Murmure

[mares]

Nom: Murmure

Age:

Sexe: féminin

Race: Sombre

Classe: Appele les fantômes

Culte: Shilen

Caractère et moralité: neutre

Description physique: De taille moyenne, Chevelure noire, Yeux noirs pailletés d'or, parle d'une voix basse, porte un pendentif sur lequel est gravé le symbole de Shilen et dans lequel une pierre noire émettant une lueur rougeatre est enchassé


Un cauchemar ...

Murmure se débattait dans son sommeil et cette fois le rêve fut différent.

Elle parcourait un paysage de neige sur sa monture à la robe luisante. Elle portait sa plus belle tenue de chasse: une longue cape surmontée d'une pelisse, assortie d'une coiffe sans oublier ses gants montants jusqu'aux coudes.
A ses côtés chevauchait son compagnon sur une monture bien plus puisssante que la sienne qu'il était obligé de retenir afin de l'empécher de galoper. Il observait sans cesse Murmure avec un sentiment d'orgueil et de possession.

Quelque part , le son d'un cor montait longuement dans le ciel, signalant que des chasseurs venaient de lever du gibier, probablement un loup.
Légérement en arrière, un groupe hétéroclite les suivaient, se préparant à la prochaine rencontre qui devrait révèler la vérité sur son origine.

Elle souriait, heureuse ...

Puis la lumière changeait, elle se retrouvait brusquement seule au coeur d'une forêt inconnue, aux arbres gigantesques et déformés. Quelque part derrière elle, la meute gagnait du terrain, excitée par la promesse d'une prochaine curée.
Elle n'était plus la chasseresse, elle était maintenant la proie.

Sa monture trébucha et elle fut désarçonnée, une douleur atroce lui traversa l'épaule, le sang coulait sur son front et l'aveuglait. Essuyant le sang avec le bord de sa cape, elle se fraya un chemin à travers les branches et les buissons. La forêt s'évanouit soudain et elle se retrouva au bord d'un précipice ne lui laissant plus aucune possibilité de repli.

La meute jaillit du couvert du bois, aboyant furieusement. Les armes des chasseurs jetaient des éclairs dans l'aube naissante, leurs regards brillaient d'excitation et de haine.
Un homme se détacha du groupe, ses yeux dénués d'expression, aussi calme et maitre de lui que ses hommes étaient exaltés.
"Enfin, je te tiens, quand tu seras morte, plus rien ne pourra m'arrêter ... "
Il se tourna vers ses hommes "tuez la et rapportez moi son coeur"

A cet instant, sa décision fut prise, elle ne mourrait pas de la main de ces hommes. Se retournant, ouvrant les bras , elle sauta dans le vide ...

Le rêve se disloquait et Murmure se réveilla, son subconscient enregistrant les images de celui-ci, et elle sut que ce rêve n'en était pas un, c'était un souvenir, le souvenir d'un évènement à venir.

Elle savait qu'elle ne pourrait se rendormir. Elle ferma les yeux et laissa les souvenirs l'envahir ...

Elle se revoit quelques années auparavant ...

Ma main hésite, je me demande si je puis écrire cette histoire ou si à chaque page transparaîtra de cette amertume, de ce dépit dont je m'imaginai guérie. Mais quand je pose ma plume sur le papier , mes blessures d'enfance se remettent à saigner et je finis par voir une plaie rouge sous chaque caractère que j'écris.

Je m'appelle Murmure et je prend mon indépendance aujourd'hui...

Je me penche sur le corps immobilisé de celui qui voulait me tuer. Le poison que je lui ai injecté l'a paralysé mais il reste conscient.

Je murmure à l'oreille de l'homme:
« Que vais je bien pouvoir faire de toi ?
Je fais courir doucement ma dague sur sa peau , Il la suit du regard et je lis la peur dans ses yeux.
« Tu vas m'être utile, tu seras mon messager auprès de ceux qui t'envoient».
C'est de l'espoir que je vois maintenant dans son regard, il pense avoir une chance de s'en tirer vivant. Je souris légèrement quand je lui entaille le bras et que je plonge ma plume dans son sang. L'espoir disparaît de son visage lorsque la douleur arrive à son cerveau, il comprend que son supplice va durer, il va bientôt souhaiter être mort ...

[mares]

Le cri d'une chouette lui fait rouvrir les yeux, elle ne voit qu'une ombre volant silencieusement , occultant les étoiles scintillant au-dessus d'elle.
Après quelques secondes, elle ferme à nouveau les yeux et remonte bien plus loin dans son passé ...

L'origine ...

Mes premiers souvenirs remontent à cet anniversaire il y a vingt années. Avant cela , il n'y a rien, rien que le vide d'un gouffre qu'aucun effort n'a pu combler. Avant ce jour , dans cette tombe où mes parents ont trouvé la mort et donné leurs vies pour sauver la mienne, il n' y a rien.
Mais à cette date, les images apparaissent avec une richesse de détails qui me laissent tremblante. Je ressens encore l'humidité glaciale de la tombe, les pavés glissants , la chaleur des mains de mes parents tenant les miennes qui m'empèchent de déraper sur ce sol glissant et qui m'exhortent à avancer plus vite.
Je me souviens du froid me transperçant, mes pieds glacés mais je n'ai aucun souvenir du trajet nous ayant amené à cet endroit, ni que l'on m'y ait portée.
J'ai hurlé lorsque nous fûmes attaqués par cette bande de morts-vivants, de mes parents luttant en vain mais faisant un bouclier de leur corps et me protégeant; je revois mon père tombant le premier sous l'assaut de ces monstres, de ma mère perdant son sang et s'affaiblissant lentement sous les coups.
Je vois la silhouette encapuchonnée commandant cette bande s'approchant de nous pour nous achever et un frisson me parcourt le corps lorsque je revois celui qui est devenu mon père adoptif et que je croyais lié à ce guet-apens.

Malgré ma peur, je ne peux fermer les yeux et je le vois défaire les mort-vivants, la silhouette encapuchonnée se retirer dans l'obscurité. Je le vois se penchant vers ma mère, écoutant ses dernières paroles et je l'entends lui promettre de s'occuper de moi.
Ses mains rugueuses, chaudes s'emparent de moi et me forcent à lâcher le corps de mes parents. Malgré mes pleurs, malgré mes cris et les faibles coups que je lui portes, il nous fait sortir de ce qui est devenu le tombeau de mes parents ...


Une brise légère la fait frissonner, elle ressere la couverture autour d'elle ... Elle repart dans le passé auprès de celui qui voulait la tuer

Quelques années auparavant (suite)

Je pleure, je ris, certains croient que je les aime mais la vérité est que mon coeur, mon âme sont vides. Ces sentiments, ces émotions que j'exprime lorsque je vous rencontre, je les joue car c'est ce que vous attendez: j'ai appris à les exprimer et à vous y faire croire mais je ne ressens rien à l'exception des sentiments que je porte à mon père adoptif.
Mais il n'y a que lorsque je tue que quelque chose traverse mon âme et seule cette sensation me permet de me sentir vivante.

Vous me condamnerez pour cela mais votre jugement n'est rien comparé à celui qui m'attend lorsque mon heure sera venue.

Je me retourne vers l'homme allongé, les entailles que je lui ai faites sur sa poitrine dessinent le motif du médaillon que je porte.
L'ombre qui m'accompagne réclame son du.
Une ombre n'est parfois que votre compagnon silencieux, la mienne est tout ce que vous craignez.
« il est à toi mais n'abîme pas le dessin, j'ai besoin qu'on le voit »
Je me détourne et ferme les yeux, je jouis du cri qui s'élève derrière moi.

Aujourd'hui ...

L'aube se lève.
J'ouvre les yeux, une lumière douce et chaude illumine la ville devant moi. Je ne sais pas ce que j'ai perdu lorsque vous avez tué mes parents mais je suis là pour le découvrir ...

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Pour la première fois depuis toutes ces nuits, il y eut un changement dans son cauchemar .
Son compagnon tournait la tête vers elle révêlant son merveilleux visage ... un visage sublime lui souriant, enflammant son coeur.
Elle murmura doucement le nom de celle qui avait su la réveiller
"Crépuscule, mon aimée ..."
Elle devinait plus qu'elle n'entendait ce que celle-ci disait, lisant sur ces lèvres :
"Murmure, ma douce, tu m' amuses "

La fin, elle ne changeait jamais et revenait inlassablement la laissant épuisée au matin. Rien ne changeait, rien ... sauf ... un nom ... un cri ... un visage qui l'accompagnait lors de sa chute :
"Crépuscule ... mon aimée ... pardonne moi"

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Elle avait une mine lugubre, sentant la tension qui habitait sa compagne. Assise à ses pieds, elle n'osait lever les yeux. Depuis des jours, des nuits, rien ne pouvait calmer sa crainte,ses peurs ... Seuls leurs moments de tendresse lui offraient un repos bien éphémère.

Sa compagne avait cessé d'écrire, lui tendant le parchemin. Elle le prit et le lut ...

Sans un mot, elle le reposa devant Crépuscule, les paupières abaissées . Elle se leva , lui tourna le dos , s"éloigna de quelques pas ... Après quelques instants , elle se retourna et fixa sa compagne,ses yeux étaient noirs, un éclat doré les traversant régulièrement.

Elle se mit à parler ...

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L'insomnie l'avait gagnée, seul moyen d'échapper à son cauchemard. Son regard ne cessait de revenir sur celle qui partageait son lit, une bougie l'éclairant d'une lumière douce.
Elle abaissa sa plume vers l'encrier, hésita un instant avant de continuer d'écrire sur le parchemin posé sur une tablette.

"Mon Aimée,

toi seule guérit mes blessures
toi seule apaise mes douleurs
quand mon esprit se fissure
tes bras procurent cette douceur
cette passion, cette folie
pour laquelle je voudrais périr
et renaitre dans ton sourire

Mon Aimée,

j’essaie de vaincre cette peur
car ce brasier aussi impalpable
est aussi fragile que la vie
et cette flamme qui m’embrase
si elle s’éteint, je meurs
je ne sais comment exprimer
que je veux être toi,
que tu vives en moi"


Quand elle eut terminée, elle le secoua doucement faisant sécher l'encre puis le roula, le maintenant fermé par un fin lien de soie. Elle se leva , rangeant son matériel d'écriture. Le parchemin en main, elle hésita un instant devant la table de chevet de sa compagne. Se ravisant, elle se dirigea vers la chaise où se trouvaient leurs vêtements: elle prit sa veste et y glissa le parchemin dans une poche intérieure.
Se recouchant auprès de sa compagne, elle souffla la bougie . Fermant les yeux, sa respiration se ralentit, elle finit par s'endormir d'un sommeil où ses cauchemars viendraient bientôt la hanter.
Elle n'avait pas vu que le parchemin était ressorti et tombé sur le sol ...

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Allongée sous la voute étoilée, elle fixait la lune, l'absence de sa compagne l'irritait ...

Pourquoi avait il fallu qu'elle s'absente maintenant alors que tout s'accélerait ... ?
Pourquoi avait il fallu qu'elle baisse totalement sa garde devant elle, lui faisant une confiance aveugle ... ?
Son instinct ne l'avait pourtant pas quitté, elle avait simplement refusé de l'écouter pensant que Crépuscule ne pouvait se tromper ... Une erreur qu'elle ne commettrait plus à l'avenir ... mais aujourd'hui, elles se trouvaient toutes deux en danger, menacées ... Des menaces qu'elle affronterait et qu'elle éliminerait comme elle le faisait depuis qu'elle était sortie de son refuge ...
Elle respecterait la promesse qu'elle s'était faite: Ne plus fuir .. jamais ... attaquer la première ... sans pitié ... sans haine ... sans émotion ...
et vivre libre ... toujours ... ensemble

Des visages lui vinrent à l'esprit , pour certains ses yeux se plissaient , ne dévoilant plus qu'une pupille noire

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Les yeux grand ouverts, elle dormait . Les pupilles noires s'agitaient en tout sens et quelques mouvements convulsifs trahissaient l'intensité du rêve qu elle vivait ... Un rêve semblable au cauchemar la hantant mais pourtant si différent.

La pleine lune montait lentement dans le ciel et elle suivait d'heure en heure sa course à travers les branches des arbres. La fatigue, la lune , la chanson des moustiques, les souvenirs épars, tout se brouillait dans un paysage irréel,perdu, une trainée de brouillard au clair de lune. Elle et Crépuscule sont sur leurs montures, elles franchirent d'un bond un ruisseau traversant une clairière.
Dans le brouillard, parfois des formes se révèlent montrant qu'elles sont suivies ... des loups .. ils ne s'approchent pas , ne montrent aucune aggressivité, semblant les accompagner, les protéger même ... Ils ne sont pas seuls, une vague silhouette qui disparait quand elle veut l'observer. Elle voudrait l'appeler, la reconnaitre. Mais en lui donnant un nom , elle lui donnerait une réalité qu'elle ne doit pas avoir. Et pourtant elle sait bien son nom .. Phedr ...

Esprit du mal, esprit de folie , venue d un monde où il n'y a ni vie ni mort ..

La silhouette se dissipe, je domine mes sentiments de peur , de désir ...Il faut que j'enfouisse cela au fond de moi ..Il ne faut pas y croire .. il ne faut pas refuser d'y croire pourtant ...

Mes cheveux se hérissent ... Ce n'est pas possible ... Elle m'appelle : Myrine, Myrine , ne résiste pas , tu es des notres ...

Elle se réveilla en sursaut, se redressant , criant le nom de l'être: PHEDR !

Ses yeux étaient dorés ...

[hrp] Comme tous ses rêves, celui-ci est connu de la compagne de Murmure [hrp]

[mares]

L'adénaline, l'excitation des évênements de la soirée l'empéchaient de dormir... Elle pensait au temple, à leur réunion avec Shiloh et Serlina, à l'assemblée qui avait suivit.

Shiloh avait tenu parole, il avait remis les symboles du clan à Crépuscule; sa compagne avait cédé aux conditions qu'ils lui avaient imposé: un pacte, une allégeance. Ils avaient omis de lui demander à elle aussi de préter serment... Un serment pour se protéger elle et lui , avait il dit ...

Comme elle s'y attendait, l'assemblée fut l'étalage des divisions, des impuissances de sa race ... en dehors de Ssapriina, personne ne les avait rejointes , les querelles de pouvoir prenant le dessus ... Le temps , la patience serait nécessaire pour transformer les quelques paroles d'encouragement en un soutien plus actif .

Malgré son envie d'intervenir, elle avait suivi les consignes de sa compagne, elle avait réussi à garder son calme ... enfin presque ... Une erreur qu il ne faudrait plus commettre si elle voulait continuer à être sous-estimée ... Pour l'instant, elle serait bien plus utile à Crépuscule en restant dans l'ombre mais un jour viendra ...

Un sourire traversa son visage, elle pensait à sa compagne si fragile malgré les apparences. Elle la protégerait comme elle s'était protégée elle-même jusqu'à présent ... Juste suivre son instinct ... écouter ses ombres

[mares]

Elle se rendit au temple, repensant à la conversation qu'elle venait d'avoir. Il avait pratiquement utilisé les mêmes mots que Kurayami: être et exister par elle-même, rester ou redevenir la prétresse qu'elle était ...

La mort l'attendait si elle continuait ainsi .. deux jours plus tôt, elle l'avait souhaitée, pensant que c'était la seule solution ... se présenter devant Shilen, se soumettre à son regard et attendre son jugement ...

Elle se tenait devant la statue, regardant les yeux bandés.
Le vide se fit en elle progressivement, sa respiration se ralentit, ses yeux se fermèrent. Quelqu'un entrant dans le temple à cet instant l'aurait prise pour une statue si il ne remarquait pas ses cheveux légèrement agités par un souffle d'air .
Les minutes, les heures passèrent, rien ne bougeait plus, le temps lui-même semblait figé.
Cet observateur, si il était venu, n'aurait sans doute pas remarqué à quel instant le changement avait commencé mais son attention aurait été attirée par une étrange lueur bleutée environnant de plus en plus fortement ce qu'il avait cru être une statue.
Tout son corps était nimbé de cette lueur, de ce nuage se comportant comme un ballet de grains de poussière.
Il aurait alors vu se former le visage d'une femme superbe dans ce nuage, une femme de fantasme, que l'on espère rencontrer un jour en sachant que cela est impossible. Son univers se serait résumer alors à ce visage, à la peur, à la joie qu'il inspire.
Un sourire éclaira ce visage, "Myrine .. Murmure .." Comme une brise dans les roseaux .. Le murmure d'un ange ...
Le nuage se modifia, une lueur argentée apparut en son sein, prenant la forme du visage de Murmure, attentif, ecoutant longuement...

Un bruit de pas se fit entendre. En un clin d'oeil, le nuage disparut, replongeant le temple dans l'obscurité. Un garde entra, fouillant distraitement du regard le temple puis ressortit.

Plus rien ne se passa jusqu' au lever du soleil. Sa respiration reprit, son coeur s'accéléra, ses yeux bougèrent .. elle ne souvenait plus de rien, peut être d'avoir vécu un songe ... mais chaque parole était gravée au plus profond d'elle-même. Elle semblait apaisée.

Elle quitta la statue des yeux, sorti du temple et se dirigea vers le village.

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Elle n'avait pas écouté les conseils lui recommandant la méfiance envers Crépuscule , son amour pour elle l'avait aveuglée.

Crépuscule avait montré son vrai visage, sa demande d'enfant auprès de Shiloh ne signifiait qu'une chose: établir une lignée de reine, faire en sorte que le peuple ne choississe plus celle qui le représente ... Elle se rappelait avec ironie son discours le soir où elle s'était présentée au temple: je ne serais pas une despote avait elle dit ...

Elle l'avait condamnée en son absence et comme pour sa fille, Murmure l'avait appris d'un étranger au Lames Sombres ...

Sa trahison avait été grande mais Alessa lui avait pardonnée ... Sa tache désormais serait d'essayer de corriger cette faute ...

Elle regarda Ikrel, il ne voulait pas prendre le symbole de son appartenance aux lames sombres. Elle le posa sur la cheminée et sortit de l'ambassade. Murmure était morte, elle porterait dorénavant son vrai nom : Myrine

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De quoi me souviendrais je au moment de rejoindre Mère ?

Des arbres qui se murmurent des secrets au coeur de la forêt, d'une baignade dans l'eau limpide d'un lac, du vent qui caresse et qui cingle, des marches et des pensées qu'elles entrainent au fil des pas, d'éclats de rire, de la force de certains regards,des caresses de Crepuscule, de la main de Nobue dans la mienne, de son sourire ..

De mon retour au sein des lames sombres ce jour où j'ai gagné une soeur ...

De tous les clairs de lune ...

[mares]

Il n'y avait plus que la souffrance ...

Elle utilisa ses ultimes forces pour s'adosser à un arbre proche, ferma les yeux ..

Les rouvrit .. flou .. tout était flou ..

Souffrance .. Celle qui irradiait son corps n'était rien .. Celle de la trahison ne comptait pas plus ...

Celle de l'abandon était insoutenable ... Elle haïssait sa faiblesse, se sang qui s'écoulait, sa vie qui fuyait , lui interdisant de porter secours à sa fille ..

Elle se haïssait d'avoir échouer à la protéger, de n'avoir pas frappé la première ...

Elle essaya de hurler son nom , son cri s'étouffa dans l'écume rouge .. Sylandra , la fille qu elle avait du abandonner .

Le coup avait été parfait , elle mettrait des heures à mourir .. Sa tête bascula ..

Il ne resta que la souffrance ...

Plusieurs heures passèrent, la jeune sombre sortit de la cache où l'avait placé sa mère .. Elle avait tout entendu du combat .. Elle avait résisté à l'envie de sortir , de venir l aider .. Elle lui avait promis de rester cacher, de survivre .. Elle en avait compris le bien fondé ..

Elle rejoignit sa mère agonisante, il ne lui restait plus que quelques secondes .. le temps d'échanger un ultime regard ... Puis les ombres fondirent sur elles, tourbillonnant follement .. Myrine ferma les yeux ..

Quand elle les rouvrit, elle était seule ..

Une vision ... Une vision parmi d'autres .. à partager ..

Myrine ota son gant ... Elle prit la main de Sylandra dans la sienne ...

[mares]

LA FIN

Devant le dragon, les réponses étaient venues, naturellement, comme si elles avaient été toujours en elle ...

Myrine sourit comme on sourit lorsqu'on retrouve l'équilibre, s'avança vers le dragon les mains ouvertes.

J'ai trouvé la porte murmurant

Les minutes, les heures passèrent ... la paix l'envahit

Devoir et Solitude
Crainte et Lumière
Courage et Ombre

Défendre le Fils de Shilen ... comme une évidence ...

Un combat qui ne pouvait être perdu ... sauf à renoncer ...

Les mots de Crepuscule lui déchirèrent le coeur ... Un geste .. Elle lança son ombre , mortelle, impitoyable ...

Elle ferma les yeux, ne vit pas sa soeur tomber.

Elle emporta avec elle ses secrets ... et une image .. Un envol .. des ailes partagées ... Nobue

et l'obscurité régna...