Royork

[Royork]

Il fait sombre cette nuit là. C’est une nuit au noir tranchant. Le village est désert. Bref une nuit semblable à la précédente, et à celle d’encore avant. Dans cette partie du pays, toutes les nuits se ressemblent. Royork était là, assit, il regardait vers le ciel, pensant à l’acte qu’il venait de commettre. A cause de lui, cette nuit sera différente dans la mémoire des autres.
Pourquoi ? Revivons cette nuit là pour comprendre …

Alors que le soleil est en son plus haut point, Royork et son frère Warking sont là, au village. Ils attendent les directives : en effet, les gardes du village ont annoncé un attroupement suspect au bas de la montagne, annonçant sûrement une nouvelle attaque. Attaque de qui ? Quand ? Pourquoi ? Personne dans le village ne pouvait le dire. Tout ce que les orcs peuplant ce village savaient, c’était que leurs semblables occupants le village voisin avaient été décimés, tous, jusqu’au dernier. La peur n’était pas particulièrement présente dans le village. Les orcs ici présents en avaient vu d’autres et pour cause, ils étaient les plus redoutés de la région. Personne ne savait comment ce regroupement d’orc s’était formé, ni comment il avait accumulé tant de puissance. Etaient-ils de la même famille ? A priori non pas tous, mais ce qui est sur c’est que personne n’avait pu le leur demander…du moins personne n’est revenu pour le dire. En ce qui concerne leur puissance, sûrement dû à leur organisation, non pas quelle soit surhumaine, mais alliée à leur puissance de frappe, ils en devenaient redoutables. Leur diversité devait également jouer un poids sur la balance : Ils comptaient dans leurs rangs aussi bien des puissants guerriers à la force de frappe inouïe, que des guerriers très rapides, ou encore des soigneurs maîtrisant la magie etc. D’après les écrits, Royork maîtrisait la magie, alors que son frère lui avait préféré la force physique. Le vent soufflait légèrement. Et c’est d’ici que tout commença. Comme si cette brise, ce souffle, avait emporté avec lui tous ces soldats qui se tenaient debout ici. En effet en un battement de cil, le village s’était retrouvé remplis de soldats, visages et corps cachés. La bataille débuta sans se faire attendre, elle fût d’une sauvagerie inimaginable. Un nouveau souffle emporta les guerriers et ils disparurent aussi vite qu’ils étaient arrivés. Plus personne, le village était vide, il ne restait que des cadavres. Seulement des cadavres d’orcs, aucun cadavre des attaquants. Il était impossible d’imaginer que les attaquants n’avaient aucune victime dans leurs rangs. Des flammes, les cadavres, et son sang. Royork était recouvert de sang, il était debout, au milieu du village. Il regardait le village brûler sans comprendre ce qui se passait. La pluie arriva. Regardant le village s’éteindre de ses flammes, l’orc décida de s’asseoir. Il n’avait pas trop le choix, ses forces ne le portaient plus. Il s’endormi sous la pluie, l’eau ruisselant sur son corps. Durant son sommeil, ses souvenirs se rassemblaient, par à-coups, par flash.
…des yeux jaunes le fixe…Il fixe son frère…il lance des incantations…Les siens s’effondrent un a un devant lui…d’où viennent les sorts qui frappent ses semblables ?...il ne peut rien faire…Il est pétrifié…

Il se voit…il se voit en train de tuer les siens…il les tue…Il panique, se regarde les mains…elles sont gantées de noire…son corps est également voilé de noir !...Où sont ses muscles ?...Sa peau est différente !...Ce n’est pas son corps !

L’orc se relève, il est assit au milieu du village, haletant, essoufflé. Il repense à ce cauchemar, ses visions. Avait-il réellement tué son village ? A en croire le sang sur lui, il était bien probable qu’il l’a fait, un sang si épais n’était certainement pas celui d’un homme. Il avait déduit que les attaquants étaient des hommes, mais il n’avait aucun moyen de le savoir. Il passa deux jours appuyé contre la statue de son village, il eu l’impression de passer toute sa vie à attendre ici. Il ne pouvait pas se relever, il était épuisé, ses pensées se chamboulaient dans sa tête, il n’était pas encore sûr de savoir ce qu’il s’était passé. Et puis il ne voulait pas se relever. Il aurait sûrement préféré mourir ici, comme les siens. Il croyait se rappeler, ces hommes étranges qui débarquent dans le village et la guerre. Non. La guerre n’avait pas eu lieu. Mais comment tous les siens étaient morts alors ? S’il s’était battu ! Aucune trace de combat, hormis le feu. Peu être l’avait-il allumé lui-même se feu après tout .Il ne savais plus. C’est alors que Royork leva les yeux au ciel, une larme de rage coulant sur sa joue, pensant à l’acte qu’il venait sûrement d’avoir commis. Il ne se faisait pas à l’idée que tous les siens soient partis. S’ils n’avaient pas réussit à les arrêter, alors personne ne le pourrait. Royork se leva. Il partit. Il ne voulait plus penser. Il ne réfléchit pas. Il quitta le village avec une seule idée en tête : savoir.
Il marcha longtemps, très longtemps. Du moins assez de temps pour se raisonner et se dire que, n’importe qui ayant organisé l’attaque de son village, il devait être extrêmement puissant. Lui, réputé pour sa force d’esprit, ne se souvenant même pas de ses actes, impossible que quelqu’un de normal ait fais ça…Il arriva chez un sage, qu’il avait rencontré durant une bataille. Il avait été chargé de le tuer, mais, personne ne sait pourquoi, Royork l’a laissé en vie, obligeant le vieux à se terrer au plus profond de la montagne. Royork ne parla pas longtemps face à l’homme qui lui faisait face.

- Royork, que faites-vous ici ? Demanda le vieillard, sur ses gardes.
- Je ne suis pas là pour parler vieux bonhomme, il y a de cela 5 ans tu as eu la vie sauve grâce à moi, et je suis là pour que tu me rendes la pareille.
- Comment puis-je faire ceci ?
- Je vais t’ouvrir mon esprit, tu vas le pénétrer et me dire tout ce que tu vois.
Le vieillard, plus que surpris de cette réponse, ne dit mot. L’orc fini par clore la discussion sur ces mots :
- Tu as 2 jours…
Les deux êtres ne se parlèrent pas durant ces deux jours, le vieillard effectua le travail demandé par la créature qui était arrivé un jour plus tôt.
Deux jours étaient passés, la nuit commençait à tomber. L’orc se leva, se dirigeant vers le vieillard il dit :

- Alors que s’est-il passé ?
Le vieillard semblait choqué mais Royork ni prêta pas d’importance.

-Et bien, vous, hum…comment dire, vous avez été manipulé. Ou plutôt ensorcelé
- Par quel moyen ? Et qui a eu la puissance de faire ça ?
- Je suis désolé, je ne vois que deux yeux jaunes, perçant l’obscurité, leur regard se perdant dans vos yeux, dans votre esprit.
L’orc ne pouvait s’y résoudre, il été tout abasourdit. Sa colère monta, il n’essaya même pas de la contrôler.
- Et ensuite !
- Vous…vous avez tué les vôtres, tous les vôtres…dit le vieillard baissant la tête.
Ces mots résonnèrent aux oreilles de Royork comme rien d’autre n’aurait pu le faire. Ses yeux fixèrent le néant pendant une éternité. Personne ne devait savoir. Le vieillard, voyant l’expression sur le visage de l’orc fini par jurer :

- Je ne dirai rien, je le jure… !

Une larme coula le long de la barbe du vieux bonhomme quand il vit la main de Royork se poser sur sa nuque.

- Les morts ne parlent pas en effet…

Ce furent les derniers mots que les deux êtres échangèrent, et les derniers mots que le vieillard entendit de sa vie.

Royork, dans les jours prochains, ira près de la civilisation, afin de retrouver celui qui a fait ça à son clan. Désormais, plus rien n’a d’importance à ses yeux, et si quelqu’un le gène dans sa quête, il le paiera, sûrement de sa vie. Il lui reste un mince espoir de retrouver quelques membres de son clan même si apparemment il est le seul survivant. Il ne se rappelle pas avoir vu son frère étendu au sol par exemple. Royork essaiera de cacher son histoire au maximum, essayant d’en dévoiler le moins possible. L’orc ne contrôlera plus la rage qui est en lui, il a soif de vengeance…

[Lotradas]

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso