Myrfanwy, ancien BG

[Myrfanwy]

Nom : Nalfein - Myrfanwy Tana'Iym
Race : drow
Age : Particulièrement jeune, probablement dans les 80 ans. Ne se souvient pas du compte des années.
Classe : Assassin
Caractère : De caractère incertain, craintif, mélancolique et discret, seule sa survie et le souvenir des disparus l'aide à continuer de vivre. Ses véritables capacités sont encore latentes.
Buts : Prendre possession de son héritage racial.

Les autres races : Quelques bribes de souvenirs rendent méfiant notre sujet envers toutes les races, mais il se méfie tout particulièrement des humains, comme ceux qui étaient aux côtés des traîtres qui ont éradiqué son village. Son opinion sur les orcs pourrait être mauvaise et bien que tenus pour peu brillants, certaines qualités leur sont accordées, ce qui fait que notre petit personnage leur accordera une seconde d'attention de plus qu'aux autres races.

Alignement : Chaotique Mauvais





- Quel est ton nom ?
Le son mit du temps à franchir mes lèvres. Ma voix tremblait, mal assurée. Mais je répondis finalement :
- Nalfein

Myrfanwy, souffla une voix dans mon esprit. Pourquoi garder ce nom à présent ?
Je n’en savais rien. Peut-être qu’ainsi, il n’était pas tout à fait mort, encore un peu en vie par mon intermédiaire. Nous avions toujours tout partagé. Pourquoi pas la mort ? Mais il était trop tard à présent et jamais plus Nalfein ne me serrerait dans ses bras ni ne me sourirait. Ma vie n’avait pas eu de sens pendant si longtemps après sa mort que même aujourd’hui, elle me paraissait insipide.

Je regardai le sombre en face de moi. Non, il n’était pas de ceux qui avaient tué mon frère et ma famille. La vengeance ne signifiait rien pour moi. Rien ne me rendrait mon jumeau. Mais je pouvais encore sentir sa présence quelque part près de moi. Il avait l’air avenant ce drow. Pourtant, je n’avais pas envie de lui parler. Je m’éloignai. Je retournai à mon habituelle solitude anonyme et me fondis dans l’ombre d’une ruelle, ma dague à portée de main, couverte d’un sang qui ne partirait plus. J’avais fait couler tant de sang pour ma survie dans ma fuite et depuis que j’avais beau la nettoyer, rien n’y faisait. La lame restait maculée de sang.


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[Myrfanwy]

Je sentais Myrfanwy s'agiter en mon esprit de jour en jour. Bientôt, elle ne tiendrait plus et voudrait s'extérioriser. J'avais peur qu'elle ne prenne le pas sur toutes ces années de contrôle sévère dont avait dépendu ma vie. M'étais-je si peu discipliné ?
Je me forçais à paraître calme. Je n'avais pas trouvé mes semblables bien que j'eus trouvé cette académie. Etais-je arrivée trop tard ? J'effectuais toutes sortes de commissions pour divers êtres de ma race dans une ville particulièrement dense et dont les gens indifférents ne me regardaient pas de trop près. De ce regard incertain et dérangé qui me mettait mal à l'aise. Comme si je les dérangeais moi-même. Mais aux expressions de leur visage, je pouvais deviner qu'ils n'avaient d'autres occupations que leurs sombres pensées. Les courses que j'effectuais payaient bien mais par curiosité, je fus longuement tentée d'en suivre un ou deux.

Puis je me laissai prendre au jeu et me faufilai derrière une haute femme à l'allure fière, dague en main. Ma fidèle lame rouge du sang de ma survie. Je fus vite déçu. Rien de particulièrement intéressant dans le trajet de cette femelle allant acheter des poisons. Pour son mari ? Pour une rivale ? Que m'importaient ces histoires d'hostilités, depuis si longtemps derrière moi...

Ma vie s'écoulait, insipide, chaque jour ressemblant au précédent. Nalfein... Pourquoi avions-nous sauvé cette vie si c'était pour la gâcher ainsi ?

[Myrfanwy]

J'avais ramassé cette grande épée dès que je l'avais vue. Elle m'attirait, sans que je comprenne pour quelle raison. Elle avait l'air sinistre. J'en ai éprouvé un mal de tête horrible et j'ai senti mes défenses intérieures tomber peu à peu. Le brouillard me voile ce qui s'est passé.

Je n'ai pas compris comment cette épée s'est retrouvée en pleine ville. C'était si étrange de voir tout ces gens autour. La voir ravivait mon mal de tête. Je n'avais qu'une envie : qu'elle disparaisse. Et j'ai été exaucée. Une grande créature blanche et ailée, se prêtant d'Einhasad, l'a emmenée. J'ai dû me faire tout petit après ça parce qu'un humain voulait me tuer et que les autres autour n'avaient guère l'air mieux embouchés. Aucun d'eux ne semblait faire parti de ceux de jadis. Tous ces hommes devaient être morts.

J'ai rencontré une sombre qui m'a bien amusé malgré ses incessantes questions sur mon passé. J'aimerais tellement fuir et oublier tout ça. Pourquoi faut-il qu'on me le renvoit sans cesse à la figure ? Je n'ai pas retenu son nom.
Et tous ces frères semblent aussi curieux. Prompts à poser des questions et à tout vouloir savoir. Notre vie ne regarde que moi. Par contre ils se dérobent à la première question.
J'ai toutefois pu apprendre que la politique a changé dans notre peuple depuis ce qui nous est arrivé. Est-ce lié ?

Les souvenirs remontent à la surface malgré mes efforts pour les étouffer.

[Myrfanwy]

Le village brûlait tout autour de nous et nous nous serrions l’un contre l’autre, effrayés. Je ne me rappelle pas grand chose de ce qui a suivi, mais je sais que je te dois la vie. Nalfein, mon frère. Notre mère gisait morte à terre sur la place centrale, ainsi que le reste de notre famille et du village. Nul besoin d’être restés en arrière pour le savoir. Leurs cris avaient longuement déchirés la nuit pendant qu’on les torturait et que nous fuyions. Je tremblais quand ils nous ont rattrapés dans les bois sombres que nous connaissions par cœur. Pourtant, nous avions réussi à en sortir. Par réflexe, parce que nous n’avions nulle part ailleurs où aller, nous nous sommes réfugiés au pied de notre arbre secret.


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Nous les sentions nous rattraper. C’est à ce moment là que tu as retourné ta lame vers mon visage. J’étais effrayée mais j’avais confiance en toi. Loin de me faire mal, tu m’as prise dans tes bras. Une dernière fois. J’ai senti le tranchant mordre mes cheveux mais je n’ai pas bougé. Pas même quand tu m’as déshabillée, des larmes à tes yeux. Tu savais mieux que moi ce que tu faisais. Tu m’as donné tes vêtements, me hurlant presque dessus pour que je réagisse. Enfin, je les ai enfilés, hébétée. Nos cheveux étaient identiques. Seuls nos vêtements te désignaient comme l’héritière, la vengeresse qui pourrait retenir leurs visages de traîtres et les désigner un jour aux prêtresses qui étaient chargées de faire régner l’ordre au sein du peuple de Shilen.
Ils te tuèrent sous mes yeux sans que j’ai pu faire un mouvement. Ils n’auraient pas eu si peur des représailles, ils auraient tenter de te violer et nous serions morts tous les deux à cet instant, découvrant ton subterfuge sur le champ. On m’emmena sans que je réagisse, trop choquée par ta mort. Ils m’ont crue docile. Cet état de choc m’a sans doute sauvé la vie aussi sûrement que l’échange de nos vêtements. Je restais dans cet état des jours durant.

[Myrfanwy]

Quand j’en sortis, j’étais dans un lieu froid et je tremblais. Un fouet claquait près de mes oreilles. Tout, autour de moi, n’était que pierre grise et froide à peine travaillée. On ne me laissa pas le loisir ni le temps de te pleurer. Ainsi était la vie des esclaves chez les orques. Et étant un sombre, on me surveillait encore plus étroitement que les autres humains et nains. Mes semblables, non contents de m’avoir trahie, m’avaient en outre vendue en esclave à une tribu orque. J’étais bien contente de l’astuce de mon frère. Les esclaves femelles avaient un sort vraiment peu enviable.
Je m’enfermais dans un silence tel que tous me crurent muet. Je dissimulais comme je pus ma poitrine. C’était difficile, vivant au milieu de mâles et mon apparence frêle me valait moqueries et regards douteux. Je m’isolais encore davantage, me tenant le plus loin possible de tous. Je me rendais bien compte qu’approchait le jour où je ne pourrais plus me cacher. Où on découvrirait qui j’étais vraiment. Que se passerait-il alors ? Me tuerait-on comme Nalfein dont la mort avait épargné ma vie ? Me violerait-on ? Les yeux de mes compagnons de misère en disaient long à ce sujet.

[Myrfanwy]

Un soir, isolée comme à mon habitude, un orc vint se placer devant moi. Je comprenais le dialecte orc bien mieux qu’ils ne l’imaginaient dans la tribu. Bien que je n’ai pas prononcé un mot depuis des années au point d’en oublier ma propre voix, je me savais la possibilité de parler en égale avec eux. Il me rudoya un peu, me signifiant de le suivre sans résistance. Je connaissais cet orc de vue. Il était le fils du Grand Shaman et le fait qu’il vienne jusqu’à moi m’intriguais. Je ne pensais pas m’être faite remarquée en rien.
Ils me donnèrent un petit poignard, fait plus que surprenant. Je compris l’ironie quand l’orc, qui devait peser quelques centaines de livres, se jeta sur moi, tous muscles bandés, prêt à bondir. Comme soudainement rappelés à moi après toutes ces années d’inactivités, des souvenirs refirent surface. Je roulai sous le corps de l’orc massif avec toute l’agilité dont j’étais capable, le surprenant. Avant qu’il ait eu le temps de se retourner, j’étais debout derrière lui et je tailladai son dos de mon piètre couteau. Mue par l’instinct, je sautai sur son dos, m’y aggripant malgré le sang et je lui tranchai la gorge.
Je ne perdis pas mon temps à attendre qu’ils réagissent et je pris mes jambes à mon cou.

[Myrfanwy]

Dès lors, je n'eus de cesse de retourner sur mes terres et demander asiles aux miens. Mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que tout avait changé. Où étaitent les matriarches qui m'auraient comprises ? J'étais perdue. Une enfant exilée au loin revenant pour ne rien reconnaître.

- Nalfein, pourquoi tout ceci nous est-il arrivé ?
- Y a-t-il seulement une bonne raison ?

Tentant d'en savoir plus, j'interrogeai les sombres que je rencontrai et qui semblaient disposés à parler. Je crains d'avoir une faute en n'étant pas assez discrète. Je crains de m'être compromise. Je dois agir plus prudemment à l'avenir.


Ils se disent frères mais ne me comprennent pas. Leurs façons polissées me semblent étranges et affectées. Deux seulement ont paru capables de me comprendre. Ils n'en sont que plus redoutables. L'un d'eux M'a prise en traître avec une aiguille empoisonnée. Je dois admettre que j'ai eu de la chance. Sans doute que Shilen veille sur moi mieux que je ne le pensais jusqu'à maintenant. Mais pourquoi moi seule Nalfein ?

- Myrfanwy, tu es la seule de nous qui méritait de vivre.

- Est-ce si sûr ?

[Myrfanwy]

- Ce sombre traître te retrouve trop souvent. Deux fois c'est déjà trop.
Il faut t'en débarrasser. Tu l'as trop intrigué. Domine-le, tu le peux.

- Il m'indiffère, pourquoi me soucier de lui ?

- Tues-le avant qu'il ne le fasse. Ta survie vaut bien cela.

- Oui, pourquoi avoir sauvé cette vie si c'est pour la mettre en danger inutilement ?

- Tues-le, il cherche trop à en savoir plus. Et il est dangereux.

- Je n'ai pas peur. Et je ne veux pas lui donner raison. Il viendra de lui-même.

[Myrfanwy]

Je me sens cernée. Eldaress ? C'est bien son nom ? Il semble avoir compris quelque chose...

- Ne cherche même pas à vérifier ce que sont ses doutes. Tu lui donnerais trop de prise sur toi. Fuis-le.

- Ca me trouble de les voir. Pourquoi ? Lui... Et cet autre sombre croisé dans Dion. Lui m'aidera. Mais il m'a troublée... Anormal !



Et l'autre ? Il me suit partout. Et maintenant ? Que sait-il ? Je me sens encore si mal. J'ai trop parlé Nalfein, j'en ai conscience. Je n'ai rien pu retenir. Qu'a appris ce fourbe en m'endormant ? J'ai eu si mal en revivant... Quel être ignoble.

Fais comme s'il ne savait rien. Mais il doit savoir. Tues-le quand tu pourras.

[Myrfanwy]

Il a fallu que ce maudit humain rouvre les blessures. Il s'en prenait à une sombre, je n'ai pu qu'intervenir. Mais quelle idée idiote j'ai eue. Pourquoi n'ai-je pas simplement tourné les talons pour sauver ma vie ? Encore que je ne sois pas morte. Mais j'en suis affaiblie. Je n'aurais pas pu tuer ce sombre trop curieux un peu après. J'ai trop forcé sur les blessures. Je n'en peux plus.

Nalfein, je vois toujours ton visage me souriant à travers la douleur, m'intimant cet ordre que je fus la seule à entendre : Vis.

[Myrfanwy]

Je fais beaucoup de rencontres. L'isolement et la solitude ne sont plus qu'un vague souvenir. Pourtant encore si vivace. Serais-je un jour autre chose que cette enfant esclavagée, enchainée et dissimulée pour sa propre survie ? J'ai du mal à me détacher de cette ancienne vie encore si ancrée en moi. L'habitude de la servitude silencieuse me déserte déjà et je ne supporte plus le moindre ordre.

Le danger semble s'estomper. Mais n'est-ce pas qu'une impression ? Je redoute de m'y fier. Les relations se tissent malgré moi. Je ne peux me résoudre à les fuir comme je le devrais pourtant. Mais pourquoi veulent-ils tout savoir ? Ne puis-je donc pas être moi-même sans qu'ils veuillent tout savoir ? Mais qui suis-je ? Nalfein ? Myrfanwy ? Je ne sais plus vraiment... Je m'égare, je me perds. Et pourtant je m'affirme.

Le contact signifie la mort... Ces mots prononcés contre moi se répètent inlassablement dans mon esprit. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils veulent dire ? Ils ont une signification pour moi. Mais laquelle ? Ce sombre m'a paru intéressant. Melodii ? Je me souviendrais de lui. D'ailleurs il m'aidera. Il est d'une trempe hors du commun, je le sens. Il m'aidera. Et peut-être plus.

De l'aide. C'est quelque chose d'à la fois attirant et repoussant. Je ne comprends pas cette ambiguité. Je ne veux dépendre de personne. Mais que pourrais-je, seule ? Je ne veux pas d'aide mais il ne me semble pas avoir le choix. Il me faut bien choisir à qui la demander. Et ne pas me tromper. Notre vie ne dépend que de moi...

[Myrfanwy]

- Je ne veux plus que tu vois cet infâme. Regarde dans quel état il te met à chaque fois. Eloignes-toi de lui.

- Il me retrouve toujours. Il faut trouver autre chose.

- Il joue avec toi. Ne tombe pas dans son piège. Il n'attend que ça. Il n'en sait déjà que trop.

- Il m'a touchée. Il doit mourir. Ce n'est plus lui qui joue maintenant. J'espère qu'il appréciera le jeu. Je sens encore ses lèvres et ses dents sur moi. Il s'en repentira, je te le promets.

[Myrfanwy]

- Tu m'abandonnes. Tu m'oublies. Où est cette sœur aimante et soucieuse de Nalfein, de sa survie, de sa mémoire ? Veux-tu donc que je meure vraiment ?

- Jamais ! Je ne peux pas faire ça. Pas après tout ce que tu as fait... Pour nous. Comment pourrais-je jamais t'abandonner et t'oublier ?

- Tu lui dis tout.

- Non !

- Tu sais que c'est vrai. Et regarde dans quel état il te met à chaque fois !

- Il ne me touche plus. Et ne me touchera plus jamais.

- En a-t-il seulement besoin ?

- ...

- Tu vas m'oublier. Je ne veux pas sombrer dans l'oubli. C'est si angoissant l'oubli... Seul sans toi... Sœurette... Ne m'oublies pas...

- Comment pourrais-je ?

- Penses-tu à moi quand il est proche de toi ? Quand tu le regardes... Tu oublies trop de choses. Et bientôt tu m'oublieras.

- JAMAIS ! Pourquoi crois-tu que je ne le laisse pas s'approcher plus qu'il ne fait ?

- Pour qu'il ne te fasse pas de mal.

- Il ne m'en fera plus. Je vais gagner son jeu.

- Et il saura tout.

[Myrfanwy]

Le soleil innonde mon visage. La lumière me fait mal au travers de mes paupières closes. Je suis seule, sans toi. Je ne sais pas où tu es. Une main me secoue et je me dégage immédiatement, ma main se portant immédiatement sur ma fidèle. Sa forme entre les doigts, je me sens rassurée. Une sombre est là, face à moi, ne souriant pas mais n'ayant visiblement aucune mauvaise intention. Elle me parle. Je comprends tout ce qu'elle me dit mais je ne peux rien retenir. J'ai l'impression confuse de connaître son visage, mais ses paroles m'empêchent de me concentrer pour savoir où je l'ai déjà vu.
Nous continuons à discuter. Ma dague a disparu. A quel moment ? Le temps s'étire indéfiniment, se ralentit, s'éternise. Elle me parle de Shilen, de son service et soudain, je sais qui elle est, je me souviens d'où et quand j'ai entendu ces paroles.

- Mère !

Mais elle a déjà disparu. Mon souvenir s'est enfui. Je suis à nouveau seule. Nalfein ?

[Myrfanwy]

Le rythme des rencontres se précipite. Des sombres, qui tous, veulent réunir les notres. C'en est presque trop inquiétant de coïncidences. Je suis perdue. Je ne te sens plus avec moi. Je ne t'abandonne pas. Reviens, Nalfein. Le monde se précipite autour de moi et t'éloigne. Je m'accroche pourtant...

Un pacte... Protection, échange... Confiance ? J'aimerais pouvoir faire confiance... Mais est-ce que je le dois seulement ? Ai-je commis un impair ? Ces mots orcs m'ont échappé malgré moi. J'étais perdue d'avoir contemplé ces pas de danse. C'était si particulier. Si... troublant... Il y a quelque chose dans cette danse sauvage, si rude et dangereuse, qui a ravivé comme un écho en moi. Mais je ne le saisis pas. Il m'échappe. Est-ce lié à toi, Nalfein ?

Où ai-je déjà vu cette danse de séduction et de mort ? L'image du village ravagé s'impose à mon esprit. Quelqu'un a-t-il utilisé une telle danse au cours du massacre ? Pourtant non... Nous étions bien trop occupés à fuir, tous les deux. Ce n'était pas la première fois que nous courrions ainsi, fuyant devant le danger...

[Myrfanwy]

Des couloirs, des détours... Un dédale. Nous marchons en silence. Notre curiosité d'enfant nous pousse de l'avant. Pourquoi nous interdit-on de venir jusqu'ici ? Il n'y a rien de plus intéressant que quelques créatures belliqueuses. Mais nous sommes trop malins pour elles et nous leur échappons sans problème. Nous sommes déjà venus ici bien des fois. Mais aujourd'hui, nous avons une raison bien précise de le faire. Nous pensons que notre grande sœur Malwine est là. Où pourrait-elle s'être réfugiée, sinon ?
Mère s'est opposée à son choix d'épouser celui qu'elle aime. Elle s'est enfuie. Sans doute pour le retrouver. Pourtant, Nalfein et moi sommes surpris. Ca lui ressemble si peu de ne pas tenir tête à notre mère. Nous voulons la raisonner et lui dire de rentrer. Mère finira sans doute par se rendre à l'évidence.

Nous entendons des voix. En silence, nous approchons. C'est Malwine, sans doute avec son amoureux. Nous approchons en silence. Bien à l'abri dans le couloir, nous observons. Ce n'est pas son amoureux. Nous le voyons tout de suite. Nous nous regardons, ne sachant que penser. Comme toujours, les mots passent entre nous sans un son. Un regard nous suffit à nous comprendre. Nous savons que ça n'est pas normal. Qui est-ce ?

Nous n'attachons aucune importance aux mots. En fait, ils n'ont aucun intérêt. Il lui parle avec douceur, d'un ton presque tendre. Pourtant, les mots n'ont rien de tendre... Leur sens me pénètre enfin.

Personne ne viendra pour te sauver. Personne. Tu es une prêtresse de Shilen, et même elle, ne viendra pas. Il n'y a personne pour toi. Tu es seule face à moi. Et je suis plus fort que toi.

Affolée, je regarde Nalfein : il veut lui faire du mal. Il me prend la main, tout aussi pétrifié que moi. Il me fait comprendre de me taire. Quoi qu'il se passe, nous ne devons pas montrer notre présence. Nous avons peur. Je ne peux détourner mon regard. Le sombre danse... Il danse avec deux épées en main, avec une grâce sans pareille. C'est magnifique et pourtant tellement effrayant... Puis, dans un dernier pas, d'un seul mouvement, si brusque et si imprévisible, il se fent vers Malwine et lui enfonce les deux lames dans le corps. Une dans le ventre et l'autre dans l'épaule.

Incapables d'un seul mouvement, d'un seul son, nous le voyons retirer la lame de son ventre. Il déchire ses vêtements. Puis les siens. Et il se jette sur elle. Impuissante, faible et souffrante, elle ne peut que détourner la tête. Le regard de Malwine s'attache soudain au mien. Ses lèvres forment des mots silencieux : "Mère... Fuis... Vite...". Je serre la main de Nalfein. Lui non plus ne peut détacher son regard de la scène : ce sombre qui maltraite notre sœur, s'agitant sur elle. Il tourne la tête... Vers nous... Il va nous voir...
Mais Malwine le regarde et il la gifle violemment. Je relache mon souffle autant que je l'ose. Nalfein m'entraîne par le bras. Puis, comme sortant de ma torpeur, je tourne les talons et me mets à courir. On entend mes pas. Peu importe. Il faut que nous sortions, il faut que je sorte. Je n'en peux plus.

Prévenir Mère... Sortir... Nous nous perdons dans les dédales, trop affolés pour faire attention au chemin que nous empruntons. Apeurée, épuisée... Je m'arrête. Je ne peux pas continuer.


Je crie dans la nuit. Quel était ce cauchemar, cette impression de mort imminente ? Nalfein... Malwine... Qui était-ce ? Et ce sombre danseur ? Nalfein, où es-tu maintenant que j'ai besoin de toi ?

[Myrfanwy]

La sombre ne lutte plus, son sang s'échappe de son ventre. Son regard, horrifié mais résigné, croise le mien. Un ordre dans son regard : Fuis. Mais je suis pétrifiée. Le drow l'embrasse alors de force, sans ménagement, sans pitié, sans aucune attention. Il la viole de toute sa force. Je sors le petit poignard qu'on m'a donné pour me défendre contre les bêtes. Une main me retient.


Je m'éveille en sueur, sursautant, affolée, effrayée. Encore ce cauchemar. Je repense aux évènements de la journée. Ce sombre dénommé Tsuro, protégeant ou emprisonnant cette Maelthra. La situation n'était pas claire. Elle semblait agir librement mais il semblait la surveiller de très près. Un adversaire intéressant, à ce qu'il me semble. Mais peu importe. Je dois m'en méfier.

Ce cauchemar me hante, nuit après nuit. Qu'est-ce que tout ceci signifie ? As-tu une réponse Nalfein ? Mais non, tu m'as abandonnée...

[Myrfanwy]

Encore ce rêve. Ces images qui s'imposent à moi. Ne plus dormir. Ne plus fermer les yeux pour ne plus les voir. Ne plus voir ce drow violant cette sombre résignée qui me dit de m'enfuir. Je veux fuir. Je veux la secourir. Mais je ne peux pas bouger. Je ne peux rien dire. Je suis impuissante. Et terrifiée. Ne plus dormir... Ne plus voir ces horribles images.

Je ressens monter en moi une violence sans précédant. Je me sens troublée, incertaine. Où es-tu Nalfein, toi qui m'aidais à me contrôler ? Toi qui me guidais. Je me sens si seule et perdue à présent. Qui pourrais-je trouver pour déverser tout ce que je retiens si profondément ?

Qu'ai-je fait maintenant ? Que va-t-il m'arriver ? Je prends la fuite, sans même réfléchir... C'en est trop. Comment faire ?

[Myrfanwy]

Tu savais que ça arriverait Nalfein ? C'est pour ça que tu m'as abandonnée ? J'ai parlé. Je me suis... confiée... Comment ai-je pu faire une telle chose ? Nous le tuerons s'il parle, je t'en fais la promesse, Nalfein.

C'était humiliant et... horrible. Je suis fatiguée. Cette vie m'insupporte. Et pourtant, c'est à toi que je la dois. Je ne dois pas la gâcher. Elle est si précieuse cette vie que tu as sauvée en échange de la tienne. Si seulement je savais quoi en faire... Si seulement je comprenais... Le destin... Existe-t-il vraiment ? Y a-t-il une raison à ta mort ? A ma survie ? Ce serait si cruel. Mais la vie n'est-elle pas cruelle ? Si tel est le cas, je serais cruelle au-delà de ce qu'il est permis, à l'image même du destin qui m'a frappée.

Je n'ai pas revu l'autre. Il semble avoir disparu. Peut-être est-il mort, tué par plus fort que lui. Dommage, il aurait pu m'apporter des renseignements. Je finirais par trouver.

[Myrfanwy]

Encore blessée, affaiblie. Quelle erreur d'avoir seulement pensé qu'il pourrait bien tranquillement mourir. Mais je suis contente. Je pourrais le tuer moi-même ainsi. Il faut que j'y parvienne.
Les événements se précipitent. Il a fallu que je dorme pour me remettre, et bien sûr, j'ai encore fait ce rêve. Je m'interroge... Pourquoi revient-il avec tant d'insistance ? J'ai l'impression d'avoir oublié une grande partie du rêve. D'autres personnes, d'autres implications... Où cela se passe-t-il ? Olath'Ulin... Ces mots ne cessent de tourner dans ma tête... Les images du cauchemar s'y ajoutent et s'y mêlent. Si seulement je voyais le rapport...

La fatigue me gagne à nouveau. Faiblesse... Je me sens à nouveau sombrer dans le sommeil. Seras-tu là à mon réveil Nalfein ?

[Myrfanwy]

Enfin Nalfein. Te revoilà. Voilà longtemps que je n'avais senti ta présence. Mais je ne te sens plus en moi. Seulement autour. Que s'est-il passé ? M'as-tu vraiment abandonnée ?
Pourtant tu restes auprès de moi, et pour la première fois depuis longtemps je peux même te voir. Mais tu es si différent. Est-ce vraiment toi ? Les gens semblent aussi te voir mais... Tu ne dis plus rien. Parle-moi Nalfein. Exprime-moi tes pensées, tes approbations, tes désapprobations...


Ce silence est presque plus pénible que ton absence. Enfin, tu es là. Je ne t'ai pas abandonné comme tu le craignais tant. N'aies plus aucune crainte à ce sujet. Nalfein. Comment survivre sans toi qui m'as offert ta vie ?

[Myrfanwy]

Je plonge mes yeux dans les tiens. Je te parle même si tu ne réponds pas. Toi au moins m'empêche de m'endormir et de rêver. Tu ne ressembles plus à ce que j'ai connu de toi. Ton apparence est désormais celle d'un fantôme, d'une créature d'ombre envahie de nuit. Je ne m'endors plus qu'épuisée. Je rêve moins. Mais je rêve encore. Nalfein, empêche-moi de m'endormir.

Je lutte contre le sommeil qui, je le sens, me gagne. Pour le chasser, je chante un vieux chant de notre enfance. Les larmes me montent aux yeux. Incapable de continuer, je me tais. J'aimerais que Mère soit là, qu'elle me dise quoi faire, qu'elle me guide encore. Je me sens désemparée. Je revois le visage résigné de cette sombre. Je le chasse de mon esprit et je me lève. Peut-être devrais-je aller en chasse ? Mais ma blessure se rappelle à moi et me force à me rasseoir. Dormir pour reprendre des forces. Dormir pour rêver... Ne pas rêver, ne pas dormir... Comment faire ?

[Myrfanwy]

Je me réveille. Il fait noir, on ne voit rien. Quelque chose sur moi. Une couverture. J'essaie de me relever. Impossible, je suis attachée. Les liens ne sont pas resserrés mais ils m'empêchent de bouger. Et mes blessures m'en dissuadent. Un bruit, une lueur. Des pas. Une bougie. Ma main se dirige vers mon poignard. Mais il n'est pas là.

- Vous voilà réveillé.

Elle coupe les liens puis s'éloigne. Soudain la lumière de l'extérieur. Des volets. Sur la petite chaise à côté du lit ! Ma dague ! Je jauge la distance. Pourrais-je l'attraper à temps ? Elle se retourne vers moi et je lâche mon arme des yeux, ne voulant pas l'alarmer.

- Vous allez mieux ?

Trop de sollicitude. Ce n'est pas normal. Que me veut-elle ? Qui est-elle ? Et où suis-je ?

- Où est-il ?
- Il vous a laissé là en disant que vous aviez besoin de repos dans un endroit sûr.

Elle s'interrompt et fixe ma main. Je suis son regard. Sous mes doigts, la couverture est rouge de sang.

- Vous bougiez trop. On vous a attaché. Maintenant, on va pouvoir vous soigner.
- Non ! Ca ira. Laissez-moi seulement dormir. Et si vous aviez quelque chose pour empêcher encore les rêves...

La sombre ouvre grand ses yeux puis s'éloigne sans un mot. Qu'est-ce que je fais ici ? Suis-je vraiment en sécurité ?


Tu es à moi... Oui, tu es à moi et c'est moi qui te tuerais. Je revois cet immonde humain me traiter de lâche. Et moi bien sûr, j'ai relevé son défi. Je ne me souviens plus très bien mais il était là. Il s'est aussi attaqué à cet humain, comme si j'étais incapable d'en venir à bout. Il ne voulait pas que je meure. Que cache-t-il ? Simple curiosité ? Invraisemblable.
L'aiguille... Je me souviens lui avoir demandé cette aide. Dormir sans rêve. Mon cou me fait mal au moindre mouvement. Un bandage. Une autre blessure. Je soupire. J'en ai pour un moment mais au moins je me sens en sécurité ici. Lutter contre les rêves. Trouver d'où ils viennent pour les éliminer. Je sombre déjà dans le sommeil...

[Myrfanwy]

Viens...

Es-tu réellement Nalfein ? Te moques-tu de moi ? Melodii m'a mise en garde contre toi. Que veux-tu ? Mon âme ? Mon corps ? Je ne peux tomber dans ce piège. J'ai trop à faire, trop à faire, trop à vivre. Je veux voir un monde qui me ressemble. Des arcanes ? Tout ceci est particulièrement intéressant.

Encore ce Tsuro. Son image danse dans mon esprit. Ses mots résonnent à mes oreilles. Tyralith, Melodii... Eldaress, Sarkhyl... Tu m'as dit de m'éloigner d'eux... Pourquoi ? Pour mieux me contrôler ? Est-ce la raison de ton silence ? Parce que je ne t'écoute pas ? Maintenant... C'est toi qui vas m'écouter. Je ne t'en laisse pas le choix. Tu vas servir mon objectif. Tu vas trouver ces tetrarques et les raisons qui les ont poussés à nous séparer. Après... Mourir ? Nous verrons. Mais je ne te rendrais pas ce que tu m'as donné. J'ai maintenant des raisons de le garder. Etait-ce ce que tu craignais ?

Et est-ce toi qui m'envoyais ces rêves détestables ? Pour me tourmenter comme l'a dit Melodii ? Ou pour une autre raison ? Maintenant que je suis remise, je vais les laisser venir. Les affronter.

Pars ! Je vais rêver...

[Myrfanwy]

Qu'est-ce ? Une douce sensation... C'est insupportable... Abzureis... Comment... ? Je n'arrive plus à réfléchir calmement. Tout s'embrouille dans mon esprit. Des sentiments ? Ai-je des sentiments ? Je n'ai rien senti venir... A peine une impression étrange mais si peu liée au danger que je ne l'ai pas écoutée. Qu'était-ce... ?

Des sentiments... Nalfein... Tout danse dans mon esprit. Je m'écroule au sol, contente de sentir sous ma joue la fraîcheur du sol de nuit. Terre poussièreuse si réelle, si réconfortante. Je me relève et me mets à courir. Mais ça ne suffit pas. Il me faut plus. Comme cet elfe l'autre jour. Quel nom a-t-il donné déjà ? Beltram ? Quelque chose de ce genre. Où peut-il se cacher ?

J'ai couru jusqu'à l'épuisement. Des mots se mettent à raisonner à mon esprit. Elle s'est enfui... Elle est partie rejoindre ce fiancé désaprouvé par mère... Cherchons-la Nalfein, disons-lui de rentrer avec nous... Elle me manquera tant... Malwine...

Mais avant que j'ai pu réfléchir plus longtemps à ceci, le sommeil me gagne...

[Myrfanwy]

Elle est là... Je la vois... Mais elle n'est pas seule... Il lui fait mal... Elle saigne. Malwine ! Ma sœur... Nue, blessée... Elle veut que je parte, que nous partions... Que nous allions retrouver notre mère. Ses lèvres forment les mots hérétique et danger. Je sens Nalfein qui m'entraîne. Un bruit... Nous avons fait un bruit. Le drow se lance à notre poursuite, mais nous le semons dans les dédales. Nous ressortons dès que possible et regagnons le village.


Je m'éveille en sursaut. Le visage d'Abzureis si proche de moi me revient en mémoire. Très troublant. Que suis-je sensée faire ? Pourquoi est-il si peu menaçant ? Et que cherche-t-il ? Que me veut-il ? Séduction... Un nouveau jeu ?

Les images du rêve s'estompent, ne me laissant qu'une impression d'urgence et de menace... Mon village... Un souvenir ?

[Myrfanwy]

Mes souvenirs... Pourquoi reviennent-ils me hanter maintenant ? Ils m'aideront à avancer et à comprendre ce que je veux savoir. Où est-ce ? Une catacombe... Près de mon village. Sur la carte... Tiens ? J'ai déjà marqué celle qui a=était la plus proche de notre village. Existe-t-elle encore ? Y aller devrait éclaircir mes souvenirs. Je crois qu'il est temps. Nalfein... Malwine... Mère... J'avance. Je saurais ce qu'il s'est passé, quoiqu'il m'en coûte. Lumière sera faite sur ces évènements et... si possible, justice.

Qu'est-ce qui a fait ressurgir tes souvenirs ? J'ai beau chercher, je ne me souviens pas. Je les ai éloignés en sachant qu'ils reviendraient mais que je serais assez forte pour les affronter. Mais avant cela... Pas moyen de me souvenir. Est-ce important ? Peut-être... Peut-être pas. Le meilleur moyen de savoir est de me rappeler ce qui a ravivé mes souvenirs. Cela fait maintenant quelques mois que je fais ces rêves. A ce moment-là... il était question de notre groupe et de ses fondements. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose alors ?

[Myrfanwy]

Quelle idée de vouloir me faire passer pour ce dingue présomptueux. Pourquoi moi d'ailleurs ? Je n'ai pas demandé à infiltrer les tétrarques. L'idée, pour autant qu'elle semble bonne m'effraie. Et ces vêtements... Je me sens vulnérable, ainsi habillée. Ils me regardent tous et je ne sais plus où me mettre. J'aimerais retrouver immédiatement mes vêtements. Mais je dois aller en reconnaissance avant... Méconnaissable...

Nous l'avons tué. Cet imbécile qui voulait faire subir à Eraciel le même sort qu'à Malwine. J'ai immédiatement reconnu la danse. Heureusement pour Eraciel, nous avions un soigneur avec nous. Il l'a blessée et a voulu fuir mais Abzureis a été plus rapide. Il l'a immobilisé et nous avons pu lui livrer combat. Maintenant nous savons. Et ils ne savent pas que nous savons. Et ils ne savent pas ce que nous allons faire.

Me retrouver avec des vêtements de fille... Quelle désagréable expérience. J'aurais voulu disparaître pour ne plus sentir leurs regards à tous.

[Myrfanwy]

L'inspection des lieux ne m'apprend pas grand chose. Peut-être ici. Peut-être ailleurs. C'est difficile à dire.

Eldaress fuit. Tous fuient et me laissent seule pour cette tâche ignoble. M'infiltrer parmi les tetrarques. Me faire passer pour l'un d'eux. Détestable. Je le ferais. Pour Nalfein. Pour Malwine. Pour mon village. Et surtout pour moi. Ils paieront la vie que j'ai menée jusqu'à maintenant par leur faute. Et ils paieront pour les prêtresses qu'ils ont tuées.

Une visite à la tour d'ivoire avec un épéiste m'en apprend davantage.

• • Le pouvoir par le sacrifice sacrilège
    
    Le pouvoir donné à une prêtresse est de loin le plus supérieur. Personne ne peut s'enorgueuillir d'en posséder un tel tant qu'il n'a pas les faveurs de notre déesse. Toutefois, la déesse de la mort est toujours favorables aux sacrifices qu'on lui fait. Il arrive qu'elle accorde aux exécutants les pouvoirs de leur victime.
    Ainsi, si nous sacrifions une prêtresse à notre déesse, il se pourrait qu'elle nous accorde le pouvoir que nous convoitons.

L'article était signé Kelrnozz Ere'tazk. Un nom inconnu. Se pourrait-il que ce drow soit encore en vie ? Est-ce un de ces tetrarques ? En attendant, mieux vaut jouer la prudence et laisser ce livre ici. Je montrerais ce passage à Eldaress et Abzureis dès que je les verrais. Et peut-être à Tyralith si je le revois avant l'échéance qui arrive vite.

Que va-t-il se passer maintenant ?

[Myrfanwy]

Myrfanwy... C'est étrange comme mon nom me bouleverse. Surtout quand il le prononce ainsi, pour que je ne puisse le nier. C'est ce que je suis, même si j'en ai peur. Je ne fuierais plus maintenant. Je ne veux plus être entravée par mes peurs. Peu importe ce qui arrivera. J'affronterai cette peur qui me ronge. Je gagnerais sur ma faiblesse. Et alors ce ne sera plus moi qui aurais peur.

Le sang, la douleur... la vie, enfin. Presque. Il manque encore quelque chose. Je trouverais quoi. Pour l'instant, soignons-nous. Pour mieux nous haïr encore. Pour nous haïr jusqu'à la mort.

Et l'elfe... Elle semblait si rayonnante ! Quelle horreur. Cette expression horrifiée lui allait bien mieux. Quant à Sil'tein... Il va regretter de se mêler de mes affaires.

[Myrfanwy]

Je veux vous parler.

Un message ? Voyons cela.
Sil'tein... Il veut savoir qui est Kelrnozz. Je le lui dis, ça ne me coûte rien. Je l'emmène jusqu'à la tour d'ivoire, mais j'ai la surprise de voir que la page a été arrachée depuis mon passage. Quelqu'un nous aurait-il vu ? Ca n'augure rien de bon pour la mission.

Nous nous dirigeons ensuite vers les ruines de l'ancienne école des Arts Sombres, pour trouver le passage possible qui mènerait à ces tetrarques. Le parchemin trouvé sur celui que nous avons tué s'avère utile. Pour ne pas me dévoiler trop tôt, il m'a conseillée de remettre des vêtements de fille. Et je l'ai écouté...
Ai-je bien fait ?

Exploration, discussion... Il me ment, je le sais. A quoi joue-t-il ? Je tente un sourire. Regarde-moi. L'ordre claque comme un fouet mais... Rien ne suit... La déception me parcourt le long du dos. Je la cache. Je le laisse m'approcher et m'apprendre ce qu'il veut. Mais je ne peux le toucher. Je bats en retraite. Qu'est-ce je veux ? Je ne devais plus laisser la peur me dicter mes actes...

Trouve du courage Myrfanwy...

Oui... Du courage... Mais... Il manquait quelque chose... Et je devine quoi... Où est cette vie qui nous anime, nous autres drows ?

[Myrfanwy]

J'enrage. Nous n'avons rien appris. Tant de questions, de doutes, de peurs... Tout cela... gâché... Mais maintenant, c'est fini. Je peux être moi-même. Je peux devenir moi-même...

Tant de choses à découvrir... Tout tourne autour de moi... Tous... Sil'tein, Eldaress... Seul Tyralith se tient éloigné...

L'elfe... ? Pourquoi est-elle ici ? Pourquoi maintenant ? Sil'tein bafouille. Il est tout proche de moi et l'elfe lui jette un regard furibond. A moi aussi... Je m'éclipse et les laisse seuls.

Je souffle à part moi. Cette comédie commençait à devenir dangereuse.