Kalie

[Alessa]

Trois notes sur une lyre, le visage penché, les yeux clos, un léger sourire aux lèvres, la belle sombre pince avec rapidité et autant de dextérité les petites cordes afin d’en faire échapper une mélodie aussi triste que lugubre.

Elle se mis à repenser à ce qu’elle venait de faire et elle en ressentie tout de suite une certaine fierté.

Tout s’était passer il y a deux ans…Elle avait trouvé une place de musicienne et de danseuse auprès d’un noble de la ville de Gludin. Un ancien chevalier qui avait bien mal vieilli à son goût et dont la seule richesse lui venait de la dote de son épouse. Un homme qui n’avait rien fait de sa vie en gros à part vampiriser ceux qui l’entouraient. Il aimait la bonne chaire dans tous les sens du terme et cela Kalie l’avait tout de suite remarquer. Combien de fois avait elle ressentie la douleur dans son épaule a force de lui verser du vin dans sa coupe…Mais pour l’heure elle avait un toit sur la tête, de la nourriture et de très beaux vêtements quand bien même devait elle payer ces privilèges aux pris de sa pudeur et de la faveur de ses cuisses. Plus jeune sa mère lui avait dit que sa beauté serait sa meilleure arme et son plus grand atout et elle l’avait parfaitement assimilée. Elle savait qu’elle n’était pas sa seule maîtresse mais cela ne lui importait que peu à vrai dire. Lorsqu’il l’appelait elle venait, exécutait ce qu’il lui demandait et repartait sans demander son reste.
Elle s’était bien gardée de lui fournire son vrai nom, préférant qu’on la connaisse sous le nom de « Kirlen ».

Oh oui, son maître aimait les femmes…toutes sauf une, sa propre épouse. Il semblait à Kalie que son maître n’avait jamais dû la touché. Elle n’était pourtant pas vilaine loin de là même, mais sans doute déjà trop soumise ou trop présente qui sait ? Pourtant il arrivait qu’il la touche, caresses viriles et pleutres qui laissent de vilaines marques et qui nous poussent à accuser portes et escaliers. Combien de fois Kalie avait passer des nuits a consoler la jeune femme, à dissimuler sous des crèmes les bleus et autres meurtrissures. Comment peut on infliger cela à un être plus faible que soit pour son bon plaisir ?

« Parfois je préférai qu’il trouve la mort »…La phrase funeste fût prononcer un soir où les coups s’étaient encore abattues sur elle avec une rare intensité ceci étant dit…

« Seriez vous plus heureuse sans lui ? » Lui avait elle demandé en connaissant déjà la réponse, plus évidente que jamais.

« Un porc est, et restera un porc . » Lui avait elle répondu.

Pour Kalie, l’affaire était entendue….Sa maîtresse retrouverait la liberté.

Deux jours plus tard, le maître la fît appeler pour le distraire. Kalie avait pris sa lyre avec elle. Lorsqu’elle entra dans la chambre du maître, aux couleurs criardes de superflue typiquement humain, celui ci avait en tête bien autre chose que d’écouter la douce musique que Kalie jouait. Après une interminable et dégoûtante étreinte bestiale et suintante, il finit par pousser un râle de délivrance et se roula contre elle. Alors elle commença a chanter pour lui :

« Je suis l'idole
Qui empêche de dormir
Que prend la vie des hommes
Et des femmes
Sans un regard
Je suis celle qui inspire l'amour
Même sans t'aimer
Même sans t'aimer
Je te donnerai des plaisirs, des plaisirs
Que tu n'as jamais connus,
Des plaisirs sir forts
Que tu en mourras, en tueras,
Que tu me donneras
Le sang dont j'ai soif
La peau dont j'ai faim
Tu me donneras
Je suis celle qu'on tue
Pour pouvoir dormir
Je suis celle qui tue
Pour donner la vie
Je suis celle qui inspire l'amour
Et si je t'aime
Et si je t'aime
Je te donnerai des plaisirs, des plaisirs
Dont tu n'as pas idée,
Des plaisirs si grands
Que tu en mourras, en tueras,
Que tu me donneras
La mort dont j'ai soif
L'enfer dont j'ai faim
Tu me donneras
Le sang dont j'ai soif
La peau dont j'ai faim
Tu me donneras
Je suis l'idole
Qui empêche de dormir
Et si je t'aime, et si je t'aime
Je t'aime, je t'aime »

Il était enivré….Il ne sentie pas la corde en fin boyau se glisser autour de sa gorge.

« Maître, je vous ai menti….Je m’appel Kalie. » Puis elle resserra d’un coup sec la corde qui se fraya un chemin dans ses chaires jusqu'à ce que le gargouillis, cri étouffé, cesse.
Elle se releva, pris soin de se laver et se rhabilla. Elle laissa là le corps sans vie qui s’était vidé sur lui même à l’approche de la mort et sortie de la chambre. Là dans le couloir, elle vu sa maîtresse. Kalie plongea ses yeux verrons dans les siens. Pas un mot….Mais un simple soupire « merci… ».

Deux ans déjà et ce n’était pas le premier. Pourquoi repenser à cela à présent ? pourquoi depuis qu’elle avait croisé ce Sombre au regard perdu ?

« Peut être aurais je besoin de vos services » avait il dit.

Peut être voulait elle le servir.

[Alessa]

Le Destin....facécieuse chose en soit que ce concept là, elle qui n'avait jamais fait que suivre ses désirs les plus primaires se trouvait confrontée à un choix des plus terrible: restée celle qu'elle était ou se révéler comme elle devait etre. Elle avait rencontrer beaucoup d'hommes mais peu avaient eu sur elle le moindre impact sauf cette forme, cet homme masqué qui lui avait dit que ses talents seraient appreciables, qu'elle pourrai tuer et être appréciée pour ca.

Pourquoi pas? Elle débuta alors le rituel de la Lune Noire.

[Lotradas]

Compte supprimé par conséquent de meme pour le perso