[BGHumain] Eudoxie

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Lestat
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[BGHumain] Eudoxie

Message par Lestat » mer. 20 juin 2007 à 11h57



Nom : Vercada
Prénom : Eudoxie
Age : 19 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Classe : Nécromancienne

Croyances : Elle a reçu une éducation kainiste mais elle ne pratique pas et ne s'intéresse pas à la religion.
Langues parlées : Commun.
Description physique : Pas très grande, environ 1,68m. Son visage est fin et pas encore marqué par le temps. Elle a le teint relativement pâle et des cheveux sombres avec des reflets mauves. Ses yeux sont vert clair et elle a un grain de beauté à côté de l'arcade gauche.
Autres (particularités) : Elle porte en permanence un collier ras de cou en or blanc au bout duquel est suspendu un pendentif représentant une bille tellement noire qu'elle semble absorber la lumière qui l'entoure et maintenue par des tiges d'or blanc sur lesquels sont gravés d'étranges symboles.
Alignement : Neutre strict.

Prologue :


En dehors de l’âme, il se peut que la lignée d’un être détermine son destin. Les fils de roi, par exemple, à qui un avenir prestigieux les amenant vers la succession de leur père sur le trône tend les bras, ou les enfants d’esclave voués à une vie de misère et de servitude auraient sans doute connus un sort différent sous une autre généalogie.

Chaque famille a son histoire, ses secrets, ses héritages… tout comme chaque arbre a ses racines enfouies sous terre à l’abri de tout regard. Mon arbre à moi, il n’a rien des beaux peupliers verts de l’été qui rendent les forêts si belles mais ressemble plutôt à un arbre fatigué par l’épreuve de la vie dont l’écorce tente péniblement de dissimuler les blessures.

Ce secret hante notre famille depuis maintenant sept générations. Ce don envié et considéré comme une marque d’amour de sa part par nos consanguins et qui se transmet de mère en fille fait plutôt figure de malédiction à mes yeux. D’ailleurs, d’où je viens, notre nom est lié à de nombreux cas de suicide ou de démence. « C’est une famille de fous », s’écrient les villageois à chaque fois qu’ils doivent nous dépeindre.

De toute façon, face à la cruauté et l’étroitesse d’esprit des gens, la fatalité de ce don ne peut être autre que la mort. Que ce soit de nos propres mains ou calcinées par les flammes du bûcher sous les mines réjouies de ces villageois.

L’amour qu’Il nous porte est pur et intense, le genre d’amour auquel rêvent beaucoup de jeunes femmes, mais à trop aimer, on finit par agir égoïstement. Il me surveille, m’observe pendant mon sommeil. Où que je sois, je sens sa présence à mes cotés. Il pense faire mon bonheur mais ce n’est que souffrance qu’Il m’apporte.
Dernière modification par Lestat le sam. 23 avril 2011 à 13h32, modifié 4 fois.

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Lestat
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Message par Lestat » sam. 23 avril 2011 à 13h28

1. Seule face à l’ignorance :

Qu’y a-t-il de plus beau que le visage émerveillé d’une enfant ? Les yeux brillants, inondés d’admiration devant le spectacle dont ils sont témoins, le visage irradié par un large sourire traduisant la joie qui s’empare de son être. Souvent, ce sentiment naissait en moi, transformant tantôt une étendue de pierre en un magnifique parterre de fleurs ou faisant d’une simple flamme la reproduction de mon visage, Il me rendait muette d’émerveillement à chacune de ses démonstrations. Il accomplissait tous mes désirs, même mes pensées les plus refoulées prenaient forme.

Feinte n’était pas ma fierté, en montrant ces tours aux autres enfants de mon âge. Je me réjouissais de voir apparaître cette même expression de fascination sur leurs visages avant qu’elle ne laisse place à l’incompréhension une fois le charme passé. Il était invisible pour eux, moi seule pouvais le percevoir, le sentir, l’entendre ou encore l’aimer...

Peu à peu, cette incompréhension devint de la peur et cette peur finit par me rendre, moi aussi, invisible à leurs yeux. De la chandelle à la flamme vive et chaleureuse, il ne restait plus guère qu’une mèche étouffée par le dédain des âmes faibles.

A l’époque, j’ignorais quelle ampleur pouvait atteindre la cruauté d’une personne. Maria, une jeune enfant de mon âge dont la mesquinerie n’était plus à démontrer, ressentait un plaisir intarissable à me faire subir les pires humiliations. Les moqueries, les insultes, tout était bon pour me rabaisser publiquement du moment que ça satisfasse son ego. Elle semblait aimer se sentir supérieure et respectée, comme si elle se nourrissait de la soumission des autres pour attiser sa méchanceté.

Vint un soir où, avec quelques uns de ses camarades, elle m’attendait à la sortie de l’institut de musique dans lequel j’apprenais à jouer de la chalémie pour me faire une nouvelle démonstration de sa causticité.

Surgissant derrière moi, Maria me poussa dans le dos me faisant ainsi perdre l’équilibre pour ensuite m’effondrer à terre. La chute me heurta à une pierre qui me blessa au front faisant échapper un cri de douleur que j’aurais préféré réprimer.

-Tu as mal, sorcière ? dit-elle un sourire sadique aux lèvres. Tu espères que ton ami imaginaire viendra à ton secours ?

Silencieuse, m’efforçant de contenir mes larmes qui ne feraient qu’accroître sa satisfaction, je pris appui sur mes bras avec l'intention de me relever.

-Et bien, réponds ! ajouta-t-elle sur un ton plus hargneux en voyant qu'elle se confrontait à mon mutisme, alors que deux de ses camarades me plaquaient à nouveau au sol en écartant mes bras.

Déterminée à me pousser dans mes plus profonds retranchements, elle s’empara de ma chalémie que j’avais laissée tomber lors de ma chute et la porta à hauteur de son visage. Elle entrouvrit légèrement les lèvres et approcha le bec de sa bouche dans lequel elle souffla. Sa consternation en fut presque amusante quand elle réalisa qu’aucun son, sinon le bruit de son expiration, n’était sorti de l’instrument.

-Il ne fonctionne même pas, grommela-t-elle. Inutile de le garder, dans ce cas.

En réponse à mon regard effrayé, elle leva l’instrument dans les airs et l’écrasa violemment contre le sol, le brisant ainsi en deux.

-Arreete !! criai-je les yeux inondés de larmes au moment où l’objet se désintégra.

-Tu délies enfin ta langue, sorcière, rétorqua-t-elle, visiblement fière de son méfait. Venez, on s'en va.

Restant étendue, j’attendis qu’ils soient hors de ma vue pour me relever. Mes mains et mes genoux étaient rougis et égratignés par la chute et ma robe, salie et noircie par la poussière. Comment autant de haine pouvait surgir d’un corps aussi petit que le sien ? Que lui avais-je fait pour qu’elle me méprise de la sorte ?

Aucune colère envers elle ne régnait en moi, pourtant il me tardait de voir ce calvaire prendre fin. Que cette Maria disparaisse de mon quotidien et me laisse enfin en paix. Le cœur torturé par la tristesse de n’être qu’un souffre-douleur, qu’un jouet sur lequel on se défoule, je ramassai les morceaux de ma chalémie et traînai les pieds jusqu’à la maison.

Les premières lueurs du jour percèrent, timidement, les carreaux de ma chambre, venant caresser mon visage qui s’imprégnait de leur chaleur. Mon seul ami se tenait devant moi et m’observait avec son calme habituel. Me saluant d’un regard apaisant lorsque mes yeux se posèrent sur lui, Il porta mon attention vers la commode sous laquelle j’avais l’habitude de ranger ma chalémie.

La tristesse s’empara à nouveau de moi alors que les évènements de la veille repassaient dans ma tête. Il insista, cependant, tendant la main vers moi pour m’inviter à le suivre. Soudainement intriguée, je m’exécutai tout en me laissant guider vers le meuble devant lequel je m’agenouillai pour récupérer l’étui.

Aucun mot ne pouvait décrire ma surprise lorsqu’en ouvrant l’étui, je découvris l’instrument en parfait état sans la moindre trace de dommage. Ni même mon front, mes genoux ou mes mains ne laissaient paraître quelque blessure que ce soit. Enivrée par la joie, je me précipitai dans ses bras, une nouvelle fois, émerveillée par sa magie.

-Merci beaucoup, dis-je d’un ton empli de reconnaissance et de bonne humeur. Que deviendrais-je sans toi…

Plus tard dans la journée, j’appris que Maria avait succombé la nuit dernière en tombant d’un arbre près de l’endroit où elle m’avait agressée. Elle serait morte sur le coup en se brisant la nuque. Nul ne sachant, cependant, ce qu’elle faisait dehors au beau milieu de la nuit.

Bien que cette nouvelle me désola, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une sorte de soulagement. Le supplice que je vivais touchait enfin à sa fin, le calme fleurissant désormais mon jardin quotidien.

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