio ; mais il était plein de fougue, de vigueur, et je ressentais en lui une telle énergie, qu'il me parut à l'époque impossible qu'il ne soit pas celui qui devait ouvrir la voie.

Une vague Blanche et scintillante éparpillera notre Nation.
De cette dernière ne subsistera que quelques bastions.

D'un unique Guerrier renaîtra la Foi.
De ses actions, revivront nos lois.

Il devra s'entourer avec sagesse.
Manier ses troupes avec finesse.

Il sera tour à tour aduler, trahi, chassé.
Mais il saura gardé l'humilité d'un Chef, même rejeté.

Seul, il ne pourra s'acquitter de la lourde tâche,
De réunir les siens qui ont perdu leurs attaches.

C'est d'un infirme qu'il trouvera l'aide attendu,
d'une cécité qui lui à volé la vue.

Car c'est lui, qui redressera notre race aguerit !
Le renouveau ne se fera pas par le bras, mais par l'esprit !

[...]

J'étais persuadé que c'était Cedro...Jusqu'à se que l'on rencontre cet Orc, infirme, l'Aveugle Taranis.

Cet extrait de la Prophétie d'Ulraack, avait passé les âges dans le Clan dont mon Père, Umroah, était l'un des Gardiens. Il m'avait, comme à tous les jeunes du clan, longuement parlé de cette prophétie...

Qui aurait pu imaginer alors que cela se révèlera pour ma génération...

Je ne peux encore savoir réellement si c'est bien lui dont la prophétie parle, pour l'heure, je ne peux me pencher sur la question, nous sommes en pleins préparatifs pour l'assaut de la Ville de Giran.

Cedro et bien d'autres sont sur le pieds de Guerre, nous éspérons notre victoire rapide.

[...]

Il leva son regard du livre, puis le referma, se levant pour replacé le manuscrit dans le trou fait pour lui, puis sortit de la crypte en direction de la ville de ses alliés...